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dimanche 12 novembre 2023

Bilan médical du lundi 6 au dimanche 12 novembre 2023 : traiter médicalement l'obésité, dépistage cardiovasculaire inutile, stents, Vaccination anti grippale chez l'enfant : non, mortalité et brancards aux urgences.


297. Traiter l'obésité de façon médicamenteuse : une impasse morale et budgétaire.

Nous vous avons déjà parlé du semaglutide (Ozempic ou Wegovy) comme traitement de l'obésité : point 126 : (LA) et comme le fait que toutes ces molécules (analogues du GLP-1) prenaient le chemin du Mediator, celui de l'indignité, de la corruption et des effets indésirables ( ICI : 171 et LA : 102 ).

Eh bien le Barnum continue avec une étude publiée dans le NEJM (ICI) qui est commentée de façon plutôt satisfaisante par Eric Topol (LA).

L'essai a montré que chez des patients en surpoids et obèses présentant des antécédents cardiovasculaires et n'étant pas diabétiques la prescription d'une injection par semaine de 2,4 mg de semaglutide entraînait une diminution significative par rapport au groupe placebo des décès par causes cardiovasculaires, du nombre des infarctus non fatals et des AVC non fatals sur une période de 38,9mois.

MAIS : 

Sur le critère principal composite il existe une réduction de 1,5 % du risque absolu obtenu au bout de 36 mois. Il faut traiter 67 malades pour obtenir un bénéfice ! A noter qu'en France le semaglutide est commercialisé à la dose maximum de 1 mg au prix de 76,58 € par semaine. Aux US le prix est de 337 $ par semaine !

On imagine si on s'était adressé à des patients obèses sans antécédents cardiovasculaires !

MAIS : il est probable qu'il est difficile, moralement, de proposer un traitement aussi coûteux si on ne fait rien en amont de façon préventive contre la malbouffe.

(J'apprends également que la moyenne de valeur de l'HbA1C était de 5,7, ce qui, pour Topol, peut être considéré comme du pré diabète !).


Sisyphe fait du télétravail

298. Le dépistage cardiovasculaire ne sert à rien.

Une étude danoise randomisée (LA) parue dans le NEJM :

  • Suivi pendant 5 ans d'une population d'hommes âgés de 65 à 74 ans. Ils sont assignés de façon randomisée à un groupe dépistage (n=16736) et à un groupe contrôle (n=29790)
  • Le groupe dépistage : score calcique, recherche d'anévrismes, de FA, mesures de la pression artérielle et de l'index de pression bras/cheville, recherche sanguine de diabète et d'hypercholestérolémie
  • Le groupe contrôle n'est pas informé sur l'attribution des groupes
  • Pas de différence sur le nombre de décès toutes causes.

Campagne de dépistage du cancer du testicule en GB : aucune preuve de son intérêt.



299. Orbita 2 montre que les stents marchent mieux que pas de traitement dans l'angor stable.

L'étude randomisée vs placebo est parue dans le NEJM (ICI)

Nul doute que nos amis cardiologues et le sous-groupe des cardiologues interventionnels vont s'en donner à coeur joie !

Voici le commentaire d'un de mes cardiologues favoris qu'il complètera sans doute en son blog où il a déjà beaucoup écrit sur le sujet de l'angor stable (LA) : 


40 % de sur traitements en France dans l'angor stable

C'est fait : il a publié ! C'est ICI

300. La Revue Prescrire se prononce contre la vaccination généralisée des enfants contre la grippe.

Vous pouvez lire ICI ses arguments.



 

88 ans (pas sur cette photo)

301. Les médecins sont de dangereux gauchistes.


302. Une nuit sur un brancard aux urgences majore de 40 % la mortalité hospitalière.

On se demande si on aurait cru à l'inverse...

C'est une étude française parue dans le JAMA (LA)

Bien entendu, pour ce qui est du niveau de preuves, il faut noter qu'il s'agit d'une étude multicentrique de cohorte rétrospective sur dossiers électroniques concernant des patients âgés de 75 ans et plus.

Cette étude serait importante si elle pouvait faire changer les choses.

Peut-on en espère plus qu'un rapport de la Cour des comptes ou qu'un un rapport d'une commission ad hoc ? Ou qu'un article du Canard Enchaîné ?






dimanche 9 juillet 2023

Bilan médical du lundi 3 au dimanche 9 juillet 2023 : euthanasie et Alzheimer avancé, médecine générale en Ecosse, dépistages.

 

Le service public en train de sauver la médecine générale.

249. Euthanasie en cas d'Alzheimer avancé.

Un tweet d'un gériatre des hôpitaux.


