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dimanche 24 avril 2022

Bilan médical de la semaine du lundi 18 au dimanche 24 avril 2022 : les MG méprisés, la fin du procubitus ?, valproate de sodium, Pfizer, la distribution des vaccins.

 

L'avenir de la santé publique en France (ici, à Versailles)

Un journal publicitaire destiné aux médecins généralistes où aucun article n'est écrit par un médecin généraliste

Je reçois gratuitement dans ma boîte à lettres la Revue du Praticien Médecine Générale et le classement vertical est souvent la réponse à mon ennui d'avance.

L'autre jour j'ouvre le numéro 1066 (Rev Prat MG 2022 ; 36 : 157-208) . Je parcours les titres des articles et je me rends compte, mais ce n'est pas nouveau, qu'il ne s'agit pas d'une revue destinée aux préoccupations des médecins généralistes

Imagine-ton des revues de cardiologie ou de pneumologie qui soient rédigées par des non-cardiologues et des non-pneumologues ?

Quand je répète que les MG sont les méprisés du système... 

Imagine-t-on un journal féminin rédigé par des hommes ? 


Un essai contrôlé non randomisé qui remet en cause le procubitus...

... chez les patients hypoxiques atteints de Covid nécessitant une supplémentation en oxygène et ne nécessitant pas une ventilation mécanique. En ne trouvant aucune différence à J 5 sur les critères de gravité entre le procubitus et le décubitus dorsal.

C'est ICI.


Le valproate de sodium frappe encore (GB)  : 20 000 bébés seraient nés avec des difformités 

pour cause de déficit d'informations délivrées auprès des femmes enceintes..


Et malgré tout le valproate de sodium continue d'être prescrit aux femmes enceintes en Grande-Bretagne sans aucune notice ou avertissement à l'intérieur des paquets des médicament commercialisées contenant du valproate de sodium. 


Pfizer "distribuant" ses vaccins aux pays pauvres.




Est-il encore possible de distribuer des vaccins de façon égalitaire à travers le monde ? 

Un article du BMJ analyse (LA) les raisons pour lesquelles les vaccins n'ont pas été équitablement distribués (vendus ?) dans le monde entier et imagine avec beaucoup d'idéalisme que c'est encore possible. A vous de juger.




Le capitalisme triomphant.


L'industrie pharmaceutique résumée en un dessin.


Hors sujet : l'exposition Eugène Leroy au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris


Auto-portrait

Un peintre majeur du vingtième siècle (1910 - 2000)

C'est tout pour ce soir où Marine Le Pen a perdu.




jeudi 2 décembre 2021

Les légitimes interrogations sur les vaccins anti Covid font le jeu des complotistes et des mangeurs d'enfants.



Lorsque les premiers chiffres d'efficacité du nouveau vaccin Comirnaty ont été publiés par Pfizer, il existait des individus douteux qui se posaient des questions sur l'efficacité IRL de ces vaccins. Les ZeroCovideurs et les FaiseursdePeur les dénonçaient comme des ennemis du capitalisme.

Des individues douteuses s'interrogeaient sur les différences d'efficacité sur les critères suivants : mortalité, hospitalisation en réanimation, hospitalisation en soin critiques, hospitalisation en unité Covid, et donc, sur les formes sévères, légères à modérées, bénignes, et asymptomatiques. Les ZeroCovideurs et les FaiseursdePeur les dénonçaient comme des traîtres à la cause du Progrès.

Des individu.es douteux.ses s'interrogeaient sur le portage sain des vaccinés, existait-il, était-il fréquent, combien de temps durait-il ? Les ZeroCovideurs et les FaiseursdePeur les dénonçaient comme des ignares acérébrés ou paucineuronaux.

Lorsque les chiffres d'efficacité des vaccins suivants, à ARMm ou non, sont parus, des complotistes de tous poils ont osé demander que l'on ne parle plus de LA vaccination anti-Covid mais que l'on s'interroge sur les différences d'efficacité entre les différents vaccins. Les ZeroCovideurs et les FaiseursdePeur les dénonçaient comme des alliés objectifs des antivaxx.

Des personnes suspectes osaient poser des questions sur la possibilité de la politique du ZéroCovid dans un monde globalisé où la fortune des riches reposait sur le dénuement des pauvres, et on leur objectait qu'ils étaient des assassins qui s'accommodaient de la mort programmée des non ZéroCovidés : le laisser circuler.

Des individus qui auraient mérité, selon certains, qu'on leur fasse des bourre-pifs, s'interrogeaient sur la politique du booster généralisé à tout le monde (dans les pays développés, cela va sans dire) et sur les éventuels effets indésirables chez les plus jeunes. Les ZeroCovideurs et les FaiseursdePeur les dénonçaient  comme des mangeurs d'enfants.

Des gauchistes s'interrogeaient sur la validité des essais Pfizer et sur les éventuelles tricheries des firmes et Les ZeroCovideurs et les FaiseursdePeur les dénonçaient en affirmant 1) que Pfizer a toujours raison, 2) que le refus de Pfizer de libérer les brevets n'était pas significatif.

Je m'arrête là.

L'apparition de nouveaux variants complique les choses mais les avis des ZeroCovideurs et des FaiseursdePeur ne changent jamais :

Vacciner, vacciner, il en restera toujours quelque chose.
Vacciner, vacciner, la Science reconnaîtra les siens.
Vacciner, vacciner, c'est la seule façon d'empêcher l'apparition des variants.
Vacciner, vacciner, le rapport bénéfices/risques est toujours favorable aux vaccins.

Je vous renvoie à mon texte de novembre 2018 : ICI

Mes liens d'intérêts : 
Eurosfordocs : LA
Je suis triple vacciné contre le Covid avec Comirnaty.



jeudi 17 septembre 2015

Au coeur de la corruption.


Il n'est pas un jour où des informations ne viennent montrer, démontrer et confirmer que la corruption est au centre du système mondial de la santé.

La publication dans le British Medical Journal (on ne dira jamais assez l'importance de ce journal dont on peut critiquer ici ou là la politique éditoriale) de l'étude 329 revisitée (LA), c'est à dire rétablie dans sa véracité, est démonstrative de tout ce qui est fait (cacher, tricher, modifier, interpréter) pour promouvoir des médicaments dangereux dans le seul but de faire de l'argent.  Prenez le temps de lire des commentaires d'une grande pertinence : LA. Mais le nom des laboratoires Servier n'apparaît pas. Il s'agit de Glaxo qui a payé 3 milliards de dollars pour cette fraude alors que la molécule (la paroxétine) est toujours commercialisée... et continue d'être promue et de gagner des parts de marché.

Je pourrais aussi vous parler d'un article du JAMA qui a été publié puis rétracté alors qu'il s'agissait  de malades fictifs : les patients fantômes recherchés par les attachés de recherche clinique. Le commentaire est LA et l'article ICI. Mais le plus surprenant dans tout cela, et les défenseurs de l'industrie ne pourront manquer de s'en réjouir et de le faire savoir, c'est qu'a priori cette étude n'était pas sponsorisée et qu'elle concernait une molécule tombée dans le domaine public et valant trois francs six sous. Certains chercheurs n'ont même pas besoin qu'on les corrompe puisqu'ils sont spontanément ouverts à la corruption. Même sans les laboratoires Servier.

Les laboratoires Pfizer ne sont pas en reste (j'ai déjà raconté les histoires de ce merveilleux laboratoire) avec une affaire récente concernant la pregabaline (voir LA). Mais Pfizer est habitué à des procès retentissants avec une amende de 2,3 milliards de dollars pour bextra en 2009 (LA) ou l'utilisation d'enfants nigerians pour ses essais cliniques (ICI).



Le Manifeste des 30 (j'avais pensé de façon naïve qu'il s'agissait des 30 dernières victimes du Mediator non indemnisées par Servier) initié par Irène Frachon pour défendre les victimes du Mediator (cf. supra) mais surtout pour boycotter les laboratoires Servier et leurs dépendances (il eût d'ailleurs été pertinent de citer quels sont les laboratoires, officines, groupes, firmes, sous-groupes, sous-firmes, sous-officines, qui font partie du groupe et de donner les noms de tous les médecins qui, officiellement, ont reçu de l'argent du groupe depuis, disons, cinq ans) a été signé initialement (les 30 platinum signataires) par des gens qui ne sont pas libres de liens d'intérêt ou qui les revendiquent comme tels. Je vous rappelle mes commentaires (LA) et ceux de CMT (ICI) pour ceux qui ne seraient au courant de rien.

