EST-IL
SOUHAITABLE D’ELIMINER LA ROUGEOLE EN FRANCE ?
Ou le mieux
est souvent l’ennemi du bien
Alors que lors de la récente flambée épidémique française des
discours alarmants et stéréotypés ont été tenus, il s’agit de replacer les événements
dans un contexte historique international mais aussi dans une perspective
scientifique et de long terme.
« L'esprit scientifique nous
interdit d'avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur
des questions que nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout il faut
savoir poser des problèmes. Et quoi qu'on dise, dans la vie scientifique, les
problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes. C'est précisément ce sens du problème
qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit
scientifique toute connaissance est une réponse a une question. S'il n'y a pas eu
de question il ne peut pas avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi.
Rien n'est donné. Tout est construit »
Gaston Bachelard
Non seulement aucune
question pertinente n’a été posée quant à la vaccination contre la rougeole mais
bien plus encore des réponses stéréotypées ont été apportées avant que nous n’ayons
eu le temps de poser des questions. Ces réponses stéréotypées répétées à
l’identique et amplifiées par les organismes de santé publique nationaux et
internationaux, sont devenues des vérités établies qui ont empêché l’émergence
de tout questionnement ou débat.
Or, la réalité n’est pas
ainsi faite que face à des maladies contagieuses nous disposerions d’armes
absolues qui nous permettraient, sans inconvénients ni questionnements, de
passer d’une situation A problématique, présence d’une maladie « non
bénigne » sur le territoire, à une situation B supposée idéale,
élimination de la maladie » non bénigne » du territoire. Et cela par
le seul truchement d’une réponse quantitative : l’augmentation de la
couverture vaccinale.
L’illusion de la
simplicité ne naît que de la capacité à éviter que les bonnes questions soient
posées. Et les mouvements
anti-vaccinalistes contribuent au consensus en occupant les esprits avec de
mauvaises questions, donnant ainsi des arguments à ceux qui prétendent qu’il
n’y a aucune question à se poser.
PREMIERE PARTIE : LE VACCIN ET LA MALADIE
Le vaccin contre la rougeole
Le vaccin contre la rougeole est un vaccin dont le composant
actif est un virus vivant atténué, la souche vaccinale pouvant différer selon
les fabricants. Le virus vivant atténué est, de fait, un virus rougeoleux
sauvage rendu moins virulent par des passages successifs sur des cultures
cellulaires. Pour obtenir cette atténuation du pouvoir pathogène du virus, celui-ci
est habituellement cultivé sur des cultures de fibroblastes d’embryon de poulet.
Le vaccin
ainsi produit se rapproche des vaccins pasteuriens des origines. Le virus
garde, en effet, sa capacité à infecter le sujet, mais sa virulence, c'est-à-dire sa capacité à se
multiplier dans l’organisme infecté, est moindre que celle des virus sauvages.
Un article
de synthèse du CDC ( Center for Disease Control and Prevention) des Etats Unis (ICI) décrit
le vaccin contre la rougeole comme produisant
« une infection inapparente [sans
symptômes cliniques] et non transmissible.
Le vaccin
contre la rougeole se différencie donc de la plupart des vaccins commercialisés
plus récemment (comme le vaccin contre le pneumocoque par exemple) qui
contiennent des fragments viraux ou des virus tués, car il contient un virus
vivant, bien qu’atténué.
Historiquement,
le premier vaccin vivant contre la
rougeole a été introduit aux Etats Unis en 1963, il s’agissait du Rubeovax de Merck (LA). Son utilisation était complexe car, insuffisamment atténué, le
vaccin nécessitait l’injection simultanée d’immunoglobulines (anticorps) pour
éviter des rougeoles sévères. La même année, d’autres vaccins, inactivés
ceux-là, autrement dit tués, ont été commercialisés par plusieurs laboratoires.
Ils ont été retirés du marché
américain en 1967 car, d’une part, leur pouvoir protecteur était de courte
durée, d’autre part, ils provoquaient des cas graves de rougeole atypique accompagnés
de pneumopathies sévères (ICI).
A partir de
1968 Merck a commercialisé un autre vaccin, l’Attenuvax,
plus atténué que le Rubéovax, qui autorisait l’administration du vaccin seul,
sans provoquer les mêmes effets indésirables que le précédent.
Le virus
de la rougeole n’a pas de réservoir autre que
l’homme malade. Le virus pourrait donc être éradiqué en théorie s’il n’y
avait plus de foyer infectieux humain sur la planète. C’est un virus particulier
car il se propage dans l’organisme en infectant les leucocytes ou globules
blancs, les cellules impliquées dans la défense contre les infections, dont il
se sert pour se multiplier. Il génère ainsi donc une immunodépression transitoire
d’une durée de 2 à 6 semaines, plus prolongée chez les
très jeunes nourrissons et chez l’adulte. L’aspect
paradoxal des mécanismes infectieux et immunitaires concernant le virus
de la rougeole réside en ce qu’il semble bien que l’infection
et donc l’immunodépression soient indispensables pour provoquer une réaction
immunitaire durable, qui ne peut être obtenue avec des virus inactivés ni avec
des fragments viraux (ICI).
Quel
est le problème posé ?
Nous
voyons donc, à ce stade, que le problème s’est posé en des termes très
différents de celui qui nous est expliqué actuellement de manière plutôt
simpliste. Il ne s’agit pas en réalité, de supprimer
l’infection rougeoleuse mais de remplacer l’infection par les souches sauvages du virus de la rougeole par
une infection par une souche vaccinale atténuée. Il s’agit donc de la
recherche d’un compromis entre le degré d’atténuation de la souche
vaccinale, la quantité de virus dans le vaccin d’une part, et les capacités de défense de l’organisme ciblé par la
vaccination d’autre part, afin de produire un vaccin qui provoque une infection suffisamment
atténuée pour être moins dangereuse pour la plupart des individus que
l’infection naturelle et non transmissible dans la majorité des cas, tout en
permettant une réponse immunitaire durable.
Le fait que
le virus vaccinal soit vivant comporte au moins un avantage, à savoir que les adjuvants ne sont pas nécessaires pour accroître
la réponse immunitaire.
En France
les vaccins les plus utilisés sont le PRIORIX, de GlaxoSmithKline, qui contient
la souche Schwartz (ICI et LA), et le MMR vaxpro
de Sanofi Pasteur MSD, qui contient la souche Edmonston Enders (ICI). Ces deux vaccins font partie de ce qu’on appelle des vaccins pédiatriques améliorés parce qu’ils sont
composés d’une combinaison de trois virus différents, les virus contre la
rougeole, les oreillons et la rubéole. On les appelle aussi vaccins trivalents.
On trouve
aussi un vaccin plus ancien, contenant uniquement la valence rougeole (vaccin
monovalent) le ROUVAX, qui a obtenu une AMM en 1966 et était fabriqué par l’institut Mérieux. Il est
désormais commercialisé par Sanofi-Pasteur-MSD. Ce vaccin, qui contient la
souche Schwartz du virus de la rougeole à la même concentration que les vaccins
trivalents, est préconisé pour la
vaccination des nourrissons de 6 à 8
mois dans des situations épidémiques (dans les 72 h après un contact
avec un cas de rougeole).
Le succès de la vaccination au niveau individuel,
c'est-à-dire l’obtention d’une immunité protectrice et durable sans produire
d’infection grave, résulte donc, comme avec l’infection par le virus sauvage de
la rougeole, d’un équilibre entre la virulence du virus vaccinal et le terrain
du sujet vacciné.
Contre-indications,
précautions d’emploi
Compte tenu
du risque de maladie rougeoleuse sévère, le vaccin contre la rougeole est donc contre-indiqué
chez les personnes ayant un déficit immunitaire grave,
congénital ou acquis (SIDA déclaré avec immunodépression sévère par
exemple, ou traitement immunosuppresseur), mais également chez la femme enceinte, et en cas d’allergie
à la néomycine contenue dans le vaccin ou à tout autre composant de
celui-ci. De plus, en France, on évite d’administrer des vaccins vivants à des
nourrissons nés de mères séropositives tant qu’on n’est pas certain de leur statut
HIV.
L’intolérance
au fructose, maladie rare due à un déficit enzymatique, contre-indique
également le vaccin qui contient du sorbitol.
Les
antécédents d’allergie sévère à l’œuf avec des
manifestations de type œdème, urticaire généralisé, ou choc anaphylactique
constituent une précaution d’emploi. Il est certainement préférable d’éviter de
faire le vaccin dans ce cas. En revanche, l’allergie à l’œuf sans
manifestations sévères n’est pas considérée comme une contre-indication (LA) .
L’administration
du vaccin en même temps que de nombreux autres vaccins est autorisée. Mais on
dispose de peu de données sur les conséquences de ces associations, en
particulier avec les vaccins récents. Il est donc certainement préférable
d’éviter d’administrer le vaccin en même temps que d’autres vaccins, en
particulier avec des vaccins récents (Prevenar).
Par
précaution, on devrait éviter de vacciner au cours des infections
aiguës fébriles, qui en outre, diminuent l’efficacité du vaccin.
Le vaccin
peut induire une négativation des tests tuberculiniques pendant 6 semaines.
L’intervalle
minimum entre deux vaccins trivalents ou rougeoleux est de 28 jours. Entre le vaccin trivalent et un autre
vaccin, elle est de un mois.
Il faut
attendre trois mois pour vacciner après une transfusion ou si le patient a reçu
des gammaglobulines.
Efficacité du vaccin : importance de l’âge
de la vaccination et du statut vaccinal de la mère
L’efficacité
du vaccin est jugée importante, même si elle est variable en fonction de
facteurs tels que l’âge du nourrisson, le statut vaccinal de la mère, ou des
pathologies intercurrentes.
Elle peut être appréciée au niveau de la population par les résultats épidémiologiques sur la diminution du nombre
de cas de rougeole, diminution imputable à la vaccination, à condition de disposer de systèmes de surveillance fiables. Et, au niveau
individuel, par la séroconversion, apparition
d’anticorps spécifiques de la rougeole lors du deuxième prélèvement de sang,
effectué 10 à 21 jours après le premier. Est considérée comme l’équivalent
d’une séroconversion lors des études cliniques, une augmentation d’un facteur
quatre de la concentration dans le sang de ces anticorps spécifiques pour
atteindre un taux généralement
admis comme protecteur de 120 UI/ml ou au-delà avec le test ELISA, utilisé
par la plupart des laboratoires.
Néanmoins
l’efficacité du vaccin varie pour des raisons qui ne sont pas toujours clairement
expliquées, ou, en tous cas, qui ne font pas consensus.
Ce qui est
généralement admis c’est que l’efficacité du vaccin en
termes de séroconversion est d’autant plus faible pour un groupe de nourrissons
que ceux-ci sont vaccinés tôt. A savoir que si l’on considère un groupe
de nourrissons vaccinés au même âge, plus cet âge est précoce, plus la
proportion de nourrissons qui seront considérés comme protégés après
vaccination, selon les critères individuels évoqués plus haut, sera faible.
Il peut y
avoir deux types d’explications à ce phénomène.
La neutralisation du
vaccin par les anticorps d’origine maternelle
L’explication citée le plus souvent est
le phénomène de neutralisation du vaccin par les
anticorps d’origine maternelle. Ces anticorps, transmis
passivement par la mère, persistent plus longtemps chez le nourrisson
lorsque les mères ont contracté la rougeole naturellement que lorsqu’elles ont
été vaccinées. Ceci s’explique parce que les mères ayant contracté la rougeole
naturellement ont des concentrations plus élevées d’anticorps spécifiques que
les mères qui ont été vaccinées. Cette diminution du taux d’anticorps chez les
mères vaccinées a été montrée par une étude publiée aux Etas Unis en 1996. Les
auteurs ont montré que la moyenne géométrique des titres des anticorps des
mères qui étaient nées après le début de la campagne de vaccination était 4,85
fois inférieure à celle des mères qui étaient nées avant 1957 et n’avaient donc
pas été vaccinées (ICI) .
Si les mères
sont vaccinées le taux de séroconversion,
c'est-à-dire la proportion de nourrissons vaccinés qui présentent une
séroconversion et qui, donc, seront protégés contre la rougeole par le vaccin,
sera plus important chez des nourrissons de 9 mois. Ceci s’explique parce que
les anticorps des mères vaccinées, qui sont à des concentrations plus faibles
dans le plasma que ceux des mères ayant contracté la rougeole-maladie, sont
plus rapidement éliminés de l’organisme des nourrissons. Ainsi, le taux de séroconversion, c'est-à-dire la proportion
de nourrissons que l’on peut considérer comme protégés, pour des nourrissons
vaccinés à 9 mois est inférieur à 80% dans une population dont les mères n’ont
pas été vaccinées et qui ont contracté la rougeole naturellement et de 90%
quand les mères ont été vaccinées. Et, respectivement, de 90 et de 98% à 15
mois (LA).
La
signification de ce constat est, à contrario, que les
nourrissons qui sont nés de mères ayant contracté la rougeole naturellement
sont protégés par les anticorps transmis par la mère plus durablement en
moyenne que les nourrissons de mères vaccinées.
L’immaturité du système
immunitaire
Mais cette
approche, qui est la version évoquée généralement, ne tient pas compte d’un autre aspect : il existe une limite inférieur à l’âge de vaccination indépendamment
de la concentration en anticorps d’origine maternelle chez le nourrisson. Une
étude montre que la majorité des nourrissons de 6 mois ne séroconvertissent pas, probablement en raison de l’immaturité
de leur système immunitaire. Dans cette étude seulement 10/23 (36%) des
nourrissons vaccinés à 6 mois et n’ayant pas d’anticorps d’origine maternelle
ont atteint un titre d’anticorps protecteur (ICI).
Sur
recommandation de l’OMS en 1989, des essais pour surmonter cette limite
naturelle à la vaccination dans les pays pauvres en augmentant la quantité de
virus dans le vaccin (vaccins à haut titre) se sont soldés par une augmentation
anormale de la mortalité des enfants vaccinés (LA).
Une
méta-analyse des études menées en Afrique avec des vaccins à haut titre a
confirmé une surmortalité féminine chez les nourrissons des pays en
développement lorsqu’ils étaient vaccinés avant 6 mois par ces vaccins par rapport
à ceux vaccinés par la dose standard et ont motivé le retrait de ces vaccins
par l’OMS (ICI).
D’autre
part, une étude canadienne, à propos d’une épidémie de rougeole en milieu scolaire
en 1989, a démontré, qu’en cas d’épidémie, les enfants sont d’autant mieux
protégés qu’ils ont été vaccinés plus tard entre 12 et 18 mois, avec une différence de l’ordre de 10% pour le risque de contracter la
rougeole selon l’âge de vaccination. Et cela dans un pays où la
quasi-totalité des femmes étaient vaccinées. Cela serait en faveur d’une
meilleure qualité de la réponse du système immunitaire au vaccin à un âge plus
tardif chez les nourrissons. On estime que le système immunitaire du nourrisson
atteint une certaine maturité vers
deux ans.
D’autres facteurs comme la malnutrition, en
particulier la carence en vitamine A, peuvent affecter fortement l’efficacité
du vaccin. Il en est de même en cas d’immunodéficience, qui, comme on l’a vu, constitue
une contre-indication au vaccin.
Recommandations générales en France
En France, les recommandations officielles telles
qu’elles sont présentées dans le calendrier
vaccinal 2012 (N° 14-15 du BEH d’avril 2012, p 170), sont de faire une
première dose à 12 mois et une deuxième entre 13 et 24 mois. Il est recommandé
d’administrer le vaccin trivalent à 9 mois pour les nourrissons gardés en collectivité avec une
deuxième dose entre 12 et 15 mois.
A partir du calendrier vaccinal
2011 on a préconisé deux doses de vaccin trivalent, à au moins un mois
d’intervalle, pour les personnes
nées depuis 1980.
Effets indésirables
Le vaccin provoque une rougeole,
souvent inapparente, selon la définition du Center for Disease Control and
Prevention américain, comme on l’a vu plus haut.
Les effets indésirables du vaccin
seront surtout en relation avec cet aspect et avec des phénomènes allergiques
induits par les composants du vaccin.
Outre les effets indésirables
locaux, très fréquents (15 à 25% des cas selon la voie d’administration avec le
vaccin MMR-vax pro) mais généralement bénins, on va observer de fréquentes
réactions fébriles (fièvre supérieure à 38°C dans plus de 10% des cas, fièvre
supérieure à 39,5°C dans 1 à 10% des cas ) des rhinites, des conjonctivites,
des éruptions transitoires, survenant dans les 5 à 12 jours après la vaccination.
Les éruptions peuvent survenir pour un nourrisson sur 20 à un sur 30 environ.
Les réactions allergiques, ou réactions
d’hypersensibilité immédiate qui peuvent se traduire par une
éruption de type urticaire, un œdème de Quincke, des sifflements respiratoires dont
la fréquence est évaluée à moins de 3% des cas. Les éruptions pouvant aussi
bien évoquer une rougeole post-vaccinale qu’une réaction allergique seraient
présentes dans 1 à 10% des cas.
Les fréquences respectives de
l’ensemble des réactions allergiques, dont certaines peuvent être très graves,
ne sont pas explicitées dans les résumés des caractéristiques du produit. Une
étude anglaise estimait que la fréquence des réactions allergiques sévères,
pouvant avoir une issue fatale,
pour les vaccins ne comportant que la valence rougeoleuse, était
probablement supérieure à 18,9 pour 100 000 (LA).
Les autres effets secondaires,
graves mais rares, rapportés étaient la diminution des plaquettes sanguines
(thrombopénie), l’encéphalopathie, les convulsions fébriles. Les deux derniers
sont évalués à un pour plusieurs millions d’enfants vaccinés.
Mais ces estimations, fondées sur
les effets indésirables déclarés, sont probablement minorées en raison de la
sous notification des effets secondaires.
La sévérité des effets
indésirables est souvent liée à un terrain, notamment en cas d’immunodépression
congénitale ou acquise. La prévention des réactions de type allergique
nécessite la recherche d’antécédents dans ce domaine, de même que la prévention
des convulsions.
Il existe aussi des effets
indésirables spécifiquement liés
aux autres valences ou virus présents dans le vaccin trivalent, notamment l’arthrite,
généralement transitoire, habituellement présente lors des infections par le
virus de la rubéole, se voit aussi avec le vaccin, avec une fréquence qui
augmente très nettement en fonction de l’âge de vaccination. De 0 à 3% chez les
enfants elle est de 12 à 20% chez les femmes. C’est donc une réaction au vaccin
qui a tendance à augmenter en fréquence et en durée avec l’âge. Ces douleurs
articulaires peuvent rarement devenir chroniques. [source Vidal]
Donc la vaccination contre la rougeole
n’est pas un sujet simple. Nous évoquerons d’autres aspects polémiques plus
loin.
Mais qu’en était-il avant ?
Avant la vaccination
Forme classique de la rougeole
Pour pouvoir apprécier le chemin parcouru,
il est préférable de savoir d’où l’on vient
Nous avons
un peu oublié ce qu’est la rougeole, très fréquente chez l’enfant jusque dans
les années quatre-vingt.
La rougeole
est donc une maladie virale survenant habituellement pendant l’enfance due à un
virus de la famille des paramyxoviridae, et
du genre morbilllivirus. C’est le seul
morbillivirus pathogène pour l’homme et il est antigéniquement stable dans le
temps. C’est un virus dit à ARN (son
matériel génétique est contenu dans des molécules d’ARN et non d’ADN comme
d’autres virus) enveloppé. Cette dernière caractéristique, son enveloppe, le
rend fragile, et ce virus ne résiste ni à la chaleur ni aux détergents. Il ne
survit pas plus de 36 h dans l’environnement à température ambiante.
La contagiosité
de la rougeole, mesurée par le taux de reproduction
(nombre de transmissions/ nombre de sources) est très élevée, plus que celle de
la grippe.
Le réservoir exclusif du virus de la rougeole est l'homme infecté. Le virus ne subsiste pas dans l'organisme à l'état dormant après l'infection comme le fait le virus de la varicelle par exemple et il n'existe pas non plus de porteur sain comme pour le méningocoque qui provoque des cas de méningite.
L'éruption survient 7 à 18 jours après la contamination par les gouttelettes de salive émises par un sujet infecté. Dans la forme classique ou cliniquement apparente la maladie débute par d ela fièvre supérieure ou égale à 38,5 °C et un rhume accompagné ou non de conjonctivite ou coryza, plus ou moins de la toux. A ce moment l'individu est déjà contagieux. Ces symptômes durent 2 à 4 jours avant que ne survienne l'éruption, sous forme de taches rougeâtres légèrement surélevées qui apparaissent d'abord derrière les oreilles et s'étendent ensuite au visage et au reste du corps de manière descendante. Juste avant l'éruption on peut trouver des petits points blancs sur la face interne des joues très spécifiques de la maladie : c'est le signe de Köplick.
La prise en
compte des cas de rougeole par l’INVS peut se faire d’après les symptômes
observés à l’examen, c’est le diagnostic clinique. Ou alors quand les
symptômes les plus typiques, comme l’éruption, sont couplés à un contact avec un sujet malade dans les 7 à
18 jours avant leur début, c’est le diagnostic épidémiologique. Mais seuls les cas confirmés par des examens de laboratoire c'est-à-dire par un diagnostic biologique sont certains (ICI).
Il faut aussi
savoir que, lorsque la rougeole devient rare dans un pays, la capacité des
médecins à la diagnostiquer
correctement d’après les seuls symptômes observés, appelée aussi Valeur
Prédictive Positive (VPP) du diagnostic clinique, diminue beaucoup,
car la rougeole peut être confondue avec de nombreuses maladies éruptives. Les
diagnostics cliniques portés dans ces conditions ont plus de neuf chances sur dix d’être faux
(LA).
En période de résurgence de la rougeole dans un
pays où elle est devenue rare, seuls les diagnostics confirmés par la biologie
sont totalement fiables.
Epidémiologie
Mais quelle
était donc la situation avant la vaccination, au début des années
soixante ?
Nous allons nous intéresser au cas de
la Grande Bretagne.
En
Grande-Bretagne
Pour donner
une idée claire de la gravité d’une épidémie de rougeole au début des années
soixante en Grande Bretagne, je vais me référer à une enquête menée par les
services publics anglais pour évaluer les complications de l’épidémie de
rougeole survenue il y a un demi siècle pendant l’hiver 1963 en Angleterre et
au Pays de Galles. Celle-ci est rapportée dans un article intitulé :
« Fréquence des complications de la rougeole, 1963 » et publiée dans
le British Medical Journal en 1964 (LA).
Nous
apprenons, dans cet article, que la population, déjà à l’époque, manifestait
des doutes quant à l’utilité d’une vaccination généralisée, en raison de la
« croyance parmi de nombreux parents et médecins, que la rougeole est une
maladie bénigne pour laquelle les complications graves sont rares et presque
jamais fatales, pour les enfants normaux ».
Les cas de
rougeole devaient être déclarés par les médecins. On estimait que 80% des cas
étaient alors déclarés. Le taux de létalité (nombre de décès par rapport aux
malades dans une population donnée)
était estimé à deux pour 10 000 cas de rougeole, c'est-à-dire
moindre que le taux de létalité admis pour la grippe actuellement, de un pour
1000 (c'est-à-dire 1000 décès pour un million de malades, probablement
surestimée), et on estimait que la moitié de ces décès survenaient chez des patients
ayant des pathologies chroniques graves ou des handicaps les rendant plus
fragiles.
L’enquête
publiée par le British Medical Journal portait sur quelques 53 000 cas,
c'est-à-dire un sixième des 340 000 cas déclarés en 1963 pour une
population de 45 millions d’habitants
97% des cas avaient moins de 10 ans et 3,8% des
cas avaient moins de un an. Au total 93% des cas avaient entre 1 et 9 ans.
Les complications étaient présentes pour 6,8% des cas,
dont 2,5% d’otites, 3,8% de complications respiratoires dont les deux tiers
étaient des bronchites et 0,4% de complication neurologiques dont 0,1%
c'est-à-dire le quart (un pour 1000 des malades) étaient des encéphalites. Un total de 610 sujets ont été hospitalisés mais seulement 496 pour des complications soit 81 % des personnes hospitalisées. Donc un peu moins de 1 % des cas (496 / 52 992) ont été hospitalisés pour des complications.
Au total parmi les patients présentant
des encéphalites 39% ont été hospitalisés et 18% des patients présentant des
complications respiratoires.
Les encéphalites étaient peu fréquentes (de l’ordre de 1 pour 1000)
entre 0 et 9 ans mais de cinq à six fois plus fréquentes au delà de 20 ans.
Tandis que les complications pulmonaires étaient environ 1,5 fois plus
fréquentes avant un an par rapport à l’âge où le risque était le plus faible,
entre 3 et 4 ans (risque de complications pulmonaires augmenté de 50% avant un
an).
12 enfants sont
décédés, 6 pour des complications pulmonaires, 4 pour des
complications neurologiques. 5 des
enfants avaient des pathologies chroniques ou des handicaps graves tels que tétraplégie, trisomie 21 avec
malformation cardiaque, encéphalite chronique. Dans ce cas les auteurs considéraient
que la rougeole était une cause fortuite de décès.
Ainsi, cela
correspond aux estimations d’environ 2 décès pour 10 000 cas dont la
moitié préalablement fragilisés par le handicap ou la maladie.
N’oublions pas que cette enquête a été menée il y a un demi siècle et que la
mortalité infantile c'est-à-dire avant un an a, depuis lors, a été divisée par
sept en France, tandis que la mortalité globale pour une population
équivalente, a été divisée par deux.
En France
Nous ne
disposons pas de chiffres fiables car il semble bien que l’ordre intuitif des
choses ait été inversé. En effet, on est en droit de supposer qu’on vaccine
contre une maladie lorsqu’on a la notion claire, confirmée par un suivi
épidémiologique spécifique, que celle-ci représente un réel problème de santé
publique. Or, dans le cas de la rougeole il semble que ce soit
le fait d’avoir introduit la vaccination qui ait motivé le suivi
épidémiologique des cas, car il n’y avait pas de suivi
épidémiologique spécifique avant l’introduction de la vaccination à part une
veille assurée par un réseau de laboratoires d’analyses, le réseau Rénaroug, travaillant avec des
services de pédiatrie. La rougeole était néanmoins sujette à déclaration obligatoire depuis 1946. Mais
les médecins se pliaient de moins en moins à cette obligation qui a été abrogée
en 1986 pour être à nouveau mise à l’ordre du jour en 2005 lors de la campagne mondiale d’éradication (LA). .
Le vaccin a
été introduit dans le calendrier vaccinal français en 1983, et le réseau Sentinelles de l’INSERM, formé de médecins libéraux
volontaires, n’a exercé une surveillance des cas de rougeole vus en ville que
depuis 1985.
Les chiffres
avancés par l’INVS pour la période avant la vaccination sont de 300 000 à
500 000 cas de rougeole annuels en France, dont 4000 à 6000 hospitalisations. Soit environ 1%
d’hospitalisations. Comme pour la Grande Bretagne, ces cas
touchaient une très grande majorité d’enfants entre 1 et 9 ans.
Pour les décès une surveillance était exercée par
le CépiDc, laboratoire de l’INSERM, depuis
1979. Elle montre un nombre de décès variant de 15 à 35 chaque année. Donc de un décès
pour 10 000 à un pour 20 000 cas de rougeole cliniquement apparente
et un décès pour 2 à 4 millions d’habitants chaque année. La cause
des décès n’était pas déterminée pour la plus grande partie d’entre eux. Dans
les autres cas la cause était l’encéphalite ou des complications pulmonaires.
Extrait de : Surveillance des
maladies infectieuses en France, D Antona, INVS 2009. Source Cepidc
Sévérité de la rougeole : variable selon
l’état nutritionnel, la localisation géographique, les pathologies et le
handicap, et l’âge
La sévérité de la
rougeole et sa létalité sont globalement faibles, de l’ordre de 1 pour
10 000 dans des pays semblables à la France, et dépendent donc avant tout du « terrain » du sujet
infecté, c'est-à-dire de son état de santé et de la capacité à réagir de son
système immunitaire.
La rougeole est potentiellement plus grave :
- Chez les enfants de moins de un an à cause de l’immaturité du système immunitaire entraînant un risque relativement accru de pneumopathie en particulier
- Chez les adultes, surtout après 20 ans. Ceux-ci ont en moyenne quelques cinq fois plus de risques de présenter une encéphalopathie
- Surtout en cas de fragilité préalable due à une pathologie chronique ou à un handicap graves
- Ou en cas de malnutrition et notamment de carence en vitamine A, qui sont les principaux facteurs expliquant une mortalité élevée dans les pays pauvres. Dans certains groupes de populations pauvres n’ayant pas accès à la nourriture et aux soins, l’OMS affirme que la létalité due à une épidémie de rougeole peut atteindre 10% , soit une létalité 1000 fois supérieure à celle retrouvée chez des enfants en bonne santé des pays occidentaux (ICI)
Dans les pays occidentaux la létalité varie donc
avec l’âge. Elle est plus faible aux âges habituels de survenue de
la rougeole hors vaccination, d’environ 10 pour 100 000 cas entre 5 et 9 ans,
mais quatre fois plus fréquente avant un an (43 pour 100 000) et plus de
huit fois plus fréquente après 20 ans (85 pour 100 000) (LA).
Cette augmentation de la sévérité
de l’infection avec l’âge pourrait s’expliquer aussi par la fréquence plus importante
du handicap et de pathologies chroniques parmi les adultes. En
effet, la proportion de personnes souffrant de pathologies chroniques et de
handicaps graves préalables parmi les décès dus à la rougeole augmente avec l’âge comme l’a déterminé Barkin dans
une étude portant sur les 454 décès consécutifs à la rougeole survenus aux
Etats Unis entre 1964 et 1971 (ICI).
·
·
Source
: Ramsay M. et al. The epidemiology of measles
in England and Wales : rationale for the 1994 national vaccination campaign. Communicable
Disease Report 1994;4:R141-6.
·
Cela revient à dire que la raison
pour laquelle on relève une plus grande létalité chez les adultes, serait que
la proportion de personnes fragiles parmi les adultes (maladies chronique ou
traitements immmunosupresseurs) est plus grande que parmi les enfants. La létalité de la
rougeole chez les adultes en général devrait donc être pondérée par rapport à
la proportion des adultes présentant
une pathologie préalable.
DEUXIEME PARTIE :
LE ROLE DE L’OMS ET DES FONDATIONS PRIVEES
Vers l’éradication de
la rougeole ? Des bons sentiments… et du business
Le contexte des
programmes mondiaux
de vaccination
soutenus par l’OMS
La Conférence Internationale sur les Soins Primaires de Alma Alta en
1978, a constitué un tournant dans l’approche des politiques de santé de l’OMS.
Les politiques de soins primaires
orientées vers la
prise en charge globale des problématiques de santé, et donc prenant
en compte les aspects sociaux et environnementaux, ont été critiquées par des
experts, des donateurs de l’OMS et des sociétés privées ayant des intérêts dans
le secteur car « trop coûteuses » et peu efficaces. (Collado
Rodriguez L. La marchandisation du Droit a la santé : brevets
pharmaceutiques ; Annuaire des actions humanitaires et des Droits de
l’Homme, 2009)
Derrière un vocable lénifiant la Déclaration de Alma Alta (ICI) réaffirme la définition de la
santé comme étant un « état de complet bien-être… » et réoriente les
politiques de santé dans un sens plus conforme aux intérêts du secteur marchand
.
L’OMS accepte donc, en cette
occasion, sous la pression du secteur privé, d’introduire dans ses principes la
notion de coût/efficacité et d’adopter une approche sélective de la santé, par pathologie, et non plus
globale. On va donc moins se soucier d’élever le niveau sanitaire
des populations mais on va en revanche essayer de combattre des maladies.
C’est de cette vision
fragmentaire et parcellaire de la santé que sont nés les programmes mondiaux de vaccination entrant dans le cadre des programmes spéciaux de l’OMS largement
voulus et financés par des sociétés privées, souvent des laboratoires
pharmaceutiques, et des fondations.
L’évolution de cette forme élaborée de
partenariat public-privé qu’est l’OMS ne cesse de se faire vers une
part croissante des financements d’origine privée.
