dimanche 3 juillet 2022

Bilan médical du lundi 20 juin au dimanche 3 juillet. Paxlovid, invalidité et inaptitude, mortalité infantile Covid, myocardite et péricardite, Vitamine D, Pfizer et IVG, KOL, Hépatite C, Antoine et Laure.



Quand la société savante de médecine générale fait le point sur le paxlovid : ne pas en donner chez les vaccinés.

Le collège scientifique du Collège national des généralistes enseignants rappelle LA les conditions de prescription du paxlovid en se fondant sur les essais cliniques : elle contredit à juste titre la HAS (voir ICI  dans un billet précédent)  et rappelle que les vaccinés contre le covid n'ont pas été inclus dans l'essai pivot. 

En l’état actuel des connaissances et en l’absence d’alternative et de contre-indication, le conseil scientifique du CNGE considère que la balance bénéfice risque du Paxlovid® est favorable pour les patients à risque de forme grave, non-vaccinés et consultant dans les 5 jours après le début des symptômes.

Dans notre série bien connue (plusieurs saisons, plusieurs épisodes par saison) "Y a pas qu'en France", on rapporte qu'en Californie au Kayser Institute, paxlovid est prescrit chez 92 % de vaccinés (LA).

Quand un.e médecin.e du travail explique la différence entre invalidité et inaptitude.

Je vous laisse lire le texte paru sous forme de thread sur twitter : ICI

Les informations fournies sont très pertinentes.

Quelques commentaires personnels d'un médecin de terrain : 
  1. Toutes ces modalités administrativo-médicales sont à peu près équitables pour des travailleurs intellectuels mais sont franchement inégalitaires pour les travailleurs manuels. 
  2. Toutes ces modalités administrativo-médicales sont défavorables aux travailleurs immigrés manoeuvres et possédant mal la langue française.
  3. Je lis au hasard une phrase : "Un travailleur peut être inapte à un poste physique mais peut se reconvertir dans les bureaux..." ou "Un travailleur de 42 ans peut se reconvertir..."
  4. Donc, en gros, pour la réglementation française, les douleurs musculo-squelettiques dues à certains travaux pénibles sont médiocrement et injustement indemnisées.

Quand des chiffres contredisent les alarmistes sur la mortalité du Covid chez les enfants (GB).

Un papier d'Alasdair Munro (ICI) fondé sur un pré-print d'article (UK) (LA) rapporte qu'entre mars 2020 et novembre 2021 le risque de décès dû au covid  chez les personnes de moins de 20 ans est extrêmement rare, qu'il se produit dans les 30 premiers jours de l'infection et chez des enfants présentant des comorbidités. Le taux de mortalité est de 0,7 pour 100 000 infections.

Je n'aime pas utiliser ce genre de comparaison mais ce risque est le même que celui de courir un marathon, de skier pendant 10 jours ou d'un vol de retour entre Londres et New-York.

Quand une étude épidémiologique israélienne rétrospective (100 000 vaccinés Pfizer  vs 100 000 témoins) montre que :

- chez les enfants de 5 à 11 ans

- deux doses de Pfizer entraînent 50 % d'efficacité sur la contamination et sur les formes symptomatiques liées à omicron (c'est à dire moins que sur delta).

Voir LA.

- Et que le nombre absolu de réduction de cas de covid est de - 0,6 %


- Et qu'il n'y a eu qu'1 hospitalisation chez les vaccinés contre 2 chez les nonvaccinés

Il est difficile de dire qu'il s'agit, chez les enfants de 5 à 11 ans, d'un problème de santé publique...



Quand une étude française (re) parle de myocardite et de péricardite post-vaccinale : c'est du lourd. 

L'équipe de Le Vu et Coll (dont Zureik M dont j'ai souvent parlé sur ce blog) publie un article dans Nature (LA) qui montre l'excès de risque de myocardite post vaccinale. ces donnes sont déjà connues : elles ont déjà été publiées en novembre 2021 et avril 2022.

C'est une étude cas témoin dont on connaît les limites et dont on connaît la place dans le niveau de preuves des essais.

Les chiffres sont les suivants (mais lisez l'article en détail) : le risque de myocardite post vaccination est 30 fois supérieur pour moderna et 8 fois supérieur pour Pfizer (par rapport aux témoins). Notamment lors de la première semaine après la première vaccination. Mais aussi après la deuxième.

