mercredi 19 août 2015

Congrès de Médecine Générale en ligne.


MEDICAL DOCTORS...



Chers amis,

Nombre d'entre vous déplorent le fait que les congrès en général et les congrès de médecine générale  en particulier soient sponsorisés par des firmes pharmaceutiques, des firmes vendant du matériel médical, voire des produits de consommation ou par des agences gouvernementales non indépendantes. Mais comment faire autrement si l'on ne veut pas demander aux participants des sommes exorbitantes pour payer la location de salles, les organisateurs non scientifiques, les personnels d'encadrement, la nourriture, et cetera ? La liberté a un prix, dit-on, mais ce prix n'est-il pas trop cher à payer ?
Il importe avant tout que les informations circulent et qu'elles ne soient pas verrouillées par les organisateurs de ces congrès qui sont souvent des sociétés savantes qui fonctionnent comme des groupes humains normaux c'est à dire avec pouvoirs, préjugés, anathèmes, et cetera.
Cela dit, il ne faut pas négliger l'intérêt des congrès physiques et de leur convivialité : rencontrer DVR (dans la vie réelle) des gens que l'on a aperçus sur le web ou que l'on a lus ou avec qui on a argumenté.... sans compter le reste.

Nous disposons d'un outil évident : le web.

N'entrons pas dans les détails techniques qui sont pourtant consubstantiels à une organisation réussie et qui préfigurent le succès ou non de telles entreprises mais essayons de définir les objectifs  et les moyens.

Il est évident que le fait que je propose cela (et je ne dois pas être le premier indépendant à le faire) ne me met pas en première ligne comme initiateur, et cetera, je lance l'idée et je ne fais pas cela pour être celui qui a lancé l'idée mais pour qu'elle se réalise...

Donc, il sera nécessaire que tous les habitués du web offrent leurs tweets et surtout leurs blogs pour populariser cette future organisation. Quant à ce blog il cessera d'être le relai quand une structure se mettra en place. Il s'autodétruira à la convenance de tous.

Organiser un congrès de médecine général virtuel demande donc des compétences techniques que je n'ai pas et une définition des objectifs et des moyens.

Il ne s'agit pas non plus d'un congrès consensuel qui aurait pour but de faire passer des messages convenus.

Il ne s'agit pas plus de se mettre à dos les sociétés savantes de médecine générale dont je n'ai jamais cessé, au delà des critiques ici ou là, de louer le travail et dont j'ai toujours déploré leur morcellement.

Il ne s'agit pas non plus de se couper de la médecine de spécialité (la médecine générale, par définition fait de la médecine de spécialité) mais de la faire participer, des spécialistes en tant que médecins généralistes.

Pas plus que de se démarquer des autres professionnels de santé, terme vague et volontiers confusant, qui pourront participer es compétences à tout cela.

Tout est possible.

La ligne est donc ouverte pour vos désirs : dans un premier temps sous la forme de commentaires sur ce blog mais, je l'espère, très rapidement sur un espace plus convivial.

On peut, de façon informelle, tenter de définir les objectifs, les souhaits, les buts et aussi : la forme, le type de communications, les débats, et cetera. Aucun sujet n'est interdit et ce d'autant plus qu'ils sont polémiques.

J'ai des idées mais je les exposerai comme tout un chacun dans les commentaires.

Merci pour la médecine générale.

PS. J'avais écrit sur une Assemblée constituante de la médecine générale (ICI) et je n'ai reçu que des échos polis.



