Madame A, 56 ans, est diabétique non id, hypertendue, et elle est "en invalidité" deuxième catégorie au décours d'un accident domestique (fracture grave de la cheville droite opérée, compliquée, neuro algodystrophie, douleurs, oedème, impotence fonctionnelle avec périmètre de marche très réduit) qui a entraîné une boiterie...
Madame A est charmante.
"Aujourd'hui", me dit-elle, "je viens vous embêter".
Elle a pris rendez-vous, elle est arrivée à l'heure, je suis à l'heure, et je grimace.
Elle est en effet coutumière du fait (je le lis dans le dossier et mon caractère s'en ressent déjà), et je ne sais pas encore qu'elle a quatre motifs de consultation que je vais les découvrir au fur et à mesure car c'est une maligne.
- Remplir le dossier MDPH pour "son" invalidité.
- Prolonger son ALD pour diabète non id.
- Lui represcrire ses médicaments.
- Lui fournir le matériel et la paperasse pour le test hemoccult.
N'oublions pas non plus que Madame A est avant tout un patiente et non un dossier administratif, il est donc nécessaire de l'interroger, de mesurer sa PA...
Le remplissage du dossier MDPH a été brillamment abordé par une collègue en son blog (LA). Elle a raison, la collègue, de nous expliquer tout cela, cela m'a gravement culpabilisé mais cela n'a pas rassuré mon cerveau rationnel.
Nous ne sommes pas des assistantes sociales ! Ce n'est pas une déclaration de haine ou de dédain pour les AS, non, c'est tout le contraire : la complexité de l'affaire mériterait que les AS, au lieu de dire, dans 97,32 % des cas (plus les chiffres sont "précis" plus ils sont faux), "Voyez avec votre médecin, c'est lui le manitou, y sait, y va vous remplir ça en moins de deux..." (et ne me dites pas, je vous vois venir, ce sont des propos de patients, il ne faut pas les croire, ils inventent, ils travestissent ce qu'ils ont entendu, parce que les patients racontent toujours la même chose et rapportent toujours les mêmes dires des AS quand ils déposent le dossier MDPH sur mon bureau -- quand ils ne le déposent pas sur le bureau de la secrétaire en lui demandant que je le remplisse, il me connaît, et fissa--, à moins bien entendu qu'il n'y ait un site Internet qui explique au patient, quand ils vont voir leur médecin traitant avec le dossier MDPH sous le bras, quels sont les éléments de langage pour raconter ce que racontent les AS et rendre le médecin furibard...), les AS au lieu de nous "balancer" le patient et son dossier, elles devraient nous écrire un mot d'explication pour que l'on sache exactement pourquoi on est censé faire les choses.
Donc, le dossier MDPH, c'est dans l'immense majorité des cas, d'un casse-pied absolu. Cela prend du temps, on ne sait pas par qui ce sera lu, dans quel contexte, quels sont les critères d'attribution, et cetera, malgré les explications du docteur Millie que je remercie encore pour ce billet éclairant. Dernier point : Madame A n'a pas rapporté les photocopies du dossier précédent effectué il y a 5 ans, document qui permet de se resituer par rapport à l'état antérieur de la patiente. Donc : médecin de mauvais poil.
Madame A est arrivée à un moment de l'après-midi où le remplissage en ligne des ALD n'est pas possible pour cause de je ne sais quoi. Il y a donc un imprimé CERFA à remplir... Ce qui va vite quand le dossier de la patiente est à jour.
Represcrire les médicaments : nous entrons dans le sublime.
Madame A refuse les génériques.
Enfin, c'est plus compliqué que cela.
Je dis en passant que les génériques sont une des plus grosses arnaques de la pharmacie et du néo libéralisme que je connaisse. Mais ce serait long à expliquer. Je m'y attellerai un jour.
Pourquoi c'est complexe : Madame A refuse les génériques d'Hemi Daonil, ils lui donnent mal à la tête, les génériques du Renitec, ma tension monte, et... les génériques de la metformine...
