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dimanche 5 mars 2023

Le dernier bilan entre le lundi 27 février et le dimanche 5 Mars 2023 : pour cause de vacances je n'ai pas pu développer : immunité naturelle, Vinay Prasad (bonne et mauvaise nouvelle), Cochrane, déconventionnement, épurateurs d'air, Emmanuel Macron et HPV, HPV (calendrier vaccinal), EHPAD

 

Un Fear Monger pur jus.



86. L'immunité naturelle, ça existe ou ça n'existe pas ?

Carl heneghan : https://trusttheevidence.substack.com/p/natural-protection-from-sars-cov?utm_source=twitter&utm_campaign=auto_share&r=1gw241

Article du Monde qui commente Epiphare et Lancet https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/02/21/quelle-est-l-efficacite-des-doses-de-rappel-contre-les-formes-graves-du-covid-19_6162652_3244.html

Avec des citations de la HAS



87. Maskolâtrie


Attention las masques doivent être portés sous la douche !

88. Dr. Jay Bhattacharya

Il m'est arrivé de le citer quand il pensait la même chose que moi.

Voici une critique en règle de ses positions politiques très proches de l'extrême-droite : https://misinformationkills.substack.com/p/dr-jay-bhattacharya-interviewed-with?utm_source=substack&utm_medium=email



 


89. Vinay Prasad continue de déconner politiquement.


Lire LA.

90. Vinay Prasad ne déconne pas scientifiquement quand il parle de la randomisation.


Une video d'une grande qualité : LA.

91. Cochrane ne sert à rien (ironie et vérité).

Les analyses de la Cochrane ne servent à rien. Non pas par manque de compétence des collaborateurs de la Cochrane (je suis d'une gentillesse extrême) mais parce qu'ils n'ont rien à se mettre sous la dent en termes d'études de qualité.

J'avais rapporté ICI le fait que nombre de prises en charge hospitalière n'étaient soutenues par aucun essai de qualité (en soulignant qu'en ville, c'était encore pire) : cela se confirme. L'agenda de la recherche est purement industriel et ne s'intéresse pas aux pathologies courantes. 

Voir LA une collection de mesures insensées contre le covid


92. Jérôme Marty menace : 15000 médecins libéraux sont prêts à se déconventionner.

Je m'imagine, je suis médecin généraliste au Val Fourré, j'était médecin généraliste au Val Fourré, me déconventionnant.

Ne parlons que des médecins généralistes qui sont tous en secteur 1 au Val Fourré et dans les zones avoisinantes.

Car les spécialistes libéraux non MG, les spécialistes de spécialités sont regroupés dans une ex clinique, où ils "profitent" de la zone franche. Certains sont en secteur 2 ou apparenté.

Je pense que ce serait une magnifique opportunité d'augmenter l'offre de soins en se déconventionnant au milieu d'une population pauvre !

Jérôme Marty est le président de l’Union française pour une médecine libre. (LUC NOBOUT / MAXPPP)


93. Faire des études sur les épurateurs d'air intérieur : une nécessité.

Indépendamment des essais cliniques randomisés nécessaires à propos de l'épuration de l'air contre les virus respiratoires, j'apprends (c'est une plaisanterie) que tous les épurateurs ne se valent pas.

LA



94. Quand Emmanuel Macron se fait le visiteur Médical de Gardasil (même niveau scientifique)

Source : Libération


95. Quand le calendrier vaccinal international anti HPV n'obéit pas à des données scientifiques



Pourquoi un calendrier vaccinal seraitdifférent selon les pays alors que les données sont identiques dans les essais cliniques ?

96. Comment choisir un bon EHPAD

La docteure Hélène Rossinot donne des conseils.

Je conseille de passer à l'improviste dans l'EHPAD au moment des toilettes.



Ce sont les vacances mais vous ne perdez rien pour attendre.

mardi 31 janvier 2023

Le jour qui ébranla les topolâtres et les prasadolâtres : 30 janvier 2023.

Eric Topol (1954 -)

Vinay Prasad (1982-)



Les topolâtres

Depuis plusieurs jours @erictopol alerte le monde entier à partir d'un article : une des premières causes de la mortalité des jeunes Etats-uniens âgés entre 0 et 19 ans est le covid. Voici l'essai : ICI

Voici ce qu'il écrit le 30 janvier 2023 :


Et la figure qu'il produit (extraite de l'article) : 


Les thuriféraires de Topol, les covidistes français de twitter, je ne les citerai pas pour ne pas les harceler, reprennent ses propos et le papier du JAMA : ils font partie, même s'ils s'en défendent, du club ouvert des Faiseurs de Peur. Ils n'ont pas lu l'article, ce qui est ennuyeux, mais s'ils l'ont lu : c'est dramatique.

(A quelques exceptions près, ces topolâtres ne l'appréciaient pas quand il dénonçait le scandale du Vioxx qui fit des dizaines de milliers de morts aux USA, parce que la majorité des topolâtres sont des légitimistes.)

Des légitimistes de l'industrie pharmaceutique (ou leurs employés) qui dépendent pour leur mode de vie de l'argent de l'industrie. Je ne vous citerai pas la phrase fameuse de Upton Sinclair...

Allez, si : "It is difficult to get a man to understand something, when his salary depends on his not understanding it."

Bref, Eric Topol interprète l'article car il ne cite pas un des tableaux qui l'illustre :

Le covid est la huitième cause de décès chez les 0-19 ans...

Et les prasadolâtres de dire : on ferait mieux de s'occuper des suicides et des homicides... 
 

Les prasadolâtres

Une méta-analyse de la Cochrane indique qu'à partir des essais qu'ils ont rajoutés à l'analyse qui avait été faite en 2020, il n'est pas possible de conclure sur l'efficacité des mesures-barrières (masque chirurgical vs pas de masques, masque chirurgical vs masque FFP2, lavage des mains vs témoins).

L'article est LA.

Cette analyse de la Cochrane ne peut donner que ce qu'elle a : les auteurs précisent que les biais sont multiples et qu'il manque, surtout, des essais de qualité.

Les thuriféraires topolâtres ne citeront pas cette analyse car elle ne correspond pas à leurs certitudes sur l'efficacité immanente des mesures-barrières en général, alors qu'ils étaient ravis, pour la plupart, lorsque la professeur Peter Gotzsche fût viré de ladite Cochrane pour avoir exigé des données sources sur les effets indésirables du Gardasil et que de nombreux d'entre eux n'ont jamais admis le scandale du tamiflu (oseltamivir) dénoncé par Tom Jefferson le premier signataire de cet article.

