Le HCSP, organe central de Big vaccine.
Le dernier rapport du HCSP (Haut conseil de la santé publique), voir ICI, sur L'efficacité de la vaccination contre la grippe saisonnière chez les personnes âgées et les professionnels de santé est à la fois un modèle de désinformation et un argumentaire transparent sur la stratégie de l'industrie du vaccin (big vaccine) pour les prochaines années. Il met également en exergue l'état de la corruption de l'Etat dans le domaine de la Santé publique puisque le gouvernement et les agences gouvernementales sont non seulement infiltrés mais sciemment remplis d'experts dont les liens avec les fabricants de vaccins sont patents et dont ils ne se cachent même pas puisqu'ils sont persuadés qu'il s'agit d'une reconnaissance de leur expertise. Il est vrai que des affaires récentes ont rappelé s'il en était besoin que la politique de fixation des prix des médicaments comme la gestion des campagnes de santé publique étaient décidées dans des antichambres ministérielles et durant de discrets repas où sont présents les représentants de big pharma.
Ce texte a été rédigé à la suite d'une saisine du HCSP par la DGS (Direction générale de la santé). Le texte de la saisine montre que la DGS, que l'on avait connue beaucoup moins inspirée en d'autres circonstances, a tout compris sur le manque de preuves d'efficacité de la vaccination anti grippale chez les seniors et sur son manque d'impact chez les professionnels de santé dans la protection des patients à risques. Ainsi, avec une fausse innocence, la DGS demande à l'organe central de big vaccine, i.e. le HCSP, de remettre en cause la politique vaccinale en sachant que le dit HCSP réussira l'exploit de mentir et de produire un texte préconisant au contraire une intensification de la vaccination anti grippale. Voici une partie de ce que dit la DGS :
Le CDC d'Atlanta, dans son point hebdomadaire du 22 février 2013, estime à 56 % l'efficacité globale du vaccin en population (47 % pour le A(H3N2), 67 % pour les B) mais l'efficacité observée chez les personnes âgées de 65 ans et plus n'est pas significative (27 % avec un intervalle de confiance de -31 % - 59%). Au Danemark , où la saison 2012/2013 a été dominée par le virus A(H3N2), l'efficacité vaccinale chez les personnes âgées de 65 ans et plus a été estimée à 69 % pour les virus de type B et non significative pour les virus de type A -11% (-41% -14%).
La réponse du groupe de travail est un modèle de servitude volontaire, un modèle d'irresponsabilité et un modèle, enfin, d'incompétence. Mais la naïveté de ce texte nous renseigne de façon limpide sur la stratégie actuelle de l'industrie des vaccins (Big vaccine) au niveau mondial.
Je rappelle également que le comptage des morts de la grippe est soumis à caution et que les chiffres officiels tous âges confondus étaient de 151 morts pour la saison 2010 - 2011 (voir LA)
Analyse du rapport du HCSP.
L'état des lieux du chapitre 1 est étique.Le paragraphe 1.1 nous indique qu'il n'existe pas de données solides (aucun chiffre fourni) sur la morbi-mortalité liée à la grippe saisonnière en France ! Nous avons droit à des estimations pifologiques sur le nombre de patients passés aux urgences, sur les consultations chez le médecin généraliste et sur le pourcentage de certificats de décès mentionnant la grippe chez les personnes âgées de 65 ans et plus.
Le chapitre 2 concerne la vaccination des personnes âgées.
Voici ce que nous apprenons :
La réponse immunitaire est faible chez les personnes âgées et nous n'avons aucun moyen technique de l'améliorer (La conclusion du paragraphe 2.1).
Le paragraphe 2.2 analyse l'acceptabilité de la vaccination contre la grippe par les personnes âgées et conclut que les études menées pour convaincre les patients de se faire vacciner ont globalement échoué.
Le paragraphe 2.3 entre enfin dans le vif du sujet puisqu'il analyse l'efficacité de la vaccination anti grippale chez les seniors.
Nous apprenons en chemin que "Les recommandations vaccinales ayant été faites en l’absence d’études randomisées démontrant l’efficacité de la vaccination chez les personnes âgées de plus de 65 ans, c’est a posteriori que l’on a tenté de justifier ces recommandations en s’appuyant sur des méta-analyses et des études de cohorte. " Et ceci encore : "En outre, depuis 1980, aux Etats-Unis, la mortalité liée à la grippe n’a pas sensiblement diminuée alors que la couverture vaccinale des personnes âgées est passée de 15 à 65 %"
Nos auteurs, loin de se décourager, ont donc décidé de rééxaminer l'efficacité de la vaccination anti grippale à l'aune des dernières méta-analyses et des études de cohorte.
La méta-analyse Cochrane est rapportée ainsi :"La conclusion des auteurs est que les données disponibles sont de mauvaise qualité et ne permettent pas de conclure quant à la tolérance et à l’efficacité de la vaccination antigrippale chez les personnes âgées de 65 ans et plus." Mais nos experts gouvernementaux ont trouvé une analyse critique de la méta-analyse Cochrane qui fournit des conclusions différentes : "efficacité vaccinale de 30 % vis-à-vis de la prévention des complications létales et non létales de la grippe, de 40 % pour la prévention de la grippe clinique, de 50 % vis-à-vis de la grippe confirmée virologiquement et de 60 % vis-à-vis de la prévention de l’infection grippale biologique." L'article critique de Cochrane a été publié dans la revue Vaccine (ICI) qui a comme rédacteur en chef un certain Gregory A. Poland dont les liens avec l'industrie des vaccins sont évidents (voir LA).
Quant aux études de cohorte (paragraphe 2.3.2), elles majorent artificiellement, en raison de biais de sélection, les résultats de la vaccination (qui ne sont pas très fameux) et ne sont donc pas interprétables.
C'est alors qu'au paragraphe 2.3.3 nos auteurs sortent une arme fatale de leur chapeau : "La méthode dite de « différence sur la différence » appliquée sur la cohorte de la « Kaiser Permanente » en Californie est la plus séduisante". Ils décrivent l'objet puis s'empressent de l'appliquer (paragraphe 2.3.4) aux données françaises (c'est l'InVS qui s'y colle), enfin, si l'on peut dire. Nous sommes en plein délire méthodologique : "Les données utilisées ont été le nombre hebdomadaire de décès observés de personnes âgées de 65 ans et plus survenus en France, entre juillet 2000 et mai 2009 (Source : CépiDC), l’efficacité du vaccin contre les décès toute cause estimée à 4,6 % [IC 95% : 0,7- 8,3] par l’équipe américaine et une couverture vaccinale estimée à 63 % en moyenne sur la période d'étude (sources : Cnam-TS et GEIG)". Et voilà, passez muscade : les chiffres du CépiDC sont connus pour être assez peu fiables, les données américaines applicables à la France sont une extrapolation hardie et le fichier de l'assurance maladie est une vaste rigolade puisque fondé sur la délivrance du vaccin et non sur sa réalisation.
En conclusion (page 18), rien n'est sûr mais "En voiture Simone".
Après avoir lu cette première partie rapport je suis effondré du fait qu'une des signataires de l'article Isabelle Bonmarin, et je le précise, je ne la connais ni des lèvres ni des dents, ait été invitée dans tous les medias pour affirmer que plus de 2000 morts sont évités chaque année chez les personnes âgées grâce à la vaccination anti grippale.
Le chapitre 3 concerne la vaccination des personnels de santé (pages 22 et suivantes).
Il est construit et rédigé dans le même métal.
Paragraphe 3.1 : au doigt mouillé les soignants présentent un sur risque d'attraper la grippe. Voici une phrase qui aurait un zéro à l'ECN :"Il a en effet été démontré que la vaccination des soignants diminuait le nombre d’infections grippales documentées, de syndromes grippaux et réduisait l’absentéisme, quoique dans des proportions pas toujours significatives selon les études."
Les auteurs experts parlent vaguement des grippes nosocomiales.
Puis du taux de vaccination des soignants.
Des déterminants de la vaccination des soignants.
Du caractère obligatoire de la vaccination des soignants selon les pays.
Bla bla.
Et ils s'intéressent enfin à la question de la saisine (paragraphe 3.6) : Vaccination contre la grippe du personnel de soins pour protéger les patients fragiles.
"En conclusion, les études concernant l’efficacité de la vaccination des soignants pour protéger les patients sont peu nombreuses, difficiles à réaliser et entachées de nombreux biais. La majorité des résultats sont en faveur d’un effet protecteur mais le niveau de preuve est faible. "
Fermez le ban.
