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jeudi 2 décembre 2021

Les légitimes interrogations sur les vaccins anti Covid font le jeu des complotistes et des mangeurs d'enfants.



Lorsque les premiers chiffres d'efficacité du nouveau vaccin Comirnaty ont été publiés par Pfizer, il existait des individus douteux qui se posaient des questions sur l'efficacité IRL de ces vaccins. Les ZeroCovideurs et les FaiseursdePeur les dénonçaient comme des ennemis du capitalisme.

Des individues douteuses s'interrogeaient sur les différences d'efficacité sur les critères suivants : mortalité, hospitalisation en réanimation, hospitalisation en soin critiques, hospitalisation en unité Covid, et donc, sur les formes sévères, légères à modérées, bénignes, et asymptomatiques. Les ZeroCovideurs et les FaiseursdePeur les dénonçaient comme des traîtres à la cause du Progrès.

Des individu.es douteux.ses s'interrogeaient sur le portage sain des vaccinés, existait-il, était-il fréquent, combien de temps durait-il ? Les ZeroCovideurs et les FaiseursdePeur les dénonçaient comme des ignares acérébrés ou paucineuronaux.

Lorsque les chiffres d'efficacité des vaccins suivants, à ARMm ou non, sont parus, des complotistes de tous poils ont osé demander que l'on ne parle plus de LA vaccination anti-Covid mais que l'on s'interroge sur les différences d'efficacité entre les différents vaccins. Les ZeroCovideurs et les FaiseursdePeur les dénonçaient comme des alliés objectifs des antivaxx.

Des personnes suspectes osaient poser des questions sur la possibilité de la politique du ZéroCovid dans un monde globalisé où la fortune des riches reposait sur le dénuement des pauvres, et on leur objectait qu'ils étaient des assassins qui s'accommodaient de la mort programmée des non ZéroCovidés : le laisser circuler.

Des individus qui auraient mérité, selon certains, qu'on leur fasse des bourre-pifs, s'interrogeaient sur la politique du booster généralisé à tout le monde (dans les pays développés, cela va sans dire) et sur les éventuels effets indésirables chez les plus jeunes. Les ZeroCovideurs et les FaiseursdePeur les dénonçaient  comme des mangeurs d'enfants.

Des gauchistes s'interrogeaient sur la validité des essais Pfizer et sur les éventuelles tricheries des firmes et Les ZeroCovideurs et les FaiseursdePeur les dénonçaient en affirmant 1) que Pfizer a toujours raison, 2) que le refus de Pfizer de libérer les brevets n'était pas significatif.

Je m'arrête là.

L'apparition de nouveaux variants complique les choses mais les avis des ZeroCovideurs et des FaiseursdePeur ne changent jamais :

Vacciner, vacciner, il en restera toujours quelque chose.
Vacciner, vacciner, la Science reconnaîtra les siens.
Vacciner, vacciner, c'est la seule façon d'empêcher l'apparition des variants.
Vacciner, vacciner, le rapport bénéfices/risques est toujours favorable aux vaccins.

Je vous renvoie à mon texte de novembre 2018 : ICI

Mes liens d'intérêts : 
Eurosfordocs : LA
Je suis triple vacciné contre le Covid avec Comirnaty.



jeudi 18 novembre 2021

La présentation des données est un sport incertain : à propos du port du masque en milieu communautaire (53 % d'efficacité).



Avertissement : selon la bonne vieille formule stalinienne "Il vaut mieux avoir tort avec ses amis que raison avec ses ennemis" et son équivalent sartrien et apocryphe (voir LA) "Il ne faut pas désespérer Billancourt, jamais je n'aurais dû écrire ce billet.

Un article paraît le 18 novembre 2021 dans le BMJ : ICI.

Je choisis un passage des résultats.
Eight of 35 studies were included in the meta-analysis, which indicated a reduction in incidence of covid-19 associated with handwashing (relative risk 0.47, 95% confidence interval 0.19 to 1.12, I2=12%), mask wearing (0.47, 0.29 to 0.75, I2=84%), and physical distancing (0.75, 0.59 to 0.95, I2=87%). 

Eric Topol, sur twitter, commente ainsi (je donne le titre et vous pouvez consulter ICI ses tweets et les commentaires) :


(Eric Topol a reçu en 2020 et selon le US Sunshine Act 338 000 dollars de l'industrie : LA.)

Je me rends compte qu'un article du Guardian du 18 novembre 2021 (LA) cite l'article du BMJ avec comme titre : 

et je découvre dans ma boîte mail un commentaire (LA) de Vinay Prasad qui s'intitule : 


(Vinay Prasad n'a pas reçu d'argent de l'industrie pharmaceutique en 2020 mais il est "financé" par une fondation (Laura and John Arnold Foundation) qui lui a versé 2 millions de dollars en 2017 pour enquêter sur les pratiques de soins qui ne "marchent" pas.)

A noter qu'Eric Topol n'aime pas beaucoup Vinay Prasad : LA.

Ian T. Liu et Vinay Prasad ont publié le 8 novembre 2021 un long papier sur l'efficacité du port du masque en tissu pour freiner l'épidémie de Covid : LA.

Quoi qu'il en soit Vinay Prasad affirme que le chiffre de 53 % a autant de valeur que 80, voire 95 % d'efficacité.

La seule étude randomisée (mais non aveugle) est un essai paru en décembre 2020 (ICI) qui comparait le nombre d'infections par le Covid avec ou sans port de masques (chirurgicaux) avec un cut-point de 50 % :  il n'était pas significatif. 

Commentaire de VP :

The only other completed RCT during the pandemic, DANMASK was null as to the effect of surgical masks, and had been powered to detect a 50% reduction. At the time, many complained DANMASK was underpowered. Masks worked, but not that well, they argued. Yet, it appears now DANMASK was adequately powered if one is to believe the 53% estimate. So which is it? Was DANMASK adequately powered or not? Is 50% plausible or not?

Vous lirez ses provocations concernant la comparaison masques/ivermectine, c'est savoureux.

Sa conclusion : 

DANMASK, which was underpowered, obviously. We might as well give up entirely; throw away evidence based medicine, rip up Sackett’s writings, and let the makers of the Impella tell us how well the product works. We can abolish the FDA while we are at it, and delete clinicaltrials.gov. Preregistration of RCT is a waste of time. Even RCTs are a waste of time. Scientific truth is just what people believe is true, and critical appraisal only applies to claims embraced by the other tribe or members of the other political party. Let’s call it: the new normal.