On s'explique ? C'est moi qui ai initié les traitements il y a longtemps. Pour l'Hemi Daonil, la dci (glibenclamide) a toujours été confusante pour moi avec celle du Diamicron (gliclazide), médicament Servier, qui a investi le champ de prescription des spécialistes de Mantes pour des raisons que la décence m'interdit d'expliquer ici, c'est pourquoi je continue de prescrire en nom de marque (et, promis, je ne me rappelle pas le ou la visiteuse médicale qui me l'avait présenté). Pour le Renitec, je ne sais même pas la dci par coeur (enalapril) et c'est un médicament que je prescris depuis plusieurs siècles... Le sublime pour la fin : le trio infernal glucophage / stagid / metformine est peut-être un problème médical mais c'est sans nul doute un problème sociétal complexe. Je résume le cas de Madame A : j'ai prescrit d'emblée de la metformine et elle la supporte bien tant est si bien qu'elle pense que le princeps, c'est la metformine et pas le Glucophage... qu'un médecin lui a prescrit ensuite un jour où je n'étais pas là et cela lui avait déclenché une diarrhée... Ainsi, contre toute logique, mais la logique des médecins est tout aussi mystérieuse, elle a un traitement composé de princeps et de génériques et elle ne veut pas changer. D'ailleurs, comme elle dit, "Je veux bien payer un supplément pour avoir 'mon' médicament." Le sous-entendu que j'ai entendu de nombreuses fois étant : les génériques c'est pour les pauvres, les "vrais" médicaments c'est pour les riches. Ne me demandez pas pourquoi cette patiente diabétique n'a pas de statine dans sa collection. Elle est intolérante complète aux statines quelles qu'elles soient. Bon, le LDL se ballade mais des petits malins m'ont dit que le LDL allait disparaître des esprits.
Fournir le matériel pour le dépistage du cancer du colon par test hemoccult. C'est un geste de prévention. Discuté : voir ICI et plus récemment LA dans le NEJM où l'on voit que le dépistage n'influe pas sur la mortalité globale. Cela prend un peu de temps pour les gens qui l'ont déjà fait et beaucoup, surtout les analphabètes de ma patientèle, quand c'est la première fois. Et c'est pas rémunéré ou très peu (je ne me rappelle même pas combien).
Que croyez-vous qu'il arriva ?
J'ai rempli le dossier MDPH en râlant parce qu'elle ne m'avait pas rapporté le dossier précédent "resté sur la table du salon" ...
Pour l'ALD, j'ai mis quelques instants à remplir l'imprimé (mes dossiers sont à peu près tenus mais j'ai peur que la non mention de la statine et un taux de LDL supérieur à 1 ne collent des boutons au médecin conseil... on verra...).
Pour le reste : elle avait encore quinze jours de médicaments. Elle ira donc voir ma remplaçante, "Oui mais docteur je l'aime pas...", et moi : "D'abord elle est super sympa, ensuite, c'est toujours bien d'avoit un oeil neuf sur un dossier." On voit que je suis également un malin. "Mais, j'y pense, vous avez rapporté les résultats de votre prise de sang ? - Non, je les ai oubliés... - Sans doute sur la table du salon... - Mais je croyais que le laboratoire vous les adressait... - C'était avant..." Elle prendra donc rendez-vous avec ma remplaçante.
Pour l'hemoccult, je lui demande de repasser à la rentrée.
Elle a fait semblant de comprendre la situation.
Elle n'a pas payé car j'ai fait tiers-payant sur l'ALD.
Commentaire de mon voisin : De quoi vous plaignez-vous ? C'est quand même votre boulot de répondre aux besoins des patients pendant une consultation. Cette malade croyait bien faire et voulait vous éviter du travail. Les médecins ne sont pas pauvres. Arrêter de vous plaindre.
Enfin : On comprend ici que la médecine générale est compliquée et demande deux ou trois neurones, ce qui n'est pas donné à tout le monde et entraîne des complications relationnelles avec les patients qui n'ont qu'un rapport très lointain avec la médecine qui a été enseignée sur les bancs de la Faculté.
(J'avais pensé dédier cette consultation et ce quart d'heure de célébrité à Arnaud Montebourg qui parle, qui parle, contre les professions réglementées, mais, en bon Français, je ne me suis pas senti concerné, quant aux notaires et aux greffeiers de justice, j'en suis moins certain et, quand même, ce Montebourg, c'est un type de gauche qui a quand même une tête de mec de droite.)
Notes
(1) J'ai déjà rapporté, ICI, que l'économie du cabinet de médecine générale (libéral) dans lequel j'exerce avec une associée et dont le personnel comporte une secrétaire et une femme de ménage est fondé sur une réalité incontournable : les consultations durent en moyenne 15 minutes et sont rémunérées 23 euro.
