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dimanche 1 octobre 2023

Le bilan médical de la semaine du lundi 25 septembre au premier octobre 2023 : Beyfortus, Coca-Cola, alcool, Cochrane, Jacques Lucas, arrêts de travail, ostéopathie, VRS, Liens d'intérêts, Octobre Rose.



264. Beyfortus/niservimab/Sanofi : mensonges d'Etat et ruptures de stock

Malgré les incertitudes sur l'efficacité de la molécule, l'Etat n'a pas assez commandé de doses (200 000) et nous sommes en rupture de stock tant les médecins qui n'ont jamais lu un essai clinique de leur vie, et encore moins deux, sont enthousiastes.

Le nouveau DGS (Directeur général de la santé) est dans sous ses états : LA.

Le marketing-mix de Sanofi Aventis a dépassé toutes les espérances du laboratoire parce que ses super visiteurs médicaux, pardon, ses délégués exceptionnels à l'information médicale et pharmaceutique, dont le chef de produit, Monsieur Aurélien Rousseau, ont fait un boulot formidable.

Il est probable que les fabricants d'aérateurs devraient en prendre de la graine.



Voir LA




Le communiqué du Collège National des Généralistes Enseignants confirme (LA) ce que les lecteurs du blog savaient déjà (ICI, entre autres) : 



Ainsi, le Ministre de la santé et de la prévention ont-ils, pour des raisons politiques, préconisé la molécule pour toutes et tous les nourrissons privant les nourrissons à risque d'une injection éventuellement bénéfique.

C'est une erreur de débutants.

On nous dit que le prix d'une injection serait compris entre 300 et 400 euros...


265. Coca-Cola et la Ministre des Sports et des jeux Olympiques et Paralympiques : la santé publique en vadrouille.


Aurélien Rousseau, Ministre de la Prévention, avait piscine chez Sanofi.


266. Le lobby de l'alcool en majesté.




267. La chute sans fin de la maison Cochrane.

Un article publié dans le British Medical Journal (LA et sur abonnement)


268. La chute (enfin) d'une partie de la maison Lucas.

Tirer sur une ambulance est sans doute contrevenir à la Convention de Genève.

Mais que de fois ai-je (et avons-nous) dénoncé les agissements de Jacques Lucas, de son indéfectible soutien au pouvoir politique en place (de droite) qui lui a valu un poste où il a illustré de façon éclatante le principe de Peter à ses rappels constants à l'éthique... en passant sur son soutien à Denise Silber de 2.0

C'était un profiteur, menteur qui plus est.

Point barre.




Quousque tandem abutere patientia nostra, jaqluca ?


269. La chasse aux arrêts de travail. Rousseau, Fatome, Cazeneuve.

Les habitués de ce blog savent que 80% des déterminants de santé ne sont pas médicaux et donc, la triplette aux ordres, fidèle compagne du MEDEF, s'attaque aux arrêts de travail "abusifs" et "injustifiés" en se fondant sur des chiffres faux et en instituant des lois d'exception au soin de la CNAM.



Il est fascinant de voir la mollesse des réactions et le fait qu'il ne sera pas difficile de trouver des mercenaires, un de mes confrère appelle cela en exagérant, des collabos,



pour faire le sale boulot au mépris de toute déontologie.

Marcel Garrigou-Grandchamp, dans un billet de 2021, rappelle les enjeux moraux de cette affaire : LA.



Article très complet sur les modalités de la contre-visite patronale(ICI) sur le site 


@VincentGranier nous signale même sur Twitter (X) que le médecin "coupable" ne pourra plus se faire accompagner pour se défendre devant la caisse.

LA Tout le fil est intéressant et diablement inquiétant.


270. Et toujours l'ostéopathie en maternité

Et pas seulement, comme le souligne @DocAmine_, dans une maternité à Marseille, mais aussi à l'AP-HP.



271. Une Tribune sinistrement inutile (pour les patients) et encore du VRS : un cas d'étude pour les liens d'intérêts.

Le journal @le_Parisien publie un tribune de 62 médecins pour demander le remboursement dès cette année d'un vaccin contre le VRS chez les personnes de plus de 65 ans et fragiles en reprochant à la HAS de ne pas agir assez rapidement.

La Tribune est inutile puisqu'il n'est pas possible de raccourcir le temps de validation.

Lisez la Tribune qui est un copier/coller de toutes les tribunes écrites par l'industrie pharmaceutique pour faire pression sur les autorités. 

Regardez bien la liste alphabétique de ces médecins (dont je connais certains personnellement et dont je ne doute pas un seul instant de la sincérité) et moi je vous propose la liste de ces médecins classée dans l'ordre de leur nombre de déclarations (entre parenthèses) de liens d'intérêts tels qu'ils apparaissent sur le site Transparence Santé.

C'est amusant.