Vous pouvez suivre le fil de discussion : LA

Quelques réflexions : 

  • L'euthanasie, selon la définition historique retenue par Wikipedia (voir ICI l'article) "désigne le fait d'avoir une mort douce, qu'elle soit naturelle ou provoquée". Cette définition est surprenante.
  • Les définitions modernes de l'euthanasie sont multiples et variées. Retenons encore celle de Wikipedia : "l'euthanasie est décrite comme une pratique (action ou omission) visant à provoquer — particulièrement par un médecin ou sous son contrôle — le décès d'un individu atteint d'une maladie incurable qui lui inflige des souffrances morales ou physiques intolérables."
  • Dans le cas de la maladie d'Alzheimer qui nous occupe se posent les problèmes de la mémoire (la personne malade ne reconnaît pas, ici, son mari), à peine celui du consentement puisqu'il n'est pas possible de communiquer, celui des directives anticipées et comment elles sont formulées et comment elles sont interprétables, de la souffrance de la personne malade (elle ne se rappelle pas mais quel est son monde, comment vit-elle cet isolement), de la souffrance des aidants (ici encore son mari) et :
  • La position idéologique des médecins et les risques médico-légaux : l'euthanasie est actuellement considérée par assimilation comme un homicide (article 221-5 du code pénal : "Le fait de donner volontairement la mort à autrui constitue un meurtre. Il est puni de trente ans de réclusion criminelle." Et l'on apprend dans le fil que le gériatre sus nommé est contre l'euthanasie
  • La souffrance des médecins et des personnels de soins non médecins, notamment dans UHR (unités d'hébergement renforcées)

L'avis de la famille mais plus encore des aidants familiaux est primordial s'il n'existe pas de directives anticipées ou s'il en existe.

Ma conclusion provisoire (je vous donnerai plus tard ma solution que j'espère élégante mais pas définitive) : Il n'est pas possible de demander à un soignant d'euthanasier un patient mais il est indispensable qu'un soignant puisse donner les instructions à la famille.

(PS du 15/07/2023 : L'Académie nationale de médecine se "rallie" à l'idée d'un "droit" à l'"assistance au suicide" : LA.) 


250. Médecine générale chez les British (et ici une Ecossaise écrit).




Les habitué.e.s de cet blog connaissent Margaret McCartney dont j'ai déjà commenté les livres (LA).

Elle publie un article dans le Financial Times (LA) qui s'inscrit dans le contexte du NHS britannique mais qui va bien au-delà tant l'universalité de la crise de la médecine générale dans les pays développés est à son comble quels que soient les systèmes d'accès aux soins et de rémunération des médecins, une crise qui est aggravée (ou provoquée) par le fait que les jeunes diplômés ne s'y engagent plus et qui se traduit par un surcroit de travail pour les médecins installés et un délai d'attente augmenté pour les patients.

L'indice de satisfaction du public pour le NHS n'a jamais été aussi bas : 35 %

Elle nous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître où les médecins généralistes étaient proches des populations, connaissaient les conditions socio-économiques de l'endroit où ils étaient installés et suivaient les patients depuis le berceau jusqu'à'à la mort.

Il ne s'agit pas de dire "C'était mieux avant" mais d'affirmer qu'une telle médecine de proximité n'est plus possible : 40 % des MG qui ont abandonné l'ont fait pour cause d'épuisement professionnel ; 61 % des MG de plus de 50 ans veulent arrêter dans les 5 ans.

Les MG britanniques consultent en moyenne 50 patients par jour et exercent le plus souvent comme contractant du NHS dans des cabinets qui tiennent plus de la petite entreprise que de nos cabinets libéraux avec des médecins partenaires, des salariés professionnels de santé ou non.

L'objectif des autorités de santé est de passer ces médecins contractants au salariat.

Margaret McCartney est contre. Elle cite pourtant l'exemple danois (LA) où les salaires des MG sont supérieurs à ceux des médecins hospitaliers et où la médecine générale est le centre des soins. Nous y reviendrons un jour.

Quoi qu'il en soit Margaret McCartney est contre le salariat bien qu'il propose en théorie une charge de travail de 25 patients par jour avec un horaire hebdomadaire de 37,5 heures. Mais, selon elle, cela va coûter beaucoup d'argent et, surtout, cela inaugure le sytème de la médecine supermarché disparition des cabinets petites entreprises au profit de cabinets succursales gérés par des groupes financiers. Elle rappelle que cette médecine générale est fondée sur l'accès aux médecins, n'importe quel médecin, mais pas sur l'accès aux soins du berceau à la mort.

Les études montrent que lorsqu'un ou une patiente est suivi.e par le même médecin, l'espérance de vie est augmentée et les coûts secondaires de soins diminués. Elle insiste sur le rôle des MG pour absorber les demandes non urgentes et les demandes ne nécessitant pas un adressage, prendre en compte l'incertitude, ce qui entraîne de prendre mieux soin des patients polymorbides et, en n'adressant pas plus, de désengorger l'aval.

Les solutions qu'elle propose pour rendre la médecine générale plus attractive et moins génératrice d'épuisement au travail, sont malheureusement connues et peu révolutionnaires. On sait cela par coeur. Moins de paperasse, moins prescrire de molécules mal validées, moins prescrire de tests inutiles insuffisamment validés.

Elle est pessimiste.

Elle dit : la médecine générale n'est pas le problème mais la solution.

(Et c'est pareil à San Francisco : ICI)


Avant

1948


Après





251. Le dépistage chez des personnes non symptomatiques : une méta-analyse.

L'article est ICI.

Est-ce que le dépistage diminue la mortalité liée au dépistage ?

