Affichage des articles dont le libellé est VACCINATION. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est VACCINATION. Afficher tous les articles

mardi 15 décembre 2020

Jour 15 des idées médicales répandues françaises et internationales non fondées sur les preuves : L'efficacité de la médecine pure et dure.

L'arrivée des vaccins Pfizer et Moderna et les promesses sur leur efficacité, soyons optimistes, va résoudre le problème de la pandémie Covid-19 comme par magie, pensent certains.

La majorité pense que ces vaccins n'empêcheront pas que pendant un certain temps (des mois, des années ?) les mesures-barrières devront continuer à être exigées. Le retour de l'hygiène qui semblait une vieille lune... 

Les deux vaccins symbolisent la médecine pure et dure, celle qui n'a que faire des facteurs qu'elle considère, et ses tenants, comme extra-médicaux : le territoire sombre et mou (comme les sciences dites molles) de la sociologie, c'est à dire cette discipline qui étudie les rapports entre les individus, la façon dont les individus se comportent entre eux, les règles, les hiérarchies, les inégalités, le niveau de richesse, le niveau d'éducation, le type de métier pratiqué, la race, le genre, et cetera.

On voit déjà que ce sont les pays riches qui vont d'abord bénéficier de la vaccination. Ils ont préempté les vaccins.

On ne sait pas quand toute la population pays riches sera vaccinée mais on sait quand la population des pays non riches ne le sera pas.

Mais il est vrai que c'est une victoire de la médecine qui, en très peu de temps, a mis au point des vaccins qui sont en cours de commercialisation.

Pendant ce temps, on va me dire que je n'ai pas le sens des priorités, des maladies sans vaccin ou avec des vaccins peu efficaces, des maladies liées à la pauvreté, à la promiscuité, au manque d'hygiène, continueront de faire mourir 1, 5 million de personnes par an de part le monde (la tuberculose) ou 410 00 par an (le paludisme). Il y a aussi des maladies avec vaccin et avec misère qui causent 140 000 morts par an (la rougeole). On espère que ce n'est pas un modèle in vivo pour la Covid-19...

La médecine pure et dure, sans services sociaux, sans accès universel aux systèmes de soin, sans hygiène, sans mesures sociales égalitaristes, a de beaux jours devant elle dans les pays développés. Mais c'est justement dans les pays développés que les structures médico-sociales sont les plus développées.

La médecine pure et dure est impuissante sans l'hygiène, les services sociaux et l'accès aux soins.

mardi 30 avril 2019

Vaccination généralisée contre le papillomavirus humain : il est urgent d'attendre.


***

Des décisions de Santé publique engageant des millions de citoyens en bonne santé et ici des millions d'enfants et de jeunes gens filles et garçons en bonne santé pourraient se prendre sans que la preuve d'efficacité du critère principal (la diminution du nombre de cancers du col de l'utérus) ne soit démontrée et sans que le rapport bénéfices-risques du vaccin ne soit avérée.

Pour ce faire le complexe médico-industriel pilonne l'opinion. 

"L'appel des 50" que vous trouverez ICI participe à ce pilonnage marketing qui utilise tous les rouages de l'Etat et de la société civile pour avancer.

Rien n'est oublié.

Nous sommes au milieu d'un processus qui manie tous les concepts de l'idéologie moderne du tout médical : la médecine est capable, nous disent ses thuriféraires, de tout régler, de tout résoudre, de promettre un monde irréel sans douleurs physiques, sans cancer, sans souffrances morales, un monde où la prise de médicaments (sous forme de comprimés/gélules ou d'injections vaccinales ou non) résoudrait les problèmes sociaux, économiques, culturels et politiques.

Et pendant que les 50 "appellent", des instances gouvernementales expérimentent sur des populations entières. L'expérience (ICI) qui devrait être engagée en octobre 2019 dans un département d'outre-mer -- la Guyane-- sur les bases de déclarations d'intention qui font frémir tant le protocole est bancal, tant les pré-requis scientifiques sont minces, tant les objectifs à trois ans sont minables, je cite Clara de Bort, directrice de l'ARS de Guyane: "Nous espérons en tirer des enseignements pour lever les freins à la vaccination" (voir LA), tant les moyens mis en oeuvre sont ceux de la pression sur les familles avec vaccination en milieu scolaire. Or, le problème de la Guyane est celui de la pauvreté, du déficit d'informations en santé publique, de la faiblesse du tissu socio-médical, du taux élevé de grossesses précoces, et cetera.

Nous avons ici un exemple grandeur nature de l'autoritarisme administrativo-gouvernemental de l'Etat français en matière de santé publique : manque de données scientifiques, décisions prises à la va-vite, prises en otage de populations captives, utilisation des écoles (l'expérience malheureuse de la vaccination contre l'hépatite B n'a pas suffi), mise en avant de l'autorité expertale, déficit d'informations, participation forcée... et corruption (la lecture des sommes versées aux 50 est effarante).

Tout ceci, cet appel, ces expérimentations, ne sont que de la poudre aux yeux : les décisions de généralisation, voire de l'obligation de la vaccination anti papillomavirus étendue aux garçons, sont dans les tuyaux de la politique d'Agnès Buzyn qui se moque de la démocratie tout comme de la décision partagée.

***
C'est pourquoi nous proposons un certain nombre d'éléments afin que chacun puisse se faire une idée des enjeux et des faits. Il s'agit d'une démarche scientifique et d'une réflexion sociétale, pas d'un texte anti vaccin.

Voici la liste des signataires.

Jean-Baptiste Blanc, Rémy Boussageon, Philippe De Chazournes, Sylvie
Erpeldinger, Sylvain Fèvre, Marie Flori, Marc Gourmelon, Jean-Claude Grange,
Christian Lehmann, Claudina Michal-Teitelbaum, Joël Pélerin, Armel Sevestre,
Bertrand Stalnikiewicz, Amine Umlil, Martin Winckler

Bien entendu, cela va sans dire, et cela va mieux en le disant, conformément à l'article L. 1451-1 du code de la santé publique, les signataires ont déclaré ne pas recevoir la visite médicale et n'avoir aucun lien d'intérêts en ce qui concerne les vaccins anti HPV ou avec toute entreprise du domaine de la santé.






  Bonne lecture, bonne réflexion, bons commentaires.

Un article paru dans la presse grand public et qui traite du sujet. Paris-Match.




dimanche 11 septembre 2016

Stéphane Foucart parle aussi de vaccination. On aurait pu espérer mieux.



(Mon texte a été écrit le 9 et le 10 septembre 2016, et donc, certaines informations pourraient être devenues fausses. Le 15 septembre 2016, l'article est en ligne : ICI)

Stéphane Foucart écrit des livres, écrit dans Le Monde où il est responsable de la rubrique Sciences, travaille à France-Culture et est connu pour dénoncer les scandales de l'industrie (OGM, climat).

Et là, tout d'un coup, sans doute parce qu'il avait un diner en ville et qu'il fallait boucler, il se lâche sur la vaccination. Parce que la vaccination, coco, "ça ne se discute pas". Il n'enquête pas sur Big Pharma. C'est un peu l'histoire du mec qui, pour dire qu'il n'est pas raciste, dit qu'il a un ami juif. Mais l'idée est sans doute la suivante : il pense que les vaccinosceptiques sont de la même trempe que les climatosceptiques qu'il dénonce à juste raison.

Son dernier papier  intitulé sobrement "Scandales sanitaires, controverses... les raisons de la défiance en France contre les vaccins", voir ICI,  se situe dans la droite ligne de ce qu'écrivait Frédéric Orobon, voir LA, c'est à dire, partisan, sans ressources, naïf, peu au courant, et témoigne que les journalistes scientifiques vedettes, j'ai déjà parlé des génies que sont Jean-Daniel Flaysakier et Jean-Yves Nau (LA) (cf. infra), font plus dans le paraître que dans les études de cas. 

C'est le journalisme plan plan.

Il cite donc une étude sans la référencer. Rappel : on a deux façons, en 2016, de référencer les études, soit en mettant une note en bas de page (old school), soit en fournissant un lien hypertexte (même les grands-mères savent faire cela). Nenni.