(747 liens d'intérêts) Pr Pascal Chanez, pneumologue, CHU de Marseille ; 

(629) Pr Alain Didier, pneumologue, CHU de Toulouse ; 

(618) Pr Arnaud Bourdin, pneumologue, CHU de Montpellier ;

(480) Pr Karine Lacombe, infectiologue, Hôpital Saint-Antoine, Paris ; 

(440) Pr Nicolas Roche, pneumologue, APHP Centre, Hôpital Cochin, Paris ; 

(359) Pr Bruno Crestani, pneumologue, AP-HP. Nord, Paris, Président de la Fondation du Souffle ; 

(355) Pr Francis Couturaud, pneumologue, CHU de Brest ; 

(349) Pr Bruno Degano, pneumologue, CHU Grenoble-Alpes ; 

(306) Pr Frédéric Gagnadoux, pneumologue, CHU d’Angers ; 

(305) Pr Emmanuel Bergot, pneumo-oncologue, CHU Caen ; 

(300) Pr Olivier Sanchez, pneumologue, Hôpital européen Georges Pompidou, Paris ; 

(299) Pr Arnaud Scherpereel, pneumo-oncologue, CHU de Lille ; 

(280) Pr Jacques Cadranel, pneumo-oncologue, APHP Hôpital Tenon, Paris ; 

(251) Pr Mathieu Salaun, pneumologue, CHU de Rouen ;

(250) Dr Rabia Boulahssass, gériatre, CHU de Nice ; 

(242) Pr Sylvain Marchand-Adam, pneumologue, CHU de Tours ; 

(238) Pr Pierre-Régis Burgel, pneumologue, Hôpital Cochin, APHP, Paris ;

(227) Dr Éric Denis, infectiologue, Centre Hospitalier d’Antibes ; 

(223) Pr Sébastien Couraud, pneumologue, Hospices civils de Lyon ; 

(200) Pr Antoine Magnan, pneumologue, Hôpital Foch, Suresnes ; 

(195) Dr Arnaud Boyer, pneumo-oncologue, Marseille ;

(189) Dr Cédric Etienne, infectiologue, Centre Hospitalier de Grasse ; 

(160) Dr Maeva Zysman, pneumologue, CHU de Bordeaux.

(143) Dr Éric Cua, infectiologue, CHU de Nice ;

(140) Pr Étienne Giroux Leprieur, pneumologue, APHP-Hôpital Ambroise Paré, Paris ; 

(139) Pr Gérard Zalcman, pneumologue-oncologue thoracique, CHU Bichat-Claude Bernard, Paris ; 

(119) Pr Bernard Maitre, pneumologue, Hôpital intercommunal de Créteil ; 

(117) Pr Antoine Cuvelier, pneumologue, CHU de Rouen ; 

(116) Dr Olivier Castelnau, pneumo-oncologue, Saint-Laurent du Var ; 

(113) Pr Claire Andrejak, pneumologue, CHU d’Amiens ; 

(106) Dr Jérôme Barrière, oncologue médical, Polyclinique Saint-Jean, Cagnes sur Mer ; 

(97) Dr Olivier Le Rouzic, pneumologue, CHU de Lille ; 

(83) Pr Thomas Similowski, pneumologue, Hôpital de la Pitié Salpêtrière, Paris ; 

(71) Dr Elisa Demonchy, infectiologue, CHU de Nice ;

(71) Pr Charles Marquette, pneumologue, Institut Hospitalo-Universitaire RespirERA, CHU de Nice ; 

(64) Dr Véronique Mondain, infectiologue, CHU de Nice ; 

(61) Dr Frédéric Schlemmer, pneumologue, Hôpital Henri Mondor, Créteil ; 

(51) Dr Sabine Marco, pneumo-oncologue, Polyclinique Saint-Jean, Cagnes-sur-Mer ; 

(35) Pr Michel Carles, infectiologue, CHU de Nice ; 

(34) Pr Olivier Guérin, gériatre, CHU de Nice ; 

(31) Pr Jacques Levraut, urgentiste, CHU de Nice ; 

(12) Dr Michaël Rochoy, médecin généraliste, Outreau ; 

(10) Dr Laurent Marcq, médecin interniste, Polyclinique Saint-Jean, Cagnes-sur-Mer ; 

(10) Dr Jérôme Marty, médecin généraliste, Fronton ;

(9) Dr Franck Wilmart, médecin généraliste, Ambleny ; 

(8) Dr Carl Moubarak, médecin généraliste, Roquefort-les-Pins ; 

(6) Dr Guillaume Coindard, médecin généraliste, Athis-Mons ; 

(6) Dr Jean-Jacques Fraslin, médecin généraliste, Bouguenais ; 

(6) Pr François Vincent, pneumologue, CHU de Limoges ; 

(5) Dr Franck Clarot, radiologue, médecin légiste, Rouen ; 

(5) Pr David Darmon, médecine générale, Vice-président santé, Université Côte d’Azur, Nice ; 

(4) Dr Olivier Do Castro, médecin généraliste, Saint Quentin ; 

(4) Pr Bruno Hoen, infectiologue, CHRU de Besançon. Haut Conseil de la Santé Publique. Président de la commission spécialisée Maladies Infectieuses/Maladies Emergentes ; 

(4) Dr Matthieu Piccoli, gériatre, Hôpital Broca, APHP, Paris ; 

(4) Dr Pierre-Marie Tardieux, urgentiste, CHU de Nice ; 

(3) Dr Jean-Paul Hamon, médecin généraliste, Clamart ; 

(3) Dr Rémi Malhomme, anesthésiste-réanimateur, CH d’Antibes ; 

(1) Dr Olivier Martin, anesthésiste-réanimateur, CH d’Antibes ; 

(0) Dr Martin Amboise, médecin généraliste (0), SOS21 Dijon ; 

(0) Pr Francis Chabot, pneumologue, CHU de Nancy ; 

(0) Dr Leslie Rogeau, médecin généraliste, Vence ; 

(0) Dr Richard Talbot, médecin généraliste, Saint-Hilaire du Harcouët ; 


272. Octobre Rose : c'est reparti.


Aurélien Rousseau n'en rate pas une (il faut qu'il change de ghost writer pour écrire ses tweets). 

