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dimanche 12 mars 2023

Bilan médical entre le lundi 6 et le dimanche 12 mars 2023 : l'employé de la Macronie de la semaine, Big Onco et les associations de patients, antidépresseurs : efficacité et syndrome de sevrage, ozempic, cancer de la prostate, pression artérielle, sur prescriptions

97. L'employé de la Macronie de la semaine


98. Les menteurs de la macronie en une image



99. Les associations de patients au secours de Big Onco.

Cette tribune du journal Le Monde est un bijou : ICI.

Un professeur et un président d'association de patients crient au scandale car la HAS, dont on connaît la proverbiale indépendance, ne conseille pas un nouveau médicament "innovant" dans le traitement du myélome (Carvytki). 

Les arguments sont assez gratinés : 

  • Essai de phase 2
  • Essai non randomisé
  • Traitement de quatrième ligne
  • Pas de prix évoqué

Au-delà de l'efficacité elle-même du traitement, problématique (voir le communiqué de la HAS LA), et de son prix, regardons avec attention les deux déclarations de liens d'intérêts.


C'est à mourir de rire.

Rappelons que le produit est commercialisé par Janssen.

Le professeur Hervé Avet-Loiseau est un menteur et ne respecte pas la loi. C'est un visiteur médical de Janssen. Voici des informations recueillies sur le site d'Hervé Maisonneuve (LA)

"En bref, plus de 270 déclarations pour probablement plus de 200 000 € (à la louche) dont des liens avec le labo supporté dans la tribune."

Edward Hopper : Bateau à vapeur (1908)


100. Les antidépresseurs et David Masson

David Masson est un bon informateur sur twitter (@psy_massondavid).

Voici un fil sur les antidépresseurs (LA)

Il fait des fils toujours très intéressants et notamment pour les non-psychiatres.

L'article cité : LA

Je rappelle ceci, et vous pourrez utilement lire le point suivant : les antidépresseurs semblent avoir démontré leur efficacité que dans les dépressions sévères.

David Masson est optimiste.

Zino Francescatti : un son inimitable de la première division


101. Le syndrome de sevrage post IRS utilisés dans la dépression


Commentaires : 

  • Il n'y a pas que les IRS dans la vie
  • Quand on prescrit des IRS dans des dépression légères à modérées il faut retenir leur faible efficacité et la possibilité d'un syndrome de sevrage
  • Se méfier des surdiagnostics et des prescriptions hâtives.

102. Ozempic : le nouveau Mediator


Le moniteur des pharmacies : ICI

L'ozempic (semaglutide est un anti diabétique qui dispose de l'AMM en France). Il est désormais prôné par des influenceurs des réseaux sociaux pour perdre du poids. En sachant qu'à l'arrêt du traitement les bénéfices pondéraux sont perdus.

Ainsi, des influenceurs influences des médecins qui prescrivent hors AMM de l'ozempic hors AMM, pour faire plaisir à leurs patient.e.s Sont-ce les mêmes qui prescrivaient du Mediator parce que nous le valons bien, ou les mêmes que ceux qui prescrivaient (et qui prescrivent toujours selon des sources bien informées) de l'ivermectine et/ou de l'azithromycine dans l'indication Covid non hospitalisé ?

Attention, ces propos sont capables d'entraîner de violentes réactions : 

  • Les réflexions sur les faillites du système de prescription et de de pharmacovigilance ont peut-être été menées à propos du Mediator mais aucune conséquence n'en a été tirée d'un point de vue pratique
  • La stigmatisation de la grossophobie rend plus difficile l'abord du problème du surpoids, de l'obésité, bla-bla, et les médecins sont sommés de ne pas faire de la morale (ce qui est au moins un point positif. Rappelons ceci : chaque fois qu'un médecin fait la morale à un patient il s'éloigne autant de la médecine que de la morale)
  • L'obésité est un marqueur social (plus t'es pauvre plus t'es gros) mais aussi une tendance sociétale.
  • Les partisans de l'ozempic (semaglutide) et d'autres molécules appartenant à la famille des analogues du GLP-1, rappelons qu'aux États-Unis d'Amérique les pédiatres souhaitent le prescrire aux enfants dès l'âge de 12 ans !, veulent sortir, disent-ils du diptyque régime/exercice physique.
  • L'obésité n'est plus une maladie sociétale (due à la malbouffe et au manque d'exercice physique) : il existe une pilule miracle.
  • Donc, chers amis médecins et/ou pharmaciens et/ou obésologues, vous pouvez investir dans des fonds de pension qui vont vous aider à améliorer votre maigre retraite liée à la répartition, contenant à la fois des actions KFC et Novo/Nordisk.

Brillant podcast de la BBC sur le sujet : LA.



103. Une personne qui en a assez des personnes qui ne portent pas de masques en lieux clos.

LA

Mon commentaire : La personne n'est pas médecin, semble-t-il. Elle a le droit de faire de la morale.

Est-ce que ce genre d'admonestations morales fera plus porter de masques ? Nous n'en savons rien.