Conclusion : Il ne s'agit pas d'affirmer ici que le port du masque, en général, ne sert à rien. Ce serait contre-productif. On peut dire ceci : le port du masque (chirurgical) en milieu fermé "semble" être une des mesures capables de freiner la propagation du virus (pour le reste : infections, infections sévères, hospitalisations simples, en soins critiques, en réanimation, avec ou non intubation, décès... c'est sans doute un pari qu'il faut tenter) mais c'est surtout la combinaison avec les autres mesures-barrières et avec la vaccination (modalités multiples à définir) que l'on peut promouvoir (la théorie du moindre risque) en espérant que les intuitions de bon-sens seront corroborées un jour par des essais contrôlés de qualité. Mais il faut également que la présentation des résultats au "public" soit honnête (au risque de désespérer Billancourt) et ne pas utiliser des arguments d'autorité pour tordre le cou aux données qui ne sont pas favorables à ce qui semble être l'évidence.

Illustration : Fantomas



mardi 15 septembre 2020

Covid-19 : la médecine générale toujours en première ligne et sans biscuits (sans centres d'appel et sans RT-PCR)



Rappelons les propos d'un réanimateur (Damien Barraud) : Le seul traitement correct (de la Covid-19 en réanimation) est le good supportive care. Et, éventuellement, un peu de dexaméthasone. Les antiviraux ne sauveront pas le malade que tu as par ailleurs noyé de salé par des hydratations inconséquentes ou de la sédation, ou de la ventilation mal fichue. 


Pour provoquer : la seule chose dont les médecins généralistes ont besoin en ce moment, ce sont des centres d'appel nombreux, efficaces, avec du personnel en nombre pour répondre aux appels des médecins généralistes qui demandent des tests pour les citoyens dont il juge qu'il est nécessaire de le faire.


Les plans de santé sans médecins généralistes : y en a marre !


Mais, dans le cas du Covid, il ne s'agit pas de médecine générale. Non. D'épidémiologie et de gestion administrative pour les citoyens symptomatiques, contacts, asymptomatiques.

Nous avons besoin de numéros de téléphones verts qui ne sonnent pas dans le vide, nous avons besoins de téléopérateurs/trices derrière les lignes téléphoniques, nous avons besoin de laboratoires d'analyses qui répondent au téléphone, nous avons besoin de matériel et de réactifs en nombres suffisants pour tester, tester, retester, les bonnes personnes. Nous avons besoin de consignes claires pour les mesures-barrières. Cibler, pooler, isoler.

Voici un schéma qui permet de clarifier les choses. Pour le consulter de façon correcte et pour rendre à César... C'est sur le blog ICI



Voici, sur le blog de Borée (LA) un algorithme Excel téléchargeable (je ne l'ai pas encore utilisé).

Et donc : 

Nous ne dirons pas que les délais pour obtenir un rendez-vous de RT-PCR s'allongent.

Nous ne dirons pas que les délais pour obtenir les résultats d'une RT-PCR s'allongent.

Nous ne dirons pas que c'est dû à la politique folle des ARS, de la CPAM, des élus (je veux mon Barnum) qui a décidé, pour faire du chiffre, pour pouvoir clamer "J'ai agi", pour que les chefs puissent être pris en photo devant un Barnum et que leurs binettes (on l'espère masquées) apparaissent dans Ouest-France, Sud-Ouest ou Le Parisien, tandis que les subordonnés in situ ne portent pas de masques en mangeant, à la machine à café ou dans des réunions présentielles fenêtres fermées, donc, nous ne dirons pas que l'allongement inconsidéré des délais d'obtention d'un rendez-vous de RT-PCR ou l'allongement inconsidéré des délais pour obtenir les résultats d'une RT-PCR sont la conséquence pratique du fait que, contrairement à toute politique de santé publique cohérente, contrairement à toute planification scientifique du dépistage, du traçage et de l'isolement des sujets potentiellement contaminateurs, les ARS, la CPAM et les élus ont dit : "Faites-vous tester, c'est gratuit !"

Nous ne dirons pas que les hypochondriaques, les peureux, les sensés, les non malades, les non symptomatiques, les sujets non à risques, les unijambistes, les porteurs d'un appareil acoustique se sont rendus en masse dans les laboratoires d'analyse médicale...

Nous ne dirons pas qu'ainsi, de façon mécanique, en raison de l'engorgement par les non malades, les non porteurs, ceux qui en avaient le plus besoin d'un point de vue de santé publique, c'est à dire les symptomatiques, les contacts de symptomatiques, les contacts de contacts de symptomatiques, n'ont pu avoir de rendez-vous, n'ont même pas pu entendre autre chose qu'un répondeur leur demander de renouveler leur appel.

La loi inverse des soins.

Et le numéro fourni par l'ARS Ile-de-France, celui réservé aux professionnels de santé pour qu'ils trouvent un endroit, dans les 48 heures avait-on promis, où leurs patients ciblés puissent ^tre testés, eh bien, je l'ai appelé toute la journée d'hier, il ne décrochait pas.

Donc, c'est le bordel.

Parlons des écoles.
Incise sur le désarroi probable des directeurs d'établissement, des enseignants en général, des administratifs, sur l'imprécision des directives et sur le flou des instructions données par les Ministères (Blanquer est très gratiné dans le style "je dis tout et je dis rien") à leurs salariés.
C'est le triomphe des initiatives locales fondés sur du vent. Et surtout pas sur une méthode dont le but serait de limiter la circulation du virus.

Les directeurs d'établissement et consorts demandent tout et rien aux médecins généralistes. Chacun improvise. Sans compter les crèches.


Les enfants de 0 à 3 ans : voir LA. Le document est d'une lourdeur infinie (38 pages).




Mais on y trouve une pépite. Une attestation sur l'honneur que peuvent et doivent remplir les parents (le médecin de famille n'a donc rien à rédiger). C'est une attestation pour les crèches mais on me dit que cela serait applicable aux établissements scolaires.



La médecine générale n'a pas besoin de faux prophètes, elle a besoin de moyens, de moyens pour faire son boulot, de moyens organisationnels, de moyens qui ne sont pas détournés au profit des élus et des administrations gouvernementales ou para gouvernementales. De consignes claires, également, pour la population. Pour les écoles, pour les entreprises, pour les transports en commun.

Simplifiez-nous la vie.

Créez de vrais centres d'appel. Avec du personnel.

PS du 17/09/20 . Je rajoute un schéma qui m'a été transmis par le @docteurmathieu et qui me paraît très utile (je viens de l'utiliser à l'instant).




lundi 24 août 2020

Le temps du Covid : la fin des cinquante glorieuses.



Nouvelle saison covidienne.

Les médecins ont toujours vécu (depuis la nuit des temps) dans le monde difficile de la maladie, de la vieillesse, de la mort, en première ou en deuxième ligne, mais, depuis les années soixante-dix (à la louche), les médecins comme les profanes ont ressenti la transition épidémiologique (la diminution colossale de la mortalité infantile, la quasi fin de la mortalité des enfants due à des maladies infectieuses, l'allongement, jusque là ininterrompu de l'espérance de vie à la naissance, et cetera). Cette transition épidémiologique a un revers : une vie plus longue avec des maladies chroniques (l'espérance de vie en bonne santé est en train de diminuer) et l'apparition de pathologies neurodégénératives (Alzheimer pour faire court).