On sait également que des rémunérations annexes s'ajoutent à ces 23 euro. Visites à domicile par exemple (dans 99 % des cas, j'exerce en ville, 33 euro) ; consultations pour les nourrissons (23 + 5 = 28 euro), pour les enfant entre 2 et 5 ans (23 + 3 = 26 euro) ; consultations et visites à domicile chez les patients de plus de 85 ans (et maintenant au premier juillet de plus de 80 ans) (soit respectivement 23 + 5 = 28 euro et 33 + 5 = 38 euro) (280 euro par trimestre ) ; forfait annuel médecin traitant (1640 euro) et j'en oublie.
Une rémunération pour les patients dont je suis le médecin traitant et qui disposent de l'ALD (les affections de longue durée) : 40 euro par patient et par an.
La sécurité sociale a ajouté le ROSP ou rémunération à la performance dont j'ai déjà parlé LA et qui rémunèrent un certain nombre d'items tenant à la fois à l'organisation du cabinet et à des critères de santé publique (sic) : j'ai touché 3400 euro en 2013 (je n'avais pas atteint mon seuil de télétransmission en raison de pannes itératives de mon logiciel Hellodoc et de l'incapacité d'Hellodoc à calibrer les cartes santé des remplaçants). Donc, en gros j'ai touché à peine un euro de plus par C. Et la Cour des Comptes pond un rapport ce jour pour critiquer cet euro (LA).
Ilustration : Molière : Le Médecin Malgré Lui. 1666.
Ce n’est pas mieux en Belgique.
RépondreSupprimerParfois je pense qu’on nous occupe avec tous ces paperasses pour nous priver de temps pour réfléchir !
Il y a plusieurs sujets qui sont évoqués dans ce post.
RépondreSupprimerJ'ai demandé à mes collègues AS, interloquées, pourquoi donc elles ne faisaient pas un petit mot d'accompagnement pour les patients pour qui elles souhaitaient obtenir une prestation adulte handicapé. Leur réponse, en gros, c'est qu'elles ne sont pas compétentes pour juger des problèmes de santé (elles auraient l'impression de sortir de leur cadre de compétences en sê mêlant des questions de santé) et que, donc, si la personne se plaint de problèmes de santé durables limitant, par exemple, sa capacité à accéder à une activité professionnelle, elles leur disent: "allez voir votre médecin traitant qui vous connaît bien et qui jugera".
C'est la loi, d'ailleurs, c'est toujours la personne elle-même ou les parents, dans le cas d'un enfant, qui doivent être à l'initiative de la demande à la MDPH.
Le problème c'est que la rédaction de la demande est au carrefour de plusieurs compétences et savoirs, médical, mais aussi nécessite un minimum de connaissances sur le handicap et les prestations qui y sont attachées.
Mais les personnes peuvent, dans un premier temps, s'adresser à la mission PA-PH locale, pour avoir les informations de base, et éventuellement une première aide au remplissage du dossier adiministratif. Pour les enfants, parfois les enseignants référents acceptent gentiment de jouer ce rôle et d'aider les parents, la grande majorité des demandes pour les enfants ayant trait à la scolarité.
En fait, pour le médecin, il s'agit surtout de remplir le certificat, qui est une pièce obligatoire du dossier. Dans ce cas, on lui demande d'être factuel.Pour les adultes, un diagnostic est indispensable, mais ne suffit pas à définir un taux d'incapacité (on sait qu'une même maladie peut se manifester de manière très différente, et donc avoir des conséquences très variables dans la vie quotidienne p exp le diabète)
SUITE Quel est le but?
RépondreSupprimerLe but est de savoir si la personne présente une incapacité qui peut justifier d'un taux, donc si elle peut entrer dans le champ du handicap et, donc éventuellement lui ouvrir accès à des droits. Si la personne entre dans le champ du handicap, c'est à la MDPH d'évaluer de quels droits elle peut bénéficier.
Pourquoi?
Parce que l'idée générale, le principe, basé sur une notion de solidarité, c'est que quand une personne entre dans le champ du handicap, elle subit un préjudice, une perte, elle se trouve en SITUATION DE HANDICAP (notion assez récente dans la loi française datant de 2005) et que cette perte ou ce préjudice subi doit être compensé par la solidarité nationale. Les prestations relèvent donc d'un DROIT A COMPENSATION DU HANDICAP. On ne peut donc pas demander une AEEH (allocation d'éducation enfant handicapé) pour rembourser les frais de psychomot, comme on le voir souvent, s'il n'a pas été établi auparavant que l'enfant relevait du handicap.
Donc, ce n'est pas un droit universel mais un droti conditionnel qui renvoie à la définition du handicap dans la loi :"La loi n°2005-102 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a, dans son article 114 défini la notion de handicap :
« Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. »
Chaque mot de cette définition a son importance. Pour les enfants, les droits sont généralement accordés de manière temporaire, pour une période de un à deux ans.