Les Etats financent en fait la
part fixe du budget de l’OMS, celle qui concerne les frais de fonctionnement et
les infrastructures ainsi que ceux des programmes
de base (par opposition aux programmes spéciaux), dont la part dans
l’activité de l’OMS ne cesse de diminuer, qui abordent la santé de manière
globale.
Les sociétés et fondations privés
fournissent désormais 80% du budget global de l’OMS. Les apports de ces
acteurs privés ont lieu sous forme de contributions
volontaires à objet désigné, à savoir que ces acteurs ne financent que ce qui les intéresse
pour leurs objectifs propres, comme, par exemple, les programmes de vaccination (LA).
Un exemple
paradigmatique de l’influence des fondations privées dans les orientations
sanitaires en matière de vaccination et de santé publique : la fondation
Bill Gates
La seule Fondation Bill Gates, bien que privée et gérée par trois administrateurs Bill et
Melinda Gates ainsi que Warren Buffet, dispose, pour l’ensemble de ses
multiples activités, d’un budget de 37 milliards d’euros, quelques huit fois supérieur à celui de l’OMS
. Cette fondation, très liée aux laboratoires pharmaceutiques, est le deuxième
contributeur volontaire (contributions à objet désigné) de l’OMS après les
Etats Unis. Pour l’exercice 2010-2011, la Fondation Bill Gates a contribué pour
220 millions de dollars, soit environ 5% du budget total de l’OMS. Bill Gates
se montre un allié fidèle des firmes pharmaceutiques en prônant la protection
de leurs brevets contre l’intérêt des populations des pays pauvres. Une part
importante des financements de cette fondation, est destinée à soutenir des
programmes de vaccination, que Bill Gates considère comme une priorité (ICI).
Mais certaines personnalités
issues des pays en voie de développement sont très citriques envers les
programmes de vaccination de l’OMS qui ne tiennent pas compte des problématiques de santé
particulières à chaque pays. Ces personnalités déplorent que de tels programmes
s’imposent aux pays pauvres. Elles les jugent très coûteux, absorbant
l’essentiel des maigres ressources, en particulier personnel médical et
para-médical, dont ces pays disposent pour la santé, et désorganisant en outre
le système de soins au profit de programmes qui s’avèrent parfois être des
échecs, justement en raison de
l’approche par pathologie et de l’absence de vision globale des problématiques
de santé, comme dans le cas de la poliomyélite (ICI, LA et encore ICI).
Ces analyses sont corroborées par
une enquête très approfondie, menée par
une équipe de journalistes du Los Angeles Times dirigée par l’un d’entre eux,
Charles Piller, en 2007. Cette enquête journalisitique, sans doute l’une
des plus sérieuses et approfondie jamais menées, intitulée « Des nuages
sombres planent au-dessus des bonnes œuvres de la fondation Bill Gates »
mettait en avant un certain nombre de points noirs dans le financement de la fondation et dans son
influence dans les pays en développement (LA).
Pas d’éthique sur l’étiquette de la fondation Bill Gates
Les fondations sont des personnes
morales ayant des objectifs d’intérêt général. Aux Etats Unis, contrairement à
la France, les fondations peuvent investir dans des sociétés privées et sont
taxées. Aux Etats Unis on peut donc très bien conjuguer bienfaisance, affaires
et enrichissement personnel en s’impliquant
dans des œuvres réputées servir l’intérêt général.
Un premier point noté par les
journalistes du LA Times est que la fondation Gates ne fait de donations que à
hauteur de 5% de ses actifs, c'est-à-dire, au niveau précis qui lui permet de
réduire ses impôts au minimum. Les autres 95% étant investis dans des secteurs
à forte rentabilité. De fait, on ne peut que constater que si investir dans des
œuvres caritatives a valu à Bill Gates d’étendre son pouvoir personnel en
détenant la fondation la plus riche et la plus influente au monde, cela n’a pas
nui à sa fortune propre qui est passée de 45 milliards en 1998, lorsqu’il a
commencé à s’adonner aux œuvres de bienfaisance, à 61 milliards en 2012 .
Mais ce n’est pas là le point
central soulevé par l’enquête. Le problème est ailleurs. Il est d’essayer de savoir si, par son
action, la fondation Bill et Melinda Gates favorise d’avantage l’intérêt des
populations des pays pauvres pour lesquels elle offre des dons, notamment pour
des programmes de vaccination, ou nuit à ces populations tout en favorisant les
intérêts de certaines
multinationales, pharmaceutiques entre autres.
Les journalistes du LA Times
ayant enquêté en Afrique, ont découvert que, la fondation investit dans des
compagnies pétrolières, telles Total,
Eni, Exxon, Royal Dutch Shell, etc qui polluent l’air, avec des torchères
dont les émanations sont chargées en composés toxiques comme le mercure, le
benzène ou le chrome, bien au-delà des normes autorisées en occident, par
simple souci de maximisation des gains. C’est le cas, par exemple, dans une
métropole nigérienne de plus de 200 000 habitants, Ebocha. Les pathologies
respiratoires, deuxième cause de mortalité infantile dans les pays à faible
revenu, rendant compte d’environ un décès sur 7 parmi les enfants, y sont
légion. Mais grâce à la fondation Bill Gates, la plupart d’entre eux seront
bien vaccinés.
D’autre part ces mêmes compagnies
creusent des fosses qui constitueront des réservoirs d’eau stagnante et feront
le lit de toutes sortes de maladies infectieuses, comme la polio, le paludisme
la dysenterie, le choléra…
D’après l’enquête du LA Times 41% des investissements
de la fondation, équivalents à 8,7 milliards de dollars, sont faits dans des
entreprises qui n’ont pas réussi les test d’évaluation par les organismes de
notation évaluant les sociétés selon qu’elles adoptent ou non des comportements
socialement responsables. Les sociétés mal notées, comme celles où la fondation
Bill Gates investit 41% de ses actifs, sont celles qui violent les droits de
l’Homme en général dans un objectif de maximisation des bénéfices (atteintes à
l’environnement, discrimination, non respect du droit du travail comme, par
exemple, travail des enfants, comportement non éthique comme la pratique de la
corruption, etc.).
Ainsi, l’enquête du LA Times a
établi que dans le même temps où la fondation Bill Gates versait 218 millions
de dollars pour lutter contre la rougeole et la polio dans les pays pauvres,
elle en investissait 423 dans des firmes pétrolières épinglées pour leur
absence d’éthique
Il est permis de penser que c’est
même probablement cette absence totale de souci de l’éthique dans les
investissements qui a permis à la fondation Bill Gates de devenir la plus
puissante des fondations américaines, très loin devant les autres, puisque pour
10 dollars dépensés par les fondations privées américaines, 1 dollar proviendrait
de celle de Bill Gates (LA). Les autres fondations, dans un souci de
cohérence et d’éthique, font en sorte d’investir dans des sociétés dont le
comportement ne va pas à l’encontre de leurs objectifs affichés et s’efforcent
à travers leur participation, d’infléchir le comportement des firmes dans un
sens plus conforme aux droits de l’Homme.
Interrogés sur ces aspects
problématiques, les époux Gates se contentaient de répondre qu’ils ne
connaissent pas en détail les investissements de leur fondation et qu’ils faisaient
bien attention à ne pas investir dans l’industrie du tabac (ICI).
Malgré l’opinion
d’administrateurs d’autres fondations, qui pensaient que si la fondation Bill
Gates, avec son immense pouvoir, montrait l’exemple en refusant d’investir dans
des sociétés non éthiques, cela aurait un impact très important sur ces
sociétés, une porte-parole de la fondation Bill Gates expliquait, peu de temps
après ces faits, qu’aucun changement ne surviendrait dans la politique
d’investissement de la fondation.
Bill Gates avait néanmoins
promis, en 2007, suite aux révélations des journalistes, de s’amender et d’être
plus circonspect à l’avenir, concernant ses investissements. En dépit de quoi il
a encore été épinglé en 2010 pour sa prise de participation dans la
multinationale Monsanto (LA) .
Un bilan « globalement positif » ?
Un autre aspect non moins important, est l’évaluation des
conséquences de l’influence de la fondation Bill Gates sur les politiques de
santé dans les pays pauvres.
Ainsi, les efforts pour diminuer
la mortalité par des programmes de vaccination sont contrebalancés, outre les
effets néfastes des investissements privés de la fondation Bill Gates, par la
capacité de ces programmes à attirer le personnel médical et paramédical formé
par des salaires alléchants (trois à quatre fois les salaires payés par les
administrations). Dans ces pays où la densité médicale est très faible et les
besoins sanitaires très importants, le fait de laisser ainsi dépourvues les
institutions prenant en charge les soins primaires de manière globale, induit
immédiatement une augmentation de la mortalité pour les maladies non couvertes
par la vaccination, qui peut contrebalancer, voire surpasser, les bénéfices de
celle-ci. C’est ce qui explique l’incapacité de plusieurs de ces programmes à
réduire la mortalité globale des enfants, malgré des investissements
importants.
Un aperçu des conséquences de ces
politiques sélectives à courte vue est donné par l’exemple de cette femme,
incitée à faire plusieurs heures de route, pour se rendre au centre mobile
assurant la campagne de vaccination contre la rougeole avec son nourrisson
chétif. Beaucoup de personnes des régions isolées d’Afrique subsaharienne peuvent
ne pas voir de médecin pendant plusieurs années.
Elle aurait aimé poser des
questions sur l’état de son enfant et le faire tester pour le SIDA. Mais,
arrivée sur place, il lui est demandé de ne poser aucune question autre que
concernant la vaccination, comme à tous les autres. Il n’est pas possible non
plus d’effectuer des tests. Cela ralentirait le rythme de la campagne de
vaccination et empêcherait d’atteindre les objectifs en matière de couverture
vaccinale.
L’influence de cette politique
sanitaire sélective est donc loin d’être univoque malgré les chiffres
triomphalement affichés sur la réduction de la mortalité par la vaccination
contre la rougeole qui ne sont que des estimations, calculant le nombre de vie
sauvées en fonction du nombre de vaccins distribués. Une telle démarche
prêterait à sourire en Occident. Mais on verra plus loin qu’il est très
difficile, même pour un pays développé, de se faire une idée précise du nombre
de cas de rougeole sur son territoire.
La majeure partie des dons de la
fondation concernant les programmes de vaccination vont au GAVI. Le GAVI étant l’organisme,
issu d’un partenariat public-privé et soutenu par la fondation Bill Gates, qui
achète et distribue les vaccins pour les programmes de vaccination dans les
pays en développement. En 2007, sur 1,8 milliards de dollars de dons destinés
aux programmes de vaccination par la fondation Bill Gates, 1,5 avaient été
octroyés au GAVI (LA).
Pourtant, selon l’enquête du LA
Times, la mortalité globale des enfants s’est plus souvent améliorée dans les
pays qui ont reçu moins d’aides que la moyenne du GAVI .
Un professeur d’études urbaines
de l’université de la ville de New York, disait qu’on ne peut pas affirmer que
des vies ont été sauvées avant que les enfants grandissent. En effet, les
causes de mortalité sont multiples en Afrique. Avec, en tête, particulièrement
pour les enfants, la diarrhée et les infections respiratoires basses.
Les résultats globaux en matière
de mortalité sont loin d’être à la hauteur des espérances et des
investissements, en particulier en Afrique subsaharienne, où sur un territoire avec une
population de 425 millions d’habitants, représentant un habitant sur sept de la
planète, sont rassemblés le quart des naissances mais aussi la moitié des décès
mondiaux des enfants de moins de cinq ans. Dans sept des pays qui ont reçu plus de fonds
que la moyenne de la part du GAVI la mortalité des enfants a progressé.
Certains
auteurs, comme ceux de cet institut nigérien, ont voulu évaluer l’impact des facteurs
environnementaux, non infectieux comme ceux affectés par les
sociétés financées par la fondation de Bill Gates, dans cette mortalité. Ils
sont arrivés à la conclusion que l’on pouvait obtenir 70% de réduction de la mortalité en
corrigeant ces facteurs. [Environmental
Determinants of Child Mortality in Nigeria Mesike, Chukwunwike Godson, 2011 ICI]
Bien sûr cela ne peut pas se faire
de manière magique, et d’autres ont, depuis longtemps, mesuré la part de la pauvreté
et, notamment, de la malnutrition, dans la mortalité des enfants et l’évaluaient
à plus de 50% sur l’ensemble des pays à faible revenu. Avec un rôle prépondérant
de la malnutrition, y compris quand celle-ci était légère a modérée (LA).
On comprend mieux dès lors
pourquoi une maladie bénigne comme la rougeole peut provoquer un décès sur
10 000 dans des pays où les enfants sont bien nourris et où il existe des
systèmes sanitaires accessibles et bien dotés et 100 voire jusqu’à 1000 fois
plus de décès parmi les enfants des pays pauvres.
La carence en vitamine A jouant
un rôle majeur dans la sévérité de l’infection due à la rougeole et dans le développement d’une immunité suite au
vaccin, lors des campagnes de vaccination, on distribue de la vitamine A aux
enfants.
Bill Gates, une personne influente
L’influence de Bill Gates au sein de l’OMS est aussi
patente.
Il y a quelques années, un
mémorandum du directeur de projet de l’OMS sur le paludisme avait été rendu public
et avait fait sensation dans la presse anglo-saxonne. Ce directeur avait fait
une note interne à Margaret Chan, directrice de l’OMS, qui ne lui avait pas
répondu pour lui faire part de sa préoccupation concernant l’influence
croissante et néfaste de la fondation Bill Gates dans les plans de lutte contre
les maladies les plus meurtrières dans les pays pauvres. Selon cet expert
l’influence de la fondation faussait les priorités en matière de lutte contre
ces maladies et empêchait le débat au sein de l’OMS et la compétition
intellectuelle entre chercheurs attirés par l’argent proposé pour financer
leurs recherches dans une sorte de cartel sous le contrôle de la fondation où
celle-ci les maintenait enfermés (LA).
Car tandis que les Etats se
montrent de moins en moins exigeants sur l’allocation de leurs contributions,
les contributeurs privés, avec, en tête, Bill Gates et sa fondation, dont le
rôle croît de facto dans la détermination des priorités à travers les
contributions volontaires à objet désigné, prétendent de plus en plus réduire
le rôle organisateur et de coordination de l’OMS, et le ramener à un simple rôle normatif des
politiques de santé mondiales dans une vision parcellaire de la santé.
De fait, ces
contributions privées, de par leur rigidité, tendent à empêcher toute révision
des orientations des politiques sanitaires afin de les mettre en adéquation
avec les besoins réels des pays en développement, comme cela a été noté lors
d’une consultation préalable au vote du budget de l’OMS en 2010.
Cela aboutit à la diminution des crédits pour ce qui concerne les maladies non
transmissibles, qui dominent pourtant de plus en plus les
problématiques de santé mondiales, et pour les programmes ayant pour objet la
santé maternelle et infantile (ICI) .
Selon Paul Eisenberg, attaché de recherche à l’institut des politiques
publiques de l’université de Georgestown, il risque d’y avoir d’autres
milliardaires qui vont vouloir créer leur fondation. « Le danger pour
notre démocratie-dit-il- c’est que nous allons avoir de plus en plus de ces
méga-fondations dirigées par deux ou trois familles et qui vont dicter la
manière dont les fonds doivent être dépensés… ».
Lorsqu’on observe le
développement fulgurant de la fondation de Bill Gates, la manière dont le
milliardaire essaye d’inciter les plus riches à donner pour ses « bonnes
œuvres », on peut se demander si le risque ne serait pas plutôt de voir
émerger sous peu une fondation en situation de monopole dans le domaine de la
bienfaisance. Domaine qui, comme nous l’avons vu, tend à empiéter sur les
politiques mondiales en matière de santé (LA).
Mais il n’y a pas de loi
anti-trust dans le domaine de la bienfaisance. Est-ce un hasard si Bill Gates a décidé de quitter la
direction de Microsoft et de s’investir dans les œuvres caritatives lorsque
plusieurs de ses partenaires en affaires l’ont assigné en justice pour abus de position dominante ? (ICI)
Le problème, en ce qui concerne Bill
Gates, c’est que s’il croit, peut-être, en la possibilité de réduire les effets
de la pauvreté par des moyens techniques sophistiqués et grâce à l’innovation,
Il croit sans doute encore plus à l’ultra-libéralisme économique, au rôle des multinationales et à la
nécessité de leur laisser le champ libre pour engranger un maximum de
bénéfices, même au détriment de l’éthique et des populations les plus pauvres.
Le problème c’est aussi que
d’avoir le talent de s’enrichir à grande vitesse en investissant dans des
secteurs à forte rentabilité au mépris du respect des droits de l’Homme ne le
rend en rien légitime pour jouer un rôle majeur dans l’orientation des
politiques sanitaires mondiales en s’asseyant sur la démocratie et en réduisant
au silence ceux qui ne partagent pas son avis.
Interrogé sur ces sujets Bill
Gates estimait que le rôle des philanthropes, même s’ils peuvent faire des
erreurs, c’est de prendre des risques en matière de bienfaisance que les
pouvoirs publics n’osent pas prendre.
Nous aurions envie de lui
dire : «Très bien. Mais il y a un hic. C’est que les risques de vos idées
« philanthropiques » et » innovantes » ce n’est pas vous
qui les prenez. C’est aux populations que vous les faites prendre. Et surtout
aux populations des pays pauvres ».
Poussé par les idées
philanthropiques de Bill Gates, le GAVI (LA) est en train d’essayer de diffuser à
grande échelle dans les pays pauvres les vaccins contre le pneumocoque et le
HPV, des vaccins qui, contrairement aux vaccins pédiatriques de base distribués
jusqu’à maintenant à ces pays, sont encore sous brevet exclusif des grandes multinationales
pharmaceutiques. Ils sont donc beaucoup plus chers que les vaccins utilisés
jusqu’à maintenant, car, par exemple, le vaccin contre la rougeole fabriqué par
des petits laboratoires de pays en développement et des laboratoires publics ne
coûtait en 2011 que quelques 0,24 euros par dose au GAVI.
Pour le vaccin contre le
papillomavirus humain, le coût de la mise en oeuvre pour les pays pauvres et de
sa généralisation resterait totalement prohibitif en relation avec les
budgets de santé de ces pays même si on divisait le prix du vaccin par plus de 20, comme le démontre
une modélisation faite au Brésil avec un vaccin contre le papillomavirus à 5
dollars (au lieu d’environ 130 dollars). Cette modélisation était construite
avec des hypothèses d’efficacité prenant pour argent comptant les allégations
des firmes fabriquant le vaccin, donc excessivement favorables (LA). L’intérêt du vaccin contre le HPV
dans les pays les plus pauvres, en Afrique subsaharienne, serait de toutes
manières très limité, car bien que dans ces pays la prévalence du
papillomavirus parmi les femmes soit importante, l’espérance de vie est faible,
souvent inférieure à 50 ans. Les femmes ont de grandes chances de mourir des
conséquences de la pauvreté avant d’avoir le temps de développer un cancer du
col.
Pour le vaccin contre le
pneumocoque, il s’agit du Synflorix,
un vaccin fabriqué par GSK que
celui-ci compte vendre à raison de 300 millions de doses au GAVI. GSK se vante
d’avoir accepté de réduire le prix de 90% pour les pays en développement. Mais
le prix étant d’environ 45 dollars dans les pays développés, cela veut dire
qu’il serait de 4,5 dollars pour le GAVI soit 18 fois plus cher que le vaccin
contre la rougeole.
Et ce n’est pas là le plus
important. Ce vaccin contre le pneumocoque ne contient que 10 sérotypes. Il a
été testé cliniquement à partir du milieu des années 2000. Il ne comporte donc
pas le sérotype
19 A, qui a été la cause d’une augmentation des cas
d’infection grave à pneumocoque en France, par exemple. Les effets délétères
étant démultipliés dans les pays pauvres, le Synflorix pourrait y provoquer une
catastrophe sanitaire sans précédent.
Les pays pauvres sont ils la poubelle des laboratoires
pharmaceutiques ?
Dans quelle mesure tout ceci nous concerne-t-il, pourriez
vous dire ?
Dans la mesure où les politiques
vaccinales de notre pays sont aussi très largement déterminées par l’OMS. Et que
c’est derrière son autorité que nos institutions sanitaires se sont abritées
pour appeler à la vaccination généralisée contre le virus grippal H1N1
pandémique. Comme c’est derrière son autorité qu’elles s’abritent pour appeler
à la vaccination généralisée contre la rougeole dans une perspective d’élimination.
TROISIEME PARTIE :
PROBLEMATIQUE ET PERSPECTIVES
De l’éradication à
l’élimination, un choix discutable
Après que le PAHO (Agence Panaméricaine pour la Santé, agence régionale de l’OMS pour le
continent américain) eut officiellement annoncé avoir atteint sur le continent
américain l’objectif d’élimination de la rougeole, en 2002, le Groupe
spécial International pour l’éradication des maladies s’est réuni au Centre Carter (une fondation privée du
nom de l’ancien président américain) et a déclaré la faisabilité de
l’éradication mondiale de la rougeole (ICI) .
Dès lors, sous l’égide de l’OMS, divers plans nationaux d’élimination ont été lancés, l’OMS fixant dans le
même temps des échéances
pour l’éradication mondiale de la rougeole, sans cesse reportées.
Ces échéances ont été fixées successivement à 2007, à 2010, puis 2015 (LA)
Mais en 2009, l’OMS a semblé
prendre acte du caractère illusoire du projet d’éradication de la rougeole,
alors que la moitié des pays d’Afrique
subsaharienne ont des taux de couverture vaccinale oscillant entre 40 et 80%
malgré des programmes de vaccination récurrents depuis une trentaine d’années.
En même temps l’institution prend acte des effets néfastes des programmes de
vaccination sur les systèmes de santé locaux (ICI).
Il semblerait qu’entre 2009 et
2010 il y ait eu une période de
flottement à l’OMS, où l’on a envisagé d’abandonner les tentatives
d’éradication pour se borner à un contrôle de la maladie, moins contraignant et
laissant plus de latitude pour aborder les problématiques de santé publique des
pays pauvres de manière globale. Finalement, il a été décidé de poursuivre les
politiques d’élimination dans les grandes régions de l’OMS.
L’élimination
de la rougeole constitue un objectif à la fois ambitieux et contraignant,
mobilisant de gros moyens, car elle nécessite, d’après l’OMS, à la fois
d’atteindre puis de maintenir la couverture vaccinale à des niveaux très élevés, 95% pour la
première dose à 24 mois, et 80% pour la deuxième, et de mettre en
place un système
élaboré de surveillance des cas (LA).
Pour que l’objectif d’élimination
de la rougeole soit atteint dans une aire géographique il faut :
1) Atteindre un taux d’incidence de la rougeole inférieur à un cas confirmé par million d'habitants par an en excluant les cas confirmés importés
2 ) Atteindre un pourcentage de personnes réceptives
au virus de la rougeole inférieur à
15% chez les 1-4 ans, inférieur à 10% chez les 5-9 ans,
inférieur à 5% entre 10 et 14 ans
et inférieur à 5% dans chaque cohorte annuelle d’âge
au-delà de 15 ans
Pour
évaluer si de tels objectifs sont atteints, il faut organiser et entretenir des
systèmes de surveillance performants et consommateurs de moyens.
Et
nous voyons déjà que pour que ces objectifs soient atteints et maintenus de
manière pérenne, il ne faut pas seulement une couverture vaccinale très élevée, mais qu’il
faut aussi que le vaccin, dont les deux doses sont majoritairement administrées
en France entre 9 et 24 mois, assure une protection contre la maladie à vie.
Vaccination et résurgence de la rougeole en France,
mais pas seulement en France
En France la vaccination contre la rougeole a été introduite
dans le calendrier vaccinal en 1983, vingt ans après l’apparition des premiers
vaccins aux Etats Unis.
En 1987, le vaccin monovalent
contre la rougeole a été remplacé par le vaccin
trivalent contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. Puis en 1996 a
été introduite une deuxième dose du vaccin trivalent à 11-13 ans, qui a été
rapidement rapprochée de la première dose entre 3 et 6 ans. En 2005, à la
faveur de la campagne mondiale
d’éradication de la rougeole promue par l’OMS, traduite en Europe par le Plan stratégique d’élimination de la rougeole et de la rubéole
2005-2010 (ICI) (tableau en annexe 3 p 26) , cette
deuxième dose était désormais recommandée entre 13 et 24 mois, donc très proche
de la première dose, ce qui constitue une quasi exclusivité française, les seuls autres pays
européens, sur 52 états membres, qui recommandent la deuxième dose avant deux ans sont Monaco, la Suisse l’Allemagne, l’Autriche et la République
Tchèque.
Les campagnes de vaccination ont permis une réduction rapide
du nombre de cas estimés de rougeole en France, comme cela avait été le cas
dans d’autres pays auparavant.
Extrait
de : Surveillance des maladies infectieuses en France, D Antona, INVS,
2009 (source réseau Sentinelle)
Une augmentation progressive mais continue de la couverture
vaccinale a eu lieu.
Ainsi, la couverture pour une dose à deux ans était de 87,5%
en 2004 et de 90,1% en 2007.
La couverture pour deux doses des élèves de CM2 est passée de 56,8% en 2001-2002 à
74,2% en 2004-2005
Malgré l’augmentation de la
couverture vaccinale, n’atteignant pas, toutefois le fameux seuil de 95% de
couverture pour la première dose fixé par l’OMS, une flambée de rougeole a été
observée en France.
Des flambées épidémiques
qui n’ont rien d’exceptionnel, même dans des pays à forte couverture vaccinale
Ce type de flambée avait été déjà
observé dans de nombreux pays ayant débuté la vaccination plus tôt que la
France comme le Canada en 1985, ou les Etats Unis en 1989-1990, années pendant
lesquelles plus de 50 000 cas avaient été notifiés. Mais il était aussi
courant que surviennent des petites épidémies et, aux Etats Unis, entre 1985 et
1986, plus de 20 ans après
l’introduction du vaccin, l’épidémiologiste L. Markowitz avait recensé 152 épidémies ou cas groupés concernant
de 5 à 954 individus chacune [Patterns of Transmission in Measles Outbreaks in
the United States, 1985–1986 NEJ 1989]
En Europe, la récente résurgence
n’est pas particulière à la France. Elle est retrouvée dans 40 pays européens
sur 52 y compris des pays comme l’Espagne, la Roumanie, la Finlande qui ont une couverture
vaccinale élevée de l’ordre de 95% ou au-delà pour la première dose (ICI) .
Cette flambée épidémique
succédait à une autre en Europe, entre 2006 et 2007, concernant 32 pays et pour
laquelle plus de
12 000 cas biologiquement
confirmés de rougeole avaient été comptabilisés dans le cadre d’une
étude danoise, principalement en Allemagne, Grande Bretagne, Roumanie, Suisse et Italie (LA).
En France, cette flambée a commencé en 2008 et à cette période il y avait des cas plus
nombreux en Allemagne , en Italie, au Royaume Uni et en Suisse, qu’en France
qui en déclarait 604 cette année là sur un total de 7822. La Suisse, avec un nombre 8 fois
inférieur d’habitants par rapport
à la France, représentait alors 27% des cas (2062 cas répertoriés) (ICI) (tableau p 437)
En septembre 2011, toutefois, la
France déclarait quelques 17 900 cas à savoir plus de la moitié des 26 000 cas
européens (LA) .
Surestimation de la
sévérité de l’épidémie de rougeole en France
Il est nécessaire de préciser,
que, parmi les cas déclarés pris en compte et étudiés en tant que cas de
rougeole, c'est-à-dire 17 960 cas,
seulement
3835 ont été confirmés biologiquement. Ceux-ci correspondaient à 53% des cas pour lesquels on
disposait d’informations complètes, .
Il était en même temps admis
qu’il y avait une sous-déclaration de l’ordre de 50%, mais cette estimation
était assez imprécise.
Tandis que le pourcentage des
personnes hospitalisées (3956 soit 22% du total des cas déclarés) était présenté comme particulièrement
représentatif de la supposée sévérité de la rougeole, en réalité seulement 30,8% de
ces personnes avaient été hospitalisées pour des complications dues à la
rougeole. Les autres avaient été hospitalisées pour leur jeune âge ou en raison
de leur mauvais état de santé. Dans le cas de l’épidémie observée en Grande
Bretagne en 1963, avant l’introduction du vaccin, 81% des personnes
hospitalisées l’avaient été en raison de complications. Cette hospitalisation
de précaution peut expliquer en partie le taux important d’hospitalisation par
rapport aux cas déclarés.
Contrairement à ce qui survient
dans une épidémie classique, l’âge était plutôt élevé, 50% des cas ayant plus de 15 ans. On
se souvient que lors de l’épidémie décrite plus haut en Grande Bretagne,
pendant l’ère pré-vaccinale, seulement 3% des cas avaient plus de 10 ans.
Parmi les 10 décès répertoriés, tous avaient
plus de 10 ans. Sept
des personnes décédées présentaient un déficit immunitaire soit
congénital, pour une personne, soit acquis pour six autres.
L’évaluation du statut vaccinal a
été faite sur une petite fraction des cas, c'est-à-dire sur 2655 alors que les
nourrissons de moins de un an, ne devant à priori pas être vaccinés à cet âge,
représentaient 1251 cas.
L’INVS note aussi que, dans les groupes plus
âgés, la proportion des cas vaccinés atteint 30%, alors qu’ elle est
estimée pour l’ensemble des cas à 15%. Mais elle n’en tire pas la conclusion
que la vaccination devient inefficace avec le temps.
Aucune tentative d’évaluation du nombre de cas de rougeole
inapparente n’a été faite.
On peut tirer la conclusion que,
malgré les efforts fournis par l’INVS pour préciser les chiffres, l’estimation du
nombre de cas reste extraordinairement imprécise, même s’il est
probable qu’il s’agit de plusieurs dizaines de milliers de cas, en particulier
si l’on tient compte des cas de rougeole inapparente. La proportion des personnes hospitalisées, mise
sans cesse en avant, ne peut certainement pas être considérée comme un
indicateur de sévérité, dès lors qu’on ne connaît pas le nombre
total des cas, et que la plupart des personnes ont été hospitalisées à titre de
précaution, en raison de leur fragilité propre, et non en raison de la gravité
de la rougeole (ICI).
Un total de 146 cas étaient des cas importés. Ce
qui montre qu’avoir un taux de couverture vaccinale élevée et interrompre la
circulation virale ne serait pas suffisant, dans le pays le plus touristique au
monde, pour garantir l’absence d’épidémies.
Il faudrait aussi que la proportion de la
population ayant des concentrations protectrices en anticorps, reste à un
niveau très élevé.
Hors vaccination, la proportion des adultes
protégés par des anticorps dans des pays où le virus circule est de l’ordre de
99%.
IDEES FAUSSES SUR LA
VACCINATION CONTRE LA ROUGEOLE
Un certain nombre d’idées sont
ressassées par les institutions nationales et internationales de santé,
retrouvées à l’identique dans tous les documents officiels. Certaines de ces
idées ne reposent néanmoins sur aucune étude solide, voire sont démenties par
de nombreuses études.
Idée reçue : le phénomène de la lune de miel comme
unique explication aux épidémies de rougeole dans les populations vaccinées
Le phénomène de résurgence s’expliquerait
uniquement par une insuffisance de couverture vaccinale. On nous
explique que lorsqu’une population n’atteint pas les valeurs seuils de
couverture vaccinale définies par l’OMS d’après une modélisation mathématique en tenant compte de la
contagiosité de la rougeole (un individu présentant la maladie en contamine 15
à 20 en moyenne), 95% pour la première dose et 80% pour la deuxième, il se
produit un phénomène appelé lune de miel. Celui-ci
consiste en ce qu’une couverture vaccinale élevée mais insuffisante occulte,
pendant quelques années, le fait qu’il existe des individus
susceptibles, c'est-à-dire non protégés par des anticorps,
qui peuvent contracter la rougeole. Le nombre global de ces personnes n’est
initialement pas assez important pour provoquer des épidémies importantes. Pendant la période de lune de miel on
assiste à une diminution progressive du nombre de cas de rougeole, et on a donc
l’impression que la rougeole est en passe d’être éliminée du territoire.
Mais lorsque, avec le temps, et l’arrivée de nouvelles
cohortes de nourrissons qui ne sont pas suffisamment vaccinés, le nombre
d’individus non protégés par des anticorps ou susceptibles (non vaccinés et qui
n’ont pas eu la rougeole) s’accroît et atteint un seuil critique, on assiste alors
à la résurgence de la rougeole sous forme d’épidémies plus ou moins importantes.
