Mon ami le docteur B me demande l'autre matin si je veux venir les rejoindre déjeuner avec les docteurs C, D et E. Sympa, mais il ajoute que c'est un labo qui invite. Il sait que je ne le fais plus depuis un moment. Je lui dis que ça me fait hièche. Il me dit que je n'aurai qu'à payer ma part.
Je réfléchis.
J'ai envie de déjeuner avec D que je n'ai pas vue depuis longtemps. Quant aux autres, ce sont de très bons copains.
Le labo qui invite, c'est un petit labo, enfin, il ne fait pas partie des majors. Comment se fait-il qu'il ait encore un budget pour inviter des médecins à déjeuner ?
Ma position est claire : je ne réponds plus à ce genre d'invitations.
J'ai entendu dire que certains collègues acceptaient effectivement ces invitations et payaient leur part.
Ouais. Je n'y crois pas beaucoup. Non pas que les collègues mentent mais je me vois, manger, me dépêcher, à midi il y a toujours quelqu'un qui arrive en retard et un autre qui doit partir plus tôt, je serai pressé de retourner à ma consultation, le premier rendez-vous est à 13 H 30, je devrai me lever à quinze, demander au restaurateur combien je lui dois pour ce que j'ai mangé et le quart de la bouteille de vin que j'aurai bu en commun, un compte d'apothicaire.
Eh bien, c'est non.
Je rappelle B qui me dit "T'es con, tu fais bien des histoires, tu crois que je vais me laisser influencer par la nana et que je vais prescrire ses produits parce que j'aurai été invité ? C'est mal me connaître." Moi : "Oui, il y a un risque"
Je ne voudrais pas me faire passer pour un père la pudeur, pour un donneur de leçons ou pour un pur esprit.
J'ai longtemps reçu la visite médicale, pendant beaucoup plus longtemps que la période durant laquelle je lui ai refusé mon cabinet.
D'abord sans aucune réticence. Je ne voyais pas où était le mal. Jeune médecin incomplètement formé, à Cochin il y avait bien, à l'époque, des cours de pharmacologie clinique mais des cours de thérapeutique, que nenni, j'arrivais dans le monde réel où les acromégalies étaient rares (j'avais été l'externe de consultation privée du professeur Laroche où défilaient des acromégales, des cushings, des addison,...), les lupus très fréquents (j'avais été externe dans le service de rhumatologie du professeur Amor, remarquable clinicien où les staffs étaient consacrés à de rares maladies pour lesquelles, à l'époque, les traitements étaient soit peu efficaces, soit peu établis soit expérimentaux...), et cetera. En gros, mais ce n'est pas le sujet de ce billet, quand je suis sorti de la Faculté, en 1979, j'était prêt à tout et, en réalité, prêt à rien. J'étais donc ravi que des jeunes femmes et des hommes moins jeunes (à moins que cela ne soit l'inverse) m'apprennent les phlébotoniques, les anti hypertenseurs (c'était le début des produits "modernes", l'arrivée du captopril), les anti vertigineux, les vincamines, les dérivés de l'ergot de seigle, le tanakan, les "pommades", et cetera.
Puis en commençant à me poser des questions. Je ne savais pas à l'origine ce qu'était un essai contrôlé et, pour des raisons que j'expliquerai plus tard, je m'y suis mis. Et, du coup, les aides visuelles colorées me paraissaient moins colorées et plus sombres, et je regardais plus le décolleté ou les jambes des visiteuses que je ne me passionnais pour les produits, quoique, quoique, dans cette période j'étais encore animé par la frénésie de la prescription, un syndrome = un médicament, une plainte = un médicament, une demande de patient = un médicament, ayant encore besoin de consolider ma clientèle à un moment où la concurrence entre médecins faisait rage. Si je commençais à réaliser que la visite médicale, les repas de labo (et je dois dire que j'étais assez content de me faire nourrir gratuitement dans des restaurants réputés où je ne serais jamais allé, non par manque de moyens, mais peut-être par manque d'esprit de découverte, et parfois avec ma femme...), les réunions de Formation Médicale Continue sponsorisées, les visites elles-mêmes, les prospectus, les recommandations bidons, les conférences de consensus autoproclamées, les études d'implantation pou faire prescrire des boîtes et grassement rémunérées, les études promotionnelles dont les dossiers patients étaient remplis en direct par la visiteuse et / ou le visiteur (on me dit que les dossiers de patients dans le cadre du ROSP sont remplis en direct par la DAM de la CNAM qui ressemble de plus en plus à une VM), c'était quand même trop, je ne réalisais pas combien cela m'influait.
