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dimanche 8 janvier 2012

Le vaccin anti grippal ne marche pas en institution. Les experts n'en tiennent pas compte.


La vaccinologie est une drôle de spécialité académique. Elle a droit aux indulgences les plus médiocres. Elle a le droit à tous les égards de la pensée magique.
Ce rapport trouvé dans le MMWR (Mortality and Morbidity Weekly Report) (ICI) et émanant du très sérieux CDC (Center for Disease Control and Prevention) d'Atlanta est ébouriffant. Pour deux raisons : la première raison en est que les malades les plus gravement atteints par les syndromes grippaux étaient tous vaccinés contre la grippe ; la seconde tient aux explications et aux recommandations des commentateurs.
Les faits qui nous sont racontés.
Dans un établissement de l'Ohio regroupant 130 enfants et jeunes adultes atteints de maladies neurologiques sévères (troubles intellectuels sévères à profonds épilepsie, paralysie cérébrale, tétraplégie, atteintes visuelles, scolioses,pneumonies récurrentes, reflux gastro-intestinal) est survenue une épidémie de grippe. Je passe sur les critères cliniques qui ont été retenus pour savoir s'il s'agissait d'un syndrome grippal ou d'un syndrome pseudogrippal  (dont le RT-PCR fit la différence). Durant cette épidémie 76 résidents présentèrent une pathologie respiratoire aiguë. Treize résidents ont présenté une symptomatologie sévère dans le cadre d'une grippe confirmée (n = 7) ou suspectée (n = 6). Dix furent hospitalisés et 7 décédèrent. Les 13 malades sévèrement atteints avaient tous été vaccinés contre la grippe  saisonnière 2010 - 2011. Huit des 13 (62 %) avaient reçu de l'olsetamivir et 4 (13 %) dans les 48 premières heures.
L'editorial.
Il est gratiné de chez gratiné !
D'abord, il insinue un doute sur la chaîne du froid dans cet établissement de l'Ohio. Non parce que le vaccin aurait été stocké dans des réfrigérateurs trop chauds mais parce que la température était trop basse (- 2,8 ° Celsius) (Roselyne, reviens, ils sont devenus fous !).
Ensuite, il insiste sur la vaccination préventive des personnels comme facteur de non diffusion en citant des références que la Collaboration Cochrane avait trouvées peu convaincantes et sans donner le taux de vaccination du personnel de cet établissement.
L'éditorial prévient du fait que l'olsetamivir aurait dû être prescrit plus tôt et à tout le monde, toujours en répétant des références peu convaincantes.
Enfin, l'éditorial précise que les patients étaient atteints de pathologies chroniques graves, ce qui limite la portée des résultats à cette population particulière. Ce qui confirme ce que l'on sait déjà depuis longtemps, à savoir que le vaccin anti grippal, s'il est efficace, l'est plutôt chez les gens jeunes (pas trop jeunes) et sains, c'est à dire a priori pas à risques !
Enfin, last but not least, comme diraient les gens de l'Ohio, il assume les taux d'efficacité du vaccin 2010 - 2011 en général et appariés par âge à 60 % (ce qui est pour le moins aventureux) et avoue qu'il est considérablement moins important dans des populations particulières (c'est à dire fragiles, âgées, immunodéprimées, et cetera... A ce sujet un de mes patients transplanté rénal, diabétique, hypertendu, dyslipidémique, s'est vu refuser le vaccin anti grippal par les néphrologues qui le suivent par risque de rejet alors qu'un autre de mes patients, transplanté cardiaque, s'est fait vacciner normalement...).
Conclusion.
Les données de la Collaboration Cochrane concernant la faible efficacité de la vaccination anti grippale chez les personnes de plus de 65 ans (ICI) ou chez les enfants en bonne santé (LA), le manque de preuves concernant l'efficacité de l'olsetamivir et le manque de données concernant l'efficacité supposée de la vaccination des personnels en institution (ICI), ne sont pas remises en cause.
Mais la vente des vaccins continue.

jeudi 3 février 2011

PANDEMRIX ET NARCOLEPSIE : AFSSAPS ET NARCOLEPSIE

Morphée - Jean-Antoine HOUDON (1769)


Nous avions souligné déjà dans des posts anciens datant de janvier et de septembre 2010 nos inquiétudes concernant le dossier d'enregistrement du PANDEMRIX de chez Glaxo, notamment 7 décès inexpliqués, chose jamais vue lors de l'enregistrement d'un médicament, décès qui avaient été balayés d'un revers de main par les autorités en termes d'imputabilité au vaccin.
Des cas de narcolepsie ont été signalés depuis mais ont été mis par les pharmacovigilants sur le compte du hasard.
Et voilà que l'Agence Finlandaise, THL et, en anglais, National Institute for Health and Welfare, fait un communiqué de presse (ICI) le premier février dans lequel elle rapporte un nombre anormal de cas de narcolepsieS chez des patients de 4 à 19 ans vaccinés majoritairement par le Pandemrix. Pour l'instant le THL n'a pas d'argument selon lequel cela serait dû à des lots particuliers de vaccin. En revanche, il a été constaté entre 2009 et 2010 60 cas de narcolepsie dans la tranche d'âge précitée. Concernant ces cas 52 avaient été vaccinés par Pandemrix alors que la cible était à 70 % vaccinée par ce vaccin. Les analyses préliminaires montrent un risque multiplié par 9 d'avoir une narcolepsie et ce risque est encore plus grand chez les 5 - 15 ans. Aucun cas de narcolepsie n'a été signalé chez les enfants de moins de 4 ans et la fréquence n'a pas été augmentée chez les plus de 19 ans. Le délai moyen d'apparition de l'effet indésirable est de deux mois après la vaccination. D'autres cas ont été signalés en Suède et en Islande.

Comme on dit quand on est une Agence officielle : il faut compléter l'étude, il faut faire des essais dans d'autres pays de la Communauté Européenne (neuf). Le facteur vaccinal semble retenu mais d'autres facteurs environnementaux et ethniques ne peuvent être écartés...

Comme quoi, la vaccination de masse sans même prendre en compte les données inquiétantes des dossiers d'enregistrement, fait prendre des risques à des populations saines et ce, d'autant, que les promoteurs de cette vaccination de masse sont persuadés a priori que les vaccins ne produisent pas d'effets indésirables.

lundi 31 janvier 2011

LECONS DE H1N1 : ET SI UNE IMMUNISATION PARTIELLE POUVAIT ETRE CONTRE PRODUCTIVE...


(Je reprends et traduis les commentaires faits dans La revue Inside Vaccines à propos d'un article que j'ai pu lire dans la revue Nature )
L'article : Monsalvo, A.C., et al, Severe pandemic 2009 H1N1 influenza disease due to pathogenic immune complexes. Nature Medicine (2010)
Voici les commentaires :

L'essai : a) comprenait des malades hospitalisés en 2009 en Argentine pour grippe H1N1, des malades témoins hospitalisés sans grippe H1N1, et étudiait des tissus pulmonaires de patients décédés de la grippe en 1957 ; b) tentait de comprendre pourquoi la grippe H1N1 de 2009 avait touché une faible partie d'adultes d'âge moyen et pas les plus jeunes et les plus âgés, contrairement aux modèles typiques de la grippe et étudiait une série de marqueurs immunitaires parmi des patients ayant présenté différentes sévérités de grippes.

Les résultats fondamentaux :
  1. La charge virale du H1N1 2009 était plus faible que celle constatée dans les épidémies saisonnières antérieures. Ce résultat était cohérent parmi tous les patients atteints même dans les formes les plus sévères. La pandémie H1N1 2009 fut effectivement moins sévère et moins dangereuse que que les épidémies saisonnières antérieures.
  2. Les personnes âgées avaient un haut niveau d'anticorps protecteurs contre H1N1 2009 qu'ils avaient acquis lors d'expositions à des virus identiques dans le passé.
  3. Dans les cas les plus sévères (adultes d'âge moyen) il existait de forts taux d'anticorps non protecteurs contre H1 (une faible avidité antigénique incapable de neutraliser les antigènes). En revanche les patients d'âge moyen avaient des anticorps à forte avidité pour H1 1999. Une exposition antérieure à une maladie identique (ou à un vaccin) a entraîné la formation d'anticorps se fixant sur les antigènes mais incapables de les neutraliser.
  4. Les cas les plus sévères avaient de hautes concentrations de marqueurs de la maladie des complexes immuns : le système immunitaire s'attaque aux complexes immuns (AC/Ag) dus à la maladie initiale. Dans le cas de H1N1 cette maladie des complexes immuns a conduit aux formes respiratoires les plus sévères, voire à la mort alors que les cas sévères non H1N1 ne présentaient pas ces marqueurs. Les anticorps anti H1N1 non protecteurs ont entraîné la maladie des complexes immuns qui a causé les cas les plus sévères.
  5. Les études sur les tissus pulmonaires de la pandémie H2 1957 ont aussi retrouvé des marqueurs de la maladie des complexes immuns.
CONCLUSION : la maladie des complexes immuns est un candidat sérieux à la survenue de pandémies grippales où, globalement, le virus est léger mais peut entraîner des maladies sévères dans une population atypique comme celle des adultes d'âge moyen.

(Il est à noter que la maladie des complexes immuns avait été à l'origine de l'arrêt des essais du vaccin contre le VRS (virus respiratoire syncitial) dans les années soixante.)