J'ai trouvé la réponse de @DDupagne formidable de bon sens 






dimanche 9 avril 2023

Bilan médical du lundi 3 au dimanche 9 avril 2023 : MG anglais, femmes chirurgiens, les libéraux, ces renégats, oncologie, PU-PH, lombalgies, alcool, diabète fin de la médecine, Moderna, diabète, IST HSH.

 


130. Scoop : les MG anglais travaillent trop et le nouveau contrat ne va pas arranger les choses !

Vous le savez, tous les maux des soins primaires en France vient de ce qu'il est assuré par les méchants médecins généralistes libéraux qui sont nuls en médecine et qui gagnent trop d'argent (et les gens qui lisent un peu ce blog savent combien je les défends bec et ongles et contre vents et marées, hu hu hu) qui seraient remarquablement remplacés, selon l'extrême-gauche de l'extrême-gauche, par des fonctionnaires d'Etat ou apparentés...

Eh bien, les apparentés fonctionnaires en Angleterre (et ne venez pas ergoter sur le système des trusts, sur comment le NHS attribue les fonds, et cetera), travaillent trop, ne sont pas contents, bien qu'ils soient aidés par des assistantes, des IPA et des secrétaires, et gagnent plus d'argent en moyenne que les MG libéraux français. Voir l'article ICI.


Mais, ne l'oublions pas, selon l'extrême-gauche de l'extrême gauche, hospitalo-centriste, pour la suppression de la médecine générale libérale, il y a le modèle de la Catalogne qui est formidable.


Prof Kamila Hawthorne, Chair, presenting the International Research Award to at the BJGP Research Conference for, "GPs’ interest in integrated care for frail older adults and corresponding consulting and prescribing data."


131. Un site pour les MG anglais : GP Evidence.

 ICI.

Je l'ai testé pour la goutte : LA.

Eh bien, je ne suis pas convaincu.


Le Conseil de l'Ordre toujours aussi grandiose


132. Une femme chirurgien sur deux rapporte des agressions sexuelles et sexistes (GB)

Un article du Sunday Times (ICI) souligne combien la situation des femmes chirurgiens est problématique en Grande-Bretagne : agressions sexuelles, sexistes, discours grossiers, harcèlement. Seules 8 % des orthopédistes sont des femmes et elles n'ont pas de vie de famille...

Et en France ? On cherche des articles dans la presse spécialisée.


Frida Kahlo (1907-1954)


133. Le système de santé va mal : c'est dû aux libéraux et il faut rajouter une couche territoriale.

Dans un article paru sur AOC (ICI) (il est possible de le lire en entier en s'inscrivant gratuitement), nous apprenons de deux auteurs dont les conflits d'intérêts sont patents :

  • que le système de santé va mal
  • que le service public hospitalier est le seul qui compte et qu'il pourra régler tous les problèmes 
  • que tout ce qui ne va pas est dû à la faillite des soins primaires libéraux qui n'assurent pas et qui donc produisent l'étranglement de l'hôpital public
  • qu'il est donc nécessaire de rajouter une couche à ce système (le fameux mille-feuille français), un échelon territorial 
  • voilà. Fastoche.

Il y a des génies dans ce pays ! 





134. Bénéfices et risques des médicaments anticancéreux.

Un article du BMJ (LA) indique avec mesure que l'"on" ne fournit pas aux patients toutes les informations dont ils ont besoin.

La mesure de cet article ne rend pas compte de la violence de la cancérologie dans ses rapports avec la "vérité" des études, leur validité interne, sans oublier leur validité externe, sur l'absence d'informations claires, sur la minimisation des événements indésirables, sur le manque d'humanité dans la description des prises en charge, et sur les mensonges répétés sur la survie. 

Je cite un dermatologue hospitalier à propos des Réunions de Concertation Pluridisciplinaires où sont prises des décisions "vitales" concernant les patients et d'où sont absents (je me répète, je me répète)les patients eux-mêmes et leurs médecins traitants.


Le jour où ces 3 règles seront prises en compte (je n'ai même pas dit respectées) les oncologues auront des dents.


135. Les PU-PH ont une âme

Un article du JAMA (LA) indique que 40 % des hospitaliers titulaires dans les hôpitaux universitaires français présentent un sévère épuisement au travail et 14 % des tendances suicidaires. Quant aux professeurs associés la situation est encore moins brillante. Il y en a significativement plus (par rapport aux titulaires) qui présentent le sentiment d'être dépassés au travail (73 vs 57 % - p < 0,001), qui  envisagent une démission (54 vs 49 %) ou un changement de carrière (41 vs 29 %)

Il serait temps de se pencher sur la question.

Quant à la situations étudiants en médecine, depuis les internes jusqu'aux externes, on sait par d'autres études qu'ils sont encore plus mal lotis.




Michael Rochoy, médecin généraliste, studio Harcourt, masque canard FFP2 Paul Boyé


136. Dans les lombalgies communes, Cochrane se prononce.

Ou plutôt : ne peut se prononcer car les études de bonne qualité manquent : ICI.

Ainsi, comme d'habitude (un clin d'oeil à Rémy Boussageon), dans les pathologies les plus courantes, les plus invalidantes, les plus banales, il n'est pas possible de pratiquer l'EBM car il n'y a pas d'études de qualité.

FAITES DES PUTAINS D'ETUDES DE QUALITE !