Les partisans du démasquage dans les lieux clos (les prasadolâtres pour résumer mais aussi les antivaxx furieux) se sont jetés sur l'article pour clamer qu'ils avaient raison. Et sans toujours insister sur le fait qu'à propos de cette analyse Cochrane il était aussi possible d'appliquer la fameuse formule GIGO (garbage in, garbage out) ou, en français ODOD (ordure dedans, ordure dehors).

N'oublions pas non plus que les topolâtres sont volontiers favorables aux boosters généralisés à toutes les classes d'âge et que les prasadolâtres sont favorables à la vaccination généralisée des populations à risques et peu favorables aux boosters.

Une des choses intrigantes vient de ce que les topolâtres dénigrent cette analyse Cochrane parce que les essais qu'ils vantent par ailleurs ne sont pas de bonne qualité et que les prasadolâtres vantent cette analyse Cochrane faites à partir d'essais qu'ils dénigrent par ailleurs.


Conclusion personnelle

Contre toute logique fondée sur des essais contrôlés je suis quatre fois vacciné (et j'ai "fait" le covid entre les injections 3 et 4) : principe de prévention ou trouillomètre à zéro.

Contre toute nouvelle logique (Cochrane) mais surtout contre toute logique fondée sur des essais contrôlés, je continuerai autant que faire se peut de porter un masque FFP2 dans les transports et dans les lieux clos.

Je ne sais toujours pas s'il faut vacciner les enfants non scolarisés mais je suis certain qu'il ne sera pas possible de vacciner toute la population tous les ans.


mardi 27 novembre 2018

Calendrier de l'avent des lectures médicales : Peter Gøtzsche. #3

Illich critiquait la contre-productivité du système de santé (voir LA) et McKeown, à l'inverse (voir ICI), magnifiait les résultats obtenus par le système de santé en relativisant, dans une perspective historique, les rôles respectifs de la médecine pure et dure et du reste (les progrès de l'hygiène, la sécurité alimentaire et les services de santé et de protection sociale).
Peter Gøtzsche dénonce lui le complexe santéo-industriel, qu'il appelle une mafia, et, surtout, les malversations, la corruption et les effets indésirables majeurs des procédures médicales.
Son éviction de la Cochrane (ICI) est la conséquence de ses prises de position scientifiques et politiques qui allaient à l'encontre du complexe santéo-industriel.

Le business de la santé aux US est plus important en chiffre d'affaires que big oil, big banking, et surtout que le si célèbre complexe militaro-industriel : les dépenses liées à ce dernier étaient évaluées en 2015 à 1,3 mille milliard de dollars contre 3,2 mille milliards de dollars pour les dépenses de santé 

Lire Gøtzsche est indispensable. La prescription de médicaments est la troisième cause de décès après les maladies cardiovasculaires et le cancer. il est allé regarder ce qui se passait.


Gøtzsche Peter. 2013 Deadly Medicines and Organised Crime. How big pharma has corrupted healthcare. London: Radcliff Publishing, 310 pp.

Il y a aussi la traduction française de Fernand Turcotte dans une édition canadienne que je n'ai pas lue   :






Vous pouvez aussi aller jeter un oeil sur son blog : LA.

Les 4 grands thèmes de Peter Gøtzsche sont : le sur diagnostic et le sur traitement, le dépistage organisé du cancer du sein ne sauve pas de vies, les données de sécurité et d'efficacité du Gardasil ne sont pas jugeables carde nombreux documents n'ont pas été rendus publics par les firmes pharmaceutiques, les anti dépresseurs, trop prescrits, sont dangereux chez les plus jeunes en augmentant le nombre de suicides.

PS du 4 novembre 2019 : une critique de son livre : ICI.


dimanche 16 septembre 2018

Peter Gøtzsche est viré de la Cochrane.

Peter Gøtzsche


Comme tout le monde je suis un lecteur (pas émérite) des articles de la Collaboration Cochrane. Comme tout le monde, ou presque, je retiens surtout les conclusions qui vont dans le sens de ce que je pense et j'oublie ou mets du temps à considérer (et à appliquer) celles qui remettent en cause mes habitudes (dans le style : ça a toujours marché, mon expérience personnelle est favorable, mes patients sont contents, et cetera, l'auto avis d'expert, et ne venez pas m'emmerder dans ma pratique).
Lecteur (pas émérite) de la revue Prescrire j'ai souvent critiqué la méthode Prescrire d'évaluation sur le site des Lecteurs Prescrire (pas l'endroit le plus empathique du monde à l'égard de ceux qui critiquent la revue Prescrire) dans la mesure où la méthodologie, hormis le bla bla sur la recherche méthodique de documentation sur les bases de données, n'était jamais précisée de façon claire (pondération de la pertinence des articles en particulier) en mettant en avant la plus grande clarté de la méthodologie Cochrane.

Patatra. On apprend que Peter Gøtzsche est viré du conseil de gouvernance de la collaboration Cochrane.

Comme le rappelait fort justement CMT dans un thread sur TWT (ICI), il suffit (excusez le ton suffisant) de chercher l'argent. Le financement de la collaboration Cochrane est privé. Donc, pour avoir de l'argent il faut ne pas dire du mal du privé. Même si l'histoire est celle-ci : ce sont les publications Cochrane qui rapportent de l'argent et qui achète les publications Cochrane, sinon BigPharma, quand elles sont favorables à ses produits ou quand elles permettent de les utiliser comme matériel de vente ?

Le communiqué de Peter Gøtzsche est empreint d'humilité, de désespérance et d'ambition : LA
A moral governance crisis: the growing lack of democratic collaboration and scientific pluralism in Cochrane
Une crise morale de la gouvernance : le manque grandissant de collaboration démocratique et de pluralisme scientifique chez Cochrane.

I regret to inform you that I have been expelled from membership in the Cochrane Collaboration by the favourable vote of 6 of the 13 members of the Governing Board. No clear reasoned justification has been given for my expulsion aside from accusing me of causing “disrepute” for the organization. This is the first time in 25 years that a member has been excluded from membership of Cochrane. This unprecedented action taken by a minority of the Governing Board is disproportionate and damaging to Cochrane, as well as to public health interests.

J'ai le regret de vous informer que j'ai été exclu de la Collaboration Cochrane par le vote favorable de 6 sur 13 des membres du conseil de gouvernance. Aucune justification claire et raisonnable n'a été donnée pour mon éviction à part le fait d'être accusé de causer de la déconsidération pour la Collaboration Cochrane. C'est la première fois en 25 ans qu'un membre est exclu de la communauté Cochrane. Cette action sans précédent prise par une minorité du conseil de gouvernance est disproportionnée et dommageable pour Cochrane, tout autant que pour les intérêts de la santé publique.