Ce Manifeste est, toutes chose égales par ailleurs, une entreprise (inconsciente pour les uns et consciente pour les autres) de blanchiment de l'industrie pharmaceutique sauf Servier, au même titre que Servier a tenté (avec succès en France) de blanchir le benfluorex de son péché originel fenfluraminique.

On connaît par coeur les arguments des collaborateurs universitaires ou non de big pharma. Ils ont des éléments de langage tout prêts. 
  1. Il n'y a pas de recherche en médecine sans la participation de l'industrie
  2. Si l'industrie nous demande de travailler avec elle c'est que nous sommes les meilleurs de la profession
  3. Notre parfaite connaissance de notre domaine de compétence nous permet d'influencer la recherche et ses orientations
  4. Nous sommes très mal payés et nous avons besoin de subventions pour nous déplacer dans les congrès internationaux ou nationaux
  5. Nos services sont très mal dotés et les "caisses noires" nous permettent d'acheter du matériel, voire d'informatiser notre service et/ou de permettre de subventionner de jeunes chercheurs.
  6. L'argent de l'industrie nous permet de porter la bonne parole dans les réunions de formation médicale continue
  7. Nous sommes indépendants et l'argent que nous touchons ne modifie en rien notre jugement
  8. La doctrine Bruno Lina (et désormais Arnaud Danchin) : manger à tous les rateliers garantit l'intégrité. Trop de corruption tue la corruption.
Il ne s'agit pas de condamner a priori l'industrie mais de se donner les moyens de contrôler son activité et notamment la sincérité des essais cliniques tant dans leur conception (design), dans leur mise en place et leur suivi (reporting), que pour l'analyse des résultats (open data) et que pour la rédaction des articles.
Au niveau européen (EMA), tout est fait dans l'autre sens, c'est à dire celui de la dévolution aux industriels des contrôles de leur propre activité.

Quant au reste, la corruption généralisée de l'appareil d'Etat, il est encore possible d'agir mais il faudrait une volonté politique claire. 
La sincérité des membres des agences gouvernementales françaises est largement remise en cause quand on découvre les officiels liens d'intérêt qu'ils entretiennent avec les industriels dont il décide la commercialisation des produits, leur prix et la façon dont ils doivent être recommandés.
Mais, à moins de définir des politiques publiques de façon concertée et démocratique, volontaristes et incitatives, il ne sera plus jamais (dans un avenir prévisible) possible d'influer sur la stratégie des grands groupes pharmaceutiques dans le domaine de la recherche. 
Il ne restera aux agences gouvernementales (et les données récentes concernant l'agence américaine, la FDA, 96 % des nouvelles molécules sont approuvées en 2014, sont extrêmement alarmantes sur sa possibilité de résister aux sirènes de big pharma, voir ICI, sans compter le CDC d'Atlanta dont les prises de position ces dernières années ont toujours été en faveur de l'industrie) que le contrôle a posteriori mais les moyens de l'effectuer ne sont pas fournis.

L'étendue de la corruption initiée par le lobby santéo-industriel est telle (je n'ai pas parlé de la corruption des professeurs qui délivrent l'enseignement dans les facultés, scandale absolu) et le degré d'innocence (?) des médecins est tel que je ne vois pas d'autres solutions que le pourrissement de la situation : la médecine va sentir le pyo pour de très nombreuses années.

PS : Un article additionnel sur Johnson et Johnson dans le New York Times : "Quand le crime paie". C'est à propos du risperdal (LA)
PS 2 (23 septembre 2015) : Le cartel pharmaceutique tel le cartel de la drogue. Un reportage de Michael Che sur Commedy Central (ICI).

dimanche 20 mai 2012

Les centres anti douleurs : des annexes du laboratoire Pfizer.


Nous avons évoqué ICI et LA combien nous vivions dans une société où l'objectif affiché était l'absence de douleurs comme si la douleur n'était pas une donnée physiologique ou anthropologique mais une donnée "construite", c'est à dire sociologique, voire politique, qu'il était nécessaire d'éliminer. Je ne me fais pas dire ce que je ne veux pas dire : je ne suis pas en train d'affirmer que la douleur est nécessaire, qu'elle est formatrice, qu'elle est éducative, qu'elle est une émotion nécessaire pour accepter notre humaine condition, voire qu'elle se justifie pour expier nos péchés supposés ou réels ou une épreuve que tout humain se doit de surmonter tout seul ou avec une aide extérieure. Je veux simplement dire que cet objectif est, pour l'instant, inatteignable.
Ainsi, aux Etats-Unis d'Amérique, nous avons appris ICI que 116 millions d'Américains souffraient de douleurs chroniques, que cela représentait environ 600 milliards de dollars de dépenses annuelles, et que les Etats-uniens n'étaient pas soulagés de leurs douleurs avec, en sus, environ 1000 morts par an liés aux opiacés (LA).
On marche sur la tête.

Les patients qui consultent dans les cabinets de médecine générale désirent le plus souvent (même si l'approche est indirecte, je parle de ça et c'est de ceci que je voulais parler) être soulagés d'un état ou d'une condition qui leur semblent nécessiter l'intervention d'un médecin généraliste.
Le médecin généraliste tente de soulager le patient de sa condition pour des raisons professionnelles (on lui a appris en théorie ce qu'il devait faire), sociétales (il a intégré le fait que c'était ce que la société attendait de lui), voire éthiques (soulager le pauvre monde de ses souffrances).
Dans le cas des maladies ou pseudo maladies chroniques ou dans le cas de souffrances aiguës la proximité  entre le patient et le médecin généraliste rend la souffrance persistante intolérable pour les deux protagonistes : le patient qui n'est pas soulagé et qui, dans le contexte du consensus sociétal "Zéro douleur", en veut à son médecin qui ne peut le "guérir" ("Donnez moi quelque chose de plus fort."), lui reproche son inaction ou son incompétence, voire son mépris ("Serrez les dents, mon vieux, c'est l'humaine condition.") ou son impuissance ("Alors à ceux qui souffrent devant l'impuissance de leur médecin... LA), voire les quatre ; le médecin qui, malgré tout ce qu'on lui a appris en théorie, tout ce qu'il sait et ne sait pas en pratique, tout ce que la bien-pensance lui renvoie sur l'ardente obligation de tuer la douleur. Le médecin traitant revoit un patient qui continue de souffrir et, compte tenu des pré requis que nous avons évoqués, il ne peut s'en suivre qu'une augmentation des plaintes et qu'une aggravation de la culpabilité.
Mais il reste les centres anti douleurs. Les fameux centres anti douleurs.
Les centres anti douleurs sont nés dans les années quatre-vingts en France, à l'instar de ce qui se passait dans les pays anglo-saxons et selon l'affirmation, jamais démentie, qu'en France on ne prend pas en charge la douleur. Originellement, c'est un anesthésiste, John Bonica, qui s'est intéressé à ce problème et a créé la première clinique anti douleur en 1961 à Tacoma dans l'Etat de Washington, en collaboration, c'est important, avec un psychologue et un neurochirurgien. Un article québécois recense les "bienfaits" de ces centres anti douleurs (LA) et souligne la multidisciplinarité avec, au minimum, un anesthésiste, un physiatre et un psychiatre et, au mieux, médecins (sic), psychologues, infirmières, physiothérapeutes, ergothérapeutes, travailleurs sociaux. 
Quand on fait une recherche "Centres anti douleurs" sur Google on a droit, selon les moments, à 12 300 000 occurences. Sur la première page, dix occurrences : les deux premières émanent du même site et donnent la liste, pour le premier, de tous les centres anti-douleurs français, la deuxième des centres parisiens (c'est dû à ma localisation google) ; on y trouve la définition d'un centre anti-douleur (1) et des publicités pour des thérapies algologiques : fasciathérapie, mésothérapie, chiropractie, sophrologie,  étiopathie, acupuncture, hypnothérapie, réflexologie... (ICI) ; la troisième occurrence émane de l'Institut UPSA de la douleur (LA) qui propose une autre définition (2) et des liens institutionnels gouvernementaux ; la quatrième émane d'une association de victimes et donne des listes de centres dans la région parisienne (ICI) ; la cinquième émane du Journal des Femmes (LA) qui insiste sur la Consultation pluridisciplinaire ; la sixième est un blog de patiente consacré à la fibromyalgie (ICI) ; et cetera, et cetera.
Ainsi, constatant la carence des médecins traitants et des structures hospitalières, des anesthésistes, les spécialistes de la douleur, des psychiatres, les spécialistes de la perception de la douleur, et les physiatres (le mot existe en québécois, pas en français gaulois), les spécialistes de la manipulation des corps, ont recréé ce qui existait déjà, à savoir le spécialiste de la médecine globale, le médecin généraliste et des centres multidisciplinaires qui ne sont en fait que des mini hôpitaux. 
C'est ce qui s'est passé à propos de l'Alzheimer où des Cliniques de la mémoire ont été créées par des neurologues et des néo spécialistes, les gériatres, dont la fonction est, aussi, de diagnostiquer, d'évaluer et, surtout, de prescrire des anti Alzheimer pour la plus grande gloire de Big Pharma (n'oublions pas que la neurologie a longtemps été négligée par Big Pharma en raison du faible nombre de molécules "efficaces" chères ; mais l'explosion des anti-épileptiques de ixième génération, dont gabapentine et prégabaline, sans compter ceux que l'on utilise dans la migraine (topiramate) avec des résultats dramatiques. On a vu récemment que la prise en charge des patients dits Alzheimer par les cliniques de la mémoire n'était pas meilleure que la prise en charge par des médecins généralistes, en France (ICI) comme aux Pays-Bas (LA), ce qui donne à réfléchir sur la disparition programmée de la médecine générale, les centres anti douleurs comme les Cliniques de mémoire coûtant une fortune par rapport aux prises en charge en médecine générale.