La transition épidémiologique s'est accompagnée d'une transition épistémologique : la mort d'un enfant n'est plus acceptable (elle ne l'a jamais été mais, jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle, un enfant sur deux mourait avant l'âge de 10 ans... cela calmait) et n'est plus acceptée, mais, plus encore, la mort n'est pas acceptée. Quel que soit l'âge : "On ne devrait plus mourir". Ben si. On meurt encore.

C'étaient donc les cinquante glorieuses.

Nous travaillions déjà dans le monde de l'incertitude et voici revenu le temps de la nouvelle saison Covid où les incertitudes seront encore plus incertaines qu'auparavant.

Sans traitement.

Bientôt les rhumes et les grippes pour lesquelles il faudra sortir sa RT-PCR et/ou les tests de détection de la grippe saisonnière. Les consultations à rallonge, les à la revoyure pour lire les tests et les interpréter. Et les interrogations existentielles sur ce qu'il faut faire, les conseils à donner, les quarantaines à décider, les arrêts de travail...

Sans compter les patients chroniques inquiets, qui est à risques, qui ne l'est pas...

Bientôt le temps de la vaccination contre la grippe saisonnière dont on connaît mal l'efficacité en milieu réel, en milieu communautaire, en milieu hospitalier, en milieu institutionnalisé.

On aura donc le patient vacciné contre la grippe saisonnière avec une symptomatologie évoquant une virose respiratoire dont la RT-PCR sera négative...

Le paradoxe de tout cela vient de ce que la majorité des médecins généralistes (mes statistiques sont aussi erronées que celles de l'InCa quand l'institut parle de dépistage de cancer du sein - cf. infra) prescrivait des antibiotiques (amoxicilline) en cas de grippe saisonnière ("en cas de surinfection" qui est l'équivalent médical du profane "cela va me tomber sur les bronches") et qu'ils respectaient plus (cf. supra : les seules statistiques auxquelles je crois sont celles que j'ai falsifiées) la consigne de non prescription d'azithromycine en cas de Covid-19 supposé pour d'obscures raisons qui nous ramèneraient à la saga des biais cognitifs.

Donc, imaginons le médecin communautaire moyen, en cas de virose, qui prescrira de l'amoxicilline en cas de RT-PCR négative et de l'azithromycine en cas de RT-PCR positive. Non, vous ne rêvez pas, c'est ce qui va se passer. Quant à celui qui ne prescrira rien il se fera engueuler parce qu'il n'aura prescrit que du paracétamol... 

On essaiera de se tenir au courant.

On essaiera de répondre aux questions des patients indécis, incertains, abreuvés d'informations contradictoires, ne sachant plus comment ne pas être coupables de mal porter son masque ou comment être fiers de bien le porter, coupables de ne pas savoir bien se laver les mains avec du gel hydro alcoolique ou fiers de le faire avec l'agilité d'un neurochirurgien...

On essaiera de se tenir au courant.

On essaiera de répondre à des questions pour lesquelles il n'y a pas de réponse...

On essaiera de répondre à des questions pour lesquelles il y a plusieurs réponses possibles.

On essaiera, surtout, de dire honnêtement "Je ne sais pas" à des patients incrédules à qui on avait seriné que la médecine pouvait tout, partout, tout le temps, quelles que soient les circonstances.

On va continuer de porter des masques en continu au cabinet, de gérer le stock, de porter des blouses, de passer du désinfectant un peu partout, de transiter de l'idyllique sécurité du monde développé sans défauts à la crainte d'un monde infecté (sans traitement).

Et, bien entendu, il y aura tous les sujets qui nous trottent dans la tête depuis des années et qui ne sont toujours pas résolus. Faute d'essais de qualité. La majorité de nos pratiques.

Bon automne à tous.



dimanche 5 juillet 2020

Grippe saisonnière et Covid-19 : un manque d'essais contrôlés coupable.


La grippe saisonnière existe depuis... 1917.

Le corps expéditionnaire américain se rendant en Europe a reçu un vaccin anti grippal en... 1944.

Mais le vrai début de la vaccination à grande échelle a commencé après la pandémie de 1968.

C'est en 1985 que la vaccination anti grippale est recommandée et remboursée en France chez les personnes de plus de 75 ans. Puis à partir de 70 ans en 1989 et de 65 ans en 2000. Sur des critères d'efficacité non démontrés encore actuellement.

Depuis lors la politique sanitaire de la France se résume à ceci : augmenter le nombre de personnes âgées vaccinées. La messe est dite : la vaccination anti grippale est efficace (même les années où le virus circulant en majorité ne fait pas partie des souches incluses dans le vaccin durant l'hiver 2014-2015)

Malgré les déclarations tonitruantes et l'argent dépensé, en l'état actuel des choses il n'est pas démontré que le vaccin anti grippal protège efficacement les personnes âgées (voir ICI) et que la vaccination des personnels de santé protège efficacement les personnes âgées institutionnalisées (voir LA)

On vaccine quand même : cela ne peut pas faire de mal, disent les autorités de santé et les médecins qui se fient à leurs croyances. 

Quant aux autorités, aux agences et aux officines gouvernementales dont le but n'est pas d'écrire des publications scientifiques mais de pondre des machins pour aller dans le sens du complexe médico-industriel, elles ont toujours surestimé de façon indécente à la fois les effets de la vaccination et le nombre de morts dû à la grippe saisonnière pour en demander toujours plus en termes de vaccination. On se rend d'ailleurs compte, en regardant les courbes de mortalité comparées avec les années précédentes que la grippe saisonnière ne tue pas tant que cela mais ce n'est pas une raison pour ne rien faire et ne pas mener des essais...



Donc, depuis 1917, aucune étude, à ma connaissance, n'a été menée de façon contrôlée 

(rappelons quand même que le premier vrai essai contrôlé en double-aveugle de la littérature mondiale a été publié en 1947 et concernait la streptomycine dans le traitement de la tuberculose... A ce propos, je rajoute ce commentaire d'un pneumologue qui se reconnaîtra et qui m'a affirmé que "si la streptomycine n'existait pas les pneumologues continueraient de pratiquer le pneumothorax artificiel pour traiter la tuberculose")

pour tenter de montrer que les mesures-barrières pouvaient être efficaces pour diminuer la morbi-mortalité de la grippe saisonnière.

Donc, depuis 1944, voire 1969, aucune étude contrôlée vaccin vs placebo n'a montré que le vaccin diminuait la morbi-mortalité de la grippe saisonnière. Mais plus encore : aucune étude n'est menée car, selon Big Vaccine, cela ne serait pas éthique puisque la croyance veut que le vaccin marche.

Et puisque le vaccin marche, pourquoi mener des essais sur les mesures-barrières ?