Il nous est expliqué qu’une
première dose de vaccin confère une protection immunitaire à la plupart des
sujets vaccinés. Une moyenne de 90 à 95% de nourrissons protégés par une
première dose dans les pays développés est évoquée, mais nous avons vu que ce
pourcentage présente une grande variabilité selon l’âge du nourrisson et le
statut vaccinal de la mère.
Bien que cette protection soit
présentée dans tous les sites officiels comme se prolongeant indéfiniment (ICI), la proportion d’individus protégés par une première dose serait insuffisante
car 5 à 10% des nourrissons n’ayant pas « pris » le vaccin,
s’ajoutant aux 5% (en cas de couverture à 95%) de nourrissons non vaccinés,
constitueraient, leur nombre
augmentant au cours des années, une proportion suffisante de sujets
susceptibles pour provoquer de nouvelles flambées épidémiques.
Ce serait la raison pour laquelle
une deuxième
dose de vaccin a été introduite. Celle-ci n’est pas présentée comme un rappel (il n’y a
pas d’effet rappel possible en présence d’anticorps contre la rougeole) mais
comme une deuxième chance d’immunisations pour les 5 à 10% de sujets qui n’ont
pas été immunisés par une première dose.
Cette deuxième dose a été introduite en 1990 aux Etats Unis
et en 1996 en France.
…mais que nous disent les études ?
Peut-être la plus probante de ces
études à nos yeux, la plus complète en tous cas, est une étude chinoise menée
par Daï et coll dans la province de Zhejiang, une
province isolée de la Chine pendant 15 ans entre 1973 et 1988 (ICI).
Un aparté pour remarquer que des
études de la qualité de celle que nous allons présenter n’existent simplement
plus dans le paysage éditorial de l’édition scientifique. Les études publiées sont
de plus en plus courtes, d’une durée qui ne dépasse souvent pas quelques
semaines, comportent un nombre limité de sujets, quelques dizaines voire moins,
rendant toute interprétation
statistique aventureuse, sont souvent grevées par des défauts méthodologiques
et par une interprétation tendancieuse des résultats obtenus qu’on peut fréquemment attribuer à l’existence de conflits
d’intérêts chez les auteurs, de plus en plus souvent financés par des fonds
privés. Ces études n’apportent simplement rien à nos connaissances sur les
sujets qu’elles abordent, mais noient les quelques études de bonne qualité et
génèrent la confusion sur des sujets d’intérêt pour la mise en œuvre des
politiques sanitaires.
L’étude de Daï et coll a suivi quelques 3233
enfants, dont 2882 ont pu être suivis pendant la totalité de la durée de
l’étude, c'est-à-dire pendant 15 ans. Seuls les résultats obtenus
pour ces 2882 enfants ont été pris en considération dans les conclusions
Le vaccin contre la rougeole a
été introduit en Chine dès 1965. La motivation de l’étude était de comprendre les raisons de
la recrudescence des cas de rougeole en Chine survenue après une baisse rapide des cas dans un premier
temps par suite des grandes campagnes de vaccination. Des cas de
rougeole étaient de plus en plus souvent observés, même chez des enfants
vaccinés.
Pour s’assurer que la rougeole
était contrôlée dans la province, 300 000 enfants de moins de 15 ans ont
d’abord été vaccinés en 1 mois en 1973 contre la rougeole, sans tenir compte de
leur statut vaccinal. Le taux de couverture et de séroconversion parmi ces
enfants était alors supérieur à 95%. Cela a permis de maintenir une incidence
très faible de la rougeole dans la province, de l’ordre de 1 pour 100 000,
pendant les douze premières années de l’étude.
Quatre souches vaccinales étaient
utilisées, dont deux chinoises et deux étrangères. Elles étaient administrées
sous forme d’aérosol ou par voie sous-cutanée. Parmi les deux souches
étrangères se trouvait la souche Schwartz, originaire des Etats Unis, et
utilisée dans le vaccin Priorix de GSK et dans le vaccin Rouvax de
Sanofi-Pasteur MSD.
Un examen sérologique des enfants participant à
l’étude a été effectué à un rythme
annuel, utilisant la méthode d’inhibition de l’hémagglutination. Bien que peu
précise pour les faibles concentrations en anticorps, cette mesure permettait
de savoir comment évoluaient les anticorps dans les situations suivantes :
·
une seule dose de vaccin et absence de contact
avec le virus de la rougeole,
·
évolution
des anticorps après une deuxième dose de vaccin et en fonction de l’âge où on
administrait cette deuxième dose,
·
infection par le virus sauvage de la rougeole
chez des enfants vaccinés
·
relation entre le taux d’anticorps et le risque
d’infection apparente par le virus de la rougeole
Les résultats de cette étude sont très intéressants, et ont
été corroborés par de nombreuses études, moins importantes, effectuées
ultérieurement.
Premièrement, il a été
montré que quel que soit le mode du premier contact avec le virus de la rougeole,
vaccin ou infection, la
concentration des anticorps (GMT ou moyenne géométrique) dans le sérum, après
s’être élevée très rapidement le premier mois, va décroître, très rapidement
aussi, pendant la première année, puis un peu plus lentement pendant quatre
ans, et puis va décroître très progressivement. La proportion d’enfants devenant séronégatifs, c'est-à-dire n’ayant plus d’anticorps
détectables croissant au cours du temps. Par exemple la proportion d’enfants séronégatifs au bout de
15 ans était de 15,4% chez 39 enfants vaccinés entre 8 et 12 mois par 0,5 ml de
vaccin contenant la souche Schwartz (contre 9,7% des 62 enfants vaccinés entre 13 et 16 mois). Pour 27 enfants
ayant contracté la rougeole naturellement à différents âges, 14,8% d’entre eux
seront devenus séronégatifs au bout de 15 ans.
Cette constatation est confirmée par plusieurs autres études,
notamment celle de Davidkin et coll
en Finlande, publiée en 2008 dans le « Journal of infectious diseases ».
La Finlande est
le premier pays à avoir documenté l’élimination de la rougeole sur son
territoire en 1997 et cela a permis d’effectuer des études sur
l’évolution du taux d’anticorps en l’absence de circulation virale. Davidkin,
dosant les anticorps d’enfants vaccinés 8 ans et 15 ans après la vaccination,
arrive donc à la conclusion que la concentration des anticorps décroît
rapidement pendant les 8 premières années, puis plus lentement pendant les
années suivantes. Au bout de 20 ans la concentration est en moyenne le tiers du
titre initial. Et 13% des individus ont un titre d’anticorps contre la rougeole
« équivoque », donc pas forcément protecteur (LA).
Mossong, en 1999, a estimé qu’en l’absence de circulation du
virus la durée
de l’immunité induite par le vaccin était en moyenne de 25 ans (ICI).
Deuxièmement : il n’y a pas
d’effet de rappel d’une deuxième dose de vaccin, quel que soit le
temps écoulé après une première dose (2-3 ans, 5-7 ans, 10-11 ans). Le taux
d’anticorps atteint après une deuxième dose est environ 10 fois inférieur, en
moyenne, à celui obtenu après une
première dose. La proportion d’individus qui deviennent séronégatifs quelques
années après la deuxième dose est d’autant plus importante que les taux
initiaux d’anticorps étaient faibles. Par exemple, 76% des 25 enfants
revaccinés 2 à 3 ans après une première dose et qui avaient des titres
d’anticorps inférieurs à 2 sont devenus séronégatifs 8 ans plus tard.
En revanche,
pour des taux d’anticorps équivalents, le risque de devenir séronégatif est d’autant plus grand que
la deuxième dose est proche de la première. Par exemple, 46,7% (28)
des 60 enfants revaccinés 2-3 ans après la première dose ayant une moyenne
géométrique d’anticorps à 2, sont devenus séronégatifs huit ans plus tard, mais seulement 14,7% (4) des 27 enfants
ayant la même moyenne géométrique mais vaccinés 5-7 ans après la première dose. D’où l’on peut
conclure que plus on rapproche les doses, plus la concentration en anticorps
diminue rapidement.
Au total, l’auteur conclut
que la deuxième dose ne prolonge pas la durée de l’immunisation.
Troisièmement : l’infection
naturelle par le virus sauvage, qu’elle soit cliniquement apparente (symptômes
visibles) ou cliniquement inapparente (sans symptômes visibles) provoque une
élévation plus importante et plus durable des anticorps qu’une deuxième dose de
vaccin, et la réduction du taux d’anticorps se fait alors plus progressivement
dans le temps. Autrement dit la personne vaccinée puis infectée par
le virus sauvage est immunisée
plus durablement que celle qui reçoit une deuxième dose de vaccin. Un article publié
par Erdman dans le Journal of Medical Virology en 1993 va même plus loin et
affirme que chez des enfants vaccinés, une deuxième dose n’a aucune efficacité
pour augmenter la concentration des anticorps de type IgM, alors qu’une infection
rougeoleuse a une forte efficacité (96%), signant la relance de l’immunité
spécifique (LA).
Quatrièmement : le risque de
contracter une infection et la sévérité de l’infection sont inversement
proportionnels au titre d’anticorps. Ainsi sur 333 enfants ayant été exposés au virus sauvage
pendant la durée de l’étude, en particulier en 1985, 78 d’entre eux, qui n’avaient pas
d’anticorps détectables, ont présenté une infection attestée par une
séroconversion. Parmi ces 78, 74 on présenté une infection cliniquement inapparente et
4 ont présenté une rougeole.
D’autres
études établissent une corrélation entre le taux d’anticorps et le risque d’une
infection cliniquement apparente. Une étude effectuée par Chen et coll aux Etats Unis et publiée en 1990 dans une
collectivité où un don de sang avait eu lieu avant une flambée épidémique,
avait montré que 8 sur 9 individus ayant un taux d’anticorps inférieur à 120
ont contracté une rougeole cliniquement apparente, cliniquement
ou biologiquement (7/8) confirmée. Mais aucun des 71 sujets qui avaient un
titre d’anticorps supérieur. Pour des titres d’anticorps intermédiaires 7 sur
11 donneurs de sang ont présenté une séroconversion sans symptômes cliniques.
Pour les titres d’anticorps les plus élevés il n’y pas eu de séroconvesion.
Cette étude montre que les personnes présentant un titre d’anticorps inférieur
à 120 ont bien un risque de rougeole cliniquement apparente, et éventuellement
de complications (ICI).
Importance de la non élimination du
virus et des rougeoles inapparentes pour le maintien d’un taux élevé de
protection dans la population.
On remarque, dans l’étude de DaÎ en Chine, qu’un grand nombre
d’enfants, parmi les enfants ayant été en contact avec des cas de rougeole et
ayant des titres d’anticorps très bas, ont pu contracter une infection qui serait
passée inaperçue si l’on n’avait pas réalisé une sérologie. De fait, plusieurs études
sont en faveur de l’hypothèse selon laquelle les infections inapparentes
permettent de maintenir une protection chez une très grande proportion de la
population tant que le virus de la
rougeole circule (LA et encore LA).
L’hypothèse a même été évoquée que les formes inapparentes de
la rougeole, en maintenant un taux élevé d’immunisation dans une population
vaccinée, pouvaient entraîner une surestimation de l’efficacité du vaccin (on
attribue au vaccin une
séroprotection qui est en réalité due aux infection inapparentes dues à une
persistance de al circulation du virus) (ICI). Une étude effectuée au début des années 90 dans un hôpital
parisien montrait que sur 117 enfants parisiens non vaccinés 102 avaient des
anticorps alors que seulement 42 avaient présenté une histoire clinique de
rougeole diagnostiquée (contre deux dans le groupe des 133 enfants vaccinés) (LA).
Le paradoxe de la
vaccination contre la rougeole
La diminution progressive des anticorps peut donc expliquer le paradoxe de la
vaccination de masse contre la rougeole. C’est à dire le fait que
plus on vaccine massivement et plus il existe d’individus susceptibles dans une
population comme l’ont montré les enquêtes séroépidémiologiques réalisées par
le réseau Sentinelle de l’INSERM en 1998 et en 2009-10 chez plus de 2000 sujets
âgés de 6 à 49 ans. Cette enquête a montré que la proportion des individus
susceptibles, c'est-à-dire non protégés par des anticorps, augmentait à 10
années d’intervalle de 1 à 2% dans toutes les tranches d’âge, sauf chez les
enfants de 6 à 9 ans (ICI, diapositive 6)
D’autres études de séroprévalence faites dans différents pays
européens grâce à des banques de sérum, montrent que une très haute couverture vaccinale ne signifie pas nécessairement que la
population est protégée. Un pays comme la Lettonie qui a débuté la vaccination contre la
rougeole très tôt, fin des années 60 et qui a un taux de couverture vaccinale
élevée, de 97%, a aussi la plus
importante proportion de sa population (jusqu’à 40% selon les tranches
d’âge) qui n’est pas protégée par
des anticorps (LA).
L’idée qui se dessine, compte tenu de ces différentes
études, est que la circulation naturelle du virus n’a pas que des
inconvénients. Car contrairement à ce qui est soutenu dans les documents et
discours officiels ni la rougeole, et encore moins le vaccin, ne procurent une
protection définitive contre de futures infections.
De ce point
de vue, les épidémies chez les enfants auraient l’intérêt de relancer
l’immunité dans les autres groupes d’âge, en provoquant des infections légères ou inapparentes
chez des adolescents ou adultes ayant déjà contracté la rougeole, et d’éviter ainsi
que des cas sévères apparaissent chez des individus plus âgés. D’autre part,
cette circulation permet d’assurer la transmission de concentrations élevées
d’anticorps maternels aux nourrissons. Ces concentrations élevées d’anticorps leur permettent d’atteindre sans
danger, des âges où la rougeole devient bénigne pour l’écrasante majorité des
enfants en bonne santé.
C’est
pourquoi certains auteurs, notamment nordiques, s’inquiètent du risque que l’interruption durable de la
circulation du virus puisse laisser sans protection une proportion croissante
de la population adulte et de très jeunes nourrissons qui ne peuvent pas être
vaccinés (LA et ICI).
Ce problème est particulièrement flagrant en Afrique, où,
pour des multiples raisons, les anticorps transmis par les mères vaccinées sont
à des concentrations plus faibles
que dans les pays occidentaux. Les nourrissons se retrouvent donc très tôt sans
aucune protection.
D’autre part, dans une étude
datant de 2008, l’auteur, Davidkin,
constate : « Actuellement, 40% des Finlandais ne peuvent
compter que sur la protection induite par le vaccin contre la rougeole, les
oreillons et la rubéole » (LA).
Le problème est également que la
partie de la population que le vaccin laisse sans protection est la partie la
plus à risque, à savoir, les jeunes nourrissons, les personnes immunodéprimées,
mais aussi les adultes, chez qui les anticorps tendent à décliner et pour qui
il n’y a pas de rappel possible. Et que, parmi ces adultes, il y a plus de
personnes à risque de complication de la rougeole.
Le problème du coût des
programmes de vaccination visant à l’élimination
Ce coût est très loin de se
limiter à celui des doses de vaccin. Car pour évaluer l’efficacité du programme
de vaccination, il faut mettre en place un système de surveillance complexe.
Avant la vaccination la maladie était très peu suivie.
Il faut également financer les campagnes en faveur de la
vaccination.
Pour les pays pauvres, il existe
un coût sanitaire indirect important, dü à la désorganisation des services
sanitaires.
Mais concernant le coût du vaccin
en lui-même, le précédent de ce qui s’est passé et se passe encore pour les
pays pauvres est plein d’enseignements. Entre le début des années 2000 et 2010
le prix du vaccin rougeoleux a doublé pour les organismes chargés de les
acheter pour les programmes de vaccination dans les pays pauvres. Le prix de la
dose de vaccin est passé de 0,12
dollars à 0,24. Ce phénomène était dû à la diminution du nombre de fabricants
et au défaut de concurrence.
En France, nous avons déjà le
privilège en tant que pays producteur de vaccins, d’être parmi ceux qui les
payent le plus cher au monde, l’Etat limitant volontairement la concurrence en
autorisant peu de vaccins de chaque type à accéder au marché.
L’évaluation des coûts devrait donc prendre en compte les
risques afférents à une totale dépendance vis-à-vis du vaccin et donc des
laboratoires fabricants.
Autres idées fausses
concernant les effets indésirables : lien entre vaccin trivalent et
autisme
Nous devons évoquer
ici les allégations d’association entre autisme et vaccin contre la rougeole
soutenues par le Dr Wakefield en
Grande Bretagne. Il s’agit d’un chirurgien anglais, spécialisé en chirurgie
gastro-intestinale.
En 1998, avec un certain nombre
de ses collègues, ce chirurgien a publié une étude dans « The
Lancet » une fameuse revue médicale anglaise, portant sur 12 enfants. Cette étude a été
présentée comme ayant établi un lien entre autisme et vaccin trivalent (LA).
Mais l’objet lui-même de cette étude, est déjà un
sujet de controverse.
Initialement, un
ensemble de médecins anglais appartenant au groupe de recherche sur les
maladies intestinales inflammatoires au Royal Free Hospital à Londres, avaient
soumis un protocole de recherche au Comité d’Ethique anglais portant sur la
recherche d’un lien entre les vaccins monovalents contre la rougeole et contre
la rubéole et le trouble désintégratif
de l’enfance, un syndrome très rare, évalué à deux cas pour 100 000
naissances par Orphanet, pouvant être associé à une maladie
inflammatoire intestinale spécifique.
Le Comité d’éthique
n’avait pas donné son accord pour cette étude. La collecte des cas s’était
néanmoins poursuivie sans que l’on sache bien si cela entrait tout de même dans
le cadre d’une recherche ou bien dans le cadre du suivi hospitalier courant de
certains patients. Il n’a pas été demandé aux parents de signer un consentement
éclairé. Les enfants présentés dans le cadre de l’article du Lancet ont été
soumis à des explorations très nombreuses et lourdes incluant coloscopie et
ponction lombaire.
Ces 12 enfants avaient
généralement été vaccinés plusieurs années auparavant. La relation temporelle avec les troubles du
comportement pouvant être évocateurs d’autisme, point central des conclusions et
des interprétations faites ultérieurement par A Wakefield, était établie sur la
seule foi des déclarations des parents.
La totalité des
enfants n’étaient pas diagnostiqués autistes d’après l’article du Lancet. Neuf
auraient été autistes, un aurait présenté une « psychose
désintégrative », et deux une encéphalite qualifiée de post virale ou post
vaccinale.
Les critiques factuelles de l’approche ont été résumées par
Brian Deer, journaliste, dans un article publié dans le British Medical Journal
intitulé « how the case aigainst the MMR was fixed », publié en
janvier 2011 (ICI).
Brian Deer arrive à la conclusion, après enquête détaillée et analyse de nombreux documents que :
·
Neuf seulement sur
12 des enfants étaient autistes
·
Cinq des enfants
présentaient des anomalies développementales, signalées par les parents ou les
médecins, avant la vaccination
·
Certains enfants,
pour lesquels l’étude rapporte une apparition des symptômes quelques jours
après la vaccination, avaient en réalité présenté les premier symptômes
plusieurs mois après la vaccination
·
Dans neuf cas, des
anomalies histologiques minimes constatées sur les prélèvements effectués au
niveau du tube digestif, ont été requalifiées pour la publication finale en
colite non spécifique
·
11 parents
accusaient ouvertement le vaccin rougeole oreillons rubéole d’être responsable
des troubles de leur enfant.
De plus, les parents de l’étude avaient souvent été
orientés vers les membres du groupe de recherche par des adhérents
d’associations anti-vaccinalistes.
En outre, fait jetant une suspicion majeure sur
l’ensemble de la recherche, A Wakefield avait été, contacté , embauché en 1996 et grassement rémunéré,
(plusieurs centaines de milliers de livres) par un avocat spécialisé dans les
affaires concernant les victimes de préjudices d’ actes médicaux, Richard Barr, également président d’une
société d’homéopathie. Celui-ci avait enclenché une action en justice pour le
compte de certains parents, mettant en cause le vaccin trivalent dans la
survenue des troubles autistiques de leur enfant.
Les troubles autistiques sont à la fois beaucoup
plus fréquents et vagues que les troubles désintégratifs puisque ce qu’on
appelle les troubles
du spectre autistique ont une fréquence estimée à 1 cas sur 150
naissances, et ont des étiologies (causes) et des présentations extrêmement
variables, leur principale caractéristique commune étant les troubles de la
communication. Ils sont également très difficiles à diagnostiquer et on utilise
en général des évaluations fondées sur des scores à des échelles d’évaluation
spécifiques. Le diagnostic est donc probabiliste et il est souvent très
difficile d’établir le moment où les symptômes ont débuté.
Donc d’un côté un projet de recherche présenté au
comité d’éthique comme ayant pour but de comprendre la relation entre certains
vaccins monovalents (rougeole, rubéole) et un trouble rare, le syndrome
désintégratif, sans lien d’intérêt déclaré. De l’autre des conclusions d’une
étude sur une petite série d’enfants dans laquelle pratiquement tous les points
menant aux conclusions (diagnostic d’autisme, moment des premiers troubles du
développement) sont entachés de fraude ou pour le moins sujets à
interprétation et où l’investigateur principal a des conflits d’intérêts
majeurs car il est impliqué dans un litige en cours devant la justice.
Tous les éléments de la recherche eussent-ils été
limpides qu’une aussi petite série d’enfants, sélectionnés, qui plus est, sur
des critères discutables, n’eut en aucun cas permis d’établir un lien
statistique entre vaccin et une quelconque maladie. Cela aurait pu être une
première étape, mais cela aurait nécessité des études suffisamment importantes
et rigoureuses pour établir une relation entre vaccin et une augmentation des
cas d’autisme (clairement définis).
Toutes les études épidémiologiques effectuées, y
compris dans les pays nordiques, ont démenti ce lien. En particulier une étude
danoise publiée en 2002 dans le New England Medical Journal portant sur plus de
500 000 enfants nés entre 1991 et 1998 dont 82% avaient été vaccinés.
Compte tenu des 738 enfants ayant
un diagnostic d’autisme ou de troubles du spectre autistique le risque d’être
diagnostiqué autistes, pour ceux vaccinés, semblait-être statistiquement
légèrement moindre que pour ceux non vaccinés (LA).
Car c’est là question, en somme, et ce qui était
sous-jacent à tout le débat : savoir si le vaccin augmente le risque de
devenir autistes pour les enfants.
Rappelons, à ce sujet, que les systèmes nordiques,
finlandais et suédois, ont permis de faire émerger un lien statistique entre
une maladie et un vaccin, pour une affection autrement plus rare que les
troubles du spectre autistique. Je parle du lien entre Pandemrix et
narcolepsie.
Cette affaire a pourtant donné lieu à la plus
longue procédure disciplinaire jamais vue en Grande Bretagne et au plus
important débat concernant la vaccination dans le monde anglo-saxon.
Cela a surtout provoqué une polarisation des
opinions et des débats et empêché toute autre position, plus constructive et
plus étayée, d’émerger.
Les points importants :
Nous avons ainsi appris que :
- La rougeole est une maladie bénigne pour l’écrasante majorité des personnes bien nourries et en bonne santé
- L’efficacité du vaccin varie, selon l’âge, le terrain (pathologies ou traitements, état nutritionnel), la situation géographique
- L’immunité vaccinale, mesurée par les anticorps de type IgG spécifiques est limitée dans le temps, même si elle est prolongée. Certaines estimations (Mossong) basées sur une modélisation mathématique l’évaluent à 25 ans en moyenne.
- L’interruption de la circulation du virus de la rougeole, en cas de poursuite du plan d’élimination, laisserait une part de plus en plus importante de la population sans protection
- La vaccination a fortement diminué les cas de rougeole en France, mais a déplacé l’âge de survenue de la rougeole en cas d’épidémie vers des âges où celle-ci peut être plus sévère et où le vaccin est ou devient inefficace
- Il n’y a pas de possibilité de faire de rappel, l’efficacité du vaccin étant alors très limitée et transitoire
- L’infection par la rougeole peut, en revanche, procurer une protection prolongée chez un individu vacciné et dans le cas d’un individu vacciné cette infection se manifeste généralement par une rougeole inapparente, donc asymptomatique, tant que les anticorps dépassent le seuil de 120 ui/ml
- Atteindre et maintenir un niveau très élevé de couverture vaccinale pour obtenir l’interruption de la circulation du virus est difficile et coûteux, mais ne met pas la population à l’abri d’épidémies tant que l’ensemble des autres pays, en particulier les pays pauvres, n’auront pas atteint le même niveau de protection
- L’efficacité de cette politique est très difficile à évaluer car les données épidémiologiques sont peu fiables
- L’élimination de la rougeole dans les pays développés n’est pas un facteur de protection pour les pays pauvres
- Le vaccin a des effets indésirables, ainsi que des contre-indications et précautions d’emploi qu’il est important de respecter pour éviter ces effets indésirables
·
Pour conclure,
La conférence de Alma Alta a donc initié une réorientation
des politiques sanitaires mondiales impulsées par l’OMS. D’une vision globale
de la santé, ayant pour point de
départ les besoins sanitaires évalués dans chaque pays, nous sommes passés à
une vision fragmentaire où l’on segmente la santé par pathologies, celles-ci
étant présentées comme des entités abstraites et indépendantes de
l’environnement.
Les réponses aux problèmes de santé vus ainsi sont donc
forcément médicamenteuses ou vaccinales et sont censées avoir une valeur
universelle. D’où la promotion des programmes mondiaux de vaccination.
Le programme d’éradication de la rougeole entre dans ce
cadre. En France cette politique a permis de réduire le nombre de décès par
rougeole qui était de 15 à 35 par an, sans effet significatif sur la mortalité
globale.
En 2009, des débats sont apparus au sein de l’OMS, devant
l’évidence de la difficulté de l’éradication de la rougeole, surtout dans les
pays les plus pauvres où la couverture vaccinale reste faible malgré les
programmes de vaccination, et devant la question des effets délétères des
programmes de vaccination pour le systèmes de santé de ces pays.
Ces débats ont été bien vite étouffés et, sous la pression
croissante d’intérêts privés, ont abouti à préconiser la poursuite à tout prix
des politiques d’élimination régionale.
Pour autant, doit-on poursuivre en France cette logique du tout ou
rien qui aurait pour principal effet, en cas d’élimination de la
rougeole et donc d’interruption de la circulation du virus, de rendre la
population de plus en plus dépendante du vaccin sans pouvoir garantir sa
protection ?
Est-ce qu’une politique de contrôle, centrée sur la
protection des personnes fragiles, ne serait pas plus raisonnable ?
La question est posée.
Claudina Michal-Teitelbaum
Merci pour cet article très bien argumenté et référencé:
RépondreSupprimerA propos de la sous-notification des effets secondaires, je peux rapporter celui d'une enfant vaccinée ROR, qui dans les suites de son rappel à 18 mois, a déclaré des effets indésirables non reconnus par les médecins qui l'ont pris respectivement en charge.
Elle a dans la semaine qui a suivi la vaccination présenté une rhinopharyngite fébrile à 38,5, au 8 eme jour a présenté au domicile des convulsions ayant nécessité une prise en charge hospitalière. ces convulsions ont été étiquetées convulsions fébriles, malgré la remarque pertinente de la mère quant au lien avec la vaccination antérieure,aucun questionnement des médecins à ce moment. Je demande à la mère de signaler ce problème au pédiatre d'autant plus qu'au 10 eme jour apparaissent quelques lésions maculeuses de type morbiliforme sur le tronc. le pédiatre refute l'idée d'effets indésirables et ne veut pas reculer la vaccination contre le méningocoque prévue dans le courant du mois ( alors que l'enfant avait été secouée par les convulsions fébriles)...
Impressionnant !
RépondreSupprimerMerci !
Je voudrais d'abord saluer le formidable travail qu'il y a derrière cet article. Ceci dit, je voudrais seulement apporter un correctif très minime qui ne modifie en rien le sens et la portée de cet article.
RépondreSupprimerJe n'avais pas noté que l'OMS ait jamais proposé une date butoir pour l'éradication mondiale de la rougeole. Après une recherche rapide je n'en ai pas trouvé trace sur son site. En fait, dans le document que vous citez à cet occasion (début de la partie III), 2007 était une date envisagée pour l'éradication de la rougeole dans la Région Amériques de l'OMS. Quant à 2015 c'est un simple vœu, pour ne pas dire une plaisanterie de l'auteur qui apparemment travaille pour un laboratoire, la revue n'étant pas une émanation de l'OMS. Car enfin, ce n'était pas très sérieux en 2008 de croire qu'on pourrait réaliser l'éradication mondiale de la rougeole d'ici 2015 !!! C'est de la pure propagande psychologique à laquelle l'OMS, à ma connaissance, ne s'est pas associée. Il faudrait d'ailleurs que cet objectif soit accepté par l'Assemblée mondiale de la santé. L'OMS a beaucoup de défauts et fait beaucoup d'erreurs mais elle a au moins évité ça !!! Mais c'est peut-être fait pour tenter de lui forcer la main ainsi qu'aux États membres.
Après la victoire officielle sur la variole en 1980, l'OMS avait cherché d'autres maladies à éradiquer. La question avait été posé au directeur du programme d'éradication de la variole, Donald Henderson, au cours de la cérémonie officielle. Il avait répondu ''la mauvaise gestion !'' Plus tard, en 1988, la polio a été retenue comme étant la maladie qui serait la plus facile à éradiquer, avec une date butoir, l'an 2000 pour interrompre la transmission du virus sauvage et 2003 pour la proclamation officielle. Dates repoussées à 2002 et 2005 puis 2005 et 2008... Depuis l'OMS a renoncé à donner une date butoir et l'affaire se révèle beaucoup plus compliquée qu'imaginée initialement. La raison principale étant que les virus dérivés de souches vaccinales peuvent circuler à bas bruit pendant des années (10 ans observés) pour redevenir virulents. Il faudrait donc aussi les éradiquer alors que chaque campagne contre le virus sauvage en remet des milliards en circulation … La quadrature du cercle ! 12 ans après la disparition du virus sauvage de type 2, des virus de type 2 dérivés de souches vaccinales circulent toujours en provoquant des paralysies.
Il a toujours été reconnu que la rougeole ce serait beaucoup, beaucoup plus difficile que la polio, aussi je doute fort que l'OMS ait jamais proposé une date butoir pour son éradication mondiale. Le fait qu'on ait pu éliminer la rougeole dans certaines régions du monde (du moins sa transmission autochtone) ne permet pas d'affirmer que ce sera faisable ailleurs contrairement à ce qu'affirme complaisamment cet auteur (il suffit de lire le résumé). Là encore, l'exemple de la polio est démonstratif : l'éradication fut apparemment aisée dans la Région Amériques mais c'est une toute autre affaire dans d'autres régions du monde en raison du problème de l'eau. Pour d'autres raisons ce ne sera pas plus facile pour la rougeole. La variole aussi pourrait illustrer : même si on y est parvenu après un changement radical de stratégie, il y a eu de très grosses surprises, en particulier en Inde.
Merci CMT
RépondreSupprimerCet article est remarquable en tout point , sauf 1 .... sa longueur ( 28 pages).
Trêve de plaisanterie, c'est un éclairage particulièrement objectif et qui pose de bonnes questions.
J'avais entendu parlé de la problématique de la fondation Bill Gates, c'est édifiant.
C'est même , si on se projette dans l'avenir quelque part terrifiant.
Pour finir sur une note d'humour :
Je demande à notre nouveau président de nommer CMT ministre de la santé .
Encore merci pour ce travail énorme ( comme le souligne BT)qui informe et permet une réflexion critique .
Amicalement
Marc
Zut CMT n'y est pas ;-))
RépondreSupprimerhttp://www.lexpress.fr/actualite/politique/qui-seront-les-femmes-du-gouvernement-hollande_1113312.html#xtor=AL-447
On peut encore rêver jusqu'à mardi !
D'accord BG,
RépondreSupprimerLe gros travail pour ce genre d'articles est un travail de vérification et je pense, que, probablement, je n'ai pas assez vérifié la fiabilité de la source.
