Pierre Laroque : 1907 - 1997. Fondateur de la Sécurité sociale. |
Je vais aller dimanche 15 mars 2015 manifester contre la loi de santé.
Je manifesterai pour montrer que je ne suis pas content.
Je vous ai déjà expliqué en préambule contre qui et avec qui je vais défiler (LA).
Voici (LA) sur le site officiel du gouvernement le justificatif, je dirais, en termes marketing, l'accroche de cette loi.
Notre système de santé est performant mais inéquitable, c'est pourquoi il est indispensable de le refonder. La loi de santé s'articule autour de trois axes : prévenir avant d’avoir à guérir, faciliter la santé au quotidien et innover pour consolider l'excellence de notre système de santé.
Ce préambule est à la fois un tissu de mensonges et un programme atterrant de santé publique quand on connaît les tenants et les aboutissants de tout cela (corruption, fraude, concussion, sur diagnostics, sur traitements, dépistages sauvages, prévention inexistante, prises illégales d'intérêts, pots de vin, et j'en passe).
Pour ce qui est du projet lui-même, vous le trouverez ICI.
Je fermerai donc mon cabinet ce dimanche (j'ajoute qu'il est fermé tous les dimanches pour ceux qui n'auraient pas compris).
A l'origine il y avait trois raisons essentielles pour que je refuse cette loi de santé.
Je vous les expose :
Pour ce qui est du projet lui-même, vous le trouverez ICI.
Je fermerai donc mon cabinet ce dimanche (j'ajoute qu'il est fermé tous les dimanches pour ceux qui n'auraient pas compris).
A l'origine il y avait trois raisons essentielles pour que je refuse cette loi de santé.
Je vous les expose :
- Le Tiers-Payant Généralisé. Je suis contre pour des raisons purement administratives car je ne veux pas que ma secrétaire passe son temps à récupérer des impayés ou à ne pas récupérer des impayés (je ne parle donc pas des médecins qui n'ont pas de secrétariat ou un secrétariat à mi-temps... la double peine pour eux...), je refuse cette mesure "socialiste" qui est un chiffon idéologique sur lequel est inscrit le slogan "Accès aux soins pour tout le monde" pour faire passer le reste, à savoir et surtout le fait que la médecine générale est considérée comme de la merdre en barre par des décideurs qui, ne sachant pas ce que c'est que de prendre un rendez-vous chez leur médecin traitant, pensent que les pauvres en sont privés. Pour le reste, les arguments à la khon sur le patient doit payer de sa poche, il faut responsabiliser le patient, cela va augmenter le nombre d'actes, tout ce qui est gratuit ne vaut rien, c'est du flan intégral et des arguments d'hypocrites. Les médecins et les patients sont irresponsables et on le sait depuis longtemps, les médecins en prescrivant tout et n'importe quoi à des malades (ce serait un moinre mal, à des citoyens) qui sont heureux de profiter du système par tous les bouts avec la complicité des premiers. Les médecins et les patients, dans une grande danse effrénée, font du consumérisme à tout va et participent au gâchis généralisé des ressources sans que l'on ressente la moindre amélioration sur la satisfaction de tout le monde et sur l'amélioration des indices de santé publique. L'autre argument selon lequel les honoraires ne vont plus dépendre que d'un tiers qui ne serait pas le patient pourrait effectivement être recevable si cela n'était pas déjà le cas pour environ 70 % d'entre eux... Encore qu'au bout du compte, ce soient quand même les cotaisations qui règlent tout cela (sans compter le déficit chronique des comptes publics). Non, le problème est administratif, la multiplicité des payeurs (et la multiplicité des régimes, vache sacrée de la République), l'absence de guichet unique, et les difficultés que vont entraîner le paiement d'actes déjà insuffisamment rémunérés. Je serai donc pour quand les problèmes de paiement seront résolus, ce qui n'arrivera jamais.
- Les réseaux de soin organisés par les mutuelles. Je suis contre. "La loi permet donc la mise en place de réseaux de soins et autorise les mutuelles à conclure des conventions avec certains professionnels de santé, les assurés pouvant bénéficier de tarifs moins élevés et de meilleurs remboursements." Voir ICI. Nous nageons en plein délire. Les assurés des mutuelles qui, en théorie, n'avancent pas d'argent pour des examens complémentaires, vont payer moins cher. Et c'est la mutuelle qui va choisir pour le médecin traitant quels seront les médecins et les endroits où ils pourront adresser les patients. C'est la générication de la santé et de l'adressage aux spécialistes d'organes. Comment les choix seront-ils faits ? Sur quels arguments ? Sur l'épaisseur de la moquette ? Sur le nombre (non déclaré) d'infections nosocomiales ? Sur le classement du journal Le Point ? Mais il est possible également que le parcours de soin passe à la trappe : les assurés (vous avez remarqué que je n'ai parlé ni de citoyens ni de patients) liront que le docteur X est agréé Mutuelle Machin et il ira le voir in petto. J'ai toujours été contre les réseaux de soins ou plutôt contre les soins en réseaux (voir ICI) parce que j'ai toujours pensé qu'il s'agissait de l'exportation hors les murs des pratiques et des diktats hospitaliers. Et dans ce cas il n'y avait pas d'intervenants extérieurs au monde médical. On va passer du disease-management CPAM (les khonneries à la Sophia dont l'inanité et l'inutilité sont évidentes et ont été montrées ICI par exemple) au disease-management mutualiste étendu au delà des pathologies chroniques (voir LA pour des informations en français sur le modèle). La loi de santé va formaliser dans le mauvais sens, celui du choix des non médecins (Guillaume Sarkozy, impudent capitaine de mutuelle, par exemple) pour les médecins et pour les patients. Au lieu d'un système de soins centré sur les patients (patient-centered care) cela deviendra un système de soins centré sur les mutuelles qui ne représentent que l'AMC dans le remboursement, c'est à dire très peu, et qui gèreront les choix des médecins. Le monde à l'envers. C'est ce que les Anglo-Saxons appelleraient le stakeholder-centered care. Une abomination.