Il est vrai que les mesures-barrières, c'est pas sexy. Que cela ne ressort pas stricto sensu de la médecine mais de l'hygiène. Et l'hygiène, je veux dire les hygiénistes, n'a pas bonne presse. Les hygiénistes sont des empêcheurs de tourner en rond. 
Il ne faut pas confondre l'hygiène et les hygiénistes. L'hygiène, pour simplifier, c'est le tout-à-l'égout, le lavage des mains, le port de masques ou de gants en salle d'opération, l'eau courante, le ramassage des ordures, et cetera. Les hygiénistes, ce sont les gens qui prétendent à une société sans tabac, sans alcool, sans maladies vénériennes, sans drogues, et cetera et qui culpabilisent ceux qui s'y adonnent et sont prêts à tout pour y arriver...

Mais surtout, l'hygiène, les médecins ne veulent pas le reconnaître, pas plus que les industriels qui vendent des médicaments,  a sauvé plus de vie que la médecine sur le long terme (voir les travaux de McKeown LA). 

Ainsi, si dans le cas de la grippe saisonnière des essais randomisés avaient été menés concernant les masques, le type de masques, la distance de sécurité dans les lieux institutionnels de soin et dans la rue et dans les lieux de confinement, le lavage des mains, nul doute que, par prévention, en dépit du fait qu'il n'est pas clair que ces études auraient pu montrer des résultats conclusifs, nul doute que par précaution, le port du masque et les recommandations de distances de sécurité auraient pu être instituées plus tôt et auraient pu sauver des vies et désengorger les services de réanimation.

J'ai oublié qu'il n'y avait pas de masques. Mais, si des études de ce type avaient été faites pour la grippe saisonnière, tout le monde aurait eu des masques !

Ainsi, de telles études, sans compter des essais contrôlés concernant le confinement, et c'était possible, auraient pu sauver des vies dans le cas de la grippe saisonnière (depuis des années) et en auraient sauvé dans le cas de la Covid-19...

Au lieu de cela les médecins et les laboratoires se sont déchaînés sur des molécules théoriquement anti virales dont aucune, jusqu'à présent, n'a fait la preuve de son efficacité.

Des études, des études, des études...




Notes.

La lecture d'une recommandation d'experts sur la prise en charge des malades en réanimation en période de Covid-19 est stupéfiante par son manque de références bibliographiques : LA 

La lecture sur Wikipédia de l'entrée Comportements barrières est stupéfiantes : deux lignes sur les masques et le lavage des mains (ICI).

La vaccination contre la grippe des personnes asthmatiques ne montre pas plus d'effet significatif : ICI.

PS du 28/08/20 : un article véhément de Margaret McCartney sur la nécessité d'essais contrôlés pour les mesures non médicamenteuses contre la Covid : LA.



samedi 9 mai 2020

Ce qui attend les MG le 11 mai : covid-19, contact-tracing : billet en construction



STRATEGIE DE DECONFINEMENT ET SA MISE EN OEUVRE

Je travaille à partir d'un document à diffusion restreinte qui a pourtant été divulgué, un document datant du 05/05/2020, une version antérieure, sur le site du Conseil de l'Ordre des Yvelines (ICI).

J'en ai fait plusieurs lectures car c'est un grand fouillis.

Essayons d'y voir clair.

Cela dit, si vous voulez éviter, Françaises, Français, de voir votre nom apparaître dans une base de données, portez des masques dans les lieux clos, dans les lieux publics, dans les transports, gardez une distance de sécurité (1,5 et au mieux 2 mètres).

Sur votre lieu de travail, portez un masque si vous êtes entre collègues si vous ne pouvez respecter la distance de sécurité, c'est vital pour tous.

Conseillez cela, chères et chers MG, aux patients que vous recevez.

Citez le site stop-postillons de nos amis MR, JF et TP

Utilisez des affiches que vous trouverez sur le site pour sensibiliser les patients et les personnes à porter un masque et affichez-les dans les cabinets.

Pratiquez les distances de sécurité dans votre cabinet où tout le monde doit circuler masqué et cessez de consulter sans rendez-vous et pratiquez la téléconsultation dès qu'il vous apparaît qu'un risque est possible.

Je rajoute ceci : n'hésitez pas, en accord avec votre patient, de solliciter l'appui des plateformes d'aide à l'isolement, vous êtes les seuls en tant que médecins traitants à connaître les conditions de vie des familles, les enquêteurs de la CPAM sont incapables de s'en rendre compte, pour que les conditions du confinement soient acceptables : prévoir des logements en hôtel, et cetera.

Le document.


Il faut d'abord définir les cas (IRA : Insuffisance respiratoire aiguë).




La conduite à tenir : 




(***)
Si le test est négatif, l'isolement peut être levé.

Mais : si le médecin estime que la symptomatologie est suffisamment évocatrice et que le résultat est faussement négatif (cas probable) il peut maintenir l'isolement et prescrire un second test RT-PCR

(1)
Maintien de l’isolement strict du cas jusqu’à sa guérison (à partir de 8 jours après la date de début des symptômes (ou à partir de 10 jours pour les personnes à risque élevé de faire une forme grave de la maladie) ET 48 heures d’apyrexie et sans dyspnée, conformément à l’avis du HCSP du 16/03/2020)

 (2)
Remise de 4 masques chirurgicaux permettant au cas possible de protéger son entourage le temps d’obtenir le résultat du test (ou prescription dans le cas d’une téléconsultation ou si le médecin ne dispose pas de masques) et prescription pour des masques supplémentaires en cas de positivité (à hauteur de 2 masques par jour pour toute la durée de son isolement ; le patient ou un tiers pourra se procurer les masques en pharmacie d’officine muni de la prescription et de la confirmation biologique fournie par le laboratoire si le résultat est positif) 

(3)
Mise en quatorzaine de l’ensemble des membres du foyer, prescription de tests RT-PCR, qu’ils soient symptomatiques ou asymptomatiques, et recommandations pour le respect des mesures barrière au domicile (port du masque, lavage régulier des mains, auto-surveillance de la température et des symptômes) 



(4) Comment définir une personne contact à risque : 


La personne contact à risque est une personne non protégée par les mesures-barrières en présence d'un cas non protégé par les mesures-barrières (ports de masques sous toutes ses formes, hygiaphone, et cetera)

- Ayant partagé le même lieu de vie que le cas confirmé ou probable 

- Ayant eu un contact direct avec un cas, en face à face, à moins d’1 mètre, quelle que soit la durée (ex. conversation, repas, flirt, accolades, embrassades). En revanche, des personnes croisées dans l’espace public de manière fugace ne sont pas considérées comme des personnes contacts à risque

- Ayant prodigué ou reçu des actes d’hygiène ou de soins

- Ayant partagé un espace confiné (bureau ou salle de réunion, véhicule personnel…) pendant au moins 15 minutes avec un cas, ou étant resté en face à face avec un cas durant plusieurs épisodes de toux ou d’éternuement


- Etant élève ou enseignant de la même classe scolaire (maternelle, primaire, secondaire, groupe de travaux dirigés à l’université) 



Que faire avec la personne contact à risque : la conduite à tenir est différente selon que le contact appartient au milieu familial ou non 



Un point particulier : les mesures de quatorzaine.