Cette étude n'est pas une preuve définitive.
Il s'agit d'une piste. Sérieuse.
Mais elle invite à se rappeler les opinions toutes faites débitées par les experts pendant la pandémie grippale, experts qui devaient connaître de tels faits mais qui ne pouvaient se permettre de mettre des bâtons dans les roues de la grande machine OMS / Big Pharma lancée à grand frais sur l'autoroute de la connaissance et du bien-être des populations.

Voici les questions, cependant, que l'on doit se poser à la lumière de ces faits :
  1. Est-ce que les études faites sur les vaccins antigrippaux vérifient que les anticorps produits ont une forte avidité ?
  2. Est-ce que les anticorps à faible avidité retrouvés chez les adultes présentant une maladie sévère sont dus au vaccin ou à des expositions précédentes à la grippe ?
  3. Est-il réellement avisé de proposer la vaccination de toute la population au risque de rendre toute la population vulnérable si un virus identique survient et que les anticorps ont une faible avidité ?
Cette étude a le mérite de poser de vraies questions.
Cette étude renforce l'idée que le raisonnement scientifique se doit d'être en première ligne et non les solutions militaires : on vaccine tout le monde et personne ne bouge.
Trouver des solutions sanitaires efficaces fondées sur des approches pragmatiques et ciblées en ciblant les populations à risque est probablement le meilleur moyen de sauver des vies et d'éviter les dégâts collatéraux des initiatives médicales de masse volontiers non nécessaires et pobablement contre productives.

mardi 15 juin 2010

VACCINATION CONTRE LA GRIPPE SUSPENDUE EN AUSTRALIE POUR LES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS

"Les Australiens sont des nuls", telle est la phrase que nous aurions pu entendre dans les couloirs d'une réunion feutrée de la Commission Nationale de Pharmacovigilance (je ne sais pas si cet organisme existe) après que ces braves experts français eussent appris que les autorités australiennes suspendaient la vaccination contre la grippe dite pandémique chez les enfants de moins de 5 ans : ici.
En effet, comme le diraient nos experts : qui qu'a la meilleure médecine du monde ? Qui qu'a les meilleurs vaccinologues du monde ? Qui qu'a la meilleure pharmacovigilance du monde ? Qui qu'a les chevilles les plus gonflées par les liens d'intérêt du mode ? La France, Madame.
Quoi qu'il en soit, une lettre publiée dans le BMJ par Peter Collignon, Peter Doshi et Tom Jefferson, raconte ceci : "Les données publiées au premier juin indiquent qu'un enfant de moins de 5 ans sur 110 vacciné avec le vaccin Panvax CSL fait une convulsion fébrile." Un essai publié dans le JAMA avait montré que trois à six enfants de moins de trois ans sur dix développait un syndrome fébrile après vaccination et l'on sait qu'il s'agit de la cause plus fréquente de convulsion chez l'enfant (tableaux : ici).
Les fabricants de vaccins et les experts assermentés ont toujours prétendu que les vaccins, quelles que soient les classes d'âge étaient les médicaments les plus sûrs ce qui est contradictoire avec le fait qu'il y a peu d'études pour l'attester sans compter que ces mêmes fabricants cachent ces données dans l'indifférence générale.
Pour plus d'informations, vous pouvez vous reporter à un autre courrier des mêmes auteurs (Collignon, Doshi, Jefferson) publié dans le BMJ et qui est encore plus démonstratif et accusateur : ici.
Lors de la dernière épidémie il avait été avancé que le risque de décès d'un enfant sans facteurs de risque en raison de la grippe A/H1N1 était de moins d'un pour un million. Ne faudrait-il pas, en fonction du nombre important de réactions fébriles sévères à modérées, reconsidérer sérieusement le rapport bénéfices / risques de cette vaccination dans cette tranche d'âge ?

lundi 5 avril 2010

GRIPPE A/H1N1v : COMMISSIONS D'ENQUETE ?

Tout est bien qui finit bien.
Madame Bachelot peut se rendormir sur ses deux oreilles.
Les commissions d'enquête du Sénat et de l'Asemblée nationale n'enquêteront pas sur la validité de la vaccination contre la grippe dite pandémique.
Les commissions d'enquête enquêteront sur les conflits d'intérêt.
Certains s'en contenteront.
D'autres s'en réjouiront.
Les commissions d'enquête enquêteront, éventuellement, sur les modalités de la campagne de vaccination et, notamment, sur l'intérêt des vaccinodromes.
Certains s'en contenteront.
D'autres s'en réjouiront.
Les commissions d'enquête investigueront sur les avis d'experts. En marge.
Certains s'en contenteront.
D'autres s'en réjouiront.
Les commissions d'enquête s'occuperont du tamiflu auxquels seuls les experts conflictuels trouveront un intérêt.
Certains s'en contenteront.
D'autres s'en réjouiront.
Mais les commissions d'enquête laisseront de côté les problèmes fondamentaux :
  1. La validité scientifique de la vaccination contre la grippe pandémique
  2. La validité scientifique de la vaccination de masse contre la grippe pandémique
  3. La validité scientifique de la vaccination dite ciblée contre la grippe saisonnière
  4. Les entorses à la réglementation qui ont conduit à des Autorisations de Mise sur le Marché accélérée
  5. Les entorses à la réglementation qui ont permis de donner l'indication aux vaccins sur des populations non testées et fragiles (pas seulement à la grippe mais aux vaccins adjuvés), comme les femmes enceintes ou les petits enfants

Certains s'en contenteront.

D'autres s'en réjouiront.

Ainsi auront-été ou seront interrogés des experts conflictuels, des représentants de firmes, des fonctionnaires politiques et des "opposants" comme le Formindep ou le docteur Dupagne qui n'ont à aucun moment émis des doutes et sur l'efficacité des vaccins pandémiques et sur celle des vaccins saisonniers. Comme la fameuse Revue Prescrire.

Tout baigne.

Il eût été inconvenant aux yeux des parlementaires, fussent-ils de gauche, ou qu'ils appartiennent à l'establishment d'extrême-gauche comme le sénateur Autain (il est vrai membre du même parti que Jean-Luc Mélenchon, partisan authentique des politiques de santé publique autoritaires : voir sur le site de Christian Lehmann) ou à la gauche classique, que les experts vraiments radicaux soient interrogés comme Marc Girard ou Tom Jefferson (qui parle français) de la Collaboration Cochrane.

Ainsi ne sortira-t-il rien de nouveau de ces commissions.

Et pendant que les délégués des firmes et les fonctionnaires passeront en commissions, les futurs vaccins de la prochaine campagne seront-ils préparés dans le silence des arrières-cours ministérielles et pharmaceutiques et nous retrouverons-nous encore, en décembre, devant le fait accompli.

Enterrement en grande pompe !

dimanche 24 janvier 2010

ROSELYNE BACHELOT : UNE INTERVIEW TOTALEMENT IMAGINAIRE


Le 24 janvier 2010
Madame Bachelot nous reçoit dans son bureau du Ministère en compagnie d'un homme qu'elle me présente comme son conseiller.

