Je vous ai expliqué pourquoi j'étais contre le Tiers Payant Intégral Généralisé et que les raisons essentielles en étaient le surcroît de travail administratif et l'éventuelle baisse de revenus que cela pourrait entraîner (voir LA).
Je viens, après diffusion par mon ophtalmologiste favori dont vous pouvez consulter le blog ICI, de voir une vidéo de l'UFMLASSO sur le Tiers Payant Généralisé Intégral intitulée (sic) "Le tiers payant généralisé expliqué aux patients..."
Je viens, après diffusion par mon ophtalmologiste favori dont vous pouvez consulter le blog ICI, de voir une vidéo de l'UFMLASSO sur le Tiers Payant Généralisé Intégral intitulée (sic) "Le tiers payant généralisé expliqué aux patients..."
Les associations de patients, les porte-paroles des associations de patients, surtout celles qui sont inféodées à big pharma ou aux agences de communication ou aux applis santé, voire aux instances gouvernementales, m'accusent de ne pas les entendre et... me boycottent (ce qui me fait doucement marrer). Eh bien, elles devraient réagir, car, que l'on puisse encore intituler quelque chose "bla bla bla expliqué aux patients", cela me rend songeur. Je pense à cet éternelle arrogance médicale, ce paternalisme rampant, cette façon intemporelle de prendre les patients (et ici les citoyens) pour des khons, et notamment, là, sur un sujet économique, en ricanant aussi bruyamment que dans cette video à 7.19 (7 minutes et 19 secondes), car dire que des médecins, s'ils vont faire grève pendant huit jours en fermant leur cabinet et en n'assurant pas les urgences, c'est dans l'intérêt bien compris de leurs patients, cela me donne des fourmis dans les poings.
Nul doute qu'à l'UFML on soutienne l'Education thérapeutique, l'entretien motivationnel et autres moyens modernes pour convaincre les patients de se mettre dans le droit chemin (on me murmure dans l'oreillette que certains médecins ont une vision saine de ces choses et ne les utilisent que dans l'intérêt du patient, dont acte, mais je pense que la majorité de ceux qui détournent ces techniques le font pour asseoir leur autorité et le suivi de leurs prescriptions justes et pleines de tact) mais cette technique du "La culture des olives en basse Provence expliquée aux patients" mériterait que leurs auteurs publiassent dans un journal avec comité de lecture...
Nul doute qu'à l'UFML on soutienne l'Education thérapeutique, l'entretien motivationnel et autres moyens modernes pour convaincre les patients de se mettre dans le droit chemin (on me murmure dans l'oreillette que certains médecins ont une vision saine de ces choses et ne les utilisent que dans l'intérêt du patient, dont acte, mais je pense que la majorité de ceux qui détournent ces techniques le font pour asseoir leur autorité et le suivi de leurs prescriptions justes et pleines de tact) mais cette technique du "La culture des olives en basse Provence expliquée aux patients" mériterait que leurs auteurs publiassent dans un journal avec comité de lecture...
Je vous laisse donc voir cette video et écouter la voix doucereuse et mielleuse du récitant (François-Marie Pradeille).
ICI.
Un peu de commentaires après ces 7 minutes et 39 secondes de paternalisme gnan gnan ?
J'ajoute que j'aurais tellement aimé, je ne sais pas si le verbe est le mieux choisi, pouvoir faire la grève, mais comme je vous l'ai dit, pas cette grève,
J'ajoute que j'aurais tellement aimé, je ne sais pas si le verbe est le mieux choisi, pouvoir faire la grève, mais comme je vous l'ai dit, pas cette grève,
0.03 Bescherelle pour Md. Touraine
0.20 "Etonnamment, les Français semblent séduits par cette idée (i.e. le Tiers Payant)..." Traduction par moi : "Les Français sont des khons ou des veaux" et ne comprennent rien à la problématique des médecins qui sauvent le monde et qui demandent plus de liberté (notamment tarifaire) pour mieux soigner.
0.28 Le récitant annonce aux patients : "On vous prend pour des imbéciles" en vous disant que cela va être gratuit. Et le récitant de comparer la consultation médicale à un plein d'essence et / ou à une baguette de pain, et par la même occasion les médecins aux pompistes et / ou aux boulangers, ce qui montre la forte estime que l'UFML (ou son truchement) a d'elle-même et de la profession médicale alors que ses défenseurs théoriques devraient au contraire se valoriser et la valoriser, la profession. Nul doute que je vais avoir droit au commentaire suivant : pompiste et boulanger sont deux professions respectables. Ce à quoi je répondrai : combien de médecins conseillent-ils à leurs enfants d'être pompistes ou boulangers ?
0.40 : Chapitre victimisation : "Le médecin a des bouches à nourrir". C'est la complainte des malheureux docteurs... Car tout le monde sait en ce pays que les plus pauvres, ce sont les médecins, enfin, les plus pauvres des diplômés, parmi ceux qui ont fait Polytechnique ou HEC, ceux qui travaillent le plus, et que pour revaloriser notre métier la pitié sera certainement un moyen très efficace. Comme on dit : "Il vaut mieux faire envie que pitié." Cette tendance à la victimisation est un des travers de la "modernité", il y a même une compétition victimaire. Il n'est pas de jour où les enseignants, les policiers, les médecins et... les employés de Orange (dont on a montré qu'ils ne se suicidaient pas plus que les autres) ne revendiquent le titre de profession des suicidés...
0.56 Le schéma est faux et, surtout, n'annonce pas, avec la fin du paiement, la fin des franchises.
1.22 Pas un mot des citoyens sans mutuelles (argument pourtant utilisé quelques secondes après).
1.40 Le problème de l'obstacle financier. Le récitant s'appuie sur une étude de l'IGAS, organisme honni par l'UFML (il suffit de lire son site), qu'il utilise quand cela arrange les arguments de la dite UFML, qui prétend qu'en deçà de 50 euro l'acte médical il n'y a pas d'obstacle à l'accès aux soins... Dont acte. Mais, et il y a un gros mais, l'étude compare la C du MG (j'imagine) à des soins dentaires et des lunettes (et / ou lentilles), ce qui, on ne peut que le constater, est tout à fait différent. Le récitant oublie de parler des prescriptions secondaires (examens complémentaires) qui peuvent être remises pour cause d'avance de frais à faire par le patient, même pour ceux qui cotisent à une mutuelle. Là où le récitant ment également par omission, c'est qu'il ne parle pas, justement, des consultations supérieures à 50 euro, pas seulement les grands docteurs hospitaliers mais les pédiatres en secteur 2 ou les cardiologues ou les ophtalmologistes ou les dermatologues ou... ou... ou. Parce que cette vidéo est faite pour convaincre les MG de faire la grève pour les spécialistes d'organes... Le monde de l'UFML est ainsi fait : d'un côté les assurés pauvres qui ont droit à la CMU ou à la CMU-c et pour qui c'est, comme ils disent, "open bar" ou "all inclusive", et de l'autre les cotisants de mutuelles pour lesquels c'est pareil mais avec des honoraires libres et pleins de tact.
2.10 "Les délais d'attente pour une consultation sont liés aux gouvernements successifs et au numerus clausus" Que l'histoire est belle quand on la refait... Pas un mot des syndicats médicaux, pas un mot des experts successifs en santé publique qui étaient pour (à ce sujet lire Claude Got sur la question : ICI), non, tout est dû aux gouvernements (i.e. de gauche et de droite, j'imagine l'establishment si cher au FN...) et surtout pas aux médecins, pas aux syndicats médicaux et pas à l'Académie de Médecine. Mais surtout le récitant oublie de dire que c'est le tout médical et le consumérisme qui paralysent le système, c'est normal il parle aux patients, il ne peut pas leur dire qu'ils sont aussi responsables en allant aux urgences pour une pharyngite ou chez leur médecin traitant pour un rhume. Il ne leur dit pas non plus, il réserve cela aux vidéos pour les médecins, que le tiers payant va entraîner, non une inflation d'actes, mais une surfacturation de ces actes !
2.20 On repart sur l'IGAS, devenu comme par magie le nec plus ultra de la réflexion libérale, et on apprend que 35 % des actes sont déjà réalisés en tiers payant. Bigre ! Trente-cinq pour cent d'actes bradés ? Déjà ? Et qu'en Italie et au Portugal la C de médecine générale va de 90 à 100 euro (source Le Figaro, journal scientifique de référence, à moins que cela ne soit pour la coupe de cheveux). Mon expérience interne du Portugal est plus contrastée : il y a des dispensaires pour les pauvres et des cliniques privées pour les riches... et, entre les deux des C un peu plus élevées qu'en France dans un pays où le smic est à 565 euro par mois...
2.38 Le récitant dit alors que les médecins peuvent déjà accorder un tiers payant partiel de 6,90 (hors Alsace Moselle, je précise), le prix d'un paquet de cigarettes, ajoute-t-il avec un ton sarcastique en notant "que bien sûr personne ne peut se payer cela en France". Quel mépris ! encore un libéral qui dit aux pauvres quels doivent être leurs choix de vie...
3.24 A partir de là le récitant dit qu'il n'est pas anormal que les prescriptions, pas leurs consultations, des médecins puissent être soumises au tiers payant généralisé. Les autres professionnels de santé apprécieront, pharmaciens, kinésithérapeutes, orthophonistes, orthoptistes, podologues...