Puis j'ai franchi le pas. Je me suis bien entendu demandé comment j'allais faire sans les post-it, les blocs, les spéculums, les otoscopes, les abaisse langues, les invitations à des week-ends de golf (je n'y joue pas), les dîners-ébats, les certificats pré imprimés, les tensiomètres, les couteaux suisses, ...
Ce n'est qu'ensuite que j'ai réalisé et que j'ai théorisé sur le influences néfastes de ces contacts ponctuels. Les malins et les affranchis me diront que j'ai mis le temps et que j'avais la tête bien dure pour ne pas avoir réalisé plus tôt. Ils auront raison.
J'ai donc refusé de déjeuner et j'ai ainsi échappé à la tentation. J'ai aussi échappé à mes certitudes dans le style "A moi on ne me la fait pas. Je suis un roc." Tu parles.
Autre chose encore : je ne me suis rendu compte que bien longtemps après que j'ai refusé tout repas sponsorisé que ces repas étaient profondément impudiques. Nous mangeons entre confrères, payés par l'industrie, avec un visiteur ou une visiteuse qui fera ensuite un rapport de réunion, et nous parlons accessoirement de médecine, de confrères, sous le regard et avec les oreilles de big pharma qui n'en perdra pas une miette, nous médisons, c'est le sport confraternel et nous disons du bien de nous en passant, nous qui avons la clairvoyance. Le secret médical, la confraternité, ils se sont évaporés.
Ce billet est une ébauche et ne prétend pas à l'exhaustivité.
J'ai déjà écrit sur les liens et conflits d'intérêts (ICI par exemple) et Marc Girard a écrit un billet éclairant (LA).
Je parlais donc du quotidien et non des grands principes.
(Eugène Delacroix (1798 - 1863) - Faust et Méphistophélès 1826 - 1827)
Des "diners-ébats"? Sérieusement? Ou faute de frappe?
RépondreSupprimerIl y a longtemps, dans une galaxie lointaine ... J'avais la télé.
RépondreSupprimerJ'étais étudiante, sortais régulièrement dans le milieu artistico-tout-sauf-médecine-pitié local, et avais hérité du poste de télévision d'un oncle. Je la regardais peu, et m'imaginais capable du recul nécessaire face à ce que je considérais déjà comme un outil d'abrutissement collectif. Je nourrissais une méfiance vis à vis du discours formaté servi par les différents programmes du petit écran (divertissements, "débats", "infos", pubs...) et de la pensée unique simpliste et nauséabonde que véhicule ce média.
Et puis un jour, mon poste de télé est tombé en panne.
Fauchée et bien occupée par ailleurs, je ne l'ai pas fait réparer.
Et j'ai vu.
Je l'ai ressenti.
En 3 mois, de façon suffisamment sensible pour que je le perçoive, j'ai pensé différemment. Moi qui me croyais au dessus de l'asservissement de masses télévisuel, en quelques semaines, le temps que s'estompe la prégnance du message normatif, j'en ai été en partie libérée, clairement, continuant pourtant à écouter la radio et à papillonner sur internet.
Je n'ai jamais fait réparer la télé.
La visite médicale, je ne la reçois pas, je vais carrément passer mes vacances avec... Ma mère ayant quitté une carrière artistique pour devenir visiteuse médicale lorsque j'étais enfant, métier bien plus compatible avec le fait d'être une mère seule. Cependant, voir se succéder le produit A puis le produit B en tant que panacées au gré de ses changements d'employeurs m'a donné un certain regard vis à vis du message commercial. D'ailleurs son anti-arthrosique ne m'est pas de grande utilité dans ma pratique quotidienne de médecine d'urgence (peut-être devrais-je le tenter en intracardiaque ?).
J'ai aujourd'hui du mal à croire qu'on puisse être indépendant de l'influence martelée par le média télévisuel. De même, je ne comprends pas qu'on puisse dépenser tant de pognon pour se doter d'écrans plats tant il est bien plus agréable de vivre sans (nos gamines ne sont ni malheureuses, ni des parias).
