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dimanche 5 juillet 2020

Grippe saisonnière et Covid-19 : un manque d'essais contrôlés coupable.


La grippe saisonnière existe depuis... 1917.

Le corps expéditionnaire américain se rendant en Europe a reçu un vaccin anti grippal en... 1944.

Mais le vrai début de la vaccination à grande échelle a commencé après la pandémie de 1968.

C'est en 1985 que la vaccination anti grippale est recommandée et remboursée en France chez les personnes de plus de 75 ans. Puis à partir de 70 ans en 1989 et de 65 ans en 2000. Sur des critères d'efficacité non démontrés encore actuellement.

Depuis lors la politique sanitaire de la France se résume à ceci : augmenter le nombre de personnes âgées vaccinées. La messe est dite : la vaccination anti grippale est efficace (même les années où le virus circulant en majorité ne fait pas partie des souches incluses dans le vaccin durant l'hiver 2014-2015)

Malgré les déclarations tonitruantes et l'argent dépensé, en l'état actuel des choses il n'est pas démontré que le vaccin anti grippal protège efficacement les personnes âgées (voir ICI) et que la vaccination des personnels de santé protège efficacement les personnes âgées institutionnalisées (voir LA)

On vaccine quand même : cela ne peut pas faire de mal, disent les autorités de santé et les médecins qui se fient à leurs croyances. 

Quant aux autorités, aux agences et aux officines gouvernementales dont le but n'est pas d'écrire des publications scientifiques mais de pondre des machins pour aller dans le sens du complexe médico-industriel, elles ont toujours surestimé de façon indécente à la fois les effets de la vaccination et le nombre de morts dû à la grippe saisonnière pour en demander toujours plus en termes de vaccination. On se rend d'ailleurs compte, en regardant les courbes de mortalité comparées avec les années précédentes que la grippe saisonnière ne tue pas tant que cela mais ce n'est pas une raison pour ne rien faire et ne pas mener des essais...



Donc, depuis 1917, aucune étude, à ma connaissance, n'a été menée de façon contrôlée 

(rappelons quand même que le premier vrai essai contrôlé en double-aveugle de la littérature mondiale a été publié en 1947 et concernait la streptomycine dans le traitement de la tuberculose... A ce propos, je rajoute ce commentaire d'un pneumologue qui se reconnaîtra et qui m'a affirmé que "si la streptomycine n'existait pas les pneumologues continueraient de pratiquer le pneumothorax artificiel pour traiter la tuberculose")

pour tenter de montrer que les mesures-barrières pouvaient être efficaces pour diminuer la morbi-mortalité de la grippe saisonnière.

Donc, depuis 1944, voire 1969, aucune étude contrôlée vaccin vs placebo n'a montré que le vaccin diminuait la morbi-mortalité de la grippe saisonnière. Mais plus encore : aucune étude n'est menée car, selon Big Vaccine, cela ne serait pas éthique puisque la croyance veut que le vaccin marche.

Et puisque le vaccin marche, pourquoi mener des essais sur les mesures-barrières ?

Il est vrai que les mesures-barrières, c'est pas sexy. Que cela ne ressort pas stricto sensu de la médecine mais de l'hygiène. Et l'hygiène, je veux dire les hygiénistes, n'a pas bonne presse. Les hygiénistes sont des empêcheurs de tourner en rond. 
Il ne faut pas confondre l'hygiène et les hygiénistes. L'hygiène, pour simplifier, c'est le tout-à-l'égout, le lavage des mains, le port de masques ou de gants en salle d'opération, l'eau courante, le ramassage des ordures, et cetera. Les hygiénistes, ce sont les gens qui prétendent à une société sans tabac, sans alcool, sans maladies vénériennes, sans drogues, et cetera et qui culpabilisent ceux qui s'y adonnent et sont prêts à tout pour y arriver...

Mais surtout, l'hygiène, les médecins ne veulent pas le reconnaître, pas plus que les industriels qui vendent des médicaments,  a sauvé plus de vie que la médecine sur le long terme (voir les travaux de McKeown LA). 

Ainsi, si dans le cas de la grippe saisonnière des essais randomisés avaient été menés concernant les masques, le type de masques, la distance de sécurité dans les lieux institutionnels de soin et dans la rue et dans les lieux de confinement, le lavage des mains, nul doute que, par prévention, en dépit du fait qu'il n'est pas clair que ces études auraient pu montrer des résultats conclusifs, nul doute que par précaution, le port du masque et les recommandations de distances de sécurité auraient pu être instituées plus tôt et auraient pu sauver des vies et désengorger les services de réanimation.