En gros, quand un médecin généraliste est confronté à des douleurs chroniques, quand il a tout essayé, il adresse le patient à un centre anti-douleurs où il est pris en charge et il ressort de là avec du Lyrica de chez Pfizer qui, dans l'immense majorité des cas a déjà été prescrit par le médecin traitant, mais mal, je présume.
Car le Lyrica est un vedette de l'algologie, pas seulement des douleurs neuropathiques, de l'algologie en général : pourquoi ne pas l'essayer ?
Si vous recherchez prégabaline ou pregabalin sur Google et sans préciser respectivement fraude ou fraud, vous aurez du mal à trouver des informations sur la fraude académique massive qui a conduit à l'établissement des traitements de pfizer, gabapentine et prégabaline dans la trousse des médecins.
Si vous voulez vous faire une idée précise de cette fraude qui a été révélée à propos des essais cliniques menés par Scott Reuben pour Pfizer, le meilleur article en français sur la question se trouve sur Pharmacritiques (ICI). Il est révélateur.
Pour résumer notre propos : douleurs chroniques suivies par le médecin traitant ; courrier pour un centre anti douleur ; trois mois pour obtenir un rendez-vous ; trois-quart d'heure de consultation dans les bons cas ; du Lyrica prescrit. Et retour à l'envoyeur. Je ne vous ai pas parlé du stimulateur externe. 
Ah, j'ai oublié de vous parler des effets indésirables du Lyrica. Vous lirez ce qu'en racontent les Canadiens : LA.
Donc, les médecins et autres professionnels de santé qui travaillent dans les centres anti douleur, sont des personnes admirables. Comment dire autrement de gens qui se penchent sur la douleur que tous les autres, le vulgum pecus, ne savent pas appréhender ? Mais ils devraient se rendre compte qu'ils sont au fond d'une nasse et que c'est Pfizer et autres qui les y maintiennent. 



Post scriptum : Je ne dis surtout pas qu'il faille respecter la douleur, qu'il ne faut pas la combattre, qu'il ne faut pas prendre en charge les patients qui souffrent, je dis simplement que le marché de la douleur n'est pas un vain mot, qu'il représente beaucoup d'argent, beaucoup d'effets indésirables, notamment pour les opiacés qui tuent plus aux Etats-Unis que les drogues illicites, en France on ne sait pas, en France on ne sait jamais, et que certains produits, plus chers que d'autres, n'ont pas vraiment fait la preuve de leur efficacité et, dans certains cas, au prix de fraudes massives sur les essais cliniques. Pour combattre la douleur, cause mondiale, on réinvente l'eau chaude mais à des prix défiant toute concurrence.



Définitions
(1) Le centre anti douleur est un établissement médical où sont reçu les patients souffrants de douleur chronique. Ces établissement ont pour objectif d'évaluer et de mettre en place des traitements antalgiques spécialisés et d'autres protocoles pour diminuer la douleur ressentie par le patient. Ces centres anti douleur ont l'avantage de proposer des consultations pluridisciplinaires pour une prise en charge globale du patient et de sa douleur. Ces consultations anti-douleur se trouvent en général dans les hopitaux et sont réalisées par des médecins algologues (spécialiste du traitement de la douleur).
(2) Leur vocation est d’évaluer et de traiter des patients souffrant de douleur chronique, mais aussi de faire de la recherche et de diffuser les nouvelles connaissances sur la douleur. Les centres anti-douleur sont par définitions pluridisciplinaires et comportent de nombreux spécialistes et professionnels : neurologues, neuro-chirurgiens, anesthésistes, rhumatologues, psychologues, psychiatres, infirmières, kinésithérapeutes, assistantes sociales... Les malades relevant des consultations anti-douleur souffrent de douleurs persistantes rebelles aux traitements habituels et sont adressés sur demande médicale.

dimanche 13 novembre 2011

Méningite C : des éléments pour décider ou non de vacciner. Par CMT.