Les "hygiénistes" sont à la ramasse : 

ICI

Et le fil : LA

104. Cancer de la prostate : une étude sur 15 ans sur la mortalité en fonction des modalités de suivi.

LA dans le NEJM






Faut-il commenter ce que nous savons depuis de nombreuses années (vous pouvez lire les différents billets que j'ai écrits sur la question avec l'expression clé Cancer de la prostate) ?

105. Variabilité des mesures de la pression artérielle d'une consultation à une autre : quelles conséquences en tirer ?

Très belle étude rétrospective parue aux USA (ICI) chez 537 218 patients hypertendus ou non (et donc traités ou non) qui montre que les variations de pression artérielle systolique intervisite  sont de 10,6 mm Hg.

Le fil twitter de Harlan Krumholz (@hmkyale) commente : ICI

Conclusions : 

  • Ne pas se hâter pour initier ou modifier un traitement
  • Plus la mesure de la pression artérielle (ici en moyenne 13 fois chez les patients) est faite et moins il existe de certitudes sur les variations.
  • D'autres études sont nécessaires.

106. Plus d'1 examen médical sur 4 serait inutile

Ne vous inquiétez pas : ce n'est pas en France mais au Québec (voir LA)

107. Les médecins généralistes sont de la merdre en barre.



108. Hors sujet Michael Zemmour interrogé par Apolline de Malherbe sur la réforme des retraites



C'est clair et net.



lundi 5 décembre 2022

Calendrier de l'avent médical - Jour 5 (citation)

Quelle est la phrase ou la maxime qui ont le plus modifié votre pratique ou qui vous ont le plus interrogé en tant que médecin praticien ?

Vous avez quatre heures.


Chaque fois qu'un médecin fait la morale il cesse de faire de la médecine.





Rappelons cette phrase magnifique de René Girard (1923 - 2015) : "L'éthique se résume en un choix cornélien entre le sacrifice de soi et le sacrifice de l'autre."


dimanche 24 juillet 2022

Bilan médical du lundi 18 juillet au dimanche 24 juillet 2022 : Industrie rose, nécessité des essais contrôlés, morale et médecine, Flahault doit-il être réintégré ?, fraudes dans les études, fraude massive sur l'étiopathogénie d'Alzheimer, fraude sur la sérotonine...

 

Ernest Hemingway (1899-1961

Le dépistagocapitalisme fait du fric sur le corps des femmes : l'industrie rose (cancer du sein) 

Voir ICI le film qui montre comment l'Eglise de Dépistologie est non seulement infiltrée par les firmes "roses"  mais comment ses prêtres et ses fidèles y sont sensibles et comment les femmes en souffrent.



Quand une courbe de résultats montre qu'un essai non contrôlé est biaisé (cardiologie).


John Mandrola, cardiologue à Louisville (KY), sur twitter (@drjohnm), son blog (ICI), commente la courbe : comment une étude non randomisée CABG (Coronary Artery By-pass Graft -- pontage coronarien) vs PCI (Percutaneous Coronary Intervention -- Intervention coronarienne percutanée).

"Signal classique de confusion :la séparation rapide des courbes. CABG peut être meilleur que PCI mais  pas entre 6 et 12 mois : la séparation précoce indique que ce sont les malades en meilleure santé qui ont été opérés."


Vincent Van Gogh (1853-1890)
Maison à Auvers. 1890.

Chaque fois qu'un médecin fait la morale il ne fait plus de médecine.

Pour paraphraser Nietzsche (sur une idée de Philippe Muray) qui parlait de morale et de comédie : "Inclure la morale dans la médecine signifie prendre de la distance aussi bien de la médecine que de la morale"

Si un médecin hait les personnes non vaccinées au point qu'il maudit leur existence et leur attribue l'endémicité du covid, lui ferez-vous confiance pour soigner un malade non vacciné  qui sera malade ?

La position des médecins de twitter (merci @akira_doe) :

  • Si vous faites "tout" bien, vous n'attraperez pas le covid 
  • Si vous l'attrapez, c'est à cause de ce que les autres ont fait, les méchants


Gustav Klimt (1862-1918)
La vie et la mort (1908 à 1915)

Pourquoi les oncologues finissent par choisir l'industrie...

Ce thread de Vinay Prasad est terrifiant, plein d'humour et désespérant. ICI

Faut-il réintégrer les soignants non vaccinés ?

Antoine Flahault a fait un pas de côté (@FLAHAULT) selon le noyau dur des ZéroCovideurs.

Il a écrit sur twitter qu'il était favorable à la réintégration des soignants non vaccinés.

(Cela ne me dérange pas car je n'y suis pas favorable non plus et ce qui peut choquer certains de mes amis et connaissances)

Eh bien, un certain nombre de compagnons de route de notre fier exilé helvétique, l'ont courageusement dénoncé bien qu'il fasse partie de leur camp. Et je donne l'exemple du professeur Mahmoud Zureik (@mahmoudzureik) que je cite souvent sur ce blog : LA. D'autres encore l'ont fait.