On pourrait aussi me reprocher de ne pas avoir abordé les panencéphalites sclérosantes subaigües. Cotrairement à ce qui est dit, bien que les cas de PESS aient diminué, il n'est pas démontré qu'il n'y ait pas de cas en rapport avec la vaccination http://www.invs.sante.fr/publications/rougeole/page5.html. C'est un point.
De la même manière, j'aurais pu ajouter qu'il n'est pas prouvé non plus que deux doses soient nécessaires pour obtenir une élimination, d'après une étude fiate aux Etats Unis. La chronologie, l'organisation de la vaccination, comptent davantage que le nombre de doses.
Je voulais aussi démonter l'alarmisme excessif des discours ambiants.
Mais le problème que je voulais soulever est surtout celui du sens de cette démarche qui est celle des programmes de vaccination universels.
Sachant que la mortalité induite par les programmes de vaccination eux-mêmes, dans les conditions où ils se déroulent dans les pays pauvres est de 1 pour 1000 vaccinés environ (je retrouverai la référence) et que la différence de létalité est d'un facteur 100 à 1000 entre pays pauvres et riches pour la rougeole, ne doit on pas se demander si le problème ne serait pas la pauvreté plus que la rougeole (comme le disait le Pr Gentillini à propos de la grippe)
Mais reconnaître cela obligerait à s'attaquer au fond sans espérer en retirer de bénéfices immédiats en termes de ventes de vaccins. L'évolution actuelle de l'OMS l'éloigne de plus en plus de cette perspective.
Merci pour ce beau travail! CMT, à quand un livre rationnel sur les vaccinations ? (Car effectivement, les pro et les anti empêchent tout débat...)et vos argumentaires sont enfin des critiques fondées...
RépondreSupprimerPour la rougeole, je suis un peu naïf mais 1) Je ne pense pas que l'on puisse démontrer l'efficacité de la vaccination uniquement à partir d'études observationnelles (avant - après) : de nombreuses maladies diminuent en prévalence sans la vaccination....
2) Comment le faire ? Les Essais Randomisés évaluant le taux d'anticorps comme critère d'efficacité me paraissent fragiles car le taux d'Ac est un critère de substitution et il faudrait analyser sa capacité à l'être vraiment ....
3) Des ECRS sur critères de morbimortalité sont, paraît-il, impossibles à réaliser..Pourquoi ?
Car il faudrait des millions de patients. Ce qui signifie donc que ce n'est pas un problème de santé publique dans les pays occidentaux...En effet, quel est le NNT (nombre de patient à traiter) pour éviter un décès ou même une complication grave ?
1 à 2 sur 1000000 ???? je ne savais pas que cette efficacité était considérée comme importante...
Qu'en pensez-vous ?
RB
A RB,
RépondreSupprimerL'important, je crois, est de ne pas faire de généralisation abusive, et de garder assez de flexibilité pour s'adapter aux spécificités de chaque cas, de chaque vaccin.
La rougeole est-elle un problème de santé de premier ordre dans les pays développés? Je ne crois pas. Si ce n'est pas le cas,si les moyens investis ne correspondent pas à un réel besoin de santé publique, qu'est-ce qui justifie le battage fait autour des cas de rougeole dans une ambiance mi-menace, mi culpabilisation?
C'est la poursuite des objectifs d'élimination fixés par l'OMS. Or, ceux-ci sont élaborés dans un contexte de plus en plus marqué de conflits d'intérêts majeurs avec des firmes pharmaceutiques et avec des fondations privées qui leur sont liées. Les firmes prescrivent donc les orientations de santé publique mondiales mais elles en sont aussi les principales bénéficiaires.
C'est un point.
Mais cela induit une communication biaisée et une confusion, délibéreément etretenue, sur l'intérêt en termes de santé publique et de bénéfice/risque individuel.
Pour l'efficacité ça dépend de quoi on parle. Le plus souvent on parle implicitement de l'efficacité en termes de survenue, d'incidence d'une maladie et de ses complications.
Pour ce qui concerne la mortalité on raisonne en termes de mortalité spécifique. Qui plus est, on se fonde sur des estimations. Je pense que ce n'est pas adapté et c'est le ¨pêché originel de l'approche par pathologies et on devrait raisonner en termes de morbi-mortalité globale.
Mais pour la rougeole, il est très clair, du point de vue épidémiologique, que dans tous les pays, l'introduction de la vaccination s'est accompagnée d'une réduction très rapide et proprotionnnelle à la couverture vaccinale des cas de rougeole apparente.Et aussi du déplacement de l'âge desurvenue des cas.
C'est beaucoup moins clair pour la grippe (cf article de JCG, la grippologie pour tous).
D'autre part, les études sur le terrain (j'en ai citées plusieurs dans la troisième partie) montrent une corrlation entre sévérité de la rougeole et concentation des anticorps (120 étant un seuil mais nous savons que la médecine, ce ne sont pas des maths).
Cela bat par contre en brêche l'idée selon laquelle il y aurait une mystérieuse mémoire immunitaire qui garantirait une protection à vie. Il peut y avoir mémoire immunitaire sans qu'il y ait pour autant protection. Ce sont deux chose différentes.
On aimerait que la corrélation entre la concentration d'anticorps et la protection contre la maladie soit toujours aussi claire. Mais ce n'est pas le cas. Cela dépend notamment de la physiopathogénie des agents infectieux, c'est à dire comment chaque microbe s'y prend pour réussir son intrusion dans notre organisme.Ils ne s'y prennent pas tous de la même façon et les anticorps sériques ne jouent aps toujours le premier rôle dans l'immunité.
Il reste beacoup de questions sans réponse mais qui risquent de le rester faute de recherche fondamentale. Puisque de plus en plus ce sont des fonds privés qui financent la recheche et que la recherche publique est elle même inféodée à des intérêts privés.
Gardons un peu de recul. Parce que si le commerce a besoin de certitudes pour bien vendre, la santé publique a plutôt besoin de questionnements et de recherche fondamentale.
Voici ce qu'avait rapporté Daniel Lévy-Brühl au cours d'un colloque sur les vaccinations (Lyon 2 décembre 1997). J'ai le compte-rendu papier. Un lien fait état de son existence [1] :
RépondreSupprimer"Il faudrait étudier des gens qui ont été vaccinés et n'ont plus été en contact avec des virus de la rougeole, afin de voir si l'immunité dure longtemps en l'absence de rappels naturels. Il y a eu une publication intéressante l'an dernier (1996) : sur une petite île isolée du Pacifique, dans laquelle il y avait eu une activité de vaccination 27 ans auparavant, aucun cas de rougeole n'avait été enregistré depuis...jusqu'à ce qu'une épidémie de rougeole survienne. C'est une situation expérimentale dans laquelle il n'y a ni rappels naturels, ni introduction du virus de la rougeole sur l'île »
Le virus se serait donc maintenu dans cette population pendant 27 ans ? Cette possibilité est confirmée par ce que Diane Waku rapporte de la littérature dans sa thèse sur la rougeole [2] page 53 :
« Cette flexibilité de la réponse immunitaire est responsable de la circulation occulte du virus de la
rougeole dans la population vaccinée. Ce virus qui se propage sans donner de signes cliniques a probablement subi une immunosélection et contribue à la diversité antigénique et génétique du virus de la rougeole. »
Pour Lévy-Brühl cette expérience est très rassurante :
« A l'occasion de cette épidémie on a donc vérifié l'efficacité épidémiologique du vaccin. On a trouvé 86% de pouvoir protecteur, 27 ans après le vaccin...ce qui est tout à fait rassurant ! »
Ou tout à fait inquiétant ! Car quand il faudra faire face au virus uniquement avec le vaccin de 0 à 100 ans il faudra multiplier les rappels et on n'évitera pas des épidémies graves touchant les adultes, les personnes âgées et les nourrissons. Cela arrivera, sauf éradication rapide et mondiale de la maladie. Lévy-Bruhl en est bien entendu parfaitement conscient car il poursuit :
« Ainsi tous ces pays qui vont avoir presque plus de virus circulant de la rougeole avec des niveaux très élevés de couverture vaccinale, ne vont-ils pas, au bout d'un moment, perdre une immunité chez les adultes ? Cette logique devrait rester théorique, car si tout va bien, on devrait se débarrasser de la maladie avant que ce phénomène de perte de l'immunité chez les adultes n'apparaisse. »
Si tout va bien... Mais il faudrait aussi réussir l'élimination en Afrique car la France, tout particulièrement, sera sous la menace d'importations de rougeole en provenance de ce continent, plus que la Finlande qui sert d'exemple pour démontrer la faisabilité de l'opération. On pourrait aussi choisir le Groenland...
[1] http://www.ifsi-montbrison.info/wik/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=2032
[2] http://www.ifr128.prd.fr/affiches/These_Diane_WAKU.pdf
A BG,
RépondreSupprimerje n'avais pas lu cette thèse qui a l'air fort intéressante. Je sais que son auteur, Diane Waku, fait désormais partie de l'INVS.
Mais l'article de Levy Bruhl et la thèse remontent aux années 90, époque où un questionnement, un débat sur le fond semblait encore possible, au sujet de la rougeole comme au sujet de la vaccination en général.
Daniel Levy Bruhl a pu se montrer nuancé à certains moments et dans un positionnement moins caricatural que Isabelle Bonmarin ou Isabelle Parent, également membres de l'INVS.
Mais depuis que les vaccins sont devenus un enjeu stratégique pour les firmes pharmaceutiques il semble que toute possibilité de débat ou de questionnement ait été obérée.
Les épidémiologistes de l'INVS savent des choses, certainement, se posent des questions, peut-être, parfois, lorsqu'ils ne sont pas dans des positionnements d'emblée partisans et pro-vaccinalistes.
Mais, que ce soit par auto-censure ou parce qu'ils estiment qu'il faut maintenir "le peuple" dans une certaine ignorance pour atteindre des objectifs de santé publique (ceux fixés par l'OMS), ils n'exposent plus jamais leurs doutes et leurs questionnements publiquement.
Depuis que les firmes pharmaceutiques se sont emparée du sujet la réflexion scientifique au sujet des vaccins a régressé comme jamais.Nous avons atteint le point zéro.
Et, bien que ces personnes de l'INVS ne déclarent pas de conflits d'intérêts, on peut tout de même se poser des questions sur le rôle de l'influence souterraine des firmes pharmaceutiques lorsqu'on sait que la directrice de l'INVS, Françoise Weber (cf articles JCG) est une ancienne salariée de nombreuses firmes pharmaceutiques et que l'étude menée par l'INVS sur la prévalence du papillomavirus humain en France, l'étude EDITH, qui a justifié l'AMM en urgence pour le Gardasil a été sponsorisée par Sanofi Pasteur MSD, c'est à dire le fabricant du Gardasil lui-même.
http://www.pasteur.fr/ip/resource/filecenter/document/01s-00004i-00u/cancer-col-uterus-2008.pdf cf glossaire
Petite erreur :
RépondreSupprimer«un territoire avec une population de 425 millions d’habitants, représentant un habitant sur sept de la planète,»
un sur dix sept peut-être ?
En effet ça ne tient pas. J ai tiré ça d un document officiel français mais peut être ai je mal lu? Ou peut être que cela faisait référence aux pays pauvres, sachant que dans les pays développés la mortalité infantile est de l ordre de 3 à 4 pour 1000 ( avant un an) et qu elle peut être 20 ou 30 fois supérieure dans les pays les plus pauvres.
RépondreSupprimerJe donnerai les références des articles dont j ai parlé.
Que les experts de l'InVS sachent des choses dont ils ne font pas part publiquement, je n'en doute pas une seconde ! Voici une anecdote : il y a quelques années, quand le nombre de cas de rougeole déclarés en France était de l'ordre de 60 par an, les bilans de l'InVS étaient plus détaillés pour chaque cas et donnaient les âges. Par exemple un médecin de 43 ans, une personne de 56 ans.
RépondreSupprimerJ'avais alors écrit à l'InVS pour poser plusieurs questions dont ''connaissez-vous le statut des ces personnes par rapport à la rougeole ?'' Inutile d'être épidémiologiste pour se poser la question : avaient elles eu la rougeole auparavant, avec les 3 réponses possibles : oui, non, on n'a pas pu savoir. Question qui n'était jamais évoquée dans les bilans, ce qui pourrait interpeller. Une des deux Isabelle m'avait répondu mais avait éludé cette question pourtant très importante : la rougeole protège-t-elle toute la vie comme on l'affirme alors que cela n'a été observé que dans des populations avec rappels naturels par circulation du virus chez les enfants ?
Les bilans distinguaient seulement les vaccinés des non vaccinés avec évidemment une très forte proportion de non vaccinés. Comme il y avait des nourrissons trop jeunes pour être vaccinés et des adultes trop âgés pour l'être, j'avais aussi fait remarquer que la bonne question serait plutôt ''combien de cas étaient en règle avec le calendrier vaccinal ?'' Il m'a été répondu qu'avec les données publiées je pouvais faire ce travail moi-même !!! Ce qui n'était d'ailleurs que partiellement vrai. Mais il était bien entendu hors de question pour l'InVS de publier la réponse à une question aussi pertinente qu'impertinente ! Car la réponse est très certainement beaucoup moins avantageuse pour la vaccination. J'avais d'ailleurs publié à l'époque (mai 2008) un article sur mon blog où je montrais qu'au moins 60% des cas étaient en règle avec le calendrier [1]
J'ai une autre anecdote vécue aux journées de veille sanitaire de novembre 2005 mais je ne peux pas en faire état ici.
[1] http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2008/05/12/9148248.html
Je crains qu'il ne me manque la connexion entre 2 neurones pour comprendre. Comment peut-on envisager d'éradiquer la rougeole si elle circule chez les vaccinés?
RépondreSupprimerD'abord pour les références, pour ceux que ça intéresse.
RépondreSupprimerPar rapport à l'erreur relevée par Anonyme du 12 mai 1h36:
la phrase relevée dans le N°463 DE Population et sociétés de janvier 2010 était celle-ci "L’Afrique dans son ensemble concentre la moitié
des décès mondiaux d’enfants de moins de 5 ans, alors
qu’elle n’abrite qu’un septième de la population et un
quart des naissances mondiales (figure 5)." L'erreur de transcription était qu'il s'agit de un septième de la population des enfants de moins de cinq ans.
Une remarque, par suite, c'est qu'alors que la mortalité des enfants est très faible dans les pays riches et qu'elle se concentre avant un an (environ 360/100 000, essentiellement due à des malformations et surtout à des "affections se situant dans la période périnatale)pour diminuer ensuite, entre 1 et 4 ans à 20/100 000, données CépiDc) dans les pays pauvres elle reste très élevée jusqu'à des âges beaucoup plus avancés, comme c'était le cas en occident jusqu'au début du vingtième siècle.La moitié des décès mondiaux d'enfants de moins de cinq ans cela représente un peu moins de 4 millions de décès selon les estimations, qui auraient lieu en Afrique subsaharienne.
Pour l'utilité de la deuxième dose, une étude américaine sur la région des Amériques où la rougeole a été déclarée éliminée en 2002 a montré que la rougeole n'avait pas été éliminée plus rapidement dans les pays qui avaient mis en place deux doses par rapport à ceux qui avaient mis en place une seule dose, compte tenu des facteurs confondants.
Les auteurs posent la question de la nécessité de la deuxième dose dans une perspective d'élimianation:http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21954277
Autre sujet: la réduction de la mortalité induite par les vaccins est toujours présentée comme un bénéfice net. Ce qui est extrêmement simpliste en particulier s'agissant des pays pauvres. Un article paru dans le bulletin de l'OMS en 1999 mettait en avant la réutilisation des aiguilles comme facteur de contamination des vaccinés et évaluait à 10 millions d'infections par l'hépatite et 80 000 infections par le SIDA causant 1,3 millions de décès les conséquences de cette réutilisation. Ces décès survenant tardivement s'agissant de maladies infectieuses à évolution lente. http://www.who.int/bulletin/archives/77%2810%29808.pdf Depuis l'utilisation des seringues auto-bloquantes s'est diffusée mais ne concerne pas l'ensemble des vaccinations.Et ce n'est pas le seul aspect qui demande à nuancer le bénéfice de la vaccination comme principale stratégie de lutte contre la mortalité des enfants dans les pays pauvres.
A Delphine,
RépondreSupprimeril ne vous manque pas de neurones. Si tout était si simple et si clair j'imagine qu'on se ferait moins facilement avoir.
La question est plutôt: en attendant que la rougeole soit éliminée en Afrique, sachant que c'est là que cela aurait vraiment un intérêt parce que c'est là que la rougeole provoque le plus de décès chez les enfants, est-ce que cela est utile de s'obstiner à éliminer la rougeole en France ?
La principale conséquence de l'élimination de la rougeole en France serait d'interrompre la circulation du virus. Si cela se produisait vraiment (est-ce crédible alors que la France est à la fois un pays très touristique et d'immigration?)la conséquence serait une réduction rapide de l'immunité chez les adultes qui ne peuvent pas bénéficier de rappels et chez les jeunes nourrissons de moins de un an, qui ne seraient plus immunisés par les anticorps maternels.
L'élimination de la rougeole en Afrique reste de l'ordre de l'illusoire pour l'instant, car après bientôt 40 ans de programmes de vaccination contre la rougeole les taux de couverture restent bas, inférieurs à 80% dans la moitié des pays d'Afrique subsaharienne. Alors qu'il faudrait viser théoriquement 95% pour la première dose et 80% pour la deuxième.
Le problème est que tant qu'il restera des pays où la rougeole circule largement il ne sert pas à grand chose d'interrompre la circulation du virus qui garantit, par des infections inapparentes, une prolongation de la protection conférée par le vaccin au delà du moment où les anticorps diminuent en deça du seuil fatidique de 120ui/ml.
La question pertinente tant que la rougeole ne peut pas être éliminée là où c'est le plus difficile, c'est à dire dans les pays pauvres est, je pense: comment préserver un haut niveau de protection pour les personnes les plus fragiles, plutôt que comment interrompre la circulation du virus.
Pour confirmer le propos de CMT affirmant qu'il s'agit désormais de mettre en œuvre les stratégies de l'OMS sans se poser de questions. Voici, par Christian Perronne qui avait présidé le CSHPF-CTV de 2002 à 2007, dans son éditorial qui précède le calendrier vaccinal 2007 (BEH n° 31-32 du 24 juillet 2007) :
RépondreSupprimer« La politique vaccinale doit aussi s'adapter au contexte international. Ainsi, la France s'est engagée auprès de l'Organisation mondiale de la santé à éliminer la rougeole et la rubéole congénitale. C'est pourquoi tout enfant doit recevoir 2 doses de RRO avant l'âge de 2 ans. »
La France s'est engagée dans une opération, comme on dit chez les militaires. Pour la rougeole, on est ''au milieu du gué'' comme on dit au CTV, on ne peut plus reculer alors il faut y aller coûte que coûte comme en 14 et, depuis 2007, c'est Daniel Floret qui est à la manœuvre...
Si on voulait avoir une petite chance d'éradiquer la rougeole avec le vaccin dont on dispose il fallait commencer par les régions les plus difficiles comme l'Afrique et non par les plus faciles comme on l'a fait. Ce afin d'éviter que l'opération traîne en longueur en faisant perdre le bénéfice de l'immunité acquise par la maladie chez les adultes (par décès ou absence de rappels naturels) et que les régions plus difficiles deviennent des sources de propagation du virus vers ces régions plus faciles et qui, ayant été ''traitées'' en premier vont être de plus en plus vulnérables.
Ainsi, les USA ont reproché à la Suisse puis maintenant à la France d'être à l'origine d'épidémies sur leur territoire à partir de touristes. Mais ce fut le choix des USA de vacciner dès les années 60 sans s'occuper des autres. Ils portent aussi la responsabilité des conséquences de leur choix non réfléchi.
Pour que l'éradication soit possible il fallait au minimum éviter toute campagne massive prématurée afin de conserver l'immunité acquise par la maladie tant qu'on n'était pas en mesure de mettre en œuvre une stratégie mondiale cohérente et ayant une petite chance de réussir. Il est probablement déjà trop tard.
Je précise que j'ai publié mon dernier commentaire indépendamment du dernier de CMT, les heures étant très proches.
RépondreSupprimerJe constate que nous disons pratiquement la même chose, ce qui est rassurant pour nos neurones !
Pour ma part je n'ai pas pensé que Delphine manquait de connexions mais qu'elle avait plutôt bien connecté !
CMT,
RépondreSupprimerAprès avoir parcouru à grandes "enjambées" ce long et prometteur article , j'en ai entamé la lecture .
Je souhaitais d'abord questionner une affirmation que vous reprenez et qui est effectivement considérée comme faisant l'objet d'un solide consensus :"Le virus de la rougeole n’a pas de réservoir autre que l’homme malade." C'est ce qu'on lit dans tous les articles et qui semble être un fait bien établi . Sauf que , dans un document non antédiluvien que vous citez vous-même , on peut lire "Macaques have been shown to be higly susceptible to MV infections as illustrated to natural outbreaks and the fact that..." ( en haut de la page 153 de http://repub.eur.nl/res/pub/3869/EF26F9D0d01.pdf ). Il y est bien question d'accès épidémiques en conditions naturelles -si je traduit bien - . Alors s'il faudrait se reporter à la référence initiale pour en savoir plus , cela n'indique-t-il pas que les macaques - ce qu'il en reste !? - peuvent également être un réservoir ,fut-il limité ?
De ce que j'en ai vu ,il me semble que la littérature française facilement accessible est peu bavarde concernant l'histoire de la vaccination /rougeole ; il faut sans cesse se reporter à la littérature anglosaxonne ( qui de son côté ignore parfois le reste du monde)! Votre article est de ce point de vue déjà très bienvenu . Les sources américaines ont parfois aussi des accès de pudeur mystérieuses puisque , d'après Wikipédia "Afin que Merck ne soit pas en position monopolistique, les autorités américaines autorisèrent immédiatement un autre vaccin atténué qui dut cependant être très rapidement retiré du marché " ( source indiquée :Networks of innovation:vaccine development at Merck, Sharp & Dohme, and Mulford, 1895-1995 ). De même on trouve peu à lire sur "le vaccin Lirugen, du laboratoire Pitman, basé sur la souche Schwartz — élaboré à partir d'une souche Edmonston A plus atténuée — est adopté le 2 février 1965 " ...?
Cordialement
Merci de m'avoir rappelé les références. J'avoue que j'en ai beaucoup beaucoup (quelques centaines je pense) et je m'y perds un peu moi-même.
RépondreSupprimerPour votre réflexion sur la rareté de la documentation en français je confirme. Et cela devient un problème parce que malgré les moyens de communication dont nous disposons on se croirait à l'époque pré-colombienne quand on voit la vitesse à laquelle certaines informations concernant les effets indésirables des médicaments traversent l'Atlantique.
Pour répondre à vos questions, dans l'article dont vous parlez il est question d'un modèle animal de macaque utilisé pour comprendre l'infection par un morbillivirus. Un morbillivirus du macaque et non de l'homme. Le virus de la rougeole se caractérise parce qu'il a un seul sérotype ce qui est en rapport avec sa capacité à infecter les leucocytes humains.
En revanche, à l'inverse, il y a eu des paramyxovirus qui ont traversé la barrière d'espèce et qui ont provoqué des maladies graves pour l'Homme. On cite le virus Nipah qui a un fort taux de létalité et qui pourrait parfois être transmissible entre hommes.http://www.phac-aspc.gc.ca/lab-bio/res/psds-ftss/nipah-fra.php
D'ailleurs, on pourrait se poser légitimement la question, sous forme d'hypothèse, de savoir si le fait d'éliminer le virus de la rougeole ne risquerait pas de libérer une niche chez l'homme et de faciliter l'émergence d'épidémies par des paramyxovirus plus dangereux.
Sur les vaccin.Il y eut beaucoup de vaccins de laboratoires différents, vivants et inactivés sortis en 1963 (il y avait M-Vac de Lederle, Pfizer-vax de Pfizer... et des génériques de Lilly, Park Davis etc) La raison de cet empressementde la part des pharmas était que John Kennedy avait signé, l'année précédente le "vaccination assistance act", c'est à dire la promesse que l'Etat allait financer les campagnes de vaccination de masse. Donc une manne financière pour les laboratoires qui se sont précipités. Mais les effets secondaires de ces vaccins fabriqués à la va vite étaient plus effrayants que la maladie elle-même. Et l'Etat a dû intervenir pour règlementer, surveiller et encadrer les pratiques en créant l'ACIP (advisory comittee on immunization practices) en 1964, qui serait une sorte de CTV HCSP des Etats Unis.
Un demi siècle plus tard les laboratoires ont grandi, sont devenus des multinationales qui s'affranchissent de l'autorité des Etats et qui détricotent tous les garde-fous réglementaires au niveau national et international.
C'est une révolution. Mais en ce sens que nous sommes revenus au point de départ.
CMT,merci de cette dernière mise au point .
RépondreSupprimerCMT,
RépondreSupprimerJe vous avais interrogée à partir de la citation : "Macaques have been shown to be higly susceptible to MV infections as illustrated to natural outbreaks and the fact that..." . Je me suis d'abord contenté de votre réponse ("Pour répondre à vos questions, dans l'article dont vous parlez il est question d'un modèle animal de macaque utilisé pour comprendre l'infection par un morbillivirus. Un morbillivirus du macaque et non de l'homme."). A relire l'article en question il me semble bien que l'extrait cité implique un Measles Virus (MV) ainsi qu'en fait foi la référence qui s'y rapporte "viral replication and development of specific immunity in macaques after infections with different measles virus strains"dont on a un aperçu ici : http://www.jstor.org/discover/10.2307/30134729?uid=3738016&uid=2129&uid=2&uid=70&uid=4&sid=56179372863
On peut y lire :"Apart from humans,several non human primate species can be experimentally afected with MV or CAN CONTRACT MEASLES WHEN EXPOSED TO INFECTED HUMANS ,THEREBY SPREADING THE VIRUS FROM MONKEY TO MONKEY"
Vu que la rougeole semble leur être généralement fatale, ça limite leur rôle de réservoir !
Je rajoute :"However, all monkey populations should be considered susceptible until proven otherwise.... There are currently no reliable diagnostic tests to indicate measles infection in monkeys" cf http://web.princeton.edu/sites/ehs/biosafety/animalworker/pg4.htm
RépondreSupprimerCertes il s'agit là de singes vivant en captivité ,mais tout de même !
D'ailleurs j'en profite pour dire ma surprise (de béotien) de constater qu'il convient de distinguer -ainsi que vous l'écrivez- le porteur sain de la personne qui présente une infection inapparente .
Sur un des forums Atoute Jean Jacques Fraslin écrivait en 2010 :"A propos des complications tardives de la rougeole, j’ai rencontré dans ma carrière, (je faisais des remplacements de médecine générale alors) le seul cas français (enfin je suppose) de panencéphalite subaiguë de rougeole, dite encéphalite de Dawson-Van Bogaert.
RépondreSupprimerJe m’en souviens encore. La gamine ne tenait déjà plus debout.
Mais avec le recul, c'était il y a plus de 20 ans, je me demande comment on en avait fait le diagnostic. C'était peut-être autre chose..." cf http://www.atoute.org/n/forum/showthread.php?t=119179
CMT, vous consacrez plus que quelques lignes à l'affaire - ou devrait-on dire plutôt les affaires ,tant cela me semble complexe - Wakefield . Je salue d'abord cette initiative vu le manque criant d'information détaillée sur -allez, le singulier m’ira tout de même - cette affaire en France . Mais je ne suis pas certain que la version de Brian Deer soit aussi solide que cela . Il y a eu peu d'échos en France de la décision de la Haute Cour de Justice Britannique en date du 07 mars de cette année de casser la décision du GMC - Conseil de l'Ordre des médecins britanniques - concernant le pr. John Walker Smith , un ponte de la gastro entérologie pédiatrique , qui avait co-signé avec Wakefield et d'autres le fameux article du Lancet , se présentant comme une étude de cas . Par cette décision la Haute Cour annule l'accusation de "serious professional misconduct ", et permet au Pr Walker Smith - à la retraite - de pratiquer de nouveau la médecine . La Cour ne s'est pas contentée de casser la décision du GMC, elle a aussi "invité" le GMC à revoir sa procédure disciplinaire . Le jugement complet ( désolé depuis un site militant , j'aurais préféré trouver une source + neutre ) : http://childhealthsafety.wordpress.com/2012/03/07/english-court-exonerates-mmrautism-doctor-uk-general-medical-given-sound-thrashing/
RépondreSupprimerJe cite un élément de sa conclusion : "For the reasons given above, both on general issues and the Lancet paper and in relation to individual children, the panel’s overall conclusion that Professor Walker-Smith was guilty of serious professional misconduct was flawed, in two respects: inadequate and superficial reasoning and, in a number of instances, a wrong conclusion." Ce jugement ne valide aucunement ( ce n'était pas son objectif ) l'hypothèse - car il s'agissait ,du moins dans l'article du Lancet , que d'une hypothèse pas d'une conclusion - avancée dans l'article ( qui d'ailleurs n'aurait probablement pas eu les conséquences qu'on lui prête si les autorités britanniques et Tony Blair en particulier s'y étaient prises autrement ) Du moins ce jugement devrait permettre , en rendant son honorabilité à un des protagonistes , de regarder cette affaire autrement . le Pr Walker Smith ,avait pu faire appel car il bénéficiait de l'aide financière d'une assurance ( la justice est très coûteuse chez les tommies ) ce dont ne bénéficiait pas le Dr Wakefield ( du moins c'est la raison donnée par lui ) . Un point réglementaire mérite d'être souligné : le GMC n'aurait pu légitimement s'en prendre au seul Dr Wakefield qui intervenait en tant que chercheur et non en tant que clinicien . Si l'on avait voulu l'attaquer lui et seulement lui , il aurait fallu conduire une action devant une autre instance qui n'avait - je crois- pas la possibilité de le rayer de l'ordre des médecins ...Ceci étant dit je ne dirai pas que dans cette affaire le Dr Wakefield fut irréprochable ( prises de sang un peu à la sauvage par ex. )
A anonyme,
RépondreSupprimerPour répondre dans l’ordre.
En effet, vous avez raison, il s’agit du virus de la rougeole utilisé chez le singe comme modèle expérimental. Même si les conditions expérimentales d’infection ne semblent pas très « naturelles » injection intra-trachéale ou intramusculaire, il est aussi dit que les macaques (certains) peuvent contracter la rougeole naturellement et y survivre, contrairement aux ouistitis (marmosets) qui n’y survivent pas.
Donc, il peut bien y avoir un réservoir naturel chez des singes malades. Maintenant, les occasions de contact étant rares entre des colonies sauvages de macaques et les Hommes, contrairement à ce qui se passe avec des animaux domestiques ou d’élevage, je ne sais pas bien quelle incidence cela pourrait avoir sur une éventuelle résurgence de la rougeole après élimination.
Concernant les panencéphalites, qui surviennent plusieurs années après la rougeole, on évoquait 25 cas pas an avant vaccination. Concernant l’ensemble des complications neurologiques de ce type il y en a de 3 types :
- Encéphalite aigüe, la plus fréquente 1/1000, mais 4 à 5 fois plus fréquente chez l’adulte, 15% de létalité, et 40% de séquelles en moyenne
- Encéphalite subaigüe à inlcusions, chez l’immunodéprimé
- Panencéphalite qui survient de 1mois et demi à 18 ans après une rougeole
J’avais cité une référence de l’INVS montrant que les panencéphalites avaient, certes, beaucoup diminué, mais n’avaient pas disparu. Mais que même en présence de vaccination et en l’absence d’histoire clinique de rougeole on avait tendance à les attribuer à la maladie et non au vaccin.
Dans ce document de l’INVS qui recensait les cas de PESS entre 1980 et 1996, 7 cas sur 178 avaient été vaccinés (une moyenne de 11 cas par an mais une réduction après introduction de la vaccination). Sur ces 7 cas de PESS, plusieurs avaient une histoire incertaine de rougeole, deux n’avaient pas de notion de rougeole.
http://www.invs.sante.fr/publications/rougeole/page5.html
D’un point de vue épidémiologique on est amené à présenter des données chiffrées comme si elles étaient clairement établies. Mais en réalité il y a eu des revues de la littérature qui montraient la difficulté à établir des diagnostics avec un lien de causalité incontestable. C’est souvent la présence d’ARN viral qui semble servir de repère pour établir un lien. Pour les encéphalites c’est la proximité temporelle avec la rougeole qui facilité le diagnostic, à condition que le diagnostic de rougeole ait été établi.