Il est vrai que la recherche de l'article original de Heidi Jane Larson est difficile (l'article doit être "protégé"). Je trouve différentes choses dont un commentaire de Jon Cohen dans Science Mag (LA) qui fournit un lien erroné (serait-ce dû à la protection de l'article ?). Quant à Ebiomedicine (LA) c'est une revue du groupe milliardaire Elsevier associée au Lancet connue pour ses publications liées à Big Vaccine. En revanche, on retrouve facilement un communiqué de presse  écrit par la coordinatrice de l'étude (LA).

JY Nau a aussi écrit sur le sujet. Il est le seul à dire que l'article que l'on commente partout n'est pas encore publié : ICI.

A ce stade de la lecture de l'article se Stéphane Foucart on se demande s'il a lu l'étude ou s'il n'a lu que le communiqué de presse.

Il aurait pu parler de la méthodologie et de la façon de poser les questions. Comment, en 2016, mener une étude monitorée par la London School of Hygiene and tropical Medicine (ICI), en posant une question datant des mauvais auteurs du dix-neuvième siècle, "Les vaccins sont-ils sûrs ?" Les anthropologues auraient-ils oublié le concept pourtant universel de bénéfices/risques ? Quant aux interrogations sur la religion des sondés, on sent le truc téléguidé. N'aurait-il pas mieux valu, dans une étude anthropologique, segmenter en fonction de la structure familiale ?

Stéphane Foucart cite le sociologue Jocelyn Raude qui est un vaccinolâtre convaincu et qui fait des conférences (ménages) pour l'industrie pharmaceutique (voir ICI) en donnant comme exemples pour illustrer sa phrase "Les effets de la vaccination sont manifestes", ceux des pneumonies et de la tuberculose. On croit rêver en constatant autant d'ignorance (si j'étais méchant, mais je ne le suis pas, je me demanderais si les citations de Stéphane Foucart sur le climat sont de cette qualité. Comme dit l'autre : les journalistes sont écoutables quand ils ne parlent pas de sujets que l'on connaît).

Par ailleurs, notre journaliste lanceur d'alerte cite un propos du sociologue concernant l'étude "Je m'attendais à des résultats en ce sens mais je ne pensais pas qu'ils seraient aussi marqués"et, en lisant le papier de Jon Cohen cité plus haut, on retrouve une phrase de Heidi Jane Larson : "“I didn’t expect France to be as negative as it was,”" Raude a donc lu le communiqué de presse.

Pourquoi Jocelyn Raude ne parle-t-il pas de sociologie au lieu de fournir des données contestables et sans intérêt sur les vaccins ?

Stéphane Foucart, qui a écrit des livres sur la corruption dans le milieu industriel, ne contrôle pas ses sources et cite des auteurs corrompus dans le domaine d ela pharmacie
.
Je pourrais dire ceci : si je faisais le pari d'écrire un article à la manière de Jocelyn Raude ou de Stéphane Foucart pour vanter l'efficacité des vaccins, je serais meilleur que les deux réunis.

Francis Chateauraynaud, sociologue convoqué par Stéphane Foucart écrit sur l'anthropologie des sciences (voir LA). Il remonte à l'affaire du sang contaminé. Possible. Mais notre journaliste climato non sceptique écrit ceci : "La récurence des scandales sanitaires liées à l'industrie pharmaceutique semble en effet jouer un rôle dans la singularité française." Heu, deux erreurs dans la même phrase. Primo : le scandale du sang contaminé n'était pas lié à l'industrie pharmaceutique ; secundo : les scandales pharmaceutiques sont légion dans le monde et les amendes que doivent verser les "grands" labos de big pharma sont nombreuses et répétées, notammaent aux US.

Stéphane Foucart enfile ensuite les perles : il n'y aurait qu'en France que l'on aurait parlé des risques de la vaccination contre l'hépatite B (l'étude princeps sur ces risques est anglo-américaine) ; la phrase du siècle : "Dans les pays anglo-saxons l'influence de la Toile est également importante." ; la polémique sur l'autisme post vaccinal dans les pays anglo-saxons (dont on a très peu parlé en France, ce qui infirme, bla bla bla, les réticences françaises contre LA vaccination) et sur la résurgence de la rougeole en Angleterre et au Pays de Galles (tiens, il aurait les mêmes sources que Fréric Orobon...) ; le fait que les recommandations de taux de vaccination faites par l'OMS ne sont pas atteintes sans mentionner que c'est l'OMS qui est à l'origine de la fausse déclaration de pandémie grippale A1H1N1 ; et cetera.

Mais Stéphane Foucart est suivi rapidement. Une journaliste de Slate,  Nadia Daam, écrit un article (LA) sur la fameuse étude en question en renvoyant sur un lien qui est un article de presse  intitulé "Who have more faith in vaccine safety: parents in France or in Bangladesh?" (LA). Par ailleurs, elle cite un journaliste pour défendre le gardasil sans contrepartie. Que vient faire le gardasil ici ?

En réalité, le copinage, l'entre soi et l'autocongratulation sont le fait du milieu journalistique scientifique, il y a des exceptions que je ne citerai pas ici pour ne pas porter tort à ces courageux... Vous trouverez toujours les mêmes noms dans le chapeau et les experts qui se sont trompés et qui, pour certains, pas pour tous, l'ont reconnu, sont ignorés des journalistes et apparentés qui veulent faire carrière dans les médias. Nous ne parlerons donc pas de François Bricaire (voir LA) ou d'Antoine Flahault, par exemple.

Mais heureusement le canon des élégances de la disruption apporte son soutien à Stéphane Foucart. Amen.


Un sociologue confirme l'impact désastreux de la campagne de vaccination 2009 H1N1 sur la confiance vaccinale 1/2



jeudi 1 septembre 2016

Frédéric Orobon, philosophe, "dit" la vaccination et ne s'est pas informé.



La Revue Esprit, à laquelle je suis abonné avec bonheur, publie un article d'un certain Frédéric Orobon, philosophe en Bourgogne, dont le titre pompeux, Les réticences contemporaines vis à vis de la vaccination (Revue Prescrire 2016, 426 : 150-61), est trompeur.

Frédéric Orobon a par ailleurs publié un livre, que je n'ai pas lu (et que je n'ai pas envie de lire, en raison de ce que je viens de lire et qui ferait de lui un spécialiste de Santé publique philosophique), intitulé Santé publique et libertés individuelles. L'exemple des conduites par lesquelles on peut se nuire à soi-même, Paris, LGDJ, 2013. C'est en fait son sujet de thèse.



J'ai hésité à écrire ce billet par peur de gaspiller mon énergie et par crainte de faire de la publicité à ce philosophe qui aurait dû rester dans sa spécialité. Mais, sans doute peu enclin à écrire de la philosophie par incompétence, il a préféré se spécialiser ailleurs, c'est à dire trouver des sujets d'étude peu abordés, sa thèse ayant été un objectif, un prétexte et une opportunité, et ainsi, spécialiste auto proclamé et seul dans son genre, c'est le principe de l'expert mongering, il est désormais invité à vie à gloser dans la Revue Esprit ou dans carnets de Santé (LA). Il aurait pu faire oeuvre de philosophe des sciences, envisager l'anthropologie, la sociologie, voire la médecine, mais non, il a recopié béatement et benoîtement la littérature plan plan et officielle de big vaccine.

On aurait aimé apprendre quelque chose, la transdisciplinarité étant à la mode et, nonobstant, potentiellement féconde, mais il est clair que cet article est un copié collé de racontars et, malheureusement, d'ignorance.

Nous avons écrit plusieurs fois ici, et CMT encore plus, qu'il était aussi crétin de parler de LA vaccination que de parler DES traitements antibiotiques, chaque cas étant particulier. Monsieur Orobon ne fait pas la différence et ne saisit pas la nuance, ce qui pour un philosophe ne manque pas de sel, mais il n'omet pourtant pas de ne pas parler du vaccin anti papillomavirus ou des graves effets provoqués par le pandemrix. Le philosophe autodidacte des sciences n'en est pas arrivé à la lettre P.

Il appert donc que l'ignorance scientifique de monsieur Orobon est à l'égal de mon ignorance philosophique (enfin, je n'espère pas, j'écris cela pour ne pas être trop méchant).

Prenons dans l'ordre.