Mais ce qui m'a surpris (mais pas tellement), c'est que de nombreux compagnons de route d'Antoine Flahault (et là je ne donnerai pas de noms, ce serait méchant, et ielles pourront dire qu'en privé, ielles ont protesté auprès de l'intéressé), ont fermé leurs bouches. Les raisons, je vous les laisse les évoquer... Peur de critiquer un éminent professeur, attendre comment le vent va tourner, ne pas couper ls ponts, ne pas se priver d'une voix vaccinolâtre...


21 juillet 1969
(je n'ai pu identifier la source)

Comment les autorités de régulation des médicaments sont financées.

En rouge la part de financement liée à l'industrie pharmaceutique et des matériels.


Pensez-vous qu'une quelconque indépendance soit possible ?


A propos d'une étude singapourienne : polémiques .

C'est une des polémiques de la semaine.

Cette étude singapourienne rétrospective compare les taux d'infections et d'hospitalisations covid chez des enfants de 5 à 11 ans non, partiellement et complètement vaccinés (255 936 enfants) : omicron et comirnaty.

Vous pouvez la lire ICI.

Adam Cifu cite le tableau 2 et dit que c'est quand même dérangeant : il faut vacciner.

Vinay Prasad dit le contraire.

Kyle Sheldrick "démonte" Prasad qui ne se laisse pas démonter.

Les résultats sont en faveur d'une efficacité de la vaccination sur les hospitalisations de 42,3 et 87 % quand elle est respectivement incomplète et complète.

Mais : 


Ces faibles nombres de covid sévères chez les enfants sont tout à fait identiques à ceux retrouvées dans une étude israélienne : LA.

Un plaidoyer pro domo de Vinay Prasad : LA

Encore des données rassurantes sur le covid long (ou covid persistant) chez les enfants.

Par Eric Topol. ICI dans le JAMA

En revanche, chez les adultes, une étude menée par Santé Publique France (LA) est moins rassurante. Mais la méthodologie de l'étude est telle que je préfère ne pas en parler.


Fraudes massives sur Alzheimer : les plaques amyloïdes inventées et les western blots trafiqués.

Lisez cet article (LA). Il est long, documenté, parfois un peu trop long, trop documenté, il démontre que les hypothèses physiopathologiques concernant la maladie d'Alzheimer étaient fausses et que les centaines de millions de dollars injectés dans la recherche était du temps perdu. Il est aussi inquiétant de comprendre qu'une molécule a été autorisée par la FDA avec un mécanisme d'action épousant les fausses hypothèses.

Incroyable.

Nous y reviendrons avec un billet consacré à ce sujet.

Mais les habitués de ce blog connaissent l'affaire. Mais sous un autre angle : celui de médicaments inefficaces mais sans rapport avec les plaques amyloïdes. LA

Mais ce n'est pas tout : une méta-analyse montre que les antidépresseurs inhibant la recapture de la sérotonine utilisés dans la dépression n'étaient pas efficaces et, mieux, que l'hypothèse sérotoninergique était erronée. 

Cet article publié dans Nature (LA) mérite d'autres commentaires.

J'en ai déjà vu certains qui, hostiles, parlent des processus intra synaptiques. Nous y reviendrons.

Bonne semaine.

La revue de la littérature et des commentaires de la littérature devient problématique... Tellement c'est riche.


samedi 1 mai 2021

La médecine à l'estomac



1 - L'impudeur

Je découvre sur twitter la vidéo d'un réanimateur qui se laisse filmer au moment où il annonce à la famille d'un malade que leur parent est mort.

Je l'écoute et je le regarde et je me demande si je fais partie du même monde.

Je me demande comment on a pu en arriver là.

Je suis presque le seul.

Je lis des commentaires sur le caractère pédagogique de la démarche.

Je lis des commentaires sur l'exemplarité de la démarche : gnan, gnan, les mesures barrières, la vaccination, le gouvernement, bla bla.

Je lis des commentaires sur la bienveillance de la démarche.

Je lis des commentaires sur l'humanité des soignants.

Je reçois des messages privés (les intéressés se reconnaîtront) me disant combien ils sont choqués et comment ils n'osent pas réagir sur le réseau de peur de se faire assassiner.

J'essaie de qualifier cette vidéo : impudique ? sensationnelle ? putassière ? tragique ?

Un de mes correspondants privés, promis, juré, ce n'est pas moi qui l'ai pensé le premier, on me l'aurait reproché, me parle du kitsch kundérien. Je développe ?

C'est au delà de tout.

Cette semaine j'ai appris par téléphone, chez moi, le décès d'une de mes patientes qui m'a été annoncé par sa fille.

Avons-nous été filmés ?

Vais-je passer sur LCI ?

Dois-je faire un selfie avec le cercueil au milieu de l'église ?

Dois-je retrouver une vieille photographie de la patiente posant avec moi une veille de Noël ?

Vais-je publier, avec l'accord des familles, les photographies des trois personnes de ma patietèle qui sont mortes de la Covid ?

