samedi 27 octobre 2018

Pourquoi détester les médecins dévoués ?



Une des raisons principales, selon certains médecins, de ne pas s'installer en médecine générale, outre les arguments habituels sur la charge administrative, l'URSSAF, la CARMF (1), les impôts, la CPAM et le taux anormalement bas de la consultation pour l'acte de base (25 €), "le plus bas d'Europe", sic, c'est le mythe dévastateur du médecin généraliste dévoué (2).

La petite maison dans la prairie


Qu'est-ce qu'un médecin dévoué ? Eh bien, selon la mythologie colportée par certains médecins, des généralistes bien entendu, c'est le sale type qui, le plus souvent installé en campagne, parfois en banlieue (défavorisée), ne compte pas ses heures, dit oui à tout le monde ou ne sait pas dire non, se fait rabrouer par les patients, fait des visites pour des broutilles, prend des patients entre deux, consulte sans rendez-vous, prescrit des antibiotiques pour des rhino-pharyngites (c'est comme cela qu'il a fidélisé sa clientèle), des corticoïdes dans les bronchites, prescrit à tout va, appelle les patient.e.s par leur prénom, rentre crevé chez lui, compte le soir sa recette avec avidité et voit rarement ses enfants.

Que des médecins ne veuillent pas mener une vie pareille, on les comprend.




Mais, ce qui me choque, c'est que l'on considère a priori péjorative l'expression de médecin dévoué.

La lecture de la signification du verbe "dévouer" ou "se dévouer" ne donne certes pas envie. Voir ICI.
Se sacrifier pour quelqu'un ou pour quelque chose. Se consacrer entièrement à.
Voici notre contre-modèle :



Mais on ne peut pas se lamenter à la fois sur la déshumanisation de la médecine et se moquer du médecin dévoué.

J'essaie d'expliquer l'affaire : d'abord, il est de bon ton de penser que vouloir être médecin par vocation est une vieille lune et désormais une attitude sans avenir ; ensuite, être dévoué signifierait, horreur des horreurs, s'impliquer dans une relation avec les patients qui outrepasserait les sacro-saints canons de la médecine moderne et scientifique : être froidement empathique.



Je continue : il n'est pas certain que n'importe qui puisse être un "bon" médecin (et ne me dites pas que je vous sers le plat réchauffé du "bon" médecin qui serait l'autre face du médecin dévoué) ; il n'est pas certain qu'il ne faille pas une empathie "naturelle" pour être un "bon" médecin (on sait désormais, enfin, c'est ce que l'on essaie de nous faire croire, que l'empathie "ça s'apprend", en réalité tout peut s'apprendre, et pour l'empathie il est possible d'en apprendre le langage et les outils) ; il n'est pas certain qu'il ne faille pas une attention naturelle aux "gens" pour être un "bon" médecin...




Les médecins dévoués seraient-ils les victimes expiatoires des patients désirants ?

Sans rire, il est nécessaire d'avoir un certain degré de dévouement, car l'exercice de la médecine, ce n'est que l'exercice de la médecine et, sauf en cas d'urgence vitale, la médecine, c'est peu dans une relation médecin/patient.

Et encore : la médecine, c'est un métier de merde. Les médecins (comme les autres professionnels de santé) sont confrontés à la souffrance, à la douleur, à l'échec, au succès momentané, à la mort, à l'exception, à la complication inédite, au mépris, à l'orgueil, à l'absence de reconnaissance, à l'excès de sentiments, aux remords, à l'excès de confiance. C'est un métier de merde car les patients sont le reflet de la vie passée, présente ou future des médecins...

Il faut donc être soit un parfait bloc de glace pour survivre ou être emphatique avec retenue et tact, et surtout : aimer ses patients.




Passez votre chemin les robots doctolibiens, les robots télémédecins, les robots chirurgiens, et cetera.

Dans les soins palliatifs à domicile est-ce être dévoué que de toucher les patients surtout quand le fait de les toucher ne sert à rien, il faut sortir son stéthoscope, écouter le coeur, palper l'abdomen... regarder, soulever les vêtements et ici le pyjama ou la nuisette...

Etre dévoué est donc perçu comme péjoratif. Il est vrai que la médecine consumériste, néo-libérale, technicienne, n'a que faire des personnes dévouées.

Rappelons cette phrase : "Do as much as possible for the patient while doing as little as possible to the patient".

Une dernière chose : est-ce que le dévouement est une variété dévoyée du professionnalisme ? Sans doute.

Pour conclure : on peut être dévoué  et ne pas se déplacer pour une rhino-pharyngite, on peut être dévoué et ne pas prendre de patients en plus pour des vétilles, on peut être dévoué et être ferme sur la civilité, et cetera. Mais si ne pas être dévoué signifie vouloir des patients à son image ou des patients qui obéissent ou des patients polis...

