jeudi 2 juillet 2015

Droit de réponse.


A la suite de mon dernier billet (ICI) j'ai reçu quelques messages gratinés sur mon indécence à parler des médecins burnoutés qui se livrent sur le net, de l'ironie dont j'aurais fait preuve à l'égard de ces médecins qui travaillent 80 heures par semaine et dont 80 % de leurs revenus sont des charges, de mon manque d'empathie et, allons-y, de ma dégueulasserie. 

J'ai le cuir dur.

Je voulais préciser à ces moralistes  que dans le Mantois, là où je travaille depuis le 5 septembre 1979, il existe des relations, non pas seulement confraternelles mais amicales entre les médecins et  les différents membres des professions de santé.

Depuis les années 70 il existe une tontine de médecins (les statuts ne permettaient pas d'intégrer d'autres professions de santé), généralistes et spécialistes, qui permet aux médecins malades de toucher des indemnités en attendant le versement de celles de la CARMF qui commencent comme chacun le sait au quatre-vingt dixième jour. Les sommes reçues par les confrères en arrêt sont non imposables.
Cette tontine fonctionne très bien depuis ces années et mon associée en est la présidente (je suis accessoirement le vice-président depuis peu de temps).

Il existe au Val Fourré depuis 2001 (vague d'agression contre les professionnels de santé) l'Association des Professionnels de Santé du Val Fourré (APSVS) qui réunit, par ordre alphabétique de professions, des biologistes, des médecins généralistes et/ ou spécialistes, des infirmières et des infirmiers, des kinésithérapeutes, des orthophonistes, des pharmaciens...
Notre dernière réunion a eu lieu il y a un mois et son objet était, outre de présenter de nouveaux arrivants et de remercier deux de nos collègues partant en retraite de façon définitive, de parler du tiers payant dans les différentes professions.
(Je suis par ailleurs membre du bureau de cette association)

Dans le Mantois nous avons aussi des représentants syndicaux actifs, ce sont des membres de MGFrance, désolé pour les autres mais le département des yvelines est riche d'autres syndicalistes adhérents aux autres syndicats, des membres qui sont présents lorsqu'il y a des conflits avec la CPAM, par exemple. J'ajoute, pour les corporatistes, que nous, médecins, avons soutenu les infirmiers et infirmières quand ils ou elles ont été confrontés à des médecins voyous de notre territoire, mais, en ce cas le Conseil de l'Ordre a été plus corporatiste que les corporatistes.

Donc : critiquez-moi, emmerdez-moi, mais regardez vous devant la glace en livrant des médecins déjà burnoutés aux regards forcément non neutres de la toile. Aidez-les au lieu de les vitrinifier. Agissez localement.

Bonjour chez vous.

(et merci aux professionnels de santé du Val Fourré et aux collègues du Mantois qui nous ont permis à tous de tenir en zone sensible et de nous y investir, de nous entraider quand le moral était vacillant ou quand des conditions extra professionnelles venaient perturber notre exercice, et cetera. Cette cohésion, qui n'a pas toujours été parfaite, qui n'est pas parfaite puisque certains ne veulent pas venir avec nous et parce que nous n'avons pas envie que certains nous rejoignent, est une cohésion locale, au ras des pâquerettes, loin des discours triomphants, du tous les jours et il n'est pas de jour où nous ne nous appelions pour régler des problèmes particuliers. C'est ce qu'on appelle, ailleurs, la common decency)


18 commentaires:

  1. qu'avez tiré de votre réunion sur le TPG entre diverses professions de santé ? T Lambert

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  2. Compliqué : le pharmacien nous a surtout parlé de surcroît de travail, de concentrateur pour les paiements et nous a prévenus que nous n'allions pas y arriver. Les autres professionnels de santé, kiné, IDE, travaillent beaucoup avec des ALD et des CMU, donc sans gros problèmes. Mais pour les mutuelles certains ont renoncé à se faire payer.... A suivre.