Milan Kundera : "Il ne s'agit pas de ressentir les émotions mais de les proclamer." Et encore : "Le sentiment n'est plus sentiment mais imitation du sentiment, son exhibition."




2 - La maladie est le salaire du péché ou le retour de l'hygiénisme

La stigmatisation des mauvais citoyens et des mauvaises citoyennes ne portant pas leurs masques quand il faut, où il faut, au bon endroit, sous le nez, sur le menton, jamais, la stigmatisation de ceux qui ne prennent pas de précautions, qui claquent la bise, qui se parlent en privé sans masque, nous fait revenir au bon vieux temps de l'hygiénisme quand la maladie était le salaire du péché.

Il est curieux et désespérant de constater qu'il semblait que des progrès avaient été accomplis sur la non stigmatisation des patients ne respectant pas les règles hygièno-diététiques dont les experts préventologues assuraient qu'elles avaient un effet sur la morbidité et la mortalité.

Les chiens sont lâchés. 

Après la Covid on pourra dire sans sourciller que les dépendants à l'éthanol qui meurent de cirrhose, ils l'ont bien mérité, que les dépendants au tabac qui meurent d'un cancer du poumon ou d'une maladie cardiovasculaire, ils l'ont bien mérité, que les consommateurs d'héroïne qui meurent d'une overdose, ils l'ont bien mérité... Je continue ?

"Ce n'est pas pareil." 

J'avais oublié cet argument.






3 - Le retour de la posture morale de la médecine

L'indignation des citoyennes et des citoyens qui ont pris toutes leurs précautions et qui pourtant ont attrapé la maladie s'étale partout sur les médias traditionnels comme sur les réseaux sociaux. Cette indignation morale stigmatise les coupables, c'est à dire à les citoyennes et les citoyens qui n'ont pas pris toutes leurs précautions par égoïsme, par manque d'altruisme, par incivisme, par folie.

Si tout le monde avait suivi les recommandations de la science, "on n'en serait pas là". 

Mais cela va plus loin : "on" s'étonne que les "bons", voir plus haut, ne trouvent pas de place dans les services de réanimation à cause des mauvais et certains s'interrogent, au second degré bien entendu, sur la légitimité des "déviants" à être soignés. 

Rien que ça.

Des médecins, j'ai des copies d'écran pour les services de répression de l'immoralité, voudraient que les personnes qui portent mal ou qui ne portent pas de masques dans la rue soient matraqués par la police de Gérald Darmanin... Des médecins se demandent si les covidiens méritent leurs médecins (il sauraient pu parler de covidaïques de sinistre mémoire)...

Chaque fois que la médecine fait de la morale elle se trompe de sujet.

Nombre de soignants et de citoyens modèles attribuent même, j'ai lu cela, toutes les morts de la Covid au président Macron et rattachent même cela au numerus clausus promulgué en... 1971 Comme si, autour de nous, en Belgique, en Allemagne, en Espagne, et cetera pour nos pays limitrophes (vous remarquerez que je n'ai pas cité le Brésil qui est aussi un pays limitrophe), il n'y avait pas eu de morts...

Et alors, quand la mort touche des jeunes, des sans facteurs de risque, des femmes enceintes, il faut trouver des coupables, outre le gouvernement Macron, et démontrer quand même que la maladie est le salaire du péché. Si des soignants meurent en soignant des patients et des patientes atteintes de Covid, si des enfants, des maigres, des naïfs, des sans traitement, sont touchés et/ou meurent, c'est en raison de l'immoralité de ceux qui ne respectent pas les mesures-barrières, qui ne souhaitent pas se faire vacciner,  qui se moquent des anciens, qui veulent vivre leur vie sans contraintes, qui privilégient l'économie à la santé.

Cela rappelle furieusement ce que l'on entendait à propos du sida...



4 - Le retour des scientistes.

Jamais les scientistes ne se sont sentis aussi à l'aise pour donner des leçons.

Ils ont joué sur du velours. Après que Raoult et consorts ont déliré et menti (mais ils déliraient, mentaient et truquaient depuis longtemps), que Péronne et compagnie ont dérapé (mais ils déliraient, mentaient et truquaient depuis longtemps), que Buzyn, Salomon et l'Etat ont déliré (mais ils déliraient, mentaient et truquaient depuis longtemps), il était tellement facile de passer pour de purs esprits scientifiques.

Voici dans le désordre les mesures sur lesquelles les scientistes n'ont cessé d'avoir raison : port du masque chirurgical dehors, port du masque chirurgical dedans, port du masque ffp2 dehors, port du masque ffp2 dedans, nettoyage des surfaces, lavage des mains, jauges dans les magasins, distance physique 1 mètre, distance physique 1,5 m, distance physique 2 m, confinement, fermeture des écoles, fermeture et/ou ouverture des commerces et lesquels, capteurs de CO2, aération des pièces, contrôle des frontières, dépistage, traçage, isolement, sensibilité et spécificité des tests RT-PCR, des tests antigéniques, des auto tests, des tests salivaires, ...