Dans quelques cas.

Est-ce que le dépistage diminue la mortalité globale ?

Rare ou jamais


Les donneurs de leçon (de Bordeaux)

Les détails sur Chronimed : LA


dimanche 4 juin 2023

Bilan médical du mardi 30 mai au dimanche 4 juin 2023 : destruction de la médecine générale, Raoult : une nouvelle affaire Mediator ?, Cochrane et benzodiazépines, HTA et hôpital, ASCO, dépistage, psychotropes, édition, anticholinestérasiques, écoles et covid


 

192. La destruction méthodique de la médecine générale.

La pratique de la médecine générale est dévoyée depuis des décennies.

L'affiche que vous voyez plus haut montre ce qu'est devenu la médecine générale dans le milieu financier  :  une vache à lait qui ne se préoccupe plus des malades mais des symptômes des citoyens.

Et il semblerait que Ramsay ne soit pas la seule firme qui partage ce point de vue : il y a des firmes de médecins hospitaliers, des firmes de médecins généralistes libéraux ou non, des firmes de médecins spécialistes d'organes libéraux ou non, des firmes de ministres, des firmes d'universitaires, des firmes de médecins réalisateurs d'examens complémentaires tant radiologiques que biologiques, des firmes pharmaceutiques, des firmes de fabricants de matériel médical, des firmes syndicales (toutes les professions précitées sont représentées), des firmes de patients et de patientes, des firmes politiques allant de l'extrême-droite à l'extrême-gauche... Et j'en passe.

Il y a bien entendu des personnes faisant partie des catégories que j'ai nommées (dont celles que j'ai ignorées) qui n'osent pas dire : "les médecins généralistes sont de la merde, la médecine générale est une spécialité destinée aux ratés du concours national, c'est une spécialité de bobologues, d'écrivains de certificats alakhon... et on s'en ballec de la disparition de ces gens..."

Il y a aussi des hypocrites qui disent "c'est le plus beau métier du monde, le plus difficile, moi, en tant que cardiologue, neurologue, pneumologue, et j'en passe, je serais incapable de le faire, le pivot, bla-bla, mais il faut avoir la vocation et plus personne n'a la vocation d'être un médecin dévoué, disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre... et... la féminisation de la profession..."

Et au même moment où la médecine générale est décriée, certains tentent de s'emparer de ses dépouilles...

Quant à responsabilité des médecins généralistes eux-mêmes, je n'en parle plus, on ne tire pas sur des ambulances...

16 avril 2018 :


 ICI

193. Espérons que l'enterrement de Raoult ne sera pas Mediator-like.

On rappelle que le procès Mediator est toujours en cours, que Jacques Servier est mort, que nombre des protagonistes de l'affaire sont soit morts, soit gâteux, et que les victimes sont mortes, souffrent, vont souffrir et vont mourir...

Ira-t-on jusqu'au bout ?

Ira-t-on jusqu'au bout de la dénonciation des pratiques mafieuses du milieu académique marseillais en abordant les pratiques mafieuses du milieu académique français ?

A mon avis : non. 


Qui pouvait ne pas être au courant ?

Qui a fermé les yeux ?

Et pourquoi ?

Et pendant ce temps, à la Société de Pathologie Infectieuse de Lange Française : 




194. Une revue Cochrane critiquée par Peter Gøtzsche (une de plus)

Une revue Cochrane avait conclu que les benzodiazépines, comparées à l'haloperidol, "ne marchaient pas" dans les accès psychotiques aigus.


Après une longue bataille, en voir les modalités : LA, voici la réponse des auteurs : 


Mais le mal était fait et l'abstract dans PubMed n'a toujours pas été modifié.

Les benzodiazépines "marchent" autant que l'haloperidol dans les accès psychotiques aigus.



Et voici le commentaire de Rosa Rosam : 





195. Traiter l'HTA de façon intensive des personnes âgées en milieu hospitalier n'est pas pertinent.

C'est une étude rétrospective menée aux US chez les Veterans (66 140 patients).

L'étude parue dans le JAMA est LA.

On y apprend que les effets indésirables sont majeurs et que cela n'apporte rien sur le devenir des patients.


196. L'ASCO : le marketing mondial du lobby cancéro-industriel.

C'est la grand-messe de la cancérologie à Chicago ou le festival de la promotion des études non encore publiées, d'abstracts, de communications et de posters.

Les porteurs d'eau de la cancérologie sont sur le pied de guerre pour faire du hype et pour annoncer des avancées majeures, des changements de paradigmes et autres nouvelles ères.

Un abstract provocateur vient de paraître (ICI), il raconte les rapports entre l'argent perçu par les cancérologues et  leur utilisation de pratiques cancérologiques non recommandées et/ou de peu de valeur.

Rappelons-nous l'affaire Mediator et le scandale Raoult.

  • Les auteurs de cet article sont des cancérologues exerçant aux États-Unis d'Amérique.
  • L'article a été sponsorisé par le National Institute of Health (LA) dépendant du gouvernement états-unien
  • Etonnant, non ?
En conclusion, vous lirez : il existe un rapport entre les paiements de l'industrie et l'utilisation de pratiques cancérologiques non recommandées et/ou de faible valeur.

