mardi 30 avril 2019

Vaccination généralisée contre le papillomavirus humain : il est urgent d'attendre.


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Des décisions de Santé publique engageant des millions de citoyens en bonne santé et ici des millions d'enfants et de jeunes gens filles et garçons en bonne santé pourraient se prendre sans que la preuve d'efficacité du critère principal (la diminution du nombre de cancers du col de l'utérus) ne soit démontrée et sans que le rapport bénéfices-risques du vaccin ne soit avérée.

Pour ce faire le complexe médico-industriel pilonne l'opinion. 

"L'appel des 50" que vous trouverez ICI participe à ce pilonnage marketing qui utilise tous les rouages de l'Etat et de la société civile pour avancer.

Rien n'est oublié.

Nous sommes au milieu d'un processus qui manie tous les concepts de l'idéologie moderne du tout médical : la médecine est capable, nous disent ses thuriféraires, de tout régler, de tout résoudre, de promettre un monde irréel sans douleurs physiques, sans cancer, sans souffrances morales, un monde où la prise de médicaments (sous forme de comprimés/gélules ou d'injections vaccinales ou non) résoudrait les problèmes sociaux, économiques, culturels et politiques.

Et pendant que les 50 "appellent", des instances gouvernementales expérimentent sur des populations entières. L'expérience (ICI) qui devrait être engagée en octobre 2019 dans un département d'outre-mer -- la Guyane-- sur les bases de déclarations d'intention qui font frémir tant le protocole est bancal, tant les pré-requis scientifiques sont minces, tant les objectifs à trois ans sont minables, je cite Clara de Bort, directrice de l'ARS de Guyane: "Nous espérons en tirer des enseignements pour lever les freins à la vaccination" (voir LA), tant les moyens mis en oeuvre sont ceux de la pression sur les familles avec vaccination en milieu scolaire. Or, le problème de la Guyane est celui de la pauvreté, du déficit d'informations en santé publique, de la faiblesse du tissu socio-médical, du taux élevé de grossesses précoces, et cetera.

Nous avons ici un exemple grandeur nature de l'autoritarisme administrativo-gouvernemental de l'Etat français en matière de santé publique : manque de données scientifiques, décisions prises à la va-vite, prises en otage de populations captives, utilisation des écoles (l'expérience malheureuse de la vaccination contre l'hépatite B n'a pas suffi), mise en avant de l'autorité expertale, déficit d'informations, participation forcée... et corruption (la lecture des sommes versées aux 50 est effarante).

Tout ceci, cet appel, ces expérimentations, ne sont que de la poudre aux yeux : les décisions de généralisation, voire de l'obligation de la vaccination anti papillomavirus étendue aux garçons, sont dans les tuyaux de la politique d'Agnès Buzyn qui se moque de la démocratie tout comme de la décision partagée.

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C'est pourquoi nous proposons un certain nombre d'éléments afin que chacun puisse se faire une idée des enjeux et des faits. Il s'agit d'une démarche scientifique et d'une réflexion sociétale, pas d'un texte anti vaccin.

Voici la liste des signataires.

Jean-Baptiste Blanc, Rémy Boussageon, Philippe De Chazournes, Sylvie
Erpeldinger, Sylvain Fèvre, Marie Flori, Marc Gourmelon, Jean-Claude Grange,
Christian Lehmann, Claudina Michal-Teitelbaum, Joël Pélerin, Armel Sevestre,
Bertrand Stalnikiewicz, Amine Umlil, Martin Winckler

Bien entendu, cela va sans dire, et cela va mieux en le disant, conformément à l'article L. 1451-1 du code de la santé publique, les signataires ont déclaré ne pas recevoir la visite médicale et n'avoir aucun lien d'intérêts en ce qui concerne les vaccins anti HPV ou avec toute entreprise du domaine de la santé.






  Bonne lecture, bonne réflexion, bons commentaires.

Un article paru dans la presse grand public et qui traite du sujet. Paris-Match.




mardi 9 avril 2019

Doctolib et ostéopathie : les nouvelles représentations collectives de la santé.





Doctolib et l'ostéopathie, c'est les GAFAM et la magie noire.

Les citoyens de "ma" patientèle" (il ne s'agit pas d'un sondage, seulement d'une impression personnelle, à partir d'entretiens non sociologiques non programmés) et de mon entourage familial et communautaire (idem pour les limites méthodologiques) réagissent désormais (l'étude post hoc par sous-groupes d'âge montre une différence significative entre les moins de 25 ans et les 26-60 ans) à la douleur, à la maladie, aux désagréments de la vie quotidienne par le double réflexe Doctolib et ostéopathie.





Doctolib a gagné comme Kleenex avait gagné, comme Frigidaire avait gagné, comme McDo a gagné (comme Coca Cola, Sopalin, et cetera). Il est évident que la servitude volontaire des médecins a été un facteur majeur de succès.

Pour l'ostéopathie, il est possible de dire qu'il s'agit d'une mode comme il y a eu celle de l'acupuncture et comme il y a encore celle de l'homéopathie.