Le problème des scientistes en médecine, tient à plusieurs choses : la médecine n'est pas une science mais une méthode pour prodiguer des soins dans le cadre d'une alliance thérapeutique entre le soigné et le soignant. La méthode expérimentale n'est pas neutre tant pour le choix des sujets de recherche, leur financement, que pour leur interprétation et leur publication. Les pratiques de soins les plus répandues ne sont pas toujours (rarement ?) fondées sur des preuves expérimentales de bonne qualité. Les agences gouvernementales qui valident les soins ne sont pas indépendantes.

Mais surtout : un certain nombre de médecins partisans de la Science pure et dure estiment que la médecine est une science Inhumaine (qui ne doit pas avoir de liens avec les "prétendues" sciences humaines) et une science Asociale (qui ne doit pas avoir de liens avec les "prétendues" sciences sociales)

En réalité les chercheurs ont raison de mener des recherches mais ont tort de considérer que ceux qui ne pensent pas comme eux à un instant t sont des ignares ou des menteurs. Et, au lieu de s'attaquer aux citoyennes et aux citoyens qui n'ont pas leur éminente culture scientifique, ils auraient dû balayer devant leurs portes, dénoncer depuis des dizaines d'années les institutions académiques, leurs collègues qu'ils fréquentaient ou non dans des congrès internationaux ou au chevet des malades ou autour des paillasses qui ne respectaient pas les pratiques de la science expérimentale.

Est-il encore temps ?

Y aura-t-il un après Covid de la recherche ?






5 - Un monde sans.

Le monde Orwellien. Les restrictions, c'est la liberté.

Il ne s'agit d'ailleurs pas d'un article comme mentionné par Barbara Serrano mais d'un commentaire, une opinion en quelque sorte. Voir ICI.

Ce commentaire rappelle furieusement les comparaisons hâtives de John Ioannidis entre les pays : l'auteur Oliu-Barton donne en exemple des pays qui sont peu représentatifs de la pandémie mondiale comme la Nouvelle-Zélande, l'Islande, la Corée du sud, le Japon ou l'Australie.

Rappelons que tout ce beau monde, Miquel Oliu-Barton et certains autres co-auteurs, travaillent pour l'institut Bruegel dont le président est Jean-Claude Trichet, ex gouverneur de la banque de France, ex président de la Banque centrale européenne, institut dont le financement est assuré, outre par de nombreux fonds européens publics, par des entreprises privées sans doute neutres de tout engagement partisan comme (voir LA à la page 96 du rapport financier 2018 et la note en bas de page) Amazon, Mastercard, Novartis, Pfizer,  Sanofi, Shell ou Standard and Poor's. 

On voit que les auteurs qui émanent de cet institut privé ne sont pas des gauchistes : on peut leur faire confiance sur l'économie.

Le monde sans est une donnée classique des démagogues en santé publique : un monde sans cancer, un monde sans sida, un monde sans maladies, un monde sans douleurs, un monde sans mort. C'est aussi un vieux thème de science-fiction avec le célébrissime soma du Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley.

Quel soignant n'aimerait pas un monde sans tabac, sans alcool, sans héroïne ? ...

Cette utopie du monde sans cache une réalité sociale que les instituts néolibéraux sponsorisés par les institutions néolibérales et par les firmes mondialisées masquent : ce ne sont pas que les vieux qui sont morts ou qui sont atteints par la Covid, l'injustice ce n'est pas les jeunes qui meurent quand même, ce sont les pauvres, les immigrés, les travailleurs qui ne peuvent télétravailler, les personnes qui sont entassées dans des appartements trop petits, les personnes qui utilisent les transports en commun. Ici, nous parlons de la France. Mais, mondialement, où sont les morts ? Majoritairement dans les pays à faibles et moyens revenus. Mais une étude anglaise portant sur 17 millions de personnes montre que les minorités ethniques sont les plus touchées, en Angleterre, par la Covid : LA.





Les compagnies qui soutiennent les soutiens des auteurs de l'article










dimanche 6 décembre 2020

Jour 6 des pratiques médicales répandues françaises et internationales non fondées sur les preuves : Faire la morale aux consultant.es.

Faire la morale aux consultant.es est une activité répandue et pratiquée par le corps médical.

A tort.

Beaucoup de médecin.es en ce moment, par exemple, font la morale aux patients en leur disant que ce n'est pas bien de ne pas porter de masques à l'intérieur, que ce n'est pas bien de porte le masque sous le nez, que ce n'est pas bien de ne pas respecter la distance physique dans les queues ou dans les magasins, que ce n'est pas bien d'aller voir les personnes âgées dans les EHPAD. Et que ce sera à cause d'eux si survient une troisième vague de Covid-19.

Ils feraient mieux de leur fournir des arguments d'ordre scientifique fondés sur des essais contrôlés.

Certains médecins promettent même l'intubation à ces immoraux, et ajoutent qu'ils l'auront bien méritée.

Ces médecins parlent d'altruisme, et veulent rendre coupables ceux qui ne respectent pas la morale.

Cette attitude n'est pas nouvelle.