Peter Gøtzsche demande donc la dissolution du conseil de gouvernance et la tenue de nouvelles élections à la suite d'une argumentation rapportant combien les objectifs premiers de la collaboration ont été abandonnés et combien ce sont les objectifs commerciaux qui priment désormais. Il souligne que les termes "marques", "produits", "commerce" résument la communication de la gouvernance alors que la Cochrane  devrait être avant tout, selon lui, un réseau collaboratif ayant pour valeurs le partage, l'indépendance et l'ouverture.

Voici ce que disent les 4 démissionnaires qui ont suivi l'exclusion de Peter Gøtzsche : LA.

Leur conclusion : "It is our hope and deepest desire that this event will encourage all Cochrane members and the wider community to reflect upon where we currently find ourselves and give serious consideration to what we want for the future of Cochrane and its principles, objectives, and ethos. "

Les raisons supposées de l'exclusion de Peter Gøtzsche (pour en savoir plus sur lui, voir ICI) :

Les derniers faits connus de nous auxquels se réfère Peter Gøtzsche sont ceux de l'évaluation du vaccin anti papillomavirus par la Collaboration Cochrane. aurait mis de côté certains articles mais, surtout, aurait négligé le fait que les firmes ne leur auraient pas fourni tous les documents permettant cette évaluation et ne l'aurait pas signalé aux lecteurs.

La publication originelle de Cochrane peut être lue ICI  et date de mai 2018.

Elle a entraîné le déclenchement d'actions marketing dans le monde entier, les Key Opinion Leaders se sont déchaînés et les sites de propagande vaccinolâtre ont embrayé en demandant l'obligation vaccinale contre le papillomavirus pour les filles et les garçons.

Tom Jefferson


Trois auteurs, dont deux appartenant à Cochrane, Jørgensen L et Gøtzsche P, et un troisième, Jefferson T (Centre For Evidence Based Medicine in Oxford), bien connu pour avoir dénoncé les manipulations de Roche concernant le rapport bénéfices/risques du Tamiflu (voir LA : en notant qu'à l'époque Jefferson et Cochrane officiel étaient d'accord pour dénoncer des faits de tricherie et de dissimulation émanant de Roche qui ressemblent étrangement à ce qui est reproché à Cochrane désormais Canal Historique), publient un article virulent (ICI) dans le British Evidence-Based Medicine Journal qui met le feu aux poudres

Voici les reproches faits par les 3 auteurs à la revue Cochrane :
  1. Presque 50 % des essais éligibles n'ont pas été pris en compte (et notamment des essais concernant le gardasil 9) qui intéressaient 120 000 femmes) et parmi ceux pris en compte il existait des biais de reporting et de méthodologie. (Par ailleurs ces mêmes 3 auteurs avaient publié un listing des études à prendre en compte : ICI)
  2. Aucun essai inclus ne comportait un vrai bras placebo, les comparateurs étant l'aluminium et/ou le vaccin contre l'hépatite.
  3. Les critères de jugement pour évaluer la survenue du cancer du col étaient un composite de critères de substitution dont certains ne sont pas corrélés à la survenue d'un cancer du col.
  4. Les effets indésirables sévères et systémiques n'ont pas été évalués de façon correcte (données manquantes, données non intégrées à la synthèse finale, données non fournies par les industriels et non exigées...)
  5. Certains risques liés à l'administration du vaccin ont été mis de côté et l'évaluation a été faite à partir d'études de tolérance communautaires, patronnées par le WHO ou par l'EMA elles-mêmes fondées sur des données industrielles.
  6. Les conflits d'intérêts ont été négligés puisque tous les essais retenus ont été réalisés sur des fonds émanant des fabricants, 14 auteurs du premier protocole avaient des liens avec l'industrie des vaccins, sur les 4 auteurs principaux de la revue, 3 présentaient des conflits d'intérêts dans les 10 ans précédents et le premier auteur "currently leads EMA’s ‘post-marketing surveillance of HPV vaccination effects in non-Nordic member states of the European Union’, which is funded by Sanofi-Pasteur-MSD that was the co-manufacturer of Gardasil."  
Les 3 auteurs remarquent également que la recension de cette analyse par la presse médicale a été unanime dans les louanges sans la moindre critique, et sont ainsi d'accord avec les écrits de Richard Smith, ancien rédacteur en chef du British Medical Journal, qui décrivaient cette presse médicale comme une extension marketing de l'industrie pharmaceutique.

La lecture complète de l'article est édifiante et on comprend que Cochrane n'ait pas aimé.


9 août 2018 : Bon résumé de la situation par Nigel Hawkes dans le BMJ :  LA

Voici la réponse circonstanciée de Cochrane : ICI.

Puis le BMJ Evidence-Based Medicine Journal répond à Cochrane et ne s'excuse pas : LA.

Puis Peter Gøtzsche est viré.

Un nouveau thread de CMT (@MartinFierro769) commentant les critiques des 3 auteurs : LA.

A suivre car il en est de l'indépendance critique de l'évaluation des soins au niveau international.

*****



Fil d'actualité concernant l'affaire (que vous retrouverez LA) :

15 septembre 2018 : un papier de Talha Burki dans Lancet.

16 septembre : article dans Stat par Adam Marcus et Ivan Oransky : La tourmente éclate après l'expulsion d'un membre du groupe leader de l'EBM. LA
16 septembre 2018 :
Sur le blog de Maryanne Demasi qui collabore avec Peter Gøtzsche : Cochrane ? - Un bateau en train de couler ? ICI
17 septembre 2018 :
Une réaction curieuse de Ray Moynihan : LA.
17 septembre : Trish Greenhalgh : Une voix discordante : ICI.

Le 17 septembre, le Cochrane's Governing Board s'explique sur l'exclusion :
This Board decision is not about freedom of speech.
It is not about scientific debate.
It is not about tolerance of dissent.
It is not about someone being unable to criticize a Cochrane Review.
It is about a long-term pattern of behaviour that we say is totally, and utterly, at variance with the principles and governance of the Cochrane Collaboration. This is about integrity, accountability and leadership.
Pour lire la suite :
ICI.

Le 17 septembre 2018 : un brûlot de Richard Smith défendant Peter Gøtzsche : LA.

Le 17 septembre 2018 :une réaction d'Inca Vesper dans Nature.