Docteurdu16. Je vous propose donc une contribution du docteur Claudina Michal-Teitelbaum sur la vaccination contre la méningite C. Un état de l'art que vous ne trouverez pas ailleurs.
Une campagne agressive de Pfizer pour promouvoir le vaccin contre la méningite C. Pour qui sont les bénéfices ?
Claudina Michal-Teteilbaum
Certains ont pu être surpris voire choqués ou effrayés en allant au cinéma, par un petit film qui prend le spectateur non averti au dépourvu par sa brutalité. Il s’agit d’un film destiné à promouvoir la vaccination par le vaccin contre le méningocoque C chez les 15-24 ans que voicihttp://www.youtube.com/watch?v=0fhmnTAZsI8 .
Il est difficile de parler de « sensibilisation » au sujet de ce film car on est plutôt dans l’intimidation et la culpabilisation. Des jeunes adultes, qui viennent de faire la fête, subissent un interrogatoire serré de type policier. Les comportements naturels à cet âge, comme s’embrasser, s’amuser ensemble, sont présentés comme dangereux et culpabilisants. Il y a comme des relents de puritanisme dans ce film : la méningite est une sorte de châtiment divin frappant à l’improviste les débauchés insouciants. Et c’est bien ce à quoi on pouvait s’attendre de la part d’un laboratoire américain comme Pfizer.
Pfizer se substitue ainsi aux pouvoirs publics comme agent de prévention et, outre ce film plutôt effrayant, des dépliants de la même tonalité sont distribués aux médecins et des publicités se référant au film s’étalent sur les magazines pour adolescents.
La raison de cette campagne est que, malgré l’avis favorable du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) en juin 2009, à la généralisation du vaccin contre le méningocoque C chez tous les enfants et adolescent de 12 mois à 24 ans et le remboursement des vaccins par la Sécurité Sociale, la couverture vaccinale (proportion de la population visée qui est effectivement vaccinée) en France reste faible puisque seuls 35% des enfants de 2 à 4 ans seraient vaccinés et 12% des 11-16 ans d’après l’Association Française de Pédiatrie.
Cet avis venait contredire un précédent avis du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF) du 8 mars 2002http://www.sante.gouv.fr/dossiers/cshpf/a_mt_080302_meningo_conjugue.pdf qui refusait la généralisation du vaccin contre le méningocoque C compte tenu de la rareté des infections invasives dues au méningocoque C (faible incidence). Les autres raisons invoquées par le CSHPF pour ce refus étaient le taux d’incidence très variable d’un département à l’autre et l’incertitude sur le risque de substitution des souches de méningocoque C par d’autres souches de méningocoque après vaccination. Ce premier avis de 2002 a été complété par un autre, en date du 27 juin 2003,http://www.hcsp.fr/docspdf/cshpf/a_mt_270603_meningoc.pdf qui précisait les circonstances d’utilisation des différents types de vaccin chez les populations présentant des facteurs de risque de méningite http://www.med.univ-rennes1.fr/sisrai/dico/S736.html , à savoir lessujets ayant un déficit immunitaire comme ceux présentant un déficit en properdine, les sujets aspléniques (sans rate) et les sujets présentant un déficit de la fraction terminale du complément. La vaccination était aussi recommandée chez les sujets contactshttp://www.infectiologie.com/site/medias/_documents/officiels/2011-DGS-meningo.pdf ou habitant la même zone que les cas de méningite.
Quelques notions sur les méningocoques
Le méningocoque C est une bactérie dont le réservoir exclusif est l’homme. Le « portage » de la bactérie se fait au niveau de la muqueuse du nasopharynx.
On admet qu’il y a environ 10% de porteurs en moyenne dans la population. Il s’agit deporteurs sains car ils ne développent pas la maladie. La proportion de porteurs est moindre aux âges extrêmes et maximale entre 15 et 24 ans où elle dépasserait 30%. Le portage est aussi plus fréquent chez des personnes vivant en communauté comme les militaires.
La transmission de la bactérie peut avoir lieu lors de contacts rapprochés par le biais des gouttelettes de salive projetées lors de la toux, par le baiser, ou entre membres d’une même famille.
Dans un très petit nombre de cas, essentiellement pendant l’hiver, et probablement le plus souvent en raison de l’existence de certains facteurs de risque (tels la virulence propre à la souche, l’immunodépression, le tabagisme actif et passif, la promiscuité, l’âge, une infection récente des voies respiratoires supérieures) la transmission de la bactérie par contact rapproché peut déclencher une bactériémie (passage de la bactérie dans le sang) qui peut provoquer ou non une septicémie (réaction inflammatoire brutale de l’organisme à la dissémination d’un germe pathogène par voie sanguine) ou une méningite (inflammation des méninges). Dans ces deux cas on parle d’ d’infections invasives à méningocoque (IIM).Celles-ci font l’objet d’une déclaration obligatoire (DO) par les médecins et d’un suivi spécifique sur le plan épidémiologique par le réseau EPIBAC de l’INVS. Les prélèvements bactériens réalisés sur les malades sont adressés à un Centre National de Référence (CNR)situé au sein de l’Institut Pasteur.
En fonction de la bactérie détectée lors d’un épisode de méningite ou de septicémie et du nombre de cas déclarés, des mesures de préventionhttp://www.circulaires.gouv.fr/pdf/2011/02/cir_32603.pdf appelées prophylactiques,parfaitement codifiées, comme la distribution d’antibiotiques et la vaccination, sont mises en place afin de limiter le risque de survenue de nouveaux cas.
On distingue deux formes cliniques des infections invasives à méningocoque de gravité inégale. On considère que la forme classique, la méningite, représente environ 70% des cas et a une mortalité de 5 à 6%. La forme septicémique, qui se manifeste généralement par un purpura (tâches rougeâtres et disséminées sur la peau) qui peut prendre la forme d’unpurpura fulminans qui peut être mortel en 24h, représente environ 24% des cas et a une mortalité de 35% en moyenne (Van Deuren 2000).http://cmr.asm.org/cgi/content/abstract/13/1/144
Les cas secondaires, c'est-à-dire les personnes contaminées par un malade, restent rares, de l’ordre de 2%. A savoir que pour 50 malades on aura une seule personne contaminée par l’un d’entre eux, grâce aux mesures préventives prises lors de la détection d’un cas. L’élargissement progressif au cours du temps des campagnes de vaccination à des communautés de plus en plus grandes n’ont pas modifié cette proportion.
Le nombre de cas d’infections invasives à méningocoque C (IIM C) ne cesse de diminuer depuis 2002 et est passé de 250 à 135 cas estimés en 2009 soit une diminution de 46% en 7 ans. Cette diminution est en réalité plus importante si on considère que le nombre de cas aurait dû augmenter mécaniquement compte tenu de plusieurs facteurs tels que l’élargissement des critères de déclaration à deux reprises en 2002 et en 2006http://www.invs.sante.fr/surveillance/iim/enteteweb.htm , l’introduction de nouvelles techniques diagnostiques (PCR) et l’augmentation du nombre de naissances.
Les méningites à méningocoque C représentent en moyenne seulement 30% des méningites à méningocoque, le sérogroupe le plus fréquent en France étant le sérogroupe B qui représente environ 60% des cas de méningite à méningocoque.
L’ensemble des méningites à méningocoque représentent, pour leur part, environ 30% de toutes les méningites. Elles arrivent en deuxième position après les méningites à pneumocoque qui sont les plus nombreuses et représentent désormais, après l’introduction du vaccin Prevenar en France à partir de 2001, plus de la moitié des cas de méningite .
Ainsi, sur l’ensemble des méningites faisant l’objet d’un suivi épidémiologique par EPIBAC,moins de 10% sont des méningites à méningocoque C.
En 2009 il y avait 135 cas d’IIM C soit 2 cas par million d’habitants ou 0,215 pour 100 000. C'est-à-dire 8,2% des cas sur un total de 1648 cas de méningite, dont 831 cas de méningite à pneumocoque (EPIBAC)http://www.invs.sante.fr/surveillance/epibac/donnees.htm
D’après les données de l’INVS http://www.invs.sante.fr/surveillance/iim/default.htm le taux de guérison dans le cas des IIMC est en moyenne depuis 1995 de 74% (près des ¾ des cas), letaux de mortalité est de 16%, et il existe des séquelles dans 5% des cas. Dans 5% des cas l’issue n’est pas connue. Il est important de le préciser car les chiffres qui circulent, ceux mis en avant par les laboratoires pharmaceutiques en particulier, sont souvent fantaisistes.
Le vaccin contre le méningocoque C est l’un des quatre vaccins inclus dans le calendrier vaccinal avec une recommandation de vaccination systématique du nourrisson ou de l’ adolescent entre 2003 et 2009. Ces quatre vaccins sont le vaccin contre le pneumocoque et le vaccin contre l’hépatite B en 2003, le vaccin contre le papillomavirus humain en 2007, et le vaccin contre la méningite C en 2009.
Le nombre de vaccins obligatoires (diphtérie, tétanos, polio) ou recommandés à titre systématique chez l’enfant et l’adolescent est ainsi passé de huit à douze en quelques années entre 2003 et 2009 (1). Ces quatre vaccins ciblaient auparavant des populations présentant des facteurs de risque pour les maladies concernées. Il n’y avait aucune justification épidémiologique à la généralisation de ces vaccins puisqu’ il s’agissait de maladies rares, dont le nombre de cas était souvent en diminution, ou qui ne concernaient que très rarement les enfants, comme c’est le cas pour l’hépatite B en France, qui concerne rarement les enfants et pour laquelle plus de 80% des porteurs nouvellement dépistés de l’infection (présence de l’Ag HBs) sont nés en dehors de la France métropolitaine (http://www.invs.sante.fr/behweb/2011/01/pdf/BEHWeb1_2011.pdf )
Or, plus on vaccine largement une population, plus on lui fait courir les risques inhérents à tout vaccin comme à tout médicament, tandis que les bénéfices attendus sont d’autant plus faibles que la maladie est rare dans la population visée.
Pour comprendre les raisons de ce brusque engouement vaccinal, il faut les rechercher ailleurs que dans les bénéfices attendus pour la santé publique.
Petit panorama du marché des vaccins
Les années 1990 et 2000 ont été des années fastes pour les affaires au sein de l’industrie pharmaceutique. Ces années ont été marquées par une course au gigantisme par le biais d’une cascade de fusions-acquisitions.
L’industrie pharmaceutique est réputée pour sa solidité dans le milieu des affaires et a traversé la crise mondiale de 2008 sans encombre comme le montre un article de La Tribunehttp://www.latribune.fr/journal/archives/edition-du-2810/business-industrie/19705/la-crise-economique-epargne-la-pharmacie-.html
Suite au développement de firmes gigantesques, le marché des vaccins se trouve ainsi concetré à 80% entre les mains des cinq grandes firmes, que sont Pfizer, Novartis, Sanofi-Aventis, Merck, et GSK. Ces cinq firmes se situent aux six premiers rangs du classement des firmes pharmaceutiques selon le chiffre d’affaires.http://pharmactuposition.blogspot.com/2011/06/top-cinquante-mondial-2011-laboratoires.html