4.00 Le récitant assure alors que le paiement du médecin par l'assurance maladie et les mutuelles va le rendre non libre. Et de prédire l'apocalypse... sans parler des honoraires libres qui, selon les lois du marché, vont s'auto réguler grâce au tact et à la mesure de notre ami qui rêve sans doute de C à 100 euro (si les C atteignaient les 50 euro, par exemple, je devrais quand même penser à téléphoner à Cahuzac pour lui demander des conseils de placements défiscalisés)
Vers 4.16 nous avons droit à la démagogie la plus pure avec une image gratinée censant illustrer la phrase "le malade acceptant le tiers payant qui vend peu ou prou son droit d'aînesse pour un plat de lentilles", l'image d'un négrier faisant frapper ses esclaves nègres par d'autres esclaves nègres (les fantasmes de l'UFML sont très "signifiants"), sans doute des kapos, le patient perdant son indépendance (ce qu'il a perdu à 35 % déjà, voir plus haut, c'est à dire que le médecin généraliste prescrit libre pour les "riches" et mal chez les pauvres dans la même journée, encore de l'inconscient où je ne m'y connais pas) et cela, je cite "pour 23 euro, la moitié du prix d'un toilettage pour chien". Je crois, et je pèse mes mots, que le récitant, et ceux qui parlent par sa bouche, ont un gros gros problème de self et que le reste de leurs problèmes vient de leur inadéquation entre ce qu'ils pensent d'eux, ce qu'ils voulaient être, l'image qu'ils se renvoient d'eux-mêmes et l'image qu'ils ont vraiment dans la société. Un médecin généraliste comme le récitant aurait besoin d'un manuel de survie freudien en monde hostile pour ne pas dire des choses aussi lourdes de sens...
4.49 Nous entrons dans le sublime : l'UFML, sans doute dans une poussée de gauchisme dont même les dirigeants de clinique ne la sentaient pas capable, s'inspirent d'une étude menée par un cabinet de conseil (Richard Bouton, cela ne rappelle rien à personne ?) sur les centres de santé de la mairie de Paris où le coût du tiers payant est estimé à 4,88 euro... par acte. Mais le récitant, qui fait partie du choeur des vierges libérales, ne nous dit rien du fonctionnement d'un centre de santé, du nombre d'employés non médecins, et cetera, par rapport à un cabinet dit libéral de ville... Pourquoi ne nous dit-il pas que d'ores et déjà, puisque 35 % des actes sont déjà "gratuits", la consultation est à 18,10 euro pour les médecins pratiquant déjà le tiers payant... De qui se moque-t-il ?
5.32 Et nous voici donc repartis dans des coûts encore plus pharamineux... avec des statistiques de l'ARS, encore une amie de l'UFML, et nous en sommes, allons-y à la louche, à "4 à 9 euro par acte" pour le tiers payant. Qui dit mieux ?
6.0 "Perte de 28,5 % de ses revenus", bing "hors coût informatique". Sont pas informatisés à l'UFML ?
6.53 : Voici la vraie nature de Bernadette : l'UFML se moque de la "philosophie sociale", rires gras à partir de 7.19...
Et enfin le récitant cite Desproges et Devos et là j'hésite sur le signifiant du signifié (à moins que cela ne soit l'inverse).
Il y a comme un malaise.
Bon, c'est mon dernier billet avant la grève.
Je pars en vacances pour ne pas faire le jaune (mais c'était prévu), je suis remplacé, et je ne fais pas comme certains collègues qui ont affiché Grève sur leur porte de cabinet dès la semaine dernière alors qu'ils partaient déjà en vacances.
Su quelqu'un veut discuter avec moi, et d'autres, de l'avenir de la profession, la médecine générale, il y a 759 billets à lire sur le site.
Je retravaille le lundi 29 et j'enverrai les patients des cabinets grévistes non à l'hôpital, on ne peut à la fois critiquer les urgences et leur envoyer des patients non urgents, mais à l'antenne locale de l'UFML, si je la trouve (voir ICI les deux représentants de l'UFML sur les Yvelines, un MG et une esthéticienne MG) ou aux syndicalistes grévistes pas en vacances.
Bonne grève.
Illustration ICI :
Je suis d’accord avec tes interrogations sur les motivations profondes des adhérents UFML.
RépondreSupprimerSur ma détestation « politique » des mouvements démago-populistes de type UFML, égalité et réconciliation, front national, jihadisme and so on qui participent tous des mêmes logiques et mécanismes…
Ce sont des mouvements dont les meneurs ont la capacité de capitaliser sur les frustrations, d’exciter à la haine en persuadant les suiveurs qu’ils sont des victimes d’une forme de complot et que leur malheur a une cause, l’ennemi désigné, qui peut être le juif, l’Etat , l’arabe , le mécréant… Ils répondent aux mêmes ressorts que les mouvements de foule : quelqu’un se met à hurler dans une foule et alors tout le monde se met à hurler même sans savoir pourquoi le premier avait hurlé.
Ils constituent une forme extrême d’aliénation au groupe : pour s’inscrire dans un groupe il faut renoncer, dans une certaine mesure à une pensée totalement autonome. Dans les groupes fanatisés, l’aliénation est totale (on n’a pas le droit de penser autrement que le groupe) et appelle à des compensations à la mesure de ce renoncement.
Ces groupes mobilisent tous les instincts les plus bas existant dans l’être humain : la haine, l’envie, l’avidité, le mépris d’autrui… Et, d’ailleurs, dans cette video, on sent suinter le mépris de « l’initié » envers ceux qui n’ont pas eu encore la vérité révélée. On offre donc aux suiveurs un horizon : le paradis sur terre qui ne pourra être atteint qu’une fois l’ennemi terrassé.
Il faut noter, dans une perspective freudienne que ce sont des mouvements par essence clivants : le bien et la sainteté appartiennent aux membres du groupe tandis que tout le mal est externalisé et projeté sur l’ennemi.
Une fois les suiveurs bien conditionnés il suffit de le maintenir sous pression pour les faire exploser au moment voulu en alimentant régulièrement la chaudière. De toutes façons on peut leur faire avaler à peu près n’importe quoi. Le conditionnement est tel qu’il suffit de prononcer des mots clés comme « Etat », « juif », pour déclencher des déferlantes de haine. Il s’agit de reflexes pavloviens qui sont très loin d’une quelconque rationalité et c’est pourquoi ces mouvements n’ont pas à se soucier de vérité ni de cohérence, il suffit de dire aux foules ce qu’elles ont envie d’entendre pour attiser leur haine.
Mais surtout, ce qui me gêne c’est que ces mouvements postulent tous qu’il y a une inégalité fondamentale entre les être humains, puisqu’il y a d’un côté les saintes victimes qui doivent redresser l’injustice supposée qui leur est faite, et de l’autre côté les coupables qui ne participent pas de la même humanité.
Quoique se pensant originaux et iconoclastes tous ces mouvements jouent sur des ressorts très anciens de recherche du bouc émissaire et de poursuite de son propre intérêt. Les théories qui les accompagnent ne sont là que pour l’habillage. Créer de l’agitation, un défouloir collectif qui peut mener à la violence et promouvoir le pouvoir des meneurs est en réalité leur unique raison d’être.
Tous ces mouvements sont extrêmement dangereux pour la démocratie et je n’hésite pas les mettre dans le même sac.
Bonjour,
RépondreSupprimerj'ai lu vos trois derniers billets sur la grêve des médecins avec intérêt. Je suis médecin. J'ai reçu les nombreuses "newsletters" de l'UFML. Ce que je ressent en vous lisant, c'est votre ressemblance frappante sur la forme. L'usage fin de la caricature, de l'ironie et du mépris, et donc une agressivité envers l'autre est justifiée par la pertinance du raisonnement et la clairevoyance des idées. Cela rappelle assez rapidement les combats entre extrème droite et extrème gauche, la forme est la même, et les fonds s'affrontent. Je continuerai à vous lire (peut-être pas tout), car la vérité se situe probablement à mi-chemin entre vous et l'UFML (peut-être un peu plus de votre coté je le concède).
Bonne vacances.
J'ai été très choquée à la lecture de cet article et du premier commentaire.
RépondreSupprimerL'UFML rassemble des médecins spontanément et bénévolement.
Certains sont en souffrance, d'autres sont indigné, résolus, ... : ils s'expriment, expliquent, gueulent. Ils sont humain et n'ont de leçon à recevoir de personne. Contrairement vous qui en donnez à chaque ligne !
Non seulement vous n'entendez pas leur souffrance, mais au lieu de leur tendre la main vous vous fendez d'un texte incroyablement méprisant et arrogant.
C'est un blog personnel donc j’admets vos digressions intuitives et interprétatives, ça n'en fait néanmoins pas une démonstration.
Concernant le premier commentaire :
La pureté et la motivation de votre analyse sont probablement moins saine que les mécanismes que vous attribuez à ces médecins bénévoles (démago-populiste, Juif, Jihad...Rien que ça)
Je cite : « Ils répondent aux mêmes ressorts que les mouvements de foule : quelqu’un se met à hurler dans une foule et alors tout le monde se met à hurler même sans savoir pourquoi le premier avait hurlé. »
50% de burn-out chez les MG, c'est qu'ils se trompent et qu'il n'y a aucune cause à ça?
A anonyme
RépondreSupprimer« 50% de burn-out chez les MG », cela n’est pas un fait, c’est une déclaration arbitraire qui relève soit de la mauvaise foi, soit de la croyance religieuse. Comment peut-on discuter avec des gens qui sont dans l’irrationalité la plus totale ?
Il ya de la souffrance chez les médecins, je peux volontiers l’admettre. A-t-on identifié correctement les causes de cette souffrance ? Se peut-il qu’elle soit en partie, pour certains, due à un surcroit de travail dans les déserts médicaux où les jeunes médecins ne veulent pas aller ? Se peut-il qu’elle soit dues à une perte de sens dans le travail, à force de suivre aveuglément des recommandations qui n’ont ni queue ni tête ? Se peut-il qu’elle soit dues aux exigences de patients formatés par les médecins eux-mêmes pour être des consommateurs ? Se peut-il qu’elle soit due au fait que les médecins ayant accepté le ROSP sont soumis à un surcroît de contrôles ? Se peut-il qu’elle soit due aux conditions de travail ?
Quel est donc le rapport avec les revendications en matière de rémunération qui reviennent incessamment sur la table en tête des revendications de l’UFML ?