L'article III du Code Européen d'Ethique médicale de l'Association médicale mondiale dit : "Un médecin doit s'abstenir d'imposer à son malade ses opinions personnelles, philosophiques, morales ou politiques".

Personne ne sait si la morale, ça marche. Aucune étude contrôlée ne l'a jamais démontré.

Je reprends ici des idées contenues dans le court chapitre Ethique et Médecine du livre "Idées fausses, idées folles en médecine" de Skrabanek P et McCormick J.

La médecine, pour simplifier, ne consiste pas à rendre les hommes vertueux, mais à les sauver des conséquences de leurs vices.

N'allons pas plus loin.

Phrase magnifique de Mencken HL (en 1923) : "Un médecin ne prêche pas le repentir, il offre l'absolution."

Pour une grande partie des médecins, c'est l'enseignement qu'on leur donne, la maladie est le salaire du péché.

Enfin, cette morale est le pendant du mythe de la bonne santé qui considère qu'il est possible d'imaginer un monde sans souffrances, voir le billet précédent, ICI. Ce mythe, décrit comme "Le silence des organes" par Leriche en 1936 ou comme le contrôle de la société tout entière par la théologie médicale dans le but de faire disparaître toutes les maladies par Foucault M dans "Naissance de la clinique" en 1973.

Rappelons-nous que la morale d'un monde sans souffrance a conduit au scandales des opioïdes aux Etats-Unis d'Amérique.


mardi 15 janvier 2019

Le Conseil de l'Ordre des médecins. Bilan 2018.


C'est au moment où le Conseil National de l'Ordre des Médecins commence à changer avec un nouveau Président qui connaît non seulement la médecine générale mais aussi le neuf-trois, que rien ne va plus car ses défauts, que personne ne remarquait plus tant le CNOM nous était indifférent, nous sautent aux yeux maintenant que nous recommençons à nous intéresser à lui.

L'image, c'est le message. Eh bien, cette salle de réunion du CNOM que l'on découvre un jour de rencontre avec le patron de la CPAM, donne froid dans le dos. Cette médecine pixélisée et masculine a tout de l'illustration d'un mauvais roman d'anticipation. 

Je ne suis pas juriste, je ne suis pas éthicien, et encore moins moraliste, mais il me semble, au delà des vieille critiques classiques contre l'Ordre (j'en passe et des meilleures), qu'il serait temps que son périmètre soit redéfini.

Voici ce qu'il dit de lui :
La mission de l'Ordre des médecins est expressément définie par l'article L. 4121-2 du code de la santé publique :
L'ordre des médecins veille au maintien des principes de moralité, de probité, de compétence et de dévouement indispensables à l'exercice de la médecine, et à l'observation, par tous ses membres, des devoirs professionnels, ainsi que des règles édictées par le code de déontologie prévu à l'article L. 4127-1.
Il assure la défense de l'honneur et de l'indépendance de la profession médicale.
Il peut organiser toutes oeuvres d'entraide et de retraite au bénéfice de ses membres et de leurs ayants droit.
Il accomplit sa mission par l'intermédiaire des conseils départementaux, des conseils régionaux ou interrégionaux et du conseil national de l'ordre.

C'est exactement ce que je pense : le CNOM, dans ses déclinaisons nationale et départementales, ne doit s'occuper que de défendre l'éthique et la morale de la profession. Et c'est déjà pas mal.




L'éthique et la morale.

L'éthique, c'est le coeur de notre métier, c'est ce qui fait notre spécificité de soignant. C'est ce qui doit nous guider. C'est ce qui doit nous protéger des ingérences extérieures, celles de la société civile qui comprend l'Etat, les pouvoirs régaliens (notamment la police et la justice) et les pouvoirs administratifs (l'Assurance maladie) et/ou privés (banques, assurances, et cetera), sans oublier les autres institutions comme l'Education nationale.


La morale, ce sont nos relations entre médecins (la confraternité au sens large, l'aide à nos confrères dans le souci) mais ce sont aussi nos relations avec les patients (nous devons être proches mais distants, proches pour défendre à tout crin le secret médical, distants pour ne pas nous substituer à eux dans leur vie, leurs valeurs et leurs préférences, ne pas médicaliser leur vie même s'ils le demandent).

C'est-y pas beau tout cela ?