Les mesures d’isolement et de quatorzaine sont préférentiellement mises en oeuvre au domicile des cas et des personnes contacts à risque ; des hébergements dédiés peuvent toutefois leur être proposés, sur évaluation de critères médicaux, sanitaires et/ou sociaux, notamment des capacités d’isolement possibles au sein du domicile 




Le rôle du MG s'arrête, pour la conduite à tenir, aux personnes du foyer familial.






Après discussion avec des collègues il semble acquis, compte tenu des contraintes de temps, du fait qu'au cabinet il faut a) surveiller les malades déjà infectés par le Covid, b) gérer les arrêts de travail, c) les certificats d'isolement, et cetera, et, d) également reprendre la vie normale des patients non Covid, le rôle du médecin traitant est de :

  1. Détecter et agir en fonction des cas confirmés, probables, possibles
  2. Faire l'enquête familiale et s'assurer des conditions matérielles du confinement (cf. supra)
  3. Fournir tous les éléments qui peuvent aider les familles à respecter les mesures-barrières
  4. Demander le consentement du cas pour entrer ses coordonnées dans la base Contact Covid de l'assurance maladie si PCR > 0 (mais exception ***, voir tableau 2)
  5. Le prévenir que l'assurance maladie l'appellera pour évaluer quels pourraient être ses contacts possibles
  6. Gérer les contacts possibles dont nous serions les médecins traitants.



Le MG qui a géré le cas initial appartient au niveau 1



Niveau 1 : il est assuré par les acteurs de la prise en charge de médecine de ville et des établissements de santé. Il a comme mission d’assurer la prise en charge des cas possibles de COVID-19, notamment des actes nécessaires à cette prise en charge (prescription d’un test RT-PCR et de masques chirurgicaux, encadrement de la mesure d’isolement dont arrêt de travail le cas échéant), l’identification a minima des personnes contacts du foyer du cas et la délivrance des conduites à tenir. A ce titre, il assure également l’évaluation de la situation du foyer du cas, dans un objectif de limitation des transmissions du virus au sein du foyer et d’identification de personnes vulnérables vis-à-vis du Covid-19 éventuellement à protéger au sein du foyer. Sur la base du volontariat, il peut décider d’assurer l’identification des personnes contacts à risque hors du foyer 


La dernière phrase du paragraphe est capitale.

Nous ne disposons pas de tous les éléments pour trancher, notamment juridiques.

Nous les rajouterons ensuite.





Rajouts du 12 mai 2020 faits par des collègues.



Pour ceux qui souhaitent des informations plus complètes, comment le MG s'intègre dans le dispositif en général : 


Niveau 2 : il est assuré par les plateformes territoriales de l’Assurance Maladie. Ces plateformes sont chargées de finaliser l’identification des personnes contacts à risque d’un cas confirmé de COVID-19 ou probable TDM+ initiée par le niveau 1 et de réaliser les appels sortants (recherche des personnes contacts hors du foyer notamment, par interrogatoire du cas et confirmation par un appel téléphonique auprès des personnes concernées). Elles assurent également la prise en charge des personnes contacts à risque identifiées, notamment des actes nécessaires à cette prise en charge (organisation d’un test RT-PCR dans les délais précisés au §2, accès à masques chirurgicaux en pharmacie d’officine, encadrement de la mesure de quatorzaine dont arrêt de travail le cas échéant et évaluation des éventuels besoins d'accompagnement médical, sanitaire et/ou social dans la mise en oeuvre de cette mesure 


Enfin, pour info :


Niveau 3 : il est assuré par les ARS, en lien avec Santé publique France en région. Sur la base des données du contact-tracing réalisé par les niveaux 1 et 2 et collectées dans la base de données ad ’hoc, les ARS identifient les chaines de transmission sur leur territoire et préviennent et détectent les clusters. Elles assurent aussi, en lien avec le niveau 2, la gestion des situations complexes, notamment la survenue des cas dans certaines collectivités (écoles, EHPAD, établissements pénitentiaires… cf. précisions ci-après). Si la situation le nécessite, elles déploient des moyens d’investigation sur le terrain, organisent des campagnes de dépistage ciblées et peuvent proposer au Préfet de département des mesures de contrôle spécifiques (fermeture de structures par exemple). Elles sollicitent si nécessaire l’appui des préfectures, des collectivités territoriales et de tout autre acteur concerné pour l’organisation de ces investigations de terrain. 

Cela dit, nous disposons d'informations logistiques (interactions entre le MG et Ameli) :

Modalités organisationnelles des niveaux 1 et 2 du contact-tracing 
Le médecin prenant en charge un cas possible ou probable TDM+, l’enregistre, ainsi qu’a minima les personnes résidant dans le même domicile que lui, dans le téléservice « Contact COVID » accessible via Amelipro (ce recueil d'informations peut débuter lors de la première consultation du patient symptomatique dans l’attente d'une confirmation par un test RT-PCR et doit être achevé au maximum dans les 24h suivant le résultat positif du test - information transmise au médecin via le laboratoire par les canaux habituels doublée d’une alerte téléphonique, le résultat confirmé dans Amelipro par le médecin étant la condition pour que les éléments enregistrés soient transmis à la plateforme territoriale de l’Assurance Maladie de niveau 2). Sont collectés nom, prénom, NIR, date de naissance, adresse, coordonnées téléphoniques et adresse mail du cas et des personnes contacts de son foyer. Il peut également saisir les informations relatives aux personnes contacts à risque hors du domicile (dans ce cas il analyse avec son patient ses contacts dans les 48 heures précédant l'apparition des premiers symptômes, conformément à la définition de SpF d’un contact à risque). Enfin, il est chargé d’évaluer les risques de transmission intra-domiciliaire et le besoin d’une éventuelle solution d’hébergement dédiée pour le patient et son foyer. Il les oriente si besoin vers les cellules locales des préfectures et collectivités en charge d’organiser l’appui au maintien à domicile ou l’hébergement dans une structure dédiée. 
Les modalités de transmission des données du contact-tracing de Niveau 1 réalisé par les établissements de santé pour les patients pris en charge à l’hôpital sont en cours de définition (pas encore d’accès pour tous les établissements à « Contact COVID » à ce stade ; un message leur sera envoyé très prochainement pour préciser les modalités de transmission des informations du contact-tracing de Niveau 1 dans l’attente). 
Les plateformes de l’Assurance Maladie identifient ensuite les contacts à risque du cas hors du foyer (s’ils n’ont pas déjà été identifiés par le niveau 1) et réalisent les appels sortants pour confirmer les contacts et les prendre en charge. Pour chaque personne, les plateformes précisent les circonstances des contacts avec le cas, et en particulier le port de masque (cf. définition SpF du contact à risque : si la personne contact OU le cas portait un masque chirurgical ou FFP2 ou si la personne contact ET le cas portait chacun un masque grand public fabriqué selon la norme AFNOR ou équivalent, le contact est à risque négligeable). Les contacts avec les personnes sont réalisés dans les 24 heures après transmission du dossier par le Niveau 1. Seules les personnes contacts à risque sont conservées dans la base « Contact COVID » (pour chaque personne, le téléopérateur de la plateforme renseignera son identité, son NIR, ses coordonnées, la présence de symptômes, la date du contact, les circonstances du contact… cf. détail des informations collectées en annexe 3).



