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vendredi 11 novembre 2011

Cancer du sein : le lobby politico-administrativo-industriel en marche !


Je ne vais pas revenir au fond, c'est à dire les arguments scientifiques alimentant la controverse sur l'évaluation des résultats du dépistage du cancer du sein, vous pouvez consulter "mon" dossier (très incomplet) ICI, je vais vous parler de la (lourde) machine qui a été mise en place pour contrer les "déviants", c'est à dire Bernard Junod pour les épidémiologistes, Marc Girard pour les pharmacovigilants ou Rachel Campergue pour les "profanes".
Les trente-troisièmes journées de la Société Française de Sénologie et de Pathologie mammaire se tiennent les 9, 10 et 11 novembre à Marseille, voir ICI, journées consacrées (et annoncées à grands coups de trompe) aux problèmes du sur diagnostic et du sur traitement, c'est le thème de ce Congrès. Vous pouvez vous extasier devant le programme (LA) et remarquer le nom des sponsors (page 5) ainsi que vous pouvez voir qu'il s'agit de journées à la gloire exclusive de Brigitte Séradour, dont vous pourrez constater sur Pub Med (ICI) l'étendue de ses publications internationales, puisqu'elle a droit à un forum le 9 novembre dans la matinée, à un poster à la pause, et à un forum l'après-midi. Bien entendu, il n'était pas question d'inviter les dissidents ou les refuzniks (permettez moi cette incursion dans le monde politique en espérant que vous ne penserez pas que j'atteins le point Godwin), il fallait rester dans "l'entre soi", celui des instances gouvernementales (avec la DGS en fer de lance), celui du Syndicat Officiel de la Prévention et du dépistage (auxquels appartiennent, dans le désordre, les oncologues, les gynécologues, les radiologues, les radiothérapeutes, les fabricants de mammographes, les fabricants de chimiothérapie, les fabricants de radiothérapie, et j'en passe...), celui de la CNAM (Brigitte Séradour a publié des articles avec Hubert Allemand, le Directeur médical, on se demande bien pourquoi le dépistage du cancer du sein est un item du CAPI...), celui des Agences Gouvernementales comme l'INVS, le joujou de la DGS et de Big Pharma, et j'en passe encore...
Et voilà que je tombe sur un article du Quotidien du Médecin, je reçois la news letter en push, revue dépendante s'il en est, LA. Un article extrêmement démonstratif et signé qui arrive, en quelques lignes, à aborder le problème du dépistage, à citer un "outlaw", Bernard Junod, une "déviante", Rachel Campergue, et à rassurer de façon convaincante sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une épidémie de cancers du sein. La journaliste cite l'épidémiologiste Agnès Rogel, de l'INVS et de l'IRSN (Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire), voir la présentation de la chercheuse ICI, qui affirme que le nombre de diagnostics du cancer du sein n'a pas évolué entre 2004 et 2008, qu'il est même en légère baisse, et, pour couronner le tout et de façon à rassurer tout le monde Ces données issues de la base nationale du dépistage organisé « concordent avec les données observées par l’assurance-maladie » Autant comparer des données biaisées avec des données faussées... La journaliste rapporte les propos de Brigitte Séradour qui "répond" aux objections (rapportées) de Bernard Junod (qui n'a pu défendre ses positions) affirmant que le surdiagnostic concernerait 5 à 10 % des cancers diagnostiqués de cette façon : « aucune évaluation nationale précise du surdiagnostic n’a encore été publiée ». On rappelle quand même que Brigitte Séradour était coordinatrice du suivi national du dépistage entre 2007 et 2010 : elle avait d'autres trucs à faire que de s'occuper du sur diagnostic qui est une donnée connue depuis des siècles... On croit rêver... Il est vrai qu'une de ses publications datant de 2004 (avant qu'elle ne devienne coordinatrice nationale, il fallait qu'elle donne des gages qu'elle ne ruerait pas dans les brancards, cela n'a pas l'air d'être son genre) et publiée dans la Revue du Praticien, revue de formation pour doctorants et docteurs, dont vous pouvez lire le résumé en anglais, ne s'intéressait qu'aux faux négatifs, pas aux faux positifs...


[Breast cancer: generalised screening in France from now on].

[Article in French]

Source

Groupe technique national auprès de la Direction générale de la santé, Association Arcades, hôpital de la Timone, rue Saint-Pierre, 13385 Marseille 5. arcades.marseille@wanadoo.fr

Erratum in

  • Rev Prat. 2004 May 31;54(10):1104.

Abstract

With the first randomised screening trials for breast cancer having proved in the 1980s the efficacity of screening, a more ambitious programme has been put in place in France from 1989 to 2001. Based on existing radiological structures, it consists of one image per breast, 2 readings, every 3 years. The management is departmental. It is rapidly completed by quality assurance programmes of the radiology companies. The evaluation of the screening programme has been undertaken by the VS since 1998 and uses the European indicators of efficacity. The results, heterogenous at the beginning, later improved: from 1990 to 1998, the percentage of small size invasive cancers or those equal to 10 mm increased from 30% to 35%, and the second reading has permitted, according to the departments, the detection of 10% to 25% of supplementary cancers. In 1999, the screening was modified: 2 images per breast, 2 readings [corrected] The protocol published in 2001 involves a clinical examination by a radiologist, 2 (or 3) images per breast, 2 readings if the examination is normal [corrected] The second reading is centralised and made by a specialised radiologist [corrected] The place for ultrasound and numerical mammography hasn't yet been defined. Since the beginning of 2004, the generalisation of the screening programme has been effective in France.
PMID:
15274453
[PubMed - indexed for MEDLINE]

Cela dit, notre journaliste naïve, finit par écrire que le taux de faux positifs est passé de 10 à 7 % entre 2004 et 2008 : Madame Séradour ne connaissait-elle pas ces chiffres ?
Je suis aussi allé sur google voir ce que la toile disait sur la dame en question : c'est une radiologue, elle a écrit de nombreux livres et, last but not least, elle a été membre de la DGS, tiens, tiens, et un de ses livres sort le 24 novembre 2011, livre dont le titre est exactement celui du Congrès marseillais... Ce ne sont plus des renvois d'ascenseurs...