- Le pouvoir des ARS. Désormais les ARS auront les pleins pouvoirs, aidés en cela par la représentation nationale, pour décider de l'implantation des médecins généralistes, pas des spécialistes d'organes qui sont de grandes personnes, mais aussi pour décider de l'implantation des services, des IRM (voir LA) et le reste. La rationnalisation de l'offre de soins est évidemment un objectif louable car ne rien faire signifierait laisser le marché s'auto-réguler, ce qui est une imposture libérale bien connue. Mais les ARS sont les instruments du pouvoir politique, pas les acteurs des politiques de santé, il y a bien des comités de pilotage mais ce sont des comités croupions, le décisions étant prises auparavant. Les ARS, en outre, sont un repaire d'incapables qu'il a fallu recaser à la suite des regroupements multiples, salaires élevés, postes irresponsables, incompétence notoire, voitures de fonction et appartements dans le même genre, après le démantèlement de différentes structures antérieures (comme l'ASE par exemple). On ne peut faire confiance à ces profiteurs ignares du système qui ne connaissent rien à la santé mais qui, forts des modèles économiques extérieurs, et de leurs lectures hâtives sur des expériences étrangères, se posent en experts de la réorganisation des territoires, des coeurs et des reins.
En réalité, il y a bien d'autres raisons, vous vous en doutez. Les énumérer serait fastidieux mais ferait aussi oublier qu'il nous faut d'abord proposer et ensuite négocier. Il ne faut pas que cette manifestation soit un catalogue de récriminations mais un catalogue de propositions.
Comment réécrire la Loi Santé ? J'entends bien les slogans "No Négos" mais est-ce bien raisonnable alors que le corps médical et les professions de santé en général tirent à hue et à dia dans des directions parfois opposées ? Quel est le point commun entre le médecin généraliste salarié qui travaille à mi-temps ou à temps partiel en PMI et le radiologue interventionnel qui travaille dans plusieurs cliniques à la fois ? Quel est le point commun entre le médecin généraliste rural qui fait lui-même les points de suture et le médecin généraliste urbain dont le SAMU est distant de quelques minutes ? Quel est le point commun entre l'ophtalmologiste libéral en secteur 2 et le psychiatre libéral en secteur 1 ? Mais je pourrais multiplier les exemples à l'infini. Dire que la FHF (Fédération Hospitalière de France) ne cesse de casser du sucre sur les libéraux qui seraient à l'origine de l'engorgement des urgences, dire que le toujours médiatique Patrick Pelloux, dire que les cliniques privées sont déjà sous la coupe des fonds de pension, dire que les mutuelles, dire que... Si je voulais faire de la démagogie je dirais que le seul point commun c'est le patient. Mais où est le patient ? Est-il visible ? Ou n'est-il qu'un enjeu économique et de pouvoir de plus ? Ou n'est-il qu'un instrument au service de tous ?
Le slogan "No Négos" est un slogan creux car les grandes avancées sociales (il en est même qui souhaitent des accords de Grenelle...) ont été obtenues, certes par la revendication, mais, plus encore, par la négociation.
Quant aux états-généraux de la médecine proposés par d'autres ou les mêmes, ceux qui ne sont pas capables de lire la lettre d'un correspondant jusqu'au bout ou d'écouter leur patient jusqu'au bout de ses plaintes, ils voudraient une grande messe, j'imagine le bordel, et on pourrait réunir ce petit monde jusqu'à la fin de la présence de médecins généralistes authentiques dans le paysage médical français, que certains se battraient encore pour être sur la photo.
Car la plus grosse urgence, c'est la disparition programmée de la médecine générale et de certaines spécialités.
Où sont les propositions pour que la médecine générale ne disparaissent pas ? Où sont les propositions pour que plus de 17 % de médecins généralistes formés s'installent en libéral ? A part le C à 50 euro ?
Nous le verrons la prochaine fois.
Illustration : Pierre Laroque (voir ICI pour quelques éléments le concernant).