Je m'arrête là pour ce soir.

A suivre...

mardi 28 avril 2020

Edition spéciale : Covid-19 pré déconfinement.

Communiqué du mardi 28 avril 2020

Nous, médecins généralistes, demandons le port du masque obligatoire dans tous les lieux publics fermés.

Plusieurs autorités sanitaires (​l'Académie de médecine,​ la ​Société Française de Santé Publique​, le centre européen de prévention et contrôle des maladies,​ ​le comité scientifique COVID-19​, etc.) ont souligné l’importance du port de masques ou d’ėcrans anti postillons (dits masques « grand-public ») pour limiter la propagation de l’épidėmie de coronavirus. De nombreux pays ont suivi ces avis. Pas la France.

Face aux tergiversations du gouvernement, les acteurs de terrain se doivent de prendre leurs responsabilités et d'avoir une parole claire et sans ambiguïté.

Ce qui nous importe est la santé de nos patients.

Nous insistons auprès des décideurs nationaux et des responsables locaux (chefs d’entreprises, commerçants, maires, etc.) pour que soit rendu obligatoire le plus rapidement possible le port d'un masque ou d’un écran anti-postillons dans tous les lieux publics fermés (ascenseurs, transports en commun, boutiques et supermarchés, cabinets médicaux et paramédicaux, entreprises de tout type, lieux d’enseignement, etc.) et en extérieur dès lors que la distance d’un mètre ne peut être respectée.

L’éducation au port des masques et à leur recyclage doit débuter sans plus attendre afin que les Français soient prêts à les utiliser correctement lors de leur déconfinement. En l’absence de masques officiels, il est simple et efficace de s’en fabriquer soi-même à l’aide des nombreux tutoriels proposés sur internet, comme recommandé par l’ECDC et les CDC américains. Ces tutoriels sont regroupés sur le site ​stop-postillons.fr.​

Le port d’un masque ne constitue pas une mesure barrière supplémentaire ou accessoire : il s’agit bel et bien du principal geste barrière, pour ce virus transmis par voie aérienne. Il ne se substitue pas aux autres gestes barrières qui restent indispensables : lavage des mains, distanciation sociale, absence de contact physique et, pour les personnes concernées, tousser dans son coude et utiliser des mouchoirs jetables.



A propos des signataires​.

Nous sommes un groupe de soignants de premier recours réunis librement pour réflėchir au rôle de la médecine de terrain au temps du coronavirus. Nous pensons qu’un de nos rôles les plus important est l’éducation du public aux gestes barrières pertinents. Le groupe se compose actuellement de Jean-Baptiste BLANC, Jonathan FAVRE, Stéphane FRAIZE, Jean-Claude GRANGE, Yvon LE FLOHIC, Michaël ROCHOY et Béatrice ROLLAND-BROZZETTI, tous médecins généralistes. Il est ouvert à d’autres. A noter que deux de ses membres (JF, MR) sont co-fondateurs de stop-postillons.fr. Nous n'avons pas d'autre lien d’intérêt à déclarer.