Ah, non : le chapitre 4. concernant la tolérance de la vaccination anti grippale est rassurant. Tout baigne. Je vous renvoie aux différents articles de Marc Girard sur la façon dont la pharmacovigilance est menée avec les vaccins en général : LA)
Le rapport du HCSP répond mal aux questions pertinentes posées par la DGS.
Isabelle Bonmarin en dit plus que ne le dit le rapport mais elle est payée pour cela.
Rappelons-nous cette phrase conclusive du rapport : La politique de vaccination contre la grippe des personnes âgées a été mise en place sans qu’il existe d’éléments scientifiques robustes démontrant l’efficacité des vaccins grippaux dans ce groupe de population .
Résumé de l'argumentaire de Big vaccine pour promouvoir la vaccination anti grippale :
- Les vaccins (ce pluriel est voulu) sont efficaces et sûrs et en particuliers les vaccins anti grippaux. Personne ne peut le nier et quiconque émet l'esquisse de l'esquisse d'un doute est à ranger dans la catégorie détestable et rétrograde des anti vaccinalistes.
- Les preuves d'efficacité manquent pour la vaccination des personnes âgées de 65 ans et plus et pour celle des personnels de santé dans le but de protéger les patients fragiles et c'est dû à la mauvaise qualité des essais.
- Puisque les essais de cohorte sont inconclusifs et que les méta analyses sont dans le même métal, il est nécessaire de mettre en place des essais comparatifs versus placebo qui devraient être financés par des organismes publics.
- Mais la mise en place d'essais randomisés de ce type est contraire à l'éthique puisque les vaccins sont efficaces. Ainsi, ce que préconise le plan cancer dans des pathologies autrement plus préoccupantes que la grippe saisonnière, la protocolisation extensive des malades dans des essais cliniques versus placebo ou non (j'ai déjà dit mon désaccord sur cette généralisation mais pas sur le principe), n'est pas éthiquement acceptable pour Big vaccine.
- Pendant les travaux, la vente continue. Et non seulement la vente continue mais le marketing de la vente, à savoir les études de marché et les campagnes de publicité sont facturés aux agences gouvernementales et aux ministères de la santé qui doivent trouver les meilleurs moyens a) de populariser la vaccination auprès de la population (le taux de vaccination étant devenu le substitut du substitut des critères d'efficacité des vaccins - soit le taux d'anticorps), b) d'écrire des articles justifiant la faible efficacité des vaccins acceptable et suffisante comme argument de vacciner, et rendant recommandable, voire obligatoire, comme préalable à toute production de preuves
- En revanche des essais vaccins vs vaccins adjuvés sont eux envisageables : on ne peut prouver l'efficacité vs placebo et on pense pouvoir le faire avec deux principes actifs.
- Depuis 40 ans qu'existe la vaccination anti grippale les industriels n'ont pas été capables de mettre en place des essais concluants (ou ils ont mis à la poubelle les essais négatifs) et comptent désormais, pendant qu'ils continuent de vendre des vaccins non généricables, sur l'Etat pour venir à leur secours non seulement pour prouver l'efficacité de leur camelote mais pour que les campagnes de santé publique vaccinales destinées à vendre leur camelote soient financées par le contribuable.
L'indépendance des experts.
Nous avons déjà largement parlé sur ce blog de la façon dont se constituait l'expertise et notamment d'un phénomène particulier que l'on appelle en anglais l'expert mongering ou en français la fabrication des experts (ICI).Nous avons consulté les Déclarations personnelles d'intérêt (dpi) de chacun des membres de ce groupe de travail (quand elles existent et certaines datent de 2012) et avons mentionné en italique les organismes avec lesquels chacun reçoit des avantages pécuniaires et / ou intellectuels (dans les 5 ans précédant la dpi.
Abbrviations : CTV (Comité technique des vaccinations) ; CSMT (Commission spécialisée des maladies transmissibles) ; CSSP (Commission spécialisée de sécurité des patients).
Dominique InVS GERES SPILF Abiteboule (HCSP et CTV) (médecin du travail)
Brigitte OMS (global advisory committee on vaccine safety) AVIESAN (IMMI) ORVACS Sanofi Pasteur (2) Congrès (3) Autran (HCSP et CTV) (professeur, PUPH en immunologie, responsable du département d'immunologie et chef du pôle de biologie médicale et de pathologie à l'APHP)
Agathe CCTIRS Congrès (1) Billemette de Villemeur (HCSP et CTV) (médecin conseiller technique du recteur (38) - Education nationale et médecin épidémiologiste expert au CCTIRS)
Thierry Blanchon (réseau sentinelles)
Isabelle Reivac HRPV (oseltamivir) ; congrès : JNI (3) Ricai GEIG Bonmarin (InVS)
Christian GEIG Wyeth/Pfizer Basilea Pharmaceutica Biofortis Janssen GSK Theravectis Sanofi Pasteur MSD Congrès (25 avec des financements divers : Janssen (2), Gilead (6), Sanofi Pasteur MSD, Novartis, BMS, MSD (3), Thermofisher brahms (2), Pfizer (6), Astellas (2), Abbvie) et de nombreuses réunions AREMIT pour 6 laboratoires différents Chidiac (HCSP et CSMT) (PU-PH - Association de chimiothérapie anti infectieuse - Collège universitaire des maladies infectieuses et tropicales - Virage santé - SPILF - AREMIT)
Emmanuel ANSP Debost (HCSP et CSMT) (médecin généraliste, GROG*)
Daniel ACTIV ACTIV (Infovac) Groupe d'étude en préventologie Biomérieux/Fondation Mérieux (2) INSERM ANRS Wyeth Floret (HCSP et CTV)(professeur des universités retraité)
Gaëtan Sanofi Pasteur MSD (6) Pfizer (3) Biomérieux (1) ViFORPharma (1) Astra Zeneca (1) Gavazzi (HCSP et CMVI) (PU-PH)
Jean-François Cellestis (1) Qiagen (1) Gehanno (HCSP et CSSP) (PU-PH à Rouen et médecin chef à la SNCF à Paris)
Alexis Jacquet (évaluateur à l'ANSM)
Corinne Le Goaster (Secrétariat Général HCSP, chargée de mission)
Bruno Conseiller scientifique : ECDC Roche (2) Novartis MedImmune GSK BMS Biocryst GEIG ESWI ; Sanofi Pasteur (2) Roche Argène/Mérieux (2) InGen ; articles et congrès financés par : GSK Sanofi Pasteur Roche (3) GEIG (2) ESWI ; activités d'enseignement : Roche (2) Lina (Centre National de Référence des virus influenzae) (Professeur des universités)
Isabelle Morer (ANSM)
Anne Mosnier (GROG*)
Elisabeth ANSM Groupe d'étude en préventologie Nicand (HCSP et CTV) (médecin biologiste chef de service à l'hôpital du Val de grâce puis à Pau - médecin centre de vaccinations internationales, Ministère de la Défense)
Henri Sophia, Fondation d'entreprise Genevrier Fond de dotation Gilead Collège National des Généralistes Enseignants Pfizer (4) Partouche (HCSP et CTV) (médecin généraliste - professeur associé en médecine générale - Institut Curie)
Hélène Argène (2) Biomérieux (2) Congrès (Gratz, Ricai x n, 9 sans noms des payeurs des frais de déplacement) Peigue-Lafeuille (HCSP et CSMT) (PU-PH chef de service de microbiologie)
Sylvie GEIG CLCG IMMI (6) ANSES (2) ECDC (3) EISS LEEM Welcome trust Danone ISARIC InVS (2) ANSM ISIRV WHO (8) AP-HP PHRC GSK (4) GROG* NVI RIM (2) Biomérieux Biofortis Roche Congrès (48 avec transports "offerts") Brevet GSK vaccin Van der Werf (CNR des virus influenzae) (chef de service Institut Pasteur, vice-présidente des GROG*)
* financé en partie par Sanofi pasteur MSD Abbott Roche Argène GSK
Et après cela nos experts diront que les essais corrects n'ont pas été faits et qu'il faudrait que ce fût la puissance publique qui les payât.
Que les experts excusent le fait que je sois passé à côté de financements auxquels ils avaient droit es qualités.