Le réflexe internet est sans doute un facteur essentiel (tout degré de geekitude mis à part) : la difficulté croissante de consulter rapidement chez "son" médecin traitant en raison des délais, et, parfois, la difficulté de joindre un secrétariat téléphonique (temps d'attente et/ou plate-forme téléphonique anonyme) qui, en outre, pose des questions sur la pathologie, rend la prise de rendez-vous en ligne attractive (ce que d'ailleurs nombre de médecins ont compris) et, par une sorte de tour de passe-passe dont la modernité a le secret, Doctolib donne l'illusion au patient qu'il prend le pouvoir sur son agenda.

On fait ses courses sur internet, on prend ses rendez-vous médicaux de la même façon.

Il s'agit avant tout d'une demande symptomatique : j'ai de la fièvre, j'ai mal, j'éprouve des douleurs, je me sens mal, je ne peux attendre, je ne hiérarchise pas ma demande ou ce que je risque ou ce que je ne risque pas. Si mon médecin traitant n'est pas libre je générique ma demande de soins. Le patient pressent que tous les médecins ne se valent pas (il prend d'ailleurs avis auprès de son meilleur ami, de son boulanger, de son garagiste ou de son copain ingénieur et il commence à mettre des avis sur Google) mais il sait mieux que le médecin génériqué ce dont il a besoin : être soulagé. Le médecin reste donc un sachant mais il devient de plus en plus un prestataire. Car la demande est aussi administrative : besoin d'un arrêt de travail (et nous n'entrerons pas ici dans le jugement justifié/non justifié), besoin d'un certificat, besoin d'une dispense, besoin de semelles orthopédiques...

Et le réflexe Doctolib va bien au delà : les patients ont été convaincus par la taylorisation fordienne du corps humain en organes et en système d'organes. La spécialisation de la médecine est acquise dans les têtes et dans les coeurs des citoyens. 

"J'ai mal au genou" signifie : IRM et rhumatologie. J'appelle un rhumatologue et/ou un radiologue.
"J'ai des boutons" signifie : dermatologie. J'appelle un dermatologue.
"J'ai des douleurs dans la poitrine" signifie cardiologie. J'appelle un cardiologue.
"Je tousse..."
Et cetera.

Pourquoi perdre du temps à consulter un médecin généraliste alors que doctoliber (néologisme non protégé par des droits) un spécialiste permet de consulter loco dolenti ? Il y a bien entendu l'obstacle du courrier au spécialiste pour être "bien" remboursé. Mais nul doute que cet obstacle va bientôt disparaître.

On le pressent, l'immédiateté est le lien de Doctolib avec l'ostéopathie.



Car le réflexe ostéopathie est plus complexe à analyser. Il s'inscrit dans la perspective historique de la médecine manuelle, de l'imposition des mains, du reiki, des barbiers aux rebouteux, des croyances populaires ("Il m'a fait craquer les vertèbres") et sur un discours magique (remettre les organes à leur place, les correspondances surnaturelles entre le foie et la troisième vertèbre cervicale) et des échecs de la médecine traditionnelle. Ce dernier point mérite des développements.

Les patients aiment qu'on les touche et qu'on les manipule. Ce qui est de moins en moins vrai en médecine générale (je suis à couvert pour ne pas recevoir de projectiles).



Je rajoute encore un mot pour me faire battre : les kinésithérapeutes ne sont plus ce qu'ils étaient. Chez eux aussi la médecine manuelle a été remplacée (par les électrodes).


Les ostéopathes promettent le soulagement immédiat des douleurs et ont aussi un avantage : ils ne prescrivent pas. Ils éloignent le patient de la médecine prescriptive, ce qui est très à la mode.

Et ainsi Doctolib annuaire-t-il les médecins,  les ostéopathes et, accessoirement, les homéopathes.

Le point commun entre Doctolib et l'ostéopathie est donc la pratique consumériste. Je prends rendez-vous rapidement et je suis soulagé rapidement. Pas d'efforts à faire. Il semble admis que des cervicalgies chroniques ou des lombalgies chroniques demandent des traitements chroniques et des mesures personnelles pour tenter de les éviter (kinésithérapie, autokinésithérapie, ergonomie du travail...).

Ce qui est le plus étonnant dans tout cela c'est que les médecins se soient convertis à Doctolib. La raison principale est sans doute financière : Doctolib remplace une secrétaire dont le salaire et les charges sociales sont incompressibles, sans compter le moment où il serait nécessaire de s'en séparer. 


Est-il possible de résister ? (question conservatrice)
Pourquoi faudrait-il résister ? (question progressiste)

Une profession disparaît quand elle n'a pas su s'adapter dit mon concierge historien ou sociologue.

Ainsi, de façon approximative, il est possible de dire que Doctolib et l'ostéopathie résument la modernité : le consumérisme donne tous les droits au consommateur, dont celui de se tromper, et lui permet de faire le choix de la prestation. Le consumérisme permet de s'affranchir des données dures, une procédure marche ou ne marche pas, et offre au consommateur le loisir (payant) de tout tester (les mutuelles offrent des séances d'ostéopathie gratuites pour attirer le chaland). Ne croyez pas qu'il s'agisse d'une simple liberté individuelle. La FDA américaine, haut lieu de la financiarisation néo-libérale de la santé, autorise désormais la commercialisation de molécules qui n'ont pas vraiment fait la preuve de leur efficacité pour que le malade fasse lui-même sa propre expérience au prix de prix pharamineux et d'effets indésirables souvent graves.