A elles seules, elles représentent le quart du chiffre d’affaires des ventes mondiales de médicaments soit 216 milliards sur 870 milliards de dollars en 2010. Leur chiffre d’affaires conjoint représente autant que le Produit Intérieur Brut de l’Egypte, qui se situe au quarantième rang mondial.
Pfizer est une société américaine et la première multinationale pharmaceutique au monde. Son chiffre d’affaires 2010, de 58,5 milliards, dépasse de près de 40% celui de Novartis , firme suisse, qui est deuxième avec 42 milliards de chiffres d’affaire. Tandis que Sanofi-Aventis est quasi ex aequo avec Novartis (cocorico … ?).
En 2009 Pfizer a racheté Wyeth, un autre laboratoire pharmaceutique, pour la modique somme de 68 milliards de dollars avec un prêt de 22 milliards accordé par les banques. C’était un achat stratégique car un des principaux attraits de Wyeth était de posséder les brevets de deux vaccins, et non des moindres, le Prevenar 7 contre le pneumocoque et le Meningitec, contre la méningite C.
Le Prevenar n’était rien moins que le premier vaccin blockbuster, à avoir dépassé en peu de temps le milliard de dollars de chiffres d’affaires. Il reste toujours en tête des ventes des vaccins, et son chiffre d’affaires mondial 2010 était de 3,7 milliards de dollars soit presque le quart du chiffre d’affaires de l’ensemble des ventes de vaccins dans le monde, qui était de 16 milliards de dollars cette année là. Le succès du Prevenar ne se dément pas malgré un bénéfice de plus en plus douteux pour la santé publique.http://sante.lefigaro.fr/actualite/2011/10/10/12851-meningite-pneumocoques-gagne-terrain-france
En raison du succès du Prevenar, et aussi du Gardasil, qui a lui aussi dépassé le milliard de chiffre d’affaires, les laboratoires et le marché se sont enthousiasmés pour ce nouvel Eldorado qu’est le marché des vaccins, possible source de profits mirobolants.
Les vaccins présentent en outre de très gros avantages du point de vue des firmes pharmaceutiques. http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/le-marche-du-siecle_482905.html?p=2
Ils ne peuvent pas être copiés
Ils nécessitent très peu d’investissements en marketing, dès lors qu’ils sont recommandés par les autorités sanitaires
Ils dégagent des fortes marges bénéficiaires
Ils peuvent faire l’objet de publicité directe au public en France, au nom de leur intérêt en termes de prévention
Les perspectives de croissance du marché des vaccins sont considérées comme très exaltantes par le milieu des affaires, de l’ordre de 10% par an. Les firmes pharmaceutiques ne misent pas que sur l’innovation, mais misent beaucoup aussi sur leur capacité à faire pression sur les autorités sanitaires pour étendre les indications des vaccins qui génèrent des bénéfices. Ce fut le cas pour le Gardasil aux Etats Unis, désormais aussi agréé par la FDA chez les garçons de 9 à 26 ans en prévention des verrues génitales et du cancer de l’anus. Et les négociations sont en cours pour le Prevenar dont l’AMM va être étendue aux adultes de plus de 50 ans par l’Agence Européenne du Médicament (EMA) après l’avis positif du CHMP (Comité pour les Produits Médicaux à usage Humain) en septembre 2011 (http://www.ema.europa.eu/ema/index.jsp?curl=pages/medicines/human/medicines/001104/smops/Positive/human_smop_000294.jsp&mid=WC0b01ac058001d127)
et par la Food and Drug Administration (FDA). Ceci pourrait générer un chiffre d’affaires supplémentaire de 1,5 milliards pour le Prevenar (http://www.pharmactua.com/2010/le-vaccin-prevenar-13-de-pfizer-pourrait-generer-15-milliards-de-ventes-supplementaire-en-sattaquant-au-marche-des-adultes/)
Certains prévisionnistes estimaient que le marché des vaccins pouvait se développer pour passer de 16 milliards en 2010 à 52 milliards de dollars de chiffres d’affaires en 2017.
Mais ces prévisions enthousiasmantes de croissance ne pourront se réaliser qu’à condition de vendre de grandes quantités de vaccins. Et de les faire payer très cher.
Cela semble d’autant plus aisé à réaliser que le marché des vaccins, détenu à 80% par cinq très grosses firmes, s’avère être de moins en moins concurrentiel et que les accords de coopération entre grandes firmes sont nombreux. Comme dans le cas de Sanofi-Pasteur MSD qui est une coentreprise (joint-venture) possédée à parts égales par MSD et Sanofi-Aventis, consacrée uniquement aux vaccins, et chargée de la production du Gardasil en Europe.
Cette absence de concurrence, plus que les coûts de production, explique l’augmentation déraisonnable des prix unitaires des vaccins.
De fait, l’expansionnisme vaccinaliste des firmes pharmaceutiques s’est fait uniquement « au profit » des pays développés, et, malgré, une progression de 70% du chiffre d’affaires mondial de la vente des vaccins en quatre ans entre 2006 et 2010, les vaccins pédiatriques de base sont de moins en moins accessibles aux pays pauvres. Les raisons de cela sont analysées par ce document édité par l’OMShttps://extranet.who.int/aim_elearning/fr/finance/market.pdf . Ces raisons sont claires : moins de concurrence, une plus grande taille des producteurs et une plus grande recherche de bénéfices ont abouti à une augmentation des prix des vaccins pour les pays pauvres et à un déséquilibre financier des organismes chargés de les acheter pour le compte de ces pays, comme le GAVI http://fr.gavialliance.org/apropos/index.php
Cette situation de pénurie et de dépendance des pays à faible revenu en matière de vaccins vis-à-vis des grands laboratoires n’est pas tout à fait due au hasard. Elle a été organisée au sein de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) à travers les accords ADPIC/TRIPS (Accord sur les aspects des Droits à la Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce)qui ont permis aux laboratoires pharmaceutiques de faire pression pour imposer aux pays pauvres des législations strictes sur la propriété intellectuelle limitant, pour ces pays, les possibilités d’importation de médicaments meilleur marché fabriqués par des pays émergents. Cela au nom de la préservation de la capacité d’innovation des firmes pharmaceutiques (publication PATH/OMS 2009,https://extranet.who.int/aim_elearning/fr/vaccines/mening/assessVaccine/vaccines.pdf ).
L’actuel procès de Novartis contre l’état indien est directement lié à ces accords. En prenant pour prétexte la protection du brevet d’une fausse innovation, une version du Glivec (un anticorps monoclonal), Novartis tente de remettre en cause la loi indienne face à la Cour Suprême indienne. Cette loi permet à l’Inde, grâce à une certaine souplesse sur le droit à la propriété intellectuelle, de fabriquer des médicaments à bas prix pour de nombreux pays pauvres que les laboratoires pharmaceutiques négligent car ces pays ne sont pas solvables.
Les firmes qui détiennent le marché des vaccins ne sont pas exactement des enfants de cœur et on peut s’alarmer du rôle croissant que leur accordent les pouvoirs publics et qu’elles s’octroient elles-mêmes dans l’ »éducation des patients » et dans les « campagnes de prévention » qui s’adressent au public et parfois même aux enfants et adolescents, comme c’est le cas pour la campagne orchestrée par Pfizer.
Toutes ces firmes ont été lourdement condamnées, notamment pour publicité mensongère ou illégale concernant leurs médicaments aux Etats Unis. Pfizer totalise quelques trois milliards de dollars d’amendes (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/ ) . Et une publicité mensongère de Baxter concernant le Neisvac a été interdite par la direction de l’AFSSAPS http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000642388&dateTexte
D’ailleurs, une part de plus en plus importante de l’activité du Haut Comité de Santé Publique est désormais consacrée à réglementer pour éviter les abus des laboratoires pharmaceutiques en matière de publicité et pas moins de quatre réunions de commissions sur 14 ont été consacrées à cela depuis début 2011. http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?ae=avisrapportsdomaine&clefdomaine=1&menu=09
Les vaccins contre le méningocoque C
Trois vaccins contre le méningocoque C sont actuellement commercialisés en France. LeMéningitec de Pfizer est le plus prescrit par les pédiatres, le Neisvac de Baxter est utilisé par les collectivités et dans les campagnes de vaccination autour des cas de méningite. Le troisième vaccin est le Menjugatekit de Novartis.
Ces vaccins sont appelés vaccins polyosidiques conjugués car ils contiennent des protéines adsorbées sur l’adjuvant à base d’aluminium afin de renforcer la réponse immunitaire. Les protéines sont des toxines diphtériques ou tétaniques (CRM 197 pour le Méningitec). Ils contiennent aussi des polysaccharides, c'est-à-dire des glucides complexes qui sont desfragments de la capsule de certaines souches de méningocoques de type C qui jouent le rôle d’antigène (voir la composition du Meningitec)http://www.informationhospitaliere.com/medicamentsDetails0.php?id=11406
Ces vaccins ont succédé aux vaccins polyosidiques non conjugués qui ne stimulaient l’immunité qu’à très court terme car celle-ci ne persistait qu’à peine pendant un à deux ans.
Les nouveaux vaccins conjugués, commercialisés à la fin des années 90, ont été utilisés pour des gigantesques campagnes de vaccination sans qu’il y ait d’évaluation de leur efficacité par des essais cliniques, cette évaluation étant impossible à faire en raison de la rareté même de la pathologie visée.
Pour évaluer leur efficacité on s’est donc uniquement fondé sur la mesure des variations des taux d’anticorps dirigés contre les fragments capsulaires du méningocoque C dans le sang après vaccination.
Efficacité constatée à court terme dans les pays à forte incidence de l’infection invasive à méningocoque C
La vaccination par les vaccins contre le méningocoque C a débuté en Europe entre la fin des années 1990 et le début des années 2000 dans les pays à forte incidence pour le méningocoque C.
Les cinq premiers pays à avoir instauré une vaccination généralisée des nourrissons et adolescents ont été la Grande Bretagne (novembre 1999), l’Irlande du Nord (octobre 2000), l’Espagne (octobre 2000), la Belgique (décembre 2001) et les Pays Bas (septembre 2003). Ces cinq pays avaient une incidence des infections invasives à méningocoque C (IIM C) allant de 1,9 (la Belgique) à 4 (Irlande) pour 100 000 et étaient classés parmi les pays à forte ou très forte incidence pour l’ensemble des cas de méningite à méningocoque tous sérogroupes confondus ainsi que pour l’incidence des IIM C. L’incidence actuelle en France de la méningite C est faible, de 0,215 pour 100 000, soit environ dix à vingt fois inférieure à celle de ces pays au moment du lancement des campagnes de vaccination.
Efficacité de la vaccination
La mesure de l’efficacité devrait prendre en compte le caractère variable et cyclique de l’épidémiologie du méningocoque C et la comparabilité des chiffres d’un pays à l’autre
Il est difficile d’évaluer l’efficacité du vaccin de manière précise à cause du caractère cycliquede l’évolution de l’incidence des IIM C dans le temps. Il existe périodiquement des pics d’incidence des infections invasives à méningocoque, et ceux-ci peuvent survenir tous les 20 à 30 ans.


