Pendant les vacances la médecine générale ne perd pas ses droits. Elle impose même de nouveaux devoirs : continuer de s'informer en ne faisant rien.
Un voisin de plage italienne, Luxembourgeois de quarante-deux ans, me parle de ses (petits) problèmes de santé pour lesquels son ORL (luxembourgeois) lui a prescrit des corticoïdes (qu'il n'a pas pris pensant que c'était trop pour ce qu'il avait : il avait raison, il a guéri avant). Il est par ailleurs content de son médecin généraliste (luxembourgeois) qu'il voit une fois par an. "Il est parfait. Il me fait faire une prise de sang tous les ans, il ne m'examine pas... et je suis rassuré de ne pas avoir de cancer..."
Authentique !
J'ai eu le tort, après l'avoir écouté, de mettre les pieds dans le plat.
Je n'aurais pas dû.
Je relis Proust.
Je tombe sur un passage savoureux décrivant la mort de Bergotte (La Pléiade, tome III -- édition de 1954 -- page 182) : " On sait que sa maladie durait depuis longtemps. Non pas celle, évidemment, qu'il avait eue d'abord et qui était naturelle. La nature ne semble guère capable de donner que des maladies assez courtes. Mais la médecine s'est annexé l'art de les prolonger. Les remèdes, la rémission qu'ils procurent, le malaise que leur interruption fait renaître, composent un simulacre de maladie que l'habitude du patient finit par stabiliser, par styliser, de même que les enfants toussent régulièrement par quintes logtemps après qu'ils sont guéris de leur coqueluche. Puis les remèdes agissent moins, on les augmente, ils ne font plus aucun bien, mais ils ont commencé à faire du mal grâce à cette indisposition durable. La nature ne leur aurait pas offert une durée si longue. C'est une grande merveille que la médecine, égalant presque la nature, puisse forcer à garder le lit, à continuer sous peine de mort l'usage d'un médicament. Dès lors, la maladie artificiellement greffée a pris racine, est devenue une maladie secondaire mais vraie, avec cette seule différence que les maladies naturelles guérissent, mais jamais celles que crée la médecine, car elle ignore le secret de la guérison."
Etonnant, non ?
Un de mes amis me laisse un message sur mon portable : ma fille est malade, bla bla bla...
Je ne l'écoute que le lendemain et lui prodigue un ou deux conseils médicamenteux en n'écrivant pas : "Comme dirait House : vu le délai ta fille, quand tu recevras le message, sera soit morte, soit guérie." Et c'est ce qui se passa : elle guérit avant que mes conseils ne soient appliqués.
Et pendant ce temps, en Italie, j'apprends que les Italiens sont les champions du monde du H1N1. Berlusconi vs Sarkozy !
Puis, malaise vagal de Sarkozy qui conduit à des examens complémentaires extravagants : la presse italienne est excitée !
Pendant ce temps des Anglais s'inquiètent du nombre excessif d'IVG, des Japonais déconseillent et le tamiflu et les AINS et les antipyrétiques dans le traitement de la grippe...
A bientôt.
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