Docteurdu16 - Bonjour Madame Bachelot. Comment vous sentez-vous ? N'éprouvez-vous pas une sorte de découragement au moment où les centres de vaccination sont en train de fermer ?
Madame Bachelot - Du découragement ? Que nenni ! Je tiens d'abord à vous dire que je suis en pleine forme. Grâce au vaccin anti pandémique je n'ai pas attrapé la grippe, par ailleurs je n'ai pas eu d'effets indésirables, contrairement à ce que tous mes ennemis espéraient je n'ai pas plus de Guillain-Barré, donc, tout va bien, tout ce que j'avais annoncé s'est réalisé.
Docteurdu 16 - Pourtant il me semble que les objectifs que vous vous étiez fixés, à savoir vacciner la population entière, ne sont pas atteints, pas même celui de vacciner les personnes à risque...
Madame Bachelot - Vous avez raison. J'ai été victime de l'obscurantisme moyenâgeux qui règne dans ce pays. Tout était prêt, tout roulait et il a fallu qu' un spécialiste du paludisme à la retraite et qu'un chirurgien urologue opérant chaque 29 février fassent des déclarations à la presse pour que les anti vaccinalistes sectaires, ceux qui ne font pas vacciner leurs enfants contre la poliomyélite ou qui refusent de considérer combien la vaccination a fait reculer la mortalité en France, s'engouffrent dans la brèche...
Docteurdu16 - Mais les affirmations péremptoires et alarmistes des experts...
Madame Bachelot - ... Je vous arrête tout de suite, ce ne sont pas des experts, ce sont des médecins qui font partie de mon équipe...
Docteurdu16 - Pas des médecins généralistes en tout cas, il semble quand même que vous les ayez un peu négligés...
Madame Bachelot - Parlons-en de ces généralistes. Ce sont des enfants gâtés, des cons...
Le conseiller - Hum, hum, Madame Bachelot...
Madame Bachelot - Qu'est-ce que j'ai dit ? Que les médecins généralistes étaient des cons ? Je retire. Vous me demandiez donc pourquoi nous n'avons pas impliqué les médecins généralistes dans la campagne de vaccination ? Mais parce que ce sont des cons !
Le conseiller - Madame Bachelot, nous avions dit...
Docteurdu16 - Vous confirmez, Madame Bachelot, que les généralistes sont des cons...
Madame Bachelot - Mais non, mais non, ce ne sont pas des cons, ils sont capables de faire une piqûre dans un bras ou dans une cuisse, j'en suis certaine, mais nous avons jugé, au début de la campagne, qu'il serait plus facile, logistiquement, que la vaccination soit faite en dehors de leur activité quotidienne qui promettait d'être importante. Mais ils ont fait de l'obstruction.
Docteurdu16 - Là encore les experts se sont trompés avec leurs prévisions alarmistes !
Madame Bachelot - C'est une façon de voir les choses. Ils ne se sont pas trompés. Ils ont fait des hypothèses et ces hypothèses ne se sont pas confirmées. C'est cela la glorieuse incertitude de la science... Que n'auraient dit les professeurs à la retraite si la grippe avait été mortelle ?
Docteurdu16 - Mais n'était-il pas possible de prévoir qu'elle ne serait pas mortelle à la lumière des premiers chiffres mexicains ?
Madame Bachelot - Nous avions une hypothèse haute et une hypothèse basse. Il était de mon devoir de considérer l'hypothèse haute.
Docteurdu16 - N'eût-il pas mieux valu se concentrer sur les personnes à risques ?
Madame Bachelot - Mais c'est ce que nous avons fait ! Mais je reviens à ceci : n'oubliez pas qu'il est possible qu'une seconde vague grippale se répande sur la France...
Docteurdu16 - Les experts semblent dire le contraire...
Madame Bachelot - Voyez que vous aussi vous citez des experts... Eh bien, moi, je préfère avoir suivi l'avis des médecins que l'on considère maintenant comme alarmistes et n'avoir aucun mort sur les bras plutôt que de me tromper avec les experts qui n'annoncent pas de deuxième vague qui, elle, fera des morts...
Docteurdu16 - Tout a donc été parfait ?
Madame Bachelot - Tout n'a pas été parfait. Rien n'est jamais parfait. Moi, je suis debout dans mes crocs, j'ai fait ce que j'avais à faire et il est vrai que je n'ai pas été aidée.
Docteurdu16 - Que voulez-vous dire ?
Madame Bachelot - Tout simplement que le Ministère de l'Intérieur n'a pas été à la hauteur...
Le conseiller - Madame Bachelot ! Vous savez combien les services préfectoraux ont été diligents...
Madame Bachelot - Je rectifie : ce génie d'Hortefeux a été parfait. L'organisation était nickel. Pas un bouton ne manquait, pas un pli de pantalon, pas un étudiant infirmier...
Le conseiller - Madame Bachelot veut dire que...
Madame Bachelot - Je sais très bien ce que j'ai à dire. L'organisation aurait pu être meilleure. Un point c'est tout. D'ailleurs, même Nicolas...
Le conseiller - Madame Bachelot...
Docteurdu16 - Vous dites que Nicolas Sarkozy...
Le conseiller - Elle n'a rien dit de tout cela...
Docteurdu16 - Vous confirmez que Nicolas Sarkozy...
Madame Bachelot - Oui je confirme que le Président est derrière moi, qu'il est content de ce qui a été fait et qu'il se rappellera qui nous a mis des bâtons dans les roues.
Docteurdu16 - Ce sont peut-être les médecins généralistes qui se rappelleront...
Madame Bachelot - Ah ah ah ! Les médecins généralistes.
Le conseiller - Hum, hum, hum...
Docteurdu16 - Si c'était à refaire...
Madame Bachelot - Si c'était à refaire mais, comprenez-le, toutes choses égales par ailleurs, nous le referions. C'était à l'instant t la seule façon de procéder. Je pense que même les médecins généralistes seraient capables de s'y mettre.
Docteurdu16 - Vous voulez dire que vous les consulteriez...
Madame Bachelot - Mais nous l'avons fait. Mais si nous les avions écoutés ils en seraient encore à discuter de la date de la prochaine réunion préliminaire à la réunion préliminaire pour définir la couleur des bons de convocation à la vaccination dans leurs cabinets.
Docteurdu16 - Vous n'exagérez pas un peu ?
Madame Bachelot - A peine. Bon, vous avez encore des questions mais c'est pas tout ça j'ai deux ou trois crocs à essayer...
Docteurdu16 - Parlons donc des enseignements que vous allez tirer de ce fiasco.
Madame Bachelot - Le mot fiasco est bien exagéré. Il y a eu plus de 200 morts, ce qui est trop, mais, heureusement, il n'y a pas eu les milliers qui étaient prévus.
Docteurdu16 - Pas grâce à la vaccination.
Madame Bachelot - Qu'est-ce que vous en savez ?
Docteurdu16 - Alors... Pas d'enseignements. Pourquoi n'avoir pas convoqué MSF ou autres organisations pour faire de la bonne logistique en France ?
Madame Bachelot - Ils étaient contre la vaccination.
Docteurdu16 - Vous en êtes certaine ?
Madame Bachelot - Oui, ouiiiiiiiiii. Ou plutôt, ils disaient que ce n'était pas possible de vacciner tout le monde.
Docteurdu16 - Pourquoi ne pas les avoir écoutés avant de vous lancer dans une campagne de masse qui semblait vouée à l'échec ?
Madame Bachelot - Par volontarisme. La politique veut que l'on soit volontaire et mon éthique me disait de ne laisser personne sur le bord de la route. Je ne voulais pas d'une loterie mortelle.
Docteurdu16 - Mais c'est ce qui s'est passé puisque seulement une fraction des personnes dites à risques ont été vaccinées et que seules, je ne connais pas les derniers chiffres précisément, 35 personnes sans facteurs de risques sont mortes.
Madame Bachelot - Eh bien, c'est ce que je voulais éviter.
Docteurdu16 - C'est donc raté !
Madame Bachelot - Ce n'est pas raté. C'est une bonne répétition pour la prochaine pandémie.
Docteurdu16 - Donc, vous allez changer quelques mesures...
Madame Bachelot- Nous y travaillons.
Docteurdu16 - Je prends l'exemple de l'expertise. Ne pensez-vous pas qu'il faudrait réévaluer son fonctionnement, le rendre plus clair, préciser quels sont les possibles conflits d'intérêts. Est-il possible de changer queque chose ?
Madame Bachelot - Je suis toujours étonnée par ce genre de réflexions. Les experts sont les experts. Ils sont reconnus par leurs pairs. Ils publient, ils vont dans des congrès...
Docteurdu16 - Ils sont rémunérés par l'industrie vacinale.
Madame Bachelot - Mais bien entendu qu'ils sont rémunérés par l'industrie. Ce sont les meilleurs, ils travaillent sur les vaccins et ce sont les laboratoires qui mènent les études. C'est normal qu'ils soient rémunérés.
Docteurdu16 - Il y a bien des experts indépendants...
Madame Bachelot - Vous voulez parler de virologues comme Gentilini ou Debré ? Laissez-moi rire. Nous avons les meilleurs et, d'ailleurs, ils sont reconnus au niveau mondial. L'Institut Pasteur, ce n'est pas rien...
Docteurdu16 - Et les conflits d'intérêts, donc ?
Madame Bachelot - Nous faisons en sorte qu'ils soient déclarés. Mais cela ne change rien aux chiffres. Le nombre de morts ne change pas selon que l'on a reçu une invitation pour parler au Novotel de Bagnolet ou que l'on est restés chez soi à regarder Les Feux de l'Amour.
Docteurdu16 - Cela change quand même la façon dont les rapports sont rédigés ou les décès dus aux vaccins sont signalés...
Madame Bachelot - Les vaccins commercialisés en France sont les plus sûrs du monde... Les experts français sont honnêtes. Parlons des experts indépendants qui étaient encore plus alarmistes que les autres, qui touchent de l'argent de l'Etat ou dont la femme fait partie de comités officiels sur le médicament. Pourquoi vous entêtez-vous à semer le doute ? Je crois que nous allons en arrêter là. Vous commencez à déraper.
Docteurdu16 - Je ne dérape pas, je pose des questions. Je note que vous ne regrettez rien, que vous ne changerez rien et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...
Madame Bachelot - Là vous dérapez vraiment. Il ne me reste plus qu'à aller prier les Dieux de la Sainte Science qu'une deuxième vague mortelle de AH1N1 va venir frapper notre beau pays et qu'on sache enfin de quels crocs je me chausse !
Le conseiller - Madame Bachelot !

Fin de l'entretien.
PS - Vous pourrez consulter sur ce blog différents points abordés dans l'interview totalement imaginaire)

dimanche 17 janvier 2010

LA CRISE A/H1N1v N'EST PAS FINIE

Alors que chacun s'accorde à reconnaître, sauf il est vrai Roselyne Glaxo soutenue en cela par Nicolas S qui entame une manœuvre de diversion à l'encontre de la médecine libérale, que la campagne de vaccination anti grippe A/H1N1v est un fiasco retentissant, rien ne change et rien ne semble devoir changer.


Rien ne change sur le plan des preuves.

Personne ne sait si le vaccin anti A/H1N1v est efficace. Les propos incantatoires et les prêches magiques ne font rien à l'affaire : nous ne savons rien sur l'efficacité de ce vaccin. Quant à sa tolérance elle semble meilleure dans les analyses post-marketing (menées par les mêmes équipes qui déclaraient a priori qu'il était obligatoirement sûr) que dans les essais menant à l'AMM (simplifiée), notamment pour le Pandemrix.