L’UFML est prise dans ses contradictions : elle veut un Etat assez riche et interventionniste pour assurer un doublement des revenus des médecins mais suffisamment faible pour ne rien imposer en échange.
Par rapport aux allégations en matière de revenus des médecins de l’UFML, je suis allée chercher des éléments à la source c'est-à-dire dans les données de la DREES.
Des données plus récentes que celles que j’avais donné précédemment, quoique moins détaillées, montrent que le seuil des salaires des 1% de salariés les mieux rémunérés , public et privé, femmes et hommes confondus est de 7654 euros par mois ou 91848 euros annuels. Pour les 5% les mieux rémunérés le seuil est de 4286 euros par mois ou 51 432 euros annuels (détail http://www.inegalites.fr/spip.php?article190 )
...Les honoraires globaux des médecins sont passés de 17, 533 milliards en 2006 à 20,537 milliards soit 17% d’augmentation en 7 ans entre 2006 et 2013. Pendant ce temps l’inflation était de 12,89% soit une augmentation de 5% de plus que l’inflation à repartir entre moins de médecins.
RépondreSupprimerhttp://www.data.drees.sante.gouv.fr/ReportFolders/reportFolders.aspx
Pour les généralistes, le revenu net moyen, salaires compris était de 82 000 en 2011 et pour les spécialistes de 133 000 dans les mêmes conditions (ce sont toujours les données de la DREES) avec des disparités importantes selon les spécialités. Les revenus moyens allaient de 84 000 pour les psychiatres à 190 000 pour les radiologues (j’arrondis). Le taux annuel moyen de croissance du revenu a été de 0,7% pour les généralistes et de 1,1% pour les spécialistes.
Les 10% de généralistes et de l’ensemble des médecins déclarant le revenu le plus faible déclaraient en moyenne 23 00 euros annuels ce qui les situe au niveau des 30% de salariés les mieux rémunérés (cf tableau observatoire des inégalités). Les 10% de spécialistes les mieux rémunérés (quelques 5000 spécialistes) déclaraient 370 000 euros de revenu annuel soit quelques 31 000 euros par mois.
Je crois que le problème des revenus des médecins mis en avant par l’UFML est un pur fantasme.
Et si je m’intéresse au problème de la part des mutuelles dans le paiement des honoraires des médecins, je constate, d’après les tableaux, que la sécu a versé 1,5 milliards supplémentaires aux médecins entre 2006 et 2013. Et que la part des honoraires prise en charge par la sécu par rapport au total des honoraires n’a diminué que de 0,59% pendant cette période, tandis que la part prise en charge par les mutuelles n’a augmenté que de 0,0,9% sur la même période soit 318 millions supplémentaires passant de 1,747 Mds à 2,065 Mds . Sur la même période, la part prise en chage par les assurances privées a augmenté de 1,23% et de 392 millions passant de 0,807 Mds à 1,099 Mds.
Serait-on encore dans le domaine du fantasme par rapport aux mutuelles ? Ne serait-ce qu’un moyen d’alimenter la chaudière des suiveurs de l’UFML ?
Franchement, je n’en sais rien.
Mais je constate qu’entre 2006 et 2013 les dépenses de santé ont augmenté de 46 milliards, de 201 à 247 Mds, dont 34 milliards supplémentaires ( la part de la SS passant de 151 à 185 Mds ) ont été pris en charge par la sécurité sociale.
La question importante à se poser est donc : quel est le bénéfice en matière de santé obtenu pour toutes ces dépenses supplémentaires consenties ?
Parce que le problème, à mon avis, n’est pas d’augmenter le revenu des médecins, qui augmente déjà par lui-même et est déjà élevé, mais de s’assurer que le bénéfice marginal en matière de santé de chaque euro supplémentaire dépensé ne diminue pas, c'est-à-dire qu’on n’est pas en train d’investir de plus en plus d’argent pour des bénéfices inexistants, voire pour contribuer à la dégradation de la santé des citoyens.
Je suis consterné. Consterné.
RépondreSupprimerJe partage nombre des réflexions de docdu16 sur le système de santé, nombre de critiques de CMT, mais ce que je lis ici me consterne
Pour CMT
UFML : Daesh : E&R : FN Quel dommage, rajoutons la SS ou la Geheime Stadst Polizei et on aurait réussi un magnifique combo Godwin bien dégueulasse sur la peau de confrères dont on peut à loisir moquer la naïveté d'expression ou l'absence de maîtrise de la communication. Allez, ce sera pour la prochaine fois.
Sans subvention, les centres de santé crèveraient tous au tarif actuel de la consultation, mais tout va bien. TOUT VA BIEN!!!
Pour docdu16:
Tu ferais bien une grève, mais pas cette grève. Tu ferais bien une grève, mais pas avec ces gens-là. Parfait. Heureux celui qui ne se salit pas les mains. Touraine, Caniard, Guillaume Sarkozy, applaudissent la blancheur de tes linges. Je vais me refoutre un peu de cambouis, comme souvent. Tu n'aurais pas côtoyé Attac ou la CGT contre les franchises, non plus, j'imagine.
Je ne suis pas un robot. Je suis juste un con de base aveuglé, incapable de voir que je m'acoquine avec des mécréants, qui beuglent sans savoir pourquoi, c'est sûr. Ils ne se sont guère trompés ces deux dernières années, mais qu'importe. Attendons d'être estampillés Santeclair ou Mederic.
A CL
RépondreSupprimerTout ne va pas pour le mieux.
Je n’essaye pas de me faire passer pour ce que je ne suis pas : je ne suis pas une militante, quelqu’un qui aime les groupes, les manifs mais plutôt quelqu’un qui aime comprendre et prendre le temps de rechercher les faits pour les soumettre au jugement des lecteurs et les aider à se faire une opinion étayée. Pour contrebalancer un peu l’irrationalité ambiante, en quelque sorte.
Mais tout ne va pas pour le mieux : je vois des associations utiles à la société qui doivent réduire leur activité ou fermer boutique, à cause du manque de subventions. Je vois des services publics réduits à la portion congrue. Je vois une tendance à accroître le contrôle sur les individus et, au prétexte d’informatisation, il semble que le dossier médical des patients puisse être désormais pratiquement étalé sur la place publique alors qu’on nous a rebattu pendant des années les oreilles avec le secret médical à toutes les sauces. C’est très préoccupant. Une amie juriste me disait : « le droit au secret est le fondement de la démocratie ». Le droit au secret est en train de disparaître et il se peut que la démocratie le suive de près.
Et j’ai oublié de préciser, noyée dans mes chiffres, que le seul budget qui n’avait pratiquement pas augmenté, entre 2006 et 2013, est celui de la CMU-C qui est passé de 323 à 358 millions, soit 10% d’augmentation, moitié moins que l’augmentation globale des dépenses alors que le nombre de pauvres a explosé pendant cette période, d’après l’observatoire des inégalités. Raison de plus pour se poser la question de la pertinence des dépenses de santé, puisque je suis bien placée pour savoir que les besoins des plus pauvres en matière de santé sont incomparablement plus importants que ceux des plus aisés.
Mais, sur le principe, la réflexion qui précède et encadre l’action ne peut pas faire l’économie d’un minimum de rigueur et de cohérence. Sinon on ne peut plus appeler ça de l’action mais de l’agitation.
Ceci dit, nous savons très bien que le monde n’est régi ni par la rationalité ni par la justice mais que c’est souvent celui qui fait le plus de bruit et fait du bon lobbying qui obtient gain de cause. L’UFML a toutes ses chances de grappiller quelque chose.
Saint Docdu16 a parlé pour la postérité (ses remplaçants).
RépondreSupprimerAmen.
T Lambert
@CMT:
RépondreSupprimerMerci pour ces précisions.
Le problème est que nous que nous ne possédons pas de données plus précise qui pourront nous éclairer sur les causes de l'augmentation de la rémunération des médecins.
Il serait intéressant d'intégrer d'autres données comme:
-l'augmentation concomitante des charges/impôts/service annexe (secrétariat, ect..)
-le ROSP (imposé pour tout les pour tout les primo-médecins installés) qui dope le revenu final alors que sa probité finale est sujette à caution (quelle médecine feront nous si le bonus devient un malus? D'ailleurs faut-il vraiment bac+9 pour suivre des indicateurs de soin? Un para-médical pourra faire ce travail, sans pouvoir de personnalisation au cas par cas. On forme les IDE bac+5 pour ça et des entreprises IDE à domicile m'ont déjà contacté pour des études de marché concernant les visites à domicile).
-l'augmentation constant du nombre de consultations pour compenser la faiblesse du C par rapport à l'inflation.
-l'augmentation du nombre de médecins (180000 en 1980 à 230000 en 2013) tandis que l'offre de soin se tarie. Comment l'expliquer sans prendre en compte l'inflation normative et administrative qui prend davantage de temps pour un acte seul?
-quelle augmentation du coût du système hospitalier qui va pourtant se généraliser, tandis que les prescriptions des MG libéraux ont économisé quelques milliards à la sécu toujours déficitaire?
-pourquoi le système de soin public est déficitaire en France et stable dans certains pays qui pourtant honorent et respectent bien davantage leurs médecins si ce n'est par volonté politique? Pendant que les cotisations des mutuelles obligatoires augmentaient de 6% annuelles pour obtenir leur 30 milliards d'excédent garantissant leur solvabilité (loi solvabilité 2). Le déficit de la sécurité sociale devient bien opportun quand il s'agit de négocier un transfert de compétence SÉCU aux mutuelles via le TPG qui rendra invisible le glissement de la part AMO vers la part AMC... Ils sont en train de macdonaliser le soin et tu penses encore que c'est le médecin le coupable tandis qu'on le contraint avec des indicateurs qui frôlent l'absurdité! L'ÉCONOMIE D'ÉCHELLE se fera au DÉTRIMENT DE LA QUALITÉ. La mutuelle n'agissant que dans une situation de rente de façon à honorer ses futurs actionnaires ("Jacques Attali: la croissance française des 10 prochaines années se fera grâce au domaine de la santé" "Edouard Leclerc: nous projetons embaucher -après les pharmaciens- des médecins d'ici 5 ans" "Étienne Caniard: ce sera aux médecins de s'adapter à NOTRE code de déontologie").
