mardi 5 novembre 2013

L'Aide Médicale à la Procréation dans la vraie vie. Histoire de consultation 157.


Mademoiselle A, 25 ans, est venue consulter pour obtenir un arrêt de travail.
Je la connais depuis l'examen du premier mois de sa vie et je connais sa maman et son papa dont je suis le médecin traitant. C'est une jeune femme charmante. Elle est assistante sociale.
Elle a grossi (je ne l'avais pas vue depuis un an).
Elle désire un arrêt de travail car l'implantation a raté et elle est incapable d'affronter ses collègues qui sont au courant de ses tentatives d'être enceinte.
Je la laisse parler.
Je suis effondré.
Grosso modo son compagnon est stérile. On a réussi à lui récupérer chirurgicalement des spermatozoïdes (il n'aurait pas voulu, m'assure-t-elle, que l'on fasse appel à un donneur tiers). Elle a eu droit à une ICSI (voir ICI, site bêtifiant et sulpicien).
Je la laisse parler et elle me raconte la souffrance de toutes les étapes depuis la stimulation ovarienne (il s'avère qu'elle était hyperréactive) jusqu'à la ponction folliculaire, les opérations de laboratoire, la fabrique des embryons et leur congélation, puis le transfert embryonnaire (dont l'implantation a échoué).
Je la laisse parler et j'écoute sa souffrance physique et j'imagine son compagnon en train de boire des bières devant un match de foot avec ses copains pendant qu'elle souffre physiquement.
Je sais, ce n'est pas bien de faire pleurer Margot, et, tandis qu'elle parle, je me dis qu'être un mec, c'est vachement bien. T'es stérile (ça peut arriver à tout le monde), t'as pas un spermatozoïde dans le sperme, il est de quelle couleur, le liquide, tu te mets avec une fille qui ne sait pas ce que c'est qu'un sperme azoospermique, elle a des ovaires fonctionnels, des voies génitales nickel, et vous décidez de faire un enfant et c'est elle qui va trinquer. Et je ne parle pas du reste, le jour où ils vont se séparer... Non, j'en ai trop dit.
Les bonnes âmes vous diront que c'est tellement beau, ce désir d'enfant, que cela vaut le coup de souffrir (mince, c'est la fille qui souffre, le garçon, il souffre mentalement, le pauvre chéri, il lui en voudrait presque que l'implantation ait raté, il a oublié que c'était lui l'incompétent dans l'affaire, il souffre et il n'a pas mal dans son corps, il n'a pas pris de kilos, il n'aura pas de vergetures, il n'aura aucun stigmate physique de ces stimulations, de la grossesse elle-même (la petite varice de la jambe gauche), il pourra rêver des embryons congelés ou en faire des cauchemars, c'est tout.
Elle parle, elle parle, et ma petite A que j'ai connue si svelte quand elle était enfant et jeune fille et que je vois, non enceinte, avec déjà huit kilos de trop, tellement concentrée sur ce désir d'enfant (elle a un regard extatique en me disant, "C'est tellement beau de vouloir faire un bébé...")...
Je ne peux pas en dire plus.

Pendant qu'elle parle et que je tente par un non verbal appuyé de la consoler (et c'est tellement sincère de ma part : je suis réeellement désespéré par ce que j'entends et par ce que je vois), je repense à tous les débats sur l'Assistance Médicale à la Procréation et, surtout, à la Gestation Pour Autrui.
Et d'ailleurs : c'est elle qui m'en parle. Elle est contre la GPA.
Nous en discutons car cela me permet d'évacuer ma colère.
Nul doute que les souffrances de cette jeune femme pour avoir un enfant avec l'homme qu'elle aime et avec ses spermatozoïdes, personne n'y pense quand il s'agit d'une femme "altruiste" qui prête son uterus  pour porter un enfant qui n'est le fruit ni de son ovule ni des spermatozoïdes de son conjoint.
Nul doute que les Nisand / Frydman / Winckler / Brunerie, qui nous bassinent avec les risques thrombo-emboliques de la grossesse supérieurs, disent-ils, à ceux de la prise d'une contraception hormonale (voir ICI), sans compter les risques thrombo-emboliques du post partum, n'en parlent pas sur les sites dédiés... Ce qui est le cas.