Or, dans les pays où la vaccination généralisée a été mise en place au début des années 2000, une diminution de l’incidence pour le sérogroupe B a été constatée, moins importante que celle du sérogroupe C, mais signifiant probablement que l’on était à la phase descendante du cycle. Il est donc difficile d’évaluer la part de la diminution des cas d’IIM C qu’on peut attribuer au vaccin.
D’autant que dans certaines régions comme le pays de Galles, le nombre de cas à IIM C avait déjà été très bas dans le passé.
Number of laboratory reports* ofNeisseria meningitidis, Type B and C, in Wales: 1975-2010 data (CSF and blood specimens only)



Certains pays européens n’ayant pas mis en place la vaccination, tels que la Grèce, la Suisse, le Danemark, la Norvège ont connu une réduction de l’incidence globale des infections invasives à méningocoque de l’ordre de 50%, entre 1999 et 2006. C'est-à-dire une réduction aussi importante que les pays qui avaient mis en place une vaccination systématique contre le méningocoque C . D’autre part,l’incidence globale moyenne des infections à méningocoque dans les pays européens ayant mis en place la vaccination généralisée était de 2,5 à 3 pour 100 000 en 2006, tandis que l’incidence moyennedes pays n’ayant pas mis en place la vaccination était de 0,5 à 1 pour 100 000 (rapport EU-IBIS, système européen de surveillance des infections bactériennes invasives ) http://www.hpa-bioinformatics.org.uk/euibis/documents/2006_meningo.pdf.
De plus, les chiffres ne peuvent pas être comparés d’un pays à l’autre.
En 2002 par exemple, 2818 cas de méningite ont été déclarés en Angleterre et au Pays de Galles, mais seulement 923 ont été confirmés en laboratoire et présentés dans les statistiques officielles, soit 32% des cas déclarés. En France, sur 672 cas estimés, 610 ont été confirmés en laboratoire, soit 89% des cas estimés.
Une étude http://www.eurosurveillance.org/ViewArticle.aspx?ArticleId=586 publiée par Eurosurveillance (Trotter, 2005) montre qu’il existe une grande variabilité de la prise en compte des chiffres et du recueil des cas entre les pays européens et montre que l’Angleterre était, entre 1982 et 1995, le pays qui sous-estimait les le plus les chiffres de la méningite, tandis que la France progressait fortement dans la prise en compte des notifications entre 1996 et 2000. Le Royaume Uni est le pays qui a débuté la vaccination en premier et dont les chiffres officiels d’incidence de l’IIM C sont considérés comme les plus faibles d’Europe, d’après l’EU-IBIS. L’incidence de l’IIM C en 2006 pour les autres pays européens ayant débuté la vaccination à la même période était proche de 1 par million, tandis qu’elle était officiellement de 1 pour 2 millions au Royaume Uni.
L’efficacité du vaccin à court et moyen terme pour réduire le nombre de cas est donc probable mais elle a surtout été constatée dans des pays à forte ou très forte incidence pour la méningite C et a nécessité des campagnes de vaccination très massives. En Grande Bretagne, 33 millions de doses de vaccins ont été utilisées depuis 1999.
Donc, les recommandations officielles actuelles de vaccination systématique du nourrisson et de l’adolescent en France se basent sur une comparaison des chiffres d’incidence de la méningite C avec les pays ayant introduit cette vaccination alors même que ces chiffres ne peuvent pas être comparés. Néanmoins, si l’on prend malgré tout en considération les chiffres officiels de 2006, la différence du nombre de cas d’IIM C entre la France et ces pays est de l’ordre de 1 cas par million.
Pour qu’une campagne de vaccination ait un rapport bénéfice/risque favorable, il faudrait donc que les effets indésirables graves soient largement inférieurs à 1 pour 1 million.
Efficacité variable en fonction de l’âge et déclin de l’immunité vaccinale avec le temps
Le Royaume Uni a choisi et conservé un schéma à trois doses, plus coûteux et entraînant plus de risques d’effets secondaires chez de très jeunes nourrissons puisque la vaccination doit se faire à 4, 6 et 13 mois conjointement à d’autres vaccins. Un essai clinique de phase 4 publié en 2010 (Perrett 2010) http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20459323 a montré que la majorité des enfants de 6 à 12 ans vaccinés de cette manière n’étaient plus immunisés. Cela nécessite donc un rappel. Les enfants anglais devraient donc recevoir au moins 4 doses de vaccins contre la méningite C entre la naissance et six ans si l’on veut maintenir chez eux un taux d’anticorps protecteur.
La Belgique wallonne a choisi, en 2002, de vacciner les enfants entre un et cinq ans, dans un premier temps, puis ceux de 12 à 24 mois. Cela se rapproche davantage du schéma français qui propose de vacciner les enfants et adolescents entre 1 et 24 ans. Selon le rapport annuel 2010 du Centre National de Référence Belgehttp://bacterio.iph.fgov.be/reporting/reportspdf/RapportAnnuelMeningo2010.pdf le nombre de cas de méningite C est en augmentation et est passé de 7 cas en 2009 à 10 cas en 2010 . La population de la Belgique est de 11 millions d’habitants. Cela représente donc 0,09 cas pour 100 000 soit la moitié des cas français.
Sur les 10 cas de 2010, 7 se sont produits avant 19 ans. Globalement, en Belgique, le nombre de cas de méningite à méningocoque est revenu au niveau où il était au début des années 90.
Tout cela indique qu’une seule dose de vaccin ne serait pas suffisante pour maintenir une immunité durable. Comme on pouvait s’y attendre, il faudrait donc faire des rappels.
La pharmacovigilance et les effets secondaires connus
La tendance actuelle dans les milieux des autorités sanitaires est un peu schizophrénique. Elle consiste à déclarer que tout médicament ou vaccin peut comporter des effets secondaires tout en s’efforçant de les minimiser ou de les nier lorsqu’ils surviennent.
Les insuffisances du système de pharmacovigilance ont été dénoncées par un rapport de l’IGAS(Inspection Générale des Affaires sanitaires)http://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/Synthese_RM2011-103P_pharmacovigilance.pdf de juin 2011, où était cité le Pr Bégaud qui constatait que : « (...) au fil du temps, par méconnaissance des règles de base des probabilités et, sans doute, sous pression de la pharmacovigilance industrielle, les observations douteuses ont été peu à peu considérées comme des cas peu démonstratifs, voire dans lesquels la responsabilité du médicament ne pouvait pas décemment être retenue. Ceci a pu justifier de les retirer des séries d’observations présentées au Comité Technique ou à la Commission Nationale de Pharmacovigilance ou, en tout cas, des calculs de « risque », amputant ainsi le numérateur observé d’une bonne part de son effectif (rappelons que la cotation douteuse est de loin la plus fréquemment observée en routine avec la méthode française) »
Ainsi, non seulement la sous notification due au fait qu’il s’agit de déclarations spontanées n’est pas prise en compte, mais les effets secondaires sont niés puisqu’ il est désormais entendu que pour qu’un effet secondaire soit pris en considération il faut que le lien de causalitéavec le médicament ou le vaccin ait pu être établi de manière certaine.
Une logique éthique de protection de la santé publique voudrait qu’on retienne comme effets secondaires avérés tous ceux dont le lien avec le médicament n’a pas pu être formellement exclu, et qu’on s’efforce d’évaluer la sous-notification afin d’apporter les corrections nécessaires.
Malgré cela, et même en ne tenant compte que des effets secondaires notifiés, le très mauvais rapport bénéfice/risque du vaccin est manifeste, malgré les affirmations répétées et mécaniques des Agences nationales et européenne disant que les vaccins contre le méningocoque C sont « safe » (sûrs).
Les effets indésirables graves (2) déclarés pour le Meningitec au début de la campagne de vaccination étaient de 861 pour 19,2 millions de doses soit de quelques 4,5 pour 100 000 ou 45 par million (voir ici l’avis du CSHPF)http://www.sante.gouv.fr/dossiers/cshpf/a_mt_080302_meningo_conjugue.pdf . Cela fait beaucoup dès lors que la réduction du nombre de cas de méningite espérée est, au mieux, de l’ordre de 1 pour 1 million.
D’autres effets indésirables graves ont été signalés en Belgique au début de la campagne de vaccination en 2002 menée avec les vaccins Meningitec et Neisvac.
Entre le début de la campagne de vaccination, en décembre 2001 et février 2002 le centre de pharmacovigilance belge a reçu 21 notifications d’effets indésirables pour lesquels un lien avec la vaccination était suspecté. On peut supposer qu’en aussi peu de temps ces notifications ne portaient que sur quelques dizaines de milliers de vaccinations. Parmi ces 21 effets secondaires 10 notifications de pseudo-méningite (inflammation méningée sans infection) chez des sujets de 5 à 20 ans, dont une perte partielle bilatérale de l’auditionchez une petite fille de 7 ans, réversible en 8 mois. 7 patients sur 10 ont récupéré. On notait aussi un laryngospasme chez un garçon de 8 ans (spasme du larynx avec difficultés respiratoires), deux notifications de purpura thrombopénique chez des enfants de 3 et 11 ans et un cas de paralysie faciale chez un enfant de 11 ans.
Les convulsions sont parmi les effets secondaires graves constatés les plus fréquents avec ces vaccins et sont décrits dans le RCP http://afssaps-prd.afssaps.fr/php/ecodex/frames.php?specid=69391124&typedoc=R&ref=R0186004.htm (résumé des caractéristiques du produit) de la manière suivante : « De très rares cas de crises convulsives ont été rapportés suite à la vaccination par MENINGITEC; les patients ont généralement récupéré rapidement. Certaines des crises convulsives rapportées pouvaient être des syncopes. Le taux de crises convulsives rapportées se situait en dessous du taux de référence de l'épilepsie chez les enfants. Chez les nourrissons, les crises convulsives étaient généralement associées à de la fièvre et étaient vraisemblablement des convulsions fébriles ».
Un effet secondaire grave « très rare » est un effet dont la fréquence peut aller jusqu’à une fois pour 10 000 et donc qui peut-être quelques 100 fois plus fréquent que les bénéfices attendus de la vaccination.
Dans un rapport de la MHRA http://www.mhra.gov.uk/home/groups/pl-p/documents/websiteresources/con2022528.pdf, l’agence de pharmacovigilance britannique, les cas de convulsions déclarés présentent une fréquence de 1 pour 60 000. Ce même rapport mentionne 18 décès pour 18 millions de doses.
Parmi les effets considérés comme non graves mais très fréquents, c'est-à-dire rencontrés dans plus de 10% des cas, énumérés dans le RCP http://afssaps-prd.afssaps.fr/php/ecodex/frames.php?specid=69391124&typedoc=R&ref=R0186004.htm on trouve une fièvre supérieure à 38°C, l’anorexie, l’irritabilité, les vomissements et la diarrhée, la somnolence ou les troubles du sommeil. Et également des effets secondaires locaux : tuméfaction, douleurs.
Tout ceci semble bien indiquer que le rapport bénéfice/risque d’une vaccination généralisée est très défavorable.
LES RISQUES A MOYEN ET LONG TERME D’UNE VACCINATION GENERALISEE
Les risques toxicologiques
Même si on veut les considérer comme peu importants il est impossible de les négliger complètement. Ces risques sont aggravés par les choix technologiques des industriels.
Ainsi, les vaccins sont de plus en plus souvent composés de petites fractions du germe pathogène (polyosides du méningocoque, fractions antigéniques de virus) qui stimulent très peu par elles-mêmes le système immunitaire. C’est le cas pour la plupart des vaccins inactivés. C’est pourquoi, pour permettre une stimulation du système immunitaire, de nouveaux adjuvants sont introduits de plus en plus souvent dans les vaccins. Cela fut le cas pour le Pandemrix, vaccin anti-grippal utilisé en France pendant la grippe pandémique de 2009 et qui avait pour adjuvant le squalène. Cet vaccin a provoqué des cas de narcolepsie chez des enfants et adolescents http://docteurdu16.blogspot.com/2011/07/lagence-europeenne-protege-le-pandemrix.html
Jean-Louis Virelizier, virologue, l’avait prévu dans son cours sur les Stratégies de Survie des Virus et Défense de l’Hôte http://virologie.free.fr/documents/virologie/07-Strategie_survie_virus/Strategie_survie_virus.htm : « "Compte-tenu des progrès technologiques actuels, on pourrait être tenté d'utiliser comme préparation vaccinale de petites protéines recombinantes, ou de simples peptides synthétiques correspondant aux antigènes donnant lieu à des réponses humorales neutralisantes et protectrices. Cette attitude, toutefois, n'est que superficiellement logique, et peut aboutir à de graves déboires. L’immunogénicité des peptides est souvent médiocre, et impose l'utilisation d'adjuvants qui ne peuvent remplacer la dissection naturelle d'un virus par le système lymphocytaire T, et moins encore la reconnaissance intrastructurale différentielle d'une particule virale par les lymphocytes T et B, décrite plus haut. Dans ces conditions, la quantité d'anticorps produite sera médiocre malgré la répétition des injections, ce qui constitue un grave obstacle aux campagnes de vaccination, particulièrement dans le Tiers-Monde. "
L’utilisation d’adjuvants comme les composés à base d’aluminium (hydroxide, phosphate ou sulfate d’aluminium) ne peut pas être considérée comme totalement sans danger. La toxicité de l’aluminium, principalement neurologique, a été démontrée de manière expérimentale sur la souris et de manière accidentelle sur l’homme lorsque des produits contenant ces composés ont été administrés aux prématurés en néonatologie et à des jeunes dialysés provoquant une forme de démence chez ces derniers et un retard psychomoteur chez les nourrissons. Il s’agissait alors d’administrations répétées ou prolongées dans le temps.
La liaison de l’aluminium avec d’autres molécules comme les toxines incluses dans les vaccins méningococciques conjugués forme des complexes qui empêchent son élimination urinaire. La barrière hémato-méningée est aussi plus perméable aux molécules chez le nourrisson et l’enfant (Tomljenovic, 2011)http://vaccinexchange.files.wordpress.com/2011/05/tomljenovic_shaw-cmc-published2.pdf . On ignore, d’autre part, quels sont les seuils toxiques, par prise ou cumulatifs. Mais les doses tolérables sont forcément plus faibles chez l’enfant.
La toxine diphtérique CRM 197 utilisée dans le Méningitec a en elle-même un potentiel toxique (QIAO 2007) http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S004101010700356X
Le risque de réduction du portage et de remplacement des sérogroupes
La réduction du portage du méningocoque C, qui était redoutée par divers auteurs, s’est effectivement produite en Grande Bretagne. Mais pour l’instant on n’a pas mis en évidence de remplacement des sérogroupes.
Le risque de réduction de l’immunité naturelle, d’absence d’immunisation des nourrissons par les anticorps maternels, et d’augmentation de la fréquence et de la gravité des cas de méningite chez les nourrissons
Il ne s’agit pas de science fiction puisque cela a été observé pour la coqueluche et a rendu nécessaires des rappels itératifs et de plus en plus tardifs du vaccin anticoquelucheux. Cela a eu lieu également pour la rougeole, où l’interruption de la circulation du virus suite à la vaccination de masse des enfants, a provoqué un report des cas vers des nourrissons de moins de un an et vers des adultes qui présentent plus souvent des formes graves et doivent être hospitalisés.
L’immunité naturellement acquise contre le méningocoque se présente comme cela :