Personne ne sait si les antiviraux sont efficaces. Les rapports australiens, néozélandais, américains et autres anglo-gallois ont beau répéter à longueur de lignes qu'il eût mieux valu prescrire le tamiflu dans les 48 premières heures des symptômes, il s'agit d'impressions tirées d'analyses post hoc, à partir d'études statistiques dites multivariées dont la robustesse est peu évidente... Tant que nous ne disposerons pas d'essais contrôlés il sera assez difficile de se faire une idée.Mais il est probable que nous n'en aurons jamais. L'éthique sera avancée pour les interdire : faisons confiance aux experts.

Enfin, last but not least, l'affirmation selon laquelle les vaccins dits pandémiques seraient aussi efficaces que les vaccins saisonniers laissent rêveurs quand on connaît, justement, l'efficacité très relative de ces vaccins saisonniers sur les populations théoriquement à risques.


Rien ne change sur le plan du recueil des données.

Le fiasco organisationnel ne saurait masquer le fiasco de l'épidémiologie en France mais aussi partout dans le monde. Il n'est pas possible de compter les morts effectivement dus à la grippe saisonnière ! J'avais avancé que cela pouvait être une particularité française mais les chiffres anglo-gallois me font mentir comme vous le pourrez lire dans le courrier des lecteurs du BMJ .


Rien ne change sur le plan de l'analyse des données.

La controverse sur l'efficacité de la vaccination anti grippe saisonnière est au centre de la réflexion que nous devons avoir sur la grippe A/H1N1v. Le consensus expertal est total pour dire que les nouveaux vaccins sont efficaces. Il est même des papiers, prétendument indépendants, qui proposent des analyses coût-efficacité assumant cette efficacité à 100 % !Quelques outlaws arrivent à émerger et notamment Tom Jefferson dans le cadre de la Collaboration Cochrane. Les données de la Collaboration Cochrane ne sont pas des textes sacrés. Il est possible et il est nécessaire de les critiquer, de les évaluer et d'en faire l'analyse. Mais dans le cas de la grippe saisonnière il est soit clair que le vaccin est peu efficace, soit clair que les études manquent pour en décider. Après tant d'années ! Certains mettent en avant des revues dites indépendantes comme La Revue Prescrire qui affirme que la vaccination contre la grippe saisonnière est bénéfique en termes de mortalité et de morbidité. Comment comparer des méta analyses consultables (Cochrane) et des avis d'experts rédigés sur un coin de table Boulevard Voltaire ? La Revue Prescrire dispose-t-elle d'une méthode inconnue des autres chercheurs pour décider du rapport bénéfices / risques tiré d'essais cliniques divers et variés ? Si c'était le cas une publication s'imposerait !


RIEN NE CHANGE !

Le discours actuel tel qu'on peut l'analyser sur le net ou à l'intérieur de forums de discussion inter médecins est assez inquiétant.
Les médecins n'ont pas compris.
Ils discutent encore des modalités de la vaccination anti grippale en affirmant "On vous l'avait bien dit !" mais rien sur le fond. Les syndicats organisent des débats, envoient des questionnaires pour savoir ce que les médecins pensent (la démocratie participative) et pour affirmer qu'ils avaient été les premiers et que l'on va voir ce que l'on va voir, avec les médecins généralistes, ça va rouler... des mécaniques ? Il en est cependant certains qui disent qu'il est désormais trop tard et qu'il n'est pas question de se laisser imposer des mesures impératives après s'être fait prendre pour des incapables...
Nous n'en sommes plus là !
Il faut demander des comptes !
Demander des comptes à Roselyne Glaxo !
Demander des comptes aux experts qui ont fait preuve d'autant de légèreté et d'autant d'aplomb sans émettre l'once d'une autocritique !
Dans le milieu fermé et corrompu de l'expertise française vaccinale on serre les coudes. On serre les coudes pour garder ses postes dans les différents comités Théodule qui décident de ce qu'il faut ou ne pas faire, de comment il faut vacciner, de comment il faut faire des enquêtes autour d'un cas, de comment il faut toujours en faire plus pour vacciner encore plus de monde !
Les experts se sont trompés, ils ont trompé le gouvernement et le gouvernement a marché d'un seul pas en ne se posant pas de questions puisque les scientifiques étaient avec lui.

Cela ressemble tellement à la crise financière que nous en sommes baba.

Madame Roselyne Glaxo, après avoir privatisé les profits, nationalise les pertes !

Il faut remettre à plat le système expertal français. Il faut que la médecine générale participe, par l'intermédiaire de ses sociétés savantes, à ce processus décisionnel et non que des médecins généralistes croupions participent à des commissions pour faire banquette ou tapisserie. Les sociétés savantes de médecine générale ont réagi. Mais tard. Elles n'ont toujours pas réagi sur le chapitre vaccinal. Je vais essayer d'analyser ce point.

Pourquoi nous n'avons pas été entendus.
Premier point : il est difficile, dans le pays de Pasteur, de mettre en doute le dixième de la moitié d'une assertion sur l'efficacité de toutes les vaccinations. Rappelons quand même combien Pasteur, non médecin, a été critiqué par les mêmes médecins qui invoquent sa mémoire à tout bout de débat.
Deuxième point : certains opposants, tels Marc Girard (et Marc me pardonnera ces critiques), ont plus insisté sur la dangerosité du vaccin anti grippal que sur l'inutilité de la vacination de masse.
Troisième point : dans le bruit de fond anti gouvernemental anti Bachelot il était difficile de faire la part entre la faiblesse du dossier vaccinal, l'utilité éventuelle de vacciner les personnes à risque et la bêtise de vouloir vacciner tout le monde.
Quatrième point : encore maintenant il n'existe aucune donnée scientifique sur l'efficacité potentielle du vaccin anti pandémique et ainsi était-il difficile d'aller à l'encontre des discours flamboyants de Bachelot, Houssin et consorts.
Cinquième point : il existe des opposants à toute vaccination et il était facile d'être assimilés à ceux-là par les tenants du tout vaccinal.
Sixième point : les experts officiels, semi officiels et non officiels ont pratiqué la politique du doute qui ne pouvait que profiter à la peur généralisée.

Que faire désormais ?
Il faut poser les questions sans crainte et ne pas se réfugier derrière les positions expertales et / ou les positions tardives des sociétés savantes, des journaux dits indépendants. Poser des questions à nos gouvernants. Poser des questions aux experts. Poser des questions aux universitaires. Poser des questions aux médecins généralistes. Poser des questions aux spécialistes hospitaliers ou non.

Voici, pour résumer, les questions en chantier sur la grippe :
  1. Quelle est l'efficacité de la vacination contre la grippe saisonnière ? En annexe : comment les morts sont-ils comptés ?
  2. Parfaire les dossiers d'AMM sur la grippe pandémique et notamment éclaircir le nombre excessif de décès (non attribués au vaccin) dans les essais cliniques, notamment pour Pandemrix.
  3. Faire de la pharmacogilance vaccinale qui dépasse les quelques jours d'observation retenus dans les dossiers.
  4. Mettre en place des essais sur le Syndrome de Détresse respiratoire Aigu
  5. Avoir des données d'efficacité sur le vaccin anti grippe A/H1N1v à partir d'essais indépendants
  6. Revoir la notion de personnes à risques à la lumière des chiffres des différents pays afin de mieux cibler ces populations et, surtout, ne pas raconter n'importe quoi sur ces groupes à risques qui s'avèrent ne pas être si à risques que cela : les enfants et les nourrissons en particulier
  7. Réanalyser les rapports bénéfices / risques du Tamiflu et mener des essais de qualité indépendants

La crise A/H1N1v n'est pas finie : elle ne fait que commencer.



dimanche 10 janvier 2010

A LA SOUPE !