Aussi, si vous préférez déjeuner sans labo, je vous comprends. Nous avons grand plaisir à le faire sans télévision.
Bien le bonjour (et bon appétit),
Adré
J'ai aussi une histoire sur ce thème. C'était vers 1976 alors qu'on parlait beaucoup du retour de la rage dans l'est de la France, chez des animaux sauvages comme des renards. Cette situation pourrait-elle s'étendre à toute la France et atteindre des humains ? Une conférence est annoncée à ce sujet dans la ville où je travaille. Bien sûr j'y vais mais je suis très surpris. Visiblement, il n'y a que des vétérinaires qui se connaissent bien et discutent entre-eux, debout avant d'entrer dans l'amphi. A proximité il y a un magnifique buffet qui a été installé avec un serveur en tenue impeccable. Personne n'y va, ce sera après la conférence. Je découvre que la conférence était organisée par l'institut Mérieux... De luxueuses brochures sont offertes pour décrire les différents vaccins proposés contre la rage ...
RépondreSupprimerLe préfet arrive en voiture avec chauffeur. Il va saluer les personnages les plus importants qu'il connait sans doute puis est invité à consommer, champagne et petits-fours, ce qu'il fera avant de repartir …
Il y aura 3 conférenciers. Le premier fait un éloge dithyrambique de Pasteur qui a découvert le fameux traitement préventif contre la redoutable maladie. Puis c'est le conférencier principal, rigoureux, précis , vraiment un bel exposé. Il connait a question et dit les choses. En particulier, que le virus de la rage est localisé dans le bulbe rachidien pour n'aller que par à coups dans la salive. Aussi, pour savoir si un animal est réellement enragé il faut faire un prélèvement du bulbe, la salive ne suffit pas. Une question me brûlera les lèvres mais je n'oserai pas la poser : quelle certitudes avait-on que les personnes mordues par des chiens déclarés enragés du temps de Pasteur avaient réellement été contaminées par le virus ? En particulier le premier, le célèbre Joseph Meister dont le premier conférencier avait évidemment rappelé l'histoire (il est ensuite devenu concierge à l'institut Pasteur).
Ce conférencier exposera l'inutilité de la vaccination antirabique sur les animaux, la stratégie consistant en surveillance et destruction des animaux malades, la zone contaminée étant encore restreinte, on peut arrêter la propagation.
Puis viendra un troisième conférencier qui exposera l'intérêt des vaccins antirabique Mérieux pour les animaux, les humains et la forte probabilité qu'un jour les vétérinaires de la région, pourtant très éloigné de l'Est, verront des cas de rage.
Après la conférence, je jette un coup d'oeil vers le buffet, vraiment de très haute qualité, avant de m'éclipser.
Et téléphoner à D, B et les autres pour leur proposer un déjeuner sans labo, ça ne peut pas se faire?
RépondreSupprimermoi aussi pour diverses raisons (mauvaises...) j'ai tardé à refuser la visite médicale. ce qui m'a le plus freinée c'est d'être étrangère et comme mes collègues n'imaginaient même pas ne pas recevoir les labos je craignais leur réaction.Idiot! la peur est toujours mauvaise conseillère...
Kyra
Le Pr Dautzenberg dans le dossier sur les dernières recommandations de la HAS sur le tabagisme, paru dans "le généraliste" déni avoir des conflits d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique dont il décrit par le menu les avantages qu'il en a (voyages, congrès, hôtel, repas...).
RépondreSupprimerA l'évidence, il est difficile de se rendre compte soit même de l'influence de ces liens sur les décisions et communications que nous faisons.
Pas beaucoup de commentaires sur le post repas-Labo. Bon ! je n’ai pas grand-chose d’intéressant à dire sur le sujet, hormis les inévitables anecdotes personnelles et l’envie de raconter sa vie.... Comme ça n’a pas franchement grand intérêt mais que j’avais besoin de me défouler !! .. j’ai attendu qu’il y ait plusieurs autres posts entrainant beaucoup plus de réactions sur ce blog…un clou chassant l’autre.., pour envoyer ces lamentables considérations nombrilistes...