Comment réécrire la Loi Santé ? J'entends bien les slogans "No Négos" mais est-ce bien raisonnable alors que le corps médical et les professions de santé en général tirent à hue et à dia dans des directions parfois opposées ? Quel est le point commun entre le médecin généraliste salarié qui travaille à mi-temps ou à temps partiel en PMI et le radiologue interventionnel qui travaille dans plusieurs cliniques à la fois ? Quel est le point commun entre le médecin généraliste rural qui fait lui-même les points de suture et le médecin généraliste urbain dont le SAMU est distant de quelques minutes ? Quel est le point commun entre l'ophtalmologiste libéral en secteur 2 et le psychiatre libéral en secteur 1 ? Mais je pourrais multiplier les exemples à l'infini. Dire que la FHF (Fédération Hospitalière de France) ne cesse de casser du sucre sur les libéraux qui seraient à l'origine de l'engorgement des urgences, dire que le toujours médiatique Patrick Pelloux, dire que les cliniques privées sont déjà sous la coupe des fonds de pension, dire que les mutuelles, dire que... Si je voulais faire de la démagogie je dirais que le seul point commun c'est le patient. Mais où est le patient ? Est-il visible ? Ou n'est-il qu'un enjeu économique et de pouvoir de plus ? Ou n'est-il qu'un instrument au service de tous ?
Le slogan "No Négos" est un slogan creux car les grandes avancées sociales (il en est même qui souhaitent des accords de Grenelle...) ont été obtenues, certes par la revendication, mais, plus encore, par la négociation.
Quant aux états-généraux de la médecine proposés par d'autres ou les mêmes, ceux qui ne sont pas capables de lire la lettre d'un correspondant jusqu'au bout ou d'écouter leur patient jusqu'au bout de ses plaintes, ils voudraient une grande messe, j'imagine le bordel, et on pourrait réunir ce petit monde jusqu'à la fin de la présence de médecins généralistes authentiques dans le paysage médical français, que certains se battraient encore pour être sur la photo.
Car la plus grosse urgence, c'est la disparition programmée de la médecine générale et de certaines spécialités.
Où sont les propositions pour que la médecine générale ne disparaissent pas ? Où sont les propositions pour que plus de 17 % de médecins généralistes formés s'installent en libéral ? A part le C à 50 euro ?
Nous le verrons la prochaine fois.
Illustration : Pierre Laroque (voir ICI pour quelques éléments le concernant).
A JCG,
RépondreSupprimerTa référence pour la loi de santé, tu renvoies vers Légifrance, ne m’a pas convaincue, et je pense en avoir une meilleure, en tous cas plus facile à lire http://www.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/151014_-_Dossier_de_Presse_-_Loi_de_sante-2.pdf .
On peut constater que ce projet de loi est un fourre-tout, où des mesures qui pourraient être intéressantes, selon la manière dont elles seraientt appliquées, et qui ne coûteraient pas grand-chose, par exemple les mesures 1 et 2 .
Mesure 1 : « désigner un médecin traitant pour l’enfant ». Ce pourrait être une excellente mesure, à condition que les médecins aient une formation appropriée pour faire de la prévention, disposent du temps nécessaire ou s’octroient le temps de le faire, et acceptent d’avoir une approche moins technique (c’est ce que je constate de la part d’un certain nombre de pédiatres) et plus globale de l’enfant et de l’enfant au sein de sa famille.
Mesure 2 : « améliorer l’information nutritionnelle « . Ce pourrait être une excellente mesure. Malheureusement on y trouve le fameux déni de réalité des politiques sur le fait qu’on ne peut concilier si facilement les trois objectifs affichés dans le domaine de la santé, à savoir, réduire les dépenses publiques, améliorer la santé publique et assurer les bénéfices et la croissance du secteur privé. L’expérience nous montre que la réalisation du troisième objectif se fait souvent au détriment des deux premiers et que les acteurs privés ne se comportent pas comme des acteurs publics en la matière. En effet, la portée de cette mesure est largement entachée par la phrase « La mise en place de cette mesure sera assurée par les partenaires de l’agroalimentaire et sur la base du volontariat ». Dominique Dupagne, il y a un an, avait montré comment les « partenaires de l’agroalimentaire » avaient tendance à se comporter, quand ils étaient lâchés dans les écoles, comme le renard dans le poulailler http://www.atoute.org/n/Le-CEDUS-le-sucre-et-les-enfants.html . Cela avait donné lieu à une intervention. L’accord entre le CEDUS et l’Education Nationale avait été dénoncé en juin 2014 par le ministre d’alors de l’Education Nationale, Benoit Hamon, mais le principe est à nouveau remis sur la table en octobre avec le projet de loi de santé.