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  3. Merci de vore réponse. Sur mon secteur, certaines IDEL "avouent" avoir fait de l'abattage pour compenser la non-récupération. Nouvel "abrutissement professionnel" ! Les "temps modernes", je suppose. T Lambert

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  4. Il faut rendre cette justice à Jean-Claude qu’il ne fait jamais d’attaque ad hominem pour des raisons personnelles mais que, s’il s’attaque à des personnalités, c’est toujours pour des raisons éthiques.
    Envers l’UFML, Jean-Claude est moins acerbe que moi qui suis pourtant lassée de cette perpétuelle et incohérente agitation , de leurs rodomontades et de leurs soupes idéologiques. Ce qui motive Jean-Claude, à mon sens, contrairement à moi qui suis en désaccord avec l’UFML pour des raisons idéologiques, c’est son souci de la survie de la médecine générale, un métier auquel il est très attaché.
    Face à une détérioration de la pratique de la médecine, à son éloignement de ce qui lui donne du sens, c'est-à-dire être au service des véritables besoins du patient, le questionnement, ici, tourne autour de qu’est-ce que c’est qu’être rebelle pour un médecin et qu’est-ce que se rebeller efficacement .
    Les revendication de l’UFML sont largement axées sur des problématiques financières. Les UFML réclamant le droit de plus que doubler leurs revenus en faisant passer le C de 23 à 50 euros + le droit aux dépassements d’honoraires illimités ainsi que le droit de continuer à s’installer en masse sur la Côte d’Azur et au centre des grandes villes, ne correspondent pas vraiment à l’image que je me fais du rebelle.
    J’ai déjà expliqué, et je vais le réexpliquer, à quel point le statut social et le niveau de vie des médecins, libéraux en particulier, restait enviable et continuait à provoquer l’afflux en masse d’étudiants dans des facultés où la sélection se fait de plus en plus par l’argent et le statut social (prépas médecine privées très chères et devenues quasi incontournables).
    Les comparaisons européennes des revenus des médecins sont biaisées parce que les médecins salariés, moins rémunérés, sont inclus dans la comparaison, et que le BNC (bénéfice non commercial après déduction des charges) des médecins libéraux français est comparé aux honoraires des médecins des autres pays. La raison en est que le statut de médecin libéral tel qu’il a été imaginé en France, n’existe pas ailleurs et que trouver une base de comparaison cohérente s’avère donc difficile.
    Par rapport à l’ensemble de la population une étude de l’INSEE de 2007 sur les très hauts revenus http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1288 montrait que sur les 1,3 millions de salariés à temps complet les 1% de ces salariés du privé les mieux rémunérés percevaient plus de 124 573 euros bruts (soit quelques 95 000 euros nets). Les très hauts salaires augmentent de manière exponentielle par rapport aux salaires inférieurs et augmentent, dans le temps, plus vite que ceux de l’ensemble des salariés du privé. Ce sont 13 000 salariés à temps complet (1% de 1,3 millions) qui ont donc des rémunérations supérieurs à 95 000 euros nets et qui sont principalement retrouvés dans les secteurs d’activités financières, immobilières d’assurance et de conseil et de plus en plus concentrés en île de France.

    Pour le secteur public, ce sont 1200 salariés de la fonction publique d’Etat et quelques centaines de salariés de la fonction publique territoriale soit 0,05% des salariés de la fonction publique ou un pour 2000 qui dépassaient les 124 000 euros bruts ou 95 000 euros nets de revenu.
    ....