J'ai oublié qu'il n'y avait pas de masques. Mais, si des études de ce type avaient été faites pour la grippe saisonnière, tout le monde aurait eu des masques !

Ainsi, de telles études, sans compter des essais contrôlés concernant le confinement, et c'était possible, auraient pu sauver des vies dans le cas de la grippe saisonnière (depuis des années) et en auraient sauvé dans le cas de la Covid-19...

Au lieu de cela les médecins et les laboratoires se sont déchaînés sur des molécules théoriquement anti virales dont aucune, jusqu'à présent, n'a fait la preuve de son efficacité.

Des études, des études, des études...




Notes.

La lecture d'une recommandation d'experts sur la prise en charge des malades en réanimation en période de Covid-19 est stupéfiante par son manque de références bibliographiques : LA 

La lecture sur Wikipédia de l'entrée Comportements barrières est stupéfiantes : deux lignes sur les masques et le lavage des mains (ICI).

La vaccination contre la grippe des personnes asthmatiques ne montre pas plus d'effet significatif : ICI.

PS du 28/08/20 : un article véhément de Margaret McCartney sur la nécessité d'essais contrôlés pour les mesures non médicamenteuses contre la Covid : LA.



dimanche 17 janvier 2010

LA CRISE A/H1N1v N'EST PAS FINIE

Alors que chacun s'accorde à reconnaître, sauf il est vrai Roselyne Glaxo soutenue en cela par Nicolas S qui entame une manœuvre de diversion à l'encontre de la médecine libérale, que la campagne de vaccination anti grippe A/H1N1v est un fiasco retentissant, rien ne change et rien ne semble devoir changer.


Rien ne change sur le plan des preuves.

Personne ne sait si le vaccin anti A/H1N1v est efficace. Les propos incantatoires et les prêches magiques ne font rien à l'affaire : nous ne savons rien sur l'efficacité de ce vaccin. Quant à sa tolérance elle semble meilleure dans les analyses post-marketing (menées par les mêmes équipes qui déclaraient a priori qu'il était obligatoirement sûr) que dans les essais menant à l'AMM (simplifiée), notamment pour le Pandemrix.

Personne ne sait si les antiviraux sont efficaces. Les rapports australiens, néozélandais, américains et autres anglo-gallois ont beau répéter à longueur de lignes qu'il eût mieux valu prescrire le tamiflu dans les 48 premières heures des symptômes, il s'agit d'impressions tirées d'analyses post hoc, à partir d'études statistiques dites multivariées dont la robustesse est peu évidente... Tant que nous ne disposerons pas d'essais contrôlés il sera assez difficile de se faire une idée.Mais il est probable que nous n'en aurons jamais. L'éthique sera avancée pour les interdire : faisons confiance aux experts.

Enfin, last but not least, l'affirmation selon laquelle les vaccins dits pandémiques seraient aussi efficaces que les vaccins saisonniers laissent rêveurs quand on connaît, justement, l'efficacité très relative de ces vaccins saisonniers sur les populations théoriquement à risques.


Rien ne change sur le plan du recueil des données.

Le fiasco organisationnel ne saurait masquer le fiasco de l'épidémiologie en France mais aussi partout dans le monde. Il n'est pas possible de compter les morts effectivement dus à la grippe saisonnière ! J'avais avancé que cela pouvait être une particularité française mais les chiffres anglo-gallois me font mentir comme vous le pourrez lire dans le courrier des lecteurs du BMJ .


Rien ne change sur le plan de l'analyse des données.

La controverse sur l'efficacité de la vaccination anti grippe saisonnière est au centre de la réflexion que nous devons avoir sur la grippe A/H1N1v. Le consensus expertal est total pour dire que les nouveaux vaccins sont efficaces. Il est même des papiers, prétendument indépendants, qui proposent des analyses coût-efficacité assumant cette efficacité à 100 % !Quelques outlaws arrivent à émerger et notamment Tom Jefferson dans le cadre de la Collaboration Cochrane. Les données de la Collaboration Cochrane ne sont pas des textes sacrés. Il est possible et il est nécessaire de les critiquer, de les évaluer et d'en faire l'analyse. Mais dans le cas de la grippe saisonnière il est soit clair que le vaccin est peu efficace, soit clair que les études manquent pour en décider. Après tant d'années ! Certains mettent en avant des revues dites indépendantes comme La Revue Prescrire qui affirme que la vaccination contre la grippe saisonnière est bénéfique en termes de mortalité et de morbidité. Comment comparer des méta analyses consultables (Cochrane) et des avis d'experts rédigés sur un coin de table Boulevard Voltaire ? La Revue Prescrire dispose-t-elle d'une méthode inconnue des autres chercheurs pour décider du rapport bénéfices / risques tiré d'essais cliniques divers et variés ? Si c'était le cas une publication s'imposerait !