L'empowerment des médecins signifie aussi que les médecins prennent soin de leurs patients en respectant leurs défauts sans vouloir absolument les corriger, sauf s'il s'agit d'un problème médical.

La médecine technicienne, scientifique, n'aurait-elle besoin que de médecins non dévoués ?

Mais comme on a tous fait référence au moins un fois à Urgences,


et à Docteur Sachs, dont acte.




J'avais déjà écrit un article en 2012 déconseillant aux jeunes médecins de s'installer : ICI.

Notes :
(1) La CARMF ou Caisse Autonome de Retraite des Médecins Français est l'organisme garantissant la retraite libérale des médecins libéraux.
(2) Il n'existe pas de cardiologue dévoué ou de chirurgien dévoué dans la mythologie médicale. J'en ai pourtant connu. Et le médecin qui fait 24 heures de garde aux urgences : ne serait-il pas dévoué ?




dimanche 30 septembre 2018

Octobre noir : c'est reparti.


Tous les ans cela recommence et tous les ans les ministres de la santé, qu'ils soient bachelotien, tourainiste ou buzynien, nous sortent la même soupe mensongère avec des arguments fallacieux, erronés, paternalistes, médisants, méprisants.

Et tous les ans nous remettrons l'ouvrage sur le métier. Les choses commencent à changer. L'indécence des campagnes de propagande commence à devenir flagrante. Quelle pourrait être la transition démocratique ? D'abord l'information des femmes.

Voici une video réalisée par Cancer Rose (cf. infra le point 11.) qui va en surprendre plus d'un.e.s et faire de poser beaucoup de questions à beaucoup.




  1. Le dépistage organisé du cancer du sein ne sauve pas de vies chez les femmes de 50 à 74 ans (1).
  2. Plus on pratique de mammographies et plus le nombre de diagnostics de cancers du sein augmente alors que la mortalité par cancer du sein est stable. 
  3. Le nombre de sur diagnostics et de sur traitements (et je rappelle que le sur traitement signifie parfois le combo complet chirurgie/radiothérapie/chimiothérapie) atteint selon les études 20 à 50 % des patientes (une étude néerlandaise rapporte récemment ce dernier chiffre : ICI).
  4. Avant 50 ans et en absence d'antécédents familiaux de cancer du sein, le sur diagnostic est encore plus important.
  5. En France plus de 2 millions de mammographies sont effectuées chaque année.
  6. En France il y a environ 54 000 nouveaux cas de cancers du sein diagnostiqués (LA) ce qui fait frémir en se rapportant au point 3. (2)
  7. Les plus grandes instances scientifiques françaises et Madame Buzyn trouvent que tout cela est très normal.
  8. Les femmes sont manipulées (voir ICI sur le blog de JB Blanc) mais puisque je suis un homme il vaut mieux que je me taise ; on leur ment, on leur fait peur, on leur fait des sur promesses.
  9. Les courses "roses" sont des opérations commerciales banales encouragées par les autorités : n'y allez pas. Cela ne fait aucun bien à la recherche et cela augmente le sur diagnostic.
  10. Les choses ne sont pas près de s'arrêter en raison des intérêts académiques, financiers et politiques en jeu.
  11. Pour plus d'informations allez lire le site Cancer Rose d'où le premier schéma est issu.
  12. Et lisez Rachel Campergue qui a tout dit : LA.

Notes : 

(1)


(2
Hypothèse 10 % : tous les ans 5 400 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.

Hypothèse 20 % : tous les ans 10 800 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.


Hypothèse 30 % : tous les ans 16 200 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.


Hypothèse 40 % : tous les ans 21 600 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.


Hypothèse 50 % : tous les ans 27 000 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.


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Et ne dites pas qu'il n'est pas possible d'informer les femmes.
Voici une brochure par une association de patientes.

ICI

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UN PEU DE PROPAGANDE GOUVERNEMENTALE

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Scandaleuse campagne le 10 octobre 2018 : ICI.

Mais il y encore mieux :


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Et encore pire avec Agnès Buzyn à la manoeuvre.


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Du lourd :


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dimanche 16 septembre 2018

Peter Gøtzsche est viré de la Cochrane.

Peter Gøtzsche


Comme tout le monde je suis un lecteur (pas émérite) des articles de la Collaboration Cochrane. Comme tout le monde, ou presque, je retiens surtout les conclusions qui vont dans le sens de ce que je pense et j'oublie ou mets du temps à considérer (et à appliquer) celles qui remettent en cause mes habitudes (dans le style : ça a toujours marché, mon expérience personnelle est favorable, mes patients sont contents, et cetera, l'auto avis d'expert, et ne venez pas m'emmerder dans ma pratique).
Lecteur (pas émérite) de la revue Prescrire j'ai souvent critiqué la méthode Prescrire d'évaluation sur le site des Lecteurs Prescrire (pas l'endroit le plus empathique du monde à l'égard de ceux qui critiquent la revue Prescrire) dans la mesure où la méthodologie, hormis le bla bla sur la recherche méthodique de documentation sur les bases de données, n'était jamais précisée de façon claire (pondération de la pertinence des articles en particulier) en mettant en avant la plus grande clarté de la méthodologie Cochrane.

