Les pétitions comme les manifestes ont rarement pour but de défendre des victimes mais plus souvent comme objectif de faire mousser les signataires. Il y a des exceptions que les historiens ne manqueront pas de citer pour montrer qu'ils sont au fait de l'exhibitionnisme hystérique qui est le nec plus ultra ou, plus précisément, le sommet des élégances en cette décennie de téléréalité.
Comme d'habitude en ce blog je vous propose d'abord de lire le fameux Manifeste des 30 : ICI.
Le texte est d'une rare naïveté, le contenu juridique en est pauvre et le prêchi prêcha moralisateur est d'un ridicule achevé. Mais, après tout, les bons sentiments ne faisant pas de la bonne littérature, il n'y a pas de raison pour qu'ils fassent de la bonne médecine ou de la bonne justice. J'ai retenu ceci : boycottons Servier.
Mais je commence par la fin et vous ne pouvez comprendre si vous ne saisissez pas d'emblée que ce texte est d'autant plus extravagant, il aurait pu être signé par le docteur Branchard ou le docteur Martin, braves médecins généralistes d'une province éloignée n'ayant jamais prescrit ne serait-ce une seule fois un comprimé de Mediator, ne recevant pas la visite médicale et dont les seuls congrès auxquels ils auraient participé auraient été celui des pêcheurs à la mouche, pour l'un, et celui des fans de Barbaby, pour l'autre, non, ce Manifeste est d'autant plus "étonnant" que certains des signataires sont des membres éminents de l'intelligentsia médicale, des membres incontournables de la parole divine et mandarinale, celle que l'on entend partout, de RTL à France-Culture en passant par France Inter et Radio Courtoisie, mais surtout de certains "vrais" gens qui ont tenu les rênes du pouvoir médical et touché les bénéfices, qu'ils fussent académiques ou pécuniaires, du lobby santéo-industriel.
Ce que je vais dire signifie sans doute pour vous que je touche de l'argent de Servier, de Euthérapie ou de Biogaran ou que je me tamponne des victimes du Mediator comme de la moindre narcolepsie sous Pandemrix, mais vous auriez tort de le penser.
Ainsi, et je ne parlerai pas ici des philosophes et des personnalités engagées (sic) qui ont signé, je parlerai des médecins que je connais un peu pour les fréquenter, les lire et... supporter parfois leurs médiocres arguments et leurs contradictions.
Commençons par le commencement : ce Manifeste, sans doute parce qu'il est pluridisciplinaire, s'extrait d'obligations légales pour les médecins (pour les philosophes et les personnalités engagées je ne connais pas la réglementation), à savoir, puisqu'ils parlent de médecine, de médicament et de firme pharmaceutique, ils se doivent de déclarer leurs liens d'intérêts (article L.4113-13 du Code de la santé publique). Que nenni, ils ne le font pas. Nous le ferons donc pour eux. Et comme ce Manifeste est signé par le président du Formindep dont on connaît la virulence en général et à juste titre à l'égard des liens et conflits d'intérêts (pour la différence ne pas demander aux mandarins), on se pose des questions existentielles sur la division de la conscience et sur cette entreprise de blanchiment.
Continuons en disant qu'il y a sans doutes des gens "bien" qui signent le Manifeste mais que le voisinage nauséabond de certains altère leur naïve bonté.
Le top des tops des signataires est sans doute Jean-François Bergmann. Homme bon que nous avons reconnu brillant dans l'affaire des traitements hyper chers et peu efficaces de l'hépatite C et qui fut, vous pouvez écarquiller les yeux, vice président de la commission de la transparence entre 1996 et 2001 puis président de la commission d'AMM de 2001 à 2011 ! En lisant cet entretien reproduit par le journal L'Express (LA) on reste pantois devant tant d'arrogance, de candeur et de "Je suis responsable mais pas coupable". Quand on regarde l'histoire des agences françaises on est stupéfait de constater que ses membres étaient tous éminents, compétents et non corrompus et, qu'en raison de ces qualités reconnues par tous, ils n'ont cessé de se tromper et de favoriser les industriels en laissant passer des produits douteux. Si vous voulez plus d'informations sur ce lanceur d'alerte qui a mis 16 ans à perdre son poste, à renoncer à ses avantages et a, à force de courage, bravé l'interdiction professionnelle, pour finir par pantoufler dans l'industrie (ICI), le blog Hippocrate et Pindare, en fin de billet, vous informera mieux : LA. On hésite, pour parler de cet homme, entre les termes incompétence et corruption.
Il y a aussi André Grimaldi. Il est diabétologue, il a beaucoup travaillé avec un autre groupe français Sanofi, concurrent de Servier en ce domaine, et, bien entendu, pas de lien d'intérêt déclaré. Lui, c'est un gars de gauche, le mandarin de gauche, donc, qui, sur France-Culture, trouve normal de travailler avec l'industrie, ce qui est loin d'être une tare, mais ne reconnaît pas que cela puisse l'influencer, ça, c'est moins bon. Le commentaire de CMT (ICI) enfonce le mandarin qui défendait Lantus et Avandia... contre les méchants. Quant à ses prises de position à l'égard des statines, elles feraient frémir un membre même le plus attentionné du Formindep. Toujours est-il qu'un mandarin de gauche payé par Sanofi propose le boycott des produits d'un concurrent...