Magnique billet de M McCartney : http://www.bmj.com/content/349/bmj.g6182
PS : J'ai ajouté un Addendum à ce billet : ICI
PS2 : François Pesty écrit la même chose sur l'hépatologie en France sur le site du Formindep : LA
Brigitte OMS (global advisory committee on vaccine safety) AVIESAN (IMMI) ORVACS Sanofi Pasteur (2) Congrès (3) Autran (HCSP et CTV) (professeur, PUPH en immunologie, responsable du département d'immunologie et chef du pôle de biologie médicale et de pathologie à l'APHP)
Agathe CCTIRS Congrès (1) Billemette de Villemeur (HCSP et CTV) (médecin conseiller technique du recteur (38) - Education nationale et médecin épidémiologiste expert au CCTIRS)
Thierry Blanchon (réseau sentinelles)
Isabelle Reivac HRPV (oseltamivir) ; congrès : JNI (3) Ricai GEIG Bonmarin (InVS)
Christian GEIG Wyeth/Pfizer Basilea Pharmaceutica Biofortis Janssen GSK Theravectis Sanofi Pasteur MSD Congrès (25 avec des financements divers : Janssen (2), Gilead (6), Sanofi Pasteur MSD, Novartis, BMS, MSD (3), Thermofisher brahms (2), Pfizer (6), Astellas (2), Abbvie) et de nombreuses réunions AREMIT pour 6 laboratoires différents Chidiac (HCSP et CSMT) (PU-PH - Association de chimiothérapie anti infectieuse - Collège universitaire des maladies infectieuses et tropicales - Virage santé - SPILF - AREMIT)
Emmanuel ANSP Debost (HCSP et CSMT) (médecin généraliste, GROG*)
Daniel ACTIV ACTIV (Infovac) Groupe d'étude en préventologie Biomérieux/Fondation Mérieux (2) INSERM ANRS Wyeth Floret (HCSP et CTV)(professeur des universités retraité)
Gaëtan Sanofi Pasteur MSD (6) Pfizer (3) Biomérieux (1) ViFORPharma (1) Astra Zeneca (1) Gavazzi (HCSP et CMVI) (PU-PH)
Jean-François Cellestis (1) Qiagen (1) Gehanno (HCSP et CSSP) (PU-PH à Rouen et médecin chef à la SNCF à Paris)
Alexis Jacquet (évaluateur à l'ANSM)
Corinne Le Goaster (Secrétariat Général HCSP, chargée de mission)
Bruno Conseiller scientifique : ECDC Roche (2) Novartis MedImmune GSK BMS Biocryst GEIG ESWI ; Sanofi Pasteur (2) Roche Argène/Mérieux (2) InGen ; articles et congrès financés par : GSK Sanofi Pasteur Roche (3) GEIG (2) ESWI ; activités d'enseignement : Roche (2) Lina (Centre National de Référence des virus influenzae) (Professeur des universités)
Isabelle Morer (ANSM)
Anne Mosnier (GROG*)
Elisabeth ANSM Groupe d'étude en préventologie Nicand (HCSP et CTV) (médecin biologiste chef de service à l'hôpital du Val de grâce puis à Pau - médecin centre de vaccinations internationales, Ministère de la Défense)
Henri Sophia, Fondation d'entreprise Genevrier Fond de dotation Gilead Collège National des Généralistes Enseignants Pfizer (4) Partouche (HCSP et CTV) (médecin généraliste - professeur associé en médecine générale - Institut Curie)
Hélène Argène (2) Biomérieux (2) Congrès (Gratz, Ricai x n, 9 sans noms des payeurs des frais de déplacement) Peigue-Lafeuille (HCSP et CSMT) (PU-PH chef de service de microbiologie)
Sylvie GEIG CLCG IMMI (6) ANSES (2) ECDC (3) EISS LEEM Welcome trust Danone ISARIC InVS (2) ANSM ISIRV WHO (8) AP-HP PHRC GSK (4) GROG* NVI RIM (2) Biomérieux Biofortis Roche Congrès (48 avec transports "offerts") Brevet GSK vaccin Van der Werf (CNR des virus influenzae) (chef de service Institut Pasteur, vice-présidente des GROG*)
* financé en partie par Sanofi pasteur MSD Abbott Roche Argène GSK
Et après cela nos experts diront que les essais corrects n'ont pas été faits et qu'il faudrait que ce fût la puissance publique qui les payât.
Que les experts excusent le fait que je sois passé à côté de financements auxquels ils avaient droit es qualités.
Pour ceux qui pensent que les controverses ne sont que françaises :
Magnique billet de M McCartney : http://www.bmj.com/content/349/bmj.g6182
PS : J'ai ajouté un Addendum à ce billet : ICI
PS2 : François Pesty écrit la même chose sur l'hépatologie en France sur le site du Formindep : LA
Quoique fatiguée ce soir (et encore plus demain, je suppose) je tenais à être la première à te féliciter pour cet excellent post.
RépondreSupprimerEn effet, contrairement à ce qu’on cherche à nous faire croire, et peut-être cherche-t-on aussi à s’en convaincre, chez les experts, le débat n’a pas lieu qu’en France, et ne se limite pas aux peurs irrationnelles répandues par des anti-vaccinalistes viscéraux.
L’article que tu cites, écrit par une femme médecin généraliste de Glasgow est intitulé « A quoi sert la vaccination de masse contre la grippe ? » n’est pas le fait d’une anti-vaccinaliste, mais d’une MG qui veut faire de la bonne médecine en s’affranchissant de l’influence Big pharmacienne. J’y ai mis un commentaire, que je traduirai plus tard, mais il y a aussi d’autres commentaires d’autres médecins qui ne sont visiblement pas des anti-vaccinalistes primaires. J’ai particulièrement apprécié les deux commentaires de Allan S Cuningham, pédiatre retraité américain, qui, sans être anti-vaccinaliste, a simplement étudié le sujet et qui fait preuve d’une bonne mémoire, puisqu’il rappelle que la controverse au sujet de ces vaccins ne date pas d’aujourd’hui. Les critiques, légitimes, sont anciennes. Elles ont juste été étouffées par les medias et le courant dominant.
En ce qui concerne la collaboration Cochrane elle s’est tout simplement aperçue qu’elle était en train d’apporter une contribution involontaire à l’escroquerie collective en présentant ses fameuses méta-analyses, car la majorité des études sur la vaccination contre la grippe, sont financées, de manière transparente ou non, par Big Pharma, qui ne publie pas les études négatives. Par ce seul mais incontournable biais, ses métanalyses magnifient des résultats supposément positifs (même faiblement positifs) qui ne correspondent à aucune réalité.
Pour ce qui est des preuves d’efficacité, je dois dire que c’est un sujet qui préoccupe de moins en moins les agences et les autorités sanitaires qui sont totalement occupées à l’élaboration des nouvelles politiques vaccinales dans lesquelles la question de l’efficacité passera au second plan puisqu’il s’agira de mettre en œuvre tout ce qui se fait de plus incitatif et de plus coercitif dans les pays anglo-saxons, avec, pour seul objectif, de maximiser la couverture vaccinale. Donc toute l’énergie et les moyens financiers de l’Etat en ce domaine sont dévolus à des études de mise en oeuvre, à savoir la faisabilité, l’acceptabilité et tous paramètres à prendre en comte pour atteindre une couverture vaccinale optimisée, c'est-à-dire maximale. Ce n’est ni plus ni moins que des études de marché, normalement dévolues au service marketing de Big Pharma car visant à maximiser les ventes de vaccins mais qui sont pris totalement en charge par l’Etat, dès lors que les vaccins, quelle que soit leur utilité individuelle, sont automatiquement promus cause nationale.
L’intérêt de penser que l’essentiel de l’opposition vient des anti-vaccinalistes c’est qu’on espère alors que cette politique mi-incitative, mi-coercitive, mi-banalisatrice de la vaccination, sera alors efficace sur 98% de la population, la frange franchement anti-vaccinaliste, qui serait seule capable de résister à une telle stratégie, étant estimée à quelques 2% de la population.
Super post ! Encore bravo !
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimer@ Michel Arnould En tout cas ça force à argumenter quand on a une réponse avec un commentaire un peu décevant : "si on se renseigne par exemple sur
RépondreSupprimerhttp://www.cdc.gov/flu/about/qa/vaccineeffect.htm , on redevient
raisonnable.
Bon, bien sûr, le CDC est sûrement vendu à Big Pharma car ça fait
partie du complot..."