Crédit photo : Planète Santé




137. Boire ou ne pas boire de l'alcool ? Telle est la question.

On ne va pas refaire l'histoire de la toxicomanie, de l'addiction, du légal et du pas légal.

On ne va pas refaire l'histoire des liens et des conflits d'intérêts.

On ne va pas refaire l'histoire des études de cohorte nutritionnelles dont les biais ont toujours été si évidents pour tous que personne n'a arrêté d'en faire.

On ne va pas répéter combien la consommation excessive d'alcool est morbido-mortelle (pour les définitions de l'excès, nous n'avons pas eu le temps de consulter les 200 321 articles parus, les 22 346 livres édités et les 8900 thèses, pardon).

On dira ceci : 

  • l'alcool est un fléau
  • l'alcool est une addiction
  • l'alcool a été considéré comme thérapeutique par de nombreux auteurs depuis le dix-neuvième siècle, au vingtième siècle à partir d'avis personnels, d'avis d'experts et sans essais cliniques
  • L'alcool est un fléau, un fléau social, il touche plus les catégories sociales défavorisées, bla-bla-bla
  • le French Paradox (boire un verre par jour est bon pour la santé) est un fake
  • tout comme l'article du JAMA (LA) qui dit que l'alcool est néfaste dès la première quantité d'alcool ingérée.
FAITES DES PUTAINS D'ETUDES DE QUALITE !





138. La fin définitive de la médecine.

J'anonymise.

Un adolescent se présente avec une maladie d'Osgood-Schlatter typique cliniquement.

Des radiographies sont demandées par un MG (ce qui n'a, d'un point de vue médical, aucun sens).

Aucun sens car cela ne change en rien la prise en charge de l'adolescent.

Et je lis des commentaires :

  • les images sont devenues indispensables
  • c'est pour éliminer un sarcome
Fin de la rigolade.

PS : J'étais passé à côté d'un article paru en septembre 2022 (dans le JAMA : LA) : une étude randomisée australienne qui étudiait l'influence d'un audit sur les prescriptions d'imagerie dans les troubles musculo-squelettiques et, secondairement d'une intervention/non intervention chez les MG. Cela marche dans le groupe intervention et ça dure 12 mois.


Qui c'est, le chef ?


139. Le vaccin Moderna entraîne plus de myocardites que le Covid chez les hommes de moins de 40 ans.


Une vaste étude britannique rétrospective cas-témoin (LA) menée sur la période 01/12/20 et 15/12/21 a analysé plus de 42 millions de personnes ayant reçu une injection, plus de 21 millions recevant 3 doses et presque 6 millions de personnes ayant attrapé le Covid, vaccinées (Astra, Moderna et Pfizer) ou non.

In men younger than 40 years, we estimate an additional 4 (95% CI, 2–6) and 14 (95% CI, 5–17) myocarditis events per million in the 1 to 28 days after a first dose of BNT162b2 and mRNA-1273, respectively; and an additional 14 (95% CI, 8–17), 11 (95% CI, 9–13) and 97 (95% CI, 91–99) myocarditis events after a second dose of ChAdOx1, BNT162b2, and mRNA-1273, respectively. These estimates compare with an additional 16 (95% CI, 12–18) myocarditis events per million men younger than 40 years in the 1 to 28 days after a SARS-CoV-2–positive test before vaccination

On voit, tout en connaissant les limites d'une telle étude, le recueil des données, leur vérification, leur imputation, le nombre de myocardites non diagnostiquées, le délai de 28 jours, que les risques de myocardite chez les hommes de moins de 40 ans, sont vraiment très faibles (97 myocardites pour 1 million de vaccination en excès après deux deux doses de Moderna) mais significativement supérieurs aux  16 en excès chez les non vaccinés.

PS1 : En France, contrairement à d'autres pays, on ne vaccine plus les jeunes hommes avec Moderna.

PS2 : Si on donne les chiffres en valeur absolue l'excès de risque entre Moderna et Covid est de 0, 000081 et si on s'exprime en valeur relative le risque est multiplié par 6 !





140. Une analyse systématique et une méta-analyse sur les essais randomisés dans le diabète de type 2

Un article chinois paru dans le BMJ (LA) qui mérite des commentaires appropriés et des développements qui sont au-dessus de mes compétences.

Je ne sais pas trop qu'en penser.

Grosso modo : 

  • on ne traite plus la glycémie mais les risques du diabète
  • les auteurs mettent en avant les inhibiteurs du SGLT-2 et les agonistes des récepteurs GLP-1
  • quid ?


En espérant qu'il ne s'agit pas d'un cheval de Troie de l'ozempic...



141. Etude sur la prophylaxie des IST post sexe non protégé. 

L'étude états-unienne est LA.

C'est une étude randomisée ouverte  

  • chez des HSH traités par Prep en prophylaxie  et/ou des HSH vivant avec le virus HIV
  • présentant des antécédents d'IST (chlamydiae, gonorrhée ou syphilis) dans les années précédentes 
  • comparant doxycycline (200 mg) 72 heures après un rapport non protégé vs un traitement classique ne contenant pas de doxycycline
  • la doxycycline réduit des deux tiers (sic) les complications infectieuses par rapport à un traitement classique ne contenant pas de doxycycline



@ThatEricAlper

142. Interdiction (provisoire ?) du mefipristone (RU-486)  aux États-Unis d'Amérique 


Un point de vue agressif contre cette interdiction : le point de vue de Vinay Prasad : LA

jeudi 17 octobre 2019

La médecine et l'épidémiologie ne sont pas asociales.