Les souffrances acceptées de cette jeune femme me font penser à ces mères porteuses que l'on suppose consentantes et altruistes pour faire le bonheur d'une autre femme, et à ceux qui balayent cela d'un revers de la main.

Je viens de lire un article passionnant de Diane Roman (L'Etat, les femmes et leur corps. La bioéthique, nouveau chantier du féminisme. Revue Esprit 2013;80(398):17-28) qui me permet de répondre à une objection anonyme qui m'a été faite quand j'ai parlé des féministes en général (voir ICI). 
En résumé, je constate que toutes les féministes ne sont pas enthousiastes pour l'AMP, contrairement à ce que la gauche bien-pensante voudrait nous imposer. On pourrait, pour simplifier, dire qu'il y a trois courants : un courant féministe libéral (et on pourrait en écrire des tonnes sur le libéralisme anglosaxon émanant de John Rawls qui a déteint sur la gauche progressiste qui ne sait plus que ses conceptions sont celles également du libertarianisme américain d'extrême-droite) qui dit, en substance, que l'accès à l'AMP est le corollaire de l'accès à la contraception et à l'avortement (protéger la liberté positive de la femme en utilisant la technique médicale disponible) ; un courant féministe radical et social (volontiers anglosaxon puisque là-bas les femmes -- et les hommes-- connaissent les ravages du libéralisme culturel considéré a contrario en France comme progressiste, voir le site FINNRAGE, LA, Feminist  International Network of Resistance to Reproductive and Genetic Engineering) qui dénonce l'exploitation du corps des femmes (AMP et GPA) et son instrumentalisation, notamment par la marchandisation de ce corps et par l'injonction d'être mère ; un courant féministe culturel et relationnel (issu du Care, voir ICI) qui pense que la technique médicale peut être une menace pour les femmes et pour la nature.

Pendant que cette jeune femme parle (merci le contre transfert) je pense qu'à 25 ans je n'avais pas envie d'avoir d'enfants, si, peut-être, mais avec qui, et, de façon tout à fait déplacée, que le don de spermatozoïdes, c'est quand même plus sexy et moins dangereux que le don d'ovocytes.

Vous remarquerez, chers lecteurs, que, pour ne pas polémiquer, je n'ai pas parlé de la GPA pour les couples homosexuels.

PS. Je vous renvoie bien entendu vers le site de Marc Girard où vous pourrez trouver la deuxième édition de son livre "La brutalisation du corps féminin". ICI

(Leonard de Vinci. L'Annonciation. 1475)

PS du 13 novembre 2013 : une réponse de Le bruit des sabots : ICI

19 commentaires:

doudou13314682 a dit…

L AMP une des rares situations créatrices de colère au point de dire à la patiente "vous allez arreter ces conneries" avec lettre adaptée au gynéco

martine bronner a dit…

Merci pour ce post, vraiment merci. Ce sujet est tellement compliqué et épineux....Je vois autour de moi tout le "bricolage"que permet ce désir de maternité et la douleur physique et psychique qui va avec et ne supporte plus ce verbiage pseudo-fémini-ste ou -nisant (pas fait exprès le jeu de mots)d' éminents gynécologues bricoleurs et compagnie. j'ai l'impression qu'ils jouent avec nos corps comme des apprentis sorciers. Depuis qu'une de mes amies qui vivait loin de son chéri, ne le voyait qu'une fois tous les quinze jours (sans avoir forcément un rapport)m'a raconté sa consult avec le gynéco prêt à mettre tout le schmilblick en route sans même s'enquérir de la première nécessité celle d"avoir un rapport". Non cette question là de fréquence etc n'a pas été posée. la seule chose posée était l'inventaire de ce qui chez l'une ou l'autre peut faire défaut médicalement en oubliant la condition "sine qua non"et puis je pense à mes amies qui ont un cancer du sein et qui ont pris d'abord la pilule puis tout le bricolage hormonal pour faire les bébés...Et les femmes se prêtent à ça, pour pleins de raisons...ce sujet est vraiment très compliqué.