à suivre
suite
RépondreSupprimerJe ne passerai pas toutes les mesures en revue. Mais les médecins se sont focalisés uniquement sur les mesures qui peuvent porter atteinte 1) à leurs revenus, comme pas exemple le droit de vacciner pour les non médecins, 2) à leurs conditions de travail, comme par exemple le tiers payant, et j’accorde volontiers que c’est une aberration et qu’on ne peut pas imposer le rôle de recouvrer de dettes auprès des mutuelles aux médecins, et je ne comprends pas que le CISS soutienne cette mesure qui est plus de l’ordre de la démagogie, dans les conditions où elle sera imposée ; 3) de leur liberté, avec la perspective de l’introduction des réseaux de soins ; mais il y aurait beaucoup à dire sur l’usage que les médecins font de leur liberté, à qui ils confient le soin de les former, et comment ils la bradent en échange de quelques sous à travers le ROSP. Mais je ne vais pas insiter.
Je me pose tout de même la question de pourquoi aucun syndicat, plutôt que de réclamer d’emblée une augmentation d’honoraires, ne réclament pas en priorité que la totalité des 23 euros de CN soient à nouveau pris en charge par la sécurité sociale, ce qui amoindrirait le rôle des mutuelles.
Et surtout je me pose la question des mesures pour lesquelles personne ne proteste, parce qu’elles ne touchent pas aux intérêts particuliers de tel groupe de pression, mais simplement à l’intérêt général, comme la facilitation des essais cliniques (p 17 dans « autres mesures ») à travers la création d’une convention unique, qui va ramener les délais de mise en œuvre des essais cliniques de 18 à 2 mois http://www.mercure-avocats.com/contrat-unique-les-essais-cliniques-lhopital-mesure-attendue-renforcer-lattractivite-recherche-francaise-simplification-procedures-con/. Ce qui signifie la multiplication des essais cliniques dans les hôpitaux, l’intensification des conflits d’intérêts entre médecins hospitaliers et Big Pharma, la réduction des garanties aux patients hospitalisés etc
Pour illustrer ce qui me paraît être une excellente analyse de CMT :
RépondreSupprimer«on ne peut concilier si facilement les trois objectifs affichés dans le domaine de la santé, à savoir, réduire les dépenses publiques, améliorer la santé publique et assurer les bénéfices et la croissance du secteur privé. »
Il y aura lundi 16 mars à l'Institut Pasteur de Paris les secondes Assises du Vaccin pour lesquelles je me suis inscrit. Voir le programme [1]
En 2013 les premières Assises avaient eu lieu à Lyon où l'industrie du vaccin est effectivement bien assise … Vous pouvez lire la synthèse des exposés [2]. C'est très clair ! L'industrie du vaccin rapporte à la France en exportant 85% de sa production. Dans la période de crise économique que nous traversons c'est un des rares secteurs florissant. Nous en avons financièrement besoin alors les politiques ne pourront que soutenir à fond cette industrie... même s'il faut pour cela vendre les populations...
[1] http://choiseul.info/
[2] http://choiseul.info/site/wp-content/uploads/2013/09/Synth%C3%A8se-des-d%C3%A9bats-Assises-20131.pdf
[3] http://choiseul.info/calendrier/1eres-assises-nationales-du-vaccin/
Voilà, vous allez devoir vous coltiner un commentaire totalement profane d'une blairelle de base, j'aime bcp Marc Girard, en plus je ne suis pas française, donc je trouve extrêmement obscure et compliqué votre système de remboursement de frais médicaux, et j'ai comme l'impression que cela ne va pas s'arranger, ( en Suisse, on paye un max et en plus on a Mme Siegrist...) à chacun sa peine, mais ce que je lis dans ce blog, CMT, BG et doc du 16, et d'autres encore me sidère, pas trop naïve, je me rends compte que c'est partout pareil, mais quand même, je viens de lire les liens de BG, et j'ai vraiment envie de vous dire faites- vous entendre, vous avez les outils pour comprendre et analyser ce qu'il se passe, nous, simple quidam, on a doctissimo et ce genre d'ineptie, donnez à entendre ce que vous avez à dire, c'est important, le problème c'est que vos voix restent confinées dans une sphère relativement privée, entre confères ,notre accès à l'information, en tant que patient ou futur patient, est très dirigée et limitée et franchement cela est intolérable. Je n'ai bien évidemment pas de leçons à donner à qui que ce soit, et vous faites un travail remarquable d'information, par votre professionnalisme, votre honnêteté et votre humanité. J'aimerais juste que cela puisse être accessible plus largement, je crois que nous en avons besoin, véritablement. Je vous souhaite et NOUS souhaite d'être combatifs
RépondreSupprimerA BG, (et docpp)
RépondreSupprimerJ’avais en tête, en écrivant cela, ce que Marisol Touraine avait laissé échapper lors d’une de ses premières interviewes radiophoniques en tant que ministre. Lorsque le journaliste lui avait demandé quel était pour elle l’objectif du système de santé, elle avait répondu que c’était de favoriser la croissance et le développement de l’industrie française. Cela montre le déni persistant, déni partagé par les associations de patients, qu’il peut y avoir et qu’il y a, effectivement, de manière de plus en plus massive, une contradiction indépassable entre les visées de profits à court terme de l’industrie pharmaceutique, par exemple, et les objectifs d’amélioration de la santé publique et individuelle.
