« Les habits neufs de l’empereur », raconte l’histoire d’un roi qui n’a de souci que de sa vêture et n’aime rien tant que de se montrer devant ses sujets dans ses nouveaux habits. Ce roi néglige toutes les affaires du royaume, et on dit de lui qu’il « siège dans sa garde-robe »
Arrivent dans la capitale du royaume deux escrocs qui se prétendent tisserands, se vantent d’être capables de tisser la plus belle étoffe que l’on puisse imaginer et qui possède en outre une étonnante propriété : les vêtements confectionnés avec cette étoffe « seraient invisibles aux yeux de ceux qui ne convenaient pas à leurs fonctions ou qui étaient simplement idiots »
Le roi entrevoit aussitôt le gain de savoir qu’un tel vêtement lui offrirait : grâce à lui, il serait possible de découvrir lesquels de ses sujets ne conviennent pas à leurs fonctions, et de départager les intelligents des imbéciles (ICI)
Que tous ceux qui pensent qu'après cette pandémie plus rien ne sera comme avant, que tous ceux qui croient qu'il est possible d'affirmer "Plus jamais ça", que tous ceux qui s'imaginent que les choses changeront... se trompent.
Croyez-vous qu'après Hiroshima l'humanité ait cessé de construire des bombes atomiques et, plus grave, ait cessé de penser qu'il était possible de les larguer sur des populations civiles ?
Croyez-vous qu'après la Shoah, l'humanité se soit immunisée contre les massacres de masse ou les génocides ? Croyez-vous que le Rwanda ou le Cambodge soient les dernières scories de l'histoire de l'extermination et que des citoyens ordinaires ne deviendront pas encore des bourreaux ?
Croyez-vous que les camps de travail n'aient plus existé après le dévoilement du goulag soviétique ?
Croyez-vous qu'un système de santé qui approuve des médicaments presque inutiles à des prix faramineux puisse de nouveau tourner rond alors qu'il n'est pas capable de produire des masques de protection, des surblouses, des charlottes ou des lunettes de protection au bon moment ?
Croyez-vous qu'un système de santé fondé sur le consumérisme alimenté par les promesses fallacieuses du zéro défaut du corps humain, d'une santé sans échec, d'une immortalité sans nuages, d'une dépistologie sans faille s'arrêtera de lui-même, fera une pause, se mettra à réfléchir ?
Croyez-vous qu'il soit possible de penser un monde sans virus comme on dit un monde sans tabac, un monde sans alcool, un monde sans cancer, un monde sans sida, un monde sans féminicide ? Un monde parfait. Mais sans masques.
Et aujourd'hui que la pandémie Covid-19 se propage dans le monde, comme dans le conte d'Andersen, Le roi est nu.
La médecine est nue : elle s'est dépouillée de ses beaux atours traditionnels dans lesquels elle se complaisait, se complaisant dans sa garde-robe, pour se livrer aux escrocs qui lui ont proposé des habits invisibles.
Il n'existe malheureusement pas de traitement, ni préventif, ni curatif.
Les professionnels de santé de première ligne en sont réduits, quand ils le peuvent (la pénurie de l'essentiel, de l'intendance, des protections), à s'agiter désespérément, impuissants devant des patients qui sont malades (un peu, beaucoup, passionnément) et qui guérissent tout seuls, des patients qui sont malades (un peu, beaucoup, passionnément) et qui meurent tout seuls, des patients qui sont sauvés in extremis par de la technique instrumentale (l'intubation, la ventilation mécanique invasive,) et d'autres pour qui on ne peut rien.
Les professionnels de santé sont nus devant le virus par manque de matériels banals, d'habits de rien, de morceaux de tissu, ils en sont réduits à être des barbiers luttant contre la peste ou le choléra en portant des masques de carnaval.
La médecine, telle le roi du conte, s'est revêtue d'habits invisibles depuis des années, affirmant haut et fort que cette somptueuse vêture (l'innovation, le hype, la prévention, le dépistage, la personnalisation, ...) était la plus belle du monde, la plus chatoyante, et que ceux qui n'y croyaient pas étaient des demeurés, des traîtres, des passéistes, voire des assassins.
Mais, pour en revenir au propos initial, "Plus jamais ça", y aura-t-il un enfant pour crier "Mais elle n'a pas d'habits du tout !"
Non.
Et les escrocs seront toujours là.
Ne pas oublier que la totalité du système sanitaire, jusqu'au roitelet, qui ment effrontément, tous les jours, sans honte, avec/grâce à des médias serviles (pléonasme) qui se font complices en relayant les mensonges. Au moins le roi pensait vraiment être habillé. Là ils savent, et ils condamnent à mort ceux qui disent qu'il est nu.
RépondreSupprimerVous avez raison, le monde ne changera pas tout seul, mais il devra changer, de force s'il le faut. Cette crise sanitaire arrive au même moment qu'une crise sociale, les gens s’aperçoivent que ceux qui prennent des décision sont moins intelligents que la moyenne (mais des crétins instruits) (F.Lordon dit des connards), qu'ils sont juste des psychopathes (ou des sociopathes, je n'arrive pas à les différencier) avec un crétin comme chef. Ils vont payer n'en doutez pas une seule seconde.
Alors peut être que les labos reprendront business as usual. Mais comme je le dis à chaque fois, les médecins sont aussi responsables et tant que personne ne les traînera devant la justice s'ils font de la merde, oui cela continuera. Parce que l'éléphant dans la pièce est que c'est tout de même le médecin qui prescrit, lui seul (avec on ordinateur maintenant) devant un patient, seul. SES choix SA responsabilité. Lorsqu'il tombera de son piédestal et devra justifier de ses décisions, alors là le monde médical changera. Combien de médecin (pas la peine de mettre de s) devant le juge pour médiator ? dépakine ?
herve_02
C’est désolant de lire cela. Je pense que vous avez raison. Mais une des forces de l’être humain est d’espérer.
RépondreSupprimerAprès toutes ces catastrophes que vous décrivez, les êtres humains ont su parfois prendre ces décisions.
Il y’a eu la sonnette d’alarme des soignants comme vous depuis un an voire plus. C’est dommage que cela n’ait pas permit d’anticipe-:(.
Aujourd’hui malheureusement la réalité est sous nos yeux. Triste, écoeurante mais elle est visible.
Ne faisant pas partie du corps médical et confinée à la maison, je ne peux que vous souhaiter du courage. En espérant que vous aurez les moyens nécessaires pour exercer votre mission.
Au vu de ce que je lis sur Twitter et sur internet, j’ai bien compris que la catastrophe arrive ici.
Du fond coeur merci, car je sais que la situation n’est pas facile. Mes mots ne pourront soigner les maux que vous voyez, mais je souhaitais l’écrire.
Bon courage.