BT a dit…

Ce post me renvoie au livre de Marc Girard la brutalisation du corps féminin dans la médecine moderne commenté par des lecteurs:
http://www.amazon.fr/brutalisation-corps-f%C3%A9minin-m%C3%A9decine-moderne/dp/295437781X/ref=dp_ob_title_bk

Anonyme a dit…

Petites histoires vraies d'AMP... 1/2

Il a la trentaine. Elle est encore dans les illusions de ses vingt ans, plus pour longtemps. Ils se sont trouvés, enfin. Quand le projet d'avoir un enfant se profile, il apprend brutalement qu'il est stérile. Une bête rubéole d'adolescent.
Son monde s'écroule. Ses projets avec. Est ce qu'elle va partir, comme les autres avant? Est ce pour cela qu'elles partaient toutes d'ailleurs? En parler à qui. Son père est loin, il ne se souvient même plus de son visage. Sa mère est seule, trop de soucis, mauvaise santé, pourquoi en rajouter? Ses potes du foot... Entre deux matchs, à part de filles, on ne parle pas de "ça".
Sa femme reste. Elle l'écoute, elle est en or. A force de patience, de soutien, il va consulter, loin, très loin car le CECOS régional est à plus de 200 km.
Les années passent, les interventions chirurgicales et les kilos en trop se multiplient pour le couple. Elle passe près de la septicémie pour une bête infection nosocomiale sur un prélèvement ovocytaire. Pas très résistant ce corps humain.
Plusieurs fois ils songent à abandonner. La famille, les amis, l'équipe pluridisciplinaire les entourent.


Il est jeune et beau, elle est plus âgée, mais qu'importe. ils s'aiment depuis peu. Elle s'emballe: c'est le bon, le seul, le vrai. Ce sera le père de ses enfants.
Sa gynécologue est loin de partager son enthousiasme. Entre son âge et l'endométriose carabinée qu'elle promène depuis des années, elle veut bien parier son diplôme qu'il n'y aura pas d'enfant de sitôt dans ce couple!
Ils profitent d'habiter une grande ville pour multiplier les avis. Elle s'inquiète, et quand elle est angoissée elle fume et mange. Donc elle fume, comme son pompier de frère. Et elle mange, ça tombe bien ses amies sont gourmandes.
Le temps passe, et son horloge interne défile. La pression monte en flèche.
Intervention chirurgicale de cure d'endométriose. Douleurs et inefficacité. Examens endovaginaux. Encore des douleurs.
Protocoles d'AMP à répétition. Douleur physique, ajoutée d'une grosse douleur psychologique qui monte, qui monte...
Les grandes villes ont en commun des hôpitaux très performants... Mais aussi très vétustes, complètement impersonnels et où l'on peut souffrir de tous les maux. En silence.
Vive les amis et la famille qu'on peut appeler pour les conseils, les injections hormonales du week end, ou tout simplement pour souffler.

Anonyme a dit…

Petites histoires d'AMP...
2/2
Elles s'aiment. Pour de vrai, s'il est encore besoin en 2013 de justifier l'amour entre deux personnes de même sexe.
Elles s'aiment depuis longtemps. Elles réfléchissent depuis tout ce temps aux solutions pour agrandir leur famille. Pourquoi? Et pourquoi pas? Elles sont en couple, stable, elles pourraient partager cet amour avec des enfants. Leurs enfants.
La plus jeune, un brin utopiste, consulte sa gynécologue, la bouche en coeur. Petit accroc: stérilité. A trente ans? oui Madame, ou devrais-je dire Mademoiselle. La Terre s'arrête de tourner pendant deux ans. Deux années, les plus belles années pour tous les trentenaires, sauf elle: le gouffre, le trou noir, l'impression de ne plus servir à rien, d'être moisie de l'intérieur.
Et sa compagne s'accroche, la porte, la supporte. Les projets renaissent, y compris celui d'un enfant.
A situation complexe, réponse complexe: ce sera une AMP à l'étranger, avec dons total de gamètes. La clinique est ok, la gynécologue française les suit.
Pourquoi imposer un don d'ovocyte? Pourquoi ne pas s'arrêter là? Parce que cela est possible et réalisable dans des conditions satisfaisantes sur le plan médical et éthique. Parce que la donneuse est rémunérée financièrement de ses soins médicaux, des sacrifices personnels que cela demande, parce qu'elle est libre et consentante d'entrer dans ce protocole. Et si cet argent lui sert à payer les études de ses propres enfants, ou même ses factures par ces temps de crise, tant mieux. Le don de sperme est aussi rémunéré dans ce pays. Et le système de santé y est très performant. Les techniques utilisées dans les AMP sont plus avancées qu'en France...