Patatra. On apprend que Peter Gøtzsche est viré du conseil de gouvernance de la collaboration Cochrane.

Comme le rappelait fort justement CMT dans un thread sur TWT (ICI), il suffit (excusez le ton suffisant) de chercher l'argent. Le financement de la collaboration Cochrane est privé. Donc, pour avoir de l'argent il faut ne pas dire du mal du privé. Même si l'histoire est celle-ci : ce sont les publications Cochrane qui rapportent de l'argent et qui achète les publications Cochrane, sinon BigPharma, quand elles sont favorables à ses produits ou quand elles permettent de les utiliser comme matériel de vente ?

Le communiqué de Peter Gøtzsche est empreint d'humilité, de désespérance et d'ambition : LA
A moral governance crisis: the growing lack of democratic collaboration and scientific pluralism in Cochrane
Une crise morale de la gouvernance : le manque grandissant de collaboration démocratique et de pluralisme scientifique chez Cochrane.

I regret to inform you that I have been expelled from membership in the Cochrane Collaboration by the favourable vote of 6 of the 13 members of the Governing Board. No clear reasoned justification has been given for my expulsion aside from accusing me of causing “disrepute” for the organization. This is the first time in 25 years that a member has been excluded from membership of Cochrane. This unprecedented action taken by a minority of the Governing Board is disproportionate and damaging to Cochrane, as well as to public health interests.

J'ai le regret de vous informer que j'ai été exclu de la Collaboration Cochrane par le vote favorable de 6 sur 13 des membres du conseil de gouvernance. Aucune justification claire et raisonnable n'a été donnée pour mon éviction à part le fait d'être accusé de causer de la déconsidération pour la Collaboration Cochrane. C'est la première fois en 25 ans qu'un membre est exclu de la communauté Cochrane. Cette action sans précédent prise par une minorité du conseil de gouvernance est disproportionnée et dommageable pour Cochrane, tout autant que pour les intérêts de la santé publique.

Peter Gøtzsche demande donc la dissolution du conseil de gouvernance et la tenue de nouvelles élections à la suite d'une argumentation rapportant combien les objectifs premiers de la collaboration ont été abandonnés et combien ce sont les objectifs commerciaux qui priment désormais. Il souligne que les termes "marques", "produits", "commerce" résument la communication de la gouvernance alors que la Cochrane  devrait être avant tout, selon lui, un réseau collaboratif ayant pour valeurs le partage, l'indépendance et l'ouverture.

Voici ce que disent les 4 démissionnaires qui ont suivi l'exclusion de Peter Gøtzsche : LA.

Leur conclusion : "It is our hope and deepest desire that this event will encourage all Cochrane members and the wider community to reflect upon where we currently find ourselves and give serious consideration to what we want for the future of Cochrane and its principles, objectives, and ethos. "

Les raisons supposées de l'exclusion de Peter Gøtzsche (pour en savoir plus sur lui, voir ICI) :

Les derniers faits connus de nous auxquels se réfère Peter Gøtzsche sont ceux de l'évaluation du vaccin anti papillomavirus par la Collaboration Cochrane. aurait mis de côté certains articles mais, surtout, aurait négligé le fait que les firmes ne leur auraient pas fourni tous les documents permettant cette évaluation et ne l'aurait pas signalé aux lecteurs.

La publication originelle de Cochrane peut être lue ICI  et date de mai 2018.

Elle a entraîné le déclenchement d'actions marketing dans le monde entier, les Key Opinion Leaders se sont déchaînés et les sites de propagande vaccinolâtre ont embrayé en demandant l'obligation vaccinale contre le papillomavirus pour les filles et les garçons.

Tom Jefferson


Trois auteurs, dont deux appartenant à Cochrane, Jørgensen L et Gøtzsche P, et un troisième, Jefferson T (Centre For Evidence Based Medicine in Oxford), bien connu pour avoir dénoncé les manipulations de Roche concernant le rapport bénéfices/risques du Tamiflu (voir LA : en notant qu'à l'époque Jefferson et Cochrane officiel étaient d'accord pour dénoncer des faits de tricherie et de dissimulation émanant de Roche qui ressemblent étrangement à ce qui est reproché à Cochrane désormais Canal Historique), publient un article virulent (ICI) dans le British Evidence-Based Medicine Journal qui met le feu aux poudres