D’après Pollard & Frasch
On voit que la proportion de la population immunisée augmente rapidement avec l’âge pour atteindre des taux de l’ordre de 90%. Elle est ensuite probablement maintenue grâce aux contacts avec des porteurs sains, c'est-à-dire à la circulation naturelle du méningocoque.
En cas de diminution du portage et de moindre réactivation naturelle de l’immunité, les mères ne transmettraient pas d’anticorps à leurs enfants, et le moindre contact avec un porteur pourrait avoir des conséquences graves pour les nourrissons.
Le problème est donc complexe et une vaccination systématique ne devrait pas être entreprise au hasard mais tenir compte de l’évolution à long terme de l’immunité de l’ensemble de la population.
Le risque de la nécessité de rappels itératifs
L’immunité naturelle ou non spécifique du jeune enfant n’étant pas stimulée, ou partiellement, par ce vaccin fractionné, le risque existe de devenir totalement dépendants, pour se protéger, de rappels itératifs du vaccin, au risque de connaître des flambées épidémiques graves si ces rappels n’étaient pas pratiqués. Chaque rappel supplémentaire augmentant à la fois les coûts et les risques d’effets secondaires.
C’est ce type de considérations qui avait amené le CSHPF à refuser la généralisation du vaccin contre la varicelle en 2004.http://www.sante.gouv.fr/dossiers/cshpf/a_mt_190304_varicelle_def.pdf
Le risque d’augmenter indéfiniment les dépenses pour des vaccins qui n’offrent que peu ou pas de bénéfices pour la santé publique
Le rapport du groupe de travail du HCSPhttp://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspr20090424_meningC.pdf considérait déjà en 2009 que le rapport coût /bénéfice dépassait les normes acceptables pour la plupart des stratégies de vaccination envisagées. Ces coûts sont pourtant très généreusement calculées puisque le coût tolérable par convention dans les pays industrialisés est de 50 000 dollars par année de vie hypothétiquement gagnée en bonne santé, et donc supérieur au PIB par an et par habitant de la France.
Le remboursement des vaccins étant accordé de manière automatique dans les faits après avis favorarble du Comité technique de Vaccination et du HCSP, l’augmentation rapide des dépenses pour des vaccins apportant peu ou pas de bénéfices pour la santé publique pose la question du service réel rendu par une vaccination à titre systématique par ces vaccins et de la juste allocation des ressources dans un objectif d’amélioration de la santé publique.
En conclusion
Seule la faible « acceptabilité » par le public de certains vaccins a pu freiner un peu jusqu’ici le développement explosif du marché des vaccins. Les autorités sanitaires n’ont pas osé recommander la généralisation de vaccins dont elles avaient la certitude qu’ils ne seraient pas acceptés par le public. Il en a été ainsi de celui contre la varicelle.
L’industrie pharmaceutique a, dans ses pipelines, plus de 245 vaccins préventifs et 90 vaccins thérapeutiques. Il est donc important pour tout le monde, et, en particulier, pour les médecins et les parents, d’acquérir une culture en matière de vaccins face à une publicité et des pratiques de marketing et de lobbying de plus en plus agressives et de moins en moins contrôlées.
Un rapport de 2010 de la DREES (Direction de la Recherche des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques) http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/er729.pdf se félicitait du « dynamisme » du marché des médicaments et du fait que « En 2008, la classe thérapeutique« autres vaccins » a le plus contribué à la croissance du marché des médicaments remboursables (0,8 point) ».
Bravo, donc, aux vaccins et aux laboratoires pharmaceutiques.
Mais pour qui était vraiment le bénéfice ?

