1. La valeur de la médecine générale ne tient pas à ce qu'elle fait mais à ce qu'elle décide de ne pas faire.
Cette phrase provocatrice de Desmond Spence à propos d'un métier qu'il connaissait bien et dont il disait que sa principale qualité était de gérer l'incertitude (à savoir se contenter de ne pas savoir en sachant qu'il n'y a rien de grave, par exemple), je l'ai resituée dans un billet que j'écrivais en mars 2012 sur ce que pense Desmond Spence plus généralement de la médecine générale et de son rôle primordial dans le système de soins (ICI). Relisez bien ce qu'il écrit, cela devrait être la première chose à dire aux étudiants qui se décident à pratiquer la médecine générale.
En résumé :
La fonction barrière de la médecine générale requiert une personnalité rassurante et, plus que tout, une aptitude à accepter l'incertitude. Quand on travaille en équipe les titres et les qualifications ne sont pas primordiaux pour endosser ces attitudes. Il existe trois priorités dans la pratique de la médecine générale : l'expérience, l'expérience et l'expérience.
J'avais aussi rapporté les données d'un article déjà ancien (LA) montrant que dans les hôpitaux britanniques le remplacement en consultation de porte d'un médecin par un.e infirmier.ère ne changeait pas grand chose en termes de morbimortalité mais augmentait le nombre de prescriptions et dénombre d'adressages.
Une étude plus récente du JAMA (ICI) indique qu'aux urgences les non-médecins prescrivent plus d'imagerie que les médecins (+5,3 %). On ne peut pas dire que cela soit très flagrant ! Mais cela va à l'encontre du médecin-bashing ambiant.
UFC Que Choisir a choisi Closer vs la Santé publique
Il fut un temps où la revue Que Choisir enquêtait sérieusement sur les sujets qu'elle traitait. Désormais, infiltrée par le club des Mépriseurs de Médecins généralistes et la secte des Hospitaliers Associés, elle donne désormais dans le sensationnel...
Comme si les pédiatres consultaient en majorité des enfants malades....
2. Les inhibiteurs de la pompe à protons à prescrire en cures courtes.
Au delà des études (peu robustes) qui montrent des lupus induits (LA), des hypokaliémies et d'autres babioles il est nécessaire de respecter les indications des IPP (pour les non médecins, omeprazole, pantoprazole, eupantol, esomeprazole,...) et de suivre également les recommandations de l'HAS (ICI), c'est à dire pas plus de 8 semaines pour un RGO, pas de prescription systématique avec les AINS, et se méfier chez les personnes âgées et les nourrissons.
3. Les croisières massives : il faut couler le Majestic Princess et ses frères et soeurs.
Encore une fois la khonnerie humaine a frappé. @NicolasBerrod nous rapporte que 800 sur les 4600 passagers du bateau étaient positifs au Covid-19 (
LA). A quoi servent ces croisières de masse ? Ce sont des aberrations. Des aberrations environnementales, des aberrations touristiques, des aberrations énergétiques, des aberrations de santé publique (sur bouffe, alcoolisme, obésité...), des aberrations anthropologiques.
Il faut tous les couler, ces HLM flottants.
Rappelons que le Diamond Princess appartenait à la même compagnie... Premier navire de croisière à avoir été mis en quarantaine début 2020.
4. La revendication du C à 50 euros et la menace de déconventionneront tuent les autres motifs (légitimes) de la grève des MG prévue pour les 2 premiers jours de décembre
Je n'ai jamais été un grand fan de la grève des médecins libéraux.
Parce que cela n'a jamais marché.
Une grève des libéraux doit être DURE, c'est à dire longue, sans concessions... Avec refus des réquisitions.
Elle ne sera pas dure, elle ne sera pas unie, parce qu'il y a des patients derrière.
Quant à la menace de déconventionnent elle est totalement irréaliste.
Mes anciens patients auraient été laissés sur la touche.
Je n'imagine même pas, moi qui travaillais plutôt dans le style 3 patients par heure, 6 ou 7 visites par semaine et 45 heures par semaine, avec une secrétaire 35 heures partagée avec une associée, et qui en vivais très bien, combien mes revenus, auraient explosé...
5. Autodissolution du Ministère de la Vérité du Covid d'extrême-gauche.
Explications
ICI des raisons de cette autodissolution.
@CabriolesDouze, si j'ai bien compris, est le seul groupe d'extrême-gauche autoproclamée qui a raison sur tout sur la pandémie de Covid. Tous les autres se trompent.
C'est aussi un groupe complotiste.
Soutenu par le merveilleux @Pr_Logos.
6. La médecine générale libérale est la cause de tous les maux de la médecine : détruisons-la.
Il existe sur twitter une représentation de la médecine libérale (et je ne parlerai ici que de la médecine générale libérale) exprimée par une certaine extrême-gauche (la vraie de vrai) hospitalière (et mon oreillette me dit que ceux qui ne s'expriment pas pensent de la même façon) qui est le décalque des préjugés de classe (intellectuelle) de la médecine mandarinale hospitalière.
L'extrême-gauche médico-hospitalière défend le service public comme les catholiques la virginité de Marie.