Là-dessus, ce que je retiens, c’est la fragilité des données chiffrées, surtout sur les évènements rares.
Mais pas seulement parce que j’ai évoqué dans l’article le fait que dans l’épidémie récente de rougeole en France on avait des indices montrant qu’il existait une très forte sous-déclaration des cas de rougeole (d’un facteur 2 à 3).
RépondreSupprimerDe plus la plupart des personnes hospitalisées (70% environ) l’étaient pour leur fragilité et non à cause de l’existence de complications.
Si on corrige pour tous ces facteurs les 22% d’hospitalisations supposés être dus à des complications de la rougeole se transforment vite en 2-3% ce qui semble plus conforme à la sévérité connue de la rougeole, l’augmentation de la proportion des cas hospitalisés pouvant être expliquée dans ce cas par le fait que les cas sont plus âgés.
Comme c’est habituel dans les compte-rendus de l’INVS, on dispose de très peu d’information sur l’état de santé préalable des personnes hospitalisées. Ces personnes sont elles représentatives de la population générale ?
Cela irait dans le sens de l’argument : « une complication grave de la rougeole peut arriver à n’importe qui ». Ou s’agit-il de personnes présentant des maladies chroniques, ayant des traitements immunodépresseurs etc ?
A titre préventif il serait tout de même intéressant de le savoir. Cela permettrait à la population de savoir dans quels cas il vaut mieux prendre des mesures particulières de précaution ou s’inquiéter dès le contact avec un rougeoleux.
Mais, si la sévérité n’était pas la même pour tout le monde, le reconnaître nuirait au message de danger généralisé et d’incitation à la vaccination.
Et il est tout de même frappant d’apprendre que 7 personnes sur 10 décédées étaient immunodéprimées. Il me semble que cela pose davantage la question de la protection des personnes fragiles que celle de l’élimination de la rougeole et de l’augmentation de la couverture vaccinale tous azimuths.
http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=7350
Pour les PORTEURS SAINS. La différence entre porteur sain et malade assymptomatique est que le porteur sain l’est de manière chronique et transmet la maladie. Les personnes qui contractent des maladies assymptomatiques le font de manière transitoire et il n’y a pas de persistance après infection. D’autre part elles en la transmettent pas forcément (c’est l’objet d’un débat, au cas par cas).
Pour le cas du débat sur le lien entre AUTISME et vaccin je pense qu’il ne faut vraiment pas confondre le verdict disciplinaire et la démarche scientifique.
Les anti-vaccinalistes ont une conviction qu’ils continueront à défendre quels que soient la rigueur et l’irréfutabilité des preuves scientifiques qui leur seront présentées.
Le collègue de Wakefield a été disculpé en raison de la présomption d’innocence. D’un point de vue disciplinaire il n’ a pas pu être établi qu’il était au courant que certaines données avaient été frauduleusement modifiées (les jurés n’étaient pas dans sa tête et on n’avait pas d’élément factuel prouvant qu’il était au courant)
Mais le point central, d’un point de vue scientifique, est le manque de rigueur total dans le recueil et l’interprétation des données et le faible nombre de participants qui ne permet à aucun moment d’établir un quelconque lien statistique.
Quant à l’honnêteté intellectuelle de Wakefield c’est une autre affaire. Même si j’ai mon opinion là-dessus car je pense que l’honnêteté de quelqu’un qui touche beaucoup d’argent pour aboutir à une conclusion déterminée dans la recherche qu’il est en train de mener et qui ne le dit pas laisse à désirer et peut être qualifiée pour le moins de vacillante.
Ceci dit c’est un conflit d’intérêt. Et je ne sais pas si ce genre de conflits d’intérêt est punissable d’un point de vue disciplinaire en Grande Bretagne. A priori ça ne l’est pas en France.
Cela ne veut pas dire qu’il est souhaitable que des recherches destinées à informer des décisions de santé publique soient menées dans ces conditions.
Merci pour cette longue,très longue réponse . Effectivement pour les singes le risque est très théorique ( et les conditions d'expérience apparemment peu naturelles) . Pour les panencéphalites , je tendais une perche sans opinion aucune ( c'était aussi l'occasion de signaler le forum dédié d'Atoute ); d'autres que moi assurément plus compétent profiteront des points d'appuis que vous offrez .
RépondreSupprimerJe ne suis pas certain de partager votre lecture du jugement de la Haute Cour britannique ... ce qui devrait m'inciter à les relire (!)[ il ne faut pas confondre vérité judiciaire et vérité scientifique dites vous ; en l’occurrence il s'agissait plus d'éthique que de faits scientifiques ] .
Vous mettez bien en évidence un dilemme :"Comme c’est habituel dans les compte-rendus de l’INVS, on dispose de très peu d’information sur l’état de santé préalable des personnes hospitalisées. ................
A titre préventif il serait tout de même intéressant de le savoir. Cela permettrait à la population de savoir dans quels cas il vaut mieux prendre des mesures particulières de précaution ou s’inquiéter dès le contact avec un rougeoleux.
Mais, si la sévérité n’était pas la même pour tout le monde, le reconnaître nuirait au message de danger généralisé et d’incitation à la vaccination." Comment l'INVS justifie-t-il cette habituelle absence de précision ? Par le secret médical ? La communication des institutions étrangères équivalentes souffre-t-elle du même manque de précision ?
A anonyme,
RépondreSupprimerJe ne suis pas d’accord avec vous (il fallait bien que notre bel accord prenne fin). J’avais pris la peine de lire le jugement. Je suis heureuse que M. Walker Smith ait été disculpé et que la présomption d’innocence ait joué en sa faveur.
Il semble que le Dr Wakefield ne tenait pas bien au courant ses collègues de ces relations avec le sieur Richard Barr ni des véritables objectifs de la recherche. C’est ce que le jugement a montré. Le cabinet d’avocat Dawbarns, dont Richard Barr faisait partie, avait rédigé les documents préparatoires du projet de recherche destiné à soutenir la plainte de ses clients au sujet du lien entre vaccin trivalent et autisme dès octobre 1995.
Wakefield, à la différence de ses collègues, était bien rémunéré par les avocats du cabinet en question (435 000 livres plus les frais) et il est difficile de croire dès lors que l’idée de cette étude lui est tombée du ciel. L’avocat a reconnu l’avoir rémunéré mais Wakefield a prétendu que c’était pour autre chose (mon œil !)
Difficile de croire aussi qu’avec de semblables émoluments Wakefield n’avais pas de quoi de payer un avocat. Ou alors c’est que l’expression justice pour les riches est vraiment justifiée en Grande Bretagne.
Je ne pense pas que les questions éthiques et scientifiques soient à ce point dissociées. L’établissement de vérités scientifiques nécessitant beaucoup de rigueur, sans éthique cela devient tout simplement impossible. Disons que c’est une base de départ, nécessaire mais non suffisante. Il est donc normal que quelqu’un veille au comportement éthique des chercheurs même si cela reste très insuffisant.
RépondreSupprimerJe suis au courant de ce qui s’est discuté sur le forum atoute. Les professeurs d’infectiologie vivent sur leurs acquis et ne se donnent pas la peine de vérifier leurs données. Surtout quand ils travaillent pour UNIVADIS QUI EST UNE AGENCE DE MERCK SHARP &DOHME, pour ceux de mes confrères qui ne le sauraient pas encore.
Un principe de base en médecine : se méfier de tout ce qui est gratuit. Car le gratuit ne l’est pas pour tout le monde. Et ce sont les patients qui finissent par payer la note.
Pourquoi l’INVS ne donne jamais d’informations sur l’état de santé des personnes victimes de complications (elle ne l’avait pas fait pour la grippe non plus) ? Il faudrait leur poser la question. Il n’est pas question de secret médical les données sont anonymisées. JCG avait publié ici un article sur une étude danoise sur l’efficacité du Pandemrix pendant la grippe pandémique sur les sujets âgés. L’état de santé des personnes était pris en considération parce que le moins qu’on puisse dire c’est que c’est une donnée essentielle.
Ne pas tenir compte de l’état de santé préalable des malades souffrant de complications est une manière subtile d’introduire dans l’esprit de la population l’idée qu’une maladie bénigne représente une menace diffuse et terrible.
L’objectif poursuivi, augmenter la couverture vaccinale pour éliminer la rougeole, est aussi discutable. C’est l’objet de mon article ci-dessus.
C’est un procédé dont l’éthique est contestable. Aussi parce que cela conduit à mal évaluer les risques pour les personnes réellement vulnérables et à le surévaluer pour les autres.
Il y a parfois des subtilités de langage qui valent des mensonges éhontés.
Quelle impression retirez vous quand vous lisez ceci dans un document officiel ?
« Les complications sévères de la rougeole sont
effectivement beaucoup plus fréquentes dans les
pays en développement, mais elles concernent
aussi les pays industrialisés. En France, la rougeole
entraîne des complications sérieuses : sur 3 cas
déclarés de rougeole, 1 cas doit être hospitalisé,
et cette proportion est encore plus importante
chez les nourrissons de moins de 1 an, chez les
adolescents de plus de 15 ans et les jeunes adultes » Probablement l’impression que la rougeole est une maladie presque aussi dangereuse que la méningite à méningocoque quoique beaucoup plus fréquente. Pourtant cela ne correspond pas à la réalité.
http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1174.pdf
En 1963 le taux d’hospitalisation pour complications chez les adultes de plus de 20 ans était de 3% environ, sur un faible effectif. Mais cela correspond mieux à ce que l’on sait sur l’importance des complications chez l’adulte. Les encéphalites sont environ 4 à 6 fois plus fréquentes chez l’adulte, mais cela représente 4 à 6 encéphalites pour 1000 rougeoles de l’adulte.
Bonjour CMT,
RépondreSupprimerVous demandez : "Quelle impression retirez vous quand vous lisez ceci dans un document officiel ?
« ... En France, la rougeole
entraîne des complications sérieuses : sur 3 cas déclarés de rougeole, 1 cas doit être hospitalisé..."
Je me souviens très bien de ma perplexité devant cette affirmation , parue je crois à l'automne 2011 . Je m'en souviens d'autant plus qu'à cette époque un échange de commentaires avait lieu sur ce même blog au sujet de la possibilité de procédures contre des communications/publicités trompeuses en matière de vaccination ...procédure qu'une association belge a activé avec un résultat mitigé .
Faut-il compter parmi les idées reçues celles qui créditent l'infection rougeoleuse pour globalement bénéfique ( voire même souhaitable )?
Enfoui dans mon ordi , j'ai retrouvé ceci : "In Annals of Tropical Paediatrics [53] the following case is reported: "1984 a 5 year old girl presented with a bad
case of psoriasis. She showed large affected areas on her body and extremities, also involving to a significant
degree her scalp. During the following year she was treated by Pediatricians and Dermatologists with coal tar
preparations, local steroids, UV light, and dithranol wraps. Despite these therapies and two hospitalizations, the
psoriasis was refractory and remained essentially unchanged until she came down with measles. As the measles rash began to spread over her skin, the psoriasis disappeared. Since then she has been free of psoriasis."
Another startling effect is described in Am. J. Med. Hyg.: "The prevalence of parasites and average density of malaria parasites is significantly lower in children who have had measles or influenza before the age of 9 than in the asymptomatic control group." [54]
An article taken from the Lancet, 1985, [55] may be of decisive importance: "Persons who have never had any visible indication of measles, i.e., never devoloped the skin rash of measles, suffer more frequently from non measles associated diseases." "The data show a highly significant correlation between lack of measles exanthema and auto-immune diseases, seborrhoeic skin diseases, degenerative diseases of the bones and certain tumors..."
http://www.doktor-quak.de/pdf/tq_vaccinations.pdf
[La "vaccinologie" on ne peut plus orthodoxe , souhaitant utiliser les effets particuliers du virus de la rougeole sans en pâtir des effets négatifs a d'ailleurs en vue de prolonger la vaccination antirougeoleuse même après l'éradication complète attendue ]
A anonyme ;
RépondreSupprimerJe ne sais pas quel est le niveau de preuve de ce que vous évoquez. J’avais déjà lu ça quelque part.
Il y aussi ce genre d’association assez bien connue entre drépanocytose hétérozygote et protection contre le paludisme. Cela expliquerait la plus grande fréquence de la drépanocytose en Afrique car il a pu y avoir sélection de personnes résistantes au paludisme car présentant une drépanocytose.
L’association belge a obtenu gain de cause. Sa plainte a été reconnue comme justifiée. Mais la publicité avait déjà eu le temps d’être diffusée largement et avait atteint sa cible.
Mais il ne faut pas tout mélanger parce que le un tiers d’hospitalisations est bien évoqué pour la France.
Mon questionnement dans l’article n’est pas s’il faut arrêter de vacciner contre la rougeole en France mais s’il faut à tout prix tendre, par des procédés, comme on l’a vu, éthiquement discutables par ailleurs, vers une élimination du virus donc un arrêt de sa circulation. Dans ce cas la diminution inévitable dans la population vaccinée du taux d’anticorps, en l’absence de la possibilité de relancer l’immunité par le vaccin et de la relancer par des infections inapparentes dues à la circulation du virus, pourrait aboutir à des épidémies chez l’adulte.
L’absence d’anticorps chez les mère trentenaires aboutirait à laisser un grand nombre de nouveax-nés et de très jeunes nourrissons sans aucune protection.
Comme il s’agit de vaccins trivalents le problème se pose aussi pour la rubéole (risque de rubéole congénitale) et pour les oreillons (risque d’orchite et d’atrophie testiculaire chez les garçons post-pubères et les hommes susceptibles).
La grande inconnue, qui ne fait pourtant l’objet d’aucune recherche épidémiologique, est l’importance de la circulation inapparente de ces virus dans le maintien de l’immunité.
Et on ne fait pas de recherche parce qu’on présume, officiellement, que les vaccins protègent à vie.
Henri Poincaré écrivait : « Combien de gens croient de bonne foi faire de la science impartiale alors qu'ils interrogent les faits comme les présidents d'assises d'autrefois interrogeaient les témoins ! Ils n'avaient de cesse que quand ils avaient obtenu ce qu'ils voulaient qu'ils disent. Et c'était cela que nos magistrats appelaient la justice, comme c'est cela que nos gens appellent de la science ».
RépondreSupprimer;)
Merci pour votre article .
Depuis quand sait-on que la rougeole peut connaître des formes asymptomatiques ? Est-ce une connaissance postérieure au lancement des programmes de vaccination américains ?
RépondreSupprimerJ'imagine que cela devait être connu depuis longtemps (puisque toutes les infections existent sous cette forme n'est-ce pas )... mais minoré ? On n'avait pas les outils -à des prix raisonnables - pour en mesurer l'importance ?
Bravo, bravo à CMT pour ce travail remarquable.
RépondreSupprimerNous avons besoin de tels articles documentés pour avancer tant dans un raisonnement de santé publique que dans une démarche de soins individuels.
Merci, Pr Mangemanche, pour vos encouragements.
RépondreSupprimerPour répondre à anonyme de 18h42, j'ignore pourquoi la survenue et le rôle des infections inapparentes dans le cas de la rougeole semble avoir été longtemps occulté et l'est encore.
Alors que, étrangement, ce phénomène est couramment admis pour les oreillons et la rubéole.
Pourtant, cela ne semble pas hors de portée d'avoir une idée du nombre de ces cas.
Dans un article destiné à évaluer le rapport coût/bénéfice de la vaccination en comptabilisant le nombre de cas annuels les chercheurs se sont basés sur le fait que 95% de la population avait des anticorps vers 30 ans. Ils en ont déduit que environ l'équivalent en nombre de 95% de chaque cohorte de naissance contractait la rougeole chaque année. Cela donnait quelques 3 millions de rougeoles annuels au lieu des 500 000 évoqués habituellement aux Etats Unis. C'est une méthode indirecte, mais cela demanderait à avoir une idée assez précise des cas de rougeole apparente.
Des études auraient pu être faites avant la vaccination. Mais avant la vaccination, on ne s'intéressait pas beaucoup à la rougeole.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1646302/?page=1
Mais le plus intéressant ce serait de connaître plus précisément le rôle de ces infections inapparentes dans le maintien de l'immunité chez des personnes déjà immunisées par le virus ou le vaccin.
Le problème c'est qu'on se préoccupe trop de vendre du vaccin et pas assez de savoir quelle en est l'utilité réelle pour la population.
Je voudrais souligner une différence stratégique importante entre éradiquer un virus et protéger des individus. L'exemple de la variole comme ceux des maladies animales (élevages) ont montré qu'il était essentiel de savoir où se trouvait le virus pour réussir l'éradication. Pour la variole il est admis que la transmission ne se faisait que lorsque le contaminé était en phase éruptive très spectaculaire et repoussante. Une exception pour la transmission possible à distance par des croutes écrasées mais pour l'éradication cela n'a pas joué. Il n'y avait donc pas de transmission occulte du virus et ce point fut absolument fondamental et déterminant dans le succès de l'opération.
RépondreSupprimerPar contre, pour la fièvre aphteuse un animal vacciné et contaminé peut transmettre le virus sans être malade, donc sans attirer l'attention. C'est pourquoi la vaccination est interdite dans les pays indemnes. Contre le H5N1 en 2006 la vaccination des élevages était interdite. Si elle était pratiquée il fallait laisser des animaux sentinelles non vaccinés pour être informé du passage du virus. Le vaccin polio injectable ne peut éviter qu'une personne contaminée excrète le virus par les intestins. C'est pourquoi ce vaccin n'est pas utilisé pour l'éradication. Si c'était une maladie animale il serait interdit.
On voit ainsi une certaine opposition stratégique selon qu'on cherche à protéger les individus ou éradiquer le virus. En protégeant les individus on risque de perdre une information sur le lieu et le moment du passage du virus. Si on en est informé on peut mettre en place des mesures d'endiguement. D'où aussi des problèmes avec les éleveurs qui acceptent mal les stratégies d'éradication au détriment de la protection immédiate des individus comme on l'a vu en avril-mai 2001.
Pour la rougeole, lu dans la thèse de Diane Waku page 53 :
« La stimulation naturelle serait plus efficace que la revaccination qui n’induit qu’une réponse de courte durée spécialement chez les enfants qui ont été vaccinés très tôt dans l’enfance (Stetler et al., 1986). Dans l’un et l’autre cas, la réponse à la stimulation est inversement proportionnelle au taux d’anticorps préexistants (Christenson & Bottiger, 1994). »
En conséquence, pour une bonne relance de l'immunité sans pour autant faire la maladie il faudrait à la fois suffisamment d'anticorps mais pas trop ? Cependant :
« les virus qui circulaient chez les enfants avant leur vaccination pouvaient être différents de ceux qui circulent dans une population vaccinée. »
Lu dans [1] pour la rougeole aux USA :
« Entre 2001 et 2003, comme au cours des 4 années précédentes, certains cas de rougeole de source inconnue ont été déclarés, pour lesquels aucun lien avec une importation n'a été établi. Toutefois, ces cas ne correspondent pas à des profils de concentration des cas sur le plan temporel ou géographique qui pourraient évoquer une chaîne de transmission endémique. »
Cette question de la circulation occulte de virus de la rougeole avec soudain des résurgences actives ne paraît pas encore très claire contrairement à la polio pour laquelle c'est maintenant bien établi. En 1988, au moment du lancement du programme d'éradication de la polio l'OMS avait affirmé que les virus vaccinaux disparaitraient dans les 3 à 6 mois après l'interruption de la vaccination orale. Très présomptueux et sans aucune preuve car totalement démenti par les faits.
J'ai oublié le lien [1] vers un site canadien :
RépondreSupprimer[1] http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/04vol30/rm3019c-fra.php
BG, peut-être trouverez-vous des éléments de réponse dans ce document OMS envisageant la phase post-éradication de la rougeole : http://www.who.int/immunization/sage/7._Measles_post_eradication_risk_analysis.pdf
RépondreSupprimerPar ailleurs, on y évoque la grande fréquence des infections asymptomatiques qui n'y sont envisagées que sous l'angle d'un risque épidémique potentiel (d'ailleurs considéré comme négligeable , ces infections n'étant semble-t-il pas contagieuses ??? ). Concernant ces infections asymptomatiques rien n'est dit de leur rôle dans le maintien de l'immunité initialement limitée procurée par le vaccin ( qui est ,si j'ai bien compris , l'originalité de l'argument développé par CMT ) .
Problème : si ces infections asymptomatiques chez des personnes immunes ne sont pas contagieuses comment peuvent elles contribuer à la stimulation de l'immunité à l'échelle d'une population ? Ai-je manqué une -ou plusieurs- étapes ?
PS : v'la que le virus de la rougeole pourrait aussi être oncogénique :http://www.omicsonline.org/2155-9899/2155-9899-S5-002.pdf?%20aid=3295
PS : ailleurs par contre ce sont ses propriétés antitmorales qui sont recherchées : http://www.arc-cancer.net/A-la-une/article/Des-virus-pour-combattre-le-cancer.html
A dernier anonyme. C'est la circulation du virus qui, en provoquant des infections, qui peuvent être inapparentes ou atypiques chez des personnes déjà immunisées, permet de relancer l'immunité.
RépondreSupprimerPar un raccourci l'INVS dit que l'élimination c'est l'interruption de la circulation du virus.
En France la réduction de la circulation du virus due à la vaccination a provoqué une baisse du taux de personnes séroprotégées (ou non susceptibles) dans toutes les tranches d'âge, y compris les personnes trop âgées pour avoir été vaccinées. Cette augmentation du taux de personnes susceptibles a été notée aussi en Finlande, où le virus a été déclaré éliminé en 1997. Dans un article datant de 2008 Davidkin (en Finlande) dit ceci:"At present, 40% of the Finnish population rely solely on vaccine-induced protection against measles, mumps, and rubella". Ce qui est assez préoccupant alors qu'il vient de montrer que cette protection vaccino-iduite s'affaiblissait notablement avec le temps en l'absence de circulation virale.
http://jid.oxfordjournals.org/content/197/7/950.long
De plus, il n'est pas certain que les infections inapparentes ou atypiques ne soient pas contagieuses, dès lors qu'on sait que même en cas de vaccination des virus rougeoleux peuvent être retrouvés dans les liquides biologiques. Mais ces virus, trop atténués, ne provoqueraient pas de maladie.
Je trouve qu'il nous manque beaucoup d'éléments pour foncer tête baissée vers une élimination.
Mais les questions sont éludées et les recherches ne sont pas faites. Comme si, tant que le vaccin se vendait bien il n'y avait pas lieu de se poser de questions.
La prévention c'est prendre en compte les problèmes de santé tels qu'ils se posent réellement et c'est aussi l'anticipation.
Au niveau mondial il existe ''L'initiative contre la rougeole'' [1] lancée en 2001 et approuvée par l'Assemblée mondiale de la santé (AMS) en 2003. Son objectif est seulement de réduire la mortalité et non pas d'obtenir l'éradication ni même l'élimination. A ma connaissance, l'AMS ne s'est pas encore engagée sur un plan d'éradication mondiale de la rougeole jugé d'ailleurs comme une entreprise considérable :
RépondreSupprimer« 24 AVRIL 2012 | ATLANTA | GENÈVE | NEW YORK | WASHINGTON -Aujourd’hui, les partenaires qui dirigent les efforts de lutte contre la rougeole annoncent une nouvelle stratégie mondiale visant à ramener à zéro la mortalité par rougeole et par syndrome de rubéole congénitale. » [2]
En Inde la situation est bien plus difficile qu'en Afrique. D'ailleurs ils ne citent que l'Afrique...
Réduire la mortalité conduit à vacciner les enfants le plus tôt possible. Or on sait que l'immunité vaccinale est alors plus courte, ce qui compromet l'élimination future de la maladie. Aussi je trouve complètement surréaliste d'envisager la phase post-éradication, on a le temps d'en reparler !!! L'OMS avait donné 2010 comme date butoir pour l'élimination de la rougeole dans la zone Europe (avec ex URSS et Turquie). On est déjà très loin du compte. Comme la rougeole a été jugée beaucoup plus difficile que la polio, on a du temps …
N'oublions pas que dans ses pronostics sur l'éradication de la polio l'OMS a toujours été très sévèrement démentie par les faits : en plus de ce que j'ai déjà dit ici à ce sujet, elle avait fait fabriquer des vaccins monovalents contre les types 1 et 3. Ils étaient jugés beaucoup plus efficaces que le trivalent et évitaient de réintroduire le type 2 dont la forme sauvage semble éradiquée. Elle décide alors d'attaquer uniquement le type 1 jugé plus dangereux que le 3. Quand on aura éliminé le 1, on s'attaquera au 3 dit-elle. Sauf que le 3 en a profité et qu'il a fallu revenir au trivalent...Elle demande alors un vaccin bivalent 1 et 3...Je rappelle qu'elle avait annoncé l'élimination des virus sauvages en 2000 avec proclamation officielle de l'éradication en 2003 et que fin 2002 l'OMS affirmait qu'on pouvait arrêter la transmission en janvier 2003 si on avait assez de dollars et que sinon ce serait repoussé à mai 2003 et couterait plus cher. En 2007 Margaret Chan a dû faire face à une fronde d'experts à l'OMS : ils suggéraient d'abandonner l'éradication de la polio pour se contenter de contrôler la maladie. Elle avait fait une vigoureuse déclaration pour rappeler les objectifs. Alors la rougeole !
[1] http://www.who.int/immunization/newsroom/FS_Mealses_initiative_FR.pdf
[2] http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2012/measles_20120424/fr/
Remarque tout à fait marginale ,à la limite du hors sujet ,documentant bénéfice avéré de l'infection rougeoleuse : dans cet article de pediatrics "Disease versus Disease : how one disease may ameliorate another ", l'auteur aborde l'effet de la rougeole sur le syndrome nephrotique (http://pediatrics.aappublications.org/content/117/1/184.full.pdf ) . Je cite :"In 1947, Blumberg and Cassidy47 reported partial or
RépondreSupprimercomplete remission of 5 cases of nephrotic syndrome
immediately after measles infection and identified similar
cases in the earlier literature. In 1948, Janeway et al48
gave measles to 12 children with refractory nephrotic
syndrome: 8 experienced a complete remission, 1 experienced
a partial remission, and 3 were nonresponsive.
The remissions lasted 1 to 6 months and in 3 children
persisted for at least 3 years.Serial immune studies conducted by Lin and Hsu49 in
2 children with nephrotic syndrome and intercurrent
measles infection disclosed moderate immunosuppression
with decreased T-cell subsets and lymphoproliferative
responses. Cortisol levels were normal in 1 patient.
The authors concluded that the likely mechanism for the
remission was a temporary state of immunosuppression
J'avais mentionné + haut la proposition de maintenir la vaccination antirougeoleuse même après l'éventuelle éradication ;en voici la source: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1116143/?tool=pubmed (However, there is strong evidence that measles vaccine protects against death from conditions other than measles, so it might be sensible to continue to give measles vaccine to children in developing countries even if we eradicate the disease.)
RépondreSupprimerLa forte assertivité de cet article est tempérée par celui ci qui posait ( certes 4 ans avant ,donc peu-être obsolète )"Contrary to current assumptions, children who survive the acute phase of measles infection may have a survival advantage compared with unimmunized, uninfected children." http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7502100/
Le même auteur pourtant -Aaby - cette fois en 2003 coupait la poire en deux(?): "mortality may be reduced after the acute phase of measles infection. The observations from Bangladesh are consistent with recent research from Africa suggesting that measles immunization may have non-specific beneficial effects on survival."
( http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12690020 )
Tout cela nous éloigne bien de la France où dans la comparaison des bénéfices/risques on aborde très rarement la question du traitement de la rougeole . On va lisant qu'il n'existe qu'une prise en charge symptomatique . Ce qui à ma connaissance est vrai mais qui exprimé ainsi est quelque peu dévalorisant .Jamais là comme ailleurs on n'interroge le rôle des antipyrétiques . Par ailleurs , le caractère bénéfique d’administration de vitamine A , s'il est bien connu dans sa visée préventive l'est beaucoup moins dans son utilisation- certes discutée et probablement limitée - en thérapeutique ( et pas uniquement pour son effet /lésions ophtalmiques )cf http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11869601 .
Qu'en pensez-vous ?
A dernier anonyme,
RépondreSupprimerPour la première étude que vous citez, il faudrait lire l’étude en détail. Il y a aussi des études qui montrent que les conséquences de la vaccination ne sont pas les mêmes selon l’ordre dans lequel sont effectuées les vaccinations. Ce qui contredit l’idée couramment avancée par les vaccinologues selon laquelle les immunisations successives ou concomitantes n’auraient pas d’interaction entre elles.
Mais j’accorde plus de crédit aux propos rapportés par le Los Ageles Times, selon lesquels la mortalité des enfants dans les pays en développement n’est pas en relation directe avec les investissements faits dans les programmes de vaccination.La mortalité des enfants progresse dans certains pays malgré des investissements plus importants que la moyenne en programmes vaccinaux.
Ce que vraiment personne ne peut nier c’est que les enfants bien nourris ne meurent pas comme des mouches de la rougeole.
Alors il me paraît presque cynique d’envisager la phase post-éradication sans se poser la question de la lutte contre la pauvreté et la malnutrition.
L’étude de Aaby me paraît un peu bancale car ce sont les parents qui font le diagnostic de rougeole. Il peut aussi y avoir un biais de survie je pense. Les enfants qui survivent après la rougeole sont les enfants en meilleur santé parce qu’on peut malheureusement parler d’une sorte de sélection naturelle qui élimine les plus faibles (comme je viens de le dire les enfants en bonne santé survivent à la rougeole). Donc, ceux qui restent sont moins susceptibles de mourir d’autres causes aussi.
Cela rejoint l’idée selon laquelle le problème n’est pas la rougeole mais la pauvreté.
Je voulais faire une synthèse de ce qui a été dit et de mes réflexions sur le sujet
RépondreSupprimerLe vaccin contre la rougeole a été couplé dans les pays développés à deux autres vaccins contre des maladies bénignes de l’enfance. Le prétexte (je le dirai comme-ça) à l’introduction de ces vaccins trivalents était qu’ un rapport coût /bénéfice favorable pour ces vaccins contre des maladies bénignes ne pouvait être obtenu qu’en rassemblant ces vaccins.
Ces vaccins trivalents sont des vaccins pédiatriques dits « améliorés » qui contrairement aux vaccins rougeoleux distribués aux pays en développement, ne sont fabriqués que par des grosses firmes pharmaceutiques. Cela induit des surcoûts considérables pour financer ces vaccins, en particulier dans les pays qui sont le siège des fabricants, comme la France, qui « bénéficient » de tarifs particulièrement élevés.
Dans un objectif d’élimination de ces trois maladies de l’enfance, dont l’intérêt paraît toutefois assez limité dans les pays développés, on a instauré une vaccination systématique des jeunes enfants et multiplié les campagnes de rattrapage, et de vaccination ciblée des jeunes adultes pour obtenir des taux de couverture très élevés.
On a, de plus, sous prétexte d’accélérer l’élimination des maladies visées, introduit une deuxième dose de vaccin trivalent, dans les années 80 qui n’a pour but que d’augmenter la couverture vaccinale chez les enfants, et tend donc à empêcher toute circulation des virus à cet âge.
On a, dans un premier temps, obtenu une nette réduction des maladies incriminées dans les pays développés.
Mais le résultat patent retrouvé dans les flambées épidémiques, est un report des cas vers des individus plus âgés où ces maladies sont plus problématiques (chez l’adulte, risque d’encéphalite due à la rougeole, risque d’orchite avec atrophie testiculaire chez l’homme pour les oreillons, de 6% tout de même, risque de rubéole congénitale chez la femme enceinte).
Il y a 3 facteurs qui n’ont pas été pris en compte :
- La circulation virale due aux infections pendant l’enfance permettait de maintenir une immunité chez les adultes et minimisait le nombre de cas chez ceux-ci
- L’immunité due aux vaccins diminue avec l’âge et n’est pas correctement stimulée par des doses supplémentaires de vaccin. Une étude (Pebody, 2000) montrait que le taux de personnes séronégatives revenait au niveau prévaccinal 3 années après une seconde dose de vaccin contre la rougeole ou la rubéole.