La médecine est une marchandise comme une autre, une source de profit comme une autre, et nous aurions pu espérer que l'Assurance maladie dont l'objectif essentiel est la mutualisation de la Santé dans une perspective éthique de justice sociale ferait le boulot. Eh bien non : l'Assurance maladie a aussi des objectifs consuméristes fixés par le gouvernement (satisfaire le consommateur de soins). 



Les nouvelles représentations collectives de la Santé sont là.



jeudi 14 février 2019

L'affaire des assistants médicaux : la fin de l'histoire de la médecine libérale.


Les ARS ont trouvé le remède à la désertification médicale de la France : les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (voir ICI).

On se rappelle la fameuse phrase d'Alphonse Allais pour lutter contre les miasmes des grandes villes, "Il suffit de construire les villes à la campagne", eh bien les ARS ont trouvé une formule tout aussi plaisante : "Il suffit de construire l'hôpital en ville".

Les CPTS, je cite ICI, ont pour rôle de coordonner les professionnels d'un même territoire qui souhaitent s'organiser  -- à leur initiative -- autour d'un projet de santé pour répondre à des problématiques communes : organisation de soins non programmés, coordination ville-hôpital, attractivité médicale du territoire, coopération entre médecins et infirmiers pour le maintien à domicile...

Ainsi, les ARS, dont on sait qu'elles ne sont que les courroies de transmission de la technostructure étatique qui gère le complexe santéo-industriel, ont décidé l'extension du domaine du bordel hospitalier à la médecine libérale "de ville".

Tout le monde en est convaincu : l'hôpital public est une catastrophe organisationnelle, humaine, sociologique (ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les hospitaliers eux-mêmes, depuis les chefs de service jusqu'aux agents d'entretien)...

Mais c'est un centre de pouvoir.

Eh bien, les dignes représentants de la technostructure persistent et signent : l'hôpital ne fonctionne pas, élargissons le champ de ses incompétences au monde libéral pour en finir définitivement avec le reste d'indépendance organisationnelle, idéologique et/ou sociologique de cette médecine libérale.

Gardons le pouvoir.

Quels sont les fondamentaux de l'hospitalisation de la médecine libérale de ville ? 

On ne peut faire de la bonne médecine en exerçant seul : regroupons les médecins dans des maisons médicales.

On ne peut faire de la bonne médecine en ne disposant pas d'examens complémentaires : proposons des plateaux techniques décentralisés.

On ne peut faire de bonne médecine sans Réunions de Concertation Pluridisciplinaires (RCP) : organisons des réunions, hiérarchisons les décisions de soins sous l'égide des spécialistes des différentes maladies, la maladie qui est devenue chronique. On réintroduit le disease management qui était le nec plus ultra de l'industrie pharmaceutique des années quatre-vingts.

J'ajoute bien entendu que les CPTS sont un formidable moyen de coercition pour les libéraux qui seront obligés de se plier aux injonctions de la puissance publique tant en termes d'honoraires, de financement des infrastructures, de priorités de santé (les fameux problèmes de santé publique qui apparaissent tout les quatre matins en fonction des objectifs de vente) que de traitements.

Pour ne pas parler en l'air j'invite les professionnels de santé à considérer ce que l'hospitalisation à domicile, un exemple formidable de coopération entre l'hôpital et la ville, entraîne comme contraintes, le plus souvent catastrophiques d'un point de vue humain et médical (voir LA).

Les Temps Modernes (1936) : le médecin généraliste et son assistant.


Quant à la CNAM, elle a trouvé le remède à la désertification médicale de la France : augmenter les cadences des médecins généralistes avec comme objectif de passer de 4 patients par heure en consultation à 6 patients par heure. Voir ICI la pétition lancée par JB Blanc.

(Dans les années soixante-dix les pouvoirs publics avaient trouvé une solution au déficit chronique de l'Assurance Maladie : raréfier l'offre de soins. Ils avaient brillamment, et avec l'aval des syndicats médicaux, mis en place le numerus clausus.)

L'ambition de Nicolas Revel est de satisfaire le consommateur (de soins).

Satisfaire le consommateur signifie consommer (truisme).

Consommer signifie faire plaisir au complexe santéo-industriel.

Consommer du soin participe à l'augmentation du PIB : c'est progressiste.

La santé est un marché comme un autre.

L'augmentation des cadences est un procédé industriel. Nul doute que Nicolas Revel et collaborateurs se sont inspirés de la littérature ad hoc : par exemple un article comme celui-ci.

La CNAM a également trouvé la Magic Bullet, les assistants médicaux, le McGuffin de derrière les fagots (Expression introduite par Hitchcock, le McGuffin est un élément de scénario primordial en tant que moteur de l’histoire, mais dont on se contrefiche de la vraie nature. Voir LA).

Les assistants médicaux sont un concept fourre-tout qui permet de tout dire et son contraire.

Quand et où seront formés les assistants médicaux ? S'agira-t-il d'emplois aidés ? Pendant combien de temps ? Quelles seront les objectifs fixés par la CPAM en termes d'augmentation de la clientèle ? Vous lirez ailleurs tous les problèmes que cela pose.

On nous dit que la présence d'assistants médicaux permettra d'augmenter le temps médical de consultation. Hum.