Le 18 septembre 2018 :un billet de Hilda Bastian dans Plos.

Le 19 septembre 2018 : un premier commentaire français par Hervé Maisonneuve. LA

Le 20 septembre 2018 : un nouveau thread de CMT : Il faut sauver le soldat Gøtzsche : ICI.

Le 20 septembre 2018 : un éditorial de Fiona Godlee, rédactrice en chef du BMJ, intitulé "ReinvigoratingCochrane" : ICI.

Le 21 septembre 2018 : un article grand public de Stéphane Foucart : LA.

Le 21 septembre : un article grand public sur Peter Gøtzsche de Stéphane Foucart : ICI.

Le 22 septembre 2018 Abel Novoa, de No Gracias, écrit un article en espagnol (je vous mets la  version originale et la traduction en anglais) qui reprend tous les arguments des articles et des contributions précité.e.s. Le résumé est celui-ci ou le GIGO paradigme :


Que dit-il? Il prend partie pour Fiona Godlee et contre Hilda Bastian en reprenant les propos de la première,
“We must hope that Cochrane remembers its roots, and that it comes through this episode reinvigorated, independent, and committed to holding industry and academia to account.”

Et il conclut :
“Limiting the market and the growing power of organizational bureaucracies is not an ideological matter, but clearly a professional one. Interested accusations of ideologization against professional independence initiatives are putting patients and populations at risk in the name of particular interests.” 

********


Et voici en ce 23 septembre la réponse des trois auteurs qui ont mis le feu aux poudres : ICI pour le texte complet.

"Jørgensen, 1Gøtzsche and Jefferson  consider their analysis was appropriate and that the Cochrane editors substantially ignored several of their criticisms.".


"We did not “substantially overstate” (1) our criticisms of the Cochrane HPV vaccine review (2). The Cochrane editors substantially ignored several of our criticisms. The Cochrane HPV review is still incomplete and ignores important evidence of bias.
The Cochrane editors stated that “Some of the criticisms will inform the next version of this Cochrane Review and the planned review of comparative studies of HPV vaccines,” and that the editors “recognize public concerns about the aluminium-based adjuvants” (1).
The editors also stated that “reliance on the published reports in scientific journals may introduce bias due to incomplete and selective reporting” (1). We agree and remind the Cochrane editors that the Cochrane review on neuraminidase inhibitors substantially changed its conclusions after it got updated and became based on clinical study reports instead of journal publications (31).
With our analysis (2), we have contributed to a scientific debate in an area that is complex and biased. The Cochrane HPV review authors stated that they will make a “Request for non‐published available data” such as clinical study reports that “will be integrated in future updates of the review” (3). We can offer them these data, which we have used for our own systematic review that we have submitted for publication."
Nous n'avons pas "considérablement exagéré" nos critiques à l'égard de la revue Cochrane consacrée au vaccin HPV. Les éditeurs de Cochrane ont considérablement ignoré nombre de nos critiques. La revue Cochrane consacrée au vaccin HPV est encore incomplète et ignore d'importantes preuves de biais.
Les éditeurs ont affirmé que "Certaines des critiques seront prises en compte dans la prochaine version de la revue Cochrane et pour la revue prévue sur les études comparatives des vaccins HPV" et  qu'ils "reconnaissent les problèmes posés par les adjuvants à base d'aluminium".
Ils ont affirmé également que "la confiance sur les rapports publiés dans des journaux scientifiques peut introduire des biais liés à des rapports incomplets et sélectifs". Nous acquiesçons et nous rappelons aux éditeurs que la revue Cochrane sur les inhibiteurs de la neuraminidase a considérablement changé ses conclusions après qu'elle a pris en compte et fondé ses conclusions sur les rapports d'études cliniques et non sur les publications dans les revues.
Avec notre analyse nous avons contribué à un débat scientifique dans un domaine complexe et biaisé. Les auteurs de la revue Cochrane consacrée au vaccin HPV ont affirmé qu'ils feraient une "requête pour obtenir des données disponibles non publiées" comme des rapports d'études cliniques qui seront "intégrées dans les futures mises à jour de la revue". Nous pouvons leur fournir ces données que nous avons utilisées pour notre propre revue systématique que nous avons soumise à publication". 

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Un article paru le 24 septembre sur les défis liés à une interprétation indépendante des effets indésirables des vaccins HPV par Jorgensen, Doshi, Gotzche et Jefferson : LA.

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Peter Gøtzsche  est vraiment viré. Voir ICI le communiqué du Board de Cochrane.

Le dernier paragraphe est orwellien :

"We are committed to the highest standards of governance and to ensuring that Cochrane is a welcoming, open, dynamic organization, that lives up to its values, and has a working culture which attracts the best researchers, clinicians and others interested in healthcare evidence. We continue to lead and support the organization to deliver our Strategy to 2020, which aims to put Cochrane evidence at the heart of health decision-making all over the world."

Ainsi le Cochrane's Governing Board ne répond-il pas sur le fond (la mauvaise qualité de la revue sur les vaccins HPV pas plus que sur les liens d'intérêt) mais sur l'attitude de Peter Gøtzsche qui n'a pas respecté les critères de collégialité de l'organisation.

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On peut se référer au blog de Peter Gøtzsche : ICI

Voici ce qu'il écrit le 26 septembre :

"Gøtzsche’s comments on Statement from Cochrane’s Governing Board about why his appeal was rejected. The Cochrane Governing Board – instead of providing a good example for others to follow – distorts the evidence, suppresses it, or lies about it. I have devoted 25 years of my life to Cochrane, including many evenings and weekends, and got elected to the Board with the most votes of the 11 candidates because I wanted to change Cochrane’s current direction of travel, which contradicts its fundamental values. I feel sadness for the thousands of unpaid volunteers who have worked tirelessly to create the wealth of Cochrane, only to be under the cloud of the current leadership. This must change. If not, the moral downfall will continue and Cochrane will wither."

Cette déclaration a été publiée le 27 septembre 2018 sur le site FaceBook de La Cochrane italienne (AssociALI) puis elle a disparu.

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Le 28 septembre 2018 : l'appel de Peter Gøtzsche a été rejeté par Cochrane. 
une information de Nigel Hawkes dans le BMJ : ICI.

Fin de l'histoire ?

*****
Le 29 septembre, la Nordic Cochrane fait sécession.



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Quand Cochrane ne suit pas sa politique interne.


Désolé, mais pour une erreur technique de manipulation un certain nombre d'informations ont disparu du billet. J'essaie de réparer.