Charles Bukowski en 1978 sur le plateau d'Apostrophes

Je lis dans LeFigaro.fr un entretien de Me Cécile Thibert avec Me Catherine Hill, ex épidémiologiste en chef à l'institut Gustave Roussy (1) : ICI. L'article est intitulé sobrement : "Cancer : "L'environnement joue un rôle très faible comparé au tabac et à l'alcool"

Je remarque sur twitter que les progressistes de tous poils se mettent à sauter sur la table comme des cabris. Les progressistes ? Une définition ? Les personnes qui pensent, par exemple, et ils ont peut-être raison, que le réchauffement climatique sera résolu par une solution technologique avancée (le deux ex machina de la science) qui sauvera l'humanité éternelle sans que l'on aie besoin d'envisager une diminution de la consommation, c'est à dire une diminution des profits capitalistes, sans que l'on aie besoin de modifier les modes de vie, les rapports sociaux et et qui oublient que dans l'histoire de l'anthropocène, c'est la science, le développement du capitalisme, le développement du colonialisme, qui ont été à l'origine de ce réchauffement climatique (et de bien d'autres choses). La lecture du livre de Bonneuil et Fressoz (cf. l'image infra) est décapante et je vous propose de lire une critique argumentée de ce même livre (LA).



Je lis donc l'entretien avec Me Catherine Hill de la première à la dernière ligne et j'apprend deux ou trois trucs que je savais mais que j'avais oubliés.

Je m'énerve en le lisant et, heureusement, je lis la dernière phrase qui me calme et qui, la seconde suivante, m'énerve encore plus. "Les personnes avec des revenus élevés, mieux informées sur les risques, sont davantage épargnées"

Tout ça pour ça !

Voici quelques réflexions sociétales : 
  1. Plus t'es pauvre, plus tu meurs jeune.
  2. Surtout si tu es un homme.
  3. Moins ton niveau d'études est élevé plus tu es victime d'accidents du travail et de maladies professionnelles.
  4. Plus t'es pauvre et moins éduqué et plus ton espérance de vie en bonne santé est courte.
  5. Plus tu fumes et plus tu bois et plus tu meurs jeune.
  6. Plus tu nais dans un quartier défavorisé et plus ton risque de mourir avant un an est important (mortalité infantile).
  7. Plus t'es pauvre plus ton alimentation est riche en sucre, graisses, aliments transformés.
En lisant l'entretien, et nul doute que Me Catherine Hill a écrit des tonnes de littérature pour me contredire sur les conséquences de la pauvreté, du manque d'éducation (sic), des conditions de travail, des conditions de logement, de la précarité de l'emploi, du chômage de longue durée, sur l'espérance de vie à la naissance, la mortalité infantile, l'espérance de vie en bonne santé, la mortalité en couches, et cetera, je me dis que l'épidémiologie hors sol est une variante de la médecine hors sol.

Cet entretien fait passer l'idée, mais je dois être de mauvaise foi, que les conséquences de la mauvaise qualité de l'environnement, on s'en tape, puisqu'il suffit de ne pas boire et de ne pas fumer pour être "en bonne santé".

Il est également remarquable de comprendre que ces constatations privilégient la responsabilité individuelle, facteur indéniable et non négligeable, le choix éclairé du citoyen informé, le fameux homo Neo-liberalus si cher à nos élites qui agit toujours en fonction de ses intérêts, et nient les influences sociétales auxquelles tous les citoyens sont soumis à longueur de journées (le citoyen bombardé par les publicités pour la Junk Food - la bouffe de merde en français- pouvant exercer son libre-arbitre et ne pas emmener ses enfants en bas âge dans les McDo et autres KFC). Cela exonère les politiques de santé publique de toute responsabilité.

Je prends un exemple qui m'est cher. 

L'analyse des courbes de mortalité infantile dans les pays développés indique que sa décroissance est devenue asymptotique, que l'on peut retrouver, globalement, des différences entre la France (mauvais élève : 3,3/100 000, sans Mayotte) et le Luxembourg (bon élève : 1,58/1000) mais que, grosso modo, les vraies différences se situent entre les pays à forts revenus et les autres (voir LA).

Eh bien non. Les différences sont territoriales, comme diraient les politico-administratifs : le taux de mortalité infantile est de 4,8 (6,9 selon d'autres sources) dans la Seine-Saint-Denis et de 16 à Mayotte ! Ce qui situe la Seine-Saint-Denis au niveau de Bahrein.

(J'ai déjà développé cela ICI)

Ainsi, comme dit l'autre, il faudrait mettre "un pognon fou" dans ces zones "défavorisées", réfléchir, ne pas dépayser les PMI hors des zones de pauvreté et de chômage, informer les associations et faire passer des messages par leur intermédiaire (et peu importe qu'il s'agisse des Peuls du Val fourré, des Sérères, des Marocains ou des Tamouls)... Car la fameuse Inverse Care Law de 1971 (LA) est toujours aussi vraie : les services de santé et de soins s'implantent toujours dans des régions où on en a le moins besoin.

L'épidémiologie est fortement influencée par les conditions socio-économiques des populations : au niveau mondial, au niveau continental, au niveau national, au niveau loco-régional. Et il en est ainsi des interventions médico-sociales.

On pourra toujours dire que le Poulard sénégalais arrivant du Fouta (et ici à Mantes la majorité des Sénégalais sont originaires de Podor ou de Matam) aura la chance, en ayant des enfants en France plutôt que le long du fleuve Sénégal, que la mortalité infantile passe de (et encore n'ai-je pas les chiffres particuliers de cette région éloignée de Dakar)  44,3 à 6,6 !