contact @DR_JB_Blanc ou ​ecransantipostillons@gmail.com

jeudi 23 avril 2020

Quelques incertitudes : COVID-19


La pandémie actuelle suscite des réactions stéréotypées selon "l'endroit d'où l'on parle" : 
  1. Les apprentis-sorciers ont tout essayé pour guérir la Covid-19 : chacun avait sa recette miracle qui venait de son domaine de compétence : depuis le zinc jusqu'à la vitamine C en passant par des immunomachinchoses, des antipaludéens à dose mortelle, des macrolides et on passe sur le reste...
  2. Les progressistes pensent que le salut ne peut venir que des vaccins et que des anti viraux : l'hygiène, c'est pas hype
  3. Les écologistes parlent de déforestation et de pollution
  4. Les politiques de l'opposition parlent d'imprévoyance
  5. Les politiques de la majorité mentent sur leur imprévoyance
  6. Les marxistes parlent du capitalisme
  7. Les anti marxistes parlent du manque de libéralisme
  8. Les hygiénistes sont sortis de leurs placards mais n'ont pas d'études à proposer
  9. En 2020 il n'existe aucun essai contrôlé de qualité pour apprécier l'efficacité des mesures barrières contre les infections à l'hôpital et ailleurs
  10. Les hospitaliers disent que l'hôpital manque de moyens
  11. Les libéraux disent que "la ville" manque de moyens
  12. Les complotistes parlent de complot
  13. Les crétins (pas tous) parlent sur les chaînes d'infos et y vont de leurs pronostics : de la grippette à la pandémie mondiale
  14. Les orwelliens parlent de novlangue mais assez peu de common decency
  15. Les illichiens parlent très peu d'autonomie
  16. Les mackeowniens exultent dans leur coin
  17. Les survivalistes survivent
  18. Les collapsologues font des barbecues
  19. Chacun voit midi à sa porte
  20. La mortalité dans les EHPADS est un problème de société : changera-t-on quelque chose après cette pandémie ? Est-il possible de changer ?
  21. Les mondialistes veulent un gouvernement mondial : dirigé par l'OMS ?
  22. Les ultra mondialistes disent que la pandémie n'est pas due à la mondialisation parce qu'il y a eu la peste à Marseille en 1720 (la moitié de la population en est morte)
  23. Les gauchistes veulent nationaliser Big Pharma en oubliant que c'est l'Etat qui n'a pas stocké les mesures-barrières
  24. Les anciens de AH1N1, telle l'inénarrable Roselyne Bachelot, triomphe en rappelant son stock de masques qui fut utilement inutile en oubliant qu'elle a créé les ARS qui ont montré leur inutile inutilité
  25. Tout comme la fameuse réserve sanitaire, un machin sans intérêt dirigé par une incompétente notoire
  26. Big Pharma veut moins de règles pour commercialiser ses produits
  27. Des médecins anti Big tobacco insinuent que la nicotine pourrait protéger du Covid et continuent de dénoncer la vape
  28. Les foyers de contamination sont les rassemblements religieux et/ou footballistiques, les familles, et les établissements de soin et de parcage des personnes âgées
  29. Les médecins, les professionnels de santé en général, les travailleurs sociaux, sont les plus exposés et ont été livrés au virus sans protection
  30. Les grands professeurs découvrent que Raoult est un escroc
  31. Les futurs grands professeurs pulvérisent Raoult et oublient que la fraude scientifique n'a pas commencé avec lui et continuera sans lui
  32. Les puceaux effarouchés qui n'ont lu ni Ioannidis, ni Prasad, ni Cifu, ni Glasziou, ni Goldacre s'en donnent à coeur joie contre le savant de Marseille mais oublient de balayer devant leur porte : leurs patrons, leurs sources de financement
  33. Les misoracistes pensent que la porte-parole du gouvernement lit des textes qui ne sont pas écrits par Véran/Salomon
  34. Les féministes ne protestent pas contre le fait que les hommes représentent 70 % des décès du Covid
  35. Les hygiénistes disent que les hommes meurent plus parce qu'ils ont des comportements à risques : la maladie est le salaire du péché
  36. Les obèses meurent plus que les autres en raison du Covid : mais Big Junk Food rouvre bientôt
  37. Les germanophiles disent que les Allemands s'en sont mieux sortis parce qu'ils avaient moins de lits d'hospitalisation et plus de lits de réanimation (qui sont vides)
  38. Les "gens" ont découvert que le régime chinois était un régime policier horrible après avoir traité les Chinois de bouffeurs de pangolins, de sales Asiatiques tout en louant l'idiosyncrasie de cette race à part
  39. Les médecins du gouvernement disent la médecine en fonction des stocks de masques : quand y en a pas ça sert à rien, quand y en a ça sert
  40. La France n'est pas un pays du tiers-monde : il est plus facile et rapide de réaliser un scanner pulmonaire que de pratiquer une PCR
  41. François Ruffin a dit que les hôpitaux français étaient des hôpitaux du tiers-monde, il n'a pas dû beaucoup voyager
  42. Macron entre dans un supermarché sans masque
  43. Les épidémiologistes tentent de comprendre pourquoi des politiques de santé publique différentes ont conduit des pays à juguler la pandémie et d'autres non
  44. L'Etat français qui a montré son incompétence est sollicité par les anti capitalistes pour diriger la recherche médicamenteuse
  45. Véran dit que les soignants se sont contaminés dans les transports et non à l'hôpital
  46. Véran dit ensuite qu'il sera possible, lors du déconfinement, de prendre les transports en commun sans masque
  47. Salomon ment toujours et dit sur France Info, et certainement "droit dans les yeux", "J'ai toujours plaidé pour l'accès aux masques grand public"
  48. Le SDRA existe depuis un million d'années (c'est peut-être possible, allez savoir) et on n'en sait pas grand chose
  49. Les physiopathologistes sont à l'affût de toutes les nouvelles théories physiopathologiques qui permettraient de développer des médicaments physiopathologiques et tentent d'attirer l'attention de Big Pharma
  50. Agnès Buzyn retravaille à l'hôpital : avec un masque ?
  51. Les agences gouvernementales (françaises) montrent encore une fois leur incompétence sous le masque de la scientificité
  52. Les pharmacovigilants qui avaient raté les éléphants dans les couloirs comme le Mediator ou le Vioxx se déchaînent sur l'hydroxychloroquine
  53. Les pharmacovigilants qui ne peuvent jamais rien faire contre le lobby médico-industriel nous ont balancé en direct l'interdiction des anti-inflammatoires, le risque des IEC et des sartans, puis l'efficacité des mêmes sartans, le risque de la corticothérapie au long cours et en flash, et tout ça, c'était pour pisser de la copie... Ils sont revenus en arrière
  54. Big Pharma tente de refourguer ses vieux antiviraux qui n'ont jamais marché et d'en fourguer d'autres à coups d'essais raoultiens qu'ils publient dans le NEJM sans oublier les immunologiques trucs muches qui vont coûter un bras
  55. La Covid-19, aux dernières nouvelles, est une vascularite inflammatoire qui entraîne des phénomènes thrombo-emboliques massifs
  56. Aux dernières nouvelles, non, elles sont anciennes, le coronavirus de l'année entraîne de la fibrose pulmonaire : les centres de référence sont en pleine ébullition
  57. Les épidémiologistes viro-cliniciens tentent d'expliquer que le déconfinement sera réussi grâce à des PCR qui donnent 30 % de faux négatifs (mais pas chez les bons préleveurs, hein...) et des tests sérologiques dont on ignore tout de la fiabilité (sensibilité/spécificité) et dont certains ont été mis à la poubelle juste après les avoir reçus
  58. Le gouvernement décide du déconfinement pour le 11 mai sans avoir une image claire du profil sérologique (IgM et IgG) des patients et sans savoir à qui on devra faire les tests, les asymptomatiques, les symptomatiques, les ex asymptomatiques (ça veut dire quelque chose ?) et/ou les ex symptomatiques...
  59. Est-ce que la surveillance à domicile des patients symptomatiques avant ou après hospitalisation sert à quelque chose ? Personne n'en sait rien mais on fait. Et on met à risque les personnels de santé qui viennent faire le boulot.
  60. La téléconsultation a été un apport important pour le suivi des patients (et on notera que la CNAM a été très réactive pour la cotation). Survivra-t-elle à la pandémie ?
  61. Les EHPADS, c'est cher, c'est inhumain, ça tue
  62. Les centres Covid ne servent pas à grand chose : ce sont des machins non technocratiques qui se rajoutent au mille-feuille des offres de soin
  63. Rien ne changera vraiment après : les transports en commun seront toujours des wagons à bestiaux dans lesquels des travailleurs perdent un temps infini qui pourrait leur servir à faire autre chose
  64. Il faudra bien un jour parler des clauses de mobilité des travailleurs, des délocalisations, de l'industrie du tourisme, de la destruction de l'environnement, de la common decency territoriale, de l'autonomie territoriale, du consumérisme... 
  65. Il y a un domaine où la distanciation sociale a bien fonctionné : entre les milieux pauvres et les milieux aisés pour le degré de défavorisation sociale
  66. Et malgré tout cela le gouvernement va déconfiner le 11 mai, de façon progressive et différenciée (quel magnifique langage technocratique !) en ne rendant pas les masques obligatoires : ni dans la rue, ni, a fortiori, dans les transports publics
  67. Bon, il y aurait tellement à dire et à redire.
  68. Rappelez-vous quand même que lorsqu'un médiatique, un politique, un médecin KOL ou un médecin lambda vous parle de problème de santé publique à propos d'une affection qui fait deux morts par an, vous pourrez lui parler du pays...
  69. N'oublions pas tout ce que j'ai oublié... 
  70. Vous pouvez ajouter...

mardi 14 avril 2020

Billet d'humeur (purulente) au temps du confinement.



Cet après-midi, je suis allé au supermarché et à la boulangerie.

Nous sommes à Versailles.

J'ai revêtu un masque chirurgical juste avant de sortir de mon domicile (à 15 heures 34), un masque recyclé qui a subi un passage au four pendant 25 minutes à 70 ° (le niveau de preuves est faible quant à l'efficience du procédé). C'est nickel : les élastiques ne sont pas distendus.

Dehors, il fait frais à l'ombre et plutôt tiède au soleil. Avec le masque le ressenti de tiède va plutôt vers le chaud.