Vous ne savez pas ce qu'est le hype ? Voici :



197. La cascade du dépistage.




198. Les patients sont des khons : épisode Trouze mille.


Les commentaires montrent que si les patient.e.s grossissent sous psychotropes c'est parcequ'iels n'ont pas compris le bon mode d'action qui fait grossir mais ne fait pas vraiment grossir.


199. Les éditeurs d'articles scientifiques sont des esclavagistes.

Voir l'article : LA.

Et le commentaire de Gøtzsche : 


200. Polémique (à suivre pour les commentaires) : les anticholinestérasiques "marcheraient-ils"  dans les démences ?

Je suis désolé : je ne peux me prononcer. Je n'ai pas assez d'informations.

Voir l'article LA qui date de septembre 2022.


L'utilisation d'anticholinestérasiques diminuerait la mortalité globale.

PS  : voir le commentaire de docteur Agibus qui, lui, avait assez d'informations pour être critique de cet essai. Donc, la méta-analyse est de mauvaise qualité... J'en profite pour recommander encore la revue hebdomadaire Agibus/Pétronille : LA

201. Le rôle des écoles dans la transmission du covid.

Je n'ai pas encore assez d'éléments, non seulement pour conclure car l'expérience néo-zélandaise est un peu particulière et parce qu'il semble normal et intuitif de penser que le brassage des enfants est susceptible d'augmenter la transmission du virus. 

Je n'ai pas d'éléments pour conclure qu'une intervention dans les écoles aurait pu améliorer la situation en France.

Quelles étaient les interventions possibles ?

  • Fermeture des écoles.
  • Distanciation sociale.
  • Port d'un masque FFP2 en maternelle, primaire, collège, lycée, université.
  • Systèmes d'épuration de l'air.
  • Vaccination de tous les enfants depuis l'entrée en maternelle jusqu'à l'université.
  • Vaccination de tous les enseignants et de tous les personnels de l'Education nationale.
  • Nombre de doses de vaccins.
Je vous propose de lire un article de Stephane Korsia-Meffre décrivant non pas une étude néo-zélandaise mais un éditorial.

C'est ICI : il n'y va pas par Quatre Chemins pour asséner :



Si vous préférez lire l'éditorial original, c'est LA.



La situation en Nouvelle-Zélande était très particulière. Nous y reviendrons.


Regardons les derniers chiffres états-uniens : 


Quant aux chiffres français, ils datent. Pas de chiffres à ma connaissance depuis le 13 janvier 2022 !

LA


Les questions que nous nous posons :

  • Pouvait-on faire mieux ?
  • De combien était-il possible de faire mieux ?
  • Etait-il possible de vacciner tous les usagers de l'Education nationale ? Et combien de fois ?
  • Etait-il possible de vacciner tous les personnels de l'Education nationale ? Et combien de fois ?
  • A-t-on des études ?
  • Pourquoi n'a-t-on pas fait d'études contrôlées de clusters ?

A suivre.

(Je n'ai pu malheureusement pas traiter de très nombreux sujets de la semaine, non par manque de temps mai pour ne pas faire trop long.)




dimanche 14 mai 2023

Bilan médical du mardi 9 au dimanche 14 mai 2023 : douleur chronique et antidépresseurs, qualité de vie des étudiants en santé, dépistage du K du sein, cigarette électronique

 

Quand les députés décident de ce que doivent faire les MG sans en parler aux MG

165 Les antidépresseurs ne "marchent" pas dans la douleur chronique.

Une revue Cochrane (ICI).


via @Leya_MK


166. La qualité de vie des étudiants en santé est inquiétante

Un rapport de l'IGAS en témoigne : ICI

Il faut se méfier des rapports de l'IGAS qui sont toujours des rapports politiques.

Mais : 5 facteurs identifiés :

  • Violences sexistes et sexuelles
  • Risques psychosociaux
  • Précarité financière
  • Conditions de travail en stage
  • Addictions.
A lire, donc.


Bill Brandt Coal-Miner’s Bath Chester-le-Street, Durham England, 1937…

167. Encore de la littérature cette semaine sur le dépistage du K du sein.

Je sais, je radote.

Vinay Prasad pendant 37 minutes (n'hésitez pas à mettre les sous-titres).




Gilbert Welsch il y a 2 ans sur l'IRM comme outil de dépistage (6 mn).




Michael Baum en 48 mn sur les tumeurs in situ (DCIS)






Enlever les tumeurs in situ ne diminue pas le nombre de tumeurs évoluées.


L'industrie du rose (dépistage du K du sein) décortiquée en 1H37






Conclusion : il faut informer les citoyennes.


168. La cigarette électronique avec nicotine permet d'augmenter le taux d'arrêt du tabac, 

soit 4 abandons de plus pour 100 personnes, par rapport aux traitements substitutifs. C'est donc peu.

C'est une revue Cochrane (LA) ayant analysé 78 études randomisées.

Pas de différences par rapport à la cigarette électronique non nicotinée. Pas de différence non plus avec les autres traitements ou pas de traitement du tout.