Je veux bien que l'on discute de données brutes, mais bordel faisons le même travail prospectif que d'autres ont déjà écrit depuis 8 ans et qui se réalise au jour le jour!
http://www.ena.fr/index.php?/mobile/recherche/Travaux-des-eleves/Memoires-du-seminaire-d-option-domaine-social
Qui est l'idiot utile de la profession?
A anonyme
RépondreSupprimerMerci, d'abord, de prendre la peine d'argumenter. C'est tout de même la base du débat démocratique.
Je vous réponds point par point.
Vous dites:"Le problème est que nous que nous ne possédons pas de données plus précise qui pourront nous éclairer sur les causes de l'augmentation de la rémunération des médecins."
Nous sommes donc d'accord sur le point qu'il y a une augmentation de la rémunération des médecins, et non seulement des honoraires, mais des bénéfices, et, au-delà des bénéfices, des revenus (incluant les salaires). Cette augmentation du revenu est plus rapide que l'inflation. C'est donc que malgré l'augmentation des charges, il y a bien une augmentation du pouvoir d'achat des médecins, une augmentation qui est plus rapide que la moyenne de la population. Cela répond au deuxième point.
De fait, à l'échelle de la société, il ya une augmentation des inégalités, qui se traduit par une accélération de l'appauvrissement des plus pauvres, et une accélération de l'enrichissement des plus riches. Les médecins sont du bon côté de la barrière.
D'accord pour le ROSP. J'ai toujours dit que les médecins libéraux avaient accepté avec le ROSP quelque chose que le code de déontologie interdit aux médecins salariés, à savoir aliéner sa liberté de prescription à une rémunération.
D’accord aussi pour la délégation des tâches, qui n'a pas pour but d'améliorer la qualité des soins, mais de faciliter l'accès à un marché plus large de produits comme les vaccins tout en diminuant les coûts « en main d’œuvre » de cette diffusion. Cela veut dire que sur le coût global de l'implémentation des vaccins, pour prendre cet exemple, il y aura une part croissante qui ira directement à Big Pharma. Cela tombe bien puisqu’il est prévu d’augmenter le nombre de vaccins alors que leur coût explose. En diminuant le coût de la mise en œuvre on laisse plus de marge pour les bénéfices de Big Pharma.
vous dites: "-l'augmentation constant du nombre de consultations pour compenser la faiblesse du C par rapport à l'inflation" L'augmentation des soins et des dépenses de santé est une tendance très lourde et globale, puisque j'ai dit que, d'après la DREES les dépenses courantes de santé étaient passées de 201 à 247 milliards d'euros en à peine sept ans soit une augmentation de 22%.. Cela a déjà à voir avec la surmédicalisation, dont JCG parle souvent sur ce blog. Et, en effet, les médecins libéraux ont le loisir, sont tentés, de réguler leur revenu en augmentant le nombre des consultations ou en diminuant leur durée. C'est un conflit d'intérêt et un effet pervers du paiement à l'acte. Rien n'indique que cette tendance s'atténuerait avec l'augmentation du revenu des médecins, bien au contraire. Autrement dit ce n'est pas parce que les médecins gagnent plus d'argent qu'ils font moins d'actes superflus ou qu’ils prennent plus de temps pour voir les patients. L'exemple des Etats Unis est assez parlant à ce sujet. Les causes de la variabilité du temps de consultation sont autres. L’âge du patient, les pathologies psychosociales, seraient des facteurs déterminants. La durée moyenne de consultation en France, de 15 mn en 2008, était dans la moyenne européenne, d’environ 7 minutes en Allemagne à 21 en Suède.
...
...suite
RépondreSupprimerCela répond aussi au point suivant: il y a beaucoup de manières d'expliquer le tarissement de l'offre de soins. En fait il n'y pas de tarissement mais il y a une demande en augmentation et un véritable tarissement seulement dans les déserts médicaux où les médecins ne veulent pas s'installer. Le déficit de soins n'est jamais une donnée absolue c'est une perception du rapport entre la demande de soins et l'offre qui varie en fonction d'une infinité de paramètres, parmi lesquels le manque d’autonomie du patient qui peut être volontairement entretenu par le médecin . Par exemple, si, à la faveur de la grève, les patients s'apercevaient que, dans l’écrasante majorité des cas, il n'est pas indispensable d'aller voir un médecin pour une gastro, une rhino ou une grippe l'activité des MG et des urgences pourrait brutalement chuter de 10, 15% voir plus, sans que cela ait de conséquence sur la santé de la population.
Vous dites: "-quelle augmentation du coût du système hospitalier qui va pourtant se généraliser, tandis que les prescriptions des MG libéraux ont économisé quelques milliards à la sécu toujours déficitaire?"
Je suis d'accord. On a voulu culpabiliser les MG qui diminuaient les dépenses tandis que l'hôpital connaissait une augmentation galopante, malgré la pression sur le personnel et la masse salariale. La culpabilisation des médecins, c’était sans doute pour mieux préparer le terrain pour le CAPI, puis le ROSP.
Au total, il n’y a pas eu de décélération de l’augmentation des dépenses de santé malgré les efforts des MG. L’accélération des dépenses de santé a été transférée de la ville vers l’hôpital. Cela a coïncidé avec le moment où le centre de gravité de la stratégie commerciale de Big Pharma s’est déplacé des médicaments de soins courants vers les médicaments de niche. J’y vois une relation de cause à effet qui se matérialise par l'omniprésence de Big Pharma à l'hôpital, avec la multiplication des essais cliniques menant à la surtuilisation des médicaments des niche très onéreux au bénéfice inexistant ou marginal, avec les petits arrangements des pharmacies hospitalières avec Big Pharma, avec l'influence d'intérêts étrangers à l'intérêt général et à l'intérêt de la santé publique sur les recommandations de dépistage du cancer. C'est un problème de santé publique majeur et une source majeure de dépenses. L’UStask force est en train de revenir sur le dépistage organisé du cancer du sein aux Etats Unis, par exemple. A ce sujet, j’avais écrit il y a deux mois ceci : » La France est, d’après des rapports de l’INVS et de l’INCA, un des pays où l’on diagnostique le plus de cancers, par rapport à l’ensemble des pays de l’Union européenne, environ 20% de cancers en plus diagnostiqués chaque année chez l’homme et chez la femme, par rapport à la moyenne de l’UE.
L’augmentation d’incidence des cancers depuis 1980, incidence, c'est-à-dire les nouveaux cancers diagnostiqués est totalement attribuable, d’après l’INCA, en dehors des facteurs mécaniques comme le vieillissement et l’augmentation de la population, à l’augmentation des diagnostics des cancers du sein et de la prostate. Cette augmentation ne s’est pas accompagné d’une diminution de la mortalité (pour le cancer du sein elle est marginale, en France, au regard de l’augmentation des diagnostics qui ont doublé, et pourrait très bien être attribuée aux progrès dans les traitements, en particulier les progrès techniques). ...
...Globalement la moitié des cancers prévalents à 10 ans (nombre de cancers ayant été diagnostiqués depuis moins de 10 ans, ce sont environ 800 000 cancers, chez des personnes encore en vie) sont des cancers de la prostate pour l’homme, et des cancers du sein chez la femme. Cela signifie qu’il y a 400 000 personnes vivant en France qui ont eu un diagnostic de cancer du sein ou de la prostate depuis moins de 10 ans. Au moment du diagnostic, les cancers de la prostate représentent un peu plus du quart des cancers de l’homme et les cancers du sein représentent le tiers des cancers de la femme. Dans l’ensemble de la pop de plus de 15 ans, 3 millions ont reçu un diagnostic de cancer. Je prends soin de dire ont reçu un diagnostic, parce qu’il n’est pas du tout certain, pour beaucoup de ces personnes, que le cancer diagnostiqué se serait un jour traduit en problèmes de santé. »
RépondreSupprimerCela répond aussi au point suivant «pourquoi le système de soin public est déficitaire en France et stable dans certains pays » . Les conflits d'intérêts sont très prégnants en France au niveau de toutes les instances de décision et ont empêché jusqu'ici toute tentative de régulation . Le problème des conflits d’intérêts chez les dirigeants qui s’adonnent au jeu des chaises musicales entre postes de direction de multinationales et leadership politique dans leur pays ou grandes institutions internationales est mondial . Mais, malgré tout, en Allemagne, en Grande Bretagne, en Italie, la régulation des prix des médicaments n'est pas parfaite mais bien meilleure qu'en France.
Ma position sur le fond c'est qu'effectivement on est en train de privatiser le système de santé. Il n'est pas nécessaire de faire des études prospectives pour s'en rendre compte. Il suffit d'entendre les membres des gouvernements successifs, depuis des années et surtout depuis la crise financière, déclarer à longueur de journée que tout euro dépensé pour le service public et le bien commun est une faute impardonnable et que le but de la gestion des affaires publiques est de faire tendre la dépense publique vers zéro. Les gouvernements ont épousé les thèses ultralibérale, le TINA, there is no alternative de Margaret Thatcher
A partir de là les conclusions suivent...
...Mais mon avis c'est aussi que le mouvement des médecins reprend tous les poncifs du libéralisme : liberté d’entreprendre, les médecins vont s’autoréguler et réguler l’offre de soins pour le bien des patients etc. On a constaté depuis des décennies que ça ne marchait pas comme-ça et que la grande majorité des médecins n’hésitent pas à aliéner leur liberté de prescrire en échange d’un bon repas au restaurant. Il existe des raisons objectives pour qu’il y ait une alliance entre médecins libéraux et Big Pharma : les deux veulent vendre du rêve (traduire : illusions) aux patients et savent qu’ils peuvent transformer le rêve qu’ils vendent en or.