La tranche d'âge des 18-24 ans est la plus touchée mais ce que l'on apprend c'est que le sur risque concerne toutes les tranches d'âge et pas seulement les hommes. Pour les 18-24 ans avec Moderna : un cas pour 5900 doses. 

Les myocardites/péricardites induits ne sont pas plus graves que celles non induites.

Lisez bien la discussion qui est remarquablement menée par les auteurs.

Cela pose quand même un certain nombre de questions. Et notamment pourquoi, aux US, je ne sais pas pour d'autres pays, Moderna est toujours administré chez les jeunes.

Et le premier qui dit que les auteurs n'auraient pas dû publier parce que cela fait le miel des antivaxx, ils peuvent aller à confesse avec les progressistes scientistes vaccinolâtres.

Une étude canadienne (Ontario) de juin 2022 (ICI) rapporte un sur risque (toujours chez les 18-24 ans) de myocardite/péricardite après vaccination par Comirnaty puis Moderna (et surtout si le rappel est à 30 jours et moins) : 1 cas pour 1287 !

Quant à la vitamine D chez les enfants : les recommandations ne sont pas fondées sur les preuves.

Il peut paraître curieux, voire anticonformiste et provocateur, de remettre en question la prescription de vitamine D chez les enfants. Un billet de blog de Jean Doubovetski (ICI) raconte l'affaire.

Quand Pfizer est à la manoeuvre pour dégommer l'IVG aux US

Pfizer, le chantre de l'innovation, le chantre du scientifisme progressiste, mène double jeu. Non seulement le laboratoire ne veut pas lever l'exclusivité sur son brevet Covid mais il mène une politique entrepreneuriale très forte (selon ses dires) sur la parité dans l'entreprise.

Bravo.

Ne parlons pas de paxlovid, traitement du Covid qui n'a pas été testé chez lesvaccinés et qui est prescrit large manu chez les vaccinés...

Mais surtout : selon un article (ICI) Pfizer  fournit de l'argent aux politiciens qui vont, à la suite de l'avis de la Cour suprême sur l'IVG (ce n'est plus un droit fédéral), interdire l'IVG dans les 13 Etats US où ils sont élus ! 

Quand un oncologue est payé 110 000 dollars par an par l'industrie pharmaceutique...

Ce n'est pas un KOL (Key Opinion Leader), c'est un employé de l'industrie.

Une étude tout à fait intéressante, cela ne se passe pas en France, cela ne pourrait pas se passer en France,  est parue dans le JAMA (LA) qui montre à quel point, en 2017, parmi les oncologues du secteur public touchant un salaire de plus de 100 000 dollars par an, 66,2 % ont été payés par l'industrie. 

Voici les chiffres : When comparing general payments with base salary for the 417 faculty who received payments, 78 (18.7%) received payments of more than 10% of their annual salary, 45 (10.8%) received payments of more than 20%, 16 (3.8%) received payments of more than 50%, and 3 (0.7%) received payments of more than 100% (Figure). The general payments-to-salary ratio for the 3 physicians with the highest ratios were 124% ($185 316/$149 532), 124% ($132 696/$106 706), and 242% ($923 938/$380 768).


Si ce sujet vous intéresse, lire un article bien documenté paru dans Slate (LA) qui renseigne sur la corruption des médecins par Purdue Pharma lors du lancement et de la promotion de l'oxycontin. 

Un point de vue sociologique sur les conflits d'intérêts rapporté par Hervé Maisonneuve en son blog : LA. Il y a du boulot !

La publicité pharmaceutique Direct to consumer fait rage aux US : en 2020, et selon Aaron Kheriaty, 75 % des pubs TV sont promues par des firmes pharmaceutiques. Cette année-là les pubs numériques ont augmenté de 43 % et cela représente 6,6 milliards de dollars !

(à signaler qu'il n'y a que 2 pays au monde où c'est possible : les US et la Nouvelle-Zélande).