Voici les reproches faits par les 3 auteurs à la revue Cochrane :
  1. Presque 50 % des essais éligibles n'ont pas été pris en compte (et notamment des essais concernant le gardasil 9) qui intéressaient 120 000 femmes) et parmi ceux pris en compte il existait des biais de reporting et de méthodologie. (Par ailleurs ces mêmes 3 auteurs avaient publié un listing des études à prendre en compte : ICI)
  2. Aucun essai inclus ne comportait un vrai bras placebo, les comparateurs étant l'aluminium et/ou le vaccin contre l'hépatite.
  3. Les critères de jugement pour évaluer la survenue du cancer du col étaient un composite de critères de substitution dont certains ne sont pas corrélés à la survenue d'un cancer du col.
  4. Les effets indésirables sévères et systémiques n'ont pas été évalués de façon correcte (données manquantes, données non intégrées à la synthèse finale, données non fournies par les industriels et non exigées...)
  5. Certains risques liés à l'administration du vaccin ont été mis de côté et l'évaluation a été faite à partir d'études de tolérance communautaires, patronnées par le WHO ou par l'EMA elles-mêmes fondées sur des données industrielles.
  6. Les conflits d'intérêts ont été négligés puisque tous les essais retenus ont été réalisés sur des fonds émanant des fabricants, 14 auteurs du premier protocole avaient des liens avec l'industrie des vaccins, sur les 4 auteurs principaux de la revue, 3 présentaient des conflits d'intérêts dans les 10 ans précédents et le premier auteur "currently leads EMA’s ‘post-marketing surveillance of HPV vaccination effects in non-Nordic member states of the European Union’, which is funded by Sanofi-Pasteur-MSD that was the co-manufacturer of Gardasil."  
Les 3 auteurs remarquent également que la recension de cette analyse par la presse médicale a été unanime dans les louanges sans la moindre critique, et sont ainsi d'accord avec les écrits de Richard Smith, ancien rédacteur en chef du British Medical Journal, qui décrivaient cette presse médicale comme une extension marketing de l'industrie pharmaceutique.

La lecture complète de l'article est édifiante et on comprend que Cochrane n'ait pas aimé.


9 août 2018 : Bon résumé de la situation par Nigel Hawkes dans le BMJ :  LA

Voici la réponse circonstanciée de Cochrane : ICI.

Puis le BMJ Evidence-Based Medicine Journal répond à Cochrane et ne s'excuse pas : LA.

Puis Peter Gøtzsche est viré.

Un nouveau thread de CMT (@MartinFierro769) commentant les critiques des 3 auteurs : LA.

A suivre car il en est de l'indépendance critique de l'évaluation des soins au niveau international.

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Fil d'actualité concernant l'affaire (que vous retrouverez LA) :

15 septembre 2018 : un papier de Talha Burki dans Lancet.

16 septembre : article dans Stat par Adam Marcus et Ivan Oransky : La tourmente éclate après l'expulsion d'un membre du groupe leader de l'EBM. LA
16 septembre 2018 :
Sur le blog de Maryanne Demasi qui collabore avec Peter Gøtzsche : Cochrane ? - Un bateau en train de couler ? ICI
17 septembre 2018 :
Une réaction curieuse de Ray Moynihan : LA.
17 septembre : Trish Greenhalgh : Une voix discordante : ICI.

Le 17 septembre, le Cochrane's Governing Board s'explique sur l'exclusion :
This Board decision is not about freedom of speech.
It is not about scientific debate.
It is not about tolerance of dissent.
It is not about someone being unable to criticize a Cochrane Review.
It is about a long-term pattern of behaviour that we say is totally, and utterly, at variance with the principles and governance of the Cochrane Collaboration. This is about integrity, accountability and leadership.
Pour lire la suite :
ICI.

Le 17 septembre 2018 : un brûlot de Richard Smith défendant Peter Gøtzsche : LA.

Le 17 septembre 2018 :une réaction d'Inca Vesper dans Nature.

Le 18 septembre 2018 :un billet de Hilda Bastian dans Plos.

Le 19 septembre 2018 : un premier commentaire français par Hervé Maisonneuve. LA

Le 20 septembre 2018 : un nouveau thread de CMT : Il faut sauver le soldat Gøtzsche : ICI.

Le 20 septembre 2018 : un éditorial de Fiona Godlee, rédactrice en chef du BMJ, intitulé "ReinvigoratingCochrane" : ICI.

Le 21 septembre 2018 : un article grand public de Stéphane Foucart : LA.

Le 21 septembre : un article grand public sur Peter Gøtzsche de Stéphane Foucart : ICI.

Le 22 septembre 2018 Abel Novoa, de No Gracias, écrit un article en espagnol (je vous mets la  version originale et la traduction en anglais) qui reprend tous les arguments des articles et des contributions précité.e.s. Le résumé est celui-ci ou le GIGO paradigme :


Que dit-il? Il prend partie pour Fiona Godlee et contre Hilda Bastian en reprenant les propos de la première,
“We must hope that Cochrane remembers its roots, and that it comes through this episode reinvigorated, independent, and committed to holding industry and academia to account.”