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  5. SUITE

    En ce qui concerne les professions libérales, c’étaient 160 000 non salariés soit 8% des non salariés qui dépassaient le seuil de 124 500 euros en ce qui concerne le revenu d’activité , c'est-à-dire le bénéfice non commercial déclaré (charges déduites) plus le revenu d’autres activités, par exemple, salariées http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=REVAIND15_c_D2_sante . Parmi ces 160 000 non salariés percevant plus de 124 000 euros de revenus les médecins représentaient le plus fort contingent soit 27% d’entre eux , soit quelques 40 000, soit un peu plus du tiers de l’ensemble des médecins libéraux qui avaient un revenu supérieur à ce seuil, indépendamment de leur temps de travail.
    Ceci étant dit, avant des se poser la question de l’efficacité de la rébellion, il faut se poser la question de sa nature. De mon point de vue, la rébellion implique la notion de recherche de justice. Se rebeller pour générer encore plus d’injustice est une notion nouvelle pour moi.
    Alors je pense que les vrais rebelles sont ceux qui prennent à cœur de bien faire leur travail. C’est le chef de service qui refuse que ses internes soient « formés » par des pseudo-experts rémunérés par les labos (voir les dégâts que cela peut faire quand les avis des représentants des labos sont plus écoutés que ceux des vrais experts maison http://www.bmj.com/content/350/bmj.h1965/rr-8 ,) ce sont les médecins hospitaliers qui refusent de faire des essais cliniques quand les risques pour les patients sont supérieurs aux bénéfices escomptés, j’en ai rencontré, ce sont les experts des agences qui déclarent correctement leurs conflits d’intérêts et qui refusent le resto ou la participation au « board » du labo rémunérée à raison de 4000 euros la demi-journée, proposé par le commercial pour éviter de pondre des recommandations nuisibles au patient (voir ici http://www.bmj.com/content/351/bmj.h3021 les dégâts que cela peut faire dans le cas du BPCO) ce sont les MG libéraux qui ne reçoivent pas les visiteurs médicaux et qui lisent l’intégralité des articles d’intérêt et non le digest proposé par le Quotidien du Médecin, qui s’accordent « le pouvoir de dire NON » aux patients entraînés dans une hystérie consommatrice plutôt que de leur proposer le dernier me-too à la mode ou la pilule de dernière génération ou de dépistages tous les ans, pour ensuite se plaindre d’être harcelés, et qui acceptent de recevoir les patients qui en ont le plus besoin…
    Tous ceux en un mot, qui restent concentrés sur le fait de bien faire leur travail et qui n’acceptent pas de tout subordonner à des considérations de confort ou à des considérations financières ou de bénéfice personnel.
    Si ces « rebelles » là n’existaient pas, qui protégerait les patients contre les appétits commerciaux des labos, qui les protégerait des essais cliniques injustifiés, des associations de patients aux ordres, de leur propre avidité consommatrice et de leurs illusions manipulées ?
    Les autres pseudo-rebelles ne gênent pas beaucoup les réseaux de pouvoir, car ils savent qu’ils sont à vendre et que ce n’est qu’une question de prix.

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  6. @CMT: bien résumé ! Très bouddhiste finalement et assez stoïcien aussi ...T Lambert

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  7. A T Lambert,
    Je ne suis ni bouddhiste, ni stoïcienne, mon approche est plutôt pratique.

    Les riches ont gagné, comme le dit JJ Servan Schreiber http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/pourquoi-les-riches-ont-gagne_1312381.html . Ils ont gagné parce qu’ils sont peu nombreux, mettent en œuvre une forme de collectivisme pratique, parce qu’ils s’enrichissent en dormant, captent une partie de plus en plus grande des richesses de la planète, pèsent de plus en plus lourd sur les choix politiques et économiques, contrôlent l’information. Mais ils ont surtout gagné parce qu’ils sont devenus le modèle universel que plus personne ne met en question et que tout le monde imite. Il n’y a pas de contre-modèle et le but de l’existence de tout un chacun semble être de leur ressembler. En s'enrichissant et en consommant, ce qui est devenu une activité fondamentale si ce n’est la plus importante pour occuper notre temps libre.

    JJSS dit :« Les riches sont mieux à même de tirer parti de la modernité que les politiques. Ils sont informés, mieux conseillés, plus libres et plus concentrés que les élus du peuple. Car ils n'ont qu'un seul objectif, produire de l'argent et le protéger. Ils n'ont pas d'électeurs, peuvent garder le secret sur leurs plans et leurs tactiques, et savent s'arranger entre eux. «

    Les UFML, ces « rebelles », regrettent surtout de ne faire partie que des 1%, car ils auraient aimé faire partie des 0,01% des plus riches.

    Le monde est mis en coupe réglée, nous allons doucement vers le totalitarisme. Ce sont, de plus en plus, des gens comme Bill Gates et Larry Page qui définissent les politiques de santé mondiales. Au service de leur propre enrichissement. Le but étant toujours de capter le plus de richesses possibles, sous toutes les formes. Y compris en faisant des corps, des individus, des outils de valorisation financière. Les risques inhérents à des opérations financières sont transformés en risques sanitaires et transférés vers les populations, sous la forme de produits inefficaces mais dangereux, de recommandations biaisées…
    L’individualisme gagne. Je suis moi-même individualiste, mais pas avide.
    Nous glissons vers une forme de barbarie où manger ou être mangé serait la loi commune.