RépondreSupprimer1) Moi , les restaus un peu classe contrairement à Doc du 16, je n’envisageais pas de me les payer; et oui CMT ,je fais partie des rares survivants des premières sélections (piège à con disait-on à l’époque) issus des couches populaires ; en plus je me suis payé mes études avec des petits boulots ( le premier connard qui vient me dire que l’état a payé mes études, je l’explose). J’ai même payé mon installation dans une époque et dans un coin surdotés en médecins … fallait faire son trou qu’on disait. Alors, tu parles, les restaus chics, c’était tout nouveau tout beau et ça me faisait tout drôle d’y être invité et j’ai béni la prodigalité des représentants Big Pharma.
2) Moi, les jolies visiteuses médicales, avec le sourire enjôleur, ça me faisait plutôt bander, parce que des belles filles inconnues qui prennent rendez-vous avec toi, pour te dire que t’es le plus beau et le meilleur, j’en avais pas vraiment l’habitude. Pour tout dire, je pousserai la « curiosité » jusqu’à vivre quelques temps avec deux d’entre elles (j’étais célibataire et elles n’étaient pas de mon secteur, l’éthique étaitt un peu bafouée…..mais la morale était sauve !!..). et puis j’ai pu en apprendre de belles, sur les dessous ce boulot. J’ai même plus tard eu droit à un visiteur médical, élu local, qui m’a aidé pour une association loi 1901 que j’avais crée… c’est pas beau ça ?
3) A l’époque, je sortait d’un cursus de formation initiale archi-déconnecté de la pratique ( thérapeutique pratique jamais abordée, vagues cours de pharmacologie fondamentale),Internet n’existait pas, et même « Prescrire » n’était pas encore né ! j’avais juste survolé Yvan Illitch (je ne fais pas confiance aux prêtres même plus ou moins défroqués). J’ai donc fait confiance aux « anciens » pour apprendre sur le tas (de mes pauvres nouveaux patients !!), et aux labos pour m’apprendre à me débrouiller, faute de m’apprendre tout court. En plus, comble de l’ignominie, c’est un Labo qui m’avait « payé » l’impression de ma thèse : une étude bidon sur un antidépresseur qui heureusement (… et un peu grâce à moi) ne sortira jamais, mais qui engraissera mon pseudo patron de thèse. Au moins j’avais appris à me méfier férocement des études de Labo, de leurs stats trafiquées et des leaders d’opinion , c’est déjà ça !!..).
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3) A l’époque, je sortait d’un cursus de formation initiale archi-déconnecté de la pratique ( thérapeutique pratique jamais abordée, vagues cours de pharmacologie fondamentale),Internet n’existait pas, et même « Prescrire » n’était pas encore né ! j’avais juste survolé Yvan Illitch (je ne fais pas confiance aux prêtres même plus ou moins défroqués). J’ai donc fait confiance aux « anciens » pour apprendre sur le tas (de mes pauvres nouveaux patients !!), et aux labos pour m’apprendre à me débrouiller, faute de m’apprendre tout court. En plus, comble de l’ignominie, c’est un Labo qui m’avait « payé » l’impression de ma thèse : une étude bidon sur un antidépresseur qui heureusement (… et un peu grâce à moi) ne sortira jamais, mais qui engraissera mon pseudo patron de thèse. Au moins j’avais appris à me méfier férocement des études de Labo, de leurs stats trafiquées et des leaders d’opinion , c’est déjà ça !!..).
RépondreSupprimer4) Voilà, tout ce qui faut pour se faire avoir : jeune (donc persuadé d’avoir raison !!) et désargenté (donc vulnérable)... persuadé qu’on ne la lui fait pas ( Et mec !! les labos : j’ai vu leurs coulisses et je les baise, tu crois pas qu’ils m’avoir ..non ?? ).
5) A l’époque « Prescrire », débutait et comme 90% des abonnés, il m’apparaissait comme un Ayatollâh nécessaire pour contrebalancer la désinformation des Labos, mais guère plus.
6) Bon ! l’air de rien il me faudra au bas mot 17 ans, beaucoup de travail et d’interrogations sur l’épistémologie, la lecture enthousiaste de Miiiister Skrabanek pour enfin m’ouvrir un tant soit peu les yeux, (pour autant qu’on ne dessille jamais), et respirer un air (un peu) moins pollué.