RIEN NE CHANGE !

Le discours actuel tel qu'on peut l'analyser sur le net ou à l'intérieur de forums de discussion inter médecins est assez inquiétant.
Les médecins n'ont pas compris.
Ils discutent encore des modalités de la vaccination anti grippale en affirmant "On vous l'avait bien dit !" mais rien sur le fond. Les syndicats organisent des débats, envoient des questionnaires pour savoir ce que les médecins pensent (la démocratie participative) et pour affirmer qu'ils avaient été les premiers et que l'on va voir ce que l'on va voir, avec les médecins généralistes, ça va rouler... des mécaniques ? Il en est cependant certains qui disent qu'il est désormais trop tard et qu'il n'est pas question de se laisser imposer des mesures impératives après s'être fait prendre pour des incapables...
Nous n'en sommes plus là !
Il faut demander des comptes !
Demander des comptes à Roselyne Glaxo !
Demander des comptes aux experts qui ont fait preuve d'autant de légèreté et d'autant d'aplomb sans émettre l'once d'une autocritique !
Dans le milieu fermé et corrompu de l'expertise française vaccinale on serre les coudes. On serre les coudes pour garder ses postes dans les différents comités Théodule qui décident de ce qu'il faut ou ne pas faire, de comment il faut vacciner, de comment il faut faire des enquêtes autour d'un cas, de comment il faut toujours en faire plus pour vacciner encore plus de monde !
Les experts se sont trompés, ils ont trompé le gouvernement et le gouvernement a marché d'un seul pas en ne se posant pas de questions puisque les scientifiques étaient avec lui.

Cela ressemble tellement à la crise financière que nous en sommes baba.

Madame Roselyne Glaxo, après avoir privatisé les profits, nationalise les pertes !

Il faut remettre à plat le système expertal français. Il faut que la médecine générale participe, par l'intermédiaire de ses sociétés savantes, à ce processus décisionnel et non que des médecins généralistes croupions participent à des commissions pour faire banquette ou tapisserie. Les sociétés savantes de médecine générale ont réagi. Mais tard. Elles n'ont toujours pas réagi sur le chapitre vaccinal. Je vais essayer d'analyser ce point.

Pourquoi nous n'avons pas été entendus.
Premier point : il est difficile, dans le pays de Pasteur, de mettre en doute le dixième de la moitié d'une assertion sur l'efficacité de toutes les vaccinations. Rappelons quand même combien Pasteur, non médecin, a été critiqué par les mêmes médecins qui invoquent sa mémoire à tout bout de débat.
Deuxième point : certains opposants, tels Marc Girard (et Marc me pardonnera ces critiques), ont plus insisté sur la dangerosité du vaccin anti grippal que sur l'inutilité de la vacination de masse.
Troisième point : dans le bruit de fond anti gouvernemental anti Bachelot il était difficile de faire la part entre la faiblesse du dossier vaccinal, l'utilité éventuelle de vacciner les personnes à risque et la bêtise de vouloir vacciner tout le monde.
Quatrième point : encore maintenant il n'existe aucune donnée scientifique sur l'efficacité potentielle du vaccin anti pandémique et ainsi était-il difficile d'aller à l'encontre des discours flamboyants de Bachelot, Houssin et consorts.
Cinquième point : il existe des opposants à toute vaccination et il était facile d'être assimilés à ceux-là par les tenants du tout vaccinal.
Sixième point : les experts officiels, semi officiels et non officiels ont pratiqué la politique du doute qui ne pouvait que profiter à la peur généralisée.

Que faire désormais ?
Il faut poser les questions sans crainte et ne pas se réfugier derrière les positions expertales et / ou les positions tardives des sociétés savantes, des journaux dits indépendants. Poser des questions à nos gouvernants. Poser des questions aux experts. Poser des questions aux universitaires. Poser des questions aux médecins généralistes. Poser des questions aux spécialistes hospitaliers ou non.