Vous parliez, il y a peu, dans un commentaire, http://docteurdu16.blogspot.fr/2014/11/haut-conseil-de-la-sante-publique.html avec docpp, de la pénurie de certains vaccins, les pentavalents, comme le Pentavac et l’Infanrix 5, comprenant les valences diphtérie, tétanos, polio, coqueluche et Haemophilus B. Ce qui oblige de fait à vacciner tous les nourrissons avec des hexavalents, avec la valence hépatite B en plus. Ou a tenter une vaccination avec le tetravalent, avec la valence haemophilus B en moins, mais sachant que, là aussi, il y a pénurie. Cette pénurie dure depuis bien six mois maintenant et je me rappelle que j’avais éprouvé les premières difficultés en septembre octobre. Et, contrairement à ce qui est dit, il n’y a pas de stock de ces vaccins dans les PMI, en tous cas pas dans toutes les PMI et je n’y ai pas accès, ce qui pose de sérieux problèmes, à la fois pour ceux qui ne souhaitent pas la vaccination contre l’hépatite B pour leurs enfants, cas assez rare parmi mes patients d’origine étrangère, mais aussi, dans le cas des enfants dont la mère est porteuse d’une hépatite B, et j’ai plusieurs cas parmi les enfants que je suis, car dans ce cas la vaccination contre l’hépatite B devrait être faite séparément, à 0, 1 et 6 mois.
Le HCSP a attendu 6 mois béatement avant de se fendre de recommandations qui sont comme un emplâtre sur une jambe de bois sur les schémas alternatifs de vaccination à défaut d’avoir les bons vaccins http://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=480 .
Vous avez raison de dire que tout va bien dans le meilleur des mondes pour Sanofi et Big Pharma en général qui se classe toujours en tête des classements de Fortune (3 pharmas parmi les 20 sociétés qui assurent le plus gros retour sur investissement , dont, sans surprise, Gilead, qui touche des royalties sur les ventes du Tamiflu et commercialise le Sovaldis avec 105% de rendement des actions).
Plus que jamais, Big Pharma, et GSK, qui fabrique les vaccins en « ix » comme Infanrix et Sanofi en particulier, qui fabrique les vaccins combinés en « ac » comme Pentavac et tetravac ont une stratégie commerciale résolument tournée vers les pays émergents.
Ce qui fait que nous sommes en voie de tiers-modialisation car les labos se fichent désormais, des demandes des pays industrialisés en matière de vaccins et vont voir ailleurs.
Faisons le bilan de ce que nous laissent les labos en héritage en se faisant la malle pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs, à savoir un condensé de tout ce qu’on peut trouver de pire dans des sociétés au libéralisme le plus débridé et dans les sociétés au communisme le plus austère :
- Les vaccins les plus chers du monde, et, toujours, de plus en plus chers cf article http://www.bmj.com/content/350/bmj.h308
à suivre
SUITE
RépondreSupprimer- Les vaccins les moins utiles du monde car dirigés contre des maladies rarissimes, et, parfois, carrément nocifs, comme le vaccin Prevenar contre les infections invasives à pneumocoque qui a réussi l’exploit d’augmenter le nombre d’infections invasives à pneumocoque dans notre pays, ou le vaccin contre la grippe, qui a une efficacité négative certaines saisons (ce qui signifie plus de malades parmi les vaccinés que parmi les non vaccinés, je cite le rapport du HCSP du 28 mars 2014 « En revanche, dans neuf saisons grippales sur dix, l’efficacité vaccinale est significativement inférieure chez les personnes âgées de 65 ans et plus, variant de -24 à 48 %, et non différente de zéro sur trois saisons grippales. Cette étude ne fait pas référence à l’adéquation entre les souches virales circulantes et les souches vaccinales durant ces années d’étude. »)
- l’absence de choix réel sur les vaccins qu’il est possible de pratiquer
- Des régiments d’experts, de membres d’agences et comités, et de politiciens corrompus par les conflits d’intérêts
Et j’en oublie sûrement.
Donc, je plaide pour une industrie publique du médicament et du vaccin. Cela n’est pas impossible. Au Danemark existe le Statens serum institute, qui s’occupe à la fois de recherche épidémiologique et produit quelques vaccins. L’argent investi serait très vite compensé par une réduction de plus de 90% des coûts des vaccins dès lors qu’il ne faudrait plus financer les revenus des actionnaires, les primes faramineuses des dirigeants, le coût exorbitant du marketing et de la corruption, et les royalties reversés à des universités publiques qui se chargent désormais de la recherche pour le compte des laboratoires privés.
On peut toujours rêver.
A Geneviève,
Merci pour votre commentaire. Je le trouve très à propos et cela donne aussi du courage de voir que le message peut être reçu et compris, au moins par quelques uns.
Nous sommes tous des amateurs, ici, dans le bon sens du terme. Et écrire sur un blog procure la liberté de prendre son temps et de dire ce que l’on veut.
Pour JCG et moi nous sommes des « vrais » médecins, et donc nous travaillons et cela ne nous laisse pas le loisir d’écrire autant que nous le voudrions.