    Comme à d’autres époques de barbarie, les réseaux de pouvoir étant cadenassés, la forme de résistance la plus efficace, c’est ce que Jean-Claude appelle la common decency.
    Jean-Claude Michéa, a aussi sa version de la common decency, à laquelle je peux adhérer en partie . En tous cas, ce texte, rend compte des différences qui existent entre la « common decency » et les motivations d' un mouvement du type UFML http://changerdere.info/2012/03/09/la-common-decency-de-george-orwell/.

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  8. @CMT: :-)) : https://www.youtube.com/watch?v=WWxPmXSx1QQ

    t lambert

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  9. A T Lambert
     Je ne connaissais pas.
    Mais pas si caricatural que cela peut paraître aux yeux de quelqu’un qui n’a jamais été plongé dans ce type de milieu professionnel.
    C’est tout à fait le monde décrit par Bernard Dalbergue dans « Omerta dans les labos phamraceutiques » avec les grands-messes spectaculaires dans des pays exotiques pour motiver « l’armée « des délégués médicaux du laboratoire, à grands renforts de vocable guerrier.

    Dalbergue décrit de l’intérieur ce que nous pouvions suspecter de l’extérieur : le tournant de la fin des années 90 et début des années 2000, au moment où les dépenses en médicaments des pays auraient pu, auraient dû s’effondrer en raison d’une conjonction de facteurs : avènement des génériques, panne de l’innovation, transition épidémiologique qui rend compte du fait que l’hygiène de vie, le niveau d’information et les comportements individuels deviennent des facteurs plus importants que les traitements médicamenteux pour définir l’état de santé et le risque de mortalité prématurée…)http://docteurdu16.blogspot.fr/2014/01/politiques-mondiales-du-medicament-la.html Moment clef où les labos ont choisi (avaient ils le choix si le seul choix, dans une économie capitaliste est grossir et manger l’autre ou se faire manger ?) de continuer à augmenter leur chiffre d’affaire quels que soient les moyens et le prix à payer, y compris pour les patients.

    Auparavant, la compétition entre labos pouvait s’apparenter à une saine compétition sportive et virile entre deux équipes tentant chacune de remporter la coupe c'est-à-dire passer devant le concurrent en termes d’objectifs de vente et de chiffre d’affaires. Il y avait des coups bas, de la manipulation, mais la stricte séparation et la hiérarchisation entre les services permettaient encore aux principes éthiques de prendre le pas sur les considérations commerciales quand les médicaments s’avéraient dangereux. Si les pontes et les médecins un peu trop crédules étaient traités de « cons » en catimini, il existait des limites à ne pas dépasser.
    Dalbergue raconte la fatuité des pontes, la stupidité des médecins trimballés dans des congrès par ses soins comme en colo, tout cela aux frais du labo et utilisés pour convaincre leurs pairs, moyennant finances, bien sûr, mais pourtant persuadés de rester toujours maîtres de leur jugement. La plupart sont simplement crédules, infatués de leur personne et scientifiquement indigents. D’autres sont cyniques et négocient le prix de leur collaboration les yeux dans les yeux. Parfois, il s’agit de rendre service au gars du labo devenu un copain, comme lorsqu’un professeur accepte de taire les effets indésirables graves d’un médicament, en l’occurrence l’anémie provoquée par le Victrélis, médicament contre l’hépatite C, dans une rencontre tous frais payés avec d’autres pontes leaders d’opinion. A un moment Dalbergue, sous la pression de sa hiérarchie qui exige des résultats, ment ment de manière éhontée à un chef de service sur sa situation familiale, pour obtenir que celui-ci continue à prescrire le médicament de son laboratoire moins intéressant que le concurrent, en lui faisant du chantage à la perte d’emploi. Le professeur cède, par empathie.
    ....

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  10. SUITE

    A partir des années 2000 il n’y a plus eu d’arbitrage dans les laboratoires pharmaceutiques entre la conseillère juridique, le service des affaires médicales, le conseiller en éthique d’une part et le service des ventes, d’autre part, lorsque les deux logiques s’opposent sur des question éthiques. Seule la logique du service des ventes, qui finit par phagocyter les autres services, a prévalu sur toutes les autres : gagner des marchés, obtenir les prix les plus élevés, quel que soit le prix à payer, y compris pour les patients.