Pour l'instant : la suite :

Le 18 novembre : la lette de John Ioannidis à la ministre de la santé danoise. LA.

Letter from John Ioannidis to the Danish Minister of Health in defence of Peter Gøtzsche


Le 6 décembre John Ioannidis analyse avec brio la crise Cochrane :  ICI 

Le 15 décembre 2018 Peter Gøtzsche monte d'un ton : ICI.

My dismissal is scientific judicial murder.

It is a full-blown scandal that Rigshospitalet will dismiss me. It is a clear attack on both independent research and freedom of expression.

La suite : ICI

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Le 3 janvier 2019 : création d'un Institut libre par Peter Gøtzsche : LA

Peter C. Gøtzsche: Why we're establishing an institute for scientific freedom


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Un très bon papier dans le BMJ du 3 janvier 2019 : ICI

Has Cochrane lost its way?


Le 11 décembre, la direction Cochrane "reprend la main" et publie des directives.

Priorities for Cochrane in the coming months: a joint message from the Board and Council Co-Chairs



Un éditorial de John Ioannidis : LA.

Cochrane crisis: Secrecy, intolérance and evidence-based values.


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Le 2 février 2019 : Communiqué pour la parution du livre de

Peter Gøtzsche


Book: Gøtzsche PC. Death of a whistleblower and Cochrane's moral collapse
 
This book, released two days ago, gives readers access to secret recordings, which reveal how the Cochrane leadership betrayed the charity’s mission and values; misled millions of people about the facts; and trampled over all sorts of rules and agreements for charities and Cochrane in the process to get its way.  

I pull back the covers on this unscrupulous process. This is the fascinating story about institutional corruption in one of the world’s most venerated charities, the Cochrane Collaboration, which ultimately led to the worst show trial in academia you can imagine. 

There were three main reasons why I was expelled from Cochrane:

1. Although I was a democratically elected member of the Governing Board, Cochrane’s CEO, Mark Wilson, wanted me out not only from the board but from Cochrane because I had criticised his management.

2. My criticism of psychiatry and psychiatric drugs.

3. My criticism of the prestigious Cochrane HPV vaccine review, which my co-workers and I published in another scientific journal. 

Mark Wilson did not stop by having me expelled. He even succeeded to get me fired from my job in Denmark two days ago, although Cochrane’s own legal investigation showed I had done nothing wrong. Cochrane cannot survive without the altruistic contributions of thousands of volunteers. I have contributed a lot to Cochrane, including over 4 million Euros to software development. When the CEO can get people like me fired whose activities were paid for by a government in another country, it raises questions about whether this is an organisation you would want to belong to. 

I fought to uphold Cochrane’s original values of transparency, rigorous science, free scientific debates, and collaboration. But instead of maintaining scientific integrity, Cochrane’s CEO is consumed with managing the charity like a business, promoting its brand and products and demanding the censorship of dissenting views. This is detrimental to a scientific organisation and action is therefore needed. 

My book: Gøtzsche PC. Death of a whistleblower and Cochrane's moral collapse. Copenhagen: People’s Press; 2019, is an e-book that was released on 31 January. It can be bought on Amazon for £22,19:
https://www.amazon.co.uk/Death-whistleblower-Cochranes-moral-collapse-ebook/dp/B07N927GXC/ref=sr_1_15?s=books&ie=UTF8&qid=1549013946&sr=1-15&keywords=death+of+a+whistleblower

*****
Le 27 mars 2019

Une analyse de Robert Wolff sur la crise : ICI.

Cochrane Members for Change
I am also one of the 620 supporters of Cochrane Members for Change, a movement initiated by Jos Verbeek (Coordinating Editor, Cochrane Work), Gerd Antes (former Director, Cochrane Germany), Matteo Bruschettini (Director, Cochrane Sweden), Jani Ruotsalainen (Managing Editor, Cochrane Work), Chris Del Mar (Coordinating Editor, Cochrane Acute Respiratory Infections), Mark Jones (Centre for Research in Evidence-Based Practice (CREBP), Bond University, Australia), Caroline Struthers (UK EQUATOR Centre, University of Oxford), Lotty Hooft (Director, Cochrane Netherlands), Tianjing Li (Co-ordinating Editor, (US Satellite) Eyes and Vision), Gerald Gartlehner (Director, Cochrane Austria), Nicole Skoetz (Senior Editor, Cochrane Cancer), Barbara Nußbaumer-Streit (Associate Director, Cochrane Austria), Nancy Santesso (Deputy Director, Cochrane Canada), Philipp Dahm (Coordinating Editor, Cochrane Urology), Malgorzata Bala (Director, Cochrane Poland), and Jörg Meerpohl (Director, Cochrane Germany).
The initiative identified four major policy issues:
  1. Create a culture of open discussion,
  2. Refocus on the heart of Cochrane,
  3. Increase the involvement of Cochrane members, and
  4. Find a better business model for Cochrane.
***

Octobre/décembre 2019


Peter Gøtzsche fait une mise au point sur son expulsion de la Cochrane : ICI. Et l'abstract

Abstract
On September 13, 2018, one of the founders of the Cochrane Collaboration was expelled from the organisation, by a narrow vote of 6 to 5. Many see this as a moral collapse in what was once a magnificent grassroots organisation, guided by ethical principles and helping people make better decisions about healthcare interventions.
I am that excommunicated person. I review here the essential issues leading to my expulsion, which occurred primarily because, in my capacity as a board member, I had challenged the CEO’s virtually total control over the board, his mismanagement of Cochrane, and the direction in which he was taking the organisation. My criticism of psychiatric drugs and the highly prestigious Cochrane review of HPV vaccines also played a role. Freedom of Information requests revealed that the CEO went well beyond his brief to demand my removal from the Nordic Cochrane Centre, resulting in my sacking.
Cochrane has become too close to industry and has introduced scientific censorship, which is detrimental for a scientific organisation. The board has announced a “zero tolerance” policy for repeated, serious bad behaviour. It would be beneficial if its CEO and board members applied this principle to themselves.
I also discuss a recent paper by Trisha Greenhalgh et al that
purported to have analysed the current Cochrane crisis in a disinterested fashion, which it did not. Instead of discussing the undeniable facts and the horrific abuses of power, TG consistently used positive terms about Cochrane and negative ones about me and my supporters.

***

6 novembre 2019

Une critique du dernier livre 

Book review: Death of a whistleblower and Cochrane’s moral collapse

 de 

Peter Gøtzsche : ICI


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dimanche 4 juin 2017

CMT (6) : Est-il légitime de rendre obligatoires onze vaccins chez le nourrisson ? Partie 6 : Efficacité, immunité de groupe et autres considérations.