RépondreSupprimerRéguler et redistribuer c'est le rôle de l'Etat. Ce devrait être le rôle de l'Etat en tant que représentant de l'intérêt général. Puisque l'Etat est censé dépasser les intérêts des groupes et des corporations. Et si ce n'est pas le cas c'est parce que les gouvernant sont naturellement pris dans des conflits d'intérêts avec les groupes économiques dominants (fréquentation des mêmes cercles, mariages, portes tournantes) au lieu de s'élever au dessus d'eux .
Je ne sais pas quelle est la solution mais, le problème vient de ce que le groupe dominant est en capacité de substituer ses propres intérêts à l’intérêt général par le jeu des conflits d’intérêts. Alors ce n’est pas en accélérant le processus déjà enclenché et en accentuant la libéralisation ou en subordonnant les politiques de santé aux intérêts des médecins qu’on va apporter une réponse à la dégradation du système de santé.
Je n’ai pas la solution mais si je devais commencer par quelque chose, ce serait par soustraire la formation des médecins à l’influence de Big Pharma et par éduquer les patients à plus d’autonomie et moins de crédulité.
A CMT tu as bien résumé le problème.
RépondreSupprimer1)Donc soit on prend une alternative étatique, avec très grande facilité aux groupes d’intérêt de pervertir les rares gens en puissance d’imposer leurs directives. Les vaccinations dans les PMI ou dans les vaccinodromes de Bachelot, les octobre rose, les ROSP pourries de mammo et statines, les fixations de prix opâques (le plus grand scandale ) par le CEPS sans aucun contrôle ni prise en charge de l’intérêt réel des patients , les centres de santé inutiles, les Sophias ubuesques j’en passe et des meilleures. Quasiment tout ce qui se fait de façon étatique, à l’heure actuelle dans ce pays me fait penser à ce qui se passe dans certains états Africains ou même certains pays dits communistes où les firmes ont tout intérêt à mettre en place un monarque et une oligarchie (et ploutocratie) bien plus faciles et moins chères à corrompre qu’un état démocratique . Les opposants sont selon la force du régime, emprisonnés ou destitués de l’autorisation de pratiquer une alternative. L’exemple de l’éducation nationale est très instructif avec le choix centralisé des méthodes pédagogiques, des manuels scolaires (et bientôt des logiciels), la paupérisation et l’irresponsabilisation des acteurs les sommes colossales dépensées et les maigres résultats obtenus, la chasse faite à tous les déviants. Voulons-nous d’une médecine-Education nationale avec les ARS en guise d’inspection d’Académie ?
2)Soit on continue une option libérale, où les groupes d’intérêt sont obligés de dépenser plus d’argent (ils le récupéreront à la sortie) à corrompre plusieurs partis, plusieurs syndicats plusieurs associations de patients et surtout les leaders d’opinions (cf Sanofi aux USA récemment pour l’insuline Lantus) et même les petits acteurs avec les petits repas au restau . Dans cette option quelques professionnels exigeants peuvent encore refuser la corruption généralisée et proposer une alternative et continuer d’exercer même s’ils gagnent moins que leurs confrères. Nous nous retrouvons avec les vices et vertus d’une démocratie sans avoir à remonter à Montesquieu. C’est vrai , le fossé entre les riches et les pauvres continue de se creuser puisque je l’ai dit les groupes d’intérêt récupèrent quand même à la sortie.
3)Soit on fait la révolution, (il suffit que le dit fossé continue de se creuser), avec toutes les chances après quelques massacres inutiles de se retrouver dans la situation 1 , où seuls les membres de l’oligarchie auront changé.. comme d’ab
J’ai dit précédemment pourquoi je ne faisais pas cette grève de vacanciers aujourd’hui, mais je suis prêt à la faire demain et j’expose en gros au vu de mes patients (et je leur en parle) ce qui les attend demain avec le projet de MST . Rien ne me laisse à penser que l’étatisation de la médecine comme tu les dis toi-même, en l’état actuel des choses n’améliore en quoique ce soit le sort des patients, au contraire (et ce que j’ai pu observer à l’époque en ex Allemagne de l’Est en Pologne et en ex-Yougoslavie, ne me rassure guère,).
Comme toi, je n’ai pas la solution, je me contente de soutenir le Formindep , 5même si j’ai raté la dernière réunion) et à me battre localement contre l’influence des labos sur mes confrères et des médias sur mes patients. Au moins j’ai le loisir de le faire, et j’ai appris que c’était déjà pas si mal !!
Et le black ?
RépondreSupprimerA Popper
RépondreSupprimerJe pense que ton rapprochement avec des Etats reculés et peu démocratiques se justifie. Avec la mondialisation, la ligne de partage des inégalités inhérentes à l’économie capitaliste (je suis désolée de le dire aussi abruptement, mais c’est une réalité jamais démentie, le capitalisme est inégalitaire par nature) qui passait auparavant entre le Nord et le Sud de la planète, entre pays pauvres et riches traverse désormais les nations. Globalement, il n’y a pas de réduction des inégalités mais juste une répartition différente de celles-ci qui implique une régression socio-économique et une aggravation des inégalités dans les pays riches. Or, je ne connais pas de pays inégalitaire qui soit démocratique. La démocratie est un luxe qui va de pair avec la prospérité et la justice sociale. Les révolutions, d’autre part, sont rarement un choix mais une exacerbation spectaculaire de la violence en réponse à des violences tout aussi graves mais plus sourdes comme peuvent l’être la faim, le vol des terres, les harcèlement des plus pauvres par les dominants et le déni du statut d’être humain de la part des dominant vis à vis des populations qui se révoltent.
Donc, plus les inégalités augmentent plus la nécessité de contrôler la population devient impérieuse pour ceux qui sont en position dominante. Car avec les inégalités les tensions s’accroissent , mais aussi le risque de révolte, sinon de révolution.
Ici le contrôle a un autre objectif : rendre l’individu le plus prévisible possible aux fins d’exploitation économique sous toutes ses formes (cf le post sur le livre de Celine Lafontaine de JCG http://docteurdu16.blogspot.fr/2014/06/le-corps-marche-celine-lafontaine.html ) . Pour cela, l’individu consommateur mais objet de consommation également est manipulé, aliéné, épié (cf les cookies et autres logiciels espions, les réseaux sociaux, le quantified self et le big data…).
Nous n’en sommes pas à faire la Révolution, pour deux raisons je pense, en dehors du fait que le niveau de confort dont la plupart des individus jouissent n’incite pas à la violence et à la prise de risques. La société de consommation génère un consensus mou : le modèle universel, celui auquel la masse de la population aime s’identifier sont les dominants qui sont à la fois enviés et adulés, on voudrait leur ressembler. D’autre part, par le biais du marketing et de la maîtrise de l’information et de la communication, la société de consommation a la capacité de s’immiscer dans notre moi intime et de nous priver de la capacité de prise de distance et d’esprit critique : c’est la soumission librement consentie. Nous ne sommes plus alors qu’une masse d’individus hautement prévisibles, car obéissant aux mêmes lois, en compétition les uns avec les autres pour une part supplémentaire du gâteau et une place au soleil.
Comment mieux aliéner l’individu pour qu’il donne le meilleur de lui-même au profit des dominants ? c’est le principal objet de théorisation de Jean Tirole, notre prix Nobel d’économie dont les français sont si fiers. Plus précisément il semblerait qu’il ait beaucoup travaillé sur la théorie des incitations, c'est-à-dire comment manier la carotte et le bâton pour que le travailleur donne le meilleur de lui-même. Le travailleur est entendu au sens très large, car on a vu maintenant que c’est le corps des individus qui peut devenir une source massive de profits. Ainsi, Jean Tirole a proposé de supprimer le CDI. En situation d’insécurité totale et permanente le travailleur est amené à se plier en quatre pour satisfaire les demandes de son employeur et on est alors sûr que sa capacité de travail est pleinement exploitée.
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...On peut donner deux exemples de ce que produisent les incitations « bien » utilisées. Le premier est le ROSP. Dans un premier temps on avait proposé aux médecins une option qui avait du sens, mais sans avantages immédiats, l’option médecin référent. Très peu de succès et celle-ci a été rapidement abandonnée. Dans un deuxième temps on propose aux médecins une option qui n’a aucun sens du point de vue sanitaire (dans la mesure où les recommandations sont corrompues par les conflits d’intérêts), qui est totalement contraire aux principes déontologiques et à la supposée indépendance des médecins libéraux mais qui apporte un bénéfice immédiat. On y rajoute une condition supplémentaire, trait de génie des instigateurs : pour renoncer à cette option qui le met en porte à faux avec ses principes le médecin devra faire une démarche volontaire. Résultat : quelques 98% d’adhésion.
RépondreSupprimerIl s’ensuit une avalanche de commentaires essayant de justifier cette adhésion.
Le deuxième exemple est celui des survivantes du cancer du sein et de leur utilisation pour la promotion du dépistage organisé et le commerce hautement lucratif qu’il génère. Comment une survivante pourrait-elle envisager la possibilité qu’en réalité elle ne courait aucun risque et qu’elle n’a pas été « sauvée » du cancer grâce au dépistage mais que son corps a simplement été utilisé comme source de profits ? Statistiquement il y a pourtant de grandes chances que ce soit le cas. Mais il est bien plus valorisant de sublimer l’épreuve subie en se transformant en héroïne et en portant la bonne parole pour le profit de tous ceux qui font commerce avec le cancer du sein. Double exploitation de la femme très librement consentie, donc.
La situation actuelle n’a donc pas grand-chose à voir avec l’Union Soviétique, comme le voudraient les membres de l’UFML, mais il s’agit plutôt de la forme moderne d’aliénation et de coercition produite par la société néolibérale. C’est le prix à payer lorsque la recherche du profit est érigée en valeur ultime, surpassant toutes les autres.