Et il conclut :
“Limiting the market and the growing power of organizational bureaucracies is not an ideological matter, but clearly a professional one. Interested accusations of ideologization against professional independence initiatives are putting patients and populations at risk in the name of particular interests.” 

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Et voici en ce 23 septembre la réponse des trois auteurs qui ont mis le feu aux poudres : ICI pour le texte complet.

"Jørgensen, 1Gøtzsche and Jefferson  consider their analysis was appropriate and that the Cochrane editors substantially ignored several of their criticisms.".


"We did not “substantially overstate” (1) our criticisms of the Cochrane HPV vaccine review (2). The Cochrane editors substantially ignored several of our criticisms. The Cochrane HPV review is still incomplete and ignores important evidence of bias.
The Cochrane editors stated that “Some of the criticisms will inform the next version of this Cochrane Review and the planned review of comparative studies of HPV vaccines,” and that the editors “recognize public concerns about the aluminium-based adjuvants” (1).
The editors also stated that “reliance on the published reports in scientific journals may introduce bias due to incomplete and selective reporting” (1). We agree and remind the Cochrane editors that the Cochrane review on neuraminidase inhibitors substantially changed its conclusions after it got updated and became based on clinical study reports instead of journal publications (31).
With our analysis (2), we have contributed to a scientific debate in an area that is complex and biased. The Cochrane HPV review authors stated that they will make a “Request for non‐published available data” such as clinical study reports that “will be integrated in future updates of the review” (3). We can offer them these data, which we have used for our own systematic review that we have submitted for publication."
Nous n'avons pas "considérablement exagéré" nos critiques à l'égard de la revue Cochrane consacrée au vaccin HPV. Les éditeurs de Cochrane ont considérablement ignoré nombre de nos critiques. La revue Cochrane consacrée au vaccin HPV est encore incomplète et ignore d'importantes preuves de biais.
Les éditeurs ont affirmé que "Certaines des critiques seront prises en compte dans la prochaine version de la revue Cochrane et pour la revue prévue sur les études comparatives des vaccins HPV" et  qu'ils "reconnaissent les problèmes posés par les adjuvants à base d'aluminium".
Ils ont affirmé également que "la confiance sur les rapports publiés dans des journaux scientifiques peut introduire des biais liés à des rapports incomplets et sélectifs". Nous acquiesçons et nous rappelons aux éditeurs que la revue Cochrane sur les inhibiteurs de la neuraminidase a considérablement changé ses conclusions après qu'elle a pris en compte et fondé ses conclusions sur les rapports d'études cliniques et non sur les publications dans les revues.
Avec notre analyse nous avons contribué à un débat scientifique dans un domaine complexe et biaisé. Les auteurs de la revue Cochrane consacrée au vaccin HPV ont affirmé qu'ils feraient une "requête pour obtenir des données disponibles non publiées" comme des rapports d'études cliniques qui seront "intégrées dans les futures mises à jour de la revue". Nous pouvons leur fournir ces données que nous avons utilisées pour notre propre revue systématique que nous avons soumise à publication". 

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Un article paru le 24 septembre sur les défis liés à une interprétation indépendante des effets indésirables des vaccins HPV par Jorgensen, Doshi, Gotzche et Jefferson : LA.

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Peter Gøtzsche  est vraiment viré. Voir ICI le communiqué du Board de Cochrane.

Le dernier paragraphe est orwellien :

"We are committed to the highest standards of governance and to ensuring that Cochrane is a welcoming, open, dynamic organization, that lives up to its values, and has a working culture which attracts the best researchers, clinicians and others interested in healthcare evidence. We continue to lead and support the organization to deliver our Strategy to 2020, which aims to put Cochrane evidence at the heart of health decision-making all over the world."

Ainsi le Cochrane's Governing Board ne répond-il pas sur le fond (la mauvaise qualité de la revue sur les vaccins HPV pas plus que sur les liens d'intérêt) mais sur l'attitude de Peter Gøtzsche qui n'a pas respecté les critères de collégialité de l'organisation.

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On peut se référer au blog de Peter Gøtzsche : ICI

Voici ce qu'il écrit le 26 septembre :

"Gøtzsche’s comments on Statement from Cochrane’s Governing Board about why his appeal was rejected. The Cochrane Governing Board – instead of providing a good example for others to follow – distorts the evidence, suppresses it, or lies about it. I have devoted 25 years of my life to Cochrane, including many evenings and weekends, and got elected to the Board with the most votes of the 11 candidates because I wanted to change Cochrane’s current direction of travel, which contradicts its fundamental values. I feel sadness for the thousands of unpaid volunteers who have worked tirelessly to create the wealth of Cochrane, only to be under the cloud of the current leadership. This must change. If not, the moral downfall will continue and Cochrane will wither."