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SUITE 2
RépondreSupprimerPour un enfant, les prestations sont, de mémoire:
- AEEH ou PCH (les deux ne sont pas cumulables et selon la situation l'une ou l'autre peut s'avérer plus intéressante)
- tierce personne (AVS, aide à domicile, ou équivalent par réduction du tps de travail d'un parent)
-matériel pédagogique adapté
-projet personnalisé de scolarisation
-oreintation dans un établissment spécialisé
Mais aussi; carte de stationnement, carte de priorité, carte d'invalidité qui répondent à des critères précis d'attribution.
Et l'AEEH, p exp, nécessite qu'il soit attribué à l'enfant un taux >=50% ET que l'enfant soit rééduqué.
Ce qui fait exploser les demandes actuellement, ce sont les demandes d'aides au niveau scolaire, traduisant à la fois les politiques d'intégration des enfants en situation de handicap dans le milieu ordinaire, demande des associations, mais aussi, probablement la réduction des moyens pour financer des établissements spécialisés, et l'angoisse croissante des parents sur la réussite scolaire de leur enfant, face à un système scolaire toujours aussi élitiste (opinion personnelle) et peu valorisant pour les enfants qui n'ont pas des compétences strictement académiques.
Savoir aussi que l'on peut trouver les conditions d'attribution des différentes prestations sur service public.fr.
En pratique, remplir le dossier administratif ne devrait pas relever du travail du médecin, il faut se renseigner sur les aides possibles (antenne MDPH, missions locales, autres). On demande au médecin de faire son travail de médecin c'est à dire d'évaluer l'aspect santé et le retentissement sur la vie quotidinne (pas toujours facile) et c'est la MDPH qui évalue en équipe pluridisciplinaire (équipe est un grand mot, il y a le médecin et le gestionnaire MDPH) qui émet un avis, généralement entériné par la Comission des droits et de l'autonomieou CDA.
Dernier point, il faut savoir que d'après la CNSA, qui se charge de la synthèse du rapport d'activité des MDPH, en 2011 les demandes concernaient 5% de la population, soit quelques 3 millions de personnes. Un taux par 1000 habitants en augmentation et deux fois plus important chez les adultes par rapport aux<20 ans.
Bonjour;Je suiq généralistE en région parisienne, j'exerce en groupe ; mes patients ne sont pas choqués que je leur demande de revenir pour remplir le dossier MDPH, et acceptent l'idée que cette consultation sera uniquement consacrée à cela . Je fais de même pour le frottis, consultation uniquement dédiée à la gyneco (seins , contraception etc)sachant que les gynecos du coin facturent parfois 90 euros pour une consultation sans même avoir de colposcope ....Mes patients comprennent cette nécessité, quand je leur explique qu'il m'est interdit de facturer deux consultations pour 3/4 d'heure passés en leur compagnie (ce n'est pas toujours facile , mais je deteste tellement cette paperasse que j'arrive à rester ferme )
RépondreSupprimerSUITE
RépondreSupprimerCe qu’on essaye de faire en équipe, c’est de visualiser l’enfant en recoupant les différents documents dont on dispose. Le visualiser au regard de la définition du handicap et évaluer à quel point il présente une incapacité, et, donc, un désavantage.
De manière générale il faut savoir que l’appréciation de l’incapacité et les droits à compensation associés s’évaluent par rapport à un enfant moyen du même âge. Un exemple caricatural est qu’on ne va pas comptabiliser les couches au titre des frais pour un bébé de un an, même handicapé, puisque tous les bébés ont besoin de couches.
Le guide barème du handicap de 1993 dérivait du guide barème pour les anciens combattants et, est donc resté, reste encore, peu adapté aux enfants (voir certificats, beaucoup d’items non pertinents pour les petits), ce qui oblige à une gymnastique intellectuelle.
Deux seuils conditionnent l’acquisition de droits : les taux de 50% d’incapacité et le taux de 80%.