Maintenant que le fiasco organisationnel de l'Etat français est avéré, il semblerait que les médecins généralistes, sous couvert de leurs syndicats, veuillent désormais reprendre la main avec la prétendue Ministre de la Santé.
Reprendre la main pour la vaccination de masse.
Reprendre la main pour la reconnaissance de leurs compétences.
Reprendre la main pour faire un travail d'Infirmière Diplômée d'Etat.
Au lieu de s'interroger sur les causes et les conséquences de ce fiasco impressionnant témoignant de l'aveuglement experto-administratif de l'Etat comme Médecin, les syndicats vont à la soupe.
La dernière circulaire en préparation pour la nouvell organisation de la vaccination montre que l'Etat militaire continue dans le bureaucratisme échevelé : les centres de vaccination continuent d'être ouverts, les médecins généralistes peuvent vacciner en allant chercher les vaccins dans les gymnases jouant leur rôle médical de chauffeurs de livraisons pour UPS et vogue la galère. L'Etat militaire ajoute des couches administratives dans la mille-feuilles de l'ignorance et de l'imprévision. Et menace les médecins non vaccineurs de se faire réquisitionner.
Après avoir été humiliés par l'Etat Médecin qui ne les avait mis au courant de rien, après avoir subi les injonctions expertales des virologues, des infectiologues, des réanimateurs et autres spécialistes de santé Publique (dont on attendra longtemps les autocritiques), après s'être désignés volontaires pour vacciner dans des gymnases, après avoir joué les pleureuses parce qu'ils étaient réquisitionnés, les voilà qui courent au secours de la défaite !
On n'attend pas des syndicats qu'ils viennent à la rescousse d'un pouvoir dévalorisé et désorienté par l'étendue de son ignorance et de son incompétence, on attend des syndicats qu'ils contestent la politique telle qu'elle a été menée depuis le début de cette vaste escroquerie intellectuelle et médiatique, on attend des syndicats qu'ils dénoncent les conflits d'intérêts des autorités de l'Etat et des experts avec les laboratoires et les fabricants de vaccin en particulier, on attend des syndicats qu'ils exigent que l'InVS devienne une Agence indépendante et non une courroie de transmission du pouvoir politique, on attend des syndicats qu'ils exigent que les médecins généralistes participent effectivement aux décisions de Santé publique en France, on attend des syndicats qu'ils mettent en place des Etats Généraux de la Santé Publique afin de réfléchir à la façon dont l'expertise scientifique fonctionne en France et à la façon dont les décisions sont prises indépendamment des injonctions de Big Pharma et / ou, par exemple, des fabricants de mammographes.
Car, ce qui se met en place mainteant, des Agences régionales de Santé à la loi HSPT en passant par les CAPI, c'est la mise sous tutelle administrative et scientifique de la médecine générale et la disparition à terme de la médecine générale. Les gymnases et les écoles désaffectées, voilà ce qui attend la médecine française de premier recours, tout comme les services d'urgence débordés et inefficaces.
Nous avons été ravis de voir que les médecins généralistes réfléchissant, ceux du Collège National des Généralistes Enseignants et de la Société Française de Médecine Générale avaient réagi contre la circulaire tamiflu, voir ici sur ce blog, mais il serait souhaitable qu'ils ne s'arrêtent pas là et qu'ils poursuivent leurs réflexions sur la pertinence a) de la vaccination de masse contre la grippe A/H1N1v, b) de la vaccination ciblée contre la grippe saisonnière et, plus généralement, sur les autres aspects de la Santé Publique en France comme le dépistage de masse du cancer du sein ou sur le taux pharamineux de dosages de PSA effectué en France...
Donc, n'allons pas à la soupe, entre les 22 et les 6,6 euro, car cela signifie que nous acceptons de recoller les morceaux de la politique désastreuse de nos têtes pensantes politiques et expertales, que nous acceptons par avance ce qui se passera l'an prochain, à savoir vacciner tout le monde contre la grippe en général au grand profit de la bonne conscience préventive et de l'incompétence scientifique.
Ce n'est pas la peine de demander la démission de Madame Bachelot puisque son successeur, fort de l'appui des syndicats, continuera de prétendre que la vaccination de masse était une bonne décision.
Qu'elle reste jusqu'au bout !
J'espère au moins que les médecins libéraux, au sens politique et philosophique, pas au sens administratif, auront compris que l'Etat militaire régalien se moque comme d'une guigne des petits soldats qui votent pour lui.

dimanche 3 janvier 2010

DE PROFUNDIS





Nous apprenons ce jour en lisant Le Parisien.fr que le gouvernement français est en train de vendre en sous-main des quantités importantes de vaccins anti grippe A/H1N1v.

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Il est temps que le trio infernal Roselyne Bachelot, Didier Houssin et Françoise Weber prenne conscience de son échec.
Profitons-en pour proposer un aggiornamento sur les politiques de santé publique menées en France depuis ces dernières années.

L'échec du trio composé d'une pharmacien, d'un chirurgien et d'un médecin généraliste est dramatique.
  1. En termes de politique industrielle : ils se sont fait rouler dans la farine par Big Pharma
  2. En termes de politique de santé publique : les experts gouvernemento-industriels les ont menés en bateau
  3. En termes de communication médicale : ils ont cru que l'autoritarisme magistral les rendrait crédibles
  4. En termes de communication grand public : ils ont pris les Français pour des cons et les cons ont compris
  5. En termes de politique logisticienne : ils ont imposé des structures non pérennes au lieu de s'appuyer sur une base solide, le système des médecins généralistes et du médecin traitant associé à ses correspondants habituels libéraux ou hospitaliers
  6. En termes de politique administrative, bombardant de circulaires contradictoires et inapplicables des fonctionnaires débordés par cette incompétence
  7. En termes de politique utilitaire en se trompant de cible si bien que les personnes à risques ne sont pas vaccinées et que les autres empêchent le système de fonctionner.
Arrêtons là.

N'importe qui aurait compris.

Il est temps désormais que des Etats-Généraux de la Santé Publique se mettent en place sur la base d'un retour aux valeurs.

Ces valeurs sont d'abord celles de la démocratie.

Ces valeurs sont celles aussi, par métaphore, de la Médecine par les Preuves (Evidence Based Medicine) mais de TOUTE la Médecine par les Preuves, c'est à dire l'expertise indépendante évaluant les données de la science, l'expertise indépendante des médecins praticiens sur leurs possibilités et sur leurs insuffisances et la prise en compte des citoyens en termes de Valeurs et Préférences.

C'est compliqué.

Mais j'espère que ce que pense un petit médecin généraliste de Mantes-La-Jolie exerçant en ZUP (la plus grande d'Europe), en ZEP et en ZFU (pour encore peu de temps) pourra remonter jusqu'à l'énarchie et l'expertarchie officielle qui ne feront pas l'économie d'une remise en question à la suite de ce fiasco retentissant.

vendredi 1 janvier 2010

MEILLEURS VOEUX 2010 !

Le début de l'année est souvent l'occasion de faire un bilan de ce qui s'est passé l'année précédente et de prendre de bonnes résolutions pour l'avenir.




Ceux qui ont été de mauvais élèves savent que les bonnes résolutions, à moins qu'elles ne se fondent sur des bases théoriques et pratiques solides, finissent rapidement par se dissoudre dans le train train des (mauvaises) habitudes et de la mauvaise image que l'on peut avoir de soi-même (par l'intermédiaire des mauvaises appréciations lues sur les carnets de notes).




Mais il arrive aussi aux bons élèves de prendre de bonnes résolutions ou, simplement, de maintenir le cap en tenant compte des données de l'année précédente.




La médecine générale est au centre de nos préoccupations. Elle est à la fois une pratique et, osons-le dire, une vision du monde. Le problème vient de ce que les 60 000 médecins généralistes sont autant de points de vue tous aussi pertinents les uns que les autres.




Ce blog était à l'origine destiné aux médecins mais je me suis rendu compte très rapidement, et pas seulement en traitant de cas cliniques, que mon écriture était influencée par le regard des patients / malades. Il n'était pas possible d'écrire n'importe quoi. Ni vis à vis de l'ensemble de spatients ni vis à vis de ma propre patientèle.




L'année 2009 a, me semble-t-il, été profondément marquée par la déclaration de pandémie de grippe A/H1N1v par l'OMS. On m'a d'ailleurs fait le reproche de ne plus m'intéresser qu'à cela et de ne plus publier sur la majorité des pathologies rencontrées au cabinet, même en période de pandémie.




Mais la gestion de cette crise au niveau mondial par l'OMS, comme dans chacun des pays touchés et dans notre belle France est quand même une bonne façon de s'interroger sur la médecine générale, son fonctionnement institutionnel, son image, les relations qu'elle entretient avec la société en général et, plus particulièrement, avec les institutions et les patients / malades.




Restons en France.




Les Autorités françaises ont pris la mesure de la gravité que pourrait constituer une gestion calamiteuse de la pandémie. L'ombre de la canicule planait derrière nos dirigeants politiques et médicaux qui, entre parenthèses, ne s'en sont pas si mal sortis que cela en post critique (aucune tête n'a roulé symboliquement dans le panier d'osier).




Il fallait que les Autorités en fassent beaucoup, qu'elles s'agitent, qu'elles mobilisent le ban et l'arrière-ban des ressources sanitaires, sociétales, sociales, politiques et administratives (vous remettrez tout dans l'ordre) et, surtout, qu'elles dramatisent.




Pour la dramatisation, nous avons été servis : Madame Bachelot filmée dans les services de réanimation pédiatrique, Madame Bachelot montrant des poumons "blancs"... et ad libitum. J'allais dire : Ad nauseam !




Mais revenons à nos bons voeux en passant par la médecine générale.


  1. Le trio funeste Bachelot / Houssin / Weber a tout organisé en ignorant la médecine générale. Avec l'aide des experts virologues, qui sont en général dans le peloton de queue des compétences en infectiologie et qui, dans l'immense majorité des cas ne sont pas des cliniciens (ils ont d'ailleurs profité de l'aubaine pour tenter de prendre leur revanche sur les plateaux de télévision en élargissant spontanément le champ de leur incompétence) et des pneumologues "amis" a organisé le drame à coup de conférences de presse, de décisions administratives prises en direct en dehors de toute légalité (nombre d'injections des vaccins, indications des antiviraux, définition des personnes à risques différentes pour a vaccination et la prescription des antiviraux, préparations extemporanées des doses nourrissons, générication forcée, avis modificateurs sur l'AMM, des dits antiviraux, modifications des conditions de recueil des effets indésirables par la pharmacovigilance, et cetera) et en se servant des médecins généralistes trop fiers de faire partie des initiés et de pouvoir fouler les allées du pouvoir comme ceux participant aux différents Comités ad hoc et / ou appartenant aux réseaux GROGS financés par le Ministère...


  2. Le trio funeste et aveugle BHW, qui n'avait jamais entendu parler de logistique sanitaire, qui n'avait aucune idée de ce qu'était un engagement industriel, a fait concocter par des Enarques sans expérience sur les problèmes de Santé Publique, une stratégie où l'Etat était pieds et poings liés à Big Pharma Section Vaccin, la branche la plus nulle de la pharmacie en termes de clinique, d'essais d'efficacité, de suivi de tolérance et d'esprit critique de la profession (il suffit d'interroger le reste de Big Pharma pour s'en rendre compte). Comme il fallait faire vite le trio naïf BHW n'a pas réfléchi à la consanguinité conflictuelle entre les experts, parfois autoproclamés ou désignés par Big Pharma, et l'industrie des vaccins. Nous ne disposions pas, contrairement à ce que pensait et pense Madame Bachelot, des meilleurs épidémiologistes mondiaux (elle a trouvé où ce bobard ?), mais nous avions, dans les ONG, les meilleurs logisticiens de la planète : elle les a ignorés pour faire confiance à des Enarques sans expérience et sans savoir faire.