Dès la deuxième ligne (p 150)  il va fort : 
... les réticences plus ou moins marquées vis-à-vis de la vaccination semblent aujourd'hui gagner un public plus large, à mesure que la rougeole gagne aussi du terrain.
N'étant pas habitué à la rédaction scientifique il ne cite pas ses sources. La rougeole gagnerait-elle du terrain ? Les derniers chiffres dont nous disposons ne vont plutôt pas en ce sens. Monsieur Orobon aurait dû lire CMT (LA) sur le fait qu'il existe effectivement des foyers épidémiques mais y compris dans des pays où le taux de couverture vaccinale est sub optimal (en France les "épidémies" de rougeole sont le fait de communautés à faible niveau socio-sanitaire ou de communautés religieuses réticentes à l'égard des vaccins). La lecture du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire sur le sujet (ICI) qui, en passant, est une officine de big vaccine, ne fait pas partie des occupations académiques de Frédéric Orobon.



Orobon ajoute même plus loin (p 153) :
Ainsi la rougeole, maladie considérée à tort comme bénigne, alors qu'elle est potentiellement mortelle, et que n'existent contre elle que des traitements symptomatiques, est la plus contagieuse des maladies contagieuses...
A aucun moment le philosophe ne parle de l'efficacité du vaccin ou des vaccins mais on sent chez lui une certitude appuyée quand, p 154, il écrit, enthousiaste : "Par conséquent, même si au niveau populationnel, l'efficacité de la vaccination est incontestable..." Il ne connaît pas plus les chiffres de mortalité de la rougeole avant la généralisation de la vaccination. Mais c'est parce qu'il se trompe complètement de perspective. Il écrit pour parachever son contre sens fondamental (p 151) :
S'adressant à de vastes populations, la vaccination est une des pratiques de santé publique parmi les plus connues et parmi les plus efficaces avec l'accès à l'eau potable.
Diantre.

Il est toujours déterminant de s'intéresser aux citations ou aux références qui sont celles d'un auteur, elles éclairent sur son degré de connaissance du sujet ou du parti-pris qui l'a animé : Anne-Marie Moulin, Frédéric Huet, Roselyne Bachelot (Frédéric Orobon écrit sans sourciller, ce qui montre le niveau de son argumentation : "...Roselyne Bachelot, qui se fait vacciner, certes pour montrer l'exemple, mais aussi pour ne pas exposer son petit-fils de 7 ans, et aussi pour protéger ses collaborateurs...", François Ewald, Patrick Zylberman (qui fait des ménages pour big vaccine et qui est également membre du cercle prestigieux des amis d'Antoine Flahault, spécialiste du catastrophisme A H1N1 non éclairé, 5 à 7000 morts par an dues à la grippe en France), Claude Le Pen (économiste de la santé ultra libéral). Mais Frédéric Orobon n'a pas cherché à s'informer, il n'a lu que les tirés-à-part éparpillés sur des tables lorsqu'il a assisté à la dernière conférence de Daniel Floret. Frédéric Orobon semble induire donc que seuls des illuminés, des illuminati, des crétins, des idiots, des anencéphales s'interrogent sur la vaccination. 

Pourquoi Frédéric Orobon n'a-t-il pas eu connaissance ou ne cite-t-il pas Thomas McKeown et son livre fondateur  paru en 1976 ?



J'en ai déjà un peu parlé ICI (que l'on me pardonne les auto citations mais la littérature mackeownienne en français est d'une ridicule pauvreté mais j'avais oublié CECI écrit par JBB). Que monsieur Orobon regarde cette courbe concernant la rougeole.



S'il l'avait vue et analysée il aurait pu comprendre que la quasi disparition de la rougeole dans les pays post pasteuriens (i.e. les pays où le tout à l'égout, l'eau potable et le lavage des mains font partie de la culture de base) est avant tout liée aux progrès de l'hygiène et non à la vaccination. J'écris cela  en soulignant que je vaccine contre la rougeole avec un zèle immense (99 % de mes patients sont vaccinés) et que le fait de vacciner peut certes rendre idiot mais n'empêche pas non plus de réfléchir à ce que l'on fait. N'est-ce pas un des grands principes de la philosophie ?

Une lecture attentive de McKeown aurait pu permettre à notre philosophe (des sciences ?) de citer l'exemple de la vaccination anti poliomyélite qui, elle, grossomodo, a tué la maladie, hygiène ou pas hygiène (je sens déjà que certains de mes amis vont émettre des réticences car...).

La lecture du fameux livre de McKeown, tout autant que ses premiers articles datant de 1955, aurait pu le mettre sur la piste de cette idée pourtant simple : la médecine et les médicaments ne résument pas la santé publique, il existe des politiques publiques et, surtout, des conditions socio-économiques. Il aurait pu tout aussi bien lire des critiques que l'on a adressées à McKeown qui éclairent mieux encore, à mon avis, ses propos qui étaient prémonitoires (LA).
A large and growing body of research suggesting that broad social conditions must be addressed in order to effect meaningful and long-term improvements in the health of populations has validated the underlying premise of McKeown's inquiries.

 Nous avons droit également à une virée touristique sur le droit où notre nouveau Candide découvre que les décisions de justice n'ont rien à voir avec la médecine ("... le raisonnement juridique sur la causalité va s'écarter du raisonnement scientifique.") ! Mais cela lui permet de parler de l'hépatite B, de la SEP, de l'hydroxyde d'aluminium et de la myofasciite à macrophages (il n'a rien lu de vraiment déterminant sur ce sujet). Il fait même un exposé très scolaire sur le rôle des adjuvants pour l'industrie des vaccins (p 157) qu'il a recopié on ne sait où.

Il se rend coupable d'une causerie sur la grippe A (H1N1) en nous servant un couplet sur l'individualisme opposé à la solidarité. Il est vrai que Frédéric Orobon est le défenseur d'un nouveau paternalisme, le paternalisme libéral, sans doute pour vacciner les populations à l'insu de leur plein gré (voir Revue Esprit 2093, 396 : 16-29 : il écrit un article sur le libéralisme et l'individualisme en ne citant jamais John Rawls ou le self).

Voici, à propos de la grippe ce qu'écrit le Haut Conseil de la Santé Publique qui semble être la bible de ce philosophe (voir ICI) : "La politique de vaccination contre la grippe chez les personnes âgées a été mise en place sans qu'il existe d'éléments scientifiques robustes démontrant l'efficacité des vaccins grippaux dans ce genre de population. Les études de chohorte pour justifier a posteriori pour justifier cette recommandation sont entachées de biais qui majorent l'efficacité des vaccins." Ce n'est quand même pas moi qui ai écrit cela...


Frédéric Orobon a également l'art des non citations et la note 20 de son papier est savoureuse. Il assène :
De même, nous ignorons le plus souvent qu'une épidémie de grippe saisonnière "standard" cause de 1500 à 2000 morts par an en France. Par contre, le nombre de décès due à l'épidémie de grippe saisonnière de l'hiver 2014-2015 est d'environ 10 000.

Où a-t-il vu cela ? Je rappelle que selon les chiffres officiels de l'administration l'épidémie de grippe 2010-2011, largement commentée par Orobon, a fait 151 morts contre 312 la saison précédente (LA).
Un rapport du CepiDC de 2011 disait ceci :
Les données du CepiDC (organisme insermien) indiquent (soyez bien assis et accrochez-vous à votre écran) que, pour les années précédentes (de 2000 à 2008), le nombre de décès dus à la grippe était "estimé" à 437 par an avec une moyenne d'âge à 82 ans (ces chiffres vous étaient cachés, chers amis citoyens débiles et médecins ignares et on préférait vous assener 5000 à 7000 morts annuels) et, pour l'année de la grippe "pandémique" les décès avaient été assumés à 349 avec une moyenne d'âge à 59 ans. Mais non, ils ne vous étaient pas cachés, ces chiffres, ils avaient fait l'objet d'une publication dans le même BEH : Vicente P, Aouba A, Lévy-Bruhl D, Jougla E, Rey G. Spécificité des caractéristiques de la mortalité liée à la grippe lors de la pandémie de grippe A(H1N1) en 2009-2010 en France. Bull Epidémiol Hebd. 2011; (1):1-5.
Il n'a pas plus mentionné un rapport de l'INED que nous avions critiqué LA qui allait pourtant dans son sens.
Mais il n'a plus lu les articles de la Collaboration Cochrane sur l'efficacité de la vaccination anti grippale chez les personnes âgées (ICI), chez les jeunes enfants en bonne santé (LA) ou sur l'effet préventif de la vaccination des personnels en institution (ICI).
Et lui, le philosophe, aurait pu lire Tom Jefferson commentant les mesures de coercition à l'égard des professionnels de santé en Colombie Britannique.
"It is not my place to judge the policies currently underway in British Columbia, but coercion and forcing public ridicule on human beings (for example by forcing them to wear distinctive badges or clothing) is usually the practice of tyrants.". (LA)

Le sujet de son article était passionnant et il aurait pu aborder le problème de "la" vaccination du point de vue des représentations collectives en termes de sacré/profane, en liaison également avec les autres procédures médicales (le dépistage, la prévention, le traitement) qui sont elles-mêmes sujettes à questionnement, aborder l'anthropologie, la sociologie, la philosophie des sciences, citer Illich, Jean-Pierre Dupuy, voire René Girard ou, plus prosaïquement, souligner les incroyables erreurs de communication de Bachelot and co dans une démarche qui aurait pu être gagnée d'avance, les mensonges, les approximations, les affirmations à l'emporte-pièce des autorités politiques, des agences gouvernementales dont celle, récente de Marisol Touraine, "la vaccination, ça ne se discute pas".
Occasion manquée.