Il me semble donc que le CNOM :
  1. Ne devrait pas sauter comme un cabri à chaque déclaration d'Agnès Buzyn et poser sur les photos, notamment pour défendre la vaccination des professionnels de santé contre la grippe saisonnière dont aucune étude sérieuse n'a montré l'intérêt (cf. infra point suivant). 
  2. Ne devrait pas s'occuper de dire la médecine, et mal, il y a des sociétés savantes pour cela.
  3. Devrait aider efficacement les médecins quand le secret médical est menacé vis à vis des sociétés d'assurance (1), de l'Assurance maladie, de l'Education nationale, ou de l'administration (les motifs d'arrêt de travail par exemple).
  4. Devrait ainsi rendre des avis fermes sur les big data et ne pas faire confiance a priori aux dires des pouvoirs publics et des sociétés privées.
  5. Devrait prendre des avis fermes sur la télésurveillance, notamment dans le cas du traitement à domicile des patients atteints de syndromes d'apnée obstructive du sommeil traités par ventilation en pression positive continue où, à notre avis, deux principes moraux sont en cause :  l'espionnage de la vie privée des patients et le remboursement des soins en fonction de l'observance.
  6. Ne devrait s'occuper de certains sujets, la Télé médecine par exemple, qu'es qualités : quel doit être le cahier des charges de la Télé médecine par rapport à l'éthique et à la morale de la profession. De même que pour les Applis de santé.
  7. Devrait inscrire en priorité dans son agenda les relations médecins/patients et, notamment, la décision partagée. En conséquence le CNOM devrait envisager les modalités morales dans lesquelles sont pratiqués l'entretien motivationnel, l'éducation thérapeutique et/ou les séminaires thérapeutiques dans le respect des données de la science et des intérêts des patients. 
  8. Devrait, selon le triple point de vue de la confraternité, du respect des bonnes pratiques cliniques et de la sécurité du patient, autoriser qu'un médecin puisse divulguer des pratiques contraires aux données actuelles de la pratique médicale et qui nuisent aux patients (2).
  9. Devrait... Mais j'ai oublié plein de trucs : l'aide aux confrères burnoutés, agressés, et cetera, aux consoeurs victimes de leurs confrères pour des raisons sexuelles...
  10. Ad libitum.
Bon, je sens que j'ai fourni les arguments pour me faire battre. Le CNOM va dire qu'il fait tout cela depuis longtemps : ben, si c'est vrai, ça se voit pas !

Quant à l'argument à la gomme selon lequel je devrais me présenter aux élections ordinales si je voulais faire changer les choses, il se heurte d'une part à mon âge et d'autre part à la tonalité strictement politique du corps médical français.

Juste une chose : les bulletins du CNOM sont une dépense inutile et un motif de déforestation inacceptable.

Notes :

(1) Il existe effectivement des "instructions aux médecins" publiées par le CNOM concernant les demandes de renseignements médicaux émanant des banques et des compagnies d'assurance et/ou de prévoyance mais il serait utile qu'il tapât un bon coup sur la table, prévînt officiellement les dites compagnies et surtout informât sévèrement les médecins travaillant dans les dites compagnies que leurs pratiques sont contraires au Code de déontologie et qu'en conséquence il vaudrait mieux qu'ils cessassent...
(2) Ce qui se passe en ce moment avec les plaintes des homéopathes n'encourage pas vraiment à agir d'un point de vue strictement juridique : le manque de confraternité l'emporte pour le CNOM (et peut-être seulement pour les CDOM) sur les pratiques non conventionnelles des médecins (la liste hors homéopathie est infinie).

PS. Un de mes amis, qui se reconnaîtra, me suggère l'idée suivante : Pourquoi ne pas instaurer une QPC ou Question Prioritaire de Confraternité ?

samedi 30 avril 2016

Code de bonne conduite en médecine (générale).

Antoine Deltour

Raphaël Halet
Le procès LuxLeaks est en cours au Luxembourg.
On accuse les deux lanceurs d'alerte, Antoine Deltour et Raphaël Halet, de vol, violation du secret professionnel et du secret des affaires, accès ou maintien frauduleux dans un système informatique, blanchiment et divulgation de secrets d'affaires.
Cela m'a fait penser à la médecine.
Pas ces accusations.
La suite.
La société PricewaterhouseCooper (PwC), dont ils étaient les salariés, avait édicté un code de bonne conduite (ICI). 
Ce code est assez surréaliste mais il faut se rappeler quand même que les activités de PwC étaient, semble-t-il, conformes au droit luxembourgeois.
Nous n'entrerons donc pas dans des discussions philosophiques portant sur les questions de respecter ou non une loi injuste ou de pouvoir être juste dans le respect de l'injustice, nous ne soulèverons pas non plus le problème de la banalité du mal (Hannah Arendt) ou nous ne nous demanderons pas Comment peut-on être luxembourgeois ?, mais nous nous amuserons en lisant le code PwC qui ressemble à de la banale novlangue.
Nous n'entrerons pas non plus dans le débat classique entre éthique et morale.
Je rappelle la phrase extraordinaire de René Girard : "L'éthique se résume au choix cornélien entre le sacrifice de soi et le sacrifice de l'autre." Et je retiens pour ma part le fait que la morale est ce qui régit nos rapports avec l'autre et l'éthique ce qui régit nos rapports avec nous-mêmes."

Voici donc, en anglais, les bases de ce que demande PwC à ses collaborateurs au moment de prendre une décision (l'éthique est pour PwC ce que j'ai appelé la morale).

Recognise the event, decision or issue. Are you being asked to do something that you think might be wrong? Are you aware of potentially illegal or unethical conduct on the part of others at PwC or a client? Are you trying to make a decision and are you unsure about the ethical course of action?
Think before you act. Summarise and clarify your issue. Ask yourself, why the dilemma? Consider the options and consequences. Consider who may be affected. Consult others.
Decide on a course of action. Determine your responsibility. Review all relevant facts and information. Refer to applicable PwC policies or professional standards. Assess the risks and how you could reduce them. Contemplate the best course of action. Consult others. 