  3. J'ai écrit il y a longtemps, c'était en 1980, "Les médecins généralistes existent mais la médecine générale n'existe pas en tant que spécialité." Je crains qu'en France nous n'en soyons restés à ce constat terrible ! A moins que nous n'ayons encore régressé : les médecins généralistes n'existent même plus dans l'esprit des décideurs. Certains peuvent se bercer d'illusions en pendant que quelques avancées ont été faites dans le domaine des publications ; elle sont, ces publications, d'une minceur extrême. Et nul doute que les spécialistes universitaires qui ne publient jamais mais qui ont la chance de s'adosser sur des publications internationales très variées dans chacune de leur spécialité, y ont pensé en excluant les médecins généralistes du plan grippe. Tout a été jeté par dessus bord : la notion de médecin traitant, la connaissance des malades, l'identification des personnes à risque, l'effet rassurant des médecins traitants sur leur patientèle. Au profit d'une organisation para militaire organisée par le Ministère de l'Intérieur sous l'égide scientifique de madame Bachelot et son think tank conflictuel et sans la pondération d'une Agence Indépentante, l'InVS, dirigée par une généraliste n'ayant jamais exercé et n'ayant aucun titre universitaire en Santé Publique. Je vous renvoie à tout ce que j'ai écrit cette année sur le sujet (trop à mon goût).

  4. Et pendant ce temps, pendant que les médecins généralistes se faisaient écraser par le mépris et la morgue des Autorités, pendant que la soviétisation de la santé (dont on connaît les effets bénéfiques sous d'autres cieux) se mettait en place sous la houlette des libéraux sarkozyens (les extrêmes se rejoignent, disait ma grand mère), il y avait des médecins généralistes qui se portaient volontaires pour vacciner, il y avait des médecins généralistes qui ne résistaient pas aux réquisitions, il y avait des médecins généralistes qui adhéraient sans partage à la politique vaccinale en respectant le principe d'autorité ! Tous ces médecins généralistes dont la culture scientifique se résume à la lecture des annonces de locations de vacances dans le Quotidien du Médecin ou au discours décolleté de la visite médicale, sans compter ceux qui, persuadés d'avance, faisaient confiance à des revues, dont La Revue Prescrire, qui n'a, dans le passé, jamais émis le moindre doute sur l'efficacité de la vaccination contre la grippe saisonnière, qui n'émettaient que peu de doutes à lalecture des AMM curieusement simplifiées et manquant de données que les Agences leur fournissaient, n'ont pas manqué d'avoir une attitude ambiguë.
  5. Ambiguë car certains médecins généralistes, écrasés par le talon de Madame Bachelot, arrivaient encore à dire que les médecins généralistes qui se posaient des questions sur l'évaluation des nouveaux vaccins étaient, choisissez, vous avez le droit de cocher plusieurs fois, des témoins de jehovah, des millénaristes, des négateurs du progrès, des partisans de la théorie du complot, des obscurantistes, des négationnistes et autres joyeusetés agréables à entendre. Mais ces médecins généralistes qui, sur certains forums, se proclamaient des résistants contre les idées dangereuses des anti vaccins (que nous ne sommes pas), n'avaient rien lu, rien entendu, ne savaient rien ou, même, se tenaient pour informés en lisant des sites anti canulars du web (sic) comme le dangereux Hoaxbuster pour lequel vous avez le lien et dont les arguments pro vaccinaux béats sont défendus soit par des médecins qui ne publient pas leurs conflits d'intérêts, soit par des personnes qui se vantent d'avoir comme formation scientifique, celle d'ARC (attaché de recherche clinique) travaillant pour Big Pharma...
  6. Ambiguë car nombre de médecins généralistes s'opposaient à la politique administrative de Madame Bachelot mais pas à ses fondements : vacciner tout le monde. Confondant l'efficacité des vaccins contre la poliomyélite et le tétanos à celles contre des virus mutants... Ou prétendant, relayant en cela Wikipedia, que c'était la vaccination contre la tuberculose (notoirement inefficace) qui avait fait baisser la mortalité de la tuberculose (et non la streptomycine).
Où sont les médecins généralistes ?
Nulle part.
Quand paraît la recommandation de la DGS sur la prescription systématique de Tamiflu chez les porteurs de syndrome viraux probablement grippaux, que font les généralistes ? Ils se cachent. Ils ont peur de leur ombre. Ils ont peur des conséquences qu'une non prescription d'un produit non éprouvé pourrait leur faire courir sur le plan légal ! La médecine : rien à foutre ? L'intérêt de leurs patients : rien à foutre ! Ils se protègent !
Il y a certes des réactions isolées comme celle du Collège National des Généralistes Enseignants ou celle de la Société Française de Médecine Générale dont j'ai parlé ici.
Il y a eu certes des pétitions émanant soit du Formindep (et l'on sait combien je suis critique à l'égard de cette association qui est pourtant indispensable à la manifestation de la vérité des conflits d'intérêts), pétition que j'ai pourtant signée et qui, ce jour, n'a été signée que par 950 personnes ! Succès considérable ! ; soit d'un syndicat, l'Union Généraliste, et qui a été signée ce jour par 4004 médecins !
Mais les autres, que font-ils ?


J'ai très peur que nous ne nous soyions éloignés du propos initial : les bonnes intentions pour 2010.

Les miennes, les voici : lire, écouter, réfléchir.

J'en profite pour vous donner en vrac les liens de blogs que j'aime bien mais que je n'approuve pas forcément. A force de ne lire que ce que nous pensons nous finirons par ne plus penser du tout.

Liens :
Le site de Christian Lehmann qui est parfois plus politique et syndical que médical mais qui nous plaît par son style inimitable et, parfois, très narcissique.
Le site de Marc Girard qui est parfois très décalé par rapport à l'opinion dominante au risque de choquer, de heurter et de déplaire et dont le ton, heurté, est parfois difficile à suivre mais comment ferait-on sans cette vigie et ce donneur de leçons ?
Le site de Dominique Dupagne dont je retiens essentiellement les articles (le côté forum et discussion avec des patients me rasant fortement) au style ampoulé, humoristique, et manquant souvent de concision, et qui, parfois, rate son but, par excès de complexité.
Le site de Martin Winckler que j'aime bien pour son côté obsessionnel (les femmes) et pour ses ouvertures extramédicales très pertinentes (les séries télévisées).
Le blog de Michel Arnould qui est parfois intéressant mais qui me semble trop marqué par son appartenance associative et qui, parfois, publie trop vite. Indispensable pour la réflexion du praticien.

J'arrête là pour ne parler que des blogs que je consulte régulièrement.

Meilleurs voeux à tous !



samedi 26 décembre 2009

LES LABORATOIRES ROCHE AURAIENT-ILS PEUR DES INITIATIVES DE LA DGS ?

En lisant le texte écrit récemment par Marc Girard appelant à l'éthique médicale et publié en réaction à la Recommandation DGS - Urgent du dix décembre 2009, texte que je vous recommande de lire ici, je me posais la question suivante : que se passe-t-il dans les Laboratoires Roche ? Marc Girard, dans son texte, ne manque pas de faire la part entre la DGS et la firme elle-même. Pourquoi cette distinction ? Le fait-il pour tenter de mettre en défaut et l'un et l'autre ou a-t-il senti quelque chose qui clochait ?
NB. Me reportant au texte initial de la Recommandation, je me suis rendu compte qu'il existait sur le site officiel du gouvernement un justificatif aux changements préconisés, publié a posteriori en raison des protestations de certains médecins... Voici la nouvelle version "explicative".

Il me semble, mais il s'agit effectivement d'une hypothèse peut-être hasardeuse, que le laboratoire Roche se sent à la fois satisfait du chiffre d'affaire généré par Tamiflu et gêné aux entournures, je dirais même exagérément craintif sur de ce qui pourrait se produire. Comme si la position de la DGS le rendait mal à l'aise...

Entendons-nous : nous ne négligeons pas le fait que la majorité des experts vaccinaux participant aux différentes commissions ad hoc entourant la ministre Roselyne Bachelot ont eu, ont ou auront des relations commerciales, idéologiques ou intellectuelles avec la firme suisse. Il se pourrait donc que, dans ma grande naïveté, je ne vois pas l'influence directe et consciente de Roche sur ces experts aux conflits d'intérêts évidents et non assumés dont l'aboutissement ultime serait la publication de la fameuse Recommandation. Ainsi, Roche aurait tout loisir, si les choses se passaient mal, de prétendre que la firme suisse n'était en rien derrière les décisions gouvernementales françaises... Mais un certain nombre de faits me paraissent curieux.

Premier scénario : Les Laboratoires Roche ont laissé la bride sur le cou des experts en tentant de garder leurs distances afin de ne pas trop les influencer, sachant de toute façon que les objectifs commerciaux étaient atteints. Et Roche s'est rendu compte, en prenant de la distance, que les experts se révélaient encore plus royalistes que le roi ! Qu'ils faisaient mieux le travail de promotion du Tamiflu que jamais l'équipe marketing de Roche n'aurait réussi à le faire ! Il valait donc mieux continuer de ne pas apparaître et se contenter d'offrir des facilités éditoriales et / ou financières peu voyantes aux dits experts, meilleurs visiteurs médicaux qu'e les réseaux mondiaux de visite médicale formés par Roche !