François Chast fait aussi partie de la fine équipe, celle à qui le livre d'Even et Debré a porté ombrage (et, entre parenthèses, le Formindep l'a porté aux nues, ce livre, LA) et qui n'a pas supporté la gloire médiatique de ces deux mandarins chenus et, surtout, le tirages du dit livre... Chast, en bon commentateur d'études qu'il ne connaît qu'en seconde main, a des arguments très forts sur les vaccins, les génériques, et... le mediator (et je vous laisse méditer sur cette phrase, à la fois une accusation forte et une preuve flagrante d'incompétence : "Dès 1976, la direction du médicament au ministère de la Santé avait pointé le fait que c’était une amphétamine."). Il est heureux que Lucien Abenhaim n'ait pas signé ce manifeste. Et pourquoi pas Even ou Debré ?
Dans le menu fretin il y a aussi l'inénarrable Gérard Bapt. Celui qui s'est autoproclamé lanceur d'alerte universel et qui n'a eu de cesse, quand la vertu l'a poussé à devenir chevalier blanc (à moins que cela ne fût l'inverse), de caviarder sa biographie afin de supprimer sa participation à un cercle de réflexion (non, ce n'est pas le Club de l'Horloge), le cercle Hippocrate, largement financé par les laboratoires pharmaceutiques (dont GSK et Sanofi) (ICI) et de faire aussi oublier ses liens particuliers avec Sanofi (LA).
Je pourrais parler d'Israël Nisand, pape strasbourgeois omnipotent de la gynéco-obstétrique, dont les liens d'intérêt avec les industriels de la pilule contraceptive sont connus (LA), qui n'a jamais signé de manifeste en faveur des victimes des pilules de troisième et quatrième génération pour lesquelles il était très chaud, qui impose la pilule contragestive pour des IVG tardives aux consultantes de son hôpital, et qui a fait des déclarations bruyantes sur la nécessité de la contraception involontaire chez les femmes.
Défendre les victimes du Mediator est une belle cause et le docteur Irène Frachon en a fait sa raison de vivre (je rappelle ici qu'en tout et pour tout elle est citée 12 fois dans Pubmed - LA -, ce qui ne témoigne pas d'une activité de recherche inouïe. ERRATUM : un commentaire signale qu'il y a 35 publications, voir ICI, dont 7 en premier auteur, ce qui ne change pas grand chose) mais tous les moyens ne sont pas bons.
Défendre les victimes du Mediator, les quelques et trop nombreuses victimes du Mediator, est respectable. Faire croire que les laboratoires Servier, entreprise familiale non cotée en bourse, sont les seuls à utiliser des méthodes détestables dans l'industrie pharmaceutique alors que l'actualité récente est remplie de victimes beaucoup plus nombreuses émanant de grands groupes internationaux, est fallacieux.
Mais on ne m'enlèvera pas de l'idée que le procès Mediator a été mal engagé juridiquement et qu'il fallait, contre les avocats expérimentés de Servier, envoyer du lourd à l'abordage.
Boycotter Servier ? Certes, mais pourquoi pas Pfizer, et MSD, et Glaxo ?
Illustration : Réunion du concile de Trente à l'église Santa Maria Maggiore.
Je pourrais parler d'Israël Nisand, pape strasbourgeois omnipotent de la gynéco-obstétrique, dont les liens d'intérêt avec les industriels de la pilule contraceptive sont connus (LA), qui n'a jamais signé de manifeste en faveur des victimes des pilules de troisième et quatrième génération pour lesquelles il était très chaud, qui impose la pilule contragestive pour des IVG tardives aux consultantes de son hôpital, et qui a fait des déclarations bruyantes sur la nécessité de la contraception involontaire chez les femmes.
Défendre les victimes du Mediator est une belle cause et le docteur Irène Frachon en a fait sa raison de vivre (je rappelle ici qu'en tout et pour tout elle est citée 12 fois dans Pubmed - LA -, ce qui ne témoigne pas d'une activité de recherche inouïe. ERRATUM : un commentaire signale qu'il y a 35 publications, voir ICI, dont 7 en premier auteur, ce qui ne change pas grand chose) mais tous les moyens ne sont pas bons.
Défendre les victimes du Mediator, les quelques et trop nombreuses victimes du Mediator, est respectable. Faire croire que les laboratoires Servier, entreprise familiale non cotée en bourse, sont les seuls à utiliser des méthodes détestables dans l'industrie pharmaceutique alors que l'actualité récente est remplie de victimes beaucoup plus nombreuses émanant de grands groupes internationaux, est fallacieux.
Mais on ne m'enlèvera pas de l'idée que le procès Mediator a été mal engagé juridiquement et qu'il fallait, contre les avocats expérimentés de Servier, envoyer du lourd à l'abordage.
Boycotter Servier ? Certes, mais pourquoi pas Pfizer, et MSD, et Glaxo ?
Illustration : Réunion du concile de Trente à l'église Santa Maria Maggiore.
je vous trouve sévère envers Irène Frachon. Pour être lanceur d'alerte , il faut avoir écrit 300 publications référencées dans PubMed alors, selon vous? Beau pédigrée pour attester d'une indépendance d'esprit....