Ce que j’aimerais vraiment c’est que les journalistes, en particulier les journalistes santé, fassent leur travail (certains essaient, ne soyons pas injustes) et arrêtent de nous sortir des pseudo scoops pourris à propos du Sovaldis ou des soit-disant 8500 morts de la grippe supplémentaires.
Je pense vraiment que la capacité des citoyens à aller chercher une information de qualité et à l’analyser avec discernement va devenir, de plus en plus, une question de survie, je pèse mes mots, car le système de santé devient de plus en plus délétère pour la santé des citoyens.
Je l’avais dit ailleurs, mais, pour moi, c’est une question de transfert de risques. Les risques financiers que les multinationales ne veulent pas assumer, sont transférés sur les citoyens, comme les multinationales ont les moyens de le faire, sous forme de risques sanitaires (surdiagnostics, surtraitements, médicaments et vaccins de qualité médiocre). Les multinationales assurent ainsi leurs bénéfices mais les citoyens- patients, eux, subissent des risques iatrogènes croissants.
A CMT, je pense aussi que toutes les activités qui relèvent du bien commun : santé(l'ordre n'est pas celui de l'importance des sujets), système scolaire, transports, banques, électricité... je ne parle pas ni de l'armée police et justice car j'espère qu'ils ne seront jamais privatisés mais ...
RépondreSupprimerPour moi, tout ce qui fait que nous pouvons vivre ensemble et qui soutient l'économie est un bien public qui doit être régi par nos représentants élus. Toutefois, c'est loin de suffire pour être à l'abri de la voracité de certains. Je travaille dans le secteur de l'électricité. La façon dont les gouvernements successifs jouent avec EDF montre leur irresponsabilité totale : dividendes extraordinaires (l'entreprise doit s'endetter pour les payer!), aucune visibilité sur l'avenir du nucléaire, découpage de l'entreprise (bientôt EDF va perdre l'hydraulique, on saura lui reprocher de ne pas faire de l'énergie renouvelable), en euros constant le tarif de vente de l'électricité ne fait que baisser mais cela ne se voit pas sur la facture des usagers qui doivent s'acquitter de la CSDPE qui elle, explose (elle finance les énergies pas "polluantes" comme l'éolien ou le solaire fait à partir de panneaux solaires chinois , eh oui pas de filière de fabrication de panneaux solaires en France, qui aurait pu donner des emplois en France), .... Les dirigeants successifs d'EDF (même Proglio) ont demandé en vain des hausses des tarifs de vente. Les gouvernements successifs se comportent comme si EDF était éternelle
Je suis totalement en faveur d'un pilotage par l'état des domaines que j'ai cité mais il faut des lois très strictes qui encadrent ce pilotage pour protéger ces industries et services contre l'incompétence, faiblesse, corruption,...des gens qui nous gouvernent.
On parle beaucoup d'obligations vaccinales, tout particulièrement aujourd'hui …
RépondreSupprimerPendant qu'on s'agite en France et qu'on se demande comment rétablir la confiance, que font nos cousins du Québec en matière de vaccinations ? Ils pratiquent le consentement vaccinal libre et éclairé [1] page 92 version 2014 :
« Tout vaccinateur doit :
Vérifier, avant de lui administrer un vaccin, le statut et l’histoire vaccinale de la personne à l’aide de son carnet de vaccination, de son dossier médical, de son dossier de santé ou du registre de vaccination, si ce dernier est accessible au vaccinateur.
Déterminer la pertinence de vacciner la personne à la lumière des données recueillies, des indications et des contre-indications.
Renseigner la personne ou son représentant légal sur les avantages et les risques de l’immunisation, qui sont mentionnés dans les feuilles d’information pour les personnes à vacciner fournies avec le PIQ (Protocole d'immunisation du Québec, le PIQ fallait le faire !).
Obtenir le consentement libre et éclairé de la personne ou de son représentant légal avant de procéder à la vaccination. »
ET si on mettait cela en place en France ? Nul besoin de nouvelle loi, la loi Kouchner disait finalement cela … Il n'y a plus qu'à la mettre en application...
[1] http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/piq/chap3.pdf
la société ( je sais, c'est facile...) , telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, ne nous permet plus d'être malade, un malade, économiquement, ça fait tache, non seulement économiquement, mais aussi culturellement, un malade enfant empêche sa maman de produire, un papa malade coute cher à la société, un conjoint malade empêche la famille d'être productive, la société, le patron, la commune, ont un manque-à-gagner, et l'individu dans tout ça, c'est quoi ? une outre à vaccins et à médicaments, un tas de chair à examiner et à évaluer régulièrement ? pour promouvoir son rendement, jusqu'à la lie ? Sommes-nous des bêtes à prévention, pour rentabiliser les équipements et médicaments coûteux?, sommes-nous des bras que l'on pique par conventions, sans la moindre base scientifique crédible ou probante ? une marchandise en nombre et peu réfractaire, pour ne pas dire complétement lobototisée, et ça pour des raisons non pas sanitaires, mais purement économiques. Le transfert de risque, comme le mentionne CMT, est plus qu'évident, et il y a vraiment urgence. comment y résister? pour nos enfants, comment, en tant que citoyen, ne pas être broyé par cette machine ? Même un rhume n'est plus acceptable, une toux encore moins, un cancer c'est l'emballement total, la rougeole c'est presque encore pire, ai-je le droit d'avoir mal à la tête sans que l'on me fasse un scanner ? la ménopause et c'est la fin des haricots, libre et éclairé, voilà ce qu'il nous faut, mais donnez-nous, donnons-nous les moyens de l'être véritablement. Informez-nous et informons-nous.