Deuxième scénario : Les laboratoires Roche ont abdiqué. On leur a demandé la générication de leur molécule, ils ont accepté sans rien dire, soumis à la loi martiale du gouvernement français en état de crise sanitaire, ils ont même accepté que cela se fasse dans des conditions opaques (simple étude de bioéquivalence) et sous la houlette de l'Armée française connue mondialement pour son expertise en ce domaine, ils se sont tus. Si l'on prend l'exemple de la préparation extemporanée d'un conditionnement nourrisson à partir des gélules et désormais des comprimés sécables fabriqués par la pharmacie centrale des armées, je vous laisse juge des modifications apportées par l'équipe des potards aux ordres de Madame Roselyne Bachelot en comparant ce qui existait avant dans l'AMM (voir page 3 notamment) ou dans la notice officielle du Tamiflu, et les instructions nouvelles de l'AFFSAPS relayées par la DGS : ici. Les Laboratoires Roche laissent faire et attendent le premier gag pour souligner combien on les a mis en dehors de l'affaire.

Troisième scénario : les Laboratoires Roche sont terrorisés (ou du moins une partie des cadres de l'entreprise est terrorisée) car ils disposent de données alarmantes concernant et la dangerosité du tamiflu en termes d'effets indésirables (seuls quelques cadres de la pharmacovigilance sont au courant et on leur a demandé de se taire pour ne désespérer ni les Laboratoires Roche ni le gouvernement français) et les risques de résistance induits possiblement par une utilisation massive du Tamiflu (notamment quand les symptômes ne sont pas encore apparus, ce qui est la politique du gouvernement français). Sans compter de rares cas d'aggravation de la grippe sous Tamiflu !

Mais, mes amis, il ne s'agit que d'hypothèses.

Le troisième scénario s'est déjà déroulé avec d'autres molécules dans le passé et il n'est pas impossible, mais là nous allons très loin, que ce soient les Laboratoires Roche eux-mêmes qui alertent le gouvernement français des risques de dérive en mettant eux-mêmes des restrictions.

Bonnes Fêtes.

vendredi 18 décembre 2009

LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LE PROFESSEUR DIDIER HOUSSIN, DIRECTEUR GENERAL DE LA SANTE

Monsieur le Directeur Général de la Santé,

En tant que médecin généraliste exerçant depuis trente ans, c'est-à-dire simple médecin praticien, non expert en virologie, non expert en Santé Publique, tentant dans ma pratique de tenir compte à la fois des données de la science, de mon expérience clinique et sociale et des valeurs et préférences de mes patients, je vous écris pour vous signifier que je ne respecterai pas le communiqué DGS – Urgent du 10 décembre dernier (Nouvelles recommandations sur la prise en charge des patients grippés).

En effet, la Direction Générale de la santé, dont vous êtes le Directeur, me recommande à la fois de prescrire de l’oseltamivir à doses curatives à tous les patients présentant une grippe clinique (dont vous modifiez à l’occasion les critères diagnostiques cliniques en les simplifiant à l’excès) et de façon préventive aux sujets à risque (risque dont la définition a changé plusieurs fois) ayant été en contact étroit (les critères de ce contact étroit ont également été changés) avec une personne grippée (sic) selon un protocole dit préemptif à doses curatives et hors AMM.

Cette recommandation a comme valeur celle d’un accord professionnel puisqu’elle ne s’appuie, dans votre communiqué, sur aucune référence scientifique publiée, sauf bien entendu, j’imagine pour le traitement préemptif, la notion d’émergence de résistances à l’oseltamivir que vous niiez jusqu’à présent contre toute évidence. J’imagine que si vous possédiez des informations confidentielles d’un haut niveau de preuves que j’ignorerais, vous n’auriez pas manqué de m’en faire part.

Ma détermination à ne pas respecter cette recommandation est confortée par le fait que, contrairement à ce que vous écrivez, à savoir la progression de la pandémie, le nombre de cas de grippes cliniques (sic) diminue et que le virus A(H1N1)v n’est retrouvé ces dernières semaines que dans 54 % des prélèvements effectués par le réseau GROG dans le cas de syndromes grippaux isolés. Par ailleurs vous décidez dans le même temps et contre toute logique (puisque vous arguez sur l’augmentation des hospitalisations et des formes graves) que les prélèvements naso-pharyngés à titre diagnostique ne seront plus pratiqués et que les enfants de moins de un an ne seront plus adressés dans une consultation hospitalière dédiée et surveillés de façon rapprochée en milieu hospitalier lorsqu’ils seront traités par oseltamivir.

Je décide donc que je garderai ma liberté de prescription (et, en l’occurrence, de non prescription) et que je continuerai de prescrire ou de ne pas prescrire un antiviral en me fondant sur les principes de la Médecine par les Preuves qui conduisent les relations que j’entretiens avec mes patients dans les différents domaines de la pathologie où j’interviens.

Bien confraternellement.

Docteur Jean-Claude GRANGE

mardi 15 décembre 2009

GRIPPE A/H1N1v : IL Y A DES CENTRES DE VACCINATION CAR JE NE SAIS PAS VACCINER

Vous savez combien je suis peu impressionné par l'efficacité de la vaccination antigrippale saisonnière pour diminuer la mortalité des personnes âgées (ici) et vous savez également que je dispose de preuves scientifiques pour alimenter ma "croyance", notamment la Collaboration Cochrane.

En cette période de controverses sur l'utilisation du tamiflu nées de la publication d'un Communiqué DGS - Urgent (ici) [et l'on note que les réactions émanant des médecins généralistes commencent à se faire pressantes : Collège National des Généralistes Enseignants, Société Française de Médecine générale, par exemple], je feuilletais d'un derrière discret le document CAPI que l'a remis ma DAM (Déléguée de l'Assurance Maladie) dont je vous ai parlé ici et que je ne signerai pas pour de multiples raisons (la tournure actuelle de la militarisation de la médecine me rendant encore plus circonspect) : je me suis rendu compte, au chapitre Grippe, Nombre de patients MT>=65 ans ayant eu un remboursement de vaccin contre la grippe/Totalité des patients MT>=65 ans MT (sic) que j'atteignais le score de 61,2 % SANS RIEN FAIRE !

Actuellement, dans les Yvelines, aujourd'hui 15 décembre 2009, le taux de vaccination des personnes à risques (il faudrait en parler longuement), est de 4,16 % !

Mon attitude dans la grippe saisonnière a changé depuis que la vaccination est proposée gratuitement aux plus de 65 ans (1985) : au début, j'étais, sans conviction, tout feu tout flamme, puis j'ai lu et je suis devenu sceptique.
Donc, mon attitude dans la grippe saisonnière est la suivante : je réponds à la question "Faut-il vacciner les personnes de plus de 65 ans contre la grippe saisonnière ?" en tentant de respecter les trois piliers de l'EBM (voir ici).
a) L'expérience externe : voir Cochrane citée plus haut
b) L'expérience interne : il me semble que depuis trente ans que je suis médecin généraliste je ne vois plus de "grosses" grippes très invalidantes et surinfectées, notamment chez les personnes âgées, comme je les voyais auparavant, quand la vaccination n'existait pas.
c) Les valeurs et les Préférences des patients : quand un malade veut se faire vacciner je le vaccine, quand il ne veut pas, je n'insiste pas, sauf facteurs de risques très évidents.

Et, dans ce cas précis, avec l'aide des bons de la CPAM (pas avec ceux de la mutuelle SNCF qui n'envoie jamais de bons), avec les convictions de mes patients, avec l'aide du pharmacien et désormais avec l'aides des infirmiers / infirmières libéraux , j'arrive au chiffre de 61,2 % !
Elle serait pas contente la Roselyne avec des chiffres pareils à fin décembre ?

Je rappelle par ailleurs que les objectifs de la CPAM sont de 75 % de la population cible !

Ainsi, dans la grippe A/H1N1v, et le nombre de patients qui me disent "Si c'était vous, je me ferais vacciner... Vous me connaissez...", je pense qu'en vaccinant les personnes à risques je ferais un taux meilleur que 4,16 % !

Tu m'entends, Roselyne ?

vendredi 11 décembre 2009

LA DIRECTION GENERALE DE LA SANTE PERD LES PEDALES !

La Direction Générale de la Santé vient de publier un DGS-Urgent en date du 10 décembre 2009.


Les experts français sont à la dérive.
Ou alors ils sont sous influence.
Je ne dirai pas qu'ils sont sous l'influence de Big Pharma !
Je ne dirai pas qu'ils sont sous l'influence d'une camisole chimique.
Je ne dirai pas qu'ils sont retranchés dans leur tour d'ivoire.
Je dirai qu'ils sont sous influence politique.

Quand les centres de vaccination sont fermés Madame Bachelot vire le directeur de la DDASS.
Que fait-elle quand les centres de vaccination sont vides ?
Elle donne du tamiflu à tout le monde.

Madame Bachelot, nouveau Directeur Général de la Santé, Madame Bachelot, nouveau directeur de l'INVS, Madame Bachelot, nouveau Président de la commission d'AMM, Madame Bachelot, nouveau Président des Centres Régionaux de Pharmacovigilance. Madame Bachelot : l'arbitre des élégances médicales.