- Le résultat des deux premiers points est que, quand la couverture vaccinale augmente et que la circulation virale diminue une proportion de plus en plus importante de la population adulte n’est pas protégée contre ces trois maladies. Les mères transmettent donc de moins en moins d’anticorps à leurs enfants. Ceux-ci deviennent susceptibles à ces maladies.
- Et ce problème se pose avec une particulière acuité dans les rares pays qui, comme la France, rapprochent les deux doses de vaccin sous prétexte d’améliorer la couverture vaccinale, car alors l’efficacité de cette seconde dose est particulièrement faible
Les Filnlandais commencent à se poser des questions. En particulier en raison de la proportion importante de jeunes femmes ayant reçu deux doses de vaccin qui ne sont pas protégées contre la rubéole.
RépondreSupprimerCes réalités sont systématiquement occultées par les pouvoirs publics et par l’OMS, qui persiste à prétendre que les vaccins nous protègent à vie.
Certes, en cas de survenue de flambées épidémiques, il sera possible de les arrêter par des grandes campagnes de vaccination itératives, qui permettront de raugmenter pour quelques années le taux d’anticorps des vaccinés.
A condition d’aller très vite et d’être prêts à payer le prix.
En effet, nous avons vu, lors de la fausse pandémie, que les laboratoires sont des grands philanthropes (mais oui ! comme Bill Gates, nous vivons dans un monde merveilleux) et qu’en cas de crise sanitaire majeure, leur seule urgence est de presser les Etats comme des citrons.
Il semble bien que nous fonçions la tête baissée droit dans le mur. Mais du moins nous le faisons avec panache.
CMT,
RépondreSupprimervous écrivez "Le vaccin contre la rougeole a été couplé dans les pays développés à deux autres vaccins contre des maladies bénignes de l’enfance. Le prétexte (je le dirai comme-ça) à l’introduction de ces vaccins trivalents était qu’ un rapport coût /bénéfice favorable pour ces vaccins contre des maladies bénignes ne pouvait être obtenu qu’en rassemblant ces vaccins."
Je m'appuie sur cet extrait pour rappeler que ce qui a reçu le nom -un brin polémique - de "MMR scare" en Grande Bretagne n'était pas dû au seul Buzz développé autour de la publication de l'article de Wakefield et allii dans le Lancet ( en fait ce sont surtout les premières déclarations devant la presse de Wakefield plutôt que l'article lui-même qui ont mis le feu aux poudres): il a a eu alors un débat sur l'échelonnement des vaccinations via des vaccins à valence unique ; les autorités britanniques ont refusé de laisser cette possibilité ouverte arguant que le vaccin trivalent était plus confortable pour l'enfant ( moins d'injection) et plus pratique (moins de déplacements chez pédiatre,moins de risque d'oubli....: donc garantissant une plus certaine couverture vaccinale ).
Il va de soi sur je suis pour une liberté de choix en matière de vaccination . D'autant quand les enjeux de santé publique sont mineurs voire que la vaccination peut être contreproductive . Il reste deux vaccins monovalents en France, le Rudivax contre la rubéole et le Rouvax contre la rougeole. Mais le labo , Sanofi, risque d'en arrêter la commercialisation car un tel battage été fait autour de l élimination de la rougeole par le vaccin trivalent que ces vaccins sont de moins en moins utilisés.
RépondreSupprimer"ces vaccins sont de moins en moins utilisés. " : je me demandais quelle était la part de marché (sic) du Rouvax en France : vous la connaitriez ?
RépondreSupprimerJuste pour illustrer le propos de CMT sur la France qui rapproche les 2 doses de ROR contrairement aux autres pays : le 4 mai 2011 j'assistais au colloque organisé par des Parlementaires sur les vaccinations, avec la participation des laboratoires.
RépondreSupprimerDaniel Floret a déclaré qu'il fallait faire les 2 doses à 1 mois d'intervalle pour moins risquer d'oublier la seconde.
Quand on sait que cette seconde dose vise à donner une seconde chance au cas où les anticorps maternels auraient bloqué la première, on se demande... enfin bref !!!
le généraliste du 13 avril 2012 consacrait un dossier intitulé "Politique vaccinale -Faut-il tout changer ?" cf http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/3/27/09/71/dec-2011/Le-Generaliste-du-13-avril-2012.pdf une section s'intitule "jusqu'où faut-il aller dans les coadministrations et vaccins combinés ?"
RépondreSupprimerCet article du généraliste dont vous donnez les références anonyme de 18h25 est consternant:
RépondreSupprimerQuand on lit que Daniel Floret avance que les limites de la coadministrations et des vaccins combinés est de l'ordre du psychologique et non de l'immunité!
Que sous prétexte de la pression virale, bactérienne chez les tous petits,on peut vacciner avec des vaccins polyvalents sans le souci de perturber l'immunité. A t-on déjà vu une personne faire la rougeole, la rubéole et les oreillons de façon naturelle dans le même temps?
La vaccination entraîne de façon prépondérante un type de réponse immunitaire: humorale alors que la stimulation antigénique de façon naturelle entraîne les deux types de réponses qui se potentialisent : cellulaire et humorale;
Le principe d'un bon vaccin consiste à favoriser la présentation de l’antigène par les cellules dendritiques (ou des macrophages activés) et créer localement un climat cytokinique de type Th1 (cellulaire).C'est le rôle des adjuvants, mais elle est très imparfaite et la présentation des antigènes vaccinaux par des molécules présentatrices de type CMH I est impossible avec des vaccins tués ou particulaires.
les cellules T CD4+ se subdivisent en plusieurs sous-populations dont les lymphocytes Th1 et Th2.
Les facteurs conditionnant la différenciation en cellule Th1 ou Th2 incluent la nature de l'antigène, celle de la cellule présentatrice de l'antigène, l'affinité du récepteur T pour le complexe peptide-molécule de classe II et, surtout, la nature des cytokines présentes dans l'environnement au moment de la différenciation. Le couple IL4-IL6 favorise la différenciation en cellules Th2 et le couple IL12-IFN-gamma privilégie celle des cellules Th1. Enfin, des facteurs génétiques sont impliqués : par exemple la souris BALB/c ou le rat Brown Norway développent préférentiellement des réponses immunes de type Th2.
Une des théories émises pour expliquer l'augmentation des allergies et asthme chez les enfants depuis une vingtaine d'années serait le déséquilibre, dans la réponse immunitaire, de la balance TH1/TH2 au profit de la réponse TH2 retrouvée dans l'allergie ( production d'IGE, activation des mastocytes et des éosinophiles).
NB : que les limites de la coadministration et des vaccins combinés sont de l'ordre du psychologique et non de l'immunité!
RépondreSupprimerBT,
RépondreSupprimerJe partage votre effarement devant la réponse de Mr Floret ( Paul Offit est réputé -et moqué pour - avoir affirmé que le nombre de valences administrables concomitamment pouvait atteindre des sommets approchant les 1000(?)voir plus )
Vous faites remarquer avec raison :"la stimulation antigénique de façon naturelle entraîne les deux types de réponses qui se potentialisent : cellulaire et humorale" . A propos,que sait-on de l'immunité cellulaire /rougeole ?
Vous écrivez également : "A t-on déjà vu une personne faire la rougeole, la rubéole et les oreillons de façon naturelle dans le même temps?" .Je suis plutôt enclin à répondre comme vous par la négative , mais n'étant pas homme de l'art il me semble que c'est une question qui demande une réponse bien affirmée ( notamment compte tenu du caractère immunodéprimant de la rougeole ; s'il n'y a pas concomitance stricte (?) , du moins on pourrait craindre des coinfections très rapprochées :qu'en disent les praticiens ? .
Cordialement .
nécessité toujours croissante d’adjuvants dans les vaccins, qui s’accompagne souvent pourtant d’une diminution de la durée de protection et d’autres menus inconvénients tels que des effets indésirables plus importants et tels que j’en avais parlé pour le vaccin contre la grippe, à savoir un risque plus élevé de complications dues à la maladie lors de vaccinations intératives.
RépondreSupprimerIl faut bien que le public comprenne qu’en matière de conception de vaccins, on expérimente.
Mais la taille des fabricants, de ceux qui monopolisent le marché des vaccins des pays développés et, de plus en plus, du monde entier, leur exigence de retour sur investissement et de bénéfices de plus en plus disproportionnés, fait que l’expérimentation se fait à l’échelle de dizaines voire de centaines de millions d’être humains.
Sur le Rouvax, vaccin contre la rougeole, sa part de marché est forcément très faible puisque sa seule indication, dans le calendrier vaccinal, est la vaccination dans les 72hs du contact avec un malade, des nourrissons de 6 à 8 mois. L’augmentation de la demande, au moment du pic des cas de rougeole en 2011, avait rapidement provoqué une rupture de stock. Si Sanofi estime que ce vaccin ne lui apporte plus de bénéfices assez importants mais des inconvénients (obligation de s’adapter pour répondre à une demande fluctuante) il peut très bien décider d’en arrêter la commercialisation. Sanofi n’est pas un organisme public, et c’est sûrement bien là le problème. L’Etat rembourse les vaccins mais ne peut rien exiger des laboratoires privés en échange.
Pour la possibilité de faire une infinité de vaccins en même temps sans que le système immunitaire ne s’en trouve perturbé, c’est une théorie couramment admise par les vaccinologues en général. Il est bien entendu pour tout l’establishment médical et intitutionnel que les réticences au sujet des vaccins ne peuvent être QUE psychologiques, issues de fantasmes entretenus par les milieux anti-vaccinalistes.
Pourtant cela est contredit par certains essais cliniques (cf retrait Hexavac au prétexte de la moindre efficacité de la valence hépatite). Cela est aussi contredit par le constat que les mères africaines vaccinées transmettent nettement moins d’anticorps contre la rougeole à leurs nourrissons que les mères européennes par exemple. Une explication avancée est l’interférence de phénomènes immunitaires en relation avec les maladies parasitaires.
A propos de l’article du « généraliste », il s’agit d’un discours extrêmement convenu sur la vaccination. Des discours qui ont valeur de vérités établies parce qu’ils sont complaisamment relayés par la plupart des médias et des leaders d’opinion qui ont tous des conflits d’intérêts majeurs avec les laboratoires pharmaceutiques.
RépondreSupprimerMais ce ne sont en fait que des PRESUPPOSES sans fondements scientifique et qui ne résistent pas plus de quelques minutes à l’examen.
L’approche de D. Floret au sujet des vaccins est ESSENTIELLEMENT QUANTITATIVE. L’important pour lui, c’est d’arriver à en vacciner beaucoup comme le montre sa proposition de rapprocher encore plus les deux doses de vaccin contre la rougeole. 90 à 95% des nourrissons ainsi revaccinés seraient alors totalement sûrs et certains d’être revaccinés pour rien, puisque si la deuxième dose n’a qu’un intérêt très limité en général, elle en a d’autant moins qu’on tend à rapprocher les doses comme expliqué, entre autres, dans cet article http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1756841/pdf/v053p00173.pdf . Car plus les doses sont rapprochées, plus les anticorps interfèrent avec le vaccin. Cela pourrait expliquer le fait que les flambées les plus importantes de rougeole aient été observées précisément dans des pays comme la Suisse, la France, l’Allemagne, qui sont parmi les cinq pays européens qui rapprochent le plus les doses de vaccin.
DONC RAPPROCHER LES DOSES DE VACCIN A UN GRAND INTERET EN TERMES DE VENTE DE VACCINS MAIS N’A AUCUN INTERET (VRAIMENT AUCUN POUR LE COUP) EN TERMES DE SANTE PUBLIQUE.
Cela contribue à accentuer L’INVERSION DES COURBES DE SUSCEPTIBILITE au virus. A savoir , qu’avant la vaccination généralisée plus les cohortes de personnes du même âge vieillissaient moins elles avaient des chances d’être réceptives au virus puisque puisqu’en vieillissant elles avaient plus de chances d’avoir rencontré le virus et d’être immunisées. Après vaccination généralisée et , parallèlement à la diminution de circulation du virus, plus on avance en âge plus on a des chances de perdre l’immunité due au vaccin sans rencontrer le virus et plus on a des chances d’être réceptif. Ce qui contredit les objectifs de l’OMS pour l’élimination .
Floret avait déclaré, dans le numéro de novembre/décembre 2011 du bulletin du conseil de l’ordre des médecins, que dès lors qu’on n’avait jamais apporté la preuve irréfutable qu’il y avait des effets secondaires graves dus aux vaccins on pouvait dormir sur ces deux oreilles en partant du principe que les vaccins n’avaient pas d’effets secondaires graves. Et, il avait aussi déclaré : « Et quoiqu’il en soit, le risque de la maladie est bien supérieur au risque présupposé d’effets secondaires ». Nous voila rassurés.
Donc, un vaccin ne saurait être que bon. Et ce, quelle que soit la maladie et quelque soit le vaccin. Cela ressemble à la définition de Dieu. Dieu ne peut être que bon.
Ne serait-ce pas une vision plus mystique que scientifique des vaccins et de la vaccination ?
D ; Floret, en tant que président du Comité technique de vaccination a un immense pouvoir. Après avis du CTV il n’y a pas d’évaluation de l’utilité d’un vaccin au regard des dépenses engendrées et en relation avec d’autres priorités de santé publique.
Un mot de Floret, et la sécurité sociale débourse des dizaines de millions d’euros, et des centaines de milliers voire des millions de nourrissons ou d’adolescents sont soumis à des vaccinations systématiques.
Il serait bon qu’on fasse un bilan des bénéfices de santé publique apportés par les vaccins introduits ces dix dernières années à titre systématique dans le calendrier vaccinal. En y intégrant, tant qu’à faire, les 200 cas supplémentaires de méningites à pneumocoque et les 1600 cas d’infection invasive à penumocoque supplémentaires depuis l’introduction de la vaccination systématique par le Prevenar en 2003. En y intégrant aussi les effets indésirables des vaccins, évalués selon les essais cliniques et en prenant en considération la sous notification des effets secondaires graves.
CMT pose la question du maintien de l'efficacité quand on combine les vaccins. Il y a l'exemple du vaccin polio oral : quand l'OMS a fait utiliser les vaccins monovalents contre les type 1 ou 3 elle s'est extasiée sur leur beaucoup plus grande efficacité par rapport au trivalent. Quand elle a demandé de produire un bivalent 1 et 3 elle exigeait qu'il se montre aussi efficace que les monovalents. On a bien là un argument reconnu de perte d'efficacité quand on passe d'un monovalent à un trivalent alors que l'on combine des virus de même nature et qu'il n'y en a que 3.
RépondreSupprimerPour l'affaire de l'Hexavac de Sanofi, comme le dit CMT, l'efficacité insuffisante de la valence hépatite B n'était qu'un prétexte pour couvrir l'affaire des nourrissons qui mourraient d'oedèmes cérébraux après cette vaccination qui fut très utilisée en Allemagne avec à ce sujet un scoop d'Arte le 27 novembre 2007 avec le témoignage très fort d'un professeur de médecine légale Randolf Penning :
« On s’est fait incendier par des personnes en lien étroit avec la vaccination. Il s’agissait de membres de la commission permanente aux vaccins (l’équivalent du comité technique des vaccinations en France) et de personnes qui n’acceptent pas que l’on dise quoi que ce soit sur leurs vaccins. Pourtant, à aucun moment nous n’avons mis en cause des vaccins. Ce que nous avons pointé du doigt c’est la combinaison de certains vaccins. C’est décourageant. Vous essayez d’engager une discussion scientifique et on vous met au rancard de la profession en vous faisant passer pour un trublion…ou pour un cinglé… »
Le vaccin fut retiré en septembre 2005, ce qui n'empêchera pas d'autres cas plus tard avec l'hexavalent du concurrent (comme le petit Fabian en juillet 2006). J'avais fait en 2007 un article sur cette question [1] en rapportant le scoop d'Arte et le rôle curieux de l'institut allemand Paul Erlicht dans cette affaire dont le développement médiatique en Allemagne pourrait avoir des liens avec l'affaire Sanofi-Aventis qui avait très fortement irrité les Allemands.
L'affaire de l'hexavac illustre vraisemblablement une plus grande nocivité par multiplication des valences plutôt qu'une moins grande efficacité, même si elle peut aussi exister.
[1] http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2007/12/06/7139525.html
Le vaccin est un médicament qui a une incidence sur le système immunitaire pour lequel les connaissances sont aux balbutiements. On doit faire face à cette énorme contradiction de la mise en place d'un médicament aux exigences considérables ( doit stimuler l'immunité comme le ferait un organisme naturellement) alors qu'il existe des trous scientifiques énormes. Il existe un fossé considérable entre vaccinologie et immunologie.
RépondreSupprimer"le succès des vaccins existants impose d'accepter l'idée que plusieurs d'entre-eux n'induisent pas une immunité naturelle" Philippe Kourilsky 2003, collège de France, l'acte vaccinal.
Il écrit également que l'efficacité des vaccins existants corrèle généralement avec les anticorps neutralisants, les réponses cellulaires ne sont pas toujours mesurées. Il pose aussi le problème de la mémoire immunitaire, les vaccins d'aujourd'hui seulement à l'origine d'une immunité stérilisante c'est- à dire sont incapables de stimulation périodique des T CD8 et CD4.
A ce propos, voir le récent rapport très commenté de chercheurs du CIRC lyonnais (centre international de recherche sur le cancer) , dirigés par Catherine de Martel sur l’incidence des cancers dus aux infections.
RépondreSupprimerL’on retrouve les raccourcis classiques de l’info-publicité pour les vaccins. On nous parle de 1 cancer sur 6 dans le monde provoqué par les infection. (première étape sortir les gros chiffres qui font peur et mettre tout le monde dans le même panier).
Mais la ficelle serait tout de même un peu grosse dans ce cas et il commence à être de notoriété publique que les pays du tiers monde et les pays développés n’ont pas exactement les mêmes problématiques de santé publique. Alors on concède, que, c’est vrai, il y a moins de cancers dus à des infections dans les pays développés. Pour aussitôt rebondir et affirmer que si on a moins de cancers dus aux infections, ce n’est pas essentiellement parce que nos modes de vie nous rendent nettement moins exposés aux infections mais bien grâce à la vaccination. http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/05/10/18166-cancer-sur-six-provoque-par-infection
Et la chercheuse, d’affirmer, sans se démonter sur France Info, que les vaccins contre l’hépatite B et le papillomavirus sont efficaces (très efficaces) et sans danger.
J’ignorais, pour ma part, que la spécialisation en oncologie, permettait d’avoir une compétence automatique et omnisciente en vaccinologie.
Mais j’ai mieux compris d’où venaient les certitudes de la chercheuse en jetant un œil à l’article princpes publié dans the lancet oncology où j’ai trouvé ceci au bas de l’article :
“Funding
Fondation Innovations en Infectiologie (FINOVI) and the Bill & Melinda Gates Foundation (BMGF).”
Donc, une recherche totalement financée par la fondation Bill et Melinda Gates.
Merveilleux principe que celui du Lancet, d’afficher toujours l’origine des financements des études. Ce serait encore mieux avec tous les conflits d’intérêts des auteurs.
Et ce serait encore bien mieux si les journalistes français faisaient leur travail et annonçaient aussi les conflits d’intérêts des chercheurs dont ils diffusent les recherches.
Le Dr Catherine Weil-Olivier , brièvement citée dans le billet consacré à Infovac , tint conférence sur les combinaisons vaccinales http://www.canal-u.tv/video/canal_u_medecine/cif_vaccinologie_2011_les_combinaisons_vaccinales_interet_et_limites.7109
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJ'avais fait mention plus haut d'une affirmation de Paul Offit concernant la possibilité d'injecter concomitamment un grand nombre de valences . Le billet indiqué ci-dessous documente cette affirmation : http://www.bmj.com/content/344/bmj.e3502?tab=responses
Vous noterez également , la réflexion de Julie Gerberding concernant l'éventuelle prédisposition à l'encephalopathie constituée par une maladie mitochondriale .
(Il ne m'a pas échappé que l'auteur de ce billet John Stone est un militant aguerri ).
Bien à vous
Le Pr Luc Montagnier recommande de ne pas vacciner lors d'infection intercurrente cf http://www.arte.tv/fr/Interview-de-Luc-Montagnier/6733442.html à 8:09 : n'est-ce pas déjà pratique ...courante ?
RépondreSupprimerA anonyme,
RépondreSupprimerEn pratique, les enfants sont souvent malades à ces âges, et on peut hésiter à les faire revenir quand ils ont une rhino. Et je en vous parle pas de ce qui se passe en Afrique.
D'anciens employés - des chercheurs, pas des "administratifs/commerciaux - de Merck accusent cette société d'avoir délibérément falsifié certaines données concernant le vaccin contre les oreillons ( "mumps"). cf : http://www.beyondconformity.co.nz/_blog/Hilary%27s_Desk/post/Former_Merck_Scientists_File_Suit_Against_Merck_Under_the_False_Claims_Act_/ [ Hilary Butler est une militante très marquée certes, ...mais aussi très expérimentée et surtout très informée ; si d'autres personnes du forum trouvent des articles plus neutres (?),qu'ils les mentionnent ]
RépondreSupprimerLes oreillons c'est pas la rougeole, mais ça fait partie du ROR non ?
Affaire à suivre...par CMT ?
A anonyme,
RépondreSupprimerj'ai parcouru l'article et, si je ne peux pas juger sur le fond, n'ayant qu'un son de cloche, ce qui est dit en tous cas tout à fait cohérent avec ce que je connais du vaccin contre les oreillons.
En effet, la souche composant la quasi totalité des vaccins utilisés dans les pays occidentaux, la souche Jeryl-Lynn, a une efficacité médiocre et de courte durée. Beaucoup de flambées d'oreillons, certaines comprenant des milliers de personnes, ont eu lieu, notamment au Canada et aux Etats Unis, et une majorité des cas notifiés lors de ces flambées avaient reçu deux doses des vaccins trivalents ROR.
Mais la fraude dont parle l'article se passait à l'époque, dont je me rappelle moi-même, où en effet, on exigeait que tout vaccin nouvellement proposé aux populations ait une efficacité très élevée, de l'ordre de 95%, du moins en termes de séroconversion, c'est à dire de taux d'anticorps chez les vaccinés.
Actuellement on se contente d'une couverture de souches (ce qui ne veut même pas dire efficacité en termes de séroconversion) théorique et instable de l'ordre de 70% pour la population cible en ce qui concerne le Prevenar13.
Cela veut dire qu'auparavant c'étaient les laboratoires qui devaient s'adapter à un niveau d'exigence, en termes d'efficacité, y compris en fraudant. Désormais c'est le niveau d'exigences qui doit s'adapter aux besoins des laboratoires.
Merci CMT pour ces premiers éléments de réponse . Je ne 'attendais bien sûr pas à un avis détaillé de votre part à la lecture du seul billet d'H. Butler . Mon intention était surtout d'attirer votre attention sur cette information(?)en vue d'un éventuel futur commentaire.
RépondreSupprimerSuite au commentaire / les accusations portées contre Merck : une société ( genre mutuelle ? ) engage une procédure judiciaire en utilisant des arguments relevant du droit commercial sur le monopole cf http://www.courthousenews.com/2012/06/27/47851.htm ( également à voir : http://www.courthousenews.com/2012/06/27/MerckUnsealed.pdf ). Pour l'instant c'est du martien .
RépondreSupprimerJe ne sais pas trop quoi penser. Il est tout de même connu dans la communauté scientifique que cette souche Jerryl-Lynn n'est pas très efficace en termes de protection et de durée, même si cela n'est pas crié sur tous les toits.
RépondreSupprimerCela est présenté comme un choix délibéré car d'autres souches plus efficaces ont été abandonnées car provoquant des effets secondaires plus fréquents.
Il semble qu'on ait hésité à soumettre la population à un risque d'effets secondaires vaccinaux pour une maladie qualifiée par l'OMS de "bénigne" (plus "bénigne" que la rougeole).
D'autre part tout ce débat n'a pas beaucoup de sens, parce que quand on parle d'efficacité on parle de taux de sérocnversion; c'est à dire du pourcentage de personnes ayant acquis des anticorps supposés protecteurs. Ce qui ne garantit rien en termes de protection si on ne peut pas s'appuyer sur d'autres éléments. C'est à dire que cela ne dit rien quant à la protection effective et quant à sa durée.
Cette affaire aurait pu permettre un débat, que la FDA semble décidée à éluder.
Mais une affaire comme celle_là surgissant 40 ans après, il faut se demander quels intérêts sont à l'oeuvre pour qu'elle apparaisse à ce moment précis de l'histoire.
"Mais une affaire comme celle_là surgissant 40 ans après, il faut se demander quels intérêts sont à l'oeuvre pour qu'elle apparaisse à ce moment précis de l'histoire." Oui ,effectivement, et pour toutes les parties en présence . Merck fait remarquer l'ancienneté des faits qui lui sont reprochés d'une part; le labo fait aussi remarquer que les chercheurs qui l'accusent ne travaillent plus pour lui depuis dix ans (pour qui travaillent-ils actuellement?). La procédure , en son premier volet, a été initiée en 2010 . Si d'aventure je trouve des articles éclairant cette affaire je les indiquerai sur cette page .Cordialement .
RépondreSupprimerJe reviens rapidement sur l'affaire Merck en cours ( par rapport au vaccin sur les oreillons) . Hilary Butler consacre plusieurs billets à cette affaire. [On ne s'en étonnera pas quand on connaît la constance de ses opinions et analyses].
RépondreSupprimerUn point me semble important qu'elle présente ainsi :"The beauty of the Department of Justice's decision, is that they can actually hunt with the hounds, while trying to protect the hares at the same time." Tandis que Merck, c'est de "bonne" guerre médiatique, laisse accroire que l'affaire est sans fondement ( no merit ) en mettant en avant le fait que le ministère de la justice américain n'a pas décidé d'engager des poursuites judiciaires. H. Butler montre qu'il ne faut pas lire ainsi la décision du ministère qui,si l'affaire avait été si dénuée de consistance, aurait pu décider de classer d'ores et déjà l'affaire sans permettre aux plaignants de la poursuivre .De plus,le ministère garde toujours la possibilité d'engager des poursuites ...
Plus c'est gros plus ça passe, ou pourquoi Merck ne sera pas inquiété : http://edition.cnn.com/2010/HEALTH/04/02/pfizer.bextra/index.html?hpt=T2
RépondreSupprimerConcernant les oreillons ( puisque le vaccin contre la rougeole, objet de cet article, est généralement associé à un vaccin contre les oreillons): une étude de 2010 mentionne le rôle protecteur probable d'une infection ourlienne contre le cancer des ovaires "Prior to vaccination, mumps was generally a mild illness but could have serious sequelae including orchitis and sterility, meningitis and deafness, and pancreatitis. Nevertheless, our study suggests there could also have been unanticipated long-term anticancer benefits of a mumps infection, such as we have described in this paper. " (Conscients des limites de leur études les auteurs, utilisent le conditionnel)
RépondreSupprimerhttp://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2951028/
Dixit Infovac : "Nous n’avons pas connaissance de données contrôlées démontrant un effet protecteur des oreillons… Les données actuellement disponibles rendent l’hypothèse d’un effet bénéfique des oreillons sur le risque de cancer des ovaires ... extrêmement improbable."
RépondreSupprimer(C'est vrai que la mise à jour date de 2008 ; l'article cité précédemment a paru en 2010 )
A anonyme,
RépondreSupprimerL’étude que vous évoquez me semble extrêmement spécialisée et fondée sur une cascade d’hypothèses et de suppositions. A vrai dire je ne vois pas trop où les auteurs veulent en venir.
Pour les oreillons les questions posées sont assez simples et il ne faut pas se noyer dans ce genre de détails.
En résumé, c’est une maladie bénigne dans l’enfance, dont tout le monde reconnaît la bénignité, y compris l’OMS.
Si l’on a généralisé la vaccination contre les oreillons c’est, aux dires mêmes des spécialistes de la question, non parce qu’il fallait combattre un grave problème de santé publique, mais parce qu’on avait sous la main un vaccin trivalent, rougeole-oreillons-rubéole, qui améliorait un peu le mauvais rapport coût/bénéfice d’une vaccination généralisée pour les oreillons. Le bénéfice attendu étant très modeste, les coûts de la vaccination généralisée étaient disproportionnés.
La souche « urabe » des oreillons, utilisée initialement pour la fabrication de certains vaccins (Imovax), a été abandonnée en raison de la fréquence des effets indésirables induits à la fin des années 90, au profit de la souche » jeryl lynn », d’origine américaine. Cette dernière provoque beaucoup moins d’effets indésirables mais semble avoir un inconvénient majeur, à savoir une durée de protection très limitée.
Or, si les oreillons sont une maladie particulièrement bénigne chez le jeune enfant, où les formes inapparentes prédominent, surtout avant deux ans, c’est une maladie dont les complications chez l’adolescent pubère et l’homme peuvent être graves. Cela en raison des orchites, (inflammation des testicules) qui seraient relativement fréquentes (20% des formes apparentes selon certaines études) et qui peuvent conduire à des anomalies des éjaculats prolongées dans le temps (plusieurs années) voire dans certains cas, à une stérilité.
On récence, en particulier aux Etats Unis, des épidémies impliquant des adolescents et jeunes adultes. Lors de la dernière flambée, en 2009, 75% des cas déclarés avaient reçu deux doses de vaccin.
En juin 2012 j'avais signalé des propos du Pr Montagnier sur les vaccins .CMT vous aviez commenté plutôt favorablement les recommandations de Montagnier qui portaient sur l'inopportunité des vaccination lors d'épisodes infectieux ( rhumes..) . Il est vrai que Montagnier avait , je crois - je ne retrouve pas immédiatement les ref - avancé aussi que , dans certains cas,une vaccination pouvait peut-être être cause d'autisme chez des enfant prédisposés...
RépondreSupprimerEric Favereau dans un article paru le 6 septembre dans Libération,écrit :" Alors qu’il devait être désigné pour présider un laboratoire de recherches au Cameroun, dans une démarche inédite, une quarantaine de Prix Nobel viennent d’écrire au président du Cameroun (voir le document) pour s’inquiéter de cette nomination, prétextant que les propos de Montagnier sur les vaccins pouvaient avoir «un impact désastreux sur la qualité du système de santé au Cameroun», et dénonçant «ses solutions, qui n’ont aucun début de preuves scientifiques»."
http://www.liberation.fr/societe/2012/09/06/les-propos-sur-les-vaccins-de-luc-montagnier-lui-valent-un-tolle_844580?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter
Un indice sérieux sur les raisons de Biolabs (?) : "Luc Montagnier annonce des perspectives heureuses pour la lutte contre le sida. Avec l’identification en cours du réservoir du virus qui limitait jusqu’alors l’action de la trithérapie à l’inhibition du virus, sans pouvoir l’éliminer totalement dans l’organisme de la personne infectée. Parce que ce réservoir demeurait inaccessible. Avec son identification, s’ouvre, selon le chercheur, la voie au développement d’une nouvelle génération de médicaments, dont des produits naturels, susceptibles d’éliminer le virus."
RépondreSupprimerhttp://montagnier.org/CIRCB-Yaounde
En ce qui concerne Montagnier, il aurait démenti avoir tenu ces propos concernant l'hypothèse d'un lien entre autisme et vaccination.
RépondreSupprimerA ma connaissance, il travaille aussi sur un traitement du SIDA.
On trouve une interview ici
http://www.femininbio.com/sante-et-forme/videos/relation-entre-sida-et-immunite.html
Cette interview se trouve sur un site naturaliste, mais il s'agit d'une interview filmée. Donc il sera difficile de prétendre qu'il n' a pas tenu les propos enregistrés. Ses propos sur les signaux électromagnétiques émis par l'ADN des virus quiescents me laissent perplexe. Je peux le suivre jusqu'au point où il déclare que la diffusion du virus du SIDA serait en rapport avec l'état général, donc l'état nutritionnel, d'une population. C'est une hypothèse recevable. Et on a vu que pour la rougeole le taux de complications est en rapport direct avec la carence en vitamine A (d'où le fait qu'on donne systématiquement une dose de vitamine A aux enfants vaccinés dans les pays pauvres).
Mais s'il a vraiment parlé d'un rapport établi entre autisme et vaccins (sur quelles bases? celles des "expériences" du Dr Wakefield?) j'ai déjà dit ce que j'en pensais. On ne peut pas étayer une telle hypothèse sur une expérience aussi mal fichue, avec quelques enfants, et dont l'instigateur principal a des conflits d'intérêts majeurs.