A suivre car les essais méritent des développements.



C'est tout pour cette courte semaine.


lundi 18 avril 2022

Bilan médical de la semaine du lundi 11 au dimanche 17 avril 2022 : Macron, liens d'intérêts, restriction sodée, dépistage des cancers, covid long, Sacubitril/valsartan

Je n'ai pas trouvé le nom du dessinateur...


Le Collège National des Généralistes Enseignants s'engage.


Le communiqué : LA.

Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle me feront voter Macron au second.

Nul ne saurait ignorer combien ce blog a publié de billets critiquant à la fois la politique économique violente d'Emmanuel Macron à l'égard des plus précaires (que l'on a vus être les plus fragiles par rapport au Covid en termes de nombre de cas, de sévérité de la maladie, d'hospitalisations et de décès) et l'incompréhensible politique de santé publique vis à vis du Covid (prise en compte de gourous, refus des données, initiatives curieuses, manque de cohérence, électoralisme...) et pourtant, en raison du danger que l'extrême-droite prenne le pouvoir en France, il me paraît utile de voter Macron au deuxième tour.

Marc Gozlan et l'industrie.

Nous avons toujours beaucoup apprécié  les billets de Marc Gozlan en son blog (ICI) "Réalités Biomédicales" et nous continuerons de le lire avec attention malgré ce qui suit (ou, plutôt en en tenant compte).

En revanche, ne voilà-t-il pas qu'il promeut sur son compte twitter (désormais il m'a verrouillé, je ne peux plus y accéder) un site consacré au diabète (LA) dont il loue l'indépendance, un centre dirigé par le professeur Philippe Froguel et qui s'intitule Preci Diab, National Center for Precision Diabetic dans lequel il publie un blog "Le diabète dans tous ses états" (LA).

Voici les partenaires industriels du site.


J'avais signalé qu'il ne pouvait pas mettre en avant son indépendance et ne pas signaler que le site est sponsorisé par l'industrie (bien que le site en fasse mention). Cela n'enlève rien sans doutes aux qualités éditoriales de Marc Gozlan mais, pour le diabète, cela invite à la prudence.


Pourquoi les psychologues sont opposés au nouveau remboursement des consultations de psychologie.

Depuis le 5 avril 2022 les consultations de psychologie sont désormais remboursées par l'Assurance maladie, ce qui pourrait être une bonne nouvelle pour la profession, mais ce qui lui pose manifestement des problèmes.

Un psychologue explique dans La République du Centre  (LA) les raisons pour lesquelles la profession s'y oppose.

Quand Vinay Prasad attaque frontalement la politique #ZeroCovid à partir de la politique de santé publique chinoise : effrayant.

Vinay Prasad est désormais très contesté pour ses prises de position contre la fermeture des écoles, contre le port du masque dans l'Etat de New-York pour les enfants de 2 à 4 ans, et cetera. Mais il est toujours très important de l'écouter. (ICI pour twitter et LA pour YouTube)


La restriction sodée dans l'insuffisance cardiaque : un dogme mis à mal par la randomisation.

John Mandrola commente (LA) un essai publié dans Lancet (ICI) (dont on voit ICI le protocole).

Conclusion (rapide) : En médecine ambulatoire la restriction sodée ne diminue pas les "événements" cliniques.

Il s'agit d'un essai pragmatique randomisé testant les conseils habituels vs un régime faible en sodium à 1500 mg/jour.

Il n'y avait pas d'essai contrôlé auparavant.

Quelques remarques (de John Mandrola) : cet essai ne montre pas de différence, il est possible qu'il n'y en ait pas (vrai négatif) et il est possible que l'essai n'arrive pas à démontrer cette différence (faux négatif). Mandrola penche pour la deuxième hypothèse : 
  1. Le groupe contrôle consommait peu de sel (avec une différence quotidienne de 500 mg) (en moyenne les Etats-uniens consomment 3 g/jour)
  2. Le nombre de patients inclus était trop faible car l'estimation des événements cliniques avait été sous-estimé au départ
  3. Les patients inclus n'étaient pas assez sévères.
Quoi qu'il en soit : un dogme fondé sur le bon-sens est malmené par un essai contrôlé.

En d'autres domaines (covid, par exemple) on pourrait s'y intéresser.


Cancer screening: the good, the bad and the ugly. Mille repetita placent.

Cent fois sur le métier Gilbert Welch remet son ouvrage dans le JAMA: LA.

Cet article est fondamental. il devrait être enseigné dans toutes les facultés de médecine de France et de Navarre.

En voici la traduction française sur le site de Cancer Rose (LA).

Discussions passionnées sur Twitter, où l'on se rend compte que le dépistage et ses supposés bienfaits reculent un peu dans l'esprit des scientistes et des bonsensistes. 