Au-delà de six ans, un diagnostic est indispensable à l’établissement d’un taux , mais avant, à l’âge de la maternelle, on n’exige pas de diagnostic (cela peut dépendre des départements) qui est généralement difficile à poser pour les enfant de cet âge, en ce qui concerne les troubles psychologiques ou cognitifs. Marquer sur le certificat « trouble du comportement » ou « trouble de la communication » ou « retard global » peut être suffisant pour obtenir un taux à 50% pour un petit si la description des difficultés actuelles de l’enfant montre que cela restreint notablement ses possibilités de socialisation et d’intégration en milieu scolaire. Et, si on montre aussi que le sujet est suffisamment préoccupant pour que les parents aient été amenés à chercher une aide régulière auprès de différents professionnels, para-médicaux , psychologues ou médecins, cela peut permettre l’octroi d’une allocation. Il est important de préciser la fréquence des rééducations, car cela conditionne en partie l’octroi d’un complément.
Le taux de 80% implique une gêne majeure dans la vie quotidienne. Un enfant scolarisé en milieu ordinaire n’atteindra jamais un taux de 80% , sauf évènement aigu. Les causes les plus fréquentes d’attribution d’un taux à 80% pour les enfants sont : les anomalies chromosomiques de type trisomie, notamment, qui entraîne automatiquement l’attribution d’ un taux de 80% à vie, quels que soient les déficiences (il s’agit d’une source de défaut d’équité, à mon sens, c’est dû à la pression des associations, mais on sait bien que certains trisomiques peuvent mener des études en milieu ordinaire), un polyhandicap avec des troubles alimentaires et/ou respiratoires, un cancer à la phase aigüe, des malformations congénitales graves nécessitant de la chirurgie…Dans les derniers cas, l’attribution d’un taux à 80% sera le plus souvent temporaire, et, en tous cas, fonction de l’évolution.
Je travaille (un peu) en août pendant que Docteur du 16 prend une détente bien méritée. Comme je suis triste de plus pouvoir lire son Blog je lui susurre quelques idées (je sais qu’il en a déjà trop) pour la rentrée…. C’est qu’il s’en passe des choses pendant qu’il se repose….
RépondreSupprimerTiens par exemple la mort du Docteur Jean Carpentier le 09 juillet, ce type qui a fait honneur à la médecine générale (alors que l’Ordre faisait horreur), pour sa modestie, sa magnanimité et pour avoir eu le tort d’avoir raison 20 ans trop tôt, chapeau l’artiste.
Tiens les premiers remous médiatiques ( le Buzz comme qui dirait), de la marchandisation du corps humain qu’il nous a évoqué dans son Post du 5 juin , et le livre Céline Lafontaine, avec ce couple d’Australien et ce bébé trisomique d’une mère « porteuse » (ou sherpa ?) Thaï.
Bon j’en avais bien une dizaine d’autres, l’actualité est fournie mais en ce jour je voulais évoquer l’ anniversaire d’ Hiroshima, ce jour fatidique pour l’humanité où l’Amérique bienpensante (qui avait déjà reposé les bases des Droits de l’homme pour les procès de Nuremberg) et pratiquait la pseudo-éthique conséquentialiste, a définitivement et beaucoup plus radicalement que Hitler à Guernica, (merci Pablo), dévoyé à tout jamais, la notion de guerre juste et de victimes innocentes…(donc la justification du terrorisme !!). Bien sûr qu’ils n’étaient pas les premiers, déjà pas loin de chez moi en 1208 Arnaud Amory : « comme ça, Dieu reconnaitra les siens » et probablement les toutes premières guerres tribales dans les cavernes ou la Savanne, mais à cette échelle là !!! Là on est entré dans une nouvelle ère. Nos chers amis US fêteront dignement cet anniversaire du 6 août en remettant le couvert en (avec juste des bombes incendiaires ) en 73 et en 2002.
Je rappelle que l’appellation Ground-Zero communément admise pour la destruction des tours jumelles est celle qu’avait utilisé Oppenheimer au point Trinity (ça ne s’invente pas) pour le premier essai nucléaire du projet Manhattan(ça ne s’invente pas d’avantage) vers Alamogordo. Nous savons aussi aussi que Ben Laden utilisait (de son temps !!..) la même pseudo-éthique conséquentialiste « nous y sommes autorisés tant par la loi islamique que par la logique »
Nous sommes donc ce jour la rentré grâce à True-Man dans l’ère du MAD (Mutually Assured Destruction) et des NUTS (Nuclear Utilisation Target Selection) où comme disait Anders « l’apocalypse est inscrite comme un destin pour notre avenir, et ce que nous pouvons faire de mieux, c’est de retarder indéfiniment l’échéance ».
Bon remarquez c’est aussi l’anniversaire de la naissance Sir Alexander Flemming et pour nos copines féministes c’est aussi l’anniversaire de la première traversée de la manche à la nage par une femme. je vous quitte sur cette bonne nouvelle.