Test your decision. Review the “ethics questions to consider.” Apply PwC’s values to your decision. Make sure you have considered PwC policies, laws and professional standards. Consult others–enlist their opinion of your planned action.
Proceed with confidence. Communicate decision and rationale to stakeholders. Reflect upon what was learned. Share your success stories with others. 
.
Et en voici le résumé en français  des questions éthiques à considérer lorsque l'on agit et que l'on travaille pour PwC :
  1. Est-ce cela s'oppose à PwC ou aux bonnes pratiques professionnelles ?
  2. Est-ce que cela vous paraît juste ?
  3. Est-ce légal ?
  4. Est-ce que cela pourrait se retourner contre vous ou contre PwC ?
  5. Qui d'autre pourrait être affecté par cela (collègues, clients, vous, et cetera)?
  6. Seriez-vous gênés si d'autres savaient que vous faisiez cela ?
  7. Existe-t-il une autre façon de faire ne posant pas un conflit éthique ?
  8. Comment cela pourrait apparaître dans la presse ?
  9. Qu'est-ce qu'une personne raisonnable pourrait en penser ?
  10. Pouvez-vous dormir la nuit ?
Cela me fait penser furieusement à notre pratique médicale et aux questions que nous nous posons chaque jour (que nous devrions nous poser chaque jour) en consultation ou, plus précisément, chaque fois que nous nous trouvons en position "morale" avec des patients.

On voit que le code de bonne conduite de PwC est, dans le cas de cette société dont le rôle est l'optimisation fiscale dans le respect des lois luxembourgeoises, une vaste rigolade éthique mais comment ne pas se poser de questions sur la possibilité qu'au sein de ce système créé pour corrompre la fiscalité et fonctionnant en ce sens, il n'existe pas des personnes honnêtes, je ne parle pas des deux lanceurs d'alerte en procès, des personnes qui soient vraiment honnêtes et qui, pour autant, ne soient pas des lanceurs d'alerte ? Et ne pourrait-on pas penser que les deux lanceurs d'alerte, avant d'être vertueux, étaient forcément déjà malhonnêtes puisqu'ils travaillaient chez PwC ? Et ne peut-on envisager que certains ou la plupart des employés de PwC se sentent vertueux en travaillant dans cette entreprise car ils pensent que l'optimisation fiscale est une forme de résistance contre le méchant Etat, un mécanisme de survie pour les riches ou, plus prosaïquement, parce qu'il faut bien gagner sa vie ? Ne sommes-nous pas, les uns comme les autres, immergés dans un système ou ligotés dans un réseau qui fait de nous, quoi que nous fassions, avoir un compte bancaire, posséder un smartphone, utiliser internet, des complices ? 


Revenons à la médecine.
Je me rappelle un de mes amis me disant ceci : "C'est drôle, tous les médecins ou pharmaciens qui travaillent pour les agences gouvernementales (l'HAS par exemple) sont à leurs propres yeux des gens vertueux et pourtant les décisions qui sont prises dans ces agences sont souvent immorales et erronées."
Je rappelle cette phrase de Pierre Bourdien tirée de Les modes de domination (Actes de la recherche en sciences sociales, n° 2-3, juin 1976, p 125) qui me semble particulièrement appropriée : "les effets idéologiques les plus sûrs sont ceux qui, pour s'exercer, n'ont pas besoin de mots, mais du silence complice".
Je me pose tous les jours ce genre de questions.
Pas vous ?

Post scriptum du 10 mai 2016 : l'affaire Baupin permet à tous de faire des commentaires clivants et l'on découvre comme par hasard "la vraie nature de Bernadette" chez tous les preneurs de position. Appliquons le code PwC à Baupin (et on me fait remarquer à juste titre qu'il existe une présomption d'innocence et qu'il est possible, la théorie du complot ou la bassesse du monde, c'est selon, qu'il s'agisse d'un règlement de comptes à usage interne et que certains à EELV fassent payer à Emmanuelle Cosse son passage au gouvernement, il semble pourtant que les témoignages soient concordants) et on est sidérés des réponses que Baupin pourrait donner (s'il est coupable des faits allégués).
Nous avons donc lavé notre conscience mais.
Mais sommes-nous bien certains qu'autour de nous nous ne fermons pas les yeux et que nous ne nous taisons pas par simple convenance personnelle ? Pour ne pas avoir d'ennuis.
Je n'ai pas assez de preuves, disons que je ne les ai pas cherchées, je n'ai pas assez de témoignages (il faudrait que j'aille les chercher, c'est à dire qu'il faudrait convaincre les patients de porter plainte), pour que certains médecins de mon coin cessent leurs pratiques délétères. Quand cela éclatera, et à condition que cela éclate, vous pourrez me reprocher de ne pas avoir eu le courage, l'arrogance, l'anti confraternité d'agir et de dénoncer.