En conclusion : Misère de la philosophie vaccinale.


jeudi 3 mars 2016

Une gifle. Médecine générale pratique, situations inattendues et incertitude. Histoire de consultation 189.



La petite A, 4 ans, est venue consulter avec ses deux parents pour se faire vacciner. 

Pour ceux qui  pensent  honnêtement, les autres se reconnaîtront (je ne peux rien faire pour eux), que les médecins généralistes ne servent à rien, je vais me permettre de commenter une fois de plus des faits simples de consultation, une situation banale (j'ai déjà rédigé 186 histoires/situations de consultation), c'est à dire souligner ce que notre pratique présuppose en aval de notre rencontre avec un ou des patients, en termes de réflexion, de préparation, d'attention non seulement aux "dernières données de la science" mais aussi aux phénomènes sociétaux et à la façon dont les citoyens perçoivent leur état de santé et le rôle supposé qu'ils attribuents à la médecine et aux médecins, ici les médecins généralistes. 
Les médecins généralistes que nous aimons et que nous fréquentons tentent d'être conscients de leur rôle majeur en Santé publique, c'est à dire au courant non seulement de ses enjeux (scientifiques et sociétaux) mais aussi de ses limites (c'est à dire la vanité paternaliste de faire le bien à tout prix de patients ou de citoyens tous différents et tous plongés dans une histoire rêvée qui serait celle d'une médecine exacte et unique). 
Je rappelle également que mes liens d'intérêt sont les suivants : tenter de pratiquer l'Evidence Based Medicine (voir LA) en essayant de partager la décision de soins ou de non soins, ce que l'on appelle La prise de décision partagée en médecine générale (voir ICI l'excellent billet de JB Blanc sur la question).   

Il s'agit de la vaccination contre la méningite C. Je n'ai pas eu l'initiative de cette prescription mais c'est moi qui ai prescrit le vaccin.

Méningite C : vous avez sans doute lu le billet de CMT (voir ICI) et si vous ne l'avez pas lu il est encore temps de le faire.  Ainsi suis-je  dubitatif sur la question.  Et ainsi ne proposé-je jamais cette vaccination.
Les parents : lors d'un consultation précédente ils ont souhaité que leur fille soit vaccinée contre la méningite C et je leur ai dit ce que vous avez lu dans le billet de CMT, à savoir, en substance, que cela ne protégeait pas contre toutes les méningites, que ce n'était donc pas parce qu'elle avait été vaccinée qu'il ne faudrait pas s'inquiéter de symptômes pouvant évoquer une  méningite et que les preuves scientifiques de son intérêt n'étaient pas suffisamment étayées. Les parents, et je ne leur ai pas demandé qui les avait convaincus de le faire, ont maintenu leur décision et j'ai donc prescrit le vaccin.
La prescription : on pourrait s'étonner que je "cède" et considérer cette soumission à une volonté de la patientèle comme une manifestation de clientélisme ou à un renoncement lié  à une certaine fatigue. Et se dire aussi : tout ça pour ça. Se poser autant de questions pour finir par rendre les armes. Disons, pour faire vite, que la prescription de ce vaccin ne met en danger ni la santé de cet enfant, ni la santé de son entourage proche ou éloigné, enfin, dans l'immédiat (1).

La maman affirme haut et fort que la vaccination va bien se passer et le papa acquiesce. J'ai noté dans le dossier le comportement anxieux de l'enfant lors de ses dernières visites au cabinet (les parents n'ont pas choisi de "médecin traitant" pour leurs enfants entre mon associée et moi). Elle n'est jamais facile à examiner et c'est plus facile dans mes souvenirs quand elle vient seule avec son papa. Mais il s'agit d'une vaccination, c'est plus anxiogène encore. Je demande aux parents si elle a été prévenue les jours précédents qu'elle allait se faire vacciner. Ils me disent que non. Le visage de A se ferme. 

C'est une question difficile, prévenir ou non les enfants, et ma réponse est le plus souvent celle-ci : "Il faut toujours prévenir un enfant qu'il va être vacciné, et, plus généralement, il faut toujours prévenir un enfant de ce qui va lui arriver (de façon raisonnée, appropriée, en fonction des enjeux, des risques, des conséquences, cela va sans dire)." C'est plus correct. Quel que soit l'âge de l'enfant ! Même chez un nourrisson. Je me rappelle cette maman qui m'amenait son bébé de onze mois pour une vaccination, une maman qui me connaît depuis une bonne dizaine d'années, et à qui je demandais : "Vous lui avez dit qu'il allait être vacciné aujourd'hui ?" et elle, souriante, "Oui, hier soir, et il n'a pas dormi de la nuit." (2)

Nous choisissons d'un commun accord la position assise sur les genoux du papa. Mais cela ne calme pas la petite qui bouge dans tous les sens et vient le temps des bonnes paroles de réassurance. Je me recule un peu, le coton alcoolisé à la main, je parle, je temporise, je raconte une histoire d'Allan, et, tel un coup de tonnerre dans un ciel serein, la maman colle une violente gifle à sa fille... en lui disant : "Finie la comédie !"
"Madame B !"
Je suis interdit. "Elle l'a méritée." dit la maman.  Le mari ne dit rien, n'exprime rien puis : "A, il faut te tenir tranquille." La petite pleure sans en faire trop.
Comment dois-je intervenir ? "Il ne faut pas faire quelque chose comme cela...", je finis par dire. "Ce n'est pas bien..." La maman n'est pas contente comme s'il ne s'agissait pas de mes affaires. "Une petite gifle, ça peut faire de mal à personne... Vous n'en avez jamais donné une à vos enfants ? - Non."

Que faites-vous ? Vous faites un signalement ? Vous passez à autre chose ? Je ne signale pas mais je parle. Je ne signale pas car je connais une grande partie de la famille : les parents, les beaux-parents, les frères et les soeurs et même les cousins et les cousines. Cette enfant n'a aucune marque sur le corps, cette enfant n'est pas apeurée quand j'approche mes mains de son visage, elle a tout juste peur de la vaccination, de la piqûre, mais elle n'a pas peur de moi. Je sais qu'en ces circonstances certains de mes confrères interviendraient. Je crois que je vais pouvoir gérer. Avec l'aide également de mon associée qui est toujours de bon conseil en ces circonstances. Est-ce que cela sera bénéfique pour l'enfant d'envoyer la cavalerie (le médecin de PMI, les assistantes sociales...) ? Ce n'est pas, attention Freud et ses épigones ne sont pas loin, l'anxiété de l'enfant qu'il faut envisager mais celle de la maman et aussi celle du papa qui accepte sans rien dire. Faut-il que je soupçonne que lorsque je ne suis pas là cette enfant prend des coups ?



Cette consultation s'est passée avant les vacances de février. J'en ai parlé à mon associée qui n'a pas eu l'air inquiète : elle connaît également le contexte familial proche et éloigné ? Mais nous serons vigilants.