RépondreSupprimerCMT répond
RépondreSupprimerA Paul
Je ne veux pas créer ici un débat politique parce que ce n’est sûrement pas le lieu, bien que tout soit politique, en réalité, et que le nier revient à dire que telle décision découle naturellement du contexte et que, donc, nous n’avons aucune prise sur notre destin commun (la thèse TINA there is no alternative). Et, de plus, je suis incompétente sur le sujet de l’électricité.
Mais je suis fondée à penser que les politiques et les orientations, nationales , européennes et internationales, sont en train de démolir progressivement la notion même de service public et de bien commun. En fait cette destruction de toute notion de service public et de bien commun est programmée dans les traités internationaux négociés depuis des décennies, qui défendent le « libre marché » et la propriété intellectuelle au profit des multinationales. J’avais effleuré le rôle des traités négociés au sein de l’Organisation mondiale du commerce dans cet article http://docteurdu16.blogspot.fr/2014/01/politiques-mondiales-du-medicament-la.html . L’OMC a été instituée, en 1994 suite aux accords de Marakech, pour négocier des traités visant à libéraliser les échanges commerciaux internationaux. Libéraliser signifiant à la fois défense inconditionnelles de la propriété intellectuelle, destruction de toute forme de régulation (barrières douanières p exp), mais aussi faire entrer, à terme, toute activité de commerce ou de service dans le secteur concurrentiel, ce qui implique la disparition de la notion même de bien public. Vous pouvez trouver quelques explications simples sur l’ADPIC , si cela vous intéresse, ici http://download.ei-ie.org/docs/IRISDocuments/Education/GATS/2009-00002-01-F.pdf . On avance régulièrement dans ce sens, sous la pression à la fois du lobbying des firmes multinationales, et des Etats des pays riches et vous avez dû entendre parler du TAFTA et des autres accords d’échanges commerciaux internationaux qui sont en train d’être négociés de manière opaque. Ces accords, une fois conclus, s’imposeront en droit français, d’après de la hiérarchie des normes, à savoir qu’on ne pourra pas voter des lois en contradiction avec ces traités.
De plus, il a été décidé la création de tribunaux privés (ISDS http://transatlantique.blog.lemonde.fr/2014/12/19/comment-la-france-a-laisse-la-voie-libre-aux-tribunaux-prives-internationaux/ ) qui régleraient les litiges entre Etats et multinationales dans le sens de l’intérêt de ces dernières, conformément aux principes de la liberté du commerce. Par exemple, c’est l’exemple qui est souvent donné, dans ce cadre, les cigarettiers pourraient attaquer les Etats qui promulgueraient des lois anti-tabac, car ces lois seraient considérées comme une entrave à la liberté du commerce.
Ce que je disais relève donc du vœu pieux, dans ce contexte. Je parlais de ce qui me paraît souhaitable. Que ce soit possible, dans le contexte actuel, est une autre affaire.
CMT répond (numéro 2)
RépondreSupprimerA BG
Cela semble très bien, sur le papier. Si ce n’est que le nœud du problème demeure la qualité de la formation et de l’information reçue par le médecin puis transmise au patient. J’avais fait un commentaire, si vous vous rappelez, repris ensuite par Jean-Claude, où j’expliquais après avoir écouté les propos des pontes de la vaccinologie française, que l’ambiance était au refus justifié plutôt qu’au consentement éclairé. Et donc à une nette restriction de la liberté de choix, à la fois pour les médecins, sous la menace de poursuites judiciaires (ce qui semble se confirmer le temps passant) et pour les patients http://docteurdu16.blogspot.fr/search/label/CMT .
CMT répond une troisième fois
RépondreSupprimerA Geneviève,
Vous avez raison, mais n’oublions pas qu’il y a un siècle les enfants de 5 ans travaillaient aux champs ou à l’usine 12hs par jour et que le handicap n’était pris en charge que par des œuvres de charité. Et c’est encore le cas dans les pays les plus pauvres. Donc, notre appréciation est marquée par les espoirs que nous avions mis dans un progrès social continu, auquel les ambitions hégémoniques des multinationales sont en train de mettre un coup d’arrêt brutal.
Etre un citoyen éclairé conscient, engagé, pourquoi pas ? informé et combatif, c’est tout ce que je peux proposer. Parce que nous faisons partie des 99%, comme le scandaient des manifestants américains, en référence aux déclarations de OXFAM, expliquant que l’an prochain le patrimoine cumulé des 1% les plus riches dépassera celui des 99 autres % de la population.