    On monte d’un cran. Les effets indésirables apparus dans des essais cliniques, pourtant manipulés, comme ce fut le cas pour le Vioxx, doivent être occultés, les conflits d’intérêts des pseudo-experts participant aux commissions qui décident de l’autorisation et du remboursement des médicaments doivent être cachés aux yeux des autorités.

    L’endoctrinement passe par des méthodes dures et est soutenue par la menace de la perte d’emploi. Les délégués sont longuement formés à avoir des réponses toutes faites pour chaque question qui peut surgir, et ce sont les pontes payés pour participer à des réunions dans des lieux somptueux qui donnent les éléments pour construire les bases de l’argumentaire. Les médecins sont classés selon leur profil et les délégués sont formés à convaincre les plus réticents.

    La capacité d’influence des labos sur les décisions étant adossée à une formidable puissance financière, qui, elle-même, ne naît pas du néant , mais s’accroît au fur et à mesure que la sécurité sociale rembourse des médicaments sans intérêt, il devient très difficile aux agences à peine capables de faire face à leurs missions, de résister aux pressions permanentes des laboratoires qui les épuisent : pressions diplomatiques, politiques, et même judiciaires, avec menace de poursuites si tel médicament n’est pas autorisé et admis au remboursement.

    On voit JF Bergman aussi, celui-là même qui a participé à un récent livre censé révéler la vérité sur les médicaments s’exclamer, à propos du Vioxx « je ne peux pas croire qu’un labo aussi honorable et menti ».
    Ce qui reste c’est la capacité d’une personne formée et sans scrupules à faire perdre tout professionnalisme à des médecins en usant du relationnel, de la flatterie et de la corruption, tout simplement. Et l’incroyable infatuation des médecins qui s’imaginent que, eux, esprits supérieurs, seuls, peuvent s’y frotter sans être influencés.

    Donc, non, ce n’est pas sir loufoque que cela peut en avoir l’air.

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  11. à l'attention de Blog du 16

    Je vous recommande de lire la chronique sur l'assistance-voyage chapitre le Blog du site www.voyage-aptitude-senior.fr
    C'est aussi de la médecine et la preuve que le statut de médecin ou d'infirmier est depuis 1990 voué à une disparition programmée, au même titre qu'un bon médecin est un médecin mort comme autrefois les indiens d'Amérique.
    La question se pose aussi : la volonté de dénigrer le statut des médecins et infirmiers a-t-elle pour cause et raison d'être de paupériser la France et l'emploi en France par l'utilisation du travail dissimulé comme dénominateur commun à la nouvelle économie mondialiste ?
    Je vous laisse réfléchir.
    Dr Haicault de la Regontais, auteur du site www.voyage-aptitude-senior.fr

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  12. Bonjour,

    Je n'ai pas lu le post sur le quotidien des médecins mais sur ce blog
    en tout premier lieu , je ne partage pas les invectives , les accusations de certains confrères . Le corollaire c'est que je n'apprécie pas les termes poujadisme à l'encontre de ces même confrères ( ce terme ayant des connotations qui me heurte) . Je ne suis pas syndiqué , je ne suis pas UFML .

    C'est un grand mérite de nos sociétés de pouvoir exprimer ses opinions.

    Il est évident que dans la suite de se préambule , je rebondisse sur le fait que je ne partage pas votre vision des choses sur ce point.

    Déjà, en premier lieu , je ne comprend pas la raison de ce billet sur le misérabilisme , je m'intterroge sur son objectif .
    Au delà , de cet aspect , ces médecins expriment un mal-être ( surement pas tous ) , des difficultés , un vrai souffrance dans l'exercice de leur métier . Ce n'est peut être qu'un ressenti (qui n' a pas lieu d'être) mais ils le perçoivent comme ça . Vous accordez à vos patients la reconnaissance de ce que vous refusez à un confrère , la souffrance au travail , là aussi je m'interroge , car autour de moi la plupart, l'ambiance générale ( je sais ce n'est pas une statistique) est très morose .

    Maintenant pour ce qui est de la substantifique moelle rabelaisienne de ce débat.