Je pense, je n'ai pas d'essais randomisés, que la multiplication des patients, les médecins ne sont pas des machines sans âme, entraînera sans nul doute : une augmentation de prescriptions de médicaments le plus souvent inutiles, une augmentation de prescriptions d'examens complémentaires, une augmentation de prescriptions d'arrêts de travail, une augmentation du nombre d'adressage chez les spécialistes publics ou privés pour des motifs futiles qui auraient pu être réglés avec quelques minutes de plus.

Les médecins généralistes sont déjà débordés, à la limite de la rupture, comment pourraient-ils, intellectuellement, gérer plus de patients, mieux réfléchir à des stratégies, et cetera ?

La CNAM est un "employeur" efficace qui se préoccupe des méthodes managériales modernes. Après avoir introduit le ROSP, c'est à dire Le Paiement à la Performance utilisé pour "motiver" les vendeurs de voitures neuves ou de savonnettes, dont les expériences antérieures (vous pourrez en lire le détail LA) ont montré tant aux Etats-Unis d'Amérique qu'en Grande-Bretagne que cela n'améliorait pas l'état de santé des populations, elle parfait la taylorisation de la médecine en intronisant officiellement le travail à la chaîne dans les cabinets médicaux.

Quant à l'étape suivante, et nul doute qu'elle est déjà dans les cartons de Nicolas Revel et collaborateurs, c'est le questionnaire de satisfaction à envoyer à la CNAM pour permettre aux patients de juger la qualité de l'accueil, de l'assistant médical, de la secrétaire, et du médecin. Pas pour moi, merci.

La santé est un marché comme un autre car le néo-libéralisme économique ne s'impose aucune frontière : tout est bon pour l'économie.

Je dois être un vieux conservateur qui ne comprend pas combien le fait de consulter 6 patients par heure sera un bienfait pour la santé publique.

J'invite tout le monde, mes confrères installés comme ceux qui seraient prêts à le faire, à dire NON.

Service de presse : LA

Un article de blog de Aupaysdesvachesmauves : Les assistés.

Un article de blog de Farfadoc : Non à l'abattage en médecine générale.


mardi 29 janvier 2019

Quand les vaccinolâtres en font trop : l'exemple de Julie et Louise.

Untitled. Mark Rothko, 1970

Il existe un blog consacré entièrement à la rougeole qui fait autorité selon les légendes urbaines et twittoriales : LA


Puisqu'il faut toujours se justifier : 
  1. En mon cabinet de médecine générale sis au Val Fourré à Mantes-La-Jolie, je vaccine contre la rougeole. Je vaccine même depuis des siècles, depuis l'apparition du vaccin rouvax qui n'était pas un modèle de tolérance mais c'était dans une autre de mes vies, celle où, fils de la gauche, des dispensaires ouvriers et de la science, je voyais dans la vaccination (vous avez noté, la vaccination) une source inépuisable de bienfaits pour l'humanité souffrante et notamment pour le prolétariat.
  2. Je ne suis pas, enfin, je le pense, un anti vaxx. Bien que toute personne qui ose dire la moindre chose critique, à peine critique, sur un ou des vaccins est un suppôt de la réaction, un anti progressiste, un obscurantiste, et, surtout, un individu louche qui fait le lit des opposants aux vaccins et qui risque par ses propos de diminuer un tant soit peu la couverture vaccinale qui est aux vaccinolâtres ce que la ligne Maginot était aux militaires et aux politiciens (pas tous).
  3. Cela dit, les précautions étant prises, et je vais en rajouter une couche : le professeur Joyeux dit et écrit des horreurs sur les vaccins ainsi que d'autres rigolos pour lesquels le Conseil National de l'Ordre des médecins ne moufte pas (ou presque).
  4. Pour terminer : le premier qui dit que je suis un complotiste (en atteignant le point ComplotWind) c'est celui qui l'est.
Ce blog est tenu par Julie et Louise. Elles ne disent rien sur elles, leurs véritables identités n'ayant, selon ce qu'elles écrivent aucun intérêt à être divulguées car elles disent la vérité scientifique sur les vaccins. Rajout du 30/01/19 grâce aux commentaires, il s'agit de Julie Boulier et de Louise Cluny.

Ce blog, étonnamment concentré sur la dite rougeole, enfile les perles de la vaccinolâtrie militante avec une naïveté touchante. Comme beaucoup de publications vaccinolâtres il mélange des statistiques concernant les pays à faible niveau d'hygiène collective et les pays "développés" comme s'il était possible de mélanger les chiffres de la mortalité infantile en France avec ceux du Burkina Fasso.  

Je voulais rétablir un fait majeur : Julie et Louise ne sont pas Lucie Guimier, une émérite géographe dont la spécialité géographique (son marché de niche) est les vaccins et la rougeole en particulier. Je le répète : Lucie Guimier n'est pas l'auteure de ce blog qu'elle conseille (les conseilleurs ne sont pas les auteurs). 

Vous trouverez ici la prose de Lucie Guimier (ICI sur le choléra en Haïti) et nous attendons avec impatience la publication en ligne de sa thèse dont nous ne connaissons que le titre et le résumé : LA. Elle écrit également des articles pour La lettre de Galilée

Mais également les travaux de Lucie Guimier ont inspiré Sylvain Genevois. L'article s'intitule : Ce que la géographie de la rougeole révèle de la résistance aux vaccins en FranceICI. Le titre de l'article est mensonger, il devrait s'intituler : Ce que la géographie de la rougeole révèle de la résistance aux vaccins de la Fraternité Saint-Pie-X.