Voici, pour résumer, les questions en chantier sur la grippe :
  1. Quelle est l'efficacité de la vacination contre la grippe saisonnière ? En annexe : comment les morts sont-ils comptés ?
  2. Parfaire les dossiers d'AMM sur la grippe pandémique et notamment éclaircir le nombre excessif de décès (non attribués au vaccin) dans les essais cliniques, notamment pour Pandemrix.
  3. Faire de la pharmacogilance vaccinale qui dépasse les quelques jours d'observation retenus dans les dossiers.
  4. Mettre en place des essais sur le Syndrome de Détresse respiratoire Aigu
  5. Avoir des données d'efficacité sur le vaccin anti grippe A/H1N1v à partir d'essais indépendants
  6. Revoir la notion de personnes à risques à la lumière des chiffres des différents pays afin de mieux cibler ces populations et, surtout, ne pas raconter n'importe quoi sur ces groupes à risques qui s'avèrent ne pas être si à risques que cela : les enfants et les nourrissons en particulier
  7. Réanalyser les rapports bénéfices / risques du Tamiflu et mener des essais de qualité indépendants

La crise A/H1N1v n'est pas finie : elle ne fait que commencer.



mardi 15 décembre 2009

GRIPPE A/H1N1v : IL Y A DES CENTRES DE VACCINATION CAR JE NE SAIS PAS VACCINER

Vous savez combien je suis peu impressionné par l'efficacité de la vaccination antigrippale saisonnière pour diminuer la mortalité des personnes âgées (ici) et vous savez également que je dispose de preuves scientifiques pour alimenter ma "croyance", notamment la Collaboration Cochrane.

En cette période de controverses sur l'utilisation du tamiflu nées de la publication d'un Communiqué DGS - Urgent (ici) [et l'on note que les réactions émanant des médecins généralistes commencent à se faire pressantes : Collège National des Généralistes Enseignants, Société Française de Médecine générale, par exemple], je feuilletais d'un derrière discret le document CAPI que l'a remis ma DAM (Déléguée de l'Assurance Maladie) dont je vous ai parlé ici et que je ne signerai pas pour de multiples raisons (la tournure actuelle de la militarisation de la médecine me rendant encore plus circonspect) : je me suis rendu compte, au chapitre Grippe, Nombre de patients MT>=65 ans ayant eu un remboursement de vaccin contre la grippe/Totalité des patients MT>=65 ans MT (sic) que j'atteignais le score de 61,2 % SANS RIEN FAIRE !

Actuellement, dans les Yvelines, aujourd'hui 15 décembre 2009, le taux de vaccination des personnes à risques (il faudrait en parler longuement), est de 4,16 % !

Mon attitude dans la grippe saisonnière a changé depuis que la vaccination est proposée gratuitement aux plus de 65 ans (1985) : au début, j'étais, sans conviction, tout feu tout flamme, puis j'ai lu et je suis devenu sceptique.
Donc, mon attitude dans la grippe saisonnière est la suivante : je réponds à la question "Faut-il vacciner les personnes de plus de 65 ans contre la grippe saisonnière ?" en tentant de respecter les trois piliers de l'EBM (voir ici).
a) L'expérience externe : voir Cochrane citée plus haut
b) L'expérience interne : il me semble que depuis trente ans que je suis médecin généraliste je ne vois plus de "grosses" grippes très invalidantes et surinfectées, notamment chez les personnes âgées, comme je les voyais auparavant, quand la vaccination n'existait pas.
c) Les valeurs et les Préférences des patients : quand un malade veut se faire vacciner je le vaccine, quand il ne veut pas, je n'insiste pas, sauf facteurs de risques très évidents.

Et, dans ce cas précis, avec l'aide des bons de la CPAM (pas avec ceux de la mutuelle SNCF qui n'envoie jamais de bons), avec les convictions de mes patients, avec l'aide du pharmacien et désormais avec l'aides des infirmiers / infirmières libéraux , j'arrive au chiffre de 61,2 % !
Elle serait pas contente la Roselyne avec des chiffres pareils à fin décembre ?

Je rappelle par ailleurs que les objectifs de la CPAM sont de 75 % de la population cible !

Ainsi, dans la grippe A/H1N1v, et le nombre de patients qui me disent "Si c'était vous, je me ferais vacciner... Vous me connaissez...", je pense qu'en vaccinant les personnes à risques je ferais un taux meilleur que 4,16 % !

Tu m'entends, Roselyne ?