RépondreSupprimer1/ La course à la bibliométire (Publish or Perish ) n'est pas une gage de compétence mais d'opportunisme et de carrièrisme, difficilement compatible avec le job de lanceur d'alerte
2/ actuellement, il est avéré , et particulièrement dans la recherche biomédicale (voir les publication récentes parus dans Nature) , que jusqu'à 50 % de publications seraient ou pétries de conflits d'intérets, biaisées, non reproductibles, les données seraient embellies,etc. Ayant fait de la recherche pour des labo pharmaceutiques durant 7 ans sous couvert de confidentialité et non autorisée à publier des résultats qui étaient négatifs pour l'essentiel, j'ai compris très jeune comment on "embellit " des résultats dans un labo de recherche universitaire pour plaire à son financeur (ce que je n‘ai pas fait mais que d’autres on fait, eux, devenus prof de fac pour certains, moi pas)
3 / Cette femme a été courageuse ( je ne dis pas cela pas "solidarité " féminine) . Elle l'a fait au moins, son boulot, et jusqu'au bout.
4/ Vous dites qu'elle en a fait sa raison de vivre. Et vous? c'est quoi votre raison de vivre? ce blog n'est pas votre raison de vivre d'une certaine manière?
J'adore vous lire, vos textes sont souvent convaincants , bien argumentés j'apprécie votre indépendance d'esprit mais, (parfois, rarement) , vous exagèrez - mais c'est votre style, votre signature… Le monde est complexe, les êtres humains sont complexes - et vous-même aussi, si j'en crois votre blog dont je suis une fidèle lectrice - et les intérets de tout un chacun sont complexes car il faut vivre, travailler, se battre à tous les niveaux et personne n'est blanc ou noir. Irène Frachon a fait ce qu'elle a pu et l'a bien fait je pense. Par contre vous avez raison de dénoncez ces opportunistes de la dernière heure qui retournent leur veste pour se blanchir, ces carriéristes mercenaires sans foi ni loi qui font çà juste pour l'appât du gain ou/et pour les "honneurs de la république" (une légion d'honneur, un poste de président d'un "Haut" comité quelquonque, etc.)
PS : Je déclare n'avoir aucun conflit d'intérét ;-)
D'accord en tout point avec Annette Lexa, en tout point... Oui, vous êtes souvent dur, parfois trop, et souvent juste!!!
RépondreSupprimerIl y a des signatures qui sentent un peu mauvais. Sont ce des roublards? Genre collabos qui deviennent résistants juste avant la fin ou sont ils dans la dénégation de leur propres soumissions ou collusions? Ou, y a t'il des deux, genre 20% de déni, 50% de ruse et 30% de motivations annexes.
Mais il est peut être utile de signer à côté de grands noms (et ce n'est pas ironique) pour signifier ainsi que le vent tourne pour big pharma. J'espère ce pragmatisme cynique être utile, j'espère...
m bronner votre commentaire pue , proçès d'intentions, médisance , voire diffamation sur les compétences des uns et des autres? je ne vous connais pas, je ne les connais pas mais votre prose je l'ai tout de suite reconnue. Mais vous vous avez peut-être qqchose à nous dire à propos des faits mettant en cause les agissements des laboratoires Servier? je vous ferai grâce de critique littéraire!
RépondreSupprimeril y a une corrélation certaine entre anomymat et propos désobligeants assurément : c'est à cela qu'on reconnait un troll .
RépondreSupprimerMoi qui pensais être sévère avec doc du 16....Je me relis et oui, d'accord, j'ai eu tort.Ma comparaison est très maladroite et je prie les lecteurs qui s'offusquent d'accepter mes plates excuses.
RépondreSupprimerÀ ma seule décharge le fait que ce type de comparaison je les fais pour tous, y compris pour moi. Il est humain, et je parle aussi pour moi, d'errer, de se tromper, d'être naîf, voire vaniteux, et de mettre des stratégies de survie psychique en place quand on ressent qu'il y a un lézard. Donc ce n'est pas une agression. Je pensais être modérée, ça me fera les pieds!
personnellement , je ne vois pas en quoi il fallait s' excuser auprès d'un Anomyme.
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne, j'avais parfaitement lu et compris les propos de Martine Bronner ( dénégation de leur propres soumissions ou collusions? Ou, y a t'il des deux, genre 20% de déni, 50% de ruse et 30% de motivations annexes).
Juste et sans doute vrai.
Une précision factuelle : ce sont 31 articles d'Irène Frachon qui apparaissent dans PubMed : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=frachon+I[Author]
RépondreSupprimerBon! ben moi je vais quand même la signer cette foutue pétition, même en compagnie de gens qui ne sont pas en odeur de sainteté, (vous avez remarqué , je n'ait pas dit de gens qui puent), parce qu'il y a aussi dans cette liste des gens que j'ai rencontré et que je crois assez honnêtes dans leur démarche (pour autant je ne chiffrerai pas en pourcentage leur taux d'honnêteté, je ne connais pas le mien) . Il faut bien commencer en attendant d'autres pétitions ou appels, pour Sanofi, Pfizer et consorts. Je suis d'accord avec Annette Lexa sur la pertinence du nombre de publications PubMed pour les lanceurs d'alerte.
