jeudi 30 mars 2023

Histoire de santé publique sans consultation : diabète. 12


Via Centre Hospitalier de Mâcon.


Pour une raison que j'ignore, l'épicier me raconte qu'il est diabétique, qu'il vient de faire un "stage" à l'hôpital ***, qu'il est passé à l'insuline et qu'il a eu droit à une formation pour la gestion de son diabète. "C'était vraiment très bien mais je me suis un peu ennuyé."

Le Monsieur en question est en surpoids manifeste.

Il sait que je suis médecin, il n'y a personne dans la boutique, et il me raconte des trucs.

Je comprends qu'il se fait une injection d'insuline le soir et qu'il prend aussi des médicaments par la bouche (je n'ai pas osé demander lesquels) et qu'il a aussi "de la tension". Et qu'il mesure sa glycémie deux fois par jour qu'il note dans le carnet qu'on lui a donné à l'hôpital.

Et, dans la foulée, je lui demande, sans doute pour faire le malin, quelle était sa glycémie hier soir. Il me regarde un peu gêné. "Bah, hier soir, je ne l'ai pas prise, j'oublie parfois, et, vous savez, ça me saoule..."

Je lui dis avec tact qu'il devrait quand même mesurer la glycémie pour adapter les doses car le risque, bla-bla, d'hypoglycémie... Il en convient.

Avant de payer mes deux ou trois emplettes, je lui pose une question de plus. "Et votre hémoglobine glyquée, vous savez celle que l'on mesure tous les trois mois, elle était à combien ?" Il me regarde avec stupeur. "C'est quoi, ce truc ?" Je dois avoir également un regard stuporeux, j'ajoute, "Vous savez le truc qu'on mesure en pourcentage... - Il faudra demander à ma femme, je n'en sais rien."

Il est toujours intéressant de faire des interrogations écrites surprises.

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