Tu manifestes la même défiance à l’égard de l’Etat en tant qu’entité régulatrice que tous les libéraux. Car c’est bien la régulation en général que refusent les libéraux de l’UFML bien qu’elle me semble, à moi, indispensable.
Pour l’école, tu te trompes. Le choix du système scolaire actuel a été fait au moment de la Révolution française. Il a été fait lors d’un débat qui a opposé les partisans de Condorcet, qui prônait une école émancipatrice, et ceux de Robespierre, qui prônait une école dont le but aurait été de formater les élèves pour qu’ils se plient aux principes révolutionnaires, qui n’étaient que les dictats de l’élite dont Robespierre faisait partie. L’objectif ultime de l’école prônée par Condorcet était l’émancipation du citoyen.En 1792 il disait : » Tant qu’ il y aura des hommes qui n’obéiront pas à leur raison seule, qui recevront leurs opinions d’ une opinion étrangère, [...] le genre humain restera partagé en deux classes : celle des hommes qui raisonnent et celle des hommes qui croient, celle des maîtres et celle des esclaves. ». C’est le modèle de Robespierre qui l’a emporté. Le système scolaire actuel en est l’héritier, et la première grande école, l’ école Polytechnique a été fondée en 1794.
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...J’ai l’air d’être un peu hors sujet, mais je veux dire que les principes qui fondent les orientations d’une organisation sont fondamentaux pour anticiper ce que cette organisation va être et quelle sera son influence.
RépondreSupprimerOr, avec l’UFML et les syndicats qui la suivent, il n’y a aucune ambigüité possible : il s’agit de principes libéraux, puisque l’ennemi désigné est l’Etat en tant qu’entité régulatrice et que la revendication principale est de ne tolérer aucune contrainte. Quand l’idéologie dont on se réclame est aussi caractéristique il est difficile de se prétendre apolitique. Le seul système de santé d’inspiration purement libérale que je connaisse c’est le système de santé américain. Pour ce système la valeur suprême est la liberté (supposée) de choix du médecin et de rémunération de celui-ci. Je pense que personne ne nie, à l’heure actuelle, que de tels principes ont conduit à un désastre sanitaire et économique. Malgré un niveau de financement public plus élevé qu’on ne pense, quelques 49% et un peu moins de 4000 dollars par habitant, qui suffirait à financer totalité des dépenses courantes de santé par habitant dans la plupart des pays riches, il s’y ajoute encore quelques 4500 dollars de financements privés. Cela pour la pire performance sanitaire de tous les pays riches, que ce soit en termes de mortalité infantile, d’espérance de vie, de mortalité en général, de lits d’hospitalisation, et j’en passe. Et c’est, de plus, un système très inégalitaire, puisqu’il laissait 15% de la pop sans aucune couverture maladie et très illisible pour les usagers, qui ont beaucoup de mal à anticiper sur le prix et le remboursement d’une prestation, comme pour les médecins.
C’est le type même du modèle basé sur les principes libéraux.
Le modèle français est inspiré du modèle britannique dit beveridgien et il est né sous Churchill de l’idée que, la santé représentant une part importante de l’activité économique (encore plus maintenant) et que la redistribution de pouvoir d’achat sous forme de prestations de santé était à la fois une source de progrès social et un stimulant pour l’économie qui devait contribuer à éviter une nouvelle crise économique comme celle de 1929. http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-publiques/protection-sociale/definition/systemes-bismarckien-beveridgien-protection-sociale-quelles-caracteristiques.html . Les principes du système beveridigien sont universalité, pour tout le monde, uniformité, à chacun selon ses besoins et non selon ses revenus, unité, financement par l’impôt et gestion par l’Etat.
Les pays que les membres de l’UFML se plaisent à citer comme exemplaires en matière de rémunération, comme le Royaume Uni ou l’Allemagne, contraignent très fortement les médecins en matière de rémunération et d’installation. Les médecins y sont beaucoup plus contrôlés qu’ils ne le sont en France.
Ce mouvement est donc génétiquement libéral, même si ceux qui l’ont rejoint et qui se veulent de gauche ne veulent pas le voir. J’ai une idée sur l’origine de ce mouvement, et le fait que l’un des leaders, J Marty, soit directeur d’une petite clinique n’est pas dû au hasard. En fait, je pense qu’il s’agit ni plus ni moins d’une bataille entre le capitalisme « à la papa » et du nouveau capitalisme financier. Il se joue là le même scénario que dans la distribution, dans l’édition, ou dans l’agriculture, pour ne citer que ces secteur de l’économie. Les « petits commerçants » que sont les petites cliniques se font peu à peu grignoter par des grosses multinationales et par des banques. J’ai vu que le plus important réseau de cliniques privées français comprenant la Générale de santé appartenait désormais à une multinationale australienne, Rmasay Health et au crédit agricole. Le chiffre d’affaires de ce groupe est de plus de 2 milliards et avec 115 cliniques, il représente 20% des 600 cliniques constituées en groupe en France (sur quelques 1100 cliniques privées) http://www.lefigaro.fr/societes/2014/05/12/20005-20140512ARTFIG00336-generale-de-sante-repris-par-l-australien-ramsay.php
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... . Le secteur médico-social (maisons de retraite), est dominé par le groupe Korian Medica , et le crédit agricole, mais aussi Malkoff Mederic de Guillaume Sarkozy le frère, de et la MACSF participent au capital.
RépondreSupprimerLes petites cliniques familiales sont donc en train de se faire manger. Et je pense que c’est ce qui motive l’apparence « anticapitaliste » de la part de ceux qui sont à priori tout à fait « capitalistes » eux-mêmes.
La loi de santé elle-même m’apparaît plus comme un fourre-tout cosmétique que comme un véritable projet politique. La plupart des mesures sont peu coûteuses ou déjà financées (par la fiscalisation de la mutuelle des salariés) et l’ambition politique en matière de prévention est démentie par le saccage systématique des services et agences de prévention (il n’y a pas longtemps tabac info service a été privatisée). La prévention risque de se résumer bien vite à la vaccination et aux traitements médicamenteux à visée préventive ou de performance.
Le problème de l’accès aux soins des personnes les plus démunies est réel, comme en témoigne le non recours à la CMU, l’absence d’augmentation du budget de la CMU-C et le refus de soins constaté de la part d’une proportion non négligeable de médecins en secteur 2. Même si tous les membres de l’UFML jurent qu’ils reçoivent les pauvres comme tous les racistes disent qu’ils ont un ami maghrebin ou africain. Le problème du secteur 2 et des dépassements c’est que les médecins qui le pratiquent en viennent à penser qu’ils « valent » 50 euros 70 euros ou 100 euros et qu’accepter de réduire leurs tarifs pour une personne qui ne peut pas les régler serait déchoir. Et certains leur donnent raison, contre toute déontologie http://www.atoute.org/n/article/cmu-comment-faire-echouer-une.html.
Le principal obstacle que je vois au Tiers payant généralisé ce sont les problèmes techniques.
Sur le fond les décisions se prennent désormais ailleurs. Dans des think tank comme le CHAM, par exemple, présidé par Guy Vallancien, dont on connaît les positions sur le dépistage du cancer de la prostate, entre autres, et le scientisme forcené, qui sied comme un gant aux ambitions de Big Pharma. Dans le conseil scientifique du CHAM on trouve Brigitte Dormont, Claude Evin, Didier Tabuteau, Denise Sylver (cheval de Troie de Big Pharma dans la e-santé) http://www.canalcham.fr/fr/qui-sommes-nous/conseil-scientifique Les partenaires financeurs du CHAM sont à la fois des groupes de cliniques privés, comme Vitalia, des mutuelles et des firmes pharmaceutiques http://www.canalcham.fr/fr/cham2013/partenaires . Dans une ambiance très, Rotary club, François Sarkozy (encore un frère de http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2009/03/05/alzheimer-nouvelle-fondation-de-cooperation-scientifique-mai.html ) se dégage du temps entre deux parties de golf et deux soirées mondaines avec la jet set pour animer des débats avec les directeurs de labos qu’il tutoie http://www.canalcham.fr/fr/videos . Le débat sur la question de l’inéquité vaut son pesant de cacahuettes : l’équité, pour les représentants de Big Pharma, c’est quand tout le monde a accès aux vaccins de Sanofi. Et ils ne doutent pas une seconde de cela. Leurs allers-retours entre administration et multinationales les ont convaincu qu’ils détenaient la vérité révélée.
Mais je crois que ni la loi de santé, ni les revendications de l’UFML n’abordent les problèmes de fond.
La mesure qui risque d’avoir le plus d’impact dans la loi de santé est passée complètement inaperçue. C’est la simplification de la mise en œuvre des essais clinques, avec des délais de mise en oeuvre ramenés de 18 à 2 mois (afin de favoriser la « compétitivité » de la France en matière d’essais cliniques) http://www.mercure-avocats.com/contrat-unique-les-essais-cliniques-lhopital-mesure-attendue-renforcer-lattractivite-recherche-francaise-simplification-procedures-con/ . Cela risque d’avoir un gros impact en matière de vies humaines et de dépenses de santé. Mais pas forcément celui qu’on pense.