RépondreSupprimerMonsieur,
RépondreSupprimerVous avez écrit exactement ce que j'ai tout de suite pensé en lisant ce "manifeste". Rien à redire, je vous approuve à 100 %.
Je ne vous connais pas, mais je vous sers la main. Vous n'êtes pas seul à trouver ça "gonflé".
Ras le bol des pseudo moralisateurs !!!
Je ne suis pas si anonyme que ça, j'ai déjà donné mon nom sur ce Blog justement lorsque Docteur du 16 que je suis depuis fort longtemps, avait voulu lancer une assemblée constituante de la médecine générale,(je faisais partie des rares "échos polis" !!! ) Si j'ai choisi un pseudo, c'est parce que j'ai un homonyme qui a écrit des bouquins plutôt intelligents sur des problèmes médicaux et que je ne voulais pas me faire passer pour plus brillant que je ne suis, même si j'ai finalement choisi un pseudo encore plus brillant (faut bien se faire plaisir). Je ne me permet pas de donner de leçons aux moralisateurs, je me contente de donner mon tout petit avis. Je ne serre pas la main aux anonymes. Docteur sentis Philippe alias Popper 31.
RépondreSupprimerJe vous cite, Docdu16 : "Le top des tops des signataires est sans doute Jean-François Bergmann. Homme bon que nous avons reconnu brillant dans l'affaire des traitements hyper chers et peu efficaces de l'hépatite C "
RépondreSupprimerDocdu16, que vous jugiez des qualités d’homme du bon professeur vous appartient, d’autant qu’il brille depuis longtemps et avec beaucoup de professionnalisme dans le milieu. C’est plus surprenant de vous voir affirmer que ces traitements sont hyper chers, là d’accord, mais “peu efficaces”, ce qui est un scoop mondial !
Sur quels éléments médicaux ou autres basez-vous cette déduction, qui sent un peu le doigt mouillé ?
J. F. Bergmann affirmait le contraire pourtant, et ce n’est pas un agneau de l’année; c’est vrai aussi qu’il paraît convaincu de la disparition spontanée de l’hépatite c, maladie qui ne concernerait qu’une marge de toxicos et une multitude de basanés et de russophones dont nous n’avons pas l’usage.
Si vous voulez nous en reparlerons dans quelques années, mais en attendant pourquoi ne pas abandonner ce sujet (les nouveaux TT de l'hep C), qui relève peu de la médecine générale, ou bien l’aborder franchement en allant vers le fond des choses ?
@ Cath
RépondreSupprimerVotre condescendance est touchante.
Habituée que vous êtes à fréquenter les grananananands professeurs vous pensez que les MG sont des crétins.
Tant pis pour vous.
Vous n'avez jamais répondu aux arguments qui vous étaient opposés en ce blog mais vous allez de l'avant.
Votre espoir est sans doute d'être examinée par un télémédecin professeur dans une cabine dédiée mais votre connaissance des hauts cercles vous l'épargnera et vous laisserez ces cabines au petit peuple des déserts.
Bonne journée.
Il y a un sacré problème avec les labos, tenons-nous les coudes au lieu de nous taper dessus.
RépondreSupprimerA JCG
RépondreSupprimerTrès bon sujet à aborder, et excellemment exposé. Je suis totalement en phase avec toi et je vais m’en expliquer.
LE MANIFESTE DES 30 : LE POTENTIEL REDEMPTEUR DE L’INDIGANTION VERTUEUSE ET L’ART DE CHANGER DE CAP SANS EN AVOIR L’AIR
L’indignation vertueuse.
Voilà un outil dont savent bien se servir tous ceux qui ne vivent que de leur image, tels les politiciens. De quoi couper court aux débats et éviter les questions gênantes tout en mettant votre interlocuteur , mal à l’aise et en mauvaise posture. Celle qui use le plus de cette arme redoutable est, sans conteste, Marine Le Pen.
Nous avons eu une illustration du pouvoir de cette arme fatale dans la file même des commentaires de ce post. Martine Brönner fait un commentaire (le deuxième, du 27 août) tout à fait modéré sur le post, avec sa pondération habituelle. Surgit alors un anonyme qui armé uniquement de cette arme fatale l’oblige à s’excuser pour des choses qu’elle n’a pas dites. Cela donne une idée de la puissance de l’indignation vertueuse comme arme de culpabilisation massive.
L’indignation vertueuse d’un tiers, nous renvoie, de manière reflexe et diffuse, vers notre propre insuffisance morale, vers tout ce que nous avons fait de « mal » depuis notre pus tendre enfance, comme copier sur le voisin ou chiper les gâteaux dans l’armoire…
L’indignation vertueuse se promène rarement seule. Sa copine, la bien-pensance lui colle presque toujours aux basques. Ces deux là sont suivies de près par un troisième larron : les bons sentiments. Aucun de ces trois là ne me paraît fréquentable.
Les pétitions
Je ne suis pas totalement réfractaire aux pétitions. Je ne suis pas contre le fait de me fondre dans la masse si c’est pour une cause utile et correctement justifiée. En effet, dans une pétition, seuls les premiers signataires tiennent la vedette. Pour le reste, seul le nombre compte (à moins que vous soyez célèbre) et une pétition n’est que l’addition d’unités semblables.
