98
Madame C, quarante-et-un ans, est venue accompagner sa fille pour un vaccin. En fin de consultation : " Ah, docteur, vous pouvez me prescrire une mammographie, ma gynécologue a oublié et je dois la faire tous les deux ans. - Vous avez quelqu'un de votre famille qui a eu un cancer du sein ? " Elle réfléchit : " Non, mais ma belle-soeur, oui. - Elle fait partie de votre famille ? - Non. Mais c'est ce qui m'a alerté. - Depuis quand votre gynécologue vous fait-elle faire une mammographie? - Depuis environ l'âge de trente ans. Je suis tellement inquiète. Il vaut mieux savoir avant, n'est-ce pas, docteur ? " Je lui explique qu'elle n'a pas besoin de faire cet examen, bla bla, les risques, elle est encore plus inquiète et elle réfléchit. Je crois qu'elle va quand même téléphoner à sa gynécologue pour obtenir la fameuse ordonnance. Elle a évalué elle-même les bénéfices/risques de la mammographie. Le patient a toujours raison.
Résumé des épisodes précédents.
99
"Madame B, cinquante-deux ans, dont tu es le médecin traitant, est venue me consulter après son passage aux urgences non programmées de la clinique pour des précordialgies atypiques... L'examen que j'ai pratiqué est normal : pression artérielle, échographie... Je note toutefois un bilan lipidique limite chez cette patiente non fumeuse. Pour ces raisons je programme une épreuve d'effort qu'elle passera à la clinique dans quelques jours."
"Madame B, cinquante-deux ans, dont tu es le médecin traitant, est venue me consulter après son passage aux urgences non programmées de la clinique pour des précordialgies atypiques... L'examen que j'ai pratiqué est normal : pression artérielle, échographie... Je note toutefois un bilan lipidique limite chez cette patiente non fumeuse. Pour ces raisons je programme une épreuve d'effort qu'elle passera à la clinique dans quelques jours."
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Mademoiselle A, vingt-huit ans, a perdu son bébé. Aux urgences où elle se rend on lui fait une péridurale pour « régulariser ». La péridurale, selon la patiente, ne « marche » pas. Elle commence par se faire engueuler : « Si, ça marche ! ». Bon, les douleurs qu’elle ressent sont donc factices. On l'engueule encore. On la laisse dans une salle de repos où des enfants courent dans tous les sens. Puis, quelqu’un vient la voir, de loin, et lui demande à la volée : « Vous voulez l’enterrer ou le faire incinérer ? »
Mademoiselle A, vingt-huit ans, a perdu son bébé. Aux urgences où elle se rend on lui fait une péridurale pour « régulariser ». La péridurale, selon la patiente, ne « marche » pas. Elle commence par se faire engueuler : « Si, ça marche ! ». Bon, les douleurs qu’elle ressent sont donc factices. On l'engueule encore. On la laisse dans une salle de repos où des enfants courent dans tous les sens. Puis, quelqu’un vient la voir, de loin, et lui demande à la volée : « Vous voulez l’enterrer ou le faire incinérer ? »
Illustration :
Johann Walter (1869-1932)Forêt de bouleauxVers 1903-1904Huile sur toileH. 81 ; L. 103 cmRiga, musée national des Beaux-Arts de Lettonie© Photo Normunds Brasliņš
Exposition
10 avril - 15 juillet 2018 Musée d'Orsay - Paris
Je ne cherche pas à mettre de l'huile sur le feu,mais il faut bien avouer qu'il est difficile d'aller à l'encontre de la propagande générale.
RépondreSupprimerLorsque les médias mentent, lorsque des articles en doubles pages dans le PQR mentent, lorsque les émissions de télé mentent, il est impossible pour un individu (même médecin - j'en parle depuis longtemps que l'attitude du corps médical à déconsidéré les praticiens - même les 'bons') de renverser la machine.
Je peux comprendre que dans ces temps de tyrannie de l'ordre et des sociétés savantes (dans le sens singes savants) il est difficile de sortir la tête du rang sans se la faire couper. Et que cela entretient l'état de fait. L'égo occupe également une place important dans cet univers (je pense que c'est partiellement un effet secondaire du mode d'apprentissage) et on préfère rester le 'bon' médecin, plutôt que le mouton noir. Ex parfait Dupagne qui était contre les obligations et qui défend le ministère maintenant. Il l'assume parfaitement. Mais que vont penser ceux qui l'écoutent de ce volte face ? Dutronc le chantait si bien.