L'extrême-gauche médico-hospitalière désire la destruction de la médecine générale libérale (pour ce qui est de l'exercice libéral des autres spécialités, pas un mot) responsable de tous les maux de la médecine et du service public confondus.
L'extrême-gauche médico-hospitalière raconte partout que les médecins généralistes libéraux sont des feignants (ils travaillent selon eux moins de 35 heures par semaine, sans doute), qu'ils ne prennent pas de garde et qu'ils devraient assurer ce service 24/24, 7/7, 365/365 pour respecter la déontologie, sans repos compensateurs, qu'il n'existe pas de plages d'urgences non programmées dans les cabinets, qu'il y a trop de rendez-vous, que l'on devrait revenir aux non rendez-vous (vous savez ces salles d'attente bourrées, sans sas de protection, où les premiers arrivés sont les premiers servis et où l'attente est comprise entre 2 et 4 heures et c'est dans ces conditions que l'on retrouve les consultations d'abattage, la médecine casse-croûte, la médecine Uber...).
L'extrême-gauche médico-hospitalière croit également à la notion de zones surdotées telles que rapportées par Mediapart...
L'extrême-gauche médico-hospitalière exige dont la nationalisation de la médecine générale de ville.
Elle ne parle pas encore de la nationalisation des cliniques à but lucratifs et non lucratifs.
Tout ce que l'extrême-gauche médico-hospitalière dénonce à propos de la médecine générale libérale (dépassements d'honoraires, pas de prises de garde, corruption, par exemple, absence de procédures validées par l'EBM, prescriptions inappropriées) elle l'accepte à l'hôpital mais ne la dénonce pas (sauf entre elle, dans sa cabine téléphonique).
Elle est aussi favorable à une quatrième année de médecine générale avec des IMG non expérimentés envoyés dans des déserts.
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IMG de quatrième année envoyé dans un désert. |
L'extrême-gauche médico-hospitalière demande de l'argent et n'exige pas de réformes pour l'hôpital.
L'extrême-gauche médico-hospitalière méprise la médecine générale libérale et encore plus les médecins libéraux. "Ce n'est pas de la médecine, c'est de la bobologie..."
Les médecins généralistes libéraux qui sont passés au salariat ont leur mot à dire.
Les médecins généralistes libéraux qui ont choisi d'exercer dans des structures collectives ont leurs mots à dire.
Mais le problème de l'accès aux soins se pose dans tous les pays développés et quel que soit le système.
La seule donnée dure mais dont une certaine extrême-gauche médico-hospitalière n'a pas pensé est le poids que la société est prête à donner aux soins primaires : attractivité, définition des objectifs, accompagnement médico-social, formation. Plus les soins primaires sont puissants et plus l'hôpital (cf. supra Desmond Spence) pourra se consacrer à ses objectifs fondamentaux, sauver des vies, s'occuper des maladies rares et complexes, faire de la recherche, diffuser des connaissances et permettre aux soins primaires de faire la même chose, sauver des vies, s'occuper des maladies rares et complexes, faire de la recherche, diffuser des connaissances.
Chiche ?
7. Hors sujet : Prague
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Le cheval. David Cerny.
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Un Christ sur le Pont-Charles avec une inscription en hébreu. |
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La cathédrale Saint-Guy construite au 10° siècle et complétée au 20 ° Avec de magnifiques vitraux modernes de Mucha. |
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Le triste dernier domicile connu de Milan Kundera.
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Le cimetière juif. |
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Franz Kafka |
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Carte de U Pinkashu, un des milliers de restaurants praguois. 269 Kz # 10 euros |
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Une entrée praguoise |
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Une façade praguoise |
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La fameuse horloge astronomique |
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Malek Kren : Un puits de livres |
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Un des trois hommages à Jan Palach. |
Allez-y hors saison, sinon c'est l'enfer.
Il me semble que, sur les IPP, l'avis HAS est un progrès, mais qu'on est encore loin du compte.
RépondreSupprimerAu gré des données disponibles la liste des effets secondaires s'allonge et milite pour la recherche d'un maximum de solutions de substitution, y compris les pansements gastriques pourtant si décriés.
IPP = accroissement : de la mortalité, des cancers du pancréas, des diabètes de type 2, des évènements cardio-vasculaires et aggravation du Covid-19. Ca fait tout de même beaucoup (sources en cliquant sur mon pseudo).
Une des sources majeures de la prise d'IPP est la prescription d'aspirine au long cours après pose de stent. Pourtant, après les plus ou moins 6 mois nécessaires de doublon avec un autre anti-plaquettaire le remplacement de l'aspirine soit par Plavix soit (selon résultats test Vasp) par Ticagrelor semble largement préférable, aussi bien pour éviter la toxicité au long cours de l'aspirine, même à faibles doses, que les effets secondaires massifs des IPP.
Je ne suis ni soignant ni chercheur, juste patient (DT1 surtout) de + de 52 ans, sans évènements CV à ce jour mais statistiquement plus à risque que la moyenne, 3 notions de biologie et le + observateur possible ; je suis hyper étonné que endocrinos et cardios persévèrent dans certains de leurs automatismes, dont ceux-ci.