J’ai signé quelques pétitions qui me semblaient avoir du sens. Je me souviens d’une pétition qui demandait à légiférer pour que les enfants ne soient plus exposés à la publicité pour le junk food à la TV, mesure qui a fait la preuve de son efficacité sur la qualité de l’alimentation des enfants dans d’autres pays, d’une pétition pour que l’Europe ne coupe pas les subventions des associations qui s’occupent des plus démunis, ce qui eut provoqué une véritable catastrophe humanitaire, et de la pétition concernant le Gardasil, initiée par Med Ocean et Philippe de Chazournes.
Toutes ces pétitions ont des caractéristiques communes. Elles émanent des citoyens de base pour s’adresser aux autorités auxquelles elles demandent d’adopter des mesures concrètes dont on attend des résultats positifs. Quand l’enjeu est scientifique les fondements sont solides.
C’est ce que font l’immense majorité des pétitions, qui sont une tentative de peser démocratiquement sur des décisions des autorités. Cela les différencie du présent Manifeste qui est horizontal et a une visée purement moralisatrice. Les propos sont vagues, non étayés et ne font qu’énoncer des évidences, tandis que l’idée principale se limite à rappeler qu’être sponsorisé par Servier, c’est mal.
...
SUITE
RépondreSupprimerUn article du Monde évoque le phénomène général des pétitions http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/09/24/les-petitions-en-ligne-nouveaux-vecteurs-de-la-mobilisation_4493513_3224.html . Il rappelle que les pétitions peuvent être un business, qu’elles aboutissent très rarement à un résultat, en particulier lorsque les demandes sont aussi vagues et sans destinataire précis, et qu’elles sont désormais largement utilisées par des goupes de lobbying ou des sociétés privées, comme des laboratoires pharmaceutiques, pour influencer l’opinion publique sous couvert d’indignation vertueuse, pratique qui se nomme « l’astroturfing ».
On signe donc une pétition pour soi-même, en premier lieu, et il ne faut pas espérer obtenir un résultat. En particulier dans ce cas, où rappeler aux médecins ce qu’ils savent déjà parfaitement car de notoriété publique paraît pour le moins inutile.
Restent l’indignation vertueuse, avec avec son potentiel rédempteur et sa mise en valeur de ceux qui s’en réclament. Et le message principal : être sponsorisé par Servier c’est très mal. Autrement dit une Lapalissade. Qui renvoie immédiatement vers un autre message implicite, plus inédit celui-là et qui tend donc à éclipser le message explicite qui ne nous apprend rien: être sponsorisé ou financé par d’autres entreprises pharmaceutiques ne pose pas de problème moral.
Cet appel à la tolérance aux conflits d’intérêts me saute d’autant plus aux yeux, qu’on trouve, parmi les signataires, comme tu le signalais Jean-Claude, des personnes qui prônent ouvertement ce point de vue et dont l’influence des conflits d’intérêts sur la carrière et le jugement saute aux yeux.
Jean-François Bergmann, d’abord, dont l’incompétence et les conflits d’intérêts ont motivé la « démission » forcée de la vice-présidence de la commission d’AMM en décembre 2012 après dix ans à ce poste.
De fait on peut dire que JF Bergmann a eu beaucoup de chance d’échapper à une mise en examen. Il est probable qu’il doive cette chance à ses talents de comédien car il a pris garde de faire profil bas et de dire combien il regrettait de n’avoir rien vu (« je m’en veux »).
JF Bergmann et sa compétence
Sa cécité concernant le Mediator a persisté pendant les dix années passées en tant que vice-président de la commission des autorisations de mise sur le marché de l’AFSSAPS, puis ANSM. Tout en se présentant comme un éminent pharmacologue, ayant formé à lui tout seul la moitié du personnel de l’ANSM, il affirme que la raison principale de son absence de réaction, alors même qu’on lui signalait régulièrement des cas d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) en lien avec le Médiator était que « le laboratoire n'a jamais admis la similitude pharmacologique entre l'isoméride et le benfluorex. ».
...
SUITE
RépondreSupprimerJe pense qu’ avec ces mandarins on est au degré zéro de réflexion sur la surmédicalisation et sur les conflits d’intérêts. André Grimaldi ne réclame d’ailleurs pas qu’on combatte les conflits d’intérêts, mais seulement de la transparence, c'est-à-dire leur banalisation (« La seule solution est la transparence absolue. »). Pour s'élever un peu il faut aller regarder du côté des penseurs de la surmédicalisation anglo-saxons tels que Fiona Goodlee, Gilbert Welsh, et tant d'autres, parmi ceux qui agissent réellement pour améliore la médecine.
Je crois donc que le véritable objet de cette pétition n’est pas celui affiché, qui ne rime d’ailleurs à rien.
Le véritable objet de cette pétition est de sceller une alliance opportuniste entre le Formindep, qui cherche à faire sa révolution culturelle et à sortir de son isolement, et des mandarins peu scrupuleux ou peut-être naïfs qui veulent se poser en références scientifiques de la critique médicale tout en effaçant leur passif et en conservant tous leurs avantages et privilèges, ce qui suppose de jeter un voile pudique sur la question des conflits d'intérêts. Cela s’appelle, en clair jouer sur tous les tableaux.