    J'ai n'ai pas honte de dire que la rémunération du secteur 1 est trop basse .

    Comparons , ce qui est comparable, La rémunération des médecin est inférieure de 30% par rapport à celle de leurs homologues de l'OCDE En France métropolitaine, un médecin gagne 2,8 fois le salaire moyen, contre 3,7 fois en moyenne pour un confrère étranger. Notons également que les médecins Français ont à leur disposition moins de moyen en personnel ou de moyen technique que la plupart de leur confrère de l'OCDE
    Dans le détail, les généralistes français gagnent ainsi un quart de moins . Les spécialistes, pour leur part, perçoivent un revenu de 30% inférieur à ceux de leurs confrères étrangers. bien sûr , comme d'habitude par contradiction certain vont me dire que ces statistiques sont biaisées

    Voyons un peu le salaire médian d'ingénieur de 30 à 44 ans qui est de

    55800 Euros dans l'industrie
    53 300 Euros dans la construction
    60 000 Euros dans les Télecomunications
    66 000 euros dans les Banques et assurances

    et pour les ingénieurs de 44 a 65 ans

    92900 Euros dans l'industrie
    95000 Euros dans la construction
    88 000 Euros dans les Télecomunications
    106 000 euros dans les Banques et assurances

    Ces chiffres ne tiennent pas compte des primes et des avantages en nature comme voiture de fonction , téléphone portable , complémentaire santé , assurance décès ou carte "corporate "

    Je vous laisse seul juge .

    Si on suit la logique interne de CMT les français au RSA ou SMIG devraient arrêter aussi de se plaindre , il y a des citoyens européens qui travaillent et qui sont bien moins lotis. Pour exemple, en Roumanie, le salaire moyen était d'environ 534 euros par mois (valeur du RSA en france 514 Euros), le salaire net d'un ingénieur spécialisé 800 euros en Roumanie et le salaire minimum 200 euros.

    En l'espèce , cette comparaison est idiote, par là même, on voit mieux les erreurs de logique interne de CMT qui sont de fait de l'idéologique politique (qui est proche du front de gauche à mon sens). Il n'y a pas de mal à avoir des idées politiques mais il faut appeler un chat un chat. Personnellement , sur ce point, je ne partage pas cet opinion, pour ma part c'est du nivellement par le bas. c'est le genre d'idée où l'intérêt général prime sur l'intérêt personnel , pour que celui ci disparaisse in fine, c'est une autre forme de barbarie.

    Pour ma part, le corps social est de fait un subtil équilibre entre intérêt général et intérêt personnel mais bon ceci est une autre histoire

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  13. Docteurdu16, vous semblez être victime d'une attaque sans doute préméditée.
    Vraiment, la médecine que vous pratiquiez est devenue un véritable business. Cessez donc d'écrire voire poster des écrits qui se retourneront contre vous-même.

    Vous n'habitiez en location à ce qu'il me semble. Vous n'habitiez pas un "ghetto" non plus. Vous n'habitiez pas un studio de 30m² avec votre famille ou ni un appartement de type F4 comme les citoyens de la moyenne gamme.

    Doit-on évoquer vos vacances ? Le skie chaque année et puis rappelez-nous là où vous vous trouvez à l'heure que j'écris sur votre blog.

    Non ! Détrompez-vous, je ne suis pas venu empesté votre article. C'est un rappel parmi les rappels. Libre à vous si vous raisonniez.

    Le jour - s'il existera - où vous ouvrirez pour une consultation gratuite in extenso par exemple de 10h à 12h chaque vendredi de la semaine, vous gagnerez !

    Alors cessez s'il vous plaît. (A.T)

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  14. @ A.T. La confusion de votre discours le rend inaudible. Et, pour le moins, illisible. Je ne comprends rien à votre propos.
    Tant pis.

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  15. A Bleu horizon,
    Je vous ai connu plus modéré et mieux inspiré.
    Je vois que votre discours tend à prendre un tour passionnel dès lors qu’il s’agit d’argent. Un peu comme les UFML dont vous prétendez pourtant vous disinguer.
    Vous me mettez personnellement en cause et spéculez sur mes affiliations politiques.