Je faisais remarquer que :
  1. Le dépistage organisé du K du colon ne sauvait pas de vies et l'on m'a répondu que le critère mortalité globale était sans doute dépassé (cela m'a évoqué l'abandon ou presque du critère Survie Globale dans les essais de cancérologie au profit de critères de substitution afin de pouvoir commercialiser des molécules non efficaces)
  2. Qu'il y avait également un sur diagnostic dans le dépistage du cancer du colon mais qu'il concernait effectivement peu les lésions cancéreuses mais surtout les lésions précancéreuses et on m'a répondu qu'il n'était pas éthique de faire des essais randomisés et qu'on devrait m'inclure dans le bras contrôle d'un essai contrôlé (l'empathie des scientistes) et que, finalement, si j'étais si malin, pourquoi n'avais-je pas mené de tels essais ?
  3. Les arguments des défenseurs du dépistage organisé du cancer du colon ressemblent à ceux des urologues pour le dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA (dont on sait qu'il entraîne trop de sur diagnostics et de sur traitements) ou des gynécologues-obstétriciens pour le dépistage organisé du cancer du sein ou pour le dépistage sauvage du cancer du sein (quel que que soit l'âge et à des fréquences curieuses), sans oublier les oncologues et les marchands de mammographes, ou des pneumologues pour le dépistage organisé et ciblé du cancer du poumon chez le fumeur.

Covid long : une étude de cohorte ouverte mal fichue et inquiétante qui fait partie de la désinformation des Faiseurs de Peur.

Un article de Sciences et Avenir (LA) commenté sur twitter par l'auteur, Nicolas Gutieriez, à partir d'un essai français de cohorte (ICI) rapporte, dès la deuxième phrase que

Le Covid long (...) toucherait près de la moitié des personnes ayant développé le Covid.
Or, que nous apprend l'article princeps ?

... qu'environ 10 % des personnes ayant présenté un syndrome respiratoire sévère dû au covid ont présenté un Covid long...

On arrête là ? 

Je ne suis pas ici pour négliger les covid longs.
Je ne suis pas ici pour nier les covid longs.
Je ne suis pas ici pour ne pas prendre en compte et en charge et en soin les covid longs.
Je demande des données issues d'essais robustes.


Sur diagnostic (anxiété) chez les enfants/adolescents.  

Un article du New-York Times (LA) rapporte qu'un panel d'experts états-uniens recommande le dépistage de l'anxiété chez les enfants de 8 à 18 ans en soulignant l'intérêt d'un diagnostic et d'un traitement précoces.

Voici la réponse d'Allen Frances (ICI)



Hors sujet

Félix Valloton. Paysage avec paysan. Honfleur. 1912


Sacubitril et insuffisance cardiaque par Florian Zores

Lire ICI

L'association Sacubitril/valsartan est un très bon traitement de l'insuffisance cardiaque à Fraction d'éjection du ventricule gauche altérée si l'on reste dans le cadre de l'étude PARADIGM (LA).

Pour les questions en suspens lire l'article de Florian Zores.

A propos des maux de gorge non compliqués en téléconsultation : ni TDR ? ni antibiotiques ?

Sur twitter le docteur Licha montre le résultat d'une télé consultation sans visio avec prescription de céfixime pour des maux de gorge (ICI).

Lisez toute la conversation.

Et Didier Boussageon pose la question à 25 euros : était-il nécessaire de pratiquer un TDR ? Etait-il même nécessaire, sans TDR, de prescrire des antibiotiques ? 

Dans le cadre de la décision partagée, voici un document australien qu'il faut prendre en considération et qui pourrait changer nos pratiques.



C'est tout pour cette semaine mais c'était beaucoup.







dimanche 13 mars 2022

Bilan (partiel) de la semaine entre le lundi 7 mars et le dimanche 13 mars 2022 : l'Eglise de dépistologie en majesté.



Cette semaine est tellement riche d'informations que je vais oublier plein de trucs...

Plus d'IRM, plus de diagnostics, plus de sur diagnostics, plus de sur traitements !

Le secrétaire d'Etat anglais à la santé, Sajid Javid, annonce un plan ambitieux sur 10 ans pour mener la guerre contre le cancer et faire de l'Angleterre le meilleur endroit du monde pour recevoir des soins contre le cancer (sic).

Il prévoit d'implanter des IRM et des scanners dans les centres commerciaux et dans les stades de foot-ball, ce qu'il appelle faire une IRM en se promenant... (voir ICI l'article du Daily Mail)

Michael Baum, voir LA, rappelle sur twitter la fameuse formule de Gilbert Welch (en 2007 dans le New-York Times) que je traduis : 

La plus grande menace qui pèse sur la médecine aux Etats-unis est qu'un nombre plus important d'entre nous vont être aspirés dans le système non pas en raison d'une épidémie de maladies mais à cause d'une épidémie de diagnostics qui conduit à une épidémie de traitements.

Sans oublier que le secrétaire d'Etat fait du hyper hype en annonçant que le développement des vaccins à ARNm va permettre le développement de vaccins contre le cancer.

Au même moment, des sociétés privées proposent ceci :


Ce sont des réservoirs de sur diagnostics !


L'Eglise des Présomptions : un raisonnement curieux

Joey Fox, un ingénieur, rédige un thread (voir ICI) indiquant que selon ses calculs (on ne dispose pas de l'étude) la ventilation des pièces 6 fois par heure associée à la technique intitulée en anglais Ultraviolet Germicidal Irradiation diminue (LA) de 87,5 % la transmission du SARS-Covid19.