11 commentaires:

  1. Je partage ton analyse sur les sociétés de médecine générale et leur congrès.
    Le congrès de la médecine générale était une excellente idée. Le besoin ou le souhait d'un congrès vitrine a conduit à des dérives qui nuisent à sa crédibilité.
    Il y a la place pour un congrès virtuel permettant une totale indépendance tant de l'industrie que des institutions.
    Organiser un congrès fut il virtuel est un travail chronophage mais qui permet à tous ceux qui sont rebutés par les congrès présentiels de s'exprimer et d'échanger.
    Une telle démarche nécessite de définir des objectifs et par conséquent des moyens.
    Tu as précisé la cible, les soignants, et j'y ajouterai des acteurs du champ social et médico-social: Assistantes sociales, IDE, Kiné, Médecins de toutes spécialités, Orthophonistes, Pharmaciens, Psychologues, Sage femmes. J'en ai probablement oublié, les autres contributions compléteront cette première liste.
    Quels objectifs pour ce congrès virtuel?
    Je crois en l'absolue nécessité de données validées en soins primaires, quasi inexistantes des travaux de recherche. La communication de travaux est un des objectifs de ce projet.
    L'échange des pratiques, quelque soit le nom qu'on lui donne est tout aussi important pour les soignants.
    La réflexion et la proposition sur l'organisation du système de soins est aussi un axe indispensable. Il est inutile de se lamenter si aucune proposition n'est faite pour améliorer les choses.
    J'ai bien conscience que ces objectifs sont ambitieux, mais il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre...
    Les moyens
    Une initiative de ce type nécessite un minimum d'organisation, il n'est pas possible d'ouvrir un lieu d'échanges sans thème précis, sans modérateur.
    Il faudrait donc un comité d'organisation, le plus large possible proposant des thèmes, organisant l'appel à communications, idéalement évaluant la validité scientifique des communications.
    Des modérateurs permettraient des échanges sur des thèmes donnés.
    Enfin il est comme tu le soulignes indispensable de maîtriser les compétences informatiques nécessaires à un tel projet ce que je suis incapable de faire, mais les compétences et même les expériences existent.
    La forme pourrait être
    Des communications "scientifiques" donnant lieu à une présentation accessible pendant une période donnée, et donnant lieu à commentaires et questions par forum ce serait ce qui est développé sur un mode plus pédagogique par les MOOC.
    Des échanges limités en temps sur un thème donné à l'instar de ce que fait MedEdChat au sujet des enseignements sur Twitter
    Des lectures critiques avec commentaire d'articles publiés sont aussi possible, sous forme de présentation, avec forum par exemple.
    Un tel projet nécessite donc des compétences informatiques, des compétences d'analyse de données scientifique, et surtout des bonnes volontés prête à s'investir.
    Je suis tout à fait prêt à y prendre part si un tel projet se concrétisait

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  2. J'ai donc fait l'erreur du siècle : me mettre d'emblée à dos les organisateurs de congrès de médecine générale, ceux qui ont déjà fait un énorme boulot.
    Je m'y attendais. Il faut donc se rendre à l'évidence.
    Bonne leçon.

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  3. A quoi sert à l'heure d'internet un congrès ?

    Qu'apprend on dans un congrès qui ne se retrouve pas dans un article qui sera publié dans une grande revue ?

    A mon sens , les congrès ne sont plus aujourd'hui que le moyen pour Big Pharma de créer des liens d'intérêts avec les prescripteurs et de mettre en avant des KOL.
    S'ils existent encore et que Big Pharma les finance n'est-ce pas pour la "corruption" du milieu médical qui étant invité, frais payé à ces congrès sera dans la nécessité du "contre don".

    Pourquoi vouloir les faire perdurer ?

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  4. A quoi sert à l'heure d'internet un congrès "traditionnel"?
    Je suis du même avis : c'est une perte de temsp énorme pour une présence physique
    qui ne couvre même pas tous les modules proposés...
    H.R

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  5. A quoi sert un congrès traditionnel avec présence physique ?
    C'est simple, ça permet d'y entendre des choses qui ne seront jamais mises par écrit ; ça sert aussi à échanger directement avec des personnes.

    J'ai une expérience (limitée mais réelle) de cela en ayant assisté à 2 congrès important organisés par la Sfsp (société française de santé publique) et (une fois) conjointement avec l'Adelf (association des épidémiologistes de langue française).