Superbe article y compris pour les patients. A savoir que cette année la sécu pousse encore plus le vaccin: j'ai 36 ans, un asthme tout à fait contrôlé ("juste" des inhalateurs) et vis dans une des villes les plus polluées de France (dès que je suis à la campagne ou en montagne ça va mieux). Je reçois depuis des mois des courriers insistants pour le nouveau service type "Sophia" pour suivre mon asthme (à part me dire de déménager je vois pas) et surprise surprise, début octobre, le bon pour un vaccin (et une dose d'aluminium) gratuit... Ben voyons....
RépondreSupprimerA NP,
RépondreSupprimerle texte du CDC ne montre que des chiffres jettés sur le papier sans que les références soient clairement citées (le lecteur curieux, et surtout, motivé, doit aller chercher les références lui-même parmi des articles mis en vrac). Cela n'augure pas bien du sérieux du texte et des références.
Croire qu'il suffi de citer le CDC pour clore ou même alimenter le débat...
cela me rappelle quand j'avais écrit cet article sur la pseudopandémie H1N1 en septembre 2009. Certains commentateurs n'étaient pas loin de l'insulte au prétexte que j'osais mettre en cause la crédibilité de l'OMS. Pour être tout à fait sincère, je me trouvais très gonflée moi-même, car je croyais en l'OMS et en son souci du bien public. Nénamoins, entre les faits et les croyances il faut choisir. Et j'ai choisi ce que m'indiquaient les faits et la logique.
Pour le CDC, une mission confiée en 2009 à l'inspecteur général du département de la santé, Daniel Levinson, aboutissait à la conclusion que la majorité de ceux qui siégeaient dans les comités des agences américaines et émettaient des avis au sujet des vaccins avaient des conflits d'intérêts.
Voici un article qui évoque les conclusions de ce rapport dans le New York Times http://www.nytimes.com/2009/12/18/health/policy/18cdc.html?_r=0.
The report found that 64 percent of the advisers had potential conflicts of interest that were never identified or were left unresolved by the centers. Thirteen percent failed to have an appropriate conflicts form on file at the agency at all, which should have barred their participation in the meetings entirely, Mr. Levinson found. And 3 percent voted on matters that ethics officers had already barred them from considering."
etc, etc
Donc, pas de complot. Une stratégie commerciale adossée à une puissance financière gigantesque et le développement des conflits d'intérêts au sein des instances de contrôle et régulation suffisent largement.
Cela dit, par exemple: "
Après les seuls chiffres sérieusement évalués en France de la " grande pandémie grippale" qui a relevé moins de 300 morts, comment peut-on encore oser affirmer que le vaccin évite des milliers de morts chaque année, sans fournir le moindre commencement de preuve ?
RépondreSupprimerCe chiffre brandi dans la communication officielle des campagnes de vaccination me décourage.
Je me dis : "ils n'ont rien compris".
Ou peut-être pire : "ils ne veulent pas comprendre". Que des spécialistes, des gens "compétents", sans parler "d'experts", puissent aussi allègrement parler à tort et travers en toute impunité me laisse sans voix.
Mais que faudra-t-il faire pour amener un minimum d'honnêteté intellectuelle et d'EBM dans ce débat ??
( aparté : non je ne suis pas un robot, comme me demande de le prouver le site. Mais quel renversement de la preuve !!! Comment, pourquoi, dois-je prouver que je ne suis pas un robot ? Dois-je prouver que je suis innocent ? Au secours Philip K. Dick !! Ne serait-ce pas au robot de prouver qu'il est un homme, ou de prouver qu'il n'est pas coupable ? )
Pour faire suite au Pr Mangemanche, l'insistance des dirigeants en général et de la ministre de la santé en particulier qui veulent à tout prix augmenter la couverture vaccinale et apparemment ne se pose jamais la question de savoir pourquoi la désaffection progressive pour la vaccination.
RépondreSupprimerLa population française a compris avec l'épisode H1N1 que les experts mentaient.
Et depuis que font les dirigeants : les même experts, toujours plus "donneur d'ordre" avec des affirmations et des injonctions toujours moins référencées.
Ils prennent vraiment les gens pour des kcons et continuent de plus belle.
Ils s'étonnent ensuite que cela ne "marche" pas.
A Pr Mangemanche,
RépondreSupprimerJe crois que les épidémiologistes fronceraient les sourcils et diraient que les MG n’ont rien compris. Car ils font la différence entre, d’une part, les décès observés, tels que rapportés par les certificats de décès et enregistrés sur la base de données du Cépidc de l’INSERM , et, d’autre part, les décès estimés, qui sont censés être une approximation de la la mortalité réelle, pour la grippe, comme pour n’importe quelle maladie.
C’est un des nœuds du problème, un parmi d’autres, car, en effet, ces estimations se trouvent être totalement fantaisistes. Et ce n’est pas moi qui le dis, mais bien un spécialiste canadien de l’épidémiologie de la grippe Michale Gardam, qui travaille à l’unité de contrôle et de prévention du réseau de santé de l’université de Toronto et qui a longtemps œuvré comme observateur des épidémies de grippe. Dans un article que je citais justement dans le commentaire que j’ai posté sur l’article de Margareth McCartney dans le BMJ (What use is mass flu vaccination ?) http://www.cbc.ca/news/health/flu-deaths-reality-check-1.1127442 cet épidémiologiste explique que « les gens font l’erreur de croire que les personnes qui meurent de la grippe sont comptées quelque part , et en fait elles ne le sont pas »… »les chiffres de 2000 à 8000 morts [on parle ici du Canada, 35 millions d’habitants] sont basés sur des modèles informatisés, une sorte de jeu de devinette statistique, qui est le résultat d’une formule qui fait toute une série d’hypothèses sur les décès et la grippe ». Les décès observés ou comptés ne sont ainsi que la borne inférieure des décès supposés avoir été provoqués par la grippe. Gardam donne l’exemple d’un type de modèle qui admet comme hypothèse que tout décès supplémentaire en hiver, par rapport à l’été, serait dû à la grippe. C’est un exemple extrême mais cela montre ce qui est possible. Là où le bat blesse c’est que lors de la modification du modèle qui servait à l’estimation des décès annuels dus à la grippe aux Etats Unis, en 2003, les décès ont grimpé de 20 000 à 36 000, malgré une couverture vaccinale en constante et forte augmentation. Le chiffre de 36000 , explique de son côté Peter Doshi, de la collaboration Cochrane, correspond aux décès attribués à la grippe aux Etats Unis pendant la pandémie dite de Hong Kong, en 1969. Ainsi on aurait tous les ans, aux Etats Unis, autant de décès dus à la grippe que pendant une pandémie.
Si on appliquait à toutes les maladies le même type de modèles que ceux utilisés pour estimer les décès par grippe et qu’on en faisait la somme, on n’aurait pas en France 500 000 décès par an mais plutôt 10 millions .
Dans l’article de M. McCartney, l’idée est de confronter les recommandations britanniques concernant les populations qui doivent être ciblées par la vaccination (asthmatiques, personnes âgées etc, des groupes semblables à ceux visés en France) aux conclusions des métaanalyses de la collaboration Cochrane, pour montrer ainsi que ces recommandations ne sont pas légitimes. Et qu’il faudrait donc des essais randomisés de grande ampleur et sur le long terme (afin de tenir compte de la variabilité d’efficacité selon les saisons), ce qui est la position de la Collaboration Cochrane aussi
Un commentateur, un certain Dawe, citant des articles d’auteurs ayant des conflits d’intérêts mais très cités, comme Orenstein, du centre des vaccins d’Emory à Atlanta qui a reçu des financements de Novartis, GSK, Merck, Sanofi, explique que la position par défaut devrait être que le vaccin contre la grippe soit considéré comme efficace, tant qu’on n’a pas établi la preuve de son inefficacité. Un peu comme pour le Gardasil, en somme. On voit que cela peut nous mener très loin et très rapidement, car Big Pharma n’est pas à court de vaccins à proposer.
coercition vaccinale
RépondreSupprimerJ’aimerais préciser que quand je disais que bientôt la question de l’efficacité des vaccins ne serait plus d’actualité, car la coercition imposerait les vaccins à tous indépendamment de leur utilité, ce n’était pas juste histoire de parler.
En effet, les nouvelles politiques vaccinales qui seront annoncées aux populations dans les mois qui viennent vont probablement mettre en œuvre un ensemble de mesures cohérentes qui rendront très difficile à la population d’échapper à une vaccination, et aux médecins de refuser de vacciner.
Ces nouvelles politiques ont été imaginées, conçues et imposées dans la discrétion par Daniel Floret, président du Comité technique de vaccination, dont on connaît les conflits d’intérêts avec Big Pharma.