Nécessité fait loi et c’est, comme d’habitude, le plus petit commun dénominateur qui triomphe.
Je ne souhaite pas participer à cette mascarade et je ne signerai donc pas cette pétition inutile issue de petits arrangements entre amis.
Ce ne sont pas tant les médecins, MG ou pontes qui m'intéressent mais le problème de santé précis que vous avez abordé : l'hépatite c et ses nouveaux traitements, dont vous affirmez qu'ils sont peu efficaces. Quel argument m'avez-vous proposé, si ce n'est ceux du bon Pr auxquels je pense avoir répondu.
RépondreSupprimerQuant à la condescendance, vous êtes manifestement mon maître, dans le respect de nos positions respectives, d'autant que je n'ai bien sûr pas les prestigieuses fréquentations que vous m'attribuez.
Je trouve bien décevant que vous n'alliez pas regarder dans le détail ce sujet de l'hépatite c, alors que vous vous contentez de quelques généralisations lapidaires sans jamais admettre de dialogue.
C'est de l'hépatite c que je vous entretiens, et de rien d'autre, parce que vous évoquez vous-même le sujet, et je regrette que vous ne sortiez pas de l'attaque personnelle en ce qui me concerne. Bien, je vous laisse tranquille (je me sens un peu comme le mg face au grrrrand Pr..) mais je me réserve le droit d'intervenir si vous balancez que l'hépatite c ne rend pas malade, et que ce n'est de toute façon pas un problème de santé publique.
CMT a "oublié" un petit chapitre sur Bergmann et Grimaldi.
RépondreSupprimerElle me demande de le rajouter.
Commençons pas Bergmann (première partie)
En tant que responsable et éminent pharmacologue il disposait pourtant de quelques petits indices qui auraient dû lui mettre la puce à l’oreille :
- Le benfluorex avait pour suffixe « orex » qui est le suffixe des coupe-faims, même si le laboratoire Servier le présentait comme un antidiabétique afin d’obtenir son AMM
- Il était le troisième médicament de la même famille, celle des fenfluramines, à avoir été accusé de provoquer des effets indésirables cardiaques et le deuxième à avoir provoqué un effet indésirable bien spécifique et reconnaissable, difficile à « rater » l’hypertension artérielle pulmonaire ou HTAP. A propos de cet effet indésirable il dit, avec pas mal de cynisme dans l’article : » Je m'en veux de ne pas avoir senti tout ça, en 2007, et appelé à une grande étude prospective. Il fallait du nez: à ce compte, pourquoi ne pas croiser la consommation de Toblerone et les entorses de chevilles? » .
- Pourtant, la première fenfluramine à avoir été retirée du marché pour provoquer des HTAP était l’aminorex, un anorixigène, retiré du marché américain en 1968. La deuxième était l’Isoméride ou dexfenfluarmine, dont la licence a été retirée en septembre 1997 par la FDA aux Etats-UNis après qu’une troisième équipe de médecins, celle de la clinique Mayo, ait dénoncé publiquement des cas inquiétants de valvulopathies chez les patients prenant ce médicament.
- Le benfluorex, pour sa part, a un métabolite commun avec l’Isoméride , ce qu’un éminent pharmacologue ne pouvait ignorer (http://www.societechimiquedefrance.fr/produit-du-jour/isomeride-et-mediator.html Le métabolite actif principal du benfluorex, comme des autres fenfluramines, est la 3-trifluorométhyl amphétamine ou norfenfluramine, l’amine de base qui a servi au développement des autres composés. Le benfluorex lui-même est, par exemple, complètement métabolisé et n’est pas détectable dans le plasma)
Suite des oublis de CMT : Bergmann (2)
RépondreSupprimerJF Bergmann côté conflits d’intérêts : cas personnel et positionnement
Sur un autre article on apprend que, tout en travaillant pour cette commission qui avait des pouvoirs quasi discrétionnaires en matière de mise sur le marché de médicaments et de modification de mise sur le marché , JF Bergmann travaillait pour de nombreux laboratoires http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/afssaps-post-mediator-un-ancien-129471 . Qu’il a aussi fait placer son beau frère, Joseph Emmerich http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/contacts/emmerichj_DI.pdf http://hippocrate-et-pindare.fr/2013/01/11/preuve-que-lansm-garde-des-liens-avec-lindustrie-pharmaceutique/ , à la tête d’un service très important de l’ANSM, ce qui a permis audit Joseph, aussi blanc que son beau-frère Jean-François en matière de conflits d’intérêts, d’accéder aussi à la commission des médicaments à usage humain (CHMP) de l’agence européenne du médicament qui donne des avis sur la mise sur le marché des médicaments au niveau européen.
JF Bergmann a trouvé entretemps un emploi qu’on peut penser très bien rémunéré chez Priorits, comme tu l’expliquais, http://www.prioritis.com/fr/pr-jean-francois-bergmann-expert-scientifique-chez-prioritis,article.html où son profil d’ancien membre de la commission d’AMM est bien mis en avant, ce qui est normal, puisque cette société a pour clients les compagnies pharmaceutiques, et pour activité le conseil stratégique et la constitution de dossiers pour les médicaments qui vont être évalués par les autorités régulatrices. C'est-à-dire qu’elle contribue à l’ »enfumage » dont JF Bergmann dit avoir été victime pendant qu’il occupait le poste de vice-président de la commission d’AMM.