Cette déclaration a été publiée le 27 septembre 2018 sur le site FaceBook de La Cochrane italienne (AssociALI) puis elle a disparu.

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Le 28 septembre 2018 : l'appel de Peter Gøtzsche a été rejeté par Cochrane. 
une information de Nigel Hawkes dans le BMJ : ICI.

Fin de l'histoire ?

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Le 29 septembre, la Nordic Cochrane fait sécession.



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Quand Cochrane ne suit pas sa politique interne.


Désolé, mais pour une erreur technique de manipulation un certain nombre d'informations ont disparu du billet. J'essaie de réparer.

Pour l'instant : la suite :

Le 18 novembre : la lette de John Ioannidis à la ministre de la santé danoise. LA.

Letter from John Ioannidis to the Danish Minister of Health in defence of Peter Gøtzsche


Le 6 décembre John Ioannidis analyse avec brio la crise Cochrane :  ICI 

Le 15 décembre 2018 Peter Gøtzsche monte d'un ton : ICI.

My dismissal is scientific judicial murder.

It is a full-blown scandal that Rigshospitalet will dismiss me. It is a clear attack on both independent research and freedom of expression.

La suite : ICI

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Le 3 janvier 2019 : création d'un Institut libre par Peter Gøtzsche : LA

Peter C. Gøtzsche: Why we're establishing an institute for scientific freedom


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Un très bon papier dans le BMJ du 3 janvier 2019 : ICI

Has Cochrane lost its way?


Le 11 décembre, la direction Cochrane "reprend la main" et publie des directives.

Priorities for Cochrane in the coming months: a joint message from the Board and Council Co-Chairs



Un éditorial de John Ioannidis : LA.

Cochrane crisis: Secrecy, intolérance and evidence-based values.


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Le 2 février 2019 : Communiqué pour la parution du livre de

Peter Gøtzsche


Book: Gøtzsche PC. Death of a whistleblower and Cochrane's moral collapse
 
This book, released two days ago, gives readers access to secret recordings, which reveal how the Cochrane leadership betrayed the charity’s mission and values; misled millions of people about the facts; and trampled over all sorts of rules and agreements for charities and Cochrane in the process to get its way.  

I pull back the covers on this unscrupulous process. This is the fascinating story about institutional corruption in one of the world’s most venerated charities, the Cochrane Collaboration, which ultimately led to the worst show trial in academia you can imagine. 

There were three main reasons why I was expelled from Cochrane:

1. Although I was a democratically elected member of the Governing Board, Cochrane’s CEO, Mark Wilson, wanted me out not only from the board but from Cochrane because I had criticised his management.

2. My criticism of psychiatry and psychiatric drugs.

3. My criticism of the prestigious Cochrane HPV vaccine review, which my co-workers and I published in another scientific journal. 

Mark Wilson did not stop by having me expelled. He even succeeded to get me fired from my job in Denmark two days ago, although Cochrane’s own legal investigation showed I had done nothing wrong. Cochrane cannot survive without the altruistic contributions of thousands of volunteers. I have contributed a lot to Cochrane, including over 4 million Euros to software development. When the CEO can get people like me fired whose activities were paid for by a government in another country, it raises questions about whether this is an organisation you would want to belong to. 

I fought to uphold Cochrane’s original values of transparency, rigorous science, free scientific debates, and collaboration. But instead of maintaining scientific integrity, Cochrane’s CEO is consumed with managing the charity like a business, promoting its brand and products and demanding the censorship of dissenting views. This is detrimental to a scientific organisation and action is therefore needed. 

My book: Gøtzsche PC. Death of a whistleblower and Cochrane's moral collapse. Copenhagen: People’s Press; 2019, is an e-book that was released on 31 January. It can be bought on Amazon for £22,19:
https://www.amazon.co.uk/Death-whistleblower-Cochranes-moral-collapse-ebook/dp/B07N927GXC/ref=sr_1_15?s=books&ie=UTF8&qid=1549013946&sr=1-15&keywords=death+of+a+whistleblower

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Le 27 mars 2019

Une analyse de Robert Wolff sur la crise : ICI.