Boîte Corsi-Rosenthal


Pour l'instant, tout va bien. Mais la suite est assez savoureuse. Voici ce qu'écrit Joey (je traduis) :

Suis-je trop optimiste ?
Est-ce que je fais trop confiance aux mesures d'ingénierie ?
Bien. Faites des études contrôlées pour me prouver le contraire.


45 % des auteurs qui rédigent les recommandations de pratique clinique présentent des liens d'intérêts financiers

Vous devez être lassés par ce genre d'étude.

Vous devez vous dire que tout le monde sait ça.

Vous connaissez les arguments des "liés" : 1) on ne peut pas faire autrement, 2) nous on est des chercheurs, 3) cela ne nous influence pas

Mais rien ne change au niveau des conférences de consensus, des recommandations des sociétés savantes ou des agences gouvernementales.

Cent fois sur le métier...

Un article émanant de la Mayo Clinic (LA) a analysé 37 études rassemblant 14764 auteurs de recommandations de pratiques cliniques : 45 % des auteurs présentaient des liens d'intérêts financiers. Ces liens concernaient des honoraires en général (39 %) et des honoraires de recherche (29 %) en particulier. De 6 à 100 % des auteurs ne déclaraient pas leurs liens et, dans les 10 études qui les exigeaient, 32 % ne les déclaraient pas.


Dépistage du cancer du poumon : les dépistologues à la manoeuvre

Cette semaine est celle de l'offensive prédicatrice et évangélisatrice de l'Eglise de dépistologie.

Avec, en corollaire, l'offensive anti scientifique de l'Eglise des Présomptions.

Le poids économique des scanners n'est pas non plus étranger à cette action médiatique, ce hype.

Le dépistage du cancer du poumon est en première ligne.

Au moment où les pneumologues et les scannerologues, sont en train de recruter dans les EHPAD pour une étude genrée (ça fait chic) sur le cancer du poumon chez les femmes fumeuses et ex fumeuses avec l'aide de l'AP-HP, c'est l'étude CASCADE, LA,


une étude dont le protocole annoncé (ICI) est une sorte de gloubi-boulga A La Française qui fait un marketing-mix entre le dépistage du cancer du poumon par scanner faible dose, l'intelligence artificielle, la population féminine, et, je cite, l'adhésion au dépistage, son impact sur le sevrage tabagique, le retentissement psychologique et les coûts induits...

Ce n'est plus un programme électoral, c'est la promesse du Paradis sur terre !

Mais, et c'est là que l'on se rend compte de la vanité holistique de la dépistologie à tout va, voici ce que l'on lit aussi et c'est renversant :

Ce scanner permettra le dépistage de plusieurs pathologies liées ou favorisées par le tabac : cancer pulmonaire mais aussi maladie coronaire, emphysème ou encore ostéoporose.

J'imagine que l'Eglise de dépistologie a aussi enrôlé des dépistologues cardiologues et des dépistologues rhumatologues.

Ces personnes sont des génies.

Elles se proposent de régler une bonne fois pour toutes le problème des dépistages chez les femmes. Mais elles ne parlent pas du cancer du sein (voir plus loin).

Le raisonnement est renversant : on utilise le scanner faible dose pour dépister le cancer du poumon chez la femme (dans l'étude Nelson il y avait d'ailleurs peu de femmes), sans nul doute pour diminuer la dose d'irradiation, sans prendre en compte le fait que les femmes entre 50 et 69 ans sont invitées également au dépistage organisé du cancer du sein avec une mammographie tous les deux ans ! A ce sujet vous pouvez lire un billet de Cécile Bour (LA) qui donne des informations et sur le dépistage du cancer du poumon et sur le niveau d'irradiation attendu chez les femmes.

Je ne suis pas spécialiste et donc je vais me faire crucifier par les prêtres comme par les laïcs de l'Eglise de Dépistologie, sans compter les philosophes qui hurlent "Une seule vie compte", mais j'ai un peu lu sur le dépistage et je reconnais au premier coup d'oeil où sont les loups.

Cette étude n'est pas faite dans l'intérêt des patientes, elle est faite dans l'intérêt du complexe scannero-industriel.

A aucun moment, la notion de sur diagnostic n'est abordée, notion qui est niée en France par les autorités oncologiques, or c'est le problème central de TOUS les dépistages et le problème crucial des études sur le dépistage du cancer du poumon. Et chez les femmes le sur diagnostic et le sur traitement sont bien connus pour le cancer du sein (nous vous parlerons un jour d'une étude US modélisée qui vient de paraître et qui assume le sur diagnostic à 15 % ! ICI pour l'article et LA pour les premiers commentaires) (1), comme pour l'ostéoporose et comme pour les coronaropathies asymptomatiques. Si vous voulez des informations sur l'étude NELSON : 2)

Le vrai but de l'étude CASCADE est celui-ci : les scannerologues généralistes français ne sont pas équipés pour l'analyse volumétrique évolutive des nodules selon NELSON... Donc, ils doivent s'adapter :

Son objectif est de démontrer que la lecture des scanners par un radiologue formé au dépistage, aidé d’un logiciel de détection, a des performances similaires à une double lecture experte, en prenant comme référence l’étude NELSON.