Ces mises au point étant faites, et, pour insister, je voulais rappeler la réaction de Lucie Guimier à mon tweet mensonger lui attribuant la maternité du blog de Julie et Louise. Mes mille plates excuses.





Revenons à nos amies Julie et Louise.


On lit quand même cela dans la rubrique "Petits mensonges épidémiologiques" :

C'est quand même incroyable.

Il est également possible d'estimer que le programme de vaccination contre la rougeole sauverait entre 70 et 700 vies par an en France si il était suivi à la lettre (en plus d'éviter une quantité phénoménales de complications et de souffrances inutiles pour les enfants).

Sachant donc qu'en France il y a eu 20 décès en dix ans, Julie et Louise, décontractées, nous disent, en citant l'INSERM (dont une des directrices vient d'être débarquée pour fraude scientifique), que l'on pourrait épargner 70 à 700 vies par an !



Voici quelques faits pour éclairer les exagérations de Julie et Louise


D'après le dernier Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (ICI) :

Du premier janvier à fin novembre 2018 2727 cas de rougeole ont été déclarés en France.
89 % des cas sont survenus chez des personnes non ou mal vaccinées (pas de précisions sur le pourcentage de sujets ayant reçu une ou deux doses). Ce qui signifie que dans 11 % des cas les personnes étaient correctement vaccinées.
L'incidence la plus élevée était chez les moins de 1 an : 32,5 cas/100 000 habitants.
23 % des sujets ont été hospitalisés.
3 décès depuis le début de l'année 2018. Un seul cas vraiment documenté : un sujet immun-déprimé de 26 ans.
Ce sont les faits bruts en italique.

Maintenant les commentaires du Bulletin : 
D'après le BEH la recrudescence des cas de rougeole est liée à l'insuffisance de la couverture vaccinale. 
Après avoir diminué entre 2012 et 2016, le nombre de cas de rougeole augmente de manière importante depuis novembre 2017. Cette situation est la conséquence d’une couverture vaccinale insuffisante chez les nourrissons (79% avec deux doses de vaccin au lieu des 95% nécessaires), les enfants et les jeunes adultes.

Regardons les chiffres produits par Santé Publique France (LA) :

à 24 mois la couverture vaccinale complète est passée de 60,9 % en 2010 à 80,1 % en 2016.
à 6 ans la couverture vaccinale complète est passée de 28,1 en 2002-2003 à 83,2 en 2012-2013
à 11 ans la couverture vaccinale complète est passée de 56,8 en 2001-2002 à 93,2 en 2014-2015
à 15 ans la couverture vaccinale complète est passée de 65,7 en 2003-2004 à 83,9 en 2008-2009

Santé publique France possède donc des chiffres ultérieurs que nous ne connaissons pas.

Regardons l'évolution du nombre de cas de rougeole entre 2008 et 2018



Passons à la mortalité/morbidité 
2008-2017 : 20 décès (1 500 de ces cas ont présenté une pneumopathie grave, 38 une complication neurologique (35 encéphalites, 1 myélite, 2 Guillain-Barré))
2017 : 0 (2 cas d'encéphalite et 7 cas de pneumopathie grave)

On voit qu'il s'agit d'un vrai problème de santé publique.

Si on entre dans les détails on se rend compte que les pics de rougeole sont liés soit à des communautés religieuses qui s'en remettent à Dieu pour la santé de leurs enfants, soit à, j'ouvre des guillemets, et ce sont les termes de Santé Publique France, à "la communauté des gens du voyage".

Dans un cas il s'agit de croyances, dans l'autre d'un problème social.

Je lis aussi cette phrase dans la prose officielle des vaccinolâtres : (écarquillez les yeux) Si la couverture vaccinale atteint 95 % on éliminera la rougeole. Vous y croyez ?



Je signale également que Julie, Louise et Lucie pensent beaucoup de bien de la Fondation Bill et Melinda Gates. Pour lire de la prose pro, c'est ICI et de la prose contre c'est LA.

PS. Un petit thread de CMT qui a été attaquée sur le site de blog des deux dames : LA.




mardi 15 janvier 2019

Le Conseil de l'Ordre des médecins. Bilan 2018.


C'est au moment où le Conseil National de l'Ordre des Médecins commence à changer avec un nouveau Président qui connaît non seulement la médecine générale mais aussi le neuf-trois, que rien ne va plus car ses défauts, que personne ne remarquait plus tant le CNOM nous était indifférent, nous sautent aux yeux maintenant que nous recommençons à nous intéresser à lui.

L'image, c'est le message. Eh bien, cette salle de réunion du CNOM que l'on découvre un jour de rencontre avec le patron de la CPAM, donne froid dans le dos. Cette médecine pixélisée et masculine a tout de l'illustration d'un mauvais roman d'anticipation. 

Je ne suis pas juriste, je ne suis pas éthicien, et encore moins moraliste, mais il me semble, au delà des vieille critiques classiques contre l'Ordre (j'en passe et des meilleures), qu'il serait temps que son périmètre soit redéfini.