Cochrane Members for Change
I am also one of the 620 supporters of Cochrane Members for Change, a movement initiated by Jos Verbeek (Coordinating Editor, Cochrane Work), Gerd Antes (former Director, Cochrane Germany), Matteo Bruschettini (Director, Cochrane Sweden), Jani Ruotsalainen (Managing Editor, Cochrane Work), Chris Del Mar (Coordinating Editor, Cochrane Acute Respiratory Infections), Mark Jones (Centre for Research in Evidence-Based Practice (CREBP), Bond University, Australia), Caroline Struthers (UK EQUATOR Centre, University of Oxford), Lotty Hooft (Director, Cochrane Netherlands), Tianjing Li (Co-ordinating Editor, (US Satellite) Eyes and Vision), Gerald Gartlehner (Director, Cochrane Austria), Nicole Skoetz (Senior Editor, Cochrane Cancer), Barbara Nußbaumer-Streit (Associate Director, Cochrane Austria), Nancy Santesso (Deputy Director, Cochrane Canada), Philipp Dahm (Coordinating Editor, Cochrane Urology), Malgorzata Bala (Director, Cochrane Poland), and Jörg Meerpohl (Director, Cochrane Germany).
The initiative identified four major policy issues:
  1. Create a culture of open discussion,
  2. Refocus on the heart of Cochrane,
  3. Increase the involvement of Cochrane members, and
  4. Find a better business model for Cochrane.
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Octobre/décembre 2019


Peter Gøtzsche fait une mise au point sur son expulsion de la Cochrane : ICI. Et l'abstract

Abstract
On September 13, 2018, one of the founders of the Cochrane Collaboration was expelled from the organisation, by a narrow vote of 6 to 5. Many see this as a moral collapse in what was once a magnificent grassroots organisation, guided by ethical principles and helping people make better decisions about healthcare interventions.
I am that excommunicated person. I review here the essential issues leading to my expulsion, which occurred primarily because, in my capacity as a board member, I had challenged the CEO’s virtually total control over the board, his mismanagement of Cochrane, and the direction in which he was taking the organisation. My criticism of psychiatric drugs and the highly prestigious Cochrane review of HPV vaccines also played a role. Freedom of Information requests revealed that the CEO went well beyond his brief to demand my removal from the Nordic Cochrane Centre, resulting in my sacking.
Cochrane has become too close to industry and has introduced scientific censorship, which is detrimental for a scientific organisation. The board has announced a “zero tolerance” policy for repeated, serious bad behaviour. It would be beneficial if its CEO and board members applied this principle to themselves.
I also discuss a recent paper by Trisha Greenhalgh et al that
purported to have analysed the current Cochrane crisis in a disinterested fashion, which it did not. Instead of discussing the undeniable facts and the horrific abuses of power, TG consistently used positive terms about Cochrane and negative ones about me and my supporters.

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6 novembre 2019

Une critique du dernier livre 

Book review: Death of a whistleblower and Cochrane’s moral collapse

 de 

Peter Gøtzsche : ICI


A suivre


jeudi 6 septembre 2018

Homéopathie et doyens des facultés de médecine. La médecine m'inquiète : microf(r)ictions 86


La conférence des doyens se prononce pour l'enseignement universitaire de l'homéopathie et des médecines alternatives et intégratives. Voir ICI.

Nous voilà bien.

Devrait-on s'inquiéter dans d'autres domaines de la médecine académique ?

Pour un enseignement universitaire rigoureux de l’homéopathie et des médecines alternatives et intégratives
6 septembre 2018

    La Conférence des Présidents d’Université (CPU), la Conférence des Doyens des Facultés de Médecine et la Conférence des Doyens des Facultés de Pharmacie souhaitent affirmer leur engagement pour analyser avec rigueur et ouverture d’esprit les actions de formation et de recherche consacrées aux médecines alternatives et intégratives, en particulier l’homéopathie.
    L’université doit être le seul garant de la qualité d’une formation qui est indispensable pour comprendre et connaître l’intérêt, mais aussi les limites, de ces approches utilisées par de nombreux praticiens et pour lesquelles leur avis est sollicité par de nombreux patients.
    Concernant l’homéopathie, nous souhaitons souligner le respect que nous avons pour les praticiens homéopathes et les pharmaciens dont la pratique le plus souvent associe une écoute et une disponibilité qui est très appréciée par les patients. Néanmoins, nous soutenons une démarche d’évaluation objective. Celle menée par la Haute Autorité de Santé (HAS), qui vise à mesurer l’efficacité et les effets indésirables de ces produits, leur place dans la stratégie thérapeutique et leur intérêt pour la santé doit légitimement déterminer la prise en charge ou non de ces traitements, ce qui relève de la responsabilité des autorités de santé.
    Les Conférences souhaitent une démarche universitaire collective pour déterminer la place, en formation et en recherche, de ces médicaments et stratégies non conventionnelles dont certains ont un grand succès depuis quelques années. Cette démarche, sincère et critique, doit se faire selon une méthodologie rigoureuse et transparente.
    – Nous menons la mise en place d’un observatoire universitaire des médecines alternatives et intégratives qui puisse non seulement faire un inventaire précis de l’offre de formation et de recherche mais aussi travailler pour comprendre les déterminants psychosociaux qui font leur succès.
    – Nous souhaitons renforcer la réévaluation annuelle des Diplômes universitaires et interuniversitaires consacrés à ces pratiques pour confirmer leur intérêt, au regard notamment des conclusions des travaux de la HAS, et cela avec une validation pédagogique et réglementaire par la commission pédagogique (CFVU) de nos universités.
    – Nous souhaitons inciter nos enseignants à s’engager dans des actions de formation et de recherche dans ce domaine en respect rigoureux de la charte d’éthique et de déontologie que nous déployons dans nos facultés et nos universités. A ce titre, nous recommandons que les formations soient encadrées et réalisées par des enseignants universitaires en Santé et en toute transparence quand il peut exister un lien d’intérêt »
    Les Conférences souhaitent donc assumer leur responsabilité universitaire en assurant avec rigueur et ouverture d’esprit la formation initiale et continue de leurs étudiants et de nos médecins et pharmaciens, en leur donnant une vision moderne et critique, mais toujours humaniste et en lien avec les réalités de terrain, des connaissances dans tous les domaines utiles à la prise en charge de nos patients et de nos citoyens.
    Gilles ROUSSEL, Président de la Conférence des Présidents d’Université
    Jean SIBILIA, Président de la Conférence des Doyens des Facultés de Médecine
    Bernard MULLER, Président de la Conférence des Doyens des Facultés de Pharmacie
    Contact presse :
    Conférence des Présidents d’Université : Johanne Ferry-Dély 06 07 53 06 66 – 01 44 32 90 03 – jfd@cpu.fr
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    mardi 31 juillet 2018