Ces trois histoires d'AMP sont vraies. La vraie vie c'est ça: infertilité masculine ou féminine, AMP de couples homosexuels féminins, et peut être masculins bientôt, avec un haut degré de contrôle d'éthique dans les dons de gamètes. Si besoin je tiens à votre disposition les articles de loi espagnols concernant ce domaine.
Nous sommes loin des préoccupations de Nisand et consorts. Nous leur laissons occuper l'espace médiatique, puisqu’ils aiment tant la lumière.
Les féministes et leurs différents courants de pensées ne nous intéressent pas. Nous connaissons notre corps, nous lui faisons subir rien de moins que ce qu'il est prêt à endurer. Les kilos en trop s'effacent, les angoisses s'oublient, les difficultés du parcours AMP aussi. Tout ceci n'est que provisoire dans nos vies, et si c'est le prix à payer pour connaitre les joies d'être parents, tant pis.

J'oublie l'essentiel: de ces trois parcours sont déjà nés 4 enfants, en bonne santé, équilibrés et craquants (en toute subjectivité bien sûr). Le cinquième est en route.

Et si c'était à refaire? Oui, sans hésiter.

Mel.

AnneZ a dit…

Il y a deux ans et demi, mon compagnon et moi avons consulté une gynéco parce qu'on n'arrivait pas à avoir d'enfant (4 ans sans contraception). J'étais agacée, elle l'a senti et m'a demandé pourquoi. Je lui ai dit que je ne supportais pas d'avoir recours à des techniques pour tomber enceinte, et que je n'étais pas sûre d'avoir envie d'aller sur ce terrain. Elle m'a répondu très sèchement qu'avant, sans ces techniques, les couples "comme nous" étaient condamnés à ne pas avoir d'enfant.
Deux semaines plus tard, j'étais enceinte, et sans aide médicale... Une petite anecdote sans importance, mais ce rendez-vous chez cette gynéco m'a permis de réaliser à quel point certains médecins bien intentionnés n'ont aucune idée de ce qu'ils infligent aux corps humains, en l'occurrence au corps des femmes.

CMT a dit…

A Anne Z,
l'histoire que vous racontez ne me semble avoir rien d'anecdotique. Il n'y a qu'à se baisser dans son entourage pour en trouver de semblables.Des amies qui ont eu un enfant, dès qu'elles ont renoncé à essayer d'en avoir à tout prix.
Et, pour ce que je constate,le sujet n'est absolument pas abordé, traité ou étudié dans les milieux académiques. Un des inconvénients majeurs de l'Aide Médicale à la Procréation semble bien être son incapacité à différencier les stérilités psychogènes des stérilités organiques.

Quant à ce que dit Mel, on tombe là dans le sentimentalisme le plus débridé: la beauté du sacrifice consenti par les parents en désir d'enfant.
Une précision non perfide est que ce sont les oreillons qui peuvent rendre un homme stérile et non la rubéole.
Je pense qu'il faudrait déplacer un peu la perspective de "du droit des parents à avoir" vers le droit des enfants à ne pas avoir à porter la charge de cette exclusivité du désir parental, qui va leur peser d'autant plus lourd que les parents merveilleux auront consenti de sacrifices pour assouvir leur désir.

Le sujet mérite un autre niveau de réflexion que le classique couplet qui réduit n'importe quel sujet de débat à une sorte de mélasse sentimentaliste .