Claudina MICHAL-TEITELBAUM


Je déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts avec des sociétés fabriquant ou exploitant des vaccins conformément à l’article L4113-13 du Code de la santé publique

Discussion sur la légitimité de l’obligation vaccinale à propos de  quelques exemples de vaccins



Nous devons maintenant revenir à la question posée. Rendre obligatoires  les vaccins recommandés à titre systématique  pour les nourrissons,  et donc se substituer aux parents et déroger à l’autorité parentale, au nom des bénéfices pour la santé publique que ceci entraînerait, est-ce légitime ?

Une couverture vaccinale la plus proche possible de 100 % par chacun de ces vaccins garantit-elle un rapport bénéfice risque à ce point favorable pour la santé publique qu’elle rendrait cette mesure incontournable ?

Si ce n’est pas le cas l’obligation vaccinale relèverait d’une mesure anti-démocratique dont le caractère arbitraire serait inacceptable.

Mais sur quoi s’appuie la théorie selon laquelle le bénéfice, pour un vaccin donné, serait proportionnel à la couverture vaccinale ?


Efficacité vaccinale

L’efficacité des vaccins dans le monde réel n’est jamais établie au moment de leur mise sur le marché ni, le plus souvent, au moment où ils sont recommandés. Les études exigées par les agences de régulation (FDA américaine, EMA européenne) pour l’obtention de l’AMM (autorisation de mise sur le marché), se fondent sur des critères intermédiaires ou de substitution, le  plus souvent sur l’élévation du taux d’anticorps au-delà d’un certain seuil, supposé protecteur chez une proportion considérée comme suffisante des sujets du groupe vacciné. Les Anglo-saxons distinguent deux concepts « efficacity » ou efficacité lors des essais cliniques basée sur l’élévation des anticorps et « effectiveness »  ou efficacité sur le terrain basée sur le recul de la maladie visée. En français l’emploi d’un seul et même terme pour les deux aspects contribue à la confusion des esprits car il est difficile de savoir  de quoi l’on est en train de parler.

La relation entre taux d’anticorps et « protection » n’est pas toujours évidente. Par exemple pour le vaccin Gardasil on n’a jamais pu établir de corrélation entre le taux d’anticorps et la protection contre l’infection aux sérotypes vaccinaux. Il faut aussi savoir qu’ au cours de l’infection naturelle par voie sexuelle les anticorps ne jouent qu’un rôle auxiliaire.

Si on peut supposer que le niveau de protection augmente, généralement, avec l’élévation du taux d’anticorps, la relation entre vaccination et taux d’anticorps est complexe et dépend de l’agent infectieux, comme nous le verrons plus loin avec le cas de la rougeole.

C’est aussi ce que montre une étude concernant la diphtérie. En effet, cette étude indique qu’entre 18 mois et 15 ans, avec 5 doses de vaccin diphtérie-tétanos pratiqués entre la naissance et cet âge, la proportion d’enfants ayant un taux d’anticorps protecteurs augmente pour le tétanos, mais diminue pour la diphtérie, notamment après 13 ans[1].

L’immunité de groupe

La notion d’immunité de groupe (herd immunity en anglais), constamment invoquée par les experts a été d’abord imaginée par Hedrich dans les années 30, comme une théorie dont la mise en application devait permettre  de combattre les épidémies de rougeole[2].  Elle a ensuite été généralisée par les experts à beaucoup d’autres vaccins.

 Elle repose sur une idée simple : puisque le vaccin protège les personnes vaccinées, plus on vaccine de personnes plus on a des chances d’interrompre la circulation d’un agent infectieux Donc, si suffisamment de personnes sont vaccinées, la chaîne de transmission de l’agent infectieux sera interrompue. Ainsi, une fois qu’un certain seuil de couverture vaccinale est atteint, ceux qui ne sont pas  vaccinés bénéficieront de la protection collective du fait de l’interruption des chaînes de transmission de l’agent infectieux.

Dans l’utilisation qui en est faite par les experts, l’expression « immunité de groupe » apparaît à la fois comme un synonyme de couverture vaccinale élevée et comme un critère de substitution qui prétend rendre compte de l’efficacité vaccinale sur le terrain. En effet, on nous explique qu’il existe une équivalence entre l’immunité de groupe (donc la couverture vaccinale élevée) et l’impact de la vaccination sur la santé publique.

Le corollaire de cette théorie est que toute recrudescence d’une maladie ne peut être due qu’à une couverture vaccinale insuffisante.

C’est une théorie très simple, on le voit, qui implique que plus la couverture vaccinale pour un vaccin est élevée, plus les bénéfices pour la santé publique seront grands.

Or, les faits établis nous démontrent que l’impact d’un vaccin sur la santé publique ne dépend directement ni de l’immunité de groupe, ni de la couverture vaccinale et ne pourra être vérifié durablement que si certaines conditions sont remplies qui sont autant d’exceptions à cette supposée règle.

L’immunité de groupe ne pourra, par exemple, interrompre la transmission de l’agent infectieux que si le réservoir de cet agent est exclusivement humain, qu’il n’y pas d’autre hôte, insecte ou animal, susceptible de transmettre l’infection ce qui réduirait ou annulerait l’intérêt d’une couverture vaccinale élevée dans une perspective d’immunité de groupe.

De même, si l’agent infectieux mute sous la pression de la vaccination massive, il n’y aura pas d’immunité de groupe mais un effet inverse : plus on vaccinera, moins la population sera protégée contre l’agent infectieux.

La même chose se produira si une autre souche du même agent infectieux vient remplacer la souche ciblée par la vaccination : l’intérêt pour la santé publique sera alors limité ou réduit à zéro.

Ou encore,  si un autre agent infectieux, tout aussi virulent, vient occuper la niche écologique laissée vacante par celui ciblé par le vaccin.

Enfin, l’immunité de groupe ne sera proportionnelle à la couverture vaccinale que si une partie de la population n’a pas déjà acquis une immunité naturelle, car dans le cas contraire les gains provoqués par une augmentation de la couverture risqueront d’être limités et les personnes déjà immunisées subiront des risques sans retirer de bénéfices de la vaccination.

Tous ces points, remettent en question la théorie d’une efficacité vaccinale, simple, constante, et proportionnelle à la couverture vaccinale. Ils remettent donc en question l’intérêt d’une vaccination généralisée.