Bon, nous sommes loin de l'entretien dans Le Figaro. Bonnes réflexions.




(1) Je pourrais en faire des tonnes sur l'institut Gustave Roussy qui est un exemple désastreux de la politique publique (et ici privée) en matière de cancérologie en France. Je vous prie de regarder LA les propos pour le moins prudents et favorables de Catherine Hill pour le dépistage organisé du cancer du sein entre 50 et 74 ans où elle évoque, sans doute pour se dédouaner, des études auxquelles elle ne "croit pas", à propos du sur diagnostic et du sur traitement, mais sa conclusion est décapante : elle dit en substance qu'il vaut mieux ne pas boire et ne pas fumer que de passer une mammographie.





lundi 15 avril 2013

Baclofène : un nouveau paradigme ou une ancienne antienne ?


J'écoute vendredi dernier Renaud de Beaurepaire (enfin, en partie) sur Europe 1 (ICI) : il est interrogé par Nicolas Poincaré qui est peu critique.
Renaud de Beaurepaire n'y va pas par quatre chemins : le baclofène est une invention aussi importante que les antibiotiques et va sauver autant de vies qu'eux.
Bon.
Je n'y "crois" pas au baclofène. Tout le monde s'en moque de mon avis d'expert mais je n'y crois pas. J'ai l'impression qu'il s'agit d'une arnaque à trois sous. Mais j'aimerais pouvoir me tromper.
La visite du site baclozen.com (une contraction de baclofène et Ameisen en zen...) est instructive : ICI.

Renaud de Beaurepaire a écrit un livre, fait des conférences et, en gros, il répète partout les choses suivantes :
  1. Le baclofène marche à 100 % entre mes mains et ceux qui disent que cela ne marche pas sont des incompétents ; voici ce que je lis à la suite d'une conférence donnée par RdP : "Eh oui, il était malheureusement nécessaire de le rappeler, pour que le traitement fonctionne, il faut qu'il soit conduit sérieusement, il faut aussi respecter le protocole, porter une attention constante à son patient. Il faut des patients qui veulent vraiment arrêter de boire et des médecins qui veulent vraiment les aider.
  2. Le baclofène est inoffensif sur le plan de la toxicité (alors que j'avais cru entendre "n'a aucun effet indésirable").
  3.  Ceux qui n'y croient pas sont victimes de conflits d'intérêts et il déclare ceci à la radio : "Il suffit d'essayer le baclofène pour se rendre compte que c'est un truc invraisemblable."
Bon, il n'y a plus qu'à tirer l'échelle.

Renaud de Beaurepaire raconte une histoire si belle qu'il est difficile de ne pas la croire / ou de la croire.
C'est beau comme l'Antique.
  1. Un grand docteur cardiologue français exilé aux Etats-Unis est alcoolique (il s'agit d'Olivier Ameisen) et voici comment est présentée l'histoire "officielle" : "Nous sommes à New-York au milieu des années 90. Médecin cardiologue brillant devenu alcoolique sévère au fil des années, Olivier Ameisen..."  
  2. Il est au bout du rouleau :"Olivier Ameisen rentre en France un peu avant le début du nouveau millénaire titubant d'une cuite à la suivante. Pourtant son désir de vivre est plus fort que tout, sa plus grande crainte est de mourir avant que quelqu'un ait trouvé le remède efficace contre cette pulsion destructive qui l'empêche d'arrêter de boire."
  3. Il découvre des travaux chez les rats dépendants à la cocaïne et à l'alcool qui sont "guéris" par le baclofène
  4. Il est convaincu par une étude de Giovanni Addolorato (on dirait un pseudo : cela veut dire en français sans douleur chez le rat) chez l'homme (voir ICI le résumé pro domo sur le site de l'association pro Baclofène) où l'on apprend que l'essai a été mené en ouvert sur 10 patients de sexe masculin !)
  5. Il s'auto-administre Baclofène (comme à la bonne vieille époque de Pasteur) et est guéri du craving à la dose de 270 mg, le chiffre magique, le nombre d'or, la pierre philosophale, soit 27 comprimés par jour de baclofène
  6. Dernière partie de l'affaire : la communauté scientifique ne le croit pas... C'est une victime.
Renaud de Beaurepaire se lance alors dans l'interprétation des résistances (rappelons qu'il est psychiatre) : la communauté scientifique résiste alors que toutes les preuves sont là (i.e. l'essayer c'est l'adopter), elle résiste bien entendu en raison des pressions de l'industrie pharmaceutique (il semble qu'un médicament soit en cours de lancement dans la même indication), mais surtout en raison des intérêts des médecins qui s'occupent d'alcoolo-dépendance et qui vont voir leur bizness s'effondrer... Il a peut-être raison, après tout : les alcoologues et autres addictologues (dont on connaît parfois les liens d'intérêt avec Big Pharma) "vivent" de l'alcool et si le baclofène avait raison les centres de cure fermeraient, le chômage augmenterait...

Renaud de Beaurepaire balaye d'un revers de main le problème du hors AMM et son problème connexe, celui du non remboursement, et martèle que le produit n'a aucun effet indésirable ! Il se vante également qu'un essai, validé par l'AFFSAPS, soit en cours : la validation faisant probablement preuve d'efficacité.
Mais il faut certainement attendre les résultats des essais contrôlés si l'on veut comprendre vraiment les résistances...