    La première fois c'était à Lille en 2011. Un participant photographie mon poster sur les modèles mathématiques sur la grippe. Je me présente comme étant l'auteur. Il est le spécialiste des modèles pour la grippe chez Sanofi. Nous allons pouvoir échanger un bon moment. On pourrait le faire par mail mais ce n'est pas pareil. Au même congrès j'avais un autre poster sur la vaccination hépatite B et la SEP. J'aurai plusieurs échanges intéressants.
    Au même congrès, je déjeune avec une douzaine de participants dont 3 jeunes épidémiologistes. Nous échangeons. L'une me dit qu'en école on apprend plein de conditions pour utiliser les tests statistiques mais qu'ensuite, en pratique, on ne les respecte jamais. Une autre d'ajouter "si on en tenait compte on en ferait beaucoup moins !"
    Au même congrès j'avais aussi présenté une communication sur les vicissitudes de la campagne d'éradication de la variole en présence de nombreux experts dont Lévy Bruhl, le monsieur vaccins de l'InVS. C'est autre chose que devant un écran.
    En 2013 à Bordeaux, j'ai pu discuter directement avec le président du CTV à plusieurs reprises. j'ai aussi pu entendre une communication faite par un Québecois sur une étude réalisée au Canada sur la narcolepsie après pandemrix. J'y ai entendu un élément très important qui ne sera jamais sans doute mis par écrit et publié et dont je ne ferai pas état ici. Je n'en parle qu'oralement.
    J'ai pu aussi poser une question (dans les couloirs) sur le fait qu'un rapport dont il est fait état dans un avis du HCSP du 22 décembre 2012 sur la révision du plan variole n'avait pas été publié (et ne l'est toujours pas). J'ai eu une réponse.

    J'ai souvent entendu dire que dans les congrès, l'essentiel se passait dans les couloirs. J'en ai eu une expérience certes très limitée en santé publique (je suis mathématicien) mais néanmoins réelle et relativement forte.

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  6. Merci à BG pour son témoignage.

    Il ne fait que confirmer ce que j'écrivais : prise de contact de BigPharma avec d'éventuels futurs ou actuels KOl.
    Par ailleurs, il écrit que l'essentiel se passait dans les couloirs donc à l'abri des "regards" et surtout dans l’entre-soit.
    De plus on y apprendrait des éléments "secrets" car non publiable ! Belle transparence.

    Les congrès sont donc pour des "prises de contact". Elle est où la science ?

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  7. C'est pourquoi je propose un Congrès de Médecine Générale en ligne car si, effectivement, les conversations de couloir sont importantes, le plus important est de changer de pratique quand les pratiques anciennes sont erronées. Le plus difficile est là : changer. Nombre de praticiens isolés auraient besoin d'une séance pro/contre entre les tenants du PSA et les non tenants car il m'apparâit que nombre de praticiens sont convaincus qu'il ne faut pas prescrire et continuent de le faire pas habitude et pour ne pas entrer dans des consultatons conflictuelles...
    J'ai me beaucoup les pro/contre avec modérateur. Pourquoi ne pas essayer ?