Après il y a la foi. L'envie de croire et de trouver des raisons à la souffrance.
Montagnier aurait aussi tenu des propos élogieux vis à vis de Benvéniste (mémoire de l'eau)et, là aussi, je ne le suis pas.
Il faut quelque chose au dessus des croyances et des personnes (gourous établis ou potentiels) pour arbitrer sur de telles hypothèses. Et ce quelque chose s'appelle méthodologie et rigueur scientifique.
A propos des propos de Luc Montagnier, je me souviens qu'il y avait eu sur France 2, 2 années consécutives, début des années 90, 24 heures non stop sur le sida. Invité incontournable, Luc Montagnier bien sûr. On parle de l'origine du sida. Il démentira catégoriquement l’hypothèse en vogue à l’époque : un virus élaboré en laboratoire et introduit volontairement ou expérimentalement en Afrique.
RépondreSupprimer"Mais vous, professeur, vous connaissez l'origine du sida" lui répond le présentateur. "Oui" répondra-t-il mais on n'en saura pas plus et le présentateur ne lui posera aucune autre question sur le sujet.
Une occasion pour rappeler l'enquête menée au Congo par Edward Hooper. Publiée dans un ouvrage de 1200 pages "The River" elle suit la piste du vaccin polio expérimental de Koprowski, qui faisait la course avec Sabin. Il parait certain que Koprowski utilisait des chimpanzés comme l'a démontré le documentaire diffusé sur France 2 le 23 avril 2004 à l'occasion du sidaction :
tourné à l'époque pour les actualités cinématographiques, il montrait l'animalerie de chimpanzés du Camp Lindi près de la rivière du même nom. La zone était protégée par des pancartes mentionnant :
"Fondation Courtois Koprowski - Polio - Expérimentation - Entrée interdite".
(Le film montrait cette pancarte et j'ai recopié fidèlement son contenu)
Courtois était le directeur belge du centre. Les journalistes ont retrouvé, entre-autres, Bayello qui travaillait à la chimpanzerie et s'occupait de nourrir les animaux. Selon lui, 600 chimpanzés séjournèrent dans le centre, pendant 3 ans, de 1957 à 1959.
Pourtant, à la question "avez-vous utilisé des chimpanzés ?" on verra Koprowski répondre "Jamais de la vie !"...C'est ce démenti, contre toute évidence vu les éléments rassemblés, qui ne peut qu'interpeller.
http://www.aidsorigins.com/content/view/78/28/
Il semble qu'on puisse télécharger le film sur ce lien :
http://dd200x.free.fr/sitedd/eMule/Peer2P/Vid%E9os/Documentaires/O/%20Origine%20du%20SIDA%20-2003-%20(l').htm
Il faut multiplier le taux de complication/létalité par le probabilité d’attraper la maladie pour évaluer le risque individuel de complications/décès dans une population plus ou moins vaccinée.
RépondreSupprimerA quelle couverture vaccinale correspond selon vous le risque de complications/décès le plus faible?
Un an jour pour jour après le dernier commentaire je ne résiste pas à citer ici " Un premier cas exceptionnel de rémission de myélome multiple par virothérapie (rougeole)" de ...Jean-Yves Nau http://jeanyvesnau.com/2014/05/16/un-premier-cas-exceptionnel-de-guerison-de-myelome-multiple-par-virotherapie-rougeole/
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerje suis la maman d'un enfant de 18 mois, vacciné jusqu'à maintenant uniquement contre DTPC. Je ne suis pas du tout médecin (mais illustratrice), mais je me pose plein de questions quant aux vaccins, c'est comme ça que je suis arrivée sur ce billet, super intéressant (même passionnant !). J'aimerais être convaincue de l'utilité de vacciner mon enfant, j'aimerais ne pas avoir l'impression de ne pas lui faire de tort du tout en le faisant vacciner, mais ce n'est pas exactement ça qui se passe : malgré tous les efforts des super-pro-vaccination pour nous convaincre du bien-fondé de cet acte, ça me fiche la trouille, je n'ai pas confiance... Bref, je suis hésitante, d'autant plus que je n'y connaîs rien, et que mon compagnon, le père de l'enfant, non plus (et c'est vrai que les sites anti-vaccinations ne donnent pas trop confiance, que le "pour" ou "contre" sans nuance fatigue, et que les "pro" fichent la trouille à traiter ceux qui doutent en irresponsables à qui on peut parler sur un ton paternaliste).
Bref, en attendant, deux choses :
- en lisant tout un tas d'articles sur votre blog, et notament les interventions de CMT, j'ai cru comprendre que malgré la très bonne santé de mon fils qui lui permettrait de survivre à la rougeole sans problème, il serait tout de même plus citoyen de le faire vacciner, puisqu'on a commencé à vacciner tout le monde dans les années 80, et qu'il y a donc aujourd'hui des mères qui ne sont pas porteuses des anticorps "rougeole", ou très peu (vu qu'elles ont été vaccinées quand elles étaient petites), et qui du coup ne protègent pas leur bébé contre cette maladie - mon fils entrant en crèche en septembre, si il attrape la rougeole, risque de la refiler à des bébés plus petits pour qui ce serait grave (vu qu'ils sont peu ou pas protégés par les anticorps de leur mère). Et donc, il vaudrait mieux le faire vacciner. C'est ça ?
- je me suis permise de mettre cet article en lien dans les commentaires facebook du Monde, article à propos du bébé qui a eu la diphtérie en Espagne (la discussion a dérapé et s'est axée sur les vaccins en général et pas seulement le DTP). La personne avec qui je "discutais" m'a répondu ça :
"Elisabeth, plusieurs biais se trouvent dans votre article, certes fouillé mais incomplet ou inexact sur certains points.
1 - Des études disant que les immunoglobines ne diminuent pas à une vitesse significative permettant d'estimer une perte de l'immunité ne sont pas prises en compte. Exemple : http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa066092
2 - Il n'est précisé nulle part que lors des épidémies dans les pays à forte couverture vaccinale, plus de 80 % des infectés confirmés biologiquement... ne sont PAS vaccinés : http://www.sante.gouv.fr/.../Guide_des_vaccinations... (page 204)
3 - Cet article a été rédigé en 2012. Il a été avéré cette année un problème sévère lié à la rougeole qui n'avait pas été identifié jusqu'alors : pendant 2 ans et demi (en moyenne) après une infection, chez l'enfant, on observe une baisse de l'immunité... contre d'autres maladies. Ce n'est pas le cas avec la vaccination. Source : http://www.sciencemag.org/content/348/6235/694
Donc, non, la vaccination n'est pas la panacée. C'est juste ce qui s'en rapproche le plus à l'heure actuelle."
Qu'en pensez-vous ?...
Merci beaucoup pour votre blog très éclairant et intéressant, bonne soirée !
Elisabeth Corblin
Depuis que la pandémie de grippe a été déclarée, plusieurs soi-disant « experts » des vaccins sont « sortis du bois » pour tenter de justifier l’efficacité des vaccins. Tous répètent comme des perroquets les mêmes perspectives historiques et pseudo-scientifiques que les 9 questions suivantes peuvent facilement déconstruire.
RépondreSupprimerAffirmation : L’étude des vaccins, l’histoire de ce qu’ils ont permis de réaliser, leur efficacité et leurs mécanismes sont parfaitement connus et démontrés dans les cercles scientifiques et médicaux.
Réalité : Ces prétentions sont complètement fausses.
1. Pourriez-vous s’il vous plaît fournir une étude en double aveugle avec placebo contrôlé qui prouve l’efficacité et l’innocuité des vaccins ?
2. Pourriez-vous s’il vous plait fournir des preuves scientifiques de quelque étude que ce soit qui confirmerait la sécurité et l’efficacité à long terme des vaccins ?
3. Pourriez-vous s’il vous plaît fournir des preuves scientifiques qui pourraient démontrer que la diminution des maladies dans n’importe quelle partie du monde et à n’importe quelle époque est à attribuer à la vaccination des populations ?
4. Question à poser : pourriez-vous s’il vous plait expliquer comment la sécurité des vaccins, la répartition de leurs composants dans le corps, ainsi que leur élimination ont été scientifiquement démontrées si leur pharmacocinétique (l’étude de l’absorption par le corps, la distribution, le métabolisme et l’élimination de tel ou tel produit) n’a jamais fait l’objet d’une étude en ce qui concerne chaque vaccin ?
...Tout professionnel de santé qui pense qu’il est justifié d’injecter quelque type de neurotoxine dans le corps d’une personne pour prévenir une maladie quelconque ne peut être que mal informé, induit en erreur ou ignorant de toute logique en ce qui concerne la santé humaine.
RépondreSupprimerAffirmation : la personne qui reçoit un vaccin contenant un antigène étranger est à l’abri de futures infections.
Réalité : Cette prétention est complètement fausse et est d'une absurdité profonde.
7. Pourriez-vous justifier scientifiquement que le fait de contourner les voies respiratoires et les muqueuses serait avantageux. Comment pourriez-vous également justifier scientifiquement que le fait d’injecter directement des virus dans le flux sanguin pourrait améliorer le fonctionnement immunitaire et prévenir des maladies ?
8. Pourriez-vous justifier scientifiquement qu’un vaccin pourrait empêcher des virus de muter ?
9. Pourriez-vous s’il vous plaît fournir une justification scientifique quant à la manière dont une vaccination pourrait cibler un virus chez un individu infecté, alors que le virus en question ne correspondrait pas parfaitement à la configuration virale ou à la souche du vaccin ?
Tous les promoteurs de vaccins ne réalisent pas que les voies respiratoires de l’homme (en fait de tous les mammifères) contiennent des anticorps qui initient les réponses immunitaires naturelles au sein de la muqueuse des voies respiratoires. Le fait de contourner les muqueuses du système immunitaire en injectant directement des virus dans le sang conduit à une corruption du système immunitaire lui-même. Il en résulte que les virus pathogènes ou les bactéries ne pouvant être éliminés par le système immunitaire, se maintiendront dans le corps se multiplieront ou muteront quand la personne sera, dans l’environnement, exposée à plus d’antigènes, des toxines qui continueront à assaillir son système immunitaire.
Malgré l’injection de n’importe quel type de vaccin, les virus continueront à circuler dans le corps et à muter. Quand les fabricants de vaccins ciblent une souche virale sans en connaître exactement les propriétés mutagènes équivaut à viser une cible fixe qui aurait déjà été déplacée. Dans ce cas, le tireur viserait non pas ce qui est mais ce qui était !
Les virus de la grippe peuvent muter, se modifier et s’adapter plusieurs fois au cours d’une seule saison grippale. Ce qui rend parfois le vaccin contre la grippe saisonnière totalement inefficace au cours de la saison. Ironie du sort, les défenses immunitaires de l’organisme humain peuvent cibler toutes ces modifications alors que les vaccins en sont incapables.
Je n’ai jamais rencontré un défenseur de la théorie vaccinale, scientifique ou médecin qui ait pu répondre à une seule de ces questions, sans parler des huit autres.
Au cours d’un débat ayant trait aux questions qui précèdent, les situations suivantes pourraient se présenter :
- Ils vont reconnaître leur défaite et admettre qu’ils sont perplexes.
- Ils vont tenter de discréditer tout ce qui ne se rapporte pas directement à la question posée.
- Ils formuleront leur réponse en s’appuyant sur des arguments « historiques » et des études scientifiques qui ont été réfutées maintes et maintes fois. Pas un seul partisan des vaccins ne sera jamais à même de répondre directement à ces questions dans un débat public.
Je ne suis pas médecin, je suis plus que "ça" !
Dursu
Bonjour Elizabeth,
RépondreSupprimerEt merci pour votre appréciation de l’article. J’espère en pas arriver trop tard pour vous répondre, mais la rentrée est en septembre.
Notez que l’article portait sur un débat qui relevait d’une problématique de santé publique plus que d’une problématique individuelle : est-il nécessaire, est-il souhaitable d’éliminer la rougeole en France ? Cela sous entend avec tout ce que cela implique, de dramatisation au sujet de la maladie, d’incitation à reculer les limites des contre-indications, d’incitation des parents à faire une deuxième dose même après qu’une première dose aurait provoqué des effets indésirables, c'est-à-dire à prendre des risques exagérés par rapport aux bénéfices attendus par rapport à une maladie qui peut être effectivement qualifiée de « bénigne » notamment chez des enfants de 1 à 9 ans en bonne santé.
Une des idées centrales de mon article c’est que les projections et anticipations ne tiennent pas compte du rôle de la circulation inapparente du virus dans le maintien de l’immunité.
Notez bien que lorsqu’il n’y avait pas de vaccin, un certain nombre d’enfants de moins de 1 an avaient des rougeoles apparentes aussi (3,8% des malades répertoriés dans l’étude anglaise)
Je n’ai pas dit que le vaccin n’était pas efficace. Il l’est. Et la diminution des cas de rougeole depuis l’introduction du vaccin se voit à l’œil nu. Les médecins sont devenue incapables de diagnsotiquer une maladie dont ils voyaient auparavant des dizaines de cas chaque année.
Dans ce cas le vaccin n’est rien d’autre que de choisir de provoquer une forme atténuée de la maladie en in injectant un virus vivant modifié par culture sur des tissus vivants (fibrobalstes d’embryon de poulet ou fibroblastes humains).
Le tout est de respecter les contre-indications qui sont indiquées au début de l’article (chez l’enfant, immunodépression due à une maladie ou provoquée par l’utilisation prolongée de plus de 14js de corticoïdes à forte dose) . L’allergie sévère à l’œuf ou à la néomycine (bien plus rare) devrait aussi être une contre-indication, à mon sens. Les précautions d’emploi concernent les maladies en cours, surtout les infection fébriles et les antécédents personnels ou familiaux de convulsions.
L’existence d’effets indésirables est bien documentée, notamment par une revue Cochrane http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/14651858.CD004407.pub2/abstract. Cette étude ne précise pas le risque absolu des effets indésirables. Réactions allergiques sévères, thrombopénie (baisse des plaquettes sanguines), convulsions, sont les principaux effets indésirables graves avec une fréquence de 1 pour 10 000 à 1 pur 50 000 estimée.
...
SUITE
RépondreSupprimerLe principal effet indésirable, en dehors de la fièvre qui apparaît tardivement (7 à 12 js) dans 10% des cas , , reste tout de même la maladie provoquée par le vaccin, une dizaine de jours après la vaccination (7 à 12) dans 2 à 4% des cas. A l’échelle d’une cohorte vaccinée de 800 000 enfants cela fait 16 000 à 32 000 cas par an, dont on ne parle pas beaucoup. Cela se voit à l’échelle d’un médecin et j’en ai vu. Une fois j’aurais voulu qu’une analyse génétique du virus soit faite mais le laboratoire hospitalier a décrété qu’il s’agissait d’un virus sauvage et non vaccinal (cas d’éruption survenue 10js après la vaccination).Il y a aussi des possibles effets indésirables liés aux autres vaccins, p exp des oreillons sous forme atténuée.
Par rapport aux articles que vous citez, je n’ai pas accès au premier mais je vois le nom d’Osterhaus, qui est connu pour ses nombreux conflits d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques et pour son rôle à la fois important et douteux pendant la pandémie grippale (il aurait fait partie du groupe, dont la composition et restée secrète, qui a demandé le passage au niveau 6 d’alerte déclenchant une panique mondiale). Je ne sais pas ce que vaut cette étude.
La suivante est une étude qui analyse l’évolution des anticorps contre plusieurs maladies à prévention vaccinale dans le sérum de 45 personnes sur une longue durée et qui extrapole les résultats à la population entière. L’article dit, notamment, que la protection contre le tétanos ne durerait que 11 ans. Nous mettrait on en danger alors en nous demandant de nous vacciner tous les 20 ans ?
En tous cas, si vous respectez les contre-indications votre idée de vacciner votre enfant avant l’entrée en crèche me paraît raisonnable. Mais il faut aussi sortir de l’idée qu’on pourrait protéger son enfant contre tout. Chaque choix que vous faites comporte des avantages et des inconvénients, des bénéfices et des risques. Le tout c’est que vous ayez la meilleure information possible à leur sujet.
A Dursu
RépondreSupprimerVous avez une drôle de manière de raisonner en circuit fermé, c'est-à-dire que vous décidez des questions et aussi des réponses sans avoir aucun fait ou source fiable à citer. Vous êtes sûr comme-ça, de toujours avoir raison à peu de frais. Cela doit être très satisfaisant pour vous d’avoir ainsi le contrôle mais c’est d’assez peu d’intérêt pour ceux qui vous lisent.
Si je comprends bien vous partez du principe qu’ aucun vaccin ne peut jamais avoir une quelconque efficacité et que de toutes façons les vaccins sont du poison. C’est vrai qu’une telle pétition de principe coupe court à tout débat.
Sans parler de votre petite mégalo personnelle : » Je ne suis pas médecin, je suis plus que "ça" ! »
Votre raisonnement procède de la pensée magique et vous persistez, tout le long de votre commentaire, à parler des vaccins comme d’ une entité globale et indivisible.
Au milieu de propos à la limite du délirant quelques idées censées.
Mais vous dites « 6. Pourriez-vous fournir un profil de la relation bénéfices/risques démontrant que l’injection d’un produit neurotoxique en vue de prévenir une maladie présente davantage de bénéfices que de risques pour la santé ?
Cette question n’a même plus sa place dans un débat. »
Quel débat ? Vous faites les questions et vous connaissez à l’avance toutes les réponses.
Les parents ont besoin d’être informés, pas lobotomisés.
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RépondreSupprimerÀ CMT
RépondreSupprimerVoilà ce qu'on peut lire d'un médecin ou d'un monsieur ou madame enfin je ne sais pas ce que signifie CMT, vous êtes surement "neutre", vous vous masquez derrière un CMT alors que mes noms sont aux yeux du public. Enfin bref !
Ce que vous aviez pu réaliser publiquement au tant que médecin sans doute c'est de juger non pas le sujet lui-même mais plutôt mes écrits, mon caractère voire mon tempérament.
Quand je vous lis, j'ai l'impression que mon interlocuteur est un élève qui débute son cursus médical.
Vous vous êtes placé vous-même en effet parmi les gens : "Ils vont tenter de discréditer tout ce qui ne se rapporte pas directement à la question posée." (voir la fin de mon dernier commentaire)
"Une seule preuve suffit pour celui qui raisonne, 1000 preuves ne suffisent point pour l'ignorant."
Veuillez ne pas commenter si vous ne rapportez RIEN de tangible ! Merci.
A Dursu
RépondreSupprimerJe vois que vous savez tellement tout sur tout que vous n'avez même pas besoin de lire les articles que vous commentez. Mon nom est sous le titre du post ci-dessus ainsi que dans d'autres post sur ce blog.
Il semble qu'une fois que vous avez écrit des mots définitifs comme "neurotoxine" "neurotoxique" ou neurotoxocité" ou "corruption du système immunitaire", pour vous, tout est dit et les mots ou plutôt la terreur qu'ils sont supposés inspirer se suffisent à eux mêmes.
Où sont vos écrits documentés à vous SVP? Je n'ai vraiment rien contre les non médecins tant qu'ils documentent leurs propos. Certains non médecins le font très bien.
(un détail, d'ailleurs, les vaccins ne sont pas faits en intra-veineux donc non injectés dans le flux sanguin mais en intra-musculaire ou en sous-cutané, quand ils ne sont pas donnés par voie nasale ou orale)
Je ne peux évidemment qu'approuver le point de vue de CMT sur la démarche de Dursu Aral qui est catastrophique et ferait les délices des provaccins qui n'en espèrent pas tant.
RépondreSupprimerJe vous propose, Dursu Aral, d'aller lire mon article récapitulatif sur l'éradication de la variole [1], la vaccination antivariolique étant la mère de toutes les vaccinations. Vous verrez une méthode de travail.
Dans un genre différent je vous propose aussi mon article sur la façon dont les épidémiologistes utilisent les tests statistiques, sans tenir compte d'un minimum de conditions de validité, ce qui les conduit à utiliser des lois de probabilités là où il n'y a pas d'aléatoire [2].
Les conclusions qu'on pourrait en tirer ne sont pas forcément en contradiction avec ce que vous écrivez mais l'approche n'est pas du tout la même et ça change tout.
[1] http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2013/10/16/28149160.html
[2] http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2015/02/21/31572029.html
À CMT,
RépondreSupprimerVous voulez que je vous fasse une confidence avec entière franchise ?
Vous êtes les marionnettes de la big pharma et de ses dérivés ainsi que celles du gouvernement occidental qui vous faire croire et étudier ce qu'ils veulent.
Je rajoute un mot qui est sûrement une vérité : "CMT, vous êtes un médecin de bonne foi mais dénué de science et surtout de bon sens."
Je vous aiguille donc de vous pencher dans les archives dissimulés sous la poussière dont je pense vous êtes autorisée à y accéder. Vous soulèverez avec vos quelques phalanges distales des documents à perdre connaissance un moment.
J'ai des preuves qui sont infaillibles mais la vaccination est un sujet tellement long que certains d'entre nous ne reconnaîtra pas ses torts et jouera sur les mots comme s'il y avait une "maladie innée" comme le "mentir à soi-même" qui circulerait parmi les gens de mauvaise foi.
Pour ma part, le "provaccin" n'existe pas. C'est soit on est pour la vaccination ou soit on ne l'est pas. On peut y prêter réflexion quelque temps mais au final le choix deviendra ferme (pour les parents).
Si on est pour la vaccination, on dit les pourquoi du comment et si on ne l'est pas on le dit également.
Je peux dire dans votre contexte que vous êtes complice du CARNAGE HUMAIN. Je sais de quoi je parle, je ne suis pas une marionnette.
Quand vous avez un vaccinologue qui dit des choses horriblement paradoxales contre le "produit" qu'il est censé vendre, eh bien je pense qu'aucun médecin et spécialiste des participants de ce blog ne sera capable de nier et désapprouver le contraire.
Quelle genre de preuve vouliez-vous ?
Souhaitiez-vous que je vous fasse un dessin sur l'immunité et les additifs/ingrédients de la vaccination ?
Ou peut-être souhaitiez-vous que je vous communique quelques noms d'hommes scientifiques de bonne foi ?
Enfin dites ce que vous préféreriez ?
À BG
RépondreSupprimerJe ne suis pas médecin, peut-être vous, oui.
Si je vous posais la question suivante : "c'est quoi être médecin" ? (je ne demande pas la définition qui peut se trouvait dans un dico, bien évidemment si non trop facile)
Je vous parie que vous ne saurez pas y répondre.
Come CMT le dit : "Vous savez tout sur tout." Oui, je l'admets que je sais comment les "occidentaux" pensent mais j'avouerais qu'une minorité est un cas bien différent (au sens positif).
Cher ou Chère BG,
J'aime les défis et si vous êtes sûr de votre coup, qu'on fasse une conférence en forme de duel et laissons les spectateurs décidés. Attention, je n'ai aucun nom et rien en médecine.
Pour vous cela peut être périlleux voire extra-.
Vous aviez cessé de raisonner depuis ce qu'on vous a appris à l'unif. C'est malheureux.
@ Dursu Aral
RépondreSupprimerVraiment vous ne savez pas de quoi vous parlez et visiblement ne cherchez pas à savoir à qui vous vous adressez; je vous ai donné 2 liens sur mon blog où vous pouvez trouver des indications. Je suis mathématicien, (alors pour ce qui est de raisonner ...) et pas vraiment provaccinaliste, c'est le moins qu'on puisse dire !!! J'ai écrit un livre (en 2000) Tuberculine et BCG les deux vérités édité par une association dite antivaccinale. A la fin du lien [1] je décris mon parcours par rapport aux vaccinations. Si vous aviez regardé un peu, même en diagonale, avant de répondre n'importe quoi... mais vous démontrez ici-même que cela ne fait pas partie de votre démarche et c'est très regrettable et ne peut que nuire à la cause que vous voulez défendre ... à moins que ... seriez-vous payé par les labos ? Ces serait à souhaiter !
À BG
RépondreSupprimerSans vous offenser, pour un matheux votre nerf 44 n'est pas du tout développé.
Je ne veux pas vous clacher, enfin on n'a pas que ça affaire.
Vous avez l'air d'être relativement hautain, quand même !
Et vous, apprenez à savoir qui est votre interlocuteur.
Celui qui écrit un livre n'est pas supérieur à autrui.
Effectivement, j'ai jeté un œil sur vos 2 liens.
Vous êtes matheux et vous intervenez en épidémiologie !
Non mais attendez là ! Vous vous fichez du monde ? Restez dans les 2+2= 5 si vous voulez et je vous lirez jusqu'au bout pour savoir pourquoi 5 et pas 4 ou 6.
Visiblement, vous contrairement à moi, savez de quoi vous parlez.
Restez matheux c'est suffisant et ne participez pas dans ce qui peut être supérieur à votre potentiel.
Et puis, je ne suis pas ces médecins qui déjeune avec les chefs de labo.
Je ne suis pas celui qui se vois verser des royalties parce que le cota des nourrissons demandé dans la vaccination a été concrétisé et cela chaque année.
Je ne me fais pas offrir des vacances chaque année parce que je réponds comme un chien ou une chienne aux exigences de mes gourous.
Non merci ! Je ne fais pas parti du monde corrompu et je reste à l'écart des gens MAUVAIS !
En vérité il y a beaucoup plus à dire mais, au final même si on sait les vérités on se cherchera des excuses afin de poursuivre dans nos habitudes.
Epidémiologie et mathématiques
RépondreSupprimerJe profite de la remarque ci-dessus pour glisser quelques remarques qui elles sont fondamentales et qui pourraient (devraient) intéresser tous les lecteurs de ce blog sur les liens étroits entre mathématiques et épidémiologie.
Pour évaluer, par exemple des campagnes de vaccinations, l'épidémiologie utilise des tests statistiques, tout particulièrement le cas-témoins dont elle est particulièrement (mais abusivement) friande. Ces tests s'appuient sur des lois de probabilités qui expriment des lois mathématiques rigoureuses. Le lien entre mathématiques et épidémiologie est donc structurel. Mais qu'en font les épidémiologistes ?
Un premier exemple. Les 10-11 septembre 2003 s'était tenue à Paris la ''Réunion internationale de consensus'' sur le lien éventuel entre vaccination hépatite B et sclérose en plaques. Avant la présentation de diverses études par les auteurs eux-mêmes, intervenait Dominique Costagliola Inserm Unité E 0214 Paris. Elle est considérée comme une de nos meilleures épidémiologistes, tout particulièrement sans doute sur le plan théorique puisqu'elle planchait sur :
« Quelle analyse critique peut-on faire des approches épidémiologiques recherchant un lien de causalité entre vaccination anti-VHB et effets indésirables ?''
Son exposé (4,5 pages) était en ligne sur le site du ministère jusqu'au printemps 2011. Le lien fut cassé par la refonte du site mais j'avais gardé copie écrite de son exposé. Elle déclara avec conviction :
« Le résultat d'une étude d'association s'exprime par un odds ratio assorti d'un intervalle de confiance (IC)... Ainsi un risque de 3 avec un intervalle [1,1 - 600] nous dit que l'étude manque grossièrement de puissance puisque le risque peut être à peu près n'importe quoi. »
J'aurais aimé lui demander si elle avait souvent vu un IC de cette forme avec un odds ratio OR=3 !!! Il existe un lien mathématique entre l'OR et les bornes de l'intervalle : le carré de OR est égal au produit des 2 bornes. Ici, si on fixe OR=3 et la borne inférieure 1,1, la borne supérieure doit être égale à 8,18 (9 divisé par 1,1). On est très, très loin de 600 !!! Cela se vérifie aisément sur les résultats publiés par les différentes études proposant des tests cas-témoins. Ainsi le résulta significatif de l'étude Tardieu 2008 propose OR=2,77 avec IC= [1,23 ; 6,24]. On vérifie aussitôt que 2,77²=7,6729 et que 1,23x6,24=7,6752. Ce n'est pas le hasard, il en est toujours ainsi sauf erreur des auteurs. Dominique Costagliola disait bien que c'était « à peu près n'importe quoi ». Elle ne croyait pas si bien dire !
Y-a-t-il eu dans la salle un seul épidémiologiste ou professeur de santé publique pour réaliser que son propos ne valait rien, malheureusement j'en doute. La démonstration de la formule est d'ailleurs très simple : on part de la forme centrée de l'IC pour une loi normale, c'est a dire [m-a; m+a] et on en prend l'exponentielle : m devient OR et les bornes deviennent OR/b et ORxb b étant l'exponentielle de a. En multipliant les bornes on obtient OR².
Devant un tel constat de nullité absolue dans ce domaine de la part des épidémiologistes et autres il faut bien qu'au moins un mathématicien se dévoue pour essayer de faire quelque chose, quel qu'en soit le prix à payer, frais de déplacements, temps passé, injures et autres...
Un autre exemple à suivre ...
épidémiologie et mathématiques : deuxième exemple.
RépondreSupprimerLa publication Tardieu décembre 207 sur le lien entre sclérose en plaques et vaccination hépatite B produit un test cas-témoins montrant donnant un odds ratio OR proche de 1 (1,07) avec un IC ne montrant pas de signal. Le principe du test mérite d'être rappelé car il n'est pas si aisé à comprendre. Les cas, les malades, ont été exposés (ici à une vaccination) avec une certaine probabilité p généralement inconnue. Les témoins (non malades) associés à chaque cas (même âge, même sexe, même région que le cas correspondant) sont aussi supposés avoir été exposés à la vaccination avec une probabilité p'. Le but du test est de savoir si la différence entre les taux de vaccinations observés chez les cas et chez les témoins pourrait être significative d'une différence entre les probabilités théoriques inconnues p et p'. Si par exemple ou peut accepter p supérieur à p' on pourrait alors envisager que la vaccination aurait pu favoriser la maladie. En l'absence d'un tel signal ou pourrait penser le contraire.
Le test produit par les auteurs indique une absence de signal, ce qui conduit à accepter p=p'.
Mais, les auteurs indiquent que chez les témoins associés aux cas de moins de 10 ans, le taux observé de vaccination est 27% et qu'il est de 67% chez les au moins 10 ans. Sur les données mêmes des auteurs on est obligé de constater que p', la probabilité pour les témoins d'avoir été vaccinés, n'existe pas : avec 1122 témoins dont 609 d'au moins 10 ans l'écart entre 27% et 67% est ultra significatif. On ne peut en aucun cas attribuer un tel écart à des variations aléatoire.
Dans ces conditions, que veut dire « on accepte p=p' » alors que au moins p' n'existe pas ?
De plus il en ira évidemment de même pour p qui n'existe pas davantage. De plus encore, 67% n'est qu'une moyenne entre le taux de vaccination au collège en sixième qui a atteint 75 à 82% selon l'étude François Denis citée par les auteurs et un taux de vaccination d'environ 45% pour la vaccination chez les adolescents.
Pour étudier si les cas et les témoins avaient été exposés de la même façon à la vaccination il fallait donc créer 3 groupes : les enfants jeunes exposés aux alentours de 25-27% ; ceux vaccinés en sixième au collège et exposés à 75-80% ; ceux exposés adolescents aux alentours de 45-50%.
Les auteurs ne l'ont pas fait et semblent croire qu'il suffit de faire un ajustement pas une régression logistique conditionnelle (ça en jette!) pour résoudre la question SANS dissociation, ce qui est un leurre total.
Voilà, comme ça je pense que ça devient un peu plus sérieux.
MERCI à Dursu de m'avoir permis d'exposer ces 2 points. J'en ai d'ailleurs d'autres tout aussi importants en réserve mais je ne veux pas abuser, on est au mois d'août et beaucoup sont en vacances ! N'usons pas toutes les cartouches.
À BG
RépondreSupprimerVous aviez écrit dans le commentaire de 2 août 2015 11:50 que vous êtes mathématicien.
Dans votre lien http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2013/10/16/28149160.html vous dites "Dans une seconde partie j'expliquerai par quel cheminement, commencé en 1975, j'ai été conduit à présenter une communication sur un tel sujet dans un tel congrès alors que je n'ai aucun lien avec l'épidémiologie ni la santé publique".
À quoi on joue ? Ce blog est la cour des hommes sensés ou des grands mômes ?