Sur son positionnement vis-à-vis des conflits d’intérêts.
JF Bergmann assure qu’ils n’ont aucune influence sur les décisions prises dans les commissions. On ne peut pas dire que ce fut le cas pour le Rédux, version américaine de l’Isoméride dont Servier avait cédé la licence pour les Etats Unis à Wyeth. En effet, après un premier refus par une commission de mettre ce médicament sur le marché en 1995, un point de procédure fut invoqué par la hiérarchie de la FDA, au sein de laquelle se trouvait un medecin ayant travaillé pour Wyeth sur un autre anorixigéne, Michael Weintraub, pour que se réunisse une deuxième commission recomposée qui donne, cette fois le feu vert. J’ai déjà dit que cette AMM fut retirée en 1997 en raison des effets indésirables du médicament.
JF Bergmann affirme aussi cumuler les conflits d’intérêts et en être fier.
Je pense que, d’un point de vue moral, qui est le cœur de la pétition, on a déjà connu des niveaux d’exigence plus élevés.
CMT a "oublié" aussi Grimaldi.
RépondreSupprimerAndré Grimaldi laisse, lui aussi, quelque peu à désirer du point de vue de la gestion des conflits d’intérêts http://hippocrate-et-pindare.fr/tag/pr-grimaldi/ . Et aussi lorsqu’il sous-entendait, dans un article paru en octobre 2012, que l’antidiabétique Avandia ou rosiglitazone avait été injustement accusé de provoquer des atteintes cardiaques http://www.gauchemip.org/spip.php?article9840 « Ce qui est scandaleux, c’est qu’on apprend la publication de cette étude par les banques, puis par médias, pas par les agences ou les associations professionnelles. Ça me rappelle l’affaire de l’Avandia de GSK : en 2006, cet autre médicament pour le diabète, a été torpillé par un article l’accusant d’augmenter les risques d’infarctus. L’affaire vient de se conclure par un non-lieu pour le labo, mais les médias n’ont pas repris l’information et en attendant, le médicament a été mis au tapis au profit de ses concurrents. »
On se demande d’où lui viennent ces » informations », peut être obtenues lors de repas avec des cadres et amis de laboratoires, qu’on croirait entendre parler par sa bouche. En juillet 2012 GSK avait pourtant plaidé coupable pour tous les chefs d’accusation concernant l’Avandia en particulier, y compris pour celui d’avoir occulté des informations concernant la sécurité de ce médicament, et accepté de payer quelques 3 Mds de dollars pour échapper à un procès http://www.justice.gov/opa/pr/glaxosmithkline-plead-guilty-and-pay-3-billion-resolve-fraud-allegations-and-failure-report. Cet arrangement financier, que le système judiciaire américain permet, n’est pas exactement l’équivalent d’un non lieu mais plutôt un aveu de culpabilité. Je ne suis pas diabétologue mais je sais lire. Et je ne reçois pas les visiteurs médicaux. Alors j’avoue être bien plus préoccupée par les problèmes liés à la surmédicalisation que par les ennuis commerciaux de GSK .
Mais l’attitude de Grimaldi reflète bien son positionnement général en ce qui concerne l’industrie pharmaceutique et son rôle dans le monde. Avec F Chaste, JF Bergmann et d’autres, ils ont écrit un livre « la vérité sur vos médicaments ». Ce livre affirme un point de vue scientiste qui est celui que les laboratoires voudraient imposer partout dans le monde : les laboratoires sont seuls porteurs du progrès médical et vont sauver le monde de la maladie.
Même si toutes les études, celles de Prescrire, celles Lexchin,montrent qu’au contraire, les laboratoires font payer très cher, grâce au marketing et aux conflits d’intérêts, des progrès médicaux quasi inexistants. Très cher aussi pour le les patients, et une étude du JAMA de 1998 montrait que déjà, en 1994, aux Etats-UNis la iatrogénie était la quatrième cause d’hospitalisation avec plus de 200 000 hospitalisations pour effets indésirables graves et la quatrième cause de décès avec 106 000 décès .
Bonjour
RépondreSupprimerL’ensemble des commentaires de ‘Docteurdu16’ and colleagues à la fois me rassure et génère chez moi de menues inquiétudes. Me rassure, d’abord, car en considérant l’énergie et le temps dépensés pour écrire tout cela, je me dis que forcément ses/leurs patients sont tous traités et guéris, libérant le temps nécessaire au métier de docteur de clavier. La bien belle chose ! Moi-même, d’ailleurs, je ferais bien de répondre à mon bip.
Il m’angoisse aussi, a posteriori, quand je réalise l’occasion manquée par Irène Frachon de mener un vrai combat, avec de vraies armes, de vrais alliés, de bons outils. Un peu mieux conseillée, cette gourde n’aurait-elle pu s’appuyer sur l’auteur de ce blog et, pour de bon, « envoyer du lourd à l’abordage » ? Plutôt que, faute d’abordage, rester en rade à Brest avec son pétard mouillé, sans ébranler le moins du monde les sphères médicales, juridiques, médiatiques. Ça c’est ballot, si elle avait su, sûr qu’elle aurait composé le ‘3615 Docteurdu16’ tout de suite, pour se coucher moins bête ensuite. Mais c’est les filles, ça, blondes de surcroît : ça fonce, ça réfléchit pas !