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  8. Tu n’es apparemment pas le premier à avoir envisagé cette possibilité d’un congrès de médecine en ligne http://www.congres-medical.com/modules.php?name=3c01_Event&op=plancap_detail&id_plancap=6166&op2=ev_web . Comme c’est une bonne idée et un moyen peu onéreux d’accroître encore leur influence pour les Pharmas il y a fort à parier que de nombreuses sociétés privées vont leur proposer cette nouvelle formule en créant des congrès en ligne clés en main, au contenu parfaitement calibré en fonction des objectifs marketing du client.
    Margareth Mc Cartney, la présidente du Royal college of medecine britannique qui se bat farouchement pour une médecine de qualité échappant, notamment, à l’influence des pharmas avait appelé les médecins à préférer une certaine sobriété quand il s’agissait de formation et les petites salles peu avenantes où on apporte le sandwich pour le repas de midi plutôt que les congrès tous frais payés dans des palaces , avec buffet de traiteur. Et, force est de constater que ces prestations ont un prix en matière de qualité de la formation, un prix qui sera payé par ricochet par le patient, même s’il n’en a cure, jusqu’ici, puisqu’il est lui-même victime d’une illusion d’optique qui lui fait croire que plus il y a d’appareils, meilleure est la médecine.
    Je suis d’accord pour penser que le côté officieux et rumeurs recueillies dans les couloirs ne profite pas à la qualité. C’est précisément cet espace mal défini où l’on ne sait pas trop si cette personne qui vous donne une « information » exclusive est un ami potentiel et bienveillant ou bien un professionnel qui fait très bien son travail que les Pharmas maîtrisent particulièrement bien et où elles se sentent parfaitement à l’aise dans la manipulation de l’ambigüité.
    Mais il faut tout de même trouver un espace d’échange élargi, parce que avoir raison, c’est très bien, mais avoir raison seul dans son coin n’est pas très utile si 80% des médecins continuent à avoir comme principale source de formation les visiteurs médicaux et le quotidien du médecin.

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  9. SUITE
    Un sujet, parmi tant d’autres, qu’il me paraît essentiel d’aborder est le questionnement sur le pourquoi de la désaffection envers la médecine générale des étudiants en médecine. Les mêmes questions se posent partout dans les pays développés et la pénurie de MG est une réalité en Suisse , http://www.swissinfo.ch/fre/en-suisse--les-m%C3%A9decins-de-famille-sont-%C3%A0-la-peine/29892922 au Canada, au Royaume Uni, ne parlons pas des Etats Unis, et certainement dans d’autres pays dont je ne connais pas la situation. Dans tous ces pays des thématiques très proches de celles rencontrées en France sont évoquées par les medias et les médecins eux-mêmes. Alors, pourquoi ne pas mettre ces questionnements et les idées de solutions à apporter en commun dans un ensemble de pays pour comprendre et voir quelles solutions apporter ?

    D’autre part, je ne rencontre pas beaucoup d’ouverture de la part de mes confrères chaque fois que j’aborde ce sujet en privé, il me semble important d’associer des associations ou collectifs de patients à cette réflexion. Pour la même raison que précédemment : parce qu’il est tout à fait stérile d’avoir raison tout seul dans son coin. Si la demande des patients va toujours plus vers une médecine techniquement sophistiquée mais totalement dépourvue de sens et d’éthique ils en subiront les conséquences mais sans le savoir (il est bien connu que toutes les patientes dépistées et opérées du cancer du sein ont été sauvées par le dépistage d’une mort certaine même si un article récent du JAMA vient encore de conclure le contraire) et ils en redemanderont. Une juste appréciation des enjeux ne naît pas de l’expérience mais de la capacité à réfléchir sur ces sujets. Il s’agit donc de trouver dans les associations des gens de bonne volonté capables d’une réflexion un peu poussée avec lesquels faire alliance pour inverser la tendance consumériste.

    L’idée d’un congrès en ligne est lancée mais l’idée ne suffit pas. Il faut des gens ayant des compétences une répartition des tâches un planning… Bref, même si l’écueil financier est évité avec ses pièges grossiers mais si efficaces d’influence d’intérêts étrangers à l’éthique médicale, l’organisation d’un congrès en ligne reste un travail très important. Peut-être donc faire appel à certains de ceux qui ont le savoir faire tout en leur demandant de se passer cette fois de sponsors?

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  10. @ Docteurdu16

    Ce que tu proposes n'est ni plus ni moins qu'un forum.
    C'est ce qu'a fait Dominique Dupagne avec atoute.org.
    Sauf que toi, tu limiterais ce forum aux professionnels de santé.

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  11. @ docteur MG.
    Je ne crois pas. Le forum, c'est les couloirs du congrès.
    Un congrès en ligne signifie sans doute discuter, cela vaut mieux, mais surtout connaître et, last but not least, avoir les moyens de changer d'avis.
    Bien à toi.

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