JC GRANGE a dit…

Bonjour,
J'ai aussi cette "histoire" d'un couple de mes patients revenant de Corée avec deux enfants adoptés et dont la femme, dans l'avion, annonce à son mari qu'elle est enceinte (alors que ses trompes étaient bouchées de chez bouchées) et qu'il étaient mariés depuis huit ans... Mais c'était il y a vingt ans...

Anonyme a dit…

il y a plus de 18 ans, après trois années de tentatives infructueuses pour avoir un enfant, nous réalisons des examens ma compagne et moi.
Il s'avère alors qu'une oligospermie est détectée me concernant.
Le médecin gynécologue qui suit ma compagne nous adresse à une de ses consoeurs qui s'occupe d'un service très en pointe dans le domaine des icsi, à l'époque spécialité toute nouvelle.
Examens, puis à nouveau examens, puis encore des examens... avant de faire une tentative de stimulation ovarienne sur ma compagne pour pouvoir effectuer des prélèvements d'ovocytes. La stimulation est obligatoire, nous explique-ton afin de maximiser les chances de réussite.
3 semaines après, et après 45 piqûres en 5 jours, on nous explique que la simulation ovarienne a bêtement échoué.
Bien sûr, extrêmement déçus, nous retournons voir LA spécialiste, qui nous tiens le discours suivant : "D'accord ça a échoué ! on va recommencer. Et si ça échoue, on recommencera encore, jusqu'à ce que ça marche".
J'ai eu l'impression de vivre la devise des shadocks : en essayant continuellement on finit toujours par réussir.donc: plus sa rate, plus on a de chance de réussir.
J'ai pris peur. pas pour moi, mais pour ma comapgne, à qui je ne voulais pas, je ne voulais plus infliger ces souffrances physiques car elle n'était pas elle, à l'origine de ces problèmes de procréation.
Quelques mois plus tard, après de longues réflexions, nous sommes allés consulter un grand monsieur, gynécologue réputé ,qui exercait alors rue de Berri à Paris.
Bien sûr, il n'a pas dit qu'il allait réussir là où ses confrères avaient en quelque sorte échoué.
Mais il a repris le dossier, a tout analysé, et s'est aperçu, ô maigre indice, d'un minuscule détail qui lui posait problème.
Le responsable ? 3 fois rien, un tout petit polype, mais mal placé : là où il était, un stérilet n'aurait pas mieux fait.

Après l'avoir enlevé quelques semaines plus tard, nous avons continué notre vie, et un bébé est arrivé naturellement quelques mois plus tard. malgré mon oligospermie. Et en ne s'acharnant pas sur le corps de ma compagne...
Grâce à un médecin qui a pris le temps de réfléchir au lieu de faire de la recherche sur des cobayes humains.

Zab a dit…

AnneZ, une gynéco m'avait annoncé froidement que je ne serais jamais enceinte sans aide médicale. J'en suis à ma sixième grossesse, toutes naturelles (j'ai fait trois fausses couches, mais c'est une autre histoire). Il y aurait de quoi rire si les conséquences n'étaient pas aussi graves pour tous ceux qui ont cru leur toubib.

Émotions in vitro a dit…

Depuis debut 2006, nois tentons d'avoir notre premier enfant. Non ce n'est pas parce que j'y pense trop. Non, ce n'est pas dans ma tete... on a fait multiples tests. 2 fecondations in vitro. Un transfert négatif, faut pas se decourager, ce n'était qu' un seul transfert, a un autre ca pourrait fonctionner.
Mon copain a les spermatozoïdes peu mobiles et en plus on vient de decouvrir qu'ils ont des anticorps.. malheureusement le miracle d'adoption ou miracle naturel a bien peu de chances de fonctionnermpour nous. Et si par magie ca fonctionnerait, je n'irais pas dire que les medecins etaient dans le tort. Nous avons un reel probleme pour concevoir. Les belles histoires n'arrivent pas a tout le monde...
Heureusement, j'ai eu peu de conséquences des traitements. Oui de la fatigue et un peu de kilos en plus, qui partent lorsque je me remets a l'entrainement.

Oui, c'est la femme qui subit tous les traitements au niveau physiques, mais le psychologique se vit en couple. Mon copain est aussi atteint que moi mentalement par ce que l'on vit... encore plus vu que l'on sait que le probleme est de son cote, de ses spermatozoïdes.