Voici ce qu'il dit de lui :
La mission de l'Ordre des médecins est expressément définie par l'article L. 4121-2 du code de la santé publique :
L'ordre des médecins veille au maintien des principes de moralité, de probité, de compétence et de dévouement indispensables à l'exercice de la médecine, et à l'observation, par tous ses membres, des devoirs professionnels, ainsi que des règles édictées par le code de déontologie prévu à l'article L. 4127-1.
Il assure la défense de l'honneur et de l'indépendance de la profession médicale.
Il peut organiser toutes oeuvres d'entraide et de retraite au bénéfice de ses membres et de leurs ayants droit.
Il accomplit sa mission par l'intermédiaire des conseils départementaux, des conseils régionaux ou interrégionaux et du conseil national de l'ordre.

C'est exactement ce que je pense : le CNOM, dans ses déclinaisons nationale et départementales, ne doit s'occuper que de défendre l'éthique et la morale de la profession. Et c'est déjà pas mal.




L'éthique et la morale.

L'éthique, c'est le coeur de notre métier, c'est ce qui fait notre spécificité de soignant. C'est ce qui doit nous guider. C'est ce qui doit nous protéger des ingérences extérieures, celles de la société civile qui comprend l'Etat, les pouvoirs régaliens (notamment la police et la justice) et les pouvoirs administratifs (l'Assurance maladie) et/ou privés (banques, assurances, et cetera), sans oublier les autres institutions comme l'Education nationale.


La morale, ce sont nos relations entre médecins (la confraternité au sens large, l'aide à nos confrères dans le souci) mais ce sont aussi nos relations avec les patients (nous devons être proches mais distants, proches pour défendre à tout crin le secret médical, distants pour ne pas nous substituer à eux dans leur vie, leurs valeurs et leurs préférences, ne pas médicaliser leur vie même s'ils le demandent).

C'est-y pas beau tout cela ?

Il me semble donc que le CNOM :
  1. Ne devrait pas sauter comme un cabri à chaque déclaration d'Agnès Buzyn et poser sur les photos, notamment pour défendre la vaccination des professionnels de santé contre la grippe saisonnière dont aucune étude sérieuse n'a montré l'intérêt (cf. infra point suivant). 
  2. Ne devrait pas s'occuper de dire la médecine, et mal, il y a des sociétés savantes pour cela.
  3. Devrait aider efficacement les médecins quand le secret médical est menacé vis à vis des sociétés d'assurance (1), de l'Assurance maladie, de l'Education nationale, ou de l'administration (les motifs d'arrêt de travail par exemple).
  4. Devrait ainsi rendre des avis fermes sur les big data et ne pas faire confiance a priori aux dires des pouvoirs publics et des sociétés privées.
  5. Devrait prendre des avis fermes sur la télésurveillance, notamment dans le cas du traitement à domicile des patients atteints de syndromes d'apnée obstructive du sommeil traités par ventilation en pression positive continue où, à notre avis, deux principes moraux sont en cause :  l'espionnage de la vie privée des patients et le remboursement des soins en fonction de l'observance.
  6. Ne devrait s'occuper de certains sujets, la Télé médecine par exemple, qu'es qualités : quel doit être le cahier des charges de la Télé médecine par rapport à l'éthique et à la morale de la profession. De même que pour les Applis de santé.
  7. Devrait inscrire en priorité dans son agenda les relations médecins/patients et, notamment, la décision partagée. En conséquence le CNOM devrait envisager les modalités morales dans lesquelles sont pratiqués l'entretien motivationnel, l'éducation thérapeutique et/ou les séminaires thérapeutiques dans le respect des données de la science et des intérêts des patients. 
  8. Devrait, selon le triple point de vue de la confraternité, du respect des bonnes pratiques cliniques et de la sécurité du patient, autoriser qu'un médecin puisse divulguer des pratiques contraires aux données actuelles de la pratique médicale et qui nuisent aux patients (2).
  9. Devrait... Mais j'ai oublié plein de trucs : l'aide aux confrères burnoutés, agressés, et cetera, aux consoeurs victimes de leurs confrères pour des raisons sexuelles...
  10. Ad libitum.
Bon, je sens que j'ai fourni les arguments pour me faire battre. Le CNOM va dire qu'il fait tout cela depuis longtemps : ben, si c'est vrai, ça se voit pas !

Quant à l'argument à la gomme selon lequel je devrais me présenter aux élections ordinales si je voulais faire changer les choses, il se heurte d'une part à mon âge et d'autre part à la tonalité strictement politique du corps médical français.

Juste une chose : les bulletins du CNOM sont une dépense inutile et un motif de déforestation inacceptable.

Notes :

(1) Il existe effectivement des "instructions aux médecins" publiées par le CNOM concernant les demandes de renseignements médicaux émanant des banques et des compagnies d'assurance et/ou de prévoyance mais il serait utile qu'il tapât un bon coup sur la table, prévînt officiellement les dites compagnies et surtout informât sévèrement les médecins travaillant dans les dites compagnies que leurs pratiques sont contraires au Code de déontologie et qu'en conséquence il vaudrait mieux qu'ils cessassent...
(2) Ce qui se passe en ce moment avec les plaintes des homéopathes n'encourage pas vraiment à agir d'un point de vue strictement juridique : le manque de confraternité l'emporte pour le CNOM (et peut-être seulement pour les CDOM) sur les pratiques non conventionnelles des médecins (la liste hors homéopathie est infinie).