Au retour des vacances, dans la voiture, sur l'autoroute, en conduisant, j'entends un entretien entre Laure Adler et François Cluzet (Emission Hors-Champs, voir ICI). Propos convenus sur le rôle du comédien, de l'acteur... Et tout d'un coup François Cluzet explose : il explose contre Bertrand Cantat, il le traite de tous les noms avec une rare violence, Bertrand Cantat, c'est celui qui a tué Marie Trintignant (avec laquelle François Cluzet a eu un enfant), et il rappelle d'un ton sévère que le rapport d'autopsie a indiqué qu'il avait porté contre elle dix-sept coups mortels... Dix-sept coups mortels, répète-t-il. Il ajoute qu'il a eu l'envie de le tuer. Qu'il n'a plus envie de le tuer car cet homme a aussi des enfants. Mais la suite : François Cluzet rappelle les violences faites aux femmes et parle du "dernier mot". Selon lui les hommes qui frappent veulent avoir le dernier mot. Je suis au volant, il y a du monde, et je manque de faire une embardée. Le dernier mot pour empêcher les femmes de s'exprimer. Et dans le cas de cette maman, merci de ne pas penser que je fais un parallèle osé, elle a aussi voulu avoir le dernier mot. Sans doute par impuissance ou par incompréhension de sa fille : elle ne sait pas comment elle fonctionne. Et qui pourrait dire qu'il est facile de savoir comment fonctionne  une enfant de quatre ans ?

J'ajoute que cette consultation, le vaccin a été fait, la petite fille a ressenti, comme on dit, plus de peur que de mal (mais est-ce vraiment rassurant ?), n'était pas la seule de la journée (une des trente de la journée sans doute, et les vingt-neuf autres soulevaient tout autant de problèmes, peut-être pas aussi aigus, mais tout aussi "interrogeants" sur le rôle du médecin généraliste...) et qu'elle rend compte de l'intérêt et de la difficulté de la médecine générale pilotée par des médecins généralistes conscients ou non des conséquences souvent inenvisageables du moindre de leurs actes, de la moindre de leurs paroles, médecine générale réceptacle de toutes les peurs et de toutes les envies sociétales... 

Sans en avoir l'air nous avons abordé, durant une seule consultation, les sujets suivants : les valeurs et préférences des patients dans le cadre de l'EBM, la validité/non validité de la vaccination contre la méningite C, les sévices corporels chez l'enfant, la violence faite aux femmes, le respect des enfants (et je n'ai pas abordé le problème du tutoiement des enfants), l'information des enfants (qui doit, à mon sens, commencer dès les premiers jours de la vie), la distance et la proximité  à garder vis à vis des parents et des enfants, l'expérience interne des praticiens, la lecture des articles informés, les recommandations officielles, la liberté de prescription, la clause de conscience des praticiens, l'information éclairée, la prise de décision partagée en médecine générale, la prise en charge instantanée et longitudinale du patient ou non patient en médecine générale, le rôle de l'environnement familail et sociétal dans la construction des options de soins, les implications des situations transférentielles/contre-transférentielles... je m'arrête là. On comprend qu'un jeune médecin, devant la complexité de ces tâches et, souvent, en raison de sa non formation pour les appréhender (en sachant que l'expérience interne du praticien, et pas seulement sa lecture de la littérature ou la capacité à faire des actes techniques, à bien parler, expliquer, refuser, accepter, s'acquiert avec le temps en fonction bien entendu des lectures médicales, de l'habileté personnelle mais aussi et sans doute surtout par les lectures extra médicales et par l'expérience de la vie en général), et surtout de sa non formation à la prise en charge de l'incertitude (la noter, l'accepter, ne pas la prendre pour une incapacité ou comme une erreur, la gérer donc, la faire partager sans angoisse aux patients, et cetera...), ait envie de renoncer à pratiquer la médecine générale ou, au contraire, soit excité par ses enjeux (optimiste, trop optimiste)...

La médecine générale, c'est la vie... avec un peu de médecine.


Notes :
(1) Cette situation, prescrire à la demande du patient, est donc à contextualiser : prescrire des antibiotiques dans une maladie virale à la demande du patient ("chez moi, ça se transforme toujours en bronchite, docteur") n'est pas la même chose que prescrire des antibiotiques dans une otite moyenne aiguë à un enfant de huit ans à la demande des parents (le médecin : "les antibiotiques ne sont pas obligatoires dans cette situation, il existe des études... bla bla... et je reverrai le tympan de votre enfant demain") et exige une information éclairée de la part du praticien (cf. supra "La prise de décision partagée en médecine générale" sur le blog de JB Blanc : LA). Il existe aussi des situations où l'éthique du médecin est en porte-à-faux. Faut-il toujours respecter les valeurs et préférences des patients ?
(2) La phrase la plus communément entendue dans un cabinet est celle-ci : " Si tu n'es pas sage, le docteur va te faire une piqûre !" C'est bien entendu d'une sottise absolue mais l'analyse de cette phrase mériterait une thèse de sociologie ! Ainsi la vaccination serait-elle une obligation douloureuse. Ainsi le médecin devrait-il se substituer à l'autorité parentale pour punir a priori. Et le reste...

jeudi 20 novembre 2014

Grippe : le HCSP extrapole et indique au doigt mouillé 2000 morts évités par an par la vaccination chez les personnes âgées.


Le HCSP, organe central de Big vaccine.


Le dernier rapport du HCSP (Haut conseil de la santé publique), voir ICI, sur L'efficacité de la vaccination contre la grippe saisonnière chez les personnes âgées et les professionnels de santé est à la fois un modèle de désinformation et un argumentaire transparent sur la stratégie de l'industrie du vaccin (big vaccine) pour les prochaines années. Il met également en exergue l'état de la corruption de l'Etat dans le domaine de la Santé publique puisque le gouvernement et les agences gouvernementales sont non seulement infiltrés mais sciemment remplis d'experts dont les liens avec les fabricants de vaccins sont patents et dont ils ne se cachent même pas puisqu'ils sont persuadés qu'il s'agit d'une reconnaissance de leur expertise. Il est vrai que des affaires récentes ont rappelé s'il en était besoin que la politique de fixation des prix des médicaments comme la gestion des campagnes de santé publique étaient décidées dans des antichambres ministérielles et durant de discrets repas où sont présents les représentants de big pharma.


Ce texte a été rédigé à la suite d'une saisine du HCSP par la DGS (Direction générale de la santé). Le texte de la saisine montre que la DGS, que l'on avait connue beaucoup moins inspirée en d'autres circonstances, a tout compris sur le manque de preuves d'efficacité de la vaccination anti grippale chez les seniors et sur son manque d'impact chez les professionnels de santé dans la protection des patients à risques. Ainsi, avec une fausse innocence, la DGS demande à l'organe central de big vaccine, i.e. le HCSP, de remettre en cause la politique vaccinale en sachant que le dit HCSP réussira l'exploit de mentir et de produire un texte préconisant au contraire une intensification de la vaccination anti grippale. Voici une partie de ce que dit la DGS :

Le CDC d'Atlanta, dans son point hebdomadaire du 22 février 2013, estime à 56 % l'efficacité globale du vaccin en population (47 % pour le A(H3N2), 67 % pour les B) mais l'efficacité observée chez les personnes âgées de 65 ans et plus n'est pas significative (27 % avec un intervalle de confiance de -31 % - 59%). Au Danemark , où la saison 2012/2013 a été dominée par le virus A(H3N2), l'efficacité vaccinale chez les personnes âgées de 65 ans et plus a été estimée à 69 % pour les virus de type B et non significative pour les virus de type A -11% (-41% -14%).

La réponse du groupe de travail est un modèle de servitude volontaire, un modèle d'irresponsabilité et un modèle, enfin, d'incompétence. Mais la naïveté de ce texte nous renseigne de façon limpide sur la stratégie actuelle de l'industrie des vaccins (Big vaccine) au niveau mondial.

Je rappelle également que le comptage des morts de la grippe est soumis à caution et que les chiffres officiels tous âges confondus étaient de 151 morts pour la saison 2010 - 2011 (voir LA)

Analyse du rapport du HCSP.

L'état des lieux du chapitre 1 est étique.

Le paragraphe 1.1 nous indique qu'il n'existe pas de données solides (aucun chiffre fourni) sur la morbi-mortalité liée à la grippe saisonnière en France ! Nous avons droit à des estimations pifologiques sur le nombre de patients passés aux urgences, sur les consultations chez le médecin généraliste et sur le pourcentage de certificats de décès mentionnant la grippe chez les personnes âgées de 65 ans et plus.

Le chapitre 2 concerne la vaccination des personnes âgées. 