Mais, et là j'en veux à beaucoup de médecins blogueurs car il y a quelques personnes qui osent écrire des choses qui vont à l'encontre des dogmes mensongers et TOUJOURS, TOUJOURS, il se font taper dessus à l'unisson. Je prends l'exemple de Marc Girard, qui documente quasi scientifiquement ses papiers et qui dénonce depuis longtemps les affres de la pharmacovigilance. Et bien on refuse de repartager ses articles, alors qu'on le fait pour d'autres, pour diverses et variées raisons. On m'avait proposer d'écrire des billets d'humeur sur un site 'médical' et lorsque l'on a su que j'aimais bien Girard (pas forcément la manière dont il écrit, mais ce qu'il dit) poufff ce n'était plus d'actualité, plus pertinent et je ne suis pas le seul à le dire).
Wrinkler aussi écrit des choses justes, mais comme il attaque le dogme du médecin qui sait et fait bien, il est conspué par la masse bêlante...
Pour le reste des 'dissidents', ils sont très très mous et peu revendicatifs car ils ne veulent pas affronter de face et jouent un peu à la couleuvre qui s'oppose mais pas tant mais un peu suivant un truc bien précis...
Voila ce qui se passe, le milieu internet médical s'auto-régule et s'auto-censure. Comme c'était le seul espace de liberté ou la vérité pouvait être dite, il ne reste rien. Si vous faites une recherche internet et que dans les 100 premiers résultats gogole vous lisez que cela sauve des vies (les algo gogole ont récemment été modifiés et il est très difficile de retrouver des articles dissidents, luttons contre les fakes news lol )
Ensuite vous vous étonnez que des patients ne vous écoutent plus si vous ne dites pas la même chose que la masse. Dès lors que les médecins ne se lèveront pas en masse pour dénoncer les malversations, tant que les syndicats signeront tout et n'importe quoi en contre partie d'une augmentation du C et d'une bouteille d'eau à coté de LEUR place aux réunions, ce que vous direz individuellement ne sera écouté que par ceux qui prennent un peu (beaucoup) de recul, soit à la louche à peut près personne. Et les patients potentiels les plus intégristes vont se tourner vers des médecines autres, plutôt que de prendre le risque de se voir prescrire un truc qui sera le scandale sanitaire dans 15 ans.
Et encore, on peut imaginer que vous avez probablement une patientèle un peu plus éclairée que la moyenne de par votre recul sur les dogmes.
Je peux bien prendre en exemple le sujet vaccins (sans vouloir mettre le feu au poudre) mais quel médecin pense qu'il peut y avoir un lien entre vaccins et MSN et sinon quelles études à-t-il lu pour le conforter qu'il n'y en a aucun ?
Je veux bien croire qu'il n'y en a aucun, mais entre croire et savoir, il y a la même différence qu'entre la bible et une revue d'études publiées
herve_02
Le patient n' a pas toujours raison...ni tort. il se fait son idée personnelle en fonction des informationsqu' il reçoit, et d'éléments profondément ancrés en lui dont il n' est même pas forcément conscient. Et le patient est libre d'écouter ou pas son médecin . MAIS le médecin , de son côté est tout à fait aussi libre de nepas prescrire un truc s'il l'estime plus nocif qu' utile et non moins libre de dire à son patient d'aller se faire prendre en charge ailleurs s'il n' a pas confiance dans ce que dit le médecin.
RépondreSupprimerune des difficultés dans un cas comme le n° 98, c'est de rester "diplomatiquement confraternel" et de ne pas suggérer que la gynécologue en question a oublié de se tenir au courant des connaissances dans son propre domaine depuis une petite dizaine d'années...
Jeep
la confraternité, si c'est ce qui doit permettre de couvrir les agissements répréhensibles ou cacher l'incompétence des autres, je trouve que c'est un concept un peu hors d'age.
RépondreSupprimerDans confraternité, il n'y a pas que fraternité.
herve_02