Voici le nouveau communiqué DGS Urgent du 10 décembre 2009. Une date unique dans le changement de statut de la médecine française.


La médecine française est devenue une médecine d'Etat.


Il a fallu attendre la présidence de Nicolas S pour que notre médecine devienne une annexe du gouvernement.




Que dit ce Communiqué ?




Compte tenu de la progression de la pandémie sur le territoire et de l'augmentation des hospitalisations et formes graves, les recommandations de prescription des antiviraux ont évolué.

Qui écrit les recommandations ? Où sont les experts ? Où se cachent-ils ? Signent-ils leurs oeuvres ? Publient-ils leurs conflits d'intérêt ? Citent-ils leurs sources ?

Les nouvelles recommandations sont les suivantes et prendront effet le 10 décembre.


S'agit-il d'un Décret ? D'une nouvelle Loi ? D'une injonction d'un juge ? D'une décision de justice ? De recommandations opposables ?


- la prescription du traitement antiviral est systématique pour les patients présentant une grippe clinique


Il semble, selon le GROG et au moment où nous écrivons ces lignes, que seulse 52 % des consultations médicales pour Insuffisances Respiratoires aiguës soient A/H1N1v positifs .


- Le prélèvement naso-pharyngé à visée diagnostique préalablement à la mise sous traitement antiviral curatif n'est pas systématique. Ses indications sont restreintes à des cas particuliers comme les formes graves.


Ces deux dernières recommandations signifient que toutes les Insuffisances Respiratoires Aiguës, les bronchites, les rhinopharyngites, les crises d'asthme, et cetera, vont être traitées par Tamiflu ! Soit, selon les chiffres du GROG : un million sept cent mille prescriptions de tamiflu par semaine ! Dont 48 % à mauvais escient !


En sus : Qu'est-ce qu'une forme grave ? Est-ce une forme nécessitant une hospitalisation ? Voir ici.

- Il convient de surveiller l'apparition de tout signe d'aggravation et en particulier d'une dyspnée et de recommander, dans ce cas, l'appel du centre 15.

On surveille comment une bronchite dyspnéisante ou une crise d'asthme dans le même métal ?


- Pour une personne non malade et présentant des facteurs de risque (dont les femmes enceintes et les enfants de moins de un an) qui a été en contact étroit avec une personne grippée, un traitement antiviral post exposition est recommandé. Le traitement est dit préemptif (à dose curative et pendant cinq jours).


Ici, nous atteignons le grandiose.


Attardons-nous sur : les facteurs de risque. Ils sont décrits ici dans un document datant du 13 novembre 2009 (Recommandations du Comité de lutte contre la grippe). Ces facteurs de risques sont devenus difficiles à comprendre : en effet la dernière version est différente de celle du 23 octobre 2009 (qui n'est plus en ligne) qui a servi à définir les populations à vacciner.les facteurs de risque ne sont donc pas les mêmes selon qu'il faut donner du tamiflu ou vacciner !


Insistons encore : Qui a été en contact étroit avec une personne grippée. Le tableau page 13 de ce document (ici) spécifie : Les personnes vivant sous le même toit (on semble comprendre) et Les contacts directs (moins d'un mètre et prolongés), on a plus de mal : Est-ce qu'un patient ayant attendu quinze minutes (ou plus) dans une salle d'attente rend les autres patients de la salle d'attente susceptibles d'être tamiflués ?


Et sur : le traitement dit préemptif : nous sommes hors AMM. L'AMM dit pour les adolescents à partir de 13 ans et pour les adultes : 75 mg par jour pendant dix jours. Pour les sujets plus jeunes la dose adaptée à l'âge est d'une prise par jour pendant dix jours. Comme rapporté par l'AFSSAPS.


AINSI, LA DGS RECOMMANDE DE PRESCRIRE HORS AMM SANS QUE L'AMM AIT ETE MODIFIEE. AVIS D'EXPERTS ?
L'AMM n'a pas été modifiée mais l'AFSSAPS a cependant donné son avis (ce qui n'est pas une procédure normale dans le cas des AMM). Par ailleurs, l'AMM du Tamiflu est européenne et aucune modification européenne n'a éta formulée. Cet avis de l'AFSSAPS est donc illégal.




Dans le même temps, les Prises en charge des patients telles qu'elles peuvent être trouvées sur le site gouvernemental ont été modifiées sans que les professionnels de santé n'aient été avertis !


Pour un adulte ou pour un enfant de plus d'un an il va être difficile de ne pas prescrire de tamiflu de façon systématique et les algoritmes proposés sont de véritables injonctions médicolégales !

Pour les nourrissons de moins de un an. il me semble raisonnable, au vu de ce qui est écrit, pour un médecin généraliste lambda d'appeler systématiquement le centre 15 tant la fiche d'information patient est dramatique. Je crains que cette mesure de précaution ne finisse par engorger les services d'urgence mais il me paraît peu judicieux (avis d'expert de médecine générale) de prendre le moindre risque, non pas d'un point de vue médical, mais d'un point de vue médicolégal. [Cette interprétation est très rare chez moi mais elle m'apparaît, pour le coup, indispensable en raison de l'imbroglio des textes officiels et des contradictions que l'on voit poindre partout]. Quant au traitement antiviral post-exposition (sic) dit préemptif (avis des experts gouvernementaux) il va entraîner un gaspillage de temps et d'énergie considérable, il va signifier que TOUS les enfants d'une crèche devront être traités ! Et cetera, et cetera. je rappelle à mes confrères généralistes que les prescriptions de tamiflu chez les nourrissons de moins de un signifient une préparation extemporanée chez un pharmacien d'officine ! Mais ce qui change surtout c'est que les nourrissons d emoins d'un an devaient être confiés à une consultation hospitalière dédiée pour surveiller le nourrisson sous tamiflu : c'est fini !



LA DGS FAIT LA MEDECINE !


Madame Bachelot panique et prend les rênes de la Santé en France !


Elle commence par rendre des conclusions de phases II en public en décidant que le rappel du vaccin anti A/H1N1v n'est plus nécessaire.


Elle autorise la vaccination des nourrissons par le Panenza sans que l'AMM française ne dispose des chiffres de séroconversion après deux injections chez les 51 enfants testés entre 7 et 35 mois !


Elle décide que tous les cas de grippe clinique seront A/H1N1v afin de convaincre les Français de se faire vacciner et ce qui devait arriver arrive : l'OMS dénonce la France comme le mauvais élève du monde puisque la grippe diminue partout sauf en France..


Elle décide de changer les critères d'imputation des décès dus à la grippe A/H1N1v afin de dramatiser encore plus le nombre de morts (au même moment les chiffres anglais paraissent et les critères d'imputation des décès ne considèrent que les malades chez qui la preuve de la contamination par le virus A/H1N1v a été établie : ici).


Elle décide de faire modifier par l'AFSSAPS les indications du tamiflu sans modification de l'AMM !

Elle fait établir des fiches pratiques qui, contre toute logique, font prescrire du tamiflu à tout le monde et qui comportent de nombreuses contradictions.

Heureusement que tous les médecins ne se laissent pas faire.

Un communiqué du Collège des Généralistes Enseignants nous dit que trop c'est trop.

Les médecins ne peuvent accepter toutes ces entorses aux Bonnes Pratiques ! Qu'on se le dise !

dimanche 22 novembre 2009

PANENZA : LE VACCIN ANTI A/H1N1v NON ADJUVE

Nous savons de source sûre, à la suite de la décision de l'EMEA, que le principe d'une SEULE injection allait être officalisée dans les jours qui viennent en France.
Je vous avais annoncé que Madame Bachelot avait la trouille de cette deuxième injection dans les centres de vaccination !
Mais surtout PANENZA, le fameux vaccin non adjuvé de chez SANOFI PASTEUR, troisième firme pharmaceutique mondiale, va bientôt avoir l'AMM. Il faudrait se réjouir de disposer enfin d'un vaccin sûr ! La lecture du Résumé des Caractéristiques Produit (RCP) va dans le sens contraire : ici. RCP de PANENZA, suspension injectable en vaccin multidose. Vaccin grippal pandémique H1N1 (virion fragmenté, inactivé).
Nous, les naîfs, ceux qui préconisaient la vaccination chez les sujets à risque en demandant aux patients de demander un vaccin non adjuvé, nous commençons à nous mordre les doigts.
Car le dossier du Panenza est une plaisanterie ahurissante comme seule l'administration française, consanguine avec SANOFI, peut les concocter.
Pour les habitués des RCP, comme les journalistes de La Revue Prescrire, les faits sont édifiants.
Savez-vous combien de petits patients ont été inclus dans les essais OUVERTS ?
Enfants de 6 à 11 mois : 51 ; de 12 à 35 mois : 50. Deux injections de deux doses à 21 jours d'intervalle.
Enfants de trois à huit ans : 51 ; de neuf à 17 ans : 52. Deux injections de deux demi-doses à 21 jours d'intervalle.
Pour les quatre groupes précités voici respectivement les taux de séroconversion après : 32.7 %, 34 %, 100 % et 100 %.
Ainsi, ce sont chez les enfants théoriquement les plus exposés, selon les avis officiels que démentent les chiffres de l'hémisphère sud, que la protection est la plus faible !
Comme disent nombre de nos confrères, il faut croire les autorités et les experts.
Nous savons pourtant lire les RCP.