Voici ce que nous apprenons :
La réponse immunitaire est faible chez les personnes âgées et nous n'avons aucun moyen technique de l'améliorer (La conclusion du paragraphe 2.1).
Le paragraphe 2.2 analyse l'acceptabilité de la vaccination contre la grippe par les personnes âgées et conclut que les études menées pour convaincre les patients de se faire vacciner ont globalement échoué. 

Le paragraphe 2.3 entre enfin dans le vif du sujet puisqu'il analyse l'efficacité de la vaccination anti grippale chez les seniors. 

Nous apprenons en chemin que "Les recommandations vaccinales ayant été faites en l’absence d’études randomisées démontrant l’efficacité de la vaccination chez les personnes âgées de plus de 65 ans, c’est a posteriori que l’on a tenté de justifier ces recommandations en s’appuyant sur des méta-analyses et des études de cohorte. " Et ceci encore : "En outre, depuis 1980, aux Etats-Unis, la mortalité liée à la grippe n’a pas sensiblement diminuée alors que la couverture vaccinale des personnes âgées est passée de 15 à 65 %"

Nos auteurs, loin de se décourager, ont donc décidé de rééxaminer l'efficacité de la vaccination anti grippale à l'aune des dernières méta-analyses et des études de cohorte.

La méta-analyse Cochrane est rapportée ainsi :"La conclusion des auteurs est que les données disponibles sont de mauvaise qualité et ne permettent pas de conclure quant à la tolérance et à l’efficacité de la vaccination antigrippale chez les personnes âgées de 65 ans et plus." Mais nos experts gouvernementaux ont trouvé une analyse critique de la méta-analyse Cochrane qui fournit des conclusions différentes : "efficacité vaccinale de 30 % vis-à-vis de la prévention des complications létales et non létales de la grippe, de 40 % pour la prévention de la grippe clinique, de 50 % vis-à-vis de la grippe confirmée virologiquement et de 60 % vis-à-vis de la prévention de l’infection grippale biologique." L'article critique de Cochrane a été publié dans la revue Vaccine (ICI) qui a comme rédacteur en chef un certain Gregory A. Poland dont les liens avec l'industrie des vaccins sont évidents (voir LA).

Quant aux études de cohorte (paragraphe 2.3.2), elles majorent artificiellement, en raison de biais de sélection, les résultats de la vaccination (qui ne sont pas très fameux) et ne sont donc pas interprétables.

C'est alors qu'au paragraphe 2.3.3 nos auteurs sortent une arme fatale de leur chapeau : "La méthode dite de « différence sur la différence » appliquée sur la cohorte de la « Kaiser Permanente » en Californie est la plus séduisante". Ils décrivent l'objet puis s'empressent de l'appliquer (paragraphe 2.3.4) aux données françaises (c'est l'InVS qui s'y colle), enfin, si l'on peut dire. Nous sommes en plein délire méthodologique : "Les données utilisées ont été le nombre hebdomadaire de décès observés de personnes âgées de 65 ans et plus survenus en France, entre juillet 2000 et mai 2009 (Source : CépiDC), l’efficacité du vaccin contre les décès toute cause estimée à 4,6 % [IC 95% : 0,7- 8,3] par l’équipe américaine et une couverture vaccinale estimée à 63 % en moyenne sur la période d'étude (sources : Cnam-TS et GEIG)". Et voilà, passez muscade : les chiffres du CépiDC sont connus pour être assez peu fiables, les données américaines applicables à la France sont une extrapolation hardie et le fichier de l'assurance maladie est une vaste rigolade puisque fondé sur la délivrance du vaccin et non sur sa réalisation.
En conclusion (page 18), rien n'est sûr mais "En voiture Simone".

Après avoir lu cette première partie  rapport je suis effondré du fait qu'une des signataires de l'article Isabelle Bonmarin, et je le précise, je ne la connais ni des lèvres ni des dents, ait été invitée dans tous les medias pour affirmer que plus de 2000 morts sont évités chaque année chez les personnes âgées grâce à la vaccination anti grippale.

Le chapitre 3 concerne la vaccination des personnels de santé (pages 22 et suivantes).

Il est construit et rédigé dans le même métal.
Paragraphe 3.1 : au doigt mouillé les soignants présentent un sur risque d'attraper la grippe. Voici une phrase qui aurait un zéro à l'ECN :"Il a en effet été démontré que la vaccination des soignants diminuait le nombre d’infections grippales documentées, de syndromes grippaux et réduisait l’absentéisme, quoique dans des proportions pas toujours significatives selon les études."
Les auteurs experts parlent vaguement des grippes nosocomiales.
Puis du taux de vaccination des soignants.
Des déterminants de la vaccination des soignants.
Du caractère obligatoire de la vaccination des soignants selon les pays.
Bla bla.
Et ils s'intéressent enfin à la question de la saisine (paragraphe 3.6) : Vaccination contre la grippe du personnel de soins pour protéger les patients fragiles.
"En conclusion, les études concernant l’efficacité de la vaccination des soignants pour protéger les patients sont peu nombreuses, difficiles à réaliser et entachées de nombreux biais. La majorité des résultats sont en faveur d’un effet protecteur mais le niveau de preuve est faible. "
Fermez le ban.
Ah, non : le chapitre 4. concernant la tolérance de la vaccination anti grippale est rassurant. Tout baigne. Je vous renvoie aux différents articles de Marc Girard sur la façon dont la pharmacovigilance est menée avec les vaccins en général : LA)

Le rapport du HCSP répond mal aux questions pertinentes posées par la DGS.
Isabelle Bonmarin en dit plus que ne le dit le rapport mais elle est payée pour cela.

Rappelons-nous cette phrase conclusive du rapport : La politique de vaccination contre la grippe des personnes âgées a été mise en place sans qu’il existe d’éléments scientifiques robustes démontrant l’efficacité des vaccins grippaux dans ce groupe de population .



Résumé de l'argumentaire de Big vaccine pour promouvoir la vaccination anti grippale :

  1. Les vaccins (ce pluriel est voulu) sont efficaces et sûrs et en particuliers les vaccins anti grippaux. Personne ne peut le nier et quiconque émet l'esquisse de l'esquisse d'un doute est à ranger dans la catégorie détestable et rétrograde des anti vaccinalistes.
  2. Les preuves d'efficacité manquent pour la vaccination des personnes âgées de 65 ans et plus et pour celle des personnels de santé dans le but de protéger les patients fragiles et c'est dû à la mauvaise qualité des essais.
  3. Puisque les essais de cohorte sont inconclusifs et que les méta analyses sont dans le même métal, il est nécessaire de mettre en place des essais comparatifs versus placebo qui devraient être financés par des organismes publics.
  4. Mais la mise en place d'essais randomisés de ce type est contraire à l'éthique puisque les vaccins sont efficaces. Ainsi, ce que préconise le plan cancer dans des pathologies autrement plus préoccupantes que la grippe saisonnière, la protocolisation extensive des malades dans des essais cliniques versus placebo ou non (j'ai déjà dit mon désaccord sur cette généralisation mais pas sur le principe), n'est pas éthiquement acceptable pour Big vaccine.
  5. Pendant les travaux, la vente continue. Et non seulement la vente continue mais le marketing de la vente, à savoir les études de marché et les campagnes de publicité sont facturés aux agences gouvernementales et aux ministères de la santé qui doivent trouver les meilleurs moyens a) de populariser la vaccination auprès de la population (le taux de vaccination étant devenu le substitut du substitut des critères d'efficacité des vaccins - soit le taux d'anticorps), b) d'écrire des articles justifiant la faible efficacité des vaccins acceptable et suffisante comme argument de vacciner, et rendant recommandable, voire obligatoire, comme préalable à toute production de preuves
  6. En revanche des essais vaccins vs vaccins adjuvés sont eux envisageables : on ne peut prouver l'efficacité vs placebo et on pense pouvoir le faire avec deux principes actifs.
  7. Depuis 40 ans qu'existe la vaccination anti grippale les industriels n'ont pas été capables de mettre en place des essais concluants (ou ils ont mis à la poubelle les essais négatifs) et comptent désormais, pendant qu'ils continuent de vendre des vaccins non généricables, sur l'Etat pour venir à leur secours non seulement pour prouver l'efficacité de leur camelote mais pour que les campagnes de santé publique vaccinales destinées à vendre leur camelote soient financées par le contribuable.


L'indépendance des experts.