JC GRANGE a dit…

@ Bruitdessabots
Tu n'as pas écrit ici sur le blog mais tu as fait des commentaires sur tweeter.
Je voulais répondre ceci : j'avais lu ton ecellent billet et les lecteurs peuvent s'y référer : http://lebruitdessabots.blogspot.fr/2013/04/pma-une-affaire-dhommes.html?q=pma
Tu dis que je passe vite sur la souffrance de l'homme : cela fera peut-être l'objet d'un autre billet ; tu parles de mon contre-transfert : tu as certainement raison.
Je comparais seulement l'acharnement d'une jeune femme de 25 ans avec le don de spermatozoïdes.
Mais tu as raison.
J'ai beaucoup aimé, dans ton billet, le couple patiente / gynécologue.
A +

Anonyme a dit…

Après un 1er enfant, un changement de vie, une rencontre et une envie du 2è...
pas de chance M. est stérile et porteur d'une anomalie chromosomique qui m'a fait découvrir que la trisomie 21 en fait ce n'était pas si grave comparativement....
mon gynécologue, officiellement spécialiste en PMA, nous lance dans cette grande aventure... les piqûres, ponctions, réimplantation... et le stress que ça marche mais que le bébé soit porteur de cette anomalie et naisse lourdement handicapé...

aux 2 essais le développement c'est arrêté dans les 1ers jours... et découvrir par le biais d'une jeune laborantine de passage le jour de la 2ème réimplantation qu'il existe le Diagnostique pré implantatoire qui permet de ne pas réimplanter un embryon atteint de cette anomalie chromosomique mais que cela ne se pratique pas dans cette clinique .. uniquement dans 3 centres en France...
La colère contre ce médecin qui m'a menti, caché l'existence de cette technique qui m'aurait évité ces attentes, souffrances.. et fait perdre la possibilité d'y accéder (quand j'ai contacté le service qui le pratiquait j'ai été "non sélectionnée" parce que trop âgée.. ce qui n'était pas le cas au début du traitement...)
Bon après un long travail chez la psy j'ai fait le deuil de ce 2ème enfant mais il reste une vraie colère sur le système de la PMA telle qu'elle est pratiquée en France, le DPI limité à 3 centres, ce qui est insuffisant alors que les autres cliniques et centres hospitaliers en sont capables et entendre tous ces médecins nous proposer d'aller à l'étranger... bon ça sera cher mais la ça marchera....
Rien à voir avec ce q'est censé être la conception d'un enfant, moment de bonheur d'échange et non de merchandising et de "combien es tu prêt à payer pour avoir un bébé"
la fréquentation de ces salles d'attentes m'a laissé un sentiment de malaise et m'a renvoyé à la lecture d'un vieil ouvrage dont le titre m'interpelle beaucoup plus aujourd'hui: Produire l'homme, de quel droit?
Oui votre article interpelle et tant mieux!

Anonyme a dit…

Que de commentaires pessimistes sur la PMA.... Je tiens à rassurer les couples confrontés à la PMA : on peut aussi très bien vivre les protocoles physiquement et psychologiquement, se poser des questions sans non plus se morfondre dans la tristesse. Aborder chaque étape sereinement et digérer les échecs. Les traitements soient disant lourds, je n'en ai jamais eu les effets secondaires, pourtant on m'a annoncé des trucs horribles, limite mérités car "tu joues aux apprentis sorciers alors tu dois souffrir" entre les lignes etc.... Stop un peu les oiseaux de mauvaise augure, nous voulons un enfant et on se fait aider par la médecine un point c'est tout. Nous n'avons pas besoin d'entendre la morale des bienpensants qui eux ont des enfants merci. C'est comme les gens qui disent "rho bin si je n'avais pas pu avoir d'enfants j'aurais adoptés." Mais si c'était aussi simple, ce serait formidable ! Je disais ca aussi. Mais ca c'était avant.....