Peu de monde dans les rues et pratiquement pas de masques (mais je ne sais pas si les gens se promènent ou vont faire des courses).

Mon masque se voit de loin puisque certaines personnes changent de trottoir quand ils m'aperçoivent.

Six personnes dans la queue extérieure du supermarché.

Distance d'un mètre à peine respectée. Notamment par deux jeunes, le casque au bout des bras, qui colle la dame qui est devant eux. Le mètre étalon n'était pas au programme. Le Khon étalon non plus.

Une dame âgée avec un masque en tissu attend patiemment.

A l'intérieur c'est open fun.

Les oeufs sont manquants depuis des siècles. A moins que des voleurs de poulaillers ne viennent le matin à l'ouverture quand les poules viennent de pondre.

Au rayon légumes les gens se collent. Quelques masques chirurgicaux, un ou deux masques en tissu, un masque canard échappé de la mare, et des façons de porter ledit masque qui mériteraient quelques photos sur le site The sartorialist (ICI) : sous le nez, sous la bouche, de guingois, mais aucun ne l'a mis en visière. Il y a aussi les foulards, les cache-nez, les mains, la main devant la bouche pour parler... Les gens, gantés plastique ou non, palpent les fruits comme à l'habitude, enfonçant leurs  doigts avec un enthousiasme communicatif, ça doit faire mûrir les fruits...



Au rayon frais, il manque des trucs, mon fromage industriel favori, le Saint agur, peu de crème et, au moment où j'allais ouvrir un panneau transparent pour me saisir du dernier pot de fromage blanc 0 % je suis bousculé par une dame, une vieille dame dans la soixante-dizaine bien plus proche de quatre-vingt que de soixante, habillée avec grâce, plutôt le genre foulard Hermès, pull Saint-James et mocassins Céline, sans masque (il me semble pourtant qu'elle fait partie de la population cible pour se covider), et, contrairement à tous mes pronostics, non seulement elle ne tombe pas à la renverse quand je lui mets un grand coup de chaussures dans les tibias (je plaisante mais je n'aime pas les vieilles dames resquilleuses qui sont aussi nombreuses à Versailles que les cloches des églises) mais elle se saisit avec autorité du dernier pot géant de Jockey. Ouf, je n'ai pas eu à lui donner un deuxième coup dans les tibias pour lui faire lâcher prise le pot de fromage blanc que je visais...

Ah, je ne vous ai pas parlé de cette autre vieille dame versaillaise d'âge ehpadien, qui prend un camembert, ouvre le couvercle et appuie son pouce dedans avec une force que l'on n'aurait jamais imaginée chez une femme de cet âge au point que le papier aurait pu être déchiré et le replace dans le rayon juste avant d'en essayer un autre...

Je passe du côté des produits ménagers où le savon est toujours aussi rare à croire que les Français font des stocks pour Covid-20, et je vois une jeune femme sans masque, vingt-cinq ans, l'air concentré, en train de renifler avec détermination un flacon de shampooing (désolé, je n'ai pas vu la marque, je ne peux vous faire la liste des 23 colorants considérés comme cancérigènes par Corinne Lepage et des 212 perturbateurs endocriniens considérés par Yannick Jadot comme extrêmement dangereux) en collant son nez, la narine droite, puis la narine gauche sur l'orifice béant (à moins bien entendu qu'elle ne soit déjà Covid + et anosmique et qu'elle ne suive des cours de rééducation olfactive en supermarché grâce à un tutoriel aimablement mis en ligne par une société savante d'ORL) avec une inconscience frisant le grand art...

Un jeune homme barbu porte un masque curieux, genre masque à gaz qu'il aurait trouvé dans le grenier familial et qui aurait appartenu à son Grand-père taxi de la Marne...  

Les caisses sont peu achalandées mais il y a toujours des petits malins/malignes qui aimeraient bien passer avant, et j'observe ceci : les caissières ont des visières transparentes pour travailler, elles ne portent pas de masques mais ont enfilé des gants (les fameux gants bleus). Quant à la superviseuse, elle va de caisse en caisse, sans visière, sans masque et sans gants (cherchez l'erreur). Et je vois ceci : une jeune caissière, dans les vingt ans tout mouillés, passe sa main gantée de bleu sous sa visière et se frotte vigoureusement les yeux en envoyant sans doute quelques SARS-CoV-19 là où il faut pas.

Je ressors, non sans avoir salué le vigile qui organise les entrées et les sorties dans le magasin (et qui ne porte pas de masque).

Je me dirige d'un pas alerte malgré mes deux bras chargés vers la boulangerie où la queue est peu importante (deux personnes devant moi et trois personnes à l'intérieur). Je suis talonné, c'est le mot, par un frère et une soeur qui n'ont pas non plus suivi les cours de géométrie et pour lesquels une visite au pavillon de Sèvres pourrait leur donner une idée des distances à respecter dans une queue, tout en sachant que leur façon d'être habillés, jeunes gens versaillais bien sous toutes les coutures, 14 ans pour le garçon et 10 pour la fille, indique à l'évidence que les conseils de distanciation sociale leur ont déjà été donnés.



A l'intérieur, il y a une vieille dame avec masque en tissu du plus bel effet, qui met trois heures pour extraire le compte juste de son porte-monnaie, les deux jeunes qui me collent et qui laissent traîner leurs doigts partout, surtout la jeune fille, et il y a une dame, la cinquantaine et demie bien conservée, veste rouge à galons, chemisier blanc, collier de perles autour du cou (le bas je n'ai pas regardé) qui toussote, qui met la main devant sa bouche pour ne pas envoyer de postillons quand elle tousse, et qui le fait aussi pour parler. Elle colle la vieille dame qui a du mal avec sa monnaie et elle dit bien fort qu'elle achète des chocolats pour une vieille dame et que, bien sûr, elle va lui déposer devant sa porte pour ne pas risquer de la contaminer (elle a donc réussi, dans la même phrase, à illustrer sa dissonance cognitive et le kitsch kundérien - voyez comme je fais de bonnes actions et combien il est important que tout le monde le sache et s'extasie devant mes bonnes actions).

Je paie mes deux traditions à la patronne qui officie derrière un Plexiglas et qui rend la monnaie avec des gants.

Je sors de la boutique, il fait plus chaud que tout à l'heure et j'arrache mon masque.

C'est pas gagné. 

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Le site Stop-Postillon : LA

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Bien que le niveau de preuves soit faible.

Si vous sortez et que vous comptez rester à distance des gens, ne pas aller dans un lieu public fermé : pas de masque.

Si vous sortez faire des courses, il vaut mieux porter un masque.

Le masque canard n'est pas indiqué.

Le masque dit chirurgical est indiqué et recommandé.

Le masque en tissu, si vous n'avez pas de masque chirurgical, est mieux que rien et vous allez voir le site Stop-Postillons pour savoir comment les faire...

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Ce billet est dédié à @DocArnica, @Mimirudyo, @DrJohnFa, @Gomi et @DocteurAbbas.