    Je vais donc me faire un plaisir de vous démontrer à quel point vous avez tort.
    Vous parlez du rapport de l’OCDE datant de 2013 qui montrerait que, les médecins français en gagnent « que »2,8 le revenu moyen contre 3,5 en moyenne dans l’OCDE. Les raisons de cette apparente disparité sont claires. Elles sont expliquées dans l’encadré p 76 http://www.oecd.org/fr/els/systemes-sante/Panorama-de-la-sante-2013.pdf portant sur la définition et la comparabilité des rémunérations des médecins. Les raisons expliquées sont les suivantes :
    - La rémunération nette des médecins libéraux, c'est-à-dire leur BNC, est comparé aux honoraires bruts des médecins des autres pays de l’OCDE (point 5 de l’encadré)
    - Les heures supplémentaires (qui n’existent pas, d’ailleurs, dans la fonction publique, si on fait des heures supplémentaires on peut les récupérer dans certains délais mais pas avoir une rémunération supplémentaire), les primes, sans doute les gardes hospitalières etc ne sont pas pris en compte (point 1 de l’encadré)
    - Ce sont TOUS LES MEDECINS QUI SONT PRIS EN COMPTE,

    Concernant ce dernier point, il me paraît évident que les revenus des médecins salariés et ceux exerçant dans la fonction publique étant très très inférieurs à ceux des médecins libéraux, cela fait quelques 90 000 médecins sur un total de 220 000 http://www.drees.sante.gouv.fr/IMG/pdf/rpps_medecins_-_synthese_des_effectifs_au_1er_jan2015.pdf si on exclut les médecins à activité mixte, tous ces facteurs contribuent à sous-évaluer très fortement le revenu des médecins libéraux ou à activité mixte ceux qui gagnent le mieux leur vie et ceux qui se plaignent le plus précisément, en particulier (je ne mets pas tout le monde dans le même sac mais je vous mets avec l’UFML) s’agissant des UFML.
    ...

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  16. SUITE

    A titre d’exemple, voici la grille des médecins hospitaliers, les mieux rémunérés des médecins de la fonction publique, qui, au bout de 24 ans, peuvent espérer percevoir 7 400 euros bruts par mois de salaire http://www.emploi-collectivites.fr/grille-indiciaire-hospitaliere-praticien-hospitalier-medecin-chirurgien-psychiatre-specialiste-biologiste-ph/6/6195.htm. Pour les autres fonctions publiques il faut diviser par deux pour approcher la réalité.
    Je me mets à titre d’exemple, sans faire mon coming out salarial, mais je peux dire que si on double mon salaire toute primes et avantages compris et sans déduire des frais de transport plutôt lourds, je suis encore très loin d’atteindre la moyenne de ce que gagne un MG libéral au seul titre de son BNC.
    J’ai déjà expliqué, voir plus haut, que quelques 40 000 médecins (libéraux, forcément) se situaient au dessus du seuil défini par la rémunération des 1% des 1 300 000 salariés à temps plein du privé les mieux rémuénrés (c'est-à-dire 13 000 personnes)
    Concernant la suite de votre démonstration. Vous comparez les médecins aux ingénieurs. Vous avez tort à plusieurs titres.
    Premièrement parce que la particularité des médecins libéraux est d’atteindre très rapidement des niveaux de revenus très élevés, contraitement aux salariés dont le revenu n’augmente que très progressivement. Et même, cas unique, les jeunes spécialistes gagnent plus d’argent que les plus anciens (« Les jeunes spécialistes déclarent pour leur part des revenus supérieurs de 6 % à l’ensemble des spécialistes
    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/02/12/combien-gagnent-les-medecins-en-france_4575552_3224.html#Vwdt9XdlLHB7gvdJ.99 « ).
    Deuxièmement, et c’est le plus important, la médecine n’est pas un métier comme un autre. L’objectif et la motivation du médecin ne peuvent pas se résumer à faire prospérer sa petite entreprise, en se nourrissant de lectures aussi transcendantes que le quotidien du médecin, en profitant de tous les restos promotionnels offerts par les VM et en se rendant aux congrès internationaux, tous frais payés, pour écouter réligieusement les paroles des KOL rémunérés par Big Pharma. Les médecins ont une fonction sociale particulière, attaché au droit fondamental d’accès à la santé et des pays aussi totalitaires que la Grande Bretagne et l’Allemagne ont mis en place des mécanismes de régulation de l’installation et de la rémunération des médecins.