Anonyme a dit…

Ça se passe chez ma voisine.
Son mari travaille (euh,vit aussi) à 5000 km d'elle sur une plateforme pétrolière. Il doit rentrer 1 fois par mois en moyenne mais des fois, moins... Et pas toujours aux "bonnes dates" de son cycle à elle. Et la vie fait que parfois ils n'ont "même pas le temps d'avoir un rapport" me dit-elle.
J'en déduis que la première chose sensée serait de trouver un moyen d'être un certain temps, en présence l'un de l'autre, pour pouvoir concevoir.
Mais qui suis-je pour penser comme ça? Visiblement ce n'est pas l'avis des médecins consultés qui les ont lancés dans des protocoles d'exploration, sans "rien trouver", puis de PMA. Protocoles qui se répètent successivement, renvoyant ce couple de sentiment d'échec en sentiment d'échec... D'où les confidences de la voisine,de café en café pour se remonter le moral...
A aucun moment, on (le couple, les médecins) ne s'est posé cette question toute bête: et s'il suffisait de faire l'amour?

Anonyme a dit…

Je vous trouve bien critiques à l'égard de l'AMP, dans mon cas, j'en veux aux médecins qui ont tout fait pour la retarder justement ! Mon mari n'éjacule plus pour cause de problèmes de santé graves... On m'a dit que si tout allait bien chez moi il n'y avait qu'à le stimuler à la maison à l'aide de médicaments et d'appareils barbares... Franchement pendant des mois j'ai eu l'impression de le torturer, tout ça de toute façon sans pouvoir faire l'amour pour espérer un enfant... Et sans résultats ! Alors, AnneZ, Zab c'est très bien si ça a marché pour vous mais il y a des cas où c'est 100% sûr que ça ne marchera pas sans l'AMP. Quand à ceux qui critiquent le désir d'enfants, c'est bien beau mais je pense que vous avez des enfants et que vous n'avez pas eu de problème pour en avoir. C'est pas pour autant que vos enfants seront bien élevés et ne souffriront pas de pressions psychologiques diverses et variées que vous pourrez leur infliger.

Pitch a dit…

En préambule il serait intéressant de savoir si toutes ces personnes ayant un avis bien tranché sur la question, ont des enfants ( bien entendu la majorité) et qu'auraient-ils fait s'ils n'avaient pas pu?
A ceux qui répondent j'aurais adopter ou j'aurais fait sans, on peut se demander si pour le coup les enfants issus de l'amp ne sont pas plus épanouis car plus désirés. C'est tellement facile d'inverser la situation en insinuant que ces parents font porter un fardeau à leur enfant (cf CMT: "le droit des enfants à ne pas avoir à porter la charge de cette exclusivité du désir parental, qui va leur peser d'autant plus lourd que les parents merveilleux auront consenti de sacrifices pour assouvir leur désir").

Anonyme a dit…

Pour mettre de l'eau à v(n)otre moulin, je viens de découvrir un certain Mitsutoki Shigeta qui aurait eu 18 enfants par PMA en Thailand.

http://www.20minutes.fr/monde/1429751-20140819-usine-bebes-thailande-homme-coeur-scandale-fils-milliardaire-japonais

Anne-claire a dit…

Je n'ai pas tout lu, je n'ai pas pu. Je me suis arrêtée au moment où vous traiter le connard azoospermique de responsable, c'est de sa faute, dites vous.
Je suis une connasse en insuffisançe ovarienne précoce, mon mari ade beaux spermatozoïdes tout frais. J'ai eu la chance que l'amp ait marché pour moi, j'ai deux enfants de 6 ans et 14 mois. Je suis allée au bout pour les avoir, physiquement, moralement. A la seconde où je les ai vus, j'ai su que cela devait être eux, et se passer comme ça, du coup.
Longtemps, j'ai culpabilisé de tout ça et j'ai accepté la souffrance, les examens pas toujours faits dans le respect de ma pudeur...et de ma dignité. Tout ça, en silençe, parce qu'après tout, c'était de la faute. Mon mari le vivait bien, s'impliquait peu, venait simplement pour le "recueil" de ses petits soldats. Je ne lui ai jamais montré ma souffrance, parce que, c'était de "ma faute" après tout. J'ai bien fait, même vous, un médecin le dites.