La page du site Baclozen sur le traitement et la posologie du baclofène (voir ICI) a de quoi rendre perplexe. On y lit qu'il s'agit, comme au bon vieux temps d'avant les études contrôlées (bien avant donc l'EBM), d'une expérimentation à ciel ouvert, une phase 0, chaque praticien, parmi les pionniers, dont l'initiateur OA, ayant "sa" conception du baclofène. Il y en a qui préconisent de commencer mollo, d'autres de prendre le taureau par les cornes en attaquant fort, et d'autres, pour éviter les effets indésirables, d'y aller par paliers, si bien que chacun fait, comme dirait la chanson, ce qui lui plait, plait. On comprend donc pourquoi les échecs éventuels sont à mettre sur le compte du prescripteur qui n'y comprend rien.

Pour ce qui est des effets indésirables, je suppose à dose habituelle, 30 à 60 mg par jour, voici ce que l'on retrouve dans le Vidal (alors que la posologie proposée par les pro baclofène peut atteindre 300 mg, soit 30 comprimés par jour !). 
Pour les effets indésirables, donc : 
Très fréquemment : somnolence, fatigue, nausées.
Fréquents : confusion des idées, vertiges, maux de tête, insomnie, euphorie,dépression, tremblements, troubles de la coordination, hallucinations, bouche sèche, troubles de l'accommodation, vomissements, constipation, diarrhées, baisse de la tension artérielle, transpiration excessive, éruption cutanée, aggravation d'une difficulté à uriner préexistante.
Rares : fourmillements, trouble de l'élocution, modification du goût, bourdonnement d'oreilles, hypothermie, ralentissement du rythme cardiaque, douleurs abdominales, perte d'appétit, augmentation des transaminases.
Vidal qui n'est pas la source la plus exhaustive des effets indésirables des médicaments... doit en oublier quelques uns.

Cette histoire est (sur) interprétée ainsi par ses promoteurs : une molécule existe qui a l'AMM dans une indication ; un chercheur génial (à l'égal de Pasteur ou de Fleming) lui trouve une nouvelle indication ; personne ne le croit parce qu' il existe des résistances (cf. supra) ; aucun laboratoire, puisque la molécule est tombée dans le domaine public) ne veut faire des essais cliniques car les bénéfices ne seront pas au bout (on peut dire a contrario que certains grands laboratoires, pour gagner de l'argent, n'ont pas hésité à contourner la voie des brevets en "confectionnant" des isomères leur permettant d'obtenir une nouvelle exclusivité, ce qui montre que Big Pharma, à tort ou à raison, ne croit pas au baclofène)  ; les Agences gouvernementales ne sont pas chaudes pour faire des essais avec financements publics, ce qui est un scandale absolu  ; mais, grâce à la communauté des "sachants", grâce à Santé 2.0, ou Web 2.0, ou à la communauté des baclofénistes, la lumière va voir le jour. JY Nau est d'accord sur cette idée hyper moderne des essais cliniques ouverts et sans protocolisation (voir ICI) contrairement à son collègue Flaysakier (et en février 2011 !) : LA.

Si j'étais méchant, mais tout le monde sait que je ne le suis pas, je pourrais, tel Renaud de Beaurepaire proposer une interprétation, comment dire ?, délirante, de l'affaire baclofène.
La voici.
Lui et OA (et les deux autres pionniers) sont sponsorisés par Pernod Ricard. Car leur théorie, abandonner l'abstinence pour guérir, permet de boire en étant non dépendant de l'alcool, ce qui permet d'être guéri en continuant de s'alcooliser. Et passez muscade. Mais le sujet est trop sérieux pour que je puisse plaisanter. Cette hypothèse est fausse.

Il est aussi assez amusant de voir que les pros et les anti baclofène, on les retrouve partout. Untel, grand défenseur de l'EBM, est séduit par une étude avec 10 patients et des expérimentations de terrain en ouvert. Je rappelle ici que l'expérience externe ne se résume pas aux essais contrôlés mais aux dernières données connues : un cas d'hépatite sous tel médicament doit nous faire réfléchir. Un autre, partisan acharné des prescriptions in AMM est séduit d'emblée. Tel autre, pourfendeur acharné de Big Pharma, trouve qu'il n'y a rien à redire dans cette argumentation fallacieuses des pros. Et celui-ci qui se moque comme d'une guigne des essais contrôlés, qui fait ce qu'il veut, quand il veut dans son cabinet, qui écoute le premier VM venu, il est contre. Et cetera.

J'espère me tromper. Mais je crois que le baclofène va faire pschitt !
Et gageons que si les études cliniques ne sont pas si favorables que cela, on continuera de le prescrire.

Je veux bien que l'on me fasse croire que l'addiction à l'alcool est "chimique" mais permettez aussi que j'en doute tout en n'adhérant pas aux théories analytico-comportementalistes (c'est un néologisme qui a l'avantage de ne faire plaisir à personne) que l'on plaque sur les alcoolo-dépendants. Et si je n'utilise pas les bons termes pour parler de la dépendance à l'alcool, c'est voulu : je ne désire pas, en critiquant le nouveau paradigme, m'intégrer dans l'ancien. J'en ai tellement entendu sur les, j'ouvre grand les guillemets, "alcooliques" : personnalités faibles, gentillesse excessive, manque d'auto-identification, défaut de repères (et dans le mot repère il y a aussi le mot père)... (voir la note 1) ... Mais ce serait tellement extraordinaire que l'on ait enfin trouvé une autre petite pilule du bonheur et que les neurosciences, faisant fi de l'inconscient, du social, de la lutte des classes ou de l'exploitation ou de la perversité ou je ne sais quoi, permettent de tout résoudre en bloquant ou en excitant tel ou tel récepteur. La déception des psychotropes anti anxiété, anti dépression, anti délire, serait ainsi compensée (voir LA pour les neurosciences qu'il n'est pas question de rejeter en bloc mais de replacer dans un contexte sociétal et individuel, voire purement anthropologique).