Quand les accusations de "viol" concernant Chrysoula Zacharopoulou posent des questions : 

  1. La définition du viol : Le viol est un acte de pénétration sexuelle commis sur la victime ou sur l'auteur de l'acte avec violence, contrainte, menace ou surprise (dans ce dernier cas, la victime est trompée par la ruse de l'agresseur).
  2. Est-ce qu'un examen gynécologique pratiqué par une gynécologue dans un cabinet de gynécologie peut être considéré comme un viol ?
  3. Est-ce que le fait de prendre rendez-vous chez une gynécologue signifie de facto que sera pratiqué un toucher vaginal et/ou la pose d'un spéculum ?
  4. Est-ce que la gynécologue a demandé clairement à la patiente : "Acceptez-vous que je pratique un toucher vaginal dans le but de..." ?
  5. Est-ce qu'un toucher vaginal est obligatoire lors d'un rendez-vous de gynécologie ?
  6. Est-ce que considérer que la pratique d'un toucher vaginal, accompagné éventuellement d'un toucher abdominal, par une gynécologue est un viol de la même nature qu'un viol pratiqué par un ou des hommes sur une femme dans une cave, une chambre à coucher ou un couloir ?

Quand le dépistage de l'hépatite C doit être ciblé...

Encore une fois, beau billet de blog de Jean Doubovetski, LA, qui illustre à merveille le conflit permanent qui existe entre les données de la science et les dogmes de l'Eglise de Dépistologie. Et comme vous l'imaginez les liens/conflits d'intérêts des spécialistes et des sociétés savantes sont à fond pour la dépistologie sauvage.

Quand la mission flash du docteur Braun sur les urgences propose 41 recommandations. 

Voir LA.

Un commentaire de Wargon : ICI.

Les commentaires de MGFrance : ICI

Les commentaires de la FMF : LA

Quand Antoine et Laure font de la sociologie.

Le camp du Bien est fier de ses meilleurs représentants. Dans un papier paru récemment dans Slate (ICI) nos deux héros Antoine et Laure recréent la sociologie en inventant deux termes qui vont marquer l'histoire des sciences humaines : les précautionneux et les rassuristes.

Cette classification binaire permet de rejeter dans les limbes toustes ceulles qui ne pensent pas comme iels.

Ainsi apprend-on que les rassuristes peuvent être rangés d'un seul coup d'un seul dans le camp des climatosceptiques. Ça rassure. Ce sont aussi des covid longs dénialistes et, pour le prouver, A&L citent un article de Santé Magazine (LA) ce qui en jette sur le sérieux de leurs publications de référence !

Mais A&L se mettent aussi dans le cerveau des rassuristes et expriment ce qu'ils doivent penser. 

Par ailleurs, tous les maux de la terre sont attribués aux dits rassuristes : ce sont des individualistes, des libéraux, des, je cite, "chacun pour sa gueule", et, pour faire bonne mesure, la nuance n'est pas la première vertu de nos duettistes, des eugénistes et des darwinistes sociaux...

Mais, rassurons-nous, si j'ose dire, les "précautionneux" sont des sociaux-démocrates (notion qui semblait avoir disparu du champ politique français), qui défendent "un idéal de justice sociale" et qui soutiennent une santé publique "où l'on ne transige pas avec les principes de solidarité et d'équité". Diable.

Le camp du Bien réinvente la sociologie et la lutte des classes. Une lutte des classes assez molle puisque rien n'est dit sur les inégalités de délivrance des vaccins, sur Pfizer, sûrement une société précautionneuse, sur les énormes profits des sociétés pharmaceutiques qui défendent sans doute un idéal de justice sociale. Par ailleurs, les précautionneux mènent souvent leur combat avec de francs néo-libéraux.

Rappelons qu'Antoine Flahault fut un alarmiste lors de la pseudo pandémie A1H1N2, annonçant des milliers de morts, qu'il s'en est excisé, fut le directeur fossoyeur (ou presque) de l'EHSP de Rennes (avec une très modeste qualité d'enseignement), qu'il pantoufla en Allemagne à la Virchow Foundation for Global Health (où il développa des MOOC...) puis à Genève...


Quand la détection et le traitement de plus en plus de cancers du sein in situ ne conduit pas à la diminution du nombre de cancers du sein invasifs...


Lire LA cet article en anglais qui reprend toutes ces données. 

Et cela n'a pas amélioré la survie globale.

Et : An observational study in JAMA Oncology with 20 years of follow-up found that while patients with DCIS who underwent more aggressive treatment generally had a lower risk of ipsilateral recurrence, their risk of dying from breast cancer was the same as those with less treatment.





 


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour ce billet Doc !

Daniel Corcos a dit…

"Quand la détection et le traitement de plus en plus de cancers du sein in situ ne conduit pas à la diminution du nombre de cancers du sein invasifs..."
Il faut préciser la "détection par MAMMOGRAPHIE", puisque c'est ça qui cause l'augmentation du nombre de cancers. Une méthode sans rayons X ne poserait pas ce problème.