Parce que les programmes pilotes qui ont été acceptés et demandés par la HAS, il n'est pas possible de les pratiquer au niveau national.

Une étude chinoise qui tombe à pic : dépistage du cancer du poumon avec un seul scanner basse intensité

Un seul scanner pulmonaire chez les personnes à risque de cancer du poumon et passez muscade : la mortalité relative due au cancer du poumon diminue (- 31 %) et la mortalité absolue également (- 32 %).

Cette étude chinoise non randomisée illustre à merveille le concept néo moderne de la médecine promu à la fois par les raoultiens et les académiques progressistes : 
  1. Quand les résultats d'une étude non contrôlée correspondent à nos préjugés, pas besoin d'études randomisées
  2. Quand les études d'une étude non contrôlée démentent nos préjugés, il faut faire des études contrôlées

Et le lobby des scannerologues embraye (cf. supra le secrétaire d'Etat à la santé anglais).



Avec l'oxymore de la semaine. 



Encore de la dépistologie non maîtrisée : en psychiatrie

Une saisie d'écran sur twitter. 


Pour Allen Frances : Wiki.

Les lésions lombaires décelées par l'imagerie IRM ne sont pas corrélées aux douleurs lombaires présentes et à venir

Une étude de cohorte prospective menée sur 6 ans (ICI) montre une absence de corrélation entre les lésions décelées à l'IRM et l'intensité des douleurs ressenties par les patients. 
Cette étude confirme un certain nombre de données déjà connues : elle souligne à mon sens la nécessité de peser les indications de l'imagerie lombaire (il existe des recommandations -- peu suivies) et de contrôler le discours qui peut être tenu aux patients lombalgiques qui entraîne notamment un effet nocebo, des phrases du genre : "Vous ne pourrez plus jamais porter", "C'est pour la vie", "Il faut vous interdire de faire certains mouvements", et cetera.

Cette étude devrait rendre prudents les cliniciens : d'une part en prescrivant moins de scanners et d'IRM en suivant les recommandations, d'autre part en modérant leurs propos devant les malades (et les radiologues sont visés également) et en leur expliquant que des lésions vues à l'IRM ne les condamnent ni à la souffrance éternelle, ni à la chaise roulante.

Mortalité liée au Covid vs sur mortalité

Un article du Lancet sur la sur mortalité dans le monde : ICI. Il existe des différences importantes et, notamment, une sous-estimation des morts liés au Covid... On attend des éclaircissements de la part des autorités compétentes françaises sur les différences... Pour commencer, et selon l'INSEE, depuis le premier janvier 2022 : LA.

Pour l'instant, belle infographie de @NicolasBerrod dans Le Parisien.


Une première réaction danoise qui devrait exciter les épidémiologistes français : 



Je n'ai donc pas eu le temps de vous parler :

  1. D'une analyse de la situation suédoise : LA qui est nuancée et qui, sur l'échelle du ZéroCovid au Circulez y a rien à voir, se situe en plein milieu.
  2. De l'obésité aux États-Unis d'Amérique : ICI qui mériterait une analyse non nuancée des ZéroObésité
  3. D'une remarquable étude soulignant encore les biais en termes de survie totale de l'utilisation comme Critère principal en oncologie du PFS (Progression Free Survival) : ICI
  4. Des liens avec l'industrie des associations de patients canadiennes : LA
  5. Et enfin, mais j'oublie des trucs, de la scandaleuse déclaration du Président de la République sur la retraite à 65 ans (il faudrait y revenir longuement en parlant de l'espérance de vie à la naissance, de l'espérance de vie en bonne santé et de l'espérance de vie à 40 ans)

A plus.


Notes

1) L'étude UKLS (ICI) va dans le même sens et la discussion sur le sur diagnostic est intéressante.

Overdiagnosis is a potential issue in all cancer screening programmes, as well as in lung cancer CT screening []; overdiagnosis is defined as the diagnosis of cancer, histologically confirmed, as a result of screening, which would never have been diagnosed in the host's lifetime if screening had not taken place. NELSON reported 8.9% overdiagnosis [
], the NLST initially reported 18% [
], however, more recent follow-up has suggested only 3% overdiagnosis in the LDCT arm [
]. Estimates from the other trials vary considerably [
,
]. In the UKLS the absolute incidence after a median follow-up of 7.2 years (Fig. 3, 75 vs 86 cases) indicates a potential 15% excess incidence in the lung cancer screening arm, which represents an estimate of the worst-case scenario for over-diagnosis, since screening stopped after the single screen. The MISCAN lung cancer model estimated overdiagnosis to be 10% in screened populations [

2) Une analyse de 2020 du site d'EBM Minerva (LA) rend compte des résultats de l'étude NELSON préfigure  les raisons pour lesquelles CASCADE a été mise en route.  Je remarque avec effroi que la notion de sur diagnostic n'est pas non plus abordée par Minerva ! Commentaires de l'université de Sherbrooke : LA NNT = 131