PS. Un de mes amis, qui se reconnaîtra, me suggère l'idée suivante : Pourquoi ne pas instaurer une QPC ou Question Prioritaire de Confraternité ?

jeudi 10 janvier 2019

Les 124 contre l'homéopathie. Bilan 2018.

Il s'agit de deuxième degré

Peu importe que je n'aie pas signé la pétition pour des raisons que j'ai énoncées ICI, peu importe que la suite des événements m'ait conforté dans l'idée que ne pas l'avoir fait était un bon choix et peu importe que l'homéopathie soit une branche marginale de l'activité des médecins, ce qui est important c'est de souligner combien cette pétition a été (un peu) un pavé dans la mare et commence à bouger le système (avec des conséquences sur ses propres signataires).

J'ai lu la prose homéopathique et j'ai été envahi par une stupeur paralysante : le discours des homéopathes était d'une bêtise et d'une ignorance insondables. Je n'imaginais pas que des médecins puissent sortir de pareilles énormités et être aussi peu au courant des dernières données scientifiques concernant la discipline qu'ils pratiquent.

Il n'est pas certain que les lecteurs médecins non homéopathes du Quotidien du Médecin en sachent beaucoup plus.

J'ai aussi lu les justifications des homéopathes par rapport aux pratiques des autres médecins (on passe plus de temps avec les malades, on les écoute plus, bla bla, on fait faire des économies à l'Assurance maladie), elles m'ont semblé farfelues et peu convaincantes.

L'homéopathie est une doctrine holistique qui prétend tout traiter (certains homéopathes, car il ne faut pas généraliser, proposent le traitement de l'homosexualité et/ou du cancer du pancréas) avec des granules magiques et sans effets indésirables. L'homéopathie ne remet pas en cause la geste médicale de la prescription, le consumérisme, le paternalisme... et elle participe aussi de l'Eglise de préventologie.

J'ai lu le discours de non homéopathes universitaires et académiques défendant l'homéopathie  comme pratique empathique mais il y a bien des coiffeurs, des ongologues ou des esthéticiennes dans les services de soins palliatifs, pourquoi pas des homéopathes, du moment que cela permet d'en virer les oncologues ? Les arguments des Kierzek/Khayat m'ont paru bien faibles.

J'ai lu que certains doyens d'université préféraient que l'homéopathie continue d'être enseignée dans les universités par des médecins plutôt qu'à l'extérieur par des charlatans : il y a bien quelque chose de pourri au Royaume du Danemark.

J'ai suivi distraitement les plaintes des homéopathes contre certains signataires de la pétition même si j'ai plaint avec attention mes naïfs confrères confrontés à la vraie vie mais j'ai  été ravi de voir que la vraie nature du Conseil de l'Ordre des médecins apparaissait dans toute sa splendeur procédurière, réactionnaire, conservatrice, libérale, néo-libérale, corporatiste, cléricale, droitière, institutionnelle, lèche-bottes, paternaliste, et j'en passe, et qu'il était temps soit de décider de sa dissolution, soit de recentrer ses actions vers la défense exclusive de l'éthique de la profession vis à vis des intolérables intrusions de la société dans son fonctionnement et de la morale de ses membres vis à vis des tâches ontologiques de la profession médicale, à savoir prendre soin et ne pas nuire aux patients qui la consultent.



J'ai lu les arguments post tribune des 124 contre l'homéopathie et j'ai été saisi d'un vertige absolu. Pourquoi fallait-il qu'ils montrent autant d'ignorance sur "notre" propre médecine ? Pourquoi fallait-il qu'ils confondent systématiquement placebo et effet placebo dans le genre "L'homéopathie est un placebo" ? Pourquoi certains voulaient-ils ignorer l'effet placebo dans leur pratique quotidienne, en prescrivant une molécule et/ou une procédure ?, pourquoi certains autres ne se posaient-ils pas la question éthique de l'utilisation d'un placebo pur ou impur sans informer les patients ?
Pourquoi fallait-il qu'ils considèrent la médecine comme une science ? 
Pourquoi fallait-il qu'ils persistent dans l'erreur en ne s'informant pas ? 

J'ai ressenti avec effroi que les 124 et leurs compagnons de route avaient réinventé la formule : Il vaut mieux avoir tort avec les 124 que raison avec le reste du monde. On me dit dans l'oreillette qu'il y a des exceptions (je les connais pour les avoir lus ou entendus publiquement ou de façon privée).



Et il ne vaut mieux pas aborder les sujets qui fâchent comme l'extension du domaine de la lutte à des sujets mineurs comme les liens d'intérêts, le dépistage organisé du cancer du sein, la vaccination obligatoire, les dérives de l'oncologie, la télésurveillance des patients, un des 124 a écrit : Il suffit que vous écriviez une tribune et nous vous soutiendrons. La science tribunicienne devenant l'alpha et l'omega de l'évaluation en médecine.



Quoi qu'il en soit, les derniers soubresauts de l'HAS à qui l'intègre Agnès Buzyn a demandé son avis, éclairent les 124 sur le pourrissement infini du lobby santéo-industriel... Quand le pouvoir politique organisait des réunions "citoyennes" sur la vaccination obligatoire des nourrissons ou le dépistage organisé du cancer du sein et en manipulait les conclusions, personne ne mouftait, ou presque, mais quand l'HAS "enquête" en posant des questions orientées pour obtenir les réponses voulues, les 124 se réveillent de leur léthargique sommeil protestataire.