    Homéopathie et santé publique : the single-bullet theory.

    Assassinat de JFK : the single-bullet theory

    La guerre picrocholine entre anti et pro homéopathie devient risible (Picrochole étant le syndicat des homéopathes et Grandgousier, je vous laisse choisir pour ne pas faire de jaloux, Wargon, Et un peu de neurologie ou Lehmann).

    Il semblerait que le déremboursement des produits homéopathiques soit l'oeuf de Colomb de la santé publique.

    Il suffit même, regardez twitter, d'être l'un des 124 ou un sympathisant (fût-il anonyme), demandant le déremboursement de l'homéopathie pour s'auto attribuer la médaille en chocolat de médecin scientifique.

    Les médecins refusant l'homéopathie et soutenant les 124 sont également de vaillants ruraux installés dans des déserts médicaux, ils font encore plus la preuve de leur scientificité.

    Il suffit désormais d'être un 124 partner, en anglais c'est plus chouette, anti FakeMed, pour avoir droit dans sa salle d'attente à une vignette : "Votre médecin traite selon les données de la science".

    Le déremboursement des granules homéopathiques est la Magic Bullet de la santé publique.

    Si les urgences sont débordées et les personnels fatigués, c'est dû au non déremboursement de l'homéopathie.
    Si la prescription d'antibiotiques est au zénith en France, c'est dû au non déremboursement de l'homéopathie.
    S'il existe des neurologues (et gérontoneurologues, si si, ça existe) distingués pour défendre les pseudos anti-Alzheimer dangereux, c'est dû au non déremboursement de l'homéopathie.
    S'il existe des violences obstétricales en France, et Martin Winckler nous y fait penser avec sagacité, c'est dû au non déremboursement de l'homéopathie.
    Si 3,4 millions d'hommes sans cancer de la prostate ont eu un dosage de PSA en 2014, c'est dû au non déremboursement de l'homéopathie : voir LA.
    Si l'INCa n'est pas capable de fournir des données objectives aux femmes soumises au dépistage organisé du cancer du sein, c'est dû au non déremboursement de l'homéopathie. Voir LA.
    Si la France est le seul pays du monde où la kinésithérapie respiratoire est prescrite en ville dans le cas des bronchiolites, c'est dû au non déremboursement de l'homéopathie.
    Si on a prescrit du Mediator, c'est dû au non déremboursement de l'homéopathie.
    Si l'Eglise de dépistologie prétend sauver des vies avec les dépistages organisés du cancer du sein et du cancer du colon, c'est dû au non déremboursement de l'homéopathie.
    Si la médecine de précision balbutie, c'est dû au non déremboursement de l'homéopathie.
    Si les critères d'attribution des AMM en cancérologie diminuent et que le prix des médicaments explose, c'est dû au non déremboursement de l'homéopathie (c'est aux US).
    Si le taux de mortalité infantile est si élevé dans le neuf trois, c'est dû au non déremboursement de l'homéopathie.
    Si la décision partagée est une chimère pour les médecins français, c'est dû au non déremboursement de l'homéopathie.

    Je suis en vacances et il me reste 111 situations où le déremboursement de l'homéopathie résoudrait les problèmes de santé publique de notre cher pays.

    On va y arriver.

    Vivement la rentrée.