En réalité, les agents infectieux des maladies à prévention vaccinale répondent rarement à la définition de l’agent infectieux idéal des vaccinologues.


Cas de la diphtérie et du tétanos

Par exemple, pour ce qui concerne la diphtérie, une dynamique propre à la maladie est apparue, sous la pression d’une vaccination généralisée, qui a fait varier le profil immunitaire de la population au cours du temps. Les programmes de vaccination, le niveau socio-économique de la population et les changements de style de vie sont tous des facteurs qui concourent à déterminer le profil immunitaire d’une maladie dans une population, qui change au cours du temps, et donc aussi le risque d’émergence d’épidémies[3].

Pour le cas de la diphtérie, une étude montre que le profil immunitaire de la population se modifie au cours du temps, de manière relativement indépendante des rappels vaccinaux[4].



Alors que les vaccinations contre la diphtérie et le tétanos ont toujours lieu de manière concomitante, on constate sur les figures suivantes que le profil immunitaire de la population évolue différemment aux différents âges de la vie pour ces deux vaccins.





Cas de l’éradication de la variole

Ajoutons que, contrairement à ce qui est encore couramment colporté, l’éradication de la variole, seule maladie humaine éradiquée mondialement à ce jour, n’eut pas lieu par la vaccination de masse, qui fut un échec dans de nombreux pays d’Asie très peuplés comme l’Inde. Cet échec obligea le directeur en charge de la campagne mondiale d’éradication de l’OMS, le Dr Henderson, à modifier la stratégie de la campagne, notamment en Inde. En lieu et place de la vaccination de masse, on mit en place une surveillance des foyers épidémiques. Dès qu’un foyer épidémique était repéré, des équipes spécialisées se rendaient sur place et mettaient les malades à l’isolement, sous la surveillance d’un personnel soit vacciné, soit qui avait déjà contracté la variole et vaccinaient en anneau autour du foyer épidémique.

 Cette stratégie ne fut efficace que parce que la variole présentait plusieurs caractéristiques favorables : un réservoir du virus exclusivement humain, une transmission exclusive entre humains, des symptômes visibles concomitants de la contagiosité de la maladie et une propagation lente. A cela, il faut ajouter la mise à disposition de vaccins stables à température ambiante, la conservation des vaccins ayant toujours posé des problèmes importants dans les pays pauvres. Enfin, le timing de la vaccination par rapport au moment de la contamination des sujets, pourrait aussi avoir joué un rôle essentiel.[5] [6].

Enfin, il existe un effet asymptotique qui s’applique ici au même titre que dans d’autres actions de santé publique. Et  plus le nombre de cas et décès sera faible, plus il sera difficile de le réduire. Or, le nombre de cas des maladies infectieuses dans les pays développés et, en particulier  des conséquences graves des maladies visées par les vaccins les plus récents, est particulièrement faible. Cela signifie beaucoup d’efforts et des coûts élevés pour un résultat improbable et dont l’intérêt pour la santé publique sera marginal et non significatif au niveau statistique.

On voit qu’on est très loin de l’effet magique d’une augmentation de la couverture vaccinale qui pourrait servir de critère de substitution à l’efficacité sur le terrain des vaccins et à un bénéfice substantiel pour la santé publique.


Infections asymptomatiques, circulation des agents infectieux et immunité durable

C’est un phénomène extrêmement massif et pourtant peu évoqué, voire nié, concernant les maladies infectieuses en général. La plupart des contaminations par des agents infectieux sont asymptomatiques, transitoires, et, lorsqu’elles sont asymptomatiques, elles sont aussi souvent dépourvues de complications. Elles  permettent pourtant de nous immuniser comme le ferait un vaccin, mais souvent de manière plus complète et plus durable.

Ce que nous voyons des maladies infectieuses, n’est que la partie émergée de l’iceberg. Au-delà de ce qui est rendu visible par les symptômes, notre organisme mène un travail permanent pour permettre une cohabitation pacifique avec les agents infectieux qui nous entourent en assurant ainsi notre sécurité et en évitant une dépense d’énergie inutile.

Malgré les apparences, je ne suis pas en train de faire une présentation idyllique de notre relation avec les agents pathogènes. Ce que j’explique est factuel.

C’est souvent, mais pas toujours, l’infection inaugurale, ou primo-infection, notre première rencontre avec un agent infectieux, qui est bruyante et symptomatique. Cette symptomatologie dépend de l’agent et de sa virulence, mais aussi de notre âge, de notre état général et nutritionnel. Les symptômes déclenchés par une infection couvrent tout le spectre de ce qui est possible, de l’absence totale de symptômes à une maladie caractéristique et éventuellement grave.

Lorsque nous rencontrons à nouveau la plupart des agents infectieux, si l’intervalle écoulé n’est pas trop long depuis le premier contact, nous aurons de grandes chances de ne pas avoir de symptômes, dans la mesure où l’immunité acquise lors du premier contact est encore présente, mais ce nouveau contact va servir de rappel à notre système immunitaire.

En effet, l’immunité acquise lors d’une infection ne serait jamais définitive[7]. La mémoire immunitaire peut être prolongée dans le temps mais ne doit pas être confondue avec l’immunité protectrice. La  durée de l’immunité protectrice  dépend d’une part de l’agent infectieux et de l’intensité et de la qualité de la réponse immunitaire initiale et, d’autre part, du renouvellement régulier des contacts avec les antigènes de l’agent infectieux. La circulation d’un agent infectieux dans une population peut donc permettre d’entretenir l’immunité individuelle et collective de cette population sans générer de symptômes ni se traduire en termes d’augmentation du nombre de malades. L’exemple typique en est la rougeole.

Or, la vaccination systématique vise, justement, à empêcher cette circulation.

 

Je prendrai l’exemple de la rougeole pour illustrer mon propos[8].

Vaccins disponibles : MMR vaxpro du laboratoire MSD (rougeole oreillons rubéole), PRIORIX du laboratoire GSK (rougeole oreillons rubéole), Rouvax de Sanofi Pasteur (rougeole seul).