Chère CMT, je suis comme d’ab ,en gros d’accord avec toi, mais pas en détail. Je sais que ces « petits détails de l’histoire » ;-((, ne vont pas beaucoup intéresser les lecteurs de ce Blog mais comme on est en fin de commentaires de ce post je tenais à les éclaircir
RépondreSupprimer1) En ce qui concerne ton assertion, que notre système social est d’inspiration Beveridgienne, ( modèle Keynésien, de l’état providence le welfare state from wom to tomb ), système dit assistenciel, je ne suis pas d’accord le système qui s’installe en premier lieu en 45 est Bismarkien, c'est-à-dire assurantiel, faisant une large part aux syndicats qui ne sont pas près de lâcher le morceau. Il ne deviendra que très progressivement assistenciel vers fin 53 et surtout dans les années 70, par de multiples réformes successives qui feront grossir le mille-feuille bureaucratique corporatiste et ploutocratique avec ses 36000 régimes dénoncés récemment par le rapport de l’IGAS. même son financement n’est devenu Beveridgien , qu’avec la CSG puis la CRDS. C’est là toute l’originalité, mais aussi la complexité et la difficulté à le réformer du système français
2) En ce qui concerne ta défense de l’Education nationale, je n’ai pas bien compris, si depuis la révolution elle est sous les auspices de Robespierre au lieu d’être sous ceux de Condorcet et qu’en 2 siècles, elle n’ait pas été capable de se réformer, c’est plutôt un argument contre l’étatisme à tout crin. On ne peut la sauver sous prétexte des intentions initiales (l’enfer est pavé de bonnes intentions !!). J’ai suffisamment côtoyé le mammouth, en tant que pion, conjoint d’enseignant, parent d’élève, et « passeur » du programme canadien mon corps c’est mon corps en des temps où la maltraitance à enfant n’avait pas droit de cité, pour savoir oh combien ces situations de monopôle (comme en économie), entrainent une faible régulation c'est-à-dire l’incapacité à rectifier les dysfonctionnements et combien le mammouth est dur à bouger. J’en ai de multiples exemples mais pour rester dans l’esprit de ce blog je me contenterai de te rappeler que le lobbying intense des éditeurs tels que Hatier, Bordas et consorts (bientôt, Microsoft et Google) auprès de l’éducation nationale, n’a rien, mais alors rien, à envier à celui de Big Pharma auprès du ministère de la santé. Nous parlerons une autre fois des problèmes on ne peut plus médicaux des rythmes scolaires, du poids des cartables de la propreté des toilettes non sans évoquer la capacité à « couvrir » les enseignants pédophiles, au moins égale à celle du Clergé.
Popper 31 suite : 3)3) En ce qui concerne la révolution, et le libéralisme, je viens de relire de vieux trucs : « la trahison des clercs »de Benda et « les chiens de garde » de Nizan, ça permet de remettre les choses en perspective. J’en ai conclu que les progrès instaurés par Beveridge et même ceux de Bismarck, n’étaient dus à l’époque qu’à la trouille inspirée par la vulgate marxiste. Il semblerait que l’effondrement du communisme en tant qu’idéologie, que ce soit en URSS comme en Chine laisse la place libre au libéralisme débridé et décomplexé auquel nous assistons actuellement. Comme il est plus malin qu’à l’époque, il sait faire bouillir la grenouille dans le jacuzzi (cf syndrome de la grenouille), et comme celle-ci n’attend plus que le prince charmant de l’idéologie vienne l’embrasser, elle peut cuire longtemps sans se révolter, affaire à suivre, je ne connais pas l’avenir.
RépondreSupprimer4) En ce qui concerne les intentions ou plus précisément comme tu le dis la génétique de l’UFLM, je veux bien qu’elle soit libérale, mais j’ai plus l’impression comme tu le dis par ailleurs, qu’il s’agit plus d’un mouvement poujadiste des petites entreprises contre les gros lobbies qui se mettent en place que du libéralisme de la haute finance que tu décris par ailleurs. Pour un vieux comme moi, cela me rappelle la naissance du CIDUNATI en 68 (les petits artisans & commerçants déjà pour des problèmes d’assurance maladie !!), d’ailleurs son évolution sera aussi intéressante à suivre!!!) ; Bref c’est plutô tles petits commerçants contre les grandes surfaces (Korian, Malakoff Mederic…etc). Ce qui est juste comique (si l’on veut) c’est de voir que comme à l’époque, l’état choisit les grandes surfaces au détriment des petits commerçants, et cautionne quelque part que Mammouth va écraser les prix ..de la santé… l’histoire a montré ce qu’il en était.
Jérôme Marty (au fait j’ai bien connu son père et sa clinique est dans la région toulousaine et pas à Nice) m’apparait plus comme un Gérard Nicoud, qu’un trader des Big lobbies de la santé ; comme à l’époque son combat est peut-être perdu d’avance. Je ne comprends pas bien ton soutien à une directive de l’ état qui au lieu de garantir la santé des citoyens comme tu le clames, précipite au contraire notre système de santé (exception française) mal foutu, corporatiste, bordélique, un peu trop dépensier vers le libéralisme pur et dur des grandes surfaces, comme l’a fait Pompidou à l’époque. Il y avait d’autres réformes à faire, et beaucoup plus d’argent à économiser ailleurs, en s’attaquant aux vrais lobbies de la santé plutôt qu’en muselant un peu plus les petits artisans.
Les raisons des petits artisans de se méfier sont mille fois mieux expliquées, dans les blogs de Dupagne ou de dresseuse d’ours, que je ne serai le faire, je n’y reviens pas, et d’ailleurs ils n’ont pas fait grève. Si tu n’y vois qu’un problème technique, c’est que tu rêves.
A Popper31,
RépondreSupprimerJe suis étonnée de voir que nous avons les mêmes références: "mon corps c'es tmon corps", je connais aussi et la protection des pédophiles en milieu scolaire j'en ai une petite expérience.
Pour le système scolaire, je ne le défends pas, si ce n'est pas assez clair, et je le connais un peu puisque j'ai été médecins soclaire pendant quelques années, pendant lesquelles j'avais plus l'impression d'être avocat que médecin, passant mon temps à plaider la cause des enfants en difficultés auprès d'enseignants plus ou moins ouverts au droit à la différence. C'est un gigantesque gâchis et nous en avions discuté, surtout ici je crois http://docteurdu16.blogspot.fr/search/label/DYSLEXIE.
Robespierre était le tenant d'une école normative assurant le formatage des élèves selon le bon vouloir de l'élite. La pérennité du système scolaire dans son organisation élitiste montre qu'inscrire une hiérarchisation sociale dans l'organisation même du système éducatif c'est un peu comme la graver dans le marbre. Si tant est qu'on s'assure que ceux qui permettent la reproduction du système en sont aussi les bénéficiaires, ce qui est le cas.
Pour le système de santé, j'ai bien dit d'inspiration beveridgienne, parce que je pense que notre système d'assurance maladie, malgré sa complexité, se rapproche plus de l'état d'esprit du système britannique que de celui du système allemand, notamment sur le plan des principes d'universalité et d'uniformité.
Je suis aussi d'accord sur le poujadisme de l'UFML, c'est ce que je disais, justement.Pour Marty, j'ai peut être confondu, c'est son collègue chirurgien esthétique, qui vient de Nice, Philippe Letertre.
Je suis pour le TPG, parce qu'il y a un réel problème d'accès aux soins,mais je pense que c'est à la sécu de s'occuper du recouvrement de la part mutuelle.
Mais, encore plus, je suis pour l'augmentation de la prise en charge des dépenses de santé par la sécurité sociale.Quelles mesures faudrait-il mettre en oeuvre pour atteindre cet objectif? Aller vers une augmentation des dépassements d'honoraires (totale liberté d'honoraires réclamée par l'UFML) me paraît quelque peu contradictoire avec l'amoindrissement du pouvoir des mutuelles. Puisque si les gens ont besoin de mutuelles c'est bien parce qu'il y a des prestations, notamment des dépassements d'honoraires, que la sécu ne prend pas en charge.
La réforme passe effectivement, largement à côté des sujets, à mon avis. Mais sans oublier au passage de réduire la durée de mise en oeuvre des essais cliniques et de mettre la préparation de la prochaine pseudo urgence sanitaire au centre du système de santé en intégrant les EPRUS dans la future super agence de santé.
"Je suis pour le TPG, parce qu'il y a un réel problème d'accès aux soins,mais je pense que c'est à la sécu de s'occuper du recouvrement de la part mutuelle."
RépondreSupprimerC'est pas possible ? Vous faites exprès de dire et/ou de croire que ça arrivera .... Le Noemie3 a disparu, le Noemie1 a disparu, l'Option Medref a disparu, le "top mutualiste" disparait progressivement, le chèque-santé est sur les rails, le marché est "capté" par les complémentaires qui commencent à rembourser les osteopathes qui manipulent les foies et les vésicules bilaires.... Même quand le patient règle 6.90 euro (une paille !), certaines mutuelles commencent à ne plus rembourser et refusent la FSE, le patient étant obligé d'attendre le décompte de l'AMO et faire les démarches par paier !!!
Il est illusoire de penser que les "mutualistes" accepteront le guichet unique. Soutenir que c'est la voie à discuter entre "partenaires" relève de je ne sais quoi.
T Lambert
Il y a des points aveulgles et des illusions d’optique dans ce débat.
RépondreSupprimerLes médecins libéraux se réveillent et dénoncent la privatisation du financement des soins.
1-Mais la privatisation des systèmes de soins dans le monde a commencé depuis une dizaine d’années et elle s’est accélérée ces dernières années. Elle concerne aussi bien le financement que la distribution de soins dont les contestataires se gardent de parler, puisque, précisément, cette contestation a pour origine des cliniques privées, qui, comme l’industrie pharmaceutique, ne veulent pas de financeurs privés et préfèrent être financés par des fonds publics. D’où la vision un peu scopique du problème.
Les québécois ont quelques longueurs d’avance dans la lutte contre la privatisation du système de santé http://nonauxhausses.org/affiches/systeme-de-sante-tarificationprivatisation/ . La Belgique aussi http://www.questionsante.org/bs/La-Sante-n-est-pas-a-vendre .
Le mouvement vers la privatisation a été pensé par des think tanks américains comme celui-ci http://www.governanceinstitute.com/ d’après ATTAC.