Nous avons déjà largement parlé sur ce blog de la façon dont se constituait l'expertise et notamment d'un phénomène particulier que l'on appelle en anglais l'expert mongering ou en français la fabrication des experts (ICI).
Nous avons consulté les Déclarations personnelles d'intérêt (dpi) de chacun des membres de ce groupe de travail (quand elles existent et certaines datent de 2012) et avons mentionné en italique les organismes avec lesquels chacun reçoit des avantages pécuniaires et / ou intellectuels (dans les 5 ans précédant la dpi.

Abbrviations : CTV (Comité technique des vaccinations) ; CSMT (Commission spécialisée des maladies transmissibles) ; CSSP (Commission spécialisée de sécurité des patients).


Dominique InVS GERES SPILF Abiteboule (HCSP et CTV) (médecin du travail)
Brigitte OMS (global advisory committee on vaccine safety) AVIESAN (IMMI) ORVACS Sanofi Pasteur (2) Congrès (3) Autran (HCSP et CTV) (professeur, PUPH en immunologie, responsable du département d'immunologie et chef du pôle de biologie médicale et de pathologie à l'APHP)
Agathe CCTIRS Congrès (1) Billemette de Villemeur (HCSP et CTV) (médecin conseiller technique du recteur (38) - Education nationale et médecin épidémiologiste expert au CCTIRS)
Thierry Blanchon (réseau sentinelles)
Isabelle Reivac HRPV (oseltamivir) ; congrès : JNI (3) Ricai GEIG Bonmarin (InVS)
Christian GEIG Wyeth/Pfizer Basilea Pharmaceutica Biofortis Janssen GSK Theravectis Sanofi Pasteur MSD  Congrès (25 avec des financements divers : Janssen (2), Gilead (6), Sanofi Pasteur MSD, Novartis, BMS, MSD (3), Thermofisher brahms (2), Pfizer (6), Astellas (2), Abbvie) et de nombreuses réunions AREMIT pour 6 laboratoires différents Chidiac (HCSP et CSMT) (PU-PH - Association de chimiothérapie anti infectieuse - Collège universitaire des maladies infectieuses et tropicales - Virage santé - SPILF - AREMIT)
Emmanuel ANSP Debost (HCSP et CSMT) (médecin généraliste, GROG*)
Daniel ACTIV ACTIV (Infovac) Groupe d'étude en préventologie Biomérieux/Fondation Mérieux   (2) INSERM ANRS Wyeth Floret (HCSP et CTV)(professeur des universités retraité)
Gaëtan Sanofi Pasteur MSD (6) Pfizer (3) Biomérieux (1) ViFORPharma (1) Astra Zeneca (1) Gavazzi (HCSP et CMVI) (PU-PH)
Jean-François Cellestis (1) Qiagen (1) Gehanno (HCSP et CSSP) (PU-PH à Rouen et médecin chef à la SNCF à Paris)
Alexis Jacquet (évaluateur à l'ANSM)
Corinne Le Goaster (Secrétariat Général HCSP, chargée de mission)
Bruno Conseiller scientifique : ECDC Roche (2) Novartis MedImmune GSK BMS Biocryst GEIG ESWI ; Sanofi Pasteur (2) Roche Argène/Mérieux (2) InGen ; articles et congrès financés par : GSK Sanofi Pasteur Roche (3) GEIG (2) ESWI ; activités d'enseignement : Roche (2) Lina (Centre National de Référence des virus influenzae) (Professeur des universités)
Isabelle Morer (ANSM)
Anne Mosnier (GROG*)
Elisabeth ANSM Groupe d'étude en préventologie Nicand (HCSP et CTV) (médecin biologiste chef de service à l'hôpital du Val de grâce puis à Pau - médecin centre de vaccinations internationales, Ministère de la Défense)
Henri Sophia, Fondation d'entreprise Genevrier Fond de dotation Gilead Collège National des Généralistes Enseignants Pfizer (4) Partouche (HCSP et CTV) (médecin généraliste - professeur associé en médecine générale - Institut Curie)
Hélène  Argène (2) Biomérieux (2) Congrès (Gratz, Ricai x n, 9 sans noms des payeurs des frais de déplacement) Peigue-Lafeuille (HCSP et CSMT) (PU-PH chef de service de microbiologie)
Sylvie GEIG CLCG IMMI (6) ANSES (2) ECDC (3) EISS LEEM Welcome trust Danone ISARIC InVS (2) ANSM ISIRV WHO (8) AP-HP PHRC GSK (4) GROG* NVI RIM (2) Biomérieux Biofortis Roche Congrès (48 avec transports "offerts") Brevet GSK vaccin Van der Werf (CNR des virus influenzae) (chef de service Institut Pasteur, vice-présidente des GROG*)

* financé en partie par Sanofi pasteur MSD Abbott Roche Argène GSK

Et après cela nos experts diront que les essais corrects n'ont pas été faits et qu'il faudrait que ce fût la puissance publique qui les payât.
Que les experts excusent le fait que je sois passé à côté de financements auxquels ils avaient droit es qualités.

Pour ceux qui pensent que les controverses ne sont que françaises :


Magnique billet de M McCartney : http://www.bmj.com/content/349/bmj.g6182


PS : J'ai ajouté un Addendum à ce billet : ICI
PS2 : François Pesty écrit la même chose sur l'hépatologie en France sur le site du Formindep : LA




jeudi 24 mai 2012

Infovac, organe de référence de la vaccinologie : une plaisanterie !


Lors d'une réunion que nous avions organisée pour rencontrer les médecins de PMI j'avais entendu cette phrase étonnante de la part d'une des médecins de la PMI présente et après que j'eus objecté deux ou trois trucs sur la politique vaccinale : "De toute façon, notre référence, c'est  Infovac."

Je savais déjà deux ou trois choses sur Infovac puisque je suis abonné à son bulletin mensuel d'information (LA). 
J'ai enquêté.
Je me suis rendu sur le site : ICI dont le slogan est Ligne directe d'information et de consultation sur les vaccins ! 
Quand je me rends sur un site je commence par chercher qui le finance. 
Je note en passant qu'InfoVac adhère aux principes de la charte HONcode (ce qui n'est ni une preuve d'indépendance ni une preuve de compétence : je vous propose de lire ce qu'en dit Dominique Dupagne : ICI et LA). 

Je clique sur Qui sommes-nous ? et j'apprends, non sans avoir bravé quelques fautes d'orthographe, que a)  "En aucune manière, InfoVac ne se substitue pas (sic) aux autorités de santé" ; b) "Infovac n'émet  aucune recommandation collective" ; c) "... relève parfois des incohérences dans les recommandations actuelles et en réfère aux autorités officielles." ; d) "InfoVac-France, c'est un réseau d'experts qui se sont donnés (sic) pour mission de répondre rapidement aux questions que se posent les médecins."; e) InfoVac est officiellement soutenu par la Société Française de Pédiatrie (SFP) et par l'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA) ; sur la page d'Accueil il y a également comme structures partenaires le Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique (GPIP dont le lien ne fonctionne pas sur le site) et l'Association Clinique et Thérapeutique du Val de Marne (ACTIV dont le lien ne fonctionne pas sur le site) ; f) "les experts d'InfoVac-France sont indépendants des firmes pharmaceutiques" ; g) "Robert Cohen et Claire-Anne Siegrist coordonnent les experts" ; h) "les comptes d'InfoVac sont gérés et contrôlés par l'administration d'ACTIV" (une recherche sur le net ne m'apprend rien sur ACTIV sinon des diaporamas et des articles mais pas de noms d'administrateurs). On peut lire aussi sur la page d'accueil une phrase étonnante : "Les informations répertoriées sur ce site ont été sélectionnées pour leur objectivité et leur valeur médicale et scientifique. Elles s'appuient essentiellement sur les recommandations officielles de vaccinations en France et à défaut sur des études scientifiques et/ou des articles publiés."