Les mesures pourront être, avec des variantes, du type de celles-ci, annoncées par Daniel Floret lui-même :
- traçabilité des recommandations des médecins et du refus des patients
- ces recommandations doivent mettre en avant l’intérêt des vaccins et le risque d’une non vaccination
- élargissement des personnels paramédicaux pouvant vacciner (infirmières, sages-femmes, pharmaciens)
- vaccination dans les écoles
- prise en charge totale de la vaccination par l’Etat (et non plus à posteriori par la sécurité sociale)
La vaccination dans les écoles pourrait se faire à l’insu des parents, comme cela se pratique au Canada à partir de 14 ans. Il y a d’ailleurs un cas qui a fait beaucoup de bruit outre-atlantique. Celui d’une adolescente, Anabelle Morin, vaccinée à l’école par le Gardasil à l’insu de ses parents, et qui a présenté un premier malaise à la suite du premier vaccin, puis, est décédée (décès inexpliqué) à la suite du deuxième vaccin le 9 décembre 2008. Les parents n’ont donc fait le rapprochement entre malaises et vaccination qu’après coup.
Le système pressenti, proche de l’idéal pour Daniel Floret, serait un système à l’anglaise, où les médecins ne vaccinent pratiquement plus, mais émettent un avis une fois pour toutes sur d’éventuelles contre-indications, et où les nourrissons sont vaccinés ensuite à la chaîne par des infirmières et de même pour les enfants et adolescents dans les écoles. Cela permet, bien sûr, d’atteindre des taux de couverture vaccinale très élevés, indépendamment de l’intérêt du vaccin. Daniel Floret appelle aussi de ses vœux la coercition à l’américaine, où la plupart des vaccins s’imposent du fait qu’ils sont obligatoires pour la scolarisation des enfants.
Un point clé, pour Daniel Floret, est de trouver un mot qui voudrait dire obligation sans être le mot obligation (qui renvoie vers des obligations légales d’indemnisation de la part de l’Etat en cas d’effet indésirable grave, donc un nouveau terme aurait l’avantage de permettre d’échapper à cette obligation de l’Etat) et qui serait alors appliqué à l’ensemble des vaccins anciennement ou nouvellement inscrits dans le calendrier vaccinal .
Si on appliquait l’ensemble des mesures envisagées il deviendrait pratiquement impossible pour les médecins de refuser de faire un vaccin , et pour les patients de ne pas l’accepter. Alors que refuser un vaccin qu’on n’estime pas utile pour soi ou son enfant peut relever actuellement d’une décision individuelle prise dans la sérénité, cela pourrait devenir un acte militant à part entière. Ce qui signifie que la plupart des gens accepteraient de se faire vacciner par tel vaccin qu’ils estimeraient pourtant inutile, uniquement pour éviter les conséquences légales d’un défaut de vaccination.
Je voudrais revenir sur 2 points concernant la psycho-pandémie 2009 : pourquoi l'OMS a-t-elle lancé une telle opération et pourquoi les populations (pas seulement françaises) ont boudé la campagne de vaccination.
RépondreSupprimerLe REH du 21 aout 2009 [1] apporte un éclairage particulièrement intéressant et n'a sans doute pas été suffisamment commenté à l'époque. Il relate une réunion d'experts qui s'était tenue en Genève début juillet. Les dates ont leur importance. On y apprend que dès cette époque on savait que "la pandémie" serait modérée :
« La gravité modérée de la pandémie actuelle présente des difficultés supplémentaires sur le plan de la vaccination, dont certaines peuvent être éclairées par la modélisation. »
Simultanément les autorités et les experts nationaux noircissaient le tableau. En France, le même jour, le 20 aout, sortait une circulaire précisant le déroulement de la campagne de vaccination : chaque équipe travaillait 4 heures pour vacciner 360 personnes, soit 90 à l'heure ; pour ce faire, 3 à la piqûre, 2 au remplissage des seringues. Mais le plus étonnant était que ces 360 personnes devaient défiler (c'est le bon mot!) devant UN SEUL infirmier orienteur qui, au vu d'un questionnaire rempli au préalable par les candidats à la vaccination (après passage au secrétariat, donc dans le gymnase avec l'ambiance autour …). En arrière se tenait un médecin auquel l'infirmier orienteur envoyait les cas qu'il jugeait litigieux. C'était aussi prévu pour les enfants dans les écoles, crèches à partir de 6 mois...
L'infirmier avait donc 40 secondes tout compris, déplacement de la personne, bonjour …, pour juger !!! C'était indubitablement une vaccination à la hussarde qui avait été organisée. La gravité de la pandémie justifiait tout, y compris qu'il serait obligatoire que le personnel de vaccination se serait vacciné auparavant alors que la ministre, qui avait cosigné la circulaire avec celui de l'Intérieur, répétait tous les jours qu'il n'y aurait aucune obligation.
Alors, pourquoi une telle distorsion entre ce qu'on pouvait prévoir et ce qu'on faisait croire ? Margaret Chan a peut-être donné la clé du problème quand elle a déclaré qu'on avait pas prévu que les populations n'iraient pas se faire vacciner.
On savait que l'épidémie serait modérée. En noircissant le tableau et en vaccinant beaucoup de personnes tout le monde allait pouvoir observer le différentiel avec ce qui était annoncé pour l'attribuer, évidemment, à la campagne de vaccination.
Ainsi on allait avoir la preuve publique de l'efficacité des campagnes de vaccination pour limiter l'ampleur et la gravité de la grippe, non seulement pandémique mais surtout saisonnière pour une application annuelle et non pas seulement tous les 40 ans.
[1] http://who.int/wer/2009/wer8434.pdf?ua=1
Maintenant pourquoi les populations ont-elles boudé la campagne ? Et si c'était l'épisode du H5N1 ? Aout 2005 on nous annonce une terrifiante pandémie pratiquement pour janvier 2006. Elle n'arrivera pas seule mais avec la grippe saisonnière martèle Jean-Philippe Derenne à la télé. En se vaccinant contre la grippe saisonnière on se protègera du H5N1 ce qui fera bien rire Jean-François Saluzzo le monsieur vaccin de Sanofi. Mais l'effet est immédiat : les Français se précipitent sur le vaccin ce qui contraindra le ministère à publier le 1er novembre un communiqué piteux demandant de ne plus se faire vacciner contre la grippe afin de laisser des doses pour les personnes âgés qui, ne pouvant pas courir (c'est moi qui ajoute) n'avaient pas pu arriver à temps à la pharmacie.
RépondreSupprimerComme l'épisode du H5N1 démontrera que tout cela était sans rapport avec la réalité, d'ailleurs annoncée dès cette époque par les vétérinaires de haut niveau (l'OIE, organisation mondiale de la santé animale dirigée par un Français Bernard Vallat, avec son siège à Paris), beaucoup ont pu se dire que la prochaine fois on ne les y reprendra plus.
On peut donc penser qu'en même temps que les autorités se disaient qu'en cas d'annonce pandémique les populations se précipiteraient sur la vaccinations, celles-ci se disaient qu'on ne les auraient pas 2 fois.
C'est le baigneur qui appelle au secours. Toute la plage se précipite, poisson d'avril ! Le lendemain il recommence. Personne ne bouge sauf ceux qui n'étaient pas là la veille.
A BG,
RépondreSupprimerVous avez probablement raison sur le point que l’on espérait pouvoir attribuer, à posteriori, la faible létalité de la de la pseudo-pandémie grippale à la forte couverture vaccinale et que c’est une des raisons pour lesquelles on a mis en place des vaccinodromes et voulu vacciner en masse et à la hussarde.
Le procédé, c'est-à-dire celui de l’attribution à posteriori de la réduction de la mortalité moyennant une analyse superficielle et approximative des données, en présentant une simple et vague corrélation temporelle comme une relation de cause à effet n’est pas nouveau mais est un procédé récurrent pour les vaccinolâtres experts. J’en faisais la critique dans ce post http://docteurdu16.blogspot.fr/2014/05/dernier-bulletin-infovac-tout-un-poeme.html et Jean-Claude en faisait une analyse encore plus démonstrative dans ce post http://docteurdu16.blogspot.fr/2010/11/hepatites-b-et-c-grace-la-vaccination.html (Hépatite B et C, grâce à la vaccination les chiffres s’effondrent aux Etats unis (sauf qu’il n’y a pas de vaccination contre l’hépatite C) que j’ai d’ailleurs déjà cité plusieurs fois, tellement il me plait et me semble à propos.