Oui nous payons aujourd'hui les conséquences des obligations vaccinales d'autrefois : elles ont eu l'effet pervers de dispenser d'expliquer, d'établir une relation de dialogue et de confiance avec la population. Notre système de santé ne sait pas faire alors il ne peut que s'enfermer dans toujours plus de contraintes.
RépondreSupprimerLe 4 mai 2011, à un colloque organisé par des parlementaires, Didier Houssin évoque les taux de vaccination en Suède et voudrait qu'on étudie la recette suédoise pour faire aussi bien chez nous. J'aurais pu lui donner la réponse : quand il y a un problème avec un produit la Suède abandonne le produit et sauve ainsi la confiance. Exemples le DTT, le BCG en 1976 pour le réserver aux enfants nés de parents étrangers (fait à la naissance) puis en 1993 quand les décès par bécégites disséminées conduiront à repousser la vaccination au delà de 6 mois pour se donner le temps de déceler les déficits immunitaires.
En France, à l'audition publique de 2006 sur le BCG les bécégites disséminées seront niées dans notre pays (ça doit exister, j'en ai jamais vu) et ce sera la vaccination à la naissance qui sera recommandée pour les enfants classés à risque.
En France l'attitude face au risque d'un produit est de nier le risque pour sauver le produit au risque de tuer la confiance. Et après ils s'inquiètent de la défiance vis-à-vis des vaccins et qui est en réalité une défiance à l'égard des composantes de l'autorité vaccinale (experts, ministre ...). Quand on a été échaudé ...
Vous avez sans doute entendu parler de cette affaire juridique : des parents qui refusent le DTP pour leur enfant sont accusés de maltraitance par le tribunal correctionnel d’Auxerre (2 ans de prison, 30000€ d’amende). La Cour de Cassation va poser une question prioritaire de constitutionalité au Conseil Constitutionnel. Les médias ont véhiculé sa réponse vendredi dernier : les parents ont perdu ! Sauf que, à y regarder de près c’est loin d’être vrai puisque le dit Conseil n’a répondu qu’à une seule des 2 questions posées par la Cassation. Voici :
RépondreSupprimerQuestion posée par la Cour de Cassation au Conseil Constitutionnel :
« Attendu que la question prioritaire de constitutionnalité est ainsi rédigée :
« – Les dispositions de l’article 227-17 du code pénal prévoyant et punissant le non-respect de l’obligation vaccinale sont-ils contraires au préambule de la Constitution de 1946 repris dans le préambule de la Constitution de 1958 relatifs aux droits et à la santé en ce qu’ils imposent aux détenteurs de l’autorité parentale sur leurs enfants mineurs, une obligation vaccinale leur interdisant de s’en exonérer au regard des dangers réels ou supposés des dites vaccinations ? » ;
« – Les dispositions des articles L. 3111-1 à L. 3111-3 et L. 3116-2 du code de la santé publique sont-ils contraires au préambule de la Constitution de 1946 repris dans le préambule de la Constitution de 1958 relatif aux droits et à la santé en ce qu’ils imposent aux détenteurs de l’autorité parentale sur leurs enfants mineurs, une obligation vaccinale leur interdisant de s’en exonérer au regard des dangers réels ou supposés des dites vaccinations ? ; »
Il s’agit donc en réalité de 2 questions, l’une portant sur la maltraitance (la première) et l’autre sur le principe de l’obligation vaccinale. Or le Conseil Constitutionnel a répondu seulement à la seconde en occultant la première !!! Voici les preuves :
« 7. Considérant que l’article 227-17 du code pénal ne réprime pas spécifiquement le manquement à l’obligation de vaccination ;
que les griefs des requérants sont uniquement dirigés contre l’obligation de vaccination et non contre la répression pénale de cette obligation ;
que la question prioritaire de constitutionnalité porte sur les articles L.3111-1 à L.3111-3 du code de la santé publique ; »
Avec cette dernière phrase on constate que le Conseil Constitutionnel occulte la première question relative à la maltraitance (article 227-17 du code pénal). Il l’occulte au motif que les griefs des requérants portent sur l’obligation vaccinale et non sur les sanctions pénales associées. Je ne suis pas certain que ce soit la vraie raison ! Pourtant, c’est la Cour de Cassation qui avait posé cette question et non les requérants.
Le Conseil Constitutionnel décide :
« Article 1er
Les articles L. 3111-1, L.3111-2 et L. 3111-3 du code de la santé publique sont conformes à la Constitution »
En clair les obligations vaccinales DTP sont conformes à la Constitution. On s’en doutait !
Par contre il ne décide rien quand à l’article 227-17 du code pénal c’est à dire en clair : peut-on accuser de maltraitance le refus pour les parents de se soumettre à l’obligation vaccinale ? Le moins qu’on puisse dire est que c’est une très grosse pierre dans le jardin du tribunal d’Auxerre qui après ça pourra sans doute difficilement maintenir son accusation de maltraitance … On peut faire confiance aux médias !!!
On peut lire la décision intégrale du Conseil Constitutionnel ainsi que la question de constitutionalité sur son site :
www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2015/2015458qpc.htm