La liste des experts (ICI) permet de consulter la DPLI (Déclaration Personnelle de Lien d'Intérêt) de chacun comme la loi l'exige. 
Allez y faire un tour et vous saurez quels sont effectivement les liens d'intérêt de ces experts. Tous les laboratoires de vaccinologie sont cités, ou presque.
Il y a des experts plus aliénés que d'autres comme une certaine Weil-Olivier qui déclara sous serment lors de la Commission d'enquête sur la grippe A menée au Sénat (ICI) que lors de la grippe un enfant sur cinq faisait une forme en grave ou en mourait (repris sur le site Atoute : LA)... Cette dame déclare se faire payer ses frais de déplacement (elle est au RSA) et de conseils par GSK, Novartis, Medimmune, Baxter , Pfizer, Roche, SP-MSD. Comme un de ses confrères, Bruno Lina (ICI), elle doit penser que multiplier les sources de financement rend les liens inopérants et, surtout, empêche de dire n'importe quoi.
Quant à Emmanuel Grimprel, Pfizer est sa principale source de financement pour sa formation personnelle et pour acheter ses allumettes, il ne dit pas qu'il est membre du Comité Technique des Vaccinations (CTV). Ainsi ce confrère peut-il souscrire sans rire à "Les experts d'InfoVac sont indépendants des firmes pharmaceutiques" et à "InfoVac relève parfois des incohérences dans les recommandations actuelles et en réfère aux autorités officielles" : Emmanuel Grimprel travaille sur des essais cliniques Prévenar financés par Pfizer, siège au CTV qui décide de la politique de vaccination contre le pneumocoque, émet des recommandations avec le CTV et écrit, peut-être, dans Infovac que les recommandations du CTV sont erronées (parce qu'il était sans doute minoritaire lors de la prise de décision du CTV...). On y croit beaucoup.
Par une sorte de tautologie que personne ne remarque (ou que tout le monde remarque et que tout le monde tait) les mêmes experts payés par l'industrie pharmaceutique (Big Vaccin) siègent dans les institutions officielles (comme le CTV ou le Haut Conseil de la Santé Publique) et sont les visiteurs médicaux les plus fidèles de la politique gouvernementale (et de son bras armé, la Direction Générale de la Santé) qui, comme par hasard, est la même que celle développée par les argumentaires de l'industrie. Fonctionnaires d'Etat, leur devoir est de défendre la politique de Santé Publique, agents du service public, ils sont aussi soumis au devoir de réserve, comme les médecins de PMI, et passez muscade : pas de discussion.
Big Vaccin n'a donc pas besoin d'éditer une revue de promotion de ses produits puisque cette revue existe déjà, Infovac, et qu'elle est perçue par les centres de PMI et, je l'imagine, par nombre de médecins généralistes, ne parlons pas des pédiatres, à part un ou deux ils ne discutent jamais, comme un organe officiel et indépendant, il suffit donc à Big Vaccin de financer en sous-main, à coups de voyages, de chambres d'hôtel et d'études cliniques, les personnes qui écrivent dans Infovac. Bravo.
Et où est le débat ?
Il faut partir d'un constat : toute personne qui conteste la politique officielle vaccinale est, soit, cochez les cases, plusieurs choix possibles, un ignorant de l'histoire des sciences, un anti vaccinaliste primaire, un ennemi du progrès, un dangereux illuminé, un réactionnaire, un terroriste écolo, un ennemi du bien public, un partisan des Ténèbres.
Circulez, y a rien à voir.
En revanche, et là, pour le coup, c'est un mystère, quiconque croit sans réserve que les nouveaux antidiabétiques devraient être testés, que les statines ont des inconvénients, que les traitements de la BPCO ne sont pas très efficaces ou que l'on prescrit trop de médicaments aux personnes âgées, sont à ranger dans le camp des bons, des résistants à Big Pharma...
Deux poids, deux mesures.
Le lobby vaccinal français comprend donc toute une série d'institutions qui s'auto règlent et se renvoient la balle : le Ministère (qui fait souvent passer les intérêts économiques avant les intérêts généraux comme dans la sinistre affaire mediator), la Direction Générale de la Santé (qui joua un rôle si important pendant la "pandémie" grippale), Le Haut Conseil de Santé Publique (dont les buts sont très clairs : ... une instance d'expertise qui contribue à la définition des objectifs pluriannuels desanté publique et évalue la réalisation des objectifs nationaux de santé et qui est donc juge et partie et dont je peux vous faire apprécier la prose technocratique à propos de l'évaluation à mi-parcours du plan cancer 2009-2013 : Selon le HCSP, les orientations du Plan précédent sont consolidées, mais les dimensions structurantes des inégalités sociales et territoriales de cancer, du rôle du médecin traitant et des systèmes d’information sont insuffisamment déclinées.), le Comité Technique des vaccinations (dont la composition, outre les experts, de nombreux responsables d'administration aux ordres, permet tous les votes politiques), l'Agence de Nationale de Sécurité du médicament et des produits de Santé (ANSM) dont la Commission Nationale de Pharmacovigilance (que le monde entier nous envie et qui n'a rien vu passer depuis le mediator, le vioox, ou l'acomplia mais surtout qui ne voit strictement rien à propos des vaccins, le pandemrix ayant évité la France), l'InVS (dont les publications dans le BEH ne servent qu'à conforter la politique de Santé Publique décidée plus haut et dont chacun peut se louer de leur qualité  car écrites par des auteurs reconnus internationalement)... J'ai bien entendu "oublié" dans cette énumération institutionnelle le côté privé de l'affaire, à savoir les laboratoires de vaccinologie dont Sanofi-Pasteur-Mérieux qui ont leurs entrées et leurs sorties dans toutes les sphères politico-gouvernementales.
Où en étais-je ?

La lecture d'InfoVac est édifiante car leurs professions de foi sont démenties par les faits. Disent-ils, et pourquoi donc dire des choses aussi sottes, qu'ils n'émettent aucune recommandation collective, et ils ne cessent de le faire (ce qui n'est pas blâmable, une piqûre de rappel du calendrier vaccinal n'est pas forcément une mauvaise chose) ; disent-ils qu'ils sont indépendants de tout, de l'industrie, des autorités, de leur hiérarchie (sic), et il est difficile de les croire : pourquoi diraient-ils des choses différentes selon qu'ils sont sponsorisés, experts officiels ou chefs de service ? ; disent-ils que leurs informations sont validées et ils ne parlent que des informations validées par eux...
Nous demandons des débats contradictoires, nous demandons qu'il soit possible de parler à partir de données scientifiques mais il semble que cela soit impossible puisque les agents du service public sont soumis au devoir de réserve, c'est à dire qu'une fois que les décisions ont été prises dans le cénacle fermé des institutions autogérées, plus rien ne doit transparaître, on ne doit voir qu'une tête. Comme on disait jadis : ne pas donner d'armes à l'ennemi ou : ne pas désespérer Billancourt. Si vous voulez connaître un autre son de cloche, si vous voulez connaître le fiasco du Prevenar, si vous voulez vous informer sur les nécessaires incertitudes et débats scientifiques, ne comptez ni sur InfoVac, ni sur l'InVS, ni sur la DGS, lisez ailleurs (un peu de publicité pour CMT qui a remarquablement informé sur le contexte des stratégies vaccinales dans le cas de la rougeole, de la grippe, de la méningite C ou du papillomavirus, notamment)
Prendre les médecins et le grand public pour des crétins est une vieille façon de faire qui, je l'espère, va se dissoudre un jour ou l'autre et permettra à tous et à chacun, de se faire son idée, voire d'accepter une politique de Santé Publique que l'on n'approuve qu'à moitié mais qui nous paraît être une hypothèse pratique raisonnable. Sommes-nous à ce point des profanes à QI infamant pour que l'on ne nous délivre que des informations aseptisées, triées, digérées, exploitables par notre maigre cerveau ?
Chaque fois que je vois Robert Cohen s'exprimer à la télévision dans les émissions grand public, je ne peux que me lamenter en voyant fonctionner dans le vide un tel esprit. Mais il tente de ne rien comprendre puisqu'il s'est insurgé contre le fait que les recommandations sur les antibiotiques en ORL avaient été invalidées pour des raisons de conflits d'intérêt alors qu'elles n'étaient pas favorables aux laboratoires, selon lui (ICI).

Comment voulez-vous que les médecins de PMI puissent ne pas appliquer les directives et ne pensent pas qu'InfoVac soit l'organe central de la vérité vaccinologique ? Il faut être courageux, ne pas avoir peur de perdre son poste, être curieux, ne pas se contenter des publications officielles... Mais il n'en est pas moins vrai que certains tentent de faire bouger le cocotier. Courage !

InfoVac est la référence française en matière de vaccinologie selon le gouvernement de la République. Ce qui montre l'état du débat en Santé Publique dans notre beau pays.