En revanche, à ma connaissance, en Europe, seuls les français ont refusé massivement de se faire vacciner. Le cas de la Pologne est un cas à part, puisque c’est la ministre de la santé, dans ce cas, qui a pris sur elle de refuser la vaccination contre la grippe pandémique de sa population.
Pourquoi les Français et pas les autres ? Peut-être à cause de leur esprit frondeur. Mais avec l’article de Margaret Mccartney, qui est très lu, et de plus en plus lu et commenté, sur le BMJ, on voit que l’idée fait son chemin, notamment parmi les médecins, qu’il ne faut pas accepter tout ce que disent les agences et les experts comme parole d’évangile simplement parce que ce sont les agences et les experts qui le disent et qu’il s’agit de la sacro-sainte vaccination.
Un autre point, c’est que pour le cas de la France, on savait parfaitement et officiellement que la grippe était bénigne dès la fin juin, c'est-à-dire avant que notre nouvelle starlette télévisuelle, Roselyne Bachelot, sans doute prédestinée du fait de ses talents de comédienne, signe la commande ferme et définitive pour les vaccins pandémiques, ce qui a eu lieu début juillet.
J’ai déjà dit que c’est au congrès du SPILF (Société de pathologie infectieuse de langue française) qui a eu lieu le 29 juin 2009 que l’information sur la bénignité de la grippe porcine a été officiellement révélée en présence de médecins hospitaliers, du Pr Bricaire, de membre de l’INVS et de l’INSERM . Ce congrès a été relayé mais peu relayé par les medias, contrairement au déluge d’ »informations » alarmantes qui ont précédé et suivi. Simplement Roselyne Bachelot, le président d’alors, Nicolas Sarkozy, les experts ont décidé de ne tenir aucun compte de cette information et de continuer le « plan pandémie » tel qu’il était prévu depuis longtemps. Et ils n’ont pas lésiné sur la dramatisation de la situation et sur les moyens pour persuader la population de la nécessité d’une vaccination.
SUITE DU PRECEDENT
RépondreSupprimerA ce congrès, http://www.infectiologie.com/site/_actualite_detail.php?id_actualite=101 , il était dit (F Bricaire) que : « Avant tout, il est important de souligner la différence entre la pandémie attendue (et redoutée) et la situation actuelle : les plans de préparation se basaient en effet sur une grippe aviaire, de type H5N1, venue de l'Est, et surtout « tueuse » ; on est finalement face à une grippe porcine, de type H1N1, venue de l'Ouest et à ce jour peu grave. »… » Cependant, plusieurs problèmes ont émergés : la saturation rapide des laboratoires de virologie, avec, pour corollaire, un allongement des délais de réponse donc d'hospitalisation des patients « … » Car la véritable difficulté est d'intégrer cette surcharge de travail à des services qui conservent par ailleurs leur activité de base, et coordonner le réseau opérationnel et ce sans qu?aucun moyen financier n?ait été alloué à l'UF COREB et aucun moyen supplémentaire n?ait été mobilisé dans les services. De ce fait, la gestion de la « crise » grippale A H1N1 retentit sûrement sur la qualité de la prise en charge des autres patients hospitalisés, qui sont, actuellement, bien plus gravement malades. Concernant l'impact financier, non seulement il n?y a pas eu de financement ni de valorisation de ces mesures, mais en plus, leur mise en place a fait perdre de l'activité en T2A aux services concernés? »… » En conclusion, la mise en pratique du plan pandémique prévue a globalement fonctionné, mais ce plan était prévu pour une pandémie grave. Or, maintenant que les caractéristiques actuelles de l'épidémie sont connues et plutôt rassurantes, une certain assouplissement des mesures initiales semble nécessaire mais semble paradoxalement plus difficile à mettre en ?uvre. Enfin, le travail fourni est colossal, avec, malheureusement, un manque cruel de valorisation humaine et financière. »
François Bircaire, qui n’a pas vraiment la réputation d’un anti-vaccinaliste primaire, demandait donc qu’on lève le pied. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’a pas été entendu, puisque quelques jours plus tard Roselyne Bachelot signait la commande ferme de 90 millions de doses de vaccin (10% des commandes mondiales) tout en exonérant, en sous main, les laboratoires de toutes les conséquences néfastes possibles de cette vaccination de masse à la hussarde.
Ce que nous apprend ce texte c’est que les conséquences de ce « coup commercial » des labos, s’appuyant sur un dense réseau de conflits d’intérêts au sein de l’OMS, parmi les experts et dans les gouvernements, n’ont pas été que financières. Les patients en ont aussi payé le prix en matière de qualité de soins à l’hôpital.
@ CMT
RépondreSupprimerPour ce qui est de l'acceptation de la vaccination dans les autres pays je me souviens que la Suède et le Canada avaient vacciné de façon très importante, une rançon pouvant avoir été un plus grand nombre de narcolepsies.
Pour les autres pays, à part la Pologne, je n'ai pas eu beaucoup d'informations à l'époque. Je me suis souvenu que Suède et Canada avaient été considérés à l'époque comme des exceptions. Le refus de vaccination manifesté en France est aussi lié à l'offre. Si les autres pays n'avaient pas organisé une telle campagne, le refus ne prenait pas la même forme.
De plus, pour vacciner massivement il fallait avoir des vaccins. On sait qu'ils sont arrivés tardivement, en nombre limité et que la France avait raflé une grosse mise.
De plus il y a eu cette déclaration de Margaret Chan disant qu'on n'avait pas prévu cette bouderie et qui ne peut sans doute pas s'appliquer qu'à la France.
A part ça je reconnais que je n'ai pas eu ou noté, à l'époque, les infos sur cette question, concentré, nous l'étions tous, sur le cas français.
@CMT
RépondreSupprimerCMT a parfaitement raison de souligner la dangereuse ambiguïté des revues Cochrane. De mémoire (et, j’espère, sans me vanter), j’ai dû être l’un des premiers, en 2009, à évoquer celles concernant les vaccins antigrippaux, en vue de contribuer à éteindre l’incendie médiatiquement entretenu autour de la « pandémie » et des remèdes qui s’imposaient ; mais les lecteurs attentifs (il y en a) ont pu remarquer que je ne l’ai fait qu’« avec des pincettes », sans jamais présenter ces revues comme un nec plus ultra : déjà bien avant et sur un tout autre sujet, j’avais eu l’occasion de mettre en garde la communauté médicale contre la méthodologie extrêmement problématique de certaines revues Cochrane, qui permettait leur récupération fort complaisante par certains fabricants (Girard M. Meta-analysis on recombinant versus urinary follicle stimulating hormone. Human Reproduction 2000; 15: 1650-1651).
On comprend mieux le problème lorsqu’on entend Jefferson et ses collègues attendre 2012 pour découvrir la distance parfois considérable qui peut exister entre les données publiées – auxquelles ils ont toujours l’habitude de se référer – et les données sources (BMJ 2012;344:d7898). Un parfait exemple de ce qu’il faut bien appeler cette naïveté est fourni par leur méta-analyse des études sur la neurotoxicité des vaccins contre l’hépatite B, qui intègre sans un mot de critique l’étude signée (sinon réalisée…) par Zipp et coll. (Nature Medicine 1999 ; 5 : 964-65) dont les faiblesses (pour rester poli) étaient tellement évidentes qu’elles avaient justifié le rejet d’emblée par l’AFSSAPS (mise à jour de février 2000), laquelle n’était quand même pas un parangon de jansénisme méthodologique en matière de vaccination.
On notera en passant qu’après le tsunami de l’étude de Hernan et coll. (Neurology 2004 ; 63 : 838-42), de loin la plus crédible des investigations menées sur le sujet et qui montrait un triplement du risque neurologique – excusez du peu pour un traitement à visée préventive visant une maladie assez confidentielle jusqu’alors –, on vit cette étude de Zipp et coll. réapparaître comme par miracle dans tous les documents de l’administration qui traitaient du sujet. Dans sa réponse à un courrier où je m’indignais du fait, Marimbert ne trouva rien de mieux pour justifier ce scandaleux revirement que le fait que cette étude avait été « publiée » : la nullité de cette justification est encore renforcée par le fait que les documents de l’AFSAPPS réintégrant cette étude falsifiée (je pèse mes mots – et pourrais m’en justifier devant qui voudrait) incluaient également une étude de Costagliola et une autre d’Abenhaïm dont la particularité la plus évidente, outre leur nullité méthodologique, était qu’à l’opposé, celles-ci n’avaient pas été publiées (et que leur exploitation par l’Agence contrevenait du même coup aux Bonnes pratiques de pharmacovigilance qui posaient la publication d’une étude comme condition préalable à toute exploitation publique).