Terminons aussi par la personnalité d'OA : je l'ai entendu plusieurs fois parler à la radio, ce type a quelque chose de bizarre. Il se met en avant, il est le plus grand des cardiologues, il a été victime de l'alcool et maintenant de la communauté scientifique, je dois me tromper mais il ne m'inspire pas confiance...

Tout ce que j'ai dit sera balayé d'un revers de main (mais c'est rare que les choses soient aussi simples) si les études sont positives.

Je l'espère mais n'y crois pas.

Le Baclofène est donc, pour les Modernes, un nouveau paradigme 2.0 et pour les Anciens, comme moi), une ancienne antienne (bel exercice de prononciation) qui est une resucée moderne de l'avis d'expert paternaliste et démagogique.


(1) Voici ce qu'on peut lire (LA) sur Wikipedia sur l'étiologie de l'alcoolisme :
La consommation excessive d'alcool et l'installation d'une dépendance est, dans la plupart des cas, facilitée par des facteurs psychologiques favorisants qui initient et entretiennent le comportement de consommation. Des exemples plus fréquemment rencontrés chez les individus en difficulté avec l'alcool sont notamment : un ou plusieurs troubles anxieux, des déficits dans les capacités à gérer le stress et l'anxiété ; un état dépressif ; des déficits dans les habiletés de communication avec autrui5 (la consommation peut être amplifiée par des difficultés à refuser les incitations à boire ou les frustrations liées aux conflits interpersonnels) et une intolérance à la frustration plus ou moins marquée. Dans une moindre mesure, il existe également un trouble de la personnalité (personnalité borderline en particulier, mais également antisociale, dépendante, schizoïde, histrionique, trouble bipolaire), des troubles de perception et d'expression émotionnelle (alexithymie) et un état psychotique (schizophrénie)6.
Des facteurs psychosociaux peuvent exercer également une influence notable comme l'isolement ou le sentiment de solitude, le chômage, les violences conjugales. Des représentations cognitives de l'alcool comme symbole de convivialité, de plaisir ou de virilité sont aussi fréquemment retrouvées. Au niveau du fonctionnement cognitif, un faible sentiment d'efficacité personnelle est perçu (donc une faible confiance à résister à l'envie d'alcool) et des attentes élevées envers l'alcool. Les attentes envers une substance représentent la prédiction que fait l'individu de l'effet qu'il va obtenir en la consommant. Les attentes positives envers l'alcool concernent six domaines principaux : amélioration des relations sociales, diminution des sentiments et émotions négatifs, changements positifs globaux, plaisir social et physique, amélioration des performances sexuelles, agressivité et stimulation physique7. Boire à l'excès peut résulter de l'évitement inconscient de l'affrontement des émotions liées à l'activation de certains schémas cognitifs fondamentaux[pas clair]8. L'alcoolisme est l'objet de nombreuses études en psychologie expérimentale avec l'approche cognitivo-comportementale. D'un point de vue simplifié, le comportement de prise d'alcool est facilité par certaines pensées caractéristiques liées à celui-ci (anticipatoires, soulageantes et permissives 9, et va se trouver renforcé par l'effet anxiolytique de l'alcool qui apaise un éventuel malaise émotionnel. Ces pensées sont généralement automatiques et échappent la plupart du temps à la conscience explicite de la personne. Selon ce modèle, les pensées anticipatoires représentent les attentes d'effets positifs de l'alcool (« Boire quelques verres va me rendre plus drôle »), les pensées soulageantes concernent les attentes d'apaisement apporté par l'alcool (« Je me sentirai plus détendu si je bois un coup ») et les pensées permissives autorisent la consommation (« Allez, juste pour un verre, je l'ai bien mérité après le boulot... »). Il est à noter que ces pensées relèvent de processus cognitifs normaux au départ et ne sont pas spécifiques de l'alcoolisme10.
Il est nettement établi qu'une dépendance à l'alcool est fortement accompagnée d'un haut niveau d'anxiété et de dépression qui amplifient encore davantage la consommation. Elle s'accompagne aussi fréquemment de perturbations dans l'identification des expressions émotionnelles d'autrui, notamment d'une hypersensibilité à la colère. La prise en charge psychologique cognitivo-comportementale, généralement proposée après sevrage, peut comprendre un programme de prévention de la rechute (identification des situations à risque, résolution de problème pour améliorer le sentiment d'efficacité personnelle), un entrainement à la relaxation, à l'affirmation de soi (apprendre à refuser l'alcool, à faire face aux critiques...) et un accompagnement psychologique individualisé11.

Le 25 septembre 2018 : 
Quelques nouvelles du baclofène : Une étude de cohorte comprenant 169 000 patients suivis entre 2009 et 2015 en France : ICI. Vous pouvez lire l'article en entier mais aussi sa conclusion : "This study raises concerns about the safety of baclofen for AUD, particularly at high doses, with higher risks of hospitalisation and mortality than approved drugs."

Le 24 janvier 2020 :
Un communiqué du CNGE : LA qui devrait clore une partie des débats.