mercredi 20 avril 2011

TAMIFLU EFFICACE POUR LE HAUT CONSEIL DE LA SANTE PUBLIQUE : L'IMPOSTURE CONTINUE

Roche Pharma (Suisse) SA

Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) n'a pas changé. Ce sont les mêmes experts, les mêmes certitudes, les mêmes raisonnements.
Leur dernière publication, intitulée pompeusement Pandémie grippale : utilisation et dimensionnement des stocks stratégiques nationaux d'antiviraux est un monument à la gloire de l'utilisation des antiviraux (Tamiflu par exemple).
Vous pouvez lire le texte ICI.

Les recommandations sont exactement celles qui ont conduit plus de 1000 professionnels de santé à signer une lettre ouverte / pétition à l'intention de Didier Houssin, directeur de la Santé, rédigée à l'initiative du Formindep en décembre 2009 : ICI.

Je vous avais dit ICI que rien ne changeait, que les experts qui s'étaient déconsidérés pendant la campagne antigrippale 2009 / 2010, n'avaient pas démissionné, n'avaient pas renié leurs écrits, n'avaient pas fait leur aggiornamento et que la future campagne antigrippale 2011 2012 ressemblerait comme une soeur à la précédente, à l'exception peut-être des vaccinodromes.

La technostructure médico-administrativo-industrielle est toujours au pouvoir.
Les laboratoires Roche n'ont pas besoin de faire la promotion de leur produit puisque le professeur Perronne, l'homme des squalènes produits naturels sans danger, est là pour assurer, pour écrire des argumentaires, pour faire de la visite médicale grand public.
L'histoire bégaie.

Le HCSP écrit et ne référence pas. Le HCSP a des certitudes et ne sait donner que des avis d'experts. Le niveau de preuve de son discours est faible. Mais il est droit dans ses bottes. Les antiviraux sont efficaces : Circulez, il n'y a rien à voir.

Ainsi, dans ce document d'une maigreur scientifique qui renvoie aux publications étiques de l'INVS connues pour leur manque de données ou aux délires de l'INED, nous apprenons que le tamiflu doit être utilisé larga manu (et je suppose après que les mains auront été aseptisées par le SHA) à titre curatif et à titre préemptif.

Je rappelle ce que j'écrivais le 18 décembre 2009 sur ce blog pour informer le professeur Didier Houssin que je n'appliquerai pas ses "recommandations" :

En effet, la Direction Générale de la santé, dont vous êtes le Directeur, me recommande à la fois de prescrire de l’oseltamivir à doses curatives à tous les patients présentant une grippe clinique (dont vous modifiez à l’occasion les critères diagnostiques cliniques en les simplifiant à l’excès) et de façon préventive aux sujets à risque (risque dont la définition a changé plusieurs fois) ayant été en contact étroit (les critères de ce contact étroit ont également été changés) avec une personne grippée (sic) selon un protocole dit préemptif à doses curatives et hors AMM.

Cette recommandation a comme valeur celle d’un accord professionnel puisqu’elle ne s’appuie, dans votre communiqué, sur aucune référence scientifique publiée, sauf bien entendu, j’imagine pour le traitement préemptif, la notion d’émergence de résistances à l’oseltamivir que vous niiez jusqu’à présent contre toute évidence. J’imagine que si vous possédiez des informations confidentielles d’un haut niveau de preuves que j’ignorerais, vous n’auriez pas manqué de m’en faire part


Je rêve.
Je vous propose de lire les stratégies proposées aux tableaux 1 et 2 qui sont un modèle de la culture administrativo-ignorancielle de nos élites : plus c'est complexe et moins c'est justifié. Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement a été oublié par nos énarques sans conflits d'intérêt (sic). Il m'est donc assez difficile de résumer l'affaire, ne voulant pas être un agent du HCSP ou un grouillot fantomatique, puisque même les grands experts n'ont pas réussi à être clairs.

Le HCSP ne connaît que les publications internes des Laboratoires Roche, le HCSP ne connaît pas les publications de la Fondation Cochrane très critiques à l'égard du tamiflu (ICI)ne connaît pas les polémiques entre le chercheur Thomas Jefferson et les Laboratoires Roche (ICI).
Affligeant.

Ne parlons pas des possibles effets indésirables du tamiflu et de l'émergence de résistances comme par exemple ICI. Ceux qui pensaient que le Mediator était derrière nous, se trompaient encore. L'affaire Mediator est derrière nous, en nous et devant nous : les experts sont là.

Ne prescrivez pas de tamiflu, c'est la conclusion.

2 commentaires:

  1. Faute d'avoir le temps de chercher la référence exacte, je mets en lien un article du Guardian qui comporte aussi un lien vers l'article original publié par Eurosurveillance et ceci pour rappeler que le Tamiflu comporte des effets particulièrement graves et fréquents chez l'enfant (en particulier des effets neuropsychioatriques) pour une efficacité déjà en 2001 très relative (je mettrai ce lien plus tard) puisqu ela durée d'évolution médiane de la maladie était seulement raccourcie de 36hs.
    http://www.guardian.co.uk/society/2009/jul/31/tamiflu-side-effects-children
    CMT

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  2. Le problème général est le suivant pour moi. Le Tamiflu (ostealmivir) aurait une efficacité limitée sur la grippe due aux virus de la grippe. Efficacité surtout sur la durée d'évolution (selon l'étude de Thompson et Heneghan, publiée dans le BMJ en août 2009
    http://www.guardian.co.uk/world/2009/aug/10/swine-flu-drugs-under-12s).Celle-ci se traduirait essentiellement par une réduction de la durée d'évolution de 1/2 à 1 jour en moyenne.Cette étude, une méta-nalyse, disait aussi que l'efficacité sur les complications de la grippe, par exemple sur l'exacerbation de l'asthme chez les enfants asthmatiques ou sur les otites était nulle.
    L'efficacité invoquée du Tamiflu est sur la grippe,due aux virus de la grippe et non sur les syndromes grippaux, majoritairement dus à d'autres virus. Or, en clinique on traite des syndromes grippaux et pas des grippes caractérisées. Le seul moment où on est à peu près sûr de traiter des grippes c'est pendant les 1 ou 2 semaines de pic épidémique de la grippe.
    D'autre part il y a les effets indésirables rapportés par les deux études citées dans le premier article du Guardian. 51% d'effets indésirables surtout gastro-intestinaux (douleurs abdominales, nausées, vomissements non anodins chez de jeunes enfants)et céphalées une fois sur 4, mais aussi neuro-psychiatriques chez près d'une enfant sur 5 (18%), la plupart étant qualifiés de légers ou modérés (troubles de la concentration, cauchemars, sensation d'étourdissement, confusion, troubles du sommeil) mais aussi moins modérés comme des comportements "étranges" qui peuvent aller jusqu'à des comportements suicidaires dans des rares cas (adolescents au Japon).
    Je ne pense pas que le jeu en vaille la chandelle. Encore moins chez l'enfant que chez l'adulte. Et j'ai pourtant croisé quelques très jeunes enfants qui avaient été traités par Tamiflu à la toute fin 2009. Prescriptions faites par des médecins libéraux ou hospitaliers.
    CMT

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