Dis-moi comment tu t'affranchis des règles que tu as toi-même arrêtées, et je te dirai qui tu es...
Post-scriptum à l'usage de NP.
RépondreSupprimerMon précédent commentaire est également une réponse - documentée par des faits facilement vérifiables - à l'ironie fort mal placée de NP.
Toute personne tant soit peu au fait des vaccinations sait que ce sont généralement les mêmes administrations qui sont chargée d'élaborer des recommandations vaccinales, puis d'en évaluer rétrospectivement le bien-fondé (tant du point de vue de l'efficacité que de la tolérance). Il n'y a donc pas besoin d'être complotiste pour reconnaître dans cette situation le type même du conflit d'intérêt: une bonne part du scandale de la vaccination contre l'hépatite B en France tient à ce que la DGS a lancé une campagne de vaccination scolaire dans l'ignorance complète de l'enquête nationale de pharmacovigilance lancée trois mois auparavant par l'Agence du médicament (attendu que ce type d'enquête de PV représente quand même un signal d'alerte parmi les plus élevés). Pas besoin d'être très malin pour comprendre le conflit d'intérêts de l'administration sanitaire quand sont arrivées ensuite les premières notifications d'accidents (neurologiques ou non) chez les gamins vaccinés...
Je me permets de renvoyer à mes nombreux écrits sur les conflits d'intérêts pour souligner que leur mise au jour va donc bien au-delà de l'inventaire des chèques ou des enveloppes...
Cette situation objective de conflits avait même inspiré à deux parlementaires américains, voici quelques années, un projet de loi pour confier à une autre instance que le CDC la surveillance après-commercialisation des vaccins. À ma connaissance et pour des raisons que j'ignore, ce projet a fait long feu.
PPS et pour être plus précis.
RépondreSupprimerJ'ai été un peu rapide. Le problème, avec les revues Cochrane, n'est pas tant le hiatus entre données publiées et données non publiées: car il faut reconnaître aux collaborateurs de l'institution leurs efforts pour surmonter le publication bias et se procurer des études non publiées.
Soyons donc plus précis: le problème fondamental qu'ils semblent avoir totalement ignoré jusqu'à l'article susmentionné de Jefferson et coll (2012), c'est le hiatus (qui peut être considérable) entre les données sources et le rapport d'étude (qui peut bien sûr être aggravé par celui entre le rapport d'étude et la publication - quand elle existe).
Bref et pour résumer, le problème que les collaborateurs de Cochrane semble avoir ignoré jusqu'à récemment, c'est le potentiel de falsification de certaines firmes: d'expérience, il peut être considérable.
Je me permets de vous signaler que les cas de grippes recenses par le CDC americain ne concernent en fait que dans 15% des cas un authentique virus gripped demontre. Les autres sont des syndromes sans le virus.
RépondreSupprimerSur la base de ces donnees falsifiees on tente de justifier une vaccination de masse qui par definition ne proteger ait que dans 15% des cas au grand maximum.
Une arnaque.
Et les narcolepsies qui peuvent survenir comme effet secondaires sont elles bien reelles.
@Marc Girard et, peut-être, CMT.
RépondreSupprimerJe me suis sans doute très mal exprimé et vous voyez de l'ironie où elle n'est pas.
J'ai transmis le lien de ce billet de JCG à la liste de diffusion du Syndicat des ophtalmos et j'ai obtenu la réponse rapportée entre guillemets dans mon trop bref commentaire.
Réponse demandant donc d'argumenter en contre et de manière étayée, avec des sources, comme ne le fait pas clairement l'article du CDC en lien. Et comme je ne le fais pas non plus en contre, je l'avoue, car je compte très paresseusement sur CMT qui n'y a pas manqué. Je la remercie encore, sans aucune ironie.
Réponse décevante car émanant d'un PH éminent, sérieux et que je respecte.
Je tenterai donc, dorénavant, de ne pas écrire le contraire de ce que je pense.
J'en profite pour vous remercier également de prendre la peine de nourrir ce débat important.
Bonne soirée.
@NP.
RépondreSupprimerOK, dont acte.
Mille pardons si je n'ai pas compris "le style indirect libre" (le comble pour un flaubertien...)
L'essentiel est de faire avancer la compréhension du public (profane ET médical) sur ces questions d'une préoccupante actualité.
A propos de la coercition vaccinale, rien n'empêche le soignant dernier maillon de la chaîne vaccinale, seul face au patient, une fois sa porte refermée, de ne pas vacciner, et de déclarer que le patient a bien reçu la dose vaccinale...certes non satisfaisant d'un point de vue financier mais cet acte de militantisme permet à celui qui ne comprend pas pourquoi tant d'acharnement à l'acceptation d'idées non validées scientifiquement, d'être en adéquation avec son moi profond éthique. J'avais déjà évoqué sur ce blog, le principe de la responsabilité diluée: nous sommes tous responsables de ce qui peut advenir, nous ne devons pas nous cacher derrière l'impuissance à agir.Nous ne pouvons pas regarder alors les wagons passer, sous prétexte que nous ne maîtrisons pas le court des événements, car nous sommes tous partie prenante. Résister c'est toujours possible, et chacun recèle de qualités internes pour manifester cette résistance.
RépondreSupprimerA BT,
RépondreSupprimerje ne suis pas d'accord avec toi sur le procédé. Se cacher voudrait signifier qu'on a honte de ce que l'on fait, qu'on ne se sent pas capable de justifier son attitude vis à vis de je ne sais quelle hiérarchie ou des autorités.
Lorsqu'on a fait le travail d'étayer solidement ses opinions on n'a pas à avoir honte ou à se cacher. Si on n'a pas le courage de ses positions, en accord avec le patient, c'est qu'on admet, implicitement, qu'on n'est plus en démocratie, et je pense que c'est très grave.Si on ressent le besoin de se cacher, c'est, à mon avis, qu'on n'est pas sûr de ses arguments.Si l'on croit en ses arguments il faut agir en toute transparence.
A NP,
Vraiment désolée, non je n’avais pas vu les guillemets. Mais en même temps je trouve que l’incrédulité est une réaction tellement naturelle quand on a baigné toute sa vie dans une ambiance où l’on vous a expliqué que la grippe est le pire des fléaux et que la vaccination est la solution miracle à ce fléau. J’y reviendrai.
A Marc Girard,
RépondreSupprimerOn peut s’autoriser à critiquer la Collaboration Cochrane. Je pense qu’on peut s’autoriser à tout critiquer, quand on le fait de manière précise et argumentée.
La collaboration Cochrane, c’est, avant tout, le développement d’une méthodologie utilisée par des groupes travaillant en réseau, pour faire des méta-analyses. Autrement dit c’est un outil d’analyse des études dans le domaine de la médecine. Comme tout outil, il faut en faire une analyse critique, en connaître les limites, et se poser en permanence la question de l’adéquation avec l’objectif recherché.
Il n’empêche que par son organisation, son souci d’amélioration permanente de la méthodologie, la rigueur de ses critères d’analyse, la qualité des analyses de la collaboration Cochrane est très supérieure à la moyenne de la qualité des publications médicales, qui, à mon avis, autant que j’ai pu l’observer a terriblement décliné ces dernières décennies.
Les méta-analyses de la collaboration Cochrane sont donc devenues une référence incontournable, et il est difficile de trouver un rapport sur la vaccination qui ne citerait pas ces méta-analyses.
Mais les études de la CC ont des limites inhérentes à la méthodologie employée, quelqu’un a dit « on mélange des pommes et des poires ». Et les groupes de la CC sont aussi vulnérables et faillibles car très ouverts. Catherine Riva m’avait transmis un courrier destiné à la CC faisant une critique argumentée de la future méta-analyse concernant le vaccin Gardasil. L’argumentaire montrait que la collaboration Cochrane avait intégré de manière acritique les postulats et la méthodologie utilisés dans les essais cliniques, pourtant très discutables. Par exemple, point primordial, la méta-analyse envisagée ne prévoyait pas de remettre en question le fait qu’ait été utilisée une analyse qui ne concernait que les HPV vaccinaux et pas une analyse tous HPV confondus, qui est le seul type d’analyse capable de mettre en évidence l’efficacité clinique réelle du vaccin.