Nous nous rendons compte une fois de plus que chaque fois que nous nous intéressons à un sujet, nous ne pouvons que ne pas être d'accord avec la façon de procéder des experts et qu'une enquête superficielle, même un journaliste pourrait la faire, nous renvoie à la collusion des organismes gouvernementaux entre eux, pour des raisons qui ne sont que trop évidentes et qui nous glacent d'effroi. Hier soir j'entendais Xavier Bertrand, faisant le fanfaron dans une émission télévisée, dire que l'on préparait une liste d'experts indépendants estampillés par le gouvernement pour oeuvrer à l'AFFSAPS : LOL.

Mais en réalité, le pourquoi du comment de ce post, outre le fait que le lobby politico-administrativo-industriel s'auto reproduit, pratique l'inceste et étale au grand jour et ses liens et ses conflits d'intérêt, c'est le commentaire (le seul) que j'ai trouvé à propos de l'article du Quotidien du Médecin (le mien devant être en train d'être modéré), et il était "gratiné". Le voici : « Pourquoi laisse-t-on une kiné parler d'un tel problème médical ? . Et, c'est noté : Profession : Médecin. Ce médecin a dû tomber de l'arbre il y a peu de temps. Il a dû passer son diplôme de médecine à Oulan-Bator (Mongolie). Il doit penser qu'une femme ne doit pas sortir de sa cuisine et le kiné de sa salle de soins...
C'était notre rubrique : nous ne sommes pas encore arrivés au fond de la piscine.

vendredi 14 mai 2010

LECTEURS DE GLYCEMIE : L'ASSURANCE MALADIE OUVRE LES VANNES


Nous savions ici que le diabète faisait partie intégrante de la Stratégie de Knock qui consiste à rendre malades les gens non malades ou à risques les gens indemnes ou inquiets les gens insouciants.
Cela continue.
Nous savions aussi que le très libéral Frédéric Van Roekeghem avait une conception flottante des économies selon qu'elles touchaient le patient (les franchises médicales), les médecins (la non revalorisation de la consultation de médecine générale) ou les intérêts de Big Pharma (c'est ici).
Dans le cas des lecteurs de glycémie nous avons un mix (comme disent les publicitaires) de médecine préventive idéologique (le toujours plus pour les examens), de médecine préventive industrielle (le toujours moins pour les critères intermédiaires), de médecine préventive politique (flatter le citoyen ici diabétique) et se servir d'institutions quasi gouvernementales (la HAS) noyautées par Big Pharma pour cautionner la politique du bon sens...
Je ne peux m'empêcher de citer David L Sackett, le père de l'Evidence Based medicine ou Médecine par les Preuves, à propos de la médecine préventive :
L'arrogance de la médecine préventive : La médecine préventive montre trois niveaux d'arrogance. Premièrement, elle est agressivement affirmative, poursuivant les individus asymptomatiques et leur disant ce qu'ils doivent faire pour rester en bonne santé. Invoquant parfois la force de la loi (immunisation, ceintures de sécurité) elle prescrit et proscrit à la fois pour les individus et pour les citoyens en général quelq que soient l'âge et le stade. Deuxièmement, la médecine préventive est présomptueuse, certaine que ses interventions font plus de bien que de mal à ceux qui adhèrent et s'y soumettent. Finalement, elle est dictatoriale attaquant ceux qui questionnent la valeur de ses recommandations.
Cela ne vous évoque pas des faits récents ?
Si nous en revenions à notre Assurance Maladie ?
Guidée par la bonne conscience et le médicalement correct de la médecine préventive et du kitsch médical elle fait fort :
D'abord, elle rappelle dans une plaquette de février 2010, et sous les auspices de l'Afssaps-HAS de novembre 2006, que chez les diabétiques de type 2 qu'il faut pratiquer une hbA1C quatre fois par an (voir CAPI) et avoir comme objectif des taux inférieurs à 6,5 % en monothérapie orale et inférieurs à 7 % en trithérapie orale ou sous insuline, ce qui est obsolète (voir ici et ici) et ce qui rend tout patient diabétique hors normes.
Ensuite, elle élargit l'usage des dispositifs d'auto-surveillance glycémique (traitement par les insulinosecréteurs et traitement n'atteignant pas l'équilibre glycémique), ce qui revient à autoriser les lecteurs glycémiques à tous les patients diabétiques de type 2. Sans aucune preuve clinique de son utilité. Et au contraire... Deux essais comparatifs ont montré, l'un en début de diabète, l'autre chez des patients ml équilibrés, que le groupe lecteur n'était pas mieux équilibré à un an que le groupe sans lecteur.
On marche sur la tête.
Rappelons aussi que ce n'est pas le lecteur de glycémie mais les bandelettes (consommables) qui coûtent cher : rapport de un à quinze.
Rappelons, dans mon coin, les trafics d'appareil avec l'étranger, l'échange de bandelettes contre des produits non remboursés.... Le non respect de la garantie de quatre ans pour les appareils, les appareils laissés au bled...
Bientôt le nombre de bandelettes prescrites par mois sera un critère du CAPI.
Gageons que certains iront en vacances avec leurs valises bourrées de bandelettes.