Références
(1) Par ordre chronologique d’introduction les vaccins recommandés à titre systématique chez l’enfant en l’adolescent dans le calendrier vaccinalhttp://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Tableau_des_vaccinations_recommandees_chez_les_enfants_et_adolescents.pdfsont le vaccin contre la diphtérie rendu obligatoire en 1938, le vaccin contre le tétanos, obligatoire depuis 1940, le vaccin contre la coqueluche, introduit en 1962, le vaccin contre la poliomyélite, obligatoire depuis 1964, le vaccin trivalent contre la rougeole les oreillons et la rubéole, généralisé en 1986, le vaccins contre l’Haemophilus Influenza de type b, commercialisé depuis 1992. Le BCG n’est plus obligatoire et est réservé aux groupes à risque depuis 2007.
(2) effet indésirable grave : un effet indésirable létal, ou susceptible de mettre la vie en danger, ou entraînant une invalidité ou une incapacité, ou provoquant ou prolongeant une hospitalisation http://ead.univ-angers.fr/~pharmaco/pharmacovigilance/definitions.htm
Je n’ai pas de conflits d’intérêts
Je remercie :
MG pour m’avoir permis de récupérer mes anciens articles ce qui m’a évité de tout reprendre depuis le début
Virginie Belle, pour la référence au sujet de l’aluminium
Et Jean-Claude Grange pour tout le reste

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Une campagne agressive de Pfizer pour promouvoir le vaccin contre la méningite C. Pour qui sont les bénéfices ? de Claudina Michal-Teteilbaum est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage à l'Identique 3.0 non transposé.
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