Elle signalait aussi que plusieurs des auteurs de cette méta-analyse, en particulier Marc Arbyn et Laurie Markowitz, présentaient des conflits d’intérêts concernant le vaccin, qui n’étaient pas relevés
dans la première version. Dès qu’il y a conflits d’intérêts des auteurs il y a un risque accru de détournement et de manque de rigueur dans la méthodologie.
Pour moi la méthodologie de la CC reste un outil qui présente une utilité mais qui est tout de même trop grossier, trop standardisé pour avoir la souplesse et la subtilité nécessaire à une bonne analyse.
D’autre part, les biais, qui ne sont pas nécessairement des falsifications délibérées peuvent être de tous ordres, de la conception de l’étude à la contradiction entre les résultats et la conclusion, qui est, je pense, le biais le plus fréquent (les médias citeront souvent les conclusions sans s’occuper de l’étude elle-même). Lors du colloque sur la vaccination du 17 octobre, à un pédiatre qui se s’était senti visé par ses remarques sur les biais introduits par les conflits d’intérêts dans les études, ayant lui-même participé à des études sponsorisées par Big Pharma, didier Torny avait répondu avec diplomatie que ce biais résultait de ce que les personnes concernées avaient tendance à vouloir trop bien faire leur travail. En fait, on peut dire que, même sans volonté de tricher, le biais est introduit du fait de l’implication de la personne concernée, qui a travaillé dur et voudrait un résultat positif, le résultat négatif étant nécessairement considéré comme un échec. Le problème est que le seul type de motivation qui serait légitime et tolérable dans ces études c’est celle de ne se laisser influencer par aucune autre motivation que celle d’être d’une rigueur méthodologique irréprochable.
@CMT
RépondreSupprimerOui tu as raison sur le fait de se cacher:
En démocratie nous n'avons pas besoin de le faire.
Mais si on menace les patients par un vaccin obligatoire non justifié, et que l'on contrôle les soignants sur leur activité vaccinale, le soignant n'est pas tenu de dire quel patient aura refusé la vaccination tout en étant transparent face aux autorités sanitaires quant aux nombres de doses de vaccins qu'il aura réellement utilisées. Le soignant assume son choix en préservant le secret médical.
Je suis assez souvent contacté par des gens qui, d'une façon ou d'une autre, voudraient un faux certificat de vaccination, alors qu'eux-mêmes ne seraient pas traversés par l'idée de se joindre à un mouvement citoyen collectif, par exemple en protestant auprès des parlementaires contre le scandale absolu de l'indisponibilité des vaccins obligatoires. Outre qu'un faux certificat trahit la responsabilité sociétale inhérente à notre profession, nous ne sommes pas là pour dispenser les gens de leur(s) responsabilité(s) politiques.
RépondreSupprimerEn revanche (et je rejoindrais BT à cet égard), j'avais été frappé, lors de la réquisition de 2009-10, de voir que, non contents de NE PAS utiliser les moyens légaux pour résister à cette coercition sans précédent (la force publique mandée pour liquider les stocks de Big Pharma!!), les confrères n'avaient même pas l'idée qu'une réquisition ne les privait pas de leur liberté de diagnostic et de prescription: ils pouvaient être forcés de se rendre à tel endroit, rien ni personne ne pouvait les obliger à administrer le vaccin litigieux. Qu'apparemment aucun (ou presque) des confrères concernés n'ait adopté cette attitude qui aurait dû pourtant aller de soi en dit tristement long sur l'éthique de la profession, et n'est pas de bon augure dans les menaces actuelles de totalitarisme médical (illustrées, entre autres, par les trop nombreuses initiatives visant à élargir les obligations vaccinales).
Quant à la collaboration Cochrane, les éléments de fait échangés sur le présent forum attestent qu'elle n'est pas au-dessus, loin de là, des problèmes posés par l'incompétence d'une part (ignorer le hiatus entre les données sources et les différents stades de leur élaboration), les conflits d'intérêts d'autre part. Il convient juste de garder ça à l'esprit quand on tombe sur une revue Cochrane. Ce qui ressort de ce constat, c'est le formidable pouvoir de Big Pharma pour corrompre tour à tour toutes les innovations méthodologiques initialement destinées à améliorer la crédibilité de la recherche clinique (ici, les méta-analyses, mais auparavant: les essais cliniques, le double aveugle, le placebo, l'analyse en ITT, etc.)
Tout le monde peut se tromper. Mais la règle fondamentale, c'est de rechercher la résultante de toutes les erreurs décelables: lorsqu'elles jouent toutes dans le même sens relativement au résultat cherché, il convient alors d'aller chercher le conflit d'intérêts (qu'il soit dissimulé ou non). Quant aux biais (qui peuvent justement résulter d'erreurs unilatérales accumulées), on peut souvent en limiter les conséquences en essayant de préciser s'ils jouent par excès ou par défaut sur le résultat obtenu.
Dans la circulaire du 20 aout 2009 qui dévoilait pour la première fois les détails de la campagne de vaccination qui allait se dérouler, la responsabilité du médecin était exclue puisque c'était l'infirmier orienteur qui décidait (SEUL) si le candidat à la vaccination allait directement à la piqûre ou passait par le médecin (soit un tout petit nombre).
RépondreSupprimerAprès consultation juridique (et sans doute quelques protestations ...), ce dispositif fut modifier par la circulaire du 28 octobre : tout candidat devait passer devant un médecin pour des raisons de responsabilités. La circulaire d'aout avait été rédigée par le ministère de l'Intérieure … mais cosignée par la ministre de la Santé. Il faudra cependant attendre novembre pour savoir à quelle sauce les enfants allaient être mangés (plus d'équipe mobile jusqu'au primaire mais accompagnés par les parents dans les centres).
Plus d'un an plus tard, auditionnée par des parlementaires, la représentante du syndicat des médecins inspecteurs de santé publique qualifiera ces circulaires "d'inimaginables".
Un soir de début novembre notre ministre parlera de la campagne de vaccination au JT de France 2, moment de grande écoute. Regardant droit la caméra, c'est à dire chaque téléspectateur dans les yeux, elle déclarera : « Ceux qui ne seront pas vaccinés vont mourir ! » Pourtant, le virus était passé sur l'hémisphère Sud sans vaccins …
Janvier 2011 : des journalistes de France 5 reçoivent Didier Houssin et lui repassent cet extrait que j'ai ainsi pu revoir. Ils lui demandent ce qu'il en pense ! Évidemment il ne répondra pas !!! Mais cela m'a conforté que d'une part je n'avais pas rêvé et que d'autre part je n'avais pas été le seul à être interpellé par de tels procédés.
La réticences aux vaccinations comme signe d'une perturbation psychologique ? J'me pince encore pour le croire. Je suis allé voir cette personne ensuite pour lui faire observer que l'adolescence était l'âge de la contestation et qu'un tel discours risquait de ne pas passer.
RépondreSupprimerEspérons-le ! Allez les ados, vous laissez pas bouffer aussi insidieusement !
A ce tarif là y-en a plusieurs sur ce blog qui aurait grand besoin d'un traitement psychologique ...En groupe c'est moins cher !
J'avais oublié le début du dernier commentaire !
RépondreSupprimerEn octobre 2013 j'avais assisté au congrès Sfsp-Adelf à Bordeaux. J'ai pu entendre une communication d'une personne membre du CTV qui exposait sur les résistances rencontrées auprès des ados pour les vaccinations qui leur sont proposées.
Comment vaincre ces résistances ? Leur expliquer que s'ils ont de telles réticences c'est qu'il sont mal dans leur peau … Quand ils se sentiront bien "dans leurs baskettes" alors ils accepteront la vaccination, avec le sourire sans doute.
La réticences aux vaccinations comme signe d'une perturbation psychologique ? J'me pince encore pour le croire. Je suis allé voir cette personne ensuite pour lui faire observer que l'adolescence était l'âge de la contestation et qu'un tel discours risquait de ne pas passer.
Espérons-le ! Allez les ados, vous laissez pas bouffer !
A ce tarif là y-en a plusieurs sur ce blog qui aurait grand besoin d'un traitement psychologique ...
Aux auteurs de ce blog, à ceux qui débattent dans les commentaires, merci. J'ai énormément appris et surtout aiguisé mon esprit critique en lisant les nombreux posts de ce blog. Votre site gagnerait à être plus connu, ne serait-ce que pour montrer qu'il existe une autre vision de la médecine que l'enseignement paternaliste dispensé à la faculté.
RépondreSupprimerAu plaisir de lire vos prochains posts.