Les processus de privatisations, plus ou moins progressifs et discrets, sont expérimentés par tous les services publics depuis déjà longtemps. Cela peut prendre la forme de l’externalisation de services périphériques, comme l’informatique, le nettoyage, de certains services ou missions publiques, comme la prévention du tabagisme, confiée à des sociétés privées, d’une autonomie de gestion des établissements, d’une rationalisation des coûts devenue un but en soi et déconnectée du service rendu, d’une extension du secteur privé à l’intérieur du service public, d’une réduction des effectifs de salariés publics, d’une privatisation des secteurs les plus rentables de la santé (maisons de retraite, chirurgie ambulatoire)… Dans un premier temps, ce sont des sociétés privées petites ou moyennes qui sont les bénéficiaires de ces nouveaux marchés. Dans un deuxième temps, quand les secteurs privatisables seront mûrs, que leur rentabilité sera assurée, au prix d’une dégradation du service rendu, ce seront des multinationales, associées à des banques, comme c’est déjà le cas pour les cliniques privées, qui entreront en scène.
Est-ce que le marché de la santé dans les pays riches est rentable ? Il est très rentable pour les sociétés privées : le modèle américain en atteste. Mais il est extrêmement coûteux pour les patients et les contribuables et offre peu ou pas de garanties de qualité (doublement du coût de la santé par habitant avec une dégradation globale de la santé), en partie à cause du développement des soins inutiles et en partie à cause du développement des inégalités qu’il génère.
L’idéologie qui préside à ce mouvement est authentiquement néolibérale. L’idée est que, les systèmes de santé publics ne pouvant faire face aux dépenses (générées, nous dit-on, par le vieillissement de la population, la sophistication des médicaments et technique innovants qui devraient être payés au juste prix … en oubliant le refus de financement et l’influence des dépenses superflues ou inutiles générées par les conflits d’intérêts et le marketing) la privatisation, grâce à la supposée efficience du secteur privé, est présentée comme le moyen de sauver le système de santé.
Aucun fait ne vient attester de cela, mais, comme dit le proverbe : la raison du plus fort est toujours la meilleure.
Donc, il y a, certes, le financement, mais la privatisation de la distribution des soins pose aussi problème. Les prestataires privés ne veulent pas avoir à faire avec des financeurs privés car ils savent qu’ils seront moins accommodants pour le financement des dépenses car fonctionnant selon les mêmes critères qu’eux-mêmes de maximalisation des marges. Faire financer des prestations privées par ds financeurs privés c’est comme jeter un seul os à ronger à deux chiens affamés. Ils vont se battre indéfiniment pour avoir la plus grosse part et cela génère une inflation sans précédent des frais de gestion, comme c’est le cas aux Etats Unis.
...
suite
RépondreSupprimer2-Autre point aveugle du mouvement : les dépassements d’honoraires. Pour aller vite, ceux-ci ont cru bien plus rapidement que les revenus conventionnels des médecins, qui eux-mêmes ont augmenté plus vite que l’inflation . Entre 1990 et 2005 le pouvoir d’achat dû aux dépassements d’honoraires avait augmenté de 71% tandis que celui dû aux honoraires conventionnels avait augmenté de 23% (IGAS 2007). En 2006, les dépassements d’honoraires des médecins (sans tenir compte des dentistes) n’atteignaient pas 2 Mds. En 2014 ils atteignent 2,7 Mds dont 2,4 Mds reviennent aux spécialistes et 300 millions aux MG secteur 2 (1,2 Mds aux chirurgiens des cliniques privées). Or, ces dépassements d’honoraires sont une source majeure d’inégalités en même temps qu’une aubaine pour les mutuelles. Ils sont pris en charge aux deux tiers par les ménages. Ils sont donc une source d’inégalités individuelles (tout le monde ne peut pas les payer), territoriales (ils atteignent des sommets à Paris, puis Lyon http://www.lemonde.fr/sante/article/2012/04/10/enquete-sur-ces-consultations-au-prix-fort_1682940_1651302.html ), ils favorisent la désertification, les médecins préférant s’installer avec des dépassements d’honoraires dans des secteurs déjà saturés, et ils contribuent au refus de soins, qui est beaucoup plus important pour les médecins en secteur 2 que pour ceux en secteur 1, particulièrement pour les spécialités très demandées (ainsi, à Paris, on a 40% de refus de soins pour les patients bénéficiaires de la CMU chez les gynécologues en secteur 2 contre 17% pour ceux en secteur 1) http://www.cmu.fr/fichier-utilisateur/fichiers/refus_soins_testing2009_rapport.pdf . Sans oublier que c’est une source d’inégalités entre médecins car les différences sont de de 1 à 16 entre le premier et le dernier décile de revenus des médecins (23 000 euros versus 370 000).
3-Troisième point, point aveugle des organisations de consommateurs et des associations d’usagers : le point de vue du patient n’est pas un bon critère pour juger de la qualité du soin. Le patient n’a, en réalité, aucun moyen de connaître par avance la qualité d’un établissement ou d’un médecin : il se fie donc à des indices. Le problème est que les indices retenus par les patients ne sont pas corrélés à la qualité réelle du soin. Jean de Kervasdoué, dit, à juste titre, je pense, que ce que le patient achète, quand il paie une prestation de santé, c’est de la confiance. Or, les indices prioritairement retenus par les patients pour anticiper sur la qualité d’un établissement ou d’un médecin ne sont pas pertinents car ce sont les prestations hôtelières et le prix de la consultation. Le point de vue du patient moyen peut se résumer à : plus c’est cher mieux c’est, faute d’autre critère auquel pouvoir se raccrocher. Or, c’est le plus souvent faux. Dans un système de santé privatisé, la demande du patient est donc fortement inflationniste car elle s’oriente vers des prestations chères, indépendamment de leur qualité réelle.
Et ce sera le cas tant que les patients n’intégreront pas que tout ce qui brille n’est pas or, et qu’ils ne disposeront pas de critères plus pertinents et d’informations non manipulées pour juger.
4-Enfin, la question de la formation des médecins, aussi bien que celle de l’information scientifiques, et des conflits d’intérêts associés, pourtant centrales pour l’amélioration de la qualité des soins sont totalement absentes du débat.
A la logorrhée de CMT
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=NFKTHQxBuFg&feature=youtu.be
Ma logorrhée est tout au moins assumée (non anonyme) et étayée, contrairement à votre petite video, que j’ai écouté en pointillés, tellement on se lasse vite d’être pris à ce point pour un demeuré par quelqu’un d’aussi pédant que vous qui ne sait visiblement pas du tout de quoi il parle. Une bonne partie de la video est consacrée à expliquer que l’inflation, mais oui ! ça existe ! Quelqu’un qui vous fait une bouillie bien compacte d’idées avec des notions qu’il ne maîtrise visiblement pas puisqu’il ne fait pas la différence entre, d’une part, les honoraires et, d’autre part, les bénéfices non commerciaux ou revenus. Ou entre revenus et pouvoir d’achat.
RépondreSupprimerVous avez la chance, étant médecin, d’avoir fait de longues études. Mais vous écouter me fait penser que vous avez dû rater quelques épisodes en cours de route. J’aimerais croire qu’il s’agit d’une tentative de manipulation, mais je crains que ce ne soit que de l’ ignorance pure et simple.
Comme vous semblez ne pas le savoir je précise que le bénéfice non commercial est ce que le médecin libéral déclare au fisc après avoir déduit toutes ses charges. Que le revenu inclue aussi, en plus des bénéfices non commerciaux, les salaires que perçoit le médecin avant impôt sur le revenu tels qu’il les déclare au fisc. Que l’augmentation du pouvoir d’achat est la différence entre l’augmentation des revenus et l’inflation et qu’elle évalue la capacité d’une personne ou d’un ménage à acquérir des biens.
Tout au long de mes commentaires, j’ai pris soin de parler de bénéfices, de revenus, de pouvoir d’achat pour éviter le genre d’argumentaire au rabais que vous servez, où vous confondez allègrement tout un tas de notions à votre convenance.
Par exemple je disais : « . Entre 1990 et 2005 le pouvoir d’achat dû aux dépassements d’honoraires avait augmenté de 71% tandis que celui dû aux honoraires conventionnels avait augmenté de 23% (IGAS 2007). » Ce qui signifie, en clair, que les dépassements d’honoraires ont augmenté beaucoup plus vite que l’inflation, permettant un gain de pouvoir d’achat moyen de 71% sur cette partie du revenu pour les médecins pratiquant des dépassements.
Prenez la peine de comprendre de quoi vous parlez avant de prendre un ton de maître d’école pour énoncer des idioties et des platitudes.
La vraie question est : qui doit assurer aux spécialistes de secteur 2 exerçant dans des cliniques privées et ne praitquant, pour la plupart, que des interventions programmées, se défaussant donc des urgences sur le secteur public, un train de vie à la hauteur de leurs aspirations correspondant à des revenus de 15000 à 30 000 euros nets par mois (qui correspond au revenu 2013 de ces spécialistes) ? est-ce l’Etat, la solidarité nationale par le biais de la sécurité sociale, ou est-ce aux patients qui pensent qu’ils seront mieux soignés dans ces cliniques d’en assumer le coût ? Ou alors peut-on imaginer que ces spécialistes revoient leurs ambitions à la baisse pour rester accessibles au plus grand nombre ?
je l'avais zappé ton post et ses commentaires
RépondreSupprimerDois je être fier de ta citation ?(celle de mon blog) je n'en sais rien...
je manque de temps pour lire le roman fleuve des commentaires. j'ai juste apprécié celui de Christian Lehmann.
trop anéanti par ce début d'année je ne perdrai pas mon temps à essayer de te mettre le nez dans tes contradictions.
tu espérais que je défende l'UFML ici ? ce n'est pas le bon endroit !
bonne année à toi
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RépondreSupprimerRelu plus de deux ans après les "faits" : Bon sang ! Lamentable ! De l'intériorisation pure et dure, le nec plus ultra de la soumission librement consentie, il faut bien, toi dont les poings démangent ( Rire tonitruant qui te hérisse tant !)que tu t'auto-justifies sous peine de .... "perdre la face" ?
RépondreSupprimerTu devrais te relire, la mauvaise foi des commentaires pourrait te sauter aux yeux a posteriori.
L'auteur de ce qui te révulse.