Et voilà qu'on lit ici ou là, de la part des 124, que l'HAS ne serait pas intègre, que l'HAS serait livrée aux conflits d'intérêts, que l'HAS serait le bras armé ou la courroie de transmission du pouvoir politique... Mieux vaut tard que jamais.

Finalement, cette Tribune est un bienfait : elle permet une prise de conscience sur le pouvoir absolu du lobby santéo-industriel, elle éclaire sur le rôle du Conseil National de l'Ordre des Médecins, elle souligne à nouveau l'incompétence corrompue de l'HAS, et elle ravive notre admiration pour Agnès Buzyn...

Espérons encore que les pharmaciens cesseront de vendre des vaccins homéopathiques contre la grippe, que les masseurs-kinésithérapeutes cesseront de pratiquer l'ostéopathie ou la chiropraxie, que les obstétriciens et les sages-femmes cesseront de faire redresser les crânes des nouveaux-nés par des ostéopathes... On peut toujours espérer...

Les difficultés rencontrées par les 124 pour, simplement, exiger que l'homéopathie ne soit plus remboursée, alors que tous les éléments scientifiques sont présents, donnent le vertige : combien de temps faudra-t-il pour obtenir l'esquisse de l'esquisse d'un mouvement contre les pratiques académiques liées à l'Empire des industries du médicament et du matériel et ses suppôts médecins ?




mardi 8 janvier 2019

La fin d'un monde : Bilan 2018.


En 2018, à Mantes-La-Jolie, au Val Fourré,

L'Association des Professionnels de Santé du Val Fourré, regroupant depuis l'année 2002 biologistes, infirmiers, kinésithérapeutes, médecins, orthophonistes, pharmaciens, est définitivement morte. Chacun vit sa vie. Cette association avait été créée en 2002 à la suite d'agressions multiples de professionnels de santé dans le Val Fourré et elle fait permis à ceux qui y participaient de se connaître, de partager leurs expériences, de réfléchir à la communauté de soins, de s'entraider lorsqu'il y avait des coups durs, et cetera. Bien entendu tout n'était pas parfait, ceux qui n'avaient pas adhéré étaient souvent ceux à qui l'on pouvait reprocher certains comportements peu professionnels, d'autres avaient adhéré pour se faire connaître et les médecins avaient tendance à tirer la couverture à eux. Mais c'était un autre monde : aujourd'hui quand un nouveau professionnel de santé s'installe sur zone, il ne vient pas, sauf exception, se présenter, parler avec les confrères et/ou autres professionnels de santé déjà installés.


En 2018, à Mantes-La-Jolie, au Val Fourré,

La tontine créée dans les années soixante-dix pour aider les confrères médecins obligés de s'arrêter de travailler pour raisons de santé permettait qu'on puisse leur verser une aide financière avant qu'ils ne puissent toucher les indemnités journalières de la CARMF à partir du quatre-vingt-dixième jour d'arrêt (c'est cela aussi la médecine libérale), ou avant que leur prévoyance privée ne se mette en route, est définitivement morte. Le vieillissement de la population des médecins, généralistes ou spécialistes, a fait peur aux nouveaux installés qui redoutaient d'avoir à payer pour les "vieux". Il fallait par ailleurs relancer les mauvais payeurs, ce qui devenait pénible à la fin. Mais les médecins malades se réjouissaient de recevoir un chèque par la poste de chacun de leurs confrères avec, très souvent, un petit mot d'encouragement. Les sommes étaient, en outre, non imposables.


En 2018, à Mantes-La-Jolie, au Val Fourré,

En 2002 nous avions initié un groupe de pairs qui ne fonctionnait pas selon les sacro-saintes règles des groupes de pairs officiels, mais ça nous convenait, on apprenait des trucs, on n'était pas d'accord, cela ouvrait des horizons, cela confirmait nos suppositions ou nos certitudes, ou cela les infirmait. C'était sympa. Informel, en toute camaraderie. En 2003, nous étions six. Puis un des pairs est parti à la retraite (nous n'en avons d'ailleurs eu aucune nouvelle, ou presque). Puis un des pairs a fait un burn-out. Puis un des pairs a fait un cancer du colon de l'intervalle (il va bien, merci). Puis un autre pair a fait un cancer du rectum de l'intervalle (il va bien, merci). Et je suis en semi retraite depuis juillet et un autre de mes collègues itou, il est donc difficile d'organiser des réunions. C'est fini.

C'est la fin d'un monde dans lequel j'ai "débarqué" le 5 septembre 1979.


Un monde où les jeunes médecins devaient faire leur place, où il existait un système de garde 7/7, 24/24 qui leur permettait, quand les anciens les autorisaient, à compléter leurs honoraires, système de garde détruit par SOS Médecins à partir de la fin des années 90, qui n'est resté que trois ans, comprenant que pour prendre des gardes en toute sécurité au Val Fourré et alentours, il fallait être du coin, connus, implantés, la fameuse Common Decency, un monde où les jeunes médecins, en raison de la concurrence, pouvaient voir 10 patients par jour pendant deux ou trois ans avant de pouvoir vivre décemment... Ces jeunes médecins avaient d'ailleurs souvent un autre métier pour compléter leurs revenus, sans compter une épouse ou un mari qui travaillait...

La fin d'un monde.