L’éradication mondiale de la rougeole fait partie des objectifs de l’OMS, décliné dans des plans nationaux, dont l’échéance a dû être sans cesse reportée en France. Ce fut d’abord 2007, puis 2010, puis 2015. Le vaccin contre la rougeole est un des rares vaccins, avec celui contre les oreillons et la rubéole inclus dans le calendrier vaccinal, à faire appel à des virus atténués. Cela veut dire que se vacciner n’est rien d’autre qu’anticiper sur la maladie en provoquant une infection qui sera atténuée donc asymptomatique dans 95 % des cas environ. Dans les 5 % de cas restants des symptômes atténués de rougeole seront présents. Si l’on a bien suivi mes propos précédents, on comprendra que cette forme atténuée de la maladie provoquera une immunité, durable, certes, mais limitée dans le temps. En l’absence de circulation naturelle du virus, cette circulation qu’à la fois l’immunité de groupe et la volonté d’éradication cherchent à supprimer,  des adultes resteront sans protection face à une nouvelle infection virale. Or, la rougeole est historiquement une maladie de l’enfance, très contagieuse, qui a été longtemps considérée comme bénigne, provoquant, dans une population en bonne santé et bien nourrie, une létalité (nombre de décès sur nombre de malades) environ 10 fois inférieure à celle attribuée à la grippe. Celle-ci était  de un à deux pour 10 000 malades à la fin des années cinquante au Royaume Uni, juste avant que la vaccination des enfants ne soit mise en place[9].

Mais la sévérité de la rougeole est plus importante dans une population adulte où les cas d’encéphalite, une complication neurologique de la rougeole qui survient pour un malade sur 1000 chez l’enfant, sont multipliés par trois et la létalité multipliée par deux. La létalité était aussi de 30 à 100 fois supérieure au début du vingtième siècle en Europe occidentale, comme elle l’est encore actuellement dans les pays les plus pauvres, en raison des carences nutritionnelles et de la promiscuité.

Voici ce qu’en disait un rapport de l’INVS datant de 2004[10] :

« Les causes principales de décès sont la pneumonie chez l’enfant et l’encéphalite chez l’adulte. La
malnutrition, en particulier quand il existe une carence en vitamine A et la promiscuité, sont des facteurs
augmentant le risque de décès, ainsi que l’âge (enfants de moins de 1 an ou de plus de 10 ans) [27,28].
Dans les pays en voie de développement, la létalité de la rougeole varie entre 3 et 6 %. Elle est bien plus
faible dans les pays industrialisés (1 à 2 pour 1 000 aux USA). En Angleterre et au Pays de Galles, des
données sur les cas notifiés entre 1971 et 1988 ont montré des létalités de 43/100 000 chez les moins
de 1 an, de 10/100 000 chez les enfants de 5-9 ans et de plus de 85/100 000 chez les sujets âgés de 20 ans
et plus [29]. La létalité est autour de 1 % pour les cas hospitalisés »


La fiabilité de ces taux, dépend, bien sûr, de l’exhaustivité du recueil des cas, sachant qu’il est très difficile de recenser la totalité des cas, et que les infections asymptomatiques restent, de toutes façons, invisibles.

Les propos alarmistes entendus aujourd’hui chaque fois que des cas de rougeole surgissent, avec des létalités élevées tiennent à ce que le nombre de cas réel est sous-estimé. Car il n’y a aucune raison que la rougeole soit plus grave aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a cinquante ans.

Au prix de quelques contorsions et d’une modification de la définition du terme d’ « éradication », les Etats-Unis ont déclaré la rougeole éliminée de leur territoire et sont, à ce titre, montrés en exemple par les experts et leaders d’opinion[11].

Pourquoi donc ce pays, où la couverture vaccinale est particulièrement élevée avec un vaccin réputé protéger à vie est pris de panique dès que le moindre cas d’une maladie qui était considérée comme bénigne dans les années soixante, apparaît sur son territoire ? Sans doute parce qu’il faut entretenir la ferveur vaccinaliste. Mais ce n’est qu’une hypothèse.

En réalité, s’il ne fait pas de doute que le vaccin est efficace dans les années qui suivent la vaccination, et peut anticiper sur une maladie naturelle qui risque de comporter davantage de complications, la protection conférée par le vaccin sera de moindre durée que celle de la maladie naturelle, et elle ne pourra être renforcée au cours de la vie, par la circulation asymptomatique du virus.

Mais le fait que le vaccin soit efficace ne signifie pas pour autant que l’immunisation d’une population soit proportionnelle à la couverture vaccinale.  Parce que celle-ci dépend aussi de la chronologie des doses de vaccin. Lorsque la deuxième dose est administrée de manière rapprochée par rapport à la première, l’immunité conférée par la première dose, encore élevée, neutralise totalement l’effet de rappel de la deuxième dose, qui ne prolonge pas alors la durée de l’immunité[12] [13] [14].

Le déclin de l’immunité post-vaccinale avec le temps, toujours nié par nos experts, avait pourtant été reconnu par le directeur de la revue « Vaccine », A. Poland, dans un article publié en 2012 [15] :

« Because field studies demonstrated evidence of primary vaccine failure and population-levels of immunity below this threshold, the United States, like many other countries, adopted a two-dose measles vaccination policy in the early 1990’s. However, even with two documented doses of measles vaccine, our laboratory demonstrated that 8.9% of 763 healthy children immunized a mean of 7.4 years earlier, lacked protective levels of circulating measles-specific neutralizing antibodies [11], suggesting that even two doses of the current vaccine may be insufficient at the population level.”

L’insistance des autorités à vouloir éliminer la rougeole en augmentant la couverture vaccinale aura alors plusieurs conséquences :
Premièrement, l’ajout d’une deuxième dose de vaccin rapproché qui ne prolonge pas l’immunité et est inutile pour les 95% d’enfants ayant déjà acquis une immunité avec la première dose. Deuxièmement, laisser la population adulte sans protection, dépendante d’une nouvelle vaccination, en empêchant le virus de circuler de manière asymptomatique. Troisièmement, diminuer la protection passive des jeunes nourrissons qui ne peuvent être vaccinées, car les mères transmettront moins d’anticorps de manière passive avec une durée de protection plus faible, ou n’en transmettront pas.

Ce dernier point  serait particulièrement délétère dans les pays pauvres[16] [17]  [18].

Ce qui est vu comme un bénéfice de la vaccination systématique, peut donc être aussi envisagé comme un inconvénient, voire même un risque de cette même vaccination : c’est à dire laisser une population, jadis protégée à bon compte et de manière indolore, sans aucune protection en empêchant la circulation de l’agent infectieux.

A SUIVRE...


Pour le calendrier vaccinal 2017 : http://vaccination-info-service.fr/var/vis/storage/original/application/download/calendrier_des_vaccinations_2017.pdf


[2] Hedrich AW. Monthly estimates of the child population “susceptible” to measles, 1900–1931, Baltimore,Maryland, Am J Hyg , 1933, vol. 17 (pg. 613-636)