    Merci d’éviter, par la suite, de spéculer à mon sujet.


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  17. Bonjour,


    Je ne spécule pas à votre sujet , j'exprime un ressenti à travers vos écrits et je vous expose mon désaccord fort sur certaine de vos opinions. En outre , cette discussion est éminemment politique pas médicale, vous aurez autant d'opinion sur le sujet que de français ( opinions qui sont plus ou moins proche ou contrasté).

    mon opinion est une opinion politique, basé sur mon vécu et une double formation.

    Le métier de médecin n'est pas un métier comme les autres dont acte . Il a une finalité sociale mais comme beaucoup de métier , pour exemple , l'assistante sociale , le pompier, l'agriculteur dont sont rôle est de nourrir la population, le banquier dont le metier est de financer les investissements personnel ou professionnels ( bon en ce moment les banquiers jouent mal leur rôle). doit-on piétiner les droits fondamentaux mais mon sens non ou avec des compensations qui sortent du droit commun . Mais ceci est un autre débat.

    Par ailleurs , ceci est hors sujet mais j'ai toujours considéré que le droit d'accès à la santé n'était pas un droit fondamental comme le droit à la liberté par exemple car le droit d'accès à la santé n'est pas un droit indépendant tout autre facteur comme la liberté mais l'accès au soins est directement lié à la situation économique d'un pays ou par défaut au pouvoir économique d'un individu.

    je pense pour être plus clair que les revenus des professions médicales qui sont dites intellectuelles devraient se rapprocher des professions médicales avec des actes techniques ( là est la véritable discussion! pourquoi un cardiologue devrait gagner beaucoup plus qu'un pédiatre ou qu'un généraliste ?) . En outre , si l'acte était revalorisé comme je l'entends , une part non négligeable devrait être redistribué vers les coûts administratifs et para médical ( rémunération du personnel , jour de FMC..oups je veux dire DPC , formation , recherche, etc..). La mise en place d'une nomenclature clinique me semble indispensable ( consultation de prévention , de nutrition , complexe etc..). L'Etat pourrait (pour éviter l'hyperinflation du nombres actes) limité cette sur-rémunération à un certain nombre d'acte par jour lissé sur le mois ( ceci afin d'éviter les consultation avec 4 à 5 patients par heures ) ceci permettant une meilleure qualité de travail pour les médecins ( et normalement une meilleure prise en charge médicale des patients)



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  18. A bleu horizon,
    Je suis d'accord sur le fait que cette discussion est politique. Mais TOUT est politque, y compris les revendications corporatistes de l'UFML, parce que le choix entre différentes options dépend nécessairement d'une échelle de valeurs, et que cette échelle de valeurs peut toujours être rapportée à des orientations politiques.

    Je ne suis pas d'accord, en revanche, sur l'idée que un droit fondamental serait à géométrie variable selon le revenu des habitants d'un pays. Ce qu'est un droit fondamental a été défini par la déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948 et la santé en fait partie http://www.wma.net/fr/20activities/20humanrights/10health/. La difficulté, étant, dans un monde où la santé est aussi bien un commerce, de distinguer entre le nécessaire et l'accessoire en matière de santé, voire le nuisible.

    Je suis d'accord sur le fait que les actes techniques sont survalorisés. C'est le reflet de la primauté de l'aspect économique et commercial et du scientisme ambiant, qui en est le corollaire, sur les bénéfices réels des actes médicaux pour le patient. Et, là aussi, c'est le résultat d'une idéologie et d'un positionnement politique qu'on veut faire passer pour "naturel".

    Le dédain pour une approche plus holistique du patient comme celle de la médecine générale, pourtant plébiscitée dans le discours par les patients, se manifeste aussi dans le sous-investissement de la formation et de l'information des MG, qui sont abandonnés à Big Pharma, avec des résultats désastreux pour les patients mais excellents pour le commerce.

    Il faut aussi rechercher des pistes pour une rémunération plus adaptée à la valorisation de la qualité des soins.

    C'est un peu télescopé et je suis désolée de cette succession d'affirmations qui fait un peu langue de bois mais ça reflète vraiment ce que je pense.

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