RépondreSupprimer7) Entre temps j’ai refusé de recevoir les Labos, puis de scruter tout ce qui pouvait leur y être rattaché (merci le FORMINDEP), puis les Dam (moins sexy) ne sont plus venues frapper à ma porte, après que j’ai refusé le ROSP , elles doivent elles aussi être payées à la « com ». Donc je fais partie des repentis, ces gens lamentables que la honte rend encore plus intransigeants (comme les acariâtres anciens fumeurs).
Et maintenant que j’ai retrouvé une pseudo virginité (car je continue, je le reconnais, de me servir avec d’infinies précautions de sites internet bien foutus mais d’origine par Big Pharma) ;qu’est-ce que j’en ai de plus ?? à part ce sentiment de devoir accompli (qui peut très facilement friser, si l’on y prend pas garde, un sentiment boursoufflé de supériorité). Mes patients n’en n’ont quasiment rien à foutre et ne m’ont pas vraiment remercié de leur avoir évité plus tôt que les autres, le médiator*, le vastarel*, les vaccins bidons les anti-arthrosiques ou autres pilules de 3ème génération.
Ais-je vraiment sauvé des vies ? Ais-je vraiment fait faire des économies ? je n’en suis même pas sûr, alors heureusement qu’il existe ce blog et quelques autres, pour m’encourager à continuer de refuser les repas au restau, les WE au golf, et autres friandises goûteuses.
Deux anecdotes pour finir:
1) j’accepte encore rarement d’aller à des réunions de FMC de mon quartier, afin de ne pas me couper totalement de mes chers confrères, que je n’ai pu convertir aux groupes de pairs et à la FMC indépendante. Ces soirs là, je refuse de rester au repas ou j’exige de payer mon écot.
J’ai réalisé, que même ainsi, le gentil visiteur me marque tout de même présent dans son rapport au Labo, quand il ne me marque pas aussi présent au repas, et que le restaurateur si je reste, me fait payer plus cher que si j’étais venu en simple quidam, lui aussi fait son beurre (j’ai testé ….ou alors c’est que mes confrères du quartier picolent vraiment trop !!!); bref je suis cocu deux fois et j’ai l’impression que dans ce monde libéral la main invisible (de pickpocket) d’Adam Smith fouille visiblement mes poches …au lieu de réguler le marché.
2) J’ai accepté, il y a quelques années, par l’intermédiaire d’un membre de ma famille, une invitation VIP pour un match de rugby au Stade de France. Ce raout n’était pas sponsorisé par Big-Pharma, mais par des entreprises de matériel de bureau, qui dévoyaient les agents de plusieurs de nos institutions gouvernementales et attendaient bien sûr des retours sur investissement. Cela m’a permis de rencontrer lors de ces agapes, des cadres de la Sécurité Sociale qui se gobergeaient à longueur d’année sur les grands prix automobiles, et autres grands rendez-vous sportifs ou culturels. J’étais passablement écœuré de voir que le sous-équipement chronique de cette chère institution qui m’emmerde pour des vétilles à longueur de journée, avait permis à ces messieurs pendant des années de voyager de Rio à Tokyo pour diverses festivités, aux frais (indirects )des assujettis .
Je ne vais pas céder à la facilité du : tous corrompus…mais quand même je ne me fais plus beaucoup d’illusions et chaque fois que je vois apparaitre un nouveau gadget technocratique à la Sécu ou un nouveau médicament je ne peux m’empêcher d’imaginer la pyramide proprement « Gizhéenne » de petits fours et autre gâteries que cela représente et dont par fierté à la con je refuse les miettes.
A Popper 31,
RépondreSupprimerbeau témoignage.
J'aime beaucoup.
Personnellement je ne suis pas là pour faire la police.
S'il n'était que de moi chacun pourrait faire ce qu'il veut.
Le problème c'est que quand chacun fait ce qu'il veut cela porte à conséquence.
Et puis, il faut bien le dire, nous sommes à des années lumière de la frugalité protestante des nordiques. En France on aime bien les dorures, les mondanités, la bonne bouffe, les honneurs...
La France est au choix une monarchie refoulée ou une démocratie inachevée.
J'ai toujours pensé que les Français ne s'étaient jamais remis du fait qu'on ait coupé la tête de Marie Antoinette
@ Popper. Karl se lâche !
RépondreSupprimerConfidence au web : j'ai été marié à une visiteuse médicale.
N'en dites rien à personne.
Tant pis.