Si vous êtes médecin spécialiste en épidémiologie et mathématicien en plus, c'est fantastique parce que vous répondrez à mes 9 questions citées dans mon 1er commentaire à ce sujet.
Mais si vous êtes médecin pourquoi avoir échappé à la question "c'est quoi être médecin" ?
Donc si vous êtes épidémiologue vous savez donc l'histoire réelle de la concurrence de SABIN et SALK, jadis.
Comme vous vous vantez de vos calculs dans votre précédent commentaire, et que vous avez encore des cartouches pour surprendre et rapporter des révélations (peut-être) c'est que vous savez et vous apprendrez aux internautes la véritable histoire de Pasteur et l'objectif de la création des vaccinations.
Si je vous donne des noms de spécialistes reconnus mondialement et non pas juste à échelle nationale, et qu'ils jugent à la lumière de la science que les vaccinations sont une abomination qui ne devait jamais exister, vous les jugerez de provaccinalistes comme si vos calculs p=p' OR² vous donnent raison sur toute la ligne de ce sujet.
Je vous repose la question : "C'est quoi être médecin" ?
@ Dursu
RépondreSupprimerVous avez visité les références indiquées. Selon mon hébergeur vous avez passé 1'24'' sur la référence [1] et 32'' sur la [2]. Ce sont des articles longs et complexes impossibles à comprendre aussi rapidement. Mais vous en aviez peut-être pris copies ?
Ceci dit je répète que je ne suis pas épidémiologiste ni médecin et je n'ai jamais eu de relations professionnelles avec le monde médical. Est-ce clair ? Par contre j'ai enseigné la statistique pendant 20 ans dans une université scientifique. Comme je pensais l'avoir expliqué très clairement, il n'est nullement nécessaire d'être médecin et épidémiologiste, ces derniers étant d'ailleurs médecins, pour comprendre ce que j'ai expliqué ci-dessus. Il est même sans doute préférable de ne pas être médecin, cette formation, par ailleurs a priori respectable, ne préparant pas spécialement à une bonne compréhension des lois de probabilités et donc des conditions de validité des tests statistiques comme je vous l'ai fait constater. Mais vous êtes peut-être le seul à ne pas comprendre.
C'est quoi être médecin ? Je ne me sens donc pas personnellement concerné par cette question.
Je ne comprends d'ailleurs pas du tout votre attitude, étant moi même plutôt opposé aux vaccinations. Mais, comme au foot, si je cherche à mettre le ballon dans les filets des provaccins, je cherche à jouer selon les règles scientifiques et non chercher à faire croire que j'aurai marqué un but imaginaire ou marqué de la main.
Vous avez l'air de penser que je bluffe en disant que j'ai des cartouches en réserve. Elles sont déjà publiées sur mon blog, certaines depuis plusieurs années. En voici une parmi d'autres :
Des signaux oubliés ...
Il est très facile de mettre en évidence au moins un signal très fort dans les données des publications Tardieu sur la sclérose en plaques (SEP) chez les enfants après vaccination hépatite B.
Parmi les 154 enfants vaccinés contre l'hépatite B et ayant eu une première atteinte démyélinisante, 52% l'ont transformée en SEP. Parmi les 195 enfants non vaccinés ayant eu une première atteinte, 32% l'ont transformée en SEP.
Cet écart entre vaccinés et non vaccinés est très significatif (moins d'une chance sur 10000 d'obtenir un écart aussi important par le seul fait du hasard).
Voir mon article :
http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2014/11/03/30888311.html
Pour voir ça il vaut mieux avoir été formé par les mathématiques que par la médecine, la preuve.
Ceci dit, j'arrête avec vous car c'est vraiment inutile de discuter avec vous. Votre discours est d'une incohérence rare... Ce n'est pas pour vous que j'ai présenté ici ce troisième exemple publié sur mon blog en mars 2011, mais pour les autres lecteurs de ce blog, même si beaucoup peuvent être en vacances. Vous me fournissez simplement l'occasion de le faire ou refaire. Merci donc.
Cordialement
À BG
RépondreSupprimerSi vous êtes contre la vaccination pourquoi vous la ramener ? Je ne comprends pas non plus votre comportement. J'ai posé 9 questions (voir mon 1er commentaire sur ce sujet) et vous aviez plus écrit que CMT, pourtant, elle, est pour les vaccinations contrairement à nous, enfin c'est ce que j'ai cru comprendre.
Et puis, mes lectures sont éclaires c'est pourquoi une partie de ce que je lis m'échappe. À l'heure où j'écris ces lignes, je suis en train de travailler alors que vous dormiez. D'autant plus que je suis à l'étranger, nous avions 1h d'écart (ici -1 par rapport à la France.
Je suis heureux de savoir que vous êtes contre les vaccinations. Je pense que c'est signe à ce que les borgnes finissent par voir parce que sinon craint quoi.
Pour conclure, je ne vous lirai point. Ce que j'ai appris me suffisent. Quand on sait qu'un produit est toxique pour la santé on cesse de faire des recherches en faisant des calculs, pourquoi au final ? Pour combler son orgueil ?
Enfin bref, merci de votre intervention, je ne la prends pas pour moi et je vous dis merci sincèrement pour les autres lecteurs.
Très cordialement Cher Monsieur
Juste un petit message pour vous remercier, CMT, de m'avoir répondu en août !
RépondreSupprimerMerci de prendre ce temps-là, c'est très précieux !
Bon après-midi !
Elisabeth
A propos d'une critique de mon article ci-dessus, dans ce blog: http://rougeole-epidemiologie.overblog.com/2017/06/de-la-difficulte-de-s-opposer-aux-recommandations-sans-etre-un-antivax-ou-la-dure-vie-du-lanceur-d-alerte.html#comments, je me suis vue dans l'obligation de répondre.
RépondreSupprimerLes commentaires dans le blog semblent cadenassés: difficile de poster un commentaire et modération à priori.
Donc, je publie ma réponse ici.
J’ai été prévenue par mon ami, Jean-Claude Grange, que mon article sur la rougeole avait été commenté dans un blog, le vôtre.
Voilà donc un blog où deux personnes, semble-t-il « Julie » et « Louise » s’expriment courageusement de manière anonyme pour abonder dans le sens des discours officiels en invariablement très favorables à la vaccination universelle, et modèrent à priori les commentaires pour éviter qu’on vienne leur porter la contradiction.
Il y aurait-il donc un danger à exprimer des opinions en tous points semblables aux slogans officiels au sujet des vaccins? Si c’est le cas , faites le moi savoir, car je trouve tout à fait intolérable qu’on puisse empêcher quelqu’un d’exprimer son opinion sur un sujet relatif à la santé publique. Et je suis sincère.
Mais il existe une autre possibilité, et c’est que la révélation de vos identités nuirait grandement à la crédibilité de vôtre discours, en raison, par exemple, de conflits d’intérêts patents ?
Quoi qu’il en soit je ne vais pas spéculer là-dessus.
Je trouve que vous avez passé beaucoup de temps et d’énergie à essayer de démonter mon article.
Cela pose au moins une question : se pourrait-il que pour ce vaccin, et peut-être pour d’autres, allez savoir, la problématique ne se résume pas à : « les vaccins ont sauvé le monde des maladies infectieuses et donc la vaccination universelle s’impose pour tout nouveau vaccin que les laboratoires souhaitent commercialiser ? ».
Se pourrait-il que ce soit plus compliqué que ça ?
Vous dites que je sais tout mieux que tout le monde. C’est ce que je crois comprendre. Mais le titre de l’article est sous forme de question. Et ce n’est pas rhétorique.
Je vais commencer par la fin et poser la question de la pertinence du « consensus » qu’il vous semble impossible de pouvoir contester, dès lors qu’il s’agit d’un consensus, et qu’il n’est jamais arrivé dans l’histoire de la médecine que l’on revienne sur des consensus ou des recommandations, et surtout pas quand ceux qui émettaient ces recommandations ou concluaient ces consensus avaient des conflits d’intérêts, idéologiques, académiques ou financiers. Cela est impossible, on le sait bien
...
SUITE
RépondreSupprimerVoici la question de fond sur laquelle porte notre désaccord.
Du point de vue du « consensus » des experts, on doit se focaliser sur l’éradication de la rougeole, ce qui signifie arrêter toute circulation du virus. Pour arriver à ce résultat, le « consensus », purement français, veut qu’il faille administrer une première dose de vaccin, et puis, très rapidement, une deuxième dose de vaccin, pour couvrir les quelques 5% de nourrissons pour lesquels la première dose aurait été inefficace.
Or, il est assez simple de constater, que les pays où l’incidence de la rougeole est la plus faible, en Europe, en particulier les pays nordiques, ne font pas cela du tout. Il en va ainsi de la Finlande, de L’Islande, de la Norvège, par exemple, qui ont choisi de faire une première dose entre 14 et 18 mois, et une deuxième entre 6 ans et 12-13 ans http://venice.cineca.org/Report_II_WP3.pdf .
Ces pays font donc en sorte que la deuxième dose ait un effet de rappel et ne se contente pas de couvrir les 5% de nourrissons qui n’auraient pas répondu à la première dose.
A l’inverse, l’Allemagne, avec des taux de couverture très élevés, par exemple de 97% pour la première dose et de 93% pour la deuxième, bien au-delà des seuils qui seraient supposément nécessaires pour une élimination de la rougeole, et cela depuis de nombreuses années http://apps.who.int/immunization_monitoring/globalsummary/timeseries/tswucoveragemcv1.html est régulièrement parmi les pays qui ont l’incidence la plus élevée en Europe. Et il se trouve qu’en Allemagne, comme en France, les deux doses de vaccins sont administrées de manière très rapprochée.
Ne suffirait-il donc pas de vacciner à tour de bras pour obtenir la fameuse élimination ? Il y aurait-il d’autres facteurs à prendre en considération ?...
suite
RépondreSupprimerJe dois passer vite sur un certain nombre de vos remarques car je manque de temps, mais voici un aperçu.
On ne sait pas comment vous arrivez à 800 000 cas et 80 à 800 décès par an dus à la rougeole alors que l’INVS estimait ce nombre à 10 à 35 dans les années 80, ce qui est plus cohérent avec l’étude britannique, publiée en 1963 qui porte sur une épidémie survenue dans les années 50. La raison la plus vraisemblable de cette inflation de morts c’est votre volonté de faire peur.
Oui, contrairement à ce que vous dites, l’état de santé des enfants joue un rôle prépondérant dans la létalité et, bien sûr, les complications, puisque cela va de pair, de la rougeole. C’est un fait connu et reconnu que la létalité de la maladie chez l’enfant n’ est , pas une, pas deux, fois mais 100 fois plus élevée dans les pays pauvres d’Afrique, et que la carence en vitamine A des enfants dénutris joue un rôle prépondérant dans cette létalité.
La vaccination sans rappel, réduit le nombre de mères immunisées au moment de la grossesse et le taux d’anticorps des mères immunisées dont dépend la durée de protection du nourrissons par transfert passif d’anticorps. Cela a été montré notamment aux Etats-Unis. Avec la politique vaccinale actuelle on aura donc de plus en plus de nourrissons, de plus en plus jeunes, et ne pouvant pas être vaccinés contre la rougeole, sans aucune protection.
Votre disgression sur l’existence d’une immunité cellulaire de très longue durée est purement spéculative. Sinon on se demande bien pourquoi on a défini un seuil de taux d’anticorps qui assureraient la protection contre une rougeole clinique.
Vous semblez ignorer que la rougeole asymptomatique existe, et qu’une des complications de la vaccination contre la rougeole est… la rougeole clinique. On peut s’amuser à jouer sur les mots et appeler cela autrement mais c’est bien de formes atténuées de rougeole clinique qu’il s’agit. La différence entre vaccin et maladie n’est pas une différence de nature mais de degré. Dès lors qu’il y a rougeole clinique on ne peut exclure une contagion.
Je ne suis pas la seule à me poser des questions au sujet de l’efficacité du vaccin, et de nombreuses études, notamment au Canada, ont montré que les échecs vaccinaux peuvent être nombreux.
C’est aussi ce que pense Gregory Poland, directeur de l’édition de la revue « Vaccine », qui, je suppose, est une référence pour vous https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3905323/ .
Je suppose que vous allez me censurer, puisque c’est votre politique : la censure plutôt que le débat d’idées.
Mais sachez que je vais poster ce commentaire et le lien vers votre article chez docteurdu16.
En espérant que vous trouviez le courage de révéler votre identité,car je doute que cela vous fasse courir un grave danger, je vous souhaite une bonne journée.
Je voudrais apporter quelques éléments de fond sur la vaccination contre la rougeole dont j'ai fait part très récemment à un membre d'Infovac de façon unilatérale si vous voyez ce que ça veut dire ... Pour gagner du temps je ne vais pas modifier la présentation.
RépondreSupprimerTout d’abord il existe une thèse très intéressante soutenue par Diane Ninkam Nghemning à Grenoble en 2002 [1]. Si l’objectif principal de cette thèse de haut niveau était
SOUCHES AFRICAINES DU VIRUS DE LA ROUGEOLE : ETUDE DE L’INTERACTION VIRUS-CELLULE ET ANALYSES PHYLOGENETIQUES
L’auteure qui a conduit ses recherches en Afrique dans le laboratoire d’un fabricant de vaccins, a aussi fait le tour de la littérature qui existait à l’époque sur les propriétés connues du vaccin contre la rougeole et sur ses limites. Ce serait la première chose à faire avant de lancer de grandes campagnes mondiales de vaccination de façon irréfléchie et désordonnée, au risque de perdre le bénéfice de l’immunité acquise par la maladies AVANT d’être parvenu à l’élimination mondiale de la maladie. En particulier, cette question très préoccupante :qu’arrivera-t-il quand les adultes encore protégés par la rougeole faite dans l’enfance auront été remplacés par des adultes qui n’auront connu de la rougeole que sa vaccination ? Les Etats Unis s’étaient lancés dans la vaccination généralisée des enfants contre la rougeole dès les années 60 et commencent aujourd’hui à voir certaines conséquences.
Si l’attention les autorités vaccinales semblent focalisée sur la couverture vaccinale à 2 ans, le virus, beaucoup plus malin que les experts, s’intéresse à l’immunité de la population de zéro à 110 ans et il se frotte les mains car il a compris que nos campagnes vaccinales irréfléchies et désordonnées vont lui laisser de très belles opportunité dans l’avenir ...
Je vous l’ai montré sur le formidable exemple d’école que pourrait être –que devrait être- la campagne d’éradication de la variole, si on voulait la traiter correctement et non en faire un instrument de propagande : le fait de ne pas avoir respecté une propriété fondamentale du vaccin, à savoir, que le virus de la vaccine et celui de la variole s’exacerbent l’un l’autre quand ils se rencontrent chez le même individu après sa vaccination comme contact d’un cas de variole, au point d’aggraver la maladie et d’amplifier les épidémies, ce phénomène se produisant même chez les personnes immunisées par une ancienne variole ou une ancienne vaccination. Cela avait été identifié dès 1870 comme le démontrent les documents de l’époque.
Voici donc certaines des propriétés du vaccin contre la rougeole rapportées dans cette thèse :
"Une épidémie de rougeole s’est déclarée aux États Unis dans une population où 99% des enfants avaient été vaccinés (Gustafson; 1987). Ces échecs peuvent s'expliquer quand le vaccin est administré aux enfants de moins de 12 mois (Shaby, 1977) en présence des anticorps maternels contre la rougeole (Barrata, 1970). On estime que ces anticorps ont généralement disparu à 12 mois mais ils persistent encore plusieurs mois chez certains enfants et diminuent l’efficacité de la vaccination. Le taux de décroissance des anticorps maternels est inversement corrélé au niveau socioéconomique.
La rougeole qui sévit dans les populations vaccinées est différente de la rougeole classique. Elle présente parfois des formes asymptomatiques ou des signes cliniques atténués. Le diagnostic clinique s’avère très difficile, ce qui augmente considérablement le nombre de personnes malades qui échappent au diagnostic. Le virus de la rougeole peut alors circuler sans être détecté dans une population vaccinée, ce qui augmente faussement l’estimation de l’efficacité de la vaccination (Orenstein 1988)."
A suivre
[1] https://www.yumpu.com/fr/document/view/38634696/souches-africaines-du-virus-de-la-rougeole-etude-
SUITE ...
RépondreSupprimer"Plusieurs études mettent en évidence une diminution significative du taux d’anticorps avec le temps. Paradoxe entre la grande efficacité du vaccin contre la rougeole et l’apparition des épidémies soutenues au sein des populations vaccinées. Il existe une différence d’antigénicité significative entre certaines souches sauvages et les souches vaccinales, qui rend les premières plus résistantes aux anticorps induits par la vaccination. De telles souches seraient à l’origine de l’infection observée dans les populations vaccinées (page 130). Le passage du virus de la rougeole dans les populations vaccinées exposerait le virus à une immunosélection et à la production de variants qui seraient éventuellement moins efficacement neutralisés par l'immunité induite par le vaccin (page 76)."
"Les mères immunisées par la vaccination ont peu d’anticorps et sont donc prédisposées à transmettre un faible taux d’anticorps à leurs enfants (Markowitz, 1996 ; Zanetta, 2002). Les enfants nés de mères vaccinées perdent plus tôt leurs anticorps maternels et sont donc susceptibles à un très jeune âge."
"La vaccination ROR induit des taux de séroconversion plus faible chez des enfants âgés de 15 à 18 mois, enrhumés, par rapport à des enfants non enrhumés (Pabst, 1992 ; Maldonado, 1995). En Chine, on a observé une diminution des anticorps pendant les quatre années suivant l’administration du vaccin. Huit ans après la vaccination, 12,9% des sujets n’avaient pas d’anticorps détectables (Xiang & Chen, 1983)."
"Le VIH augmente la transmission du virus de la rougeole et empiète sur les efforts d’éradication de cette maladie : la prévention est entravée par l’immunogénicité réduite du vaccin contre la rougeole chez les personnes infectées par le VIH. (Oxtoby,1989). La période de contagion est rallongée chez les sujets immunodéprimés (plus de 45 jours)."
Page 53 :
"La stimulation naturelle serait plus efficace que la revaccination qui n’induit qu’une réponse de courte durée spécialement chez les enfants qui ont été vaccinés très tôt dans l’enfance (Stetler et al., 1986). Dans l’un et l’autre cas, la réponse à la stimulation est inversement proportionnelle au taux d’anticorps préexistants (Christenson & Bottiger, 1994).
"Au regard de toutes ces études,nous pouvons dire que l’immunité acquise par le vaccin contre la rougeole semble être un continuum, allant d’une protection totale et durable à une protection minimale ou nulle, en passant par une protection partielle ou temporaire. Cette flexibilité de la réponse immunitaire est responsable de la circulation occulte du virus de la rougeole dans la population vaccinée."
Voilà de quoi réfléchir et s’interroger !!!
A SUIVRE ...
SUITE ...
RépondreSupprimerVous le savez bien sûr, pour que la vaccination se montre efficace sur un enfant il est indispensable que les anticorps maternels ne soient plus en mesure de neutraliser le virus vivant du vaccin. Or l’âge de cette disparition peut être très variable selon qu’il s’agit d’un enfant né d’une mère vaccinée dans l’enfance ou d’une mère ayant fait la rougeole. Cet écart peut facilement dépasser 6 mois. Aussi, quelle que soit la date choisie par le calendrier vaccinal pour la première dose, il y aura des enfants pour lesquels elle sera trop précoce et qui ne s’immuniseront pas. Pour les autres il y aura eu une lacune immunitaire inévitable de plusieurs semaines ou mois et pendant laquelle ils seront vulnérables.
Ce fait est incontournable et inévitable : pour être efficace la vaccination doit être réalisée après qu’une lacune immunitaire se soit constituée. La durée de cette lacune est variable avec les enfants et impossible à maitriser.
On a institué la seconde dose dont le rôle est de tenter d’immuniser les enfants qui n’avaient pas encore perdu leurs anticorps maternels au moment de la première dose. Si cette seconde dose était aussi réalisée trop tôt, l’enfant serait alors non immunisé par ses 2 doses et aucune autre n’est prévue par la suite. Il est donc impératif que cette seconde dose soit réalisée suffisamment tardivement pour éviter cette situation définitive mais avec le risque de créer là aussi une lacune immunitaire de plusieurs semaines ou mois pour un certain nombre d’enfants.
Au cours d’un colloque organisé par des parlementaires à la Maison de la Chimie à Paris le 4 mai 2011, j’avais entendu le président du CTV dire, inquiet de la recrudescence de la rougeole, qu’il fallait faire la seconde dose 1 mois après la première pour ne pas l’oublier ! On est plus dans la vaccination administrative que dans la recherche d’une vaccination réellement efficace... Les échecs de ce genre de stratégie de comptoir de bar seront mis sur le compte d’une couverture vaccinale insuffisante et de l’action perverse des anti-vaccins pour conduire à l’obligation vaccinale ... La vaccination contre la rougeole sera un échec, c’est pratiquement inévitable alors il faut bien désigner des responsables.
Ainsi, la vaccination même généralisée va créer des lacunes immunitaires définitives dans chaque classe d’âge, c’est inévitable alors que ce n’était pratiquement pas le cas avec la maladie car bien peu étaient ceux qui l’évitaient. Aussi, à l’adolescence, disons à 12 ans pour fixer les idées, alors que les classes d’âge successives étaient pratiquement immunisées à 100% par la maladie, elles ne le sont plus avec la vaccination et il sera IMPOSSIBLE qu’elles le soient même avec une vaccination à 2 doses à 100% à l’âge de 2 ans.
On a affirmé que la rougeole immunisait toute la vie. Cela a surtout été observé dans les populations où la circulation du virus chez les enfants entretenait l’immunité des adultes. Avec l’arrêt de cette circulation on constate l’apparition de la rougeole chez des adultes comme les données de l’InVS l’avaient montré (par exemple une rougeole chez un médecin de 43 ans ou à 56 ans ou plus encore). Il est d’ailleurs étrange de constater que dans ces publications, la question fondamentale que chacun se pose instantanément : “cette personne avait-elle eu la rougeole autrefois ? Oui, non, on n’a pas pu savoir” n’est même pas envisagée !!! Nos épidémiologistes seraient-ils nuls à ce point ? J’avais posé la question vers 2010 à la responsable qui s’occupe de la rougeole à l’InVS. Elle m’avait répondu mais à d’autres questions que j’avais posées, pas à celle-ci ...
A SUIVRE
SUITE
RépondreSupprimerDans ces conditions il est fort douteux que la vaccination protège toute la vie jusqu’à 100 ans. D’ailleurs les extraits que j’ai cités ci-dessus des études rapportées par Diane sont très explicites à ce sujet ...
Vous ne pouvez ignorer le déplacement des cas de rougeole des enfants d’âge scolaire comme cela était autrefois vers les adultes et les nourrissons pour lesquels la maladie est plus dangereuse. On a vu des rougeoles quelques jours après la naissance.
Compte tenu du fait qu’il est invraisemblable que l’on puisse éradiquer le virus de la rougeole dans des délais rapides, des importations venues d’Afrique ou du Moyen Orient par exemple seront inévitables en France. Qu’arrivera-t-il quand les adultes encore immunisés par la rougeole faite dans l’enfance auront été remplacés par des adultes qui auront été vaccinés ? On a le droit d’être très inquiet mais comment oser mettre ces conséquences prévisibles sur le compte des anti-vaccins et des hésitants à la vaccination qui auraient été évangélisés par les premiers ?
Expérience dans une ile du Pacifique
Voici ce qui a été rapporté au Colloque vaccinations qui s'était tenu à Lyon le 2 décembre 1997 (Communication de Daniel Lévy-Bruhl page 34, document papier) :
"Il faudrait étudier des gens qui ont été vaccinés et n'ont plus été en contact avec des virus de la rougeole, afin de voir si l'immunité dure longtemps en l'absence de rappels naturels. Il y a eu une publication intéressante l'an dernier (1996) : sur une petite île isolée du Pacifique, dans laquelle il y avait eu une activité de vaccination 27 ans auparavant, aucun cas de rougeole n'avait été enregistré depuis...jusqu'à ce qu'une épidémie de rougeole survienne. C'est une situation expérimentale dans laquelle il n'y a ni rappels naturels, ni introduction du virus de la rougeole sur l'ile.
A l'occasion de cette épidémie on a donc vérifié l'efficacité épidémiologique du vaccin. On a trouvé 86% de pouvoir protecteur, 27 ans après le vaccin...ce qui est tout à fait rassurant "
Ou tout à fait inquiétant ! Car quand il faudra faire face au virus uniquement avec le vaccin de 0 à 100 ans il faudra multiplier les rappels. Sinon, à la première importation il y aura des épidémies graves touchant les adultes et les personnes âgées. Cela arrivera, sauf éradication rapide et mondiale de la maladie, ce qui ne pourra être réalisé. Ce fait est certainement à mettre en relation avec “Le virus de la rougeole peut alors circuler sans être détecté dans une population vaccinée, ce qui augmente faussement l’estimation de l’efficacité de la vaccination (Orenstein 1988)” comme rapporté dans la thèse citée.
A BG
RépondreSupprimerVous avez fait un assez bon résumé de ce qui est écrit dans l'article à quelques détails près. La question demeure celle du rapport bénéfice/risque et de la cohérence des politiques publiques avec l'épidémiologie de la rougeole dans le monde, sachant que la France n'est pas une île.
Mais sur le principe: éviter des complications actuelles de la rougeole, pourquoi pas? A condition de ne pas mentir sur les effets néfastes de la politique actuelle à moyen terme et de ne pas surévaluer les bénéfices du vaccin tout en sous-évaluant ses risques.
1 1Vaccination rougeole.L' argument de ces variations ( couverture vaccinale et nombre de cas) entre pays est souvent utilisé par les antivax comme supposé démontrer l'inutilité du vaccin
RépondreSupprimerhttps://twitter.com/MartinFierro769/status/963336523302260736
2 Il est vrai que la couverture vaccinale est souvent utilisée comme équivalent du niveau d’immunité d’une population. C’est même cette idée d’équivalence couv vs protection qui est à la base de l’obligation vaccinale en France (+ de couv= + de pers immuniséeset donc – de maladies)
3 il est vrai d’autre part que l’importance de la part de la rougeole dans le nombre de décès avait beaucoup diminué AVANT l’introduction de la vaccination. Aux pays bas, p exp ,cette part avait diminué de 96% entre 1880 et 1955 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9680227
4 il est vrai aussi que la létalité de la rougeole (nombre de dc/ nombre de malades) varie d’un facteur 100 à 1000 selon qu’on est un citoyen d’un pays pauvre ou riche, indépendamment de la vaccination
5 cela car les conditions de vie et d’hygiène, la malnutrition et les carences nutritionnelles, puis enfin l’accès aux soins, jouent un rôle majeur dans cette létalité
6 et il est vrai aussi que tous les éruptions épidémiques ne sont pas nécessairement dus à un refus vaccinal de la population https://twitter.com/i/web/status/953907918734229506
7 car les gens vont et viennent dans un pays, ceux qui viennent ne sont pas toujours vaccinés et que, la Suède, par exemple, est un des pays les plus généreux d’Europe en matière d’accueil des immigrés https://www.express.co.uk/news/world/713568/Maps-European-immigration-population-change
8 avant le début de la vaccination, il y avait une dizaine de décès en France pour quelques 300 000 à 500 000 cas annuels dont 97% des cas env avant 10 ans 96,5% entre 6 mois et 10 ans env https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1815949/pdf/brmedj02558-0019.pdf
9 1% d’hospitalisation soit 3000 à 5000 hosp par an pour l’ensemble de la population. A titre de comparaison les diarrhées à rotavirus donnrt lieu à 14 000 hosp/ an chez<3 ans. Pas de vent de panique pour autant.
10 Pour autant, la vaccination contre la rougeole a permis de diminuer d’un facteur 1000 environ, le nombre de cas symptomatiques (il ft tenir compte de la sous-déclaration)
11 tout en déplaçant les cas vers des âges où certaines complications sont plus fréquentes et graves, notamment l’encéphalite, 5 à 6 fois plus fréquente après 20 ans / < 10 ans...
SUITE
RépondreSupprimer12 et en diminuant, en moyenne,la durée de la protection passive des nourrissons de mères vaccinées, qui transmettent moins d’anticorps à leurs enfants
13 il n’est pas démontré que le vaccin protège à vie, mais les études de séroprévalence montrent que les sujets non vaccinés (nés avant 1980) ont la proportion de séropositifs pour la rougeole la plus élevée, probablement en raison de la circulation virale http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2013/41-42/2013_41-42_1.html
14 ds ct étude la proportion des sujets réceptifs à la rougeole (non immunisés) variait de 24,6% chez les moins de 1an potentiellement très vulnérables à toute épidémie à 0,5% chez les 40-49 ans non vaccinés. http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2013/41-42/2013_41-42_1.html
15- ces derniers ont pu bénéficier d’une relance de l’immunité naturelle grâce à des infections asymptomatiques pouvant se produire, tant qu’il existe une circulation virale, chez des sujets déjà immunisés mais dont le taux d’anticorps a diminué dans le temps
16 il reste que montrer qu’il y a 20 cas de plus dans un pays où la couverture vaccinale est plus élevée qu’en France ne constitue pas une preuve de quoi que ce soit
17 Ici « l’arnaque » consiste à nous faire croire qu’il y a une terrible épidémie de rougeole qui sévit dans l’ensemble de l’Europe alors que la très grande majorité des cas se produisent en Roumanie, avec une couv vacc moyenne
18 https://ecdc.europa.eu/en/publications-data/number-measles-cases-month-and-notification-rate-million-population-country-1-0
tableau excel taux par million europe en 2017, 28 cas par million ,en Roumanie 281, suivi par la Grèce 89 et l’Italie, 82 et pour la France le taux était de 7,76
19 c’était déjà le cas en 2016 https://ecdc.europa.eu/en/publications-data/table-number-measles-cases-month-and-notification-rate-cases-million-country où la Roumanie était de très loin le pays le plus touché.
20 par ailleurs la notification des cas est toujours aléatoire, et il n’y a pas de « correction pour la sous-notification », ce qui permet aux médias de dire qu’il y a eu 10 , 20 ou 30% des cas hospitalisés, sans tenir compte des cas non déclarés http://www.sudouest.fr/2018/01/11/bordeaux-38-nouveaux-cas-de-rougeole-12-hospitalisations-l-epidemie-se-confirme-4101318-2780.php
21 il y a un effet d’optique et cela ne correspond pas à la gravité réelle de la rougeole, même si elle est potentiellement plus grave, en moyenne, chez les adultes et chez les nourrissons <1an, mais essentiellement à une sous déclaration des cas
22 Pour moi la vaccination a bien permis une diminution notable du nombre de cas symptomatiques, largement prorotionnelle à la couv vacc, mais l’impact sur les complications est limité du fait de la moindre protection des nourrissons et
23 de l’élévation de l’âge des cas et de la moindre circulation virale qui limite les rappels naturels sous forme d’infections asymptomatiques
@CMT
RépondreSupprimerMadame,
franchement, comprenez vous vraiment ce que vous dites ? Vos propos me rappelle un personnage de Molière...Un certains Mr Purgon acte III - Le Malade Imaginaire
Pourquoi ne vous formez vous pas ? Ou alors reposez vous car cela doit vous coûter tous ces copier/coller non ?
@chevalier
RépondreSupprimerConstructif. Bravo.
@A Bernard
RépondreSupprimer"Constructif"ce blabla pseudo-scientifique ?
Si vous voulez apprendre des choses sur la vaccination lisez plutôt de M Georget- ed Dangles - Vaccinations et du même auteur l'appport des vaccinations à la santé publique ?
bonne lecture
Certains commentaires mériteraient une étude socio-psychologique, c'est hallucinant comment les gens se permettent de s'exprimer sur Internet.
RépondreSupprimerUn grand merci à Madame Claudina Michal-Teitelbaum pour cet excellent article, qui démontre une approche scientifique véritable et une ouverture d'esprit qui est malheureusement rare selon mon expérience. (Merci aussi à BG pour ses commentaires éclairés).
Mais on n'est pas sorti de l'auberge...tant les pro et les anti ont la main mise sur le sujet.
qui démontre une approche scientifique véritable et une ouverture d'esprit qui est malheureusement rare selon mon expérience http://sange.netxav.com/video-panas-stw-twitter.html
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