Il me vexe, un brin, en saisissant soudain le ridicule achevé du texte que j’ai cosigné. « Prêchi prêcha, moralisateur, extravagant, mauvaise littérature… », ça craint ! Mais c’est bien sûr : ici, seulement ici se nichent la saine pensée et la bonne littérature. D’ailleurs, dès que j’aurai accès à une librairie ou une bibliothèque, je ferai main basse sur tous les écrits du divin blogueur, et je ne doute pas qu’un jour la lecture d’un de ses livres achèvera de m’en convaincre (Je n’évoque même pas la bonne médecine, que j’ai moi-même renoncé à pratiquer pour me consacrer entièrement à signer des pétitions stupides ; mais ça tombe bien, je cherche un bon généraliste…) Pire, la vexation confine à la honte absolue sitôt relue la liste de s… (Tûûût, censuré) qui ont signé ce manifeste du déshonneur ; car s’il y en a d’assez irréprochables (cités dans le texte de 'Docteurdu16', humanistes, droits dans leurs bottes depuis toujours et tout et tout), il y en a d’affreux, suppôts de la bêtise et de la prévarication : Axel Kahn est un des pires, et que dire de Michel Serres…
Il me met en colère, enfin, quand je constate combien certains (certaine, surtout, que je croyais amie) utilisent des événements tragiques comme l’affaire Médiator pour s’en faire un tremplin vers une célébrité douteuse. Que cette Frachon ait fait de ce vil moyen (qui « tous ne sont pas bons », sic) sa « raison de vivre » est en effet insupportable. Car quoi, ce n’est pas avec 36 misérables publications indexées qu’on se fait un nom, non ? (Au fait, 16 c’est quoi ? Un numéro d’arrondissement, la racine carrée d’un nombre de références Pubmed, un Q.I. ?...) ; bref, si c’est une chercheuse, ce n’est pas une trouveuse, on dirait. Moi-même, qui pointe à moins de 75 références, je pense d’ailleurs que je devrais franchement la fermer aussi.
Bon, voilà. J’aime ce support virtuel qui permet à d’irréductibles crétins comme moi, cosignataire d’un texte indigne avec des gens « tous pourris », de trouver une tribune pour une glose approximative.
Quant à toi, Irène, sois tranquille. Ils sont sur orbite, et à l’évidence, ils n’ont pas fini de tourner…
François Blot, médecin réanimateur.
@ François Blot
RépondreSupprimerQuel talent !
Je vous remercie pour cette "cadence" qui donne du piquant à ce Manifeste.
Je pourrais répondre point par point mais je préfère souligner la vivacité de votre prose qui montre que vous avez encore du temps à consacrer à la mauvaise littérature.
Ravi de voir combien vous êtes fier d'avoir signé en si bonne compagnie : Axel Kahn et Michel Serres.
Bon, les petits, les sans grades, ceux qui ne prescrivaient pas de mediator au moment des faits sont rattrapés par les "grands".
Longue vie au combat contre la corruption organisée de la médecine mené par des repentis ou pseudo repentis.
Nous sommes aussi de ce côté.
La charité cesse au moment où elle est connue de tous.
Bonne journée.
M'étais pourtant juré de ne pas lire la suite, encore moins de répondre.
RépondreSupprimerLa charité a donc ceci de supérieur à la bêtise, c'est qu'elle cesse.
"J'parle pas aux cons, ça les instruits". Je me tais donc, j'ai du taf.
@ Blot.
RépondreSupprimerOn chasse le naturel il revient au galop.
Le mépris, le mépris.
Le grand docteur Blot travaille alors que les MG ne font rien.
Un représentant de la grande médecine universitaire qui prend les libéraux pour des merdes et qui croit que parce qu'on le bippe pour sauver le monde la médecine générale peut disparaître.
Je vous salue bien bas oh représentant émérite de la grande pensée médicale qui domine l'univers de la meilleure médecine du monde, la Française.
Le prolétaire con vous salue.
Bon travail : je vais m'instruire en lisant votre prose qui est d'un intérêt grandiose pour ce que j'en ai lu. J'en suis ébahi.
Mais comme vous ne m'aurez pas lu, considérant le petit peuple comme des domestiques, tout cela n'a pas d'importance.
Bonne journée.
petit lexique à l'égard du lecteur occasionnel :
RépondreSupprimermerdre = merde
khon = con
Bonne journée = vas te faire foutre
dissonance cognitive = t'es noeud noeud
(toute réponse à un post un peu agressif, voire transgressif sur ce forum se termine par 'bonne journée', ce qui m'a inspiré cette traduction très personnelle, à laquelle j'ai rajouté celle de quelques autres idiomes fréquemment rencontrés sur ces pages)
T'es juste un con occasionnel, docdu16, ou tu touches une prime à chaque ligne qui souligne ta bêtise abyssale? Ou c'est un jeu, c'est ça? Une caméra cachée? Et dire que je suis encore plus bête, répondant à nouveau à un pitre qui a réussi à se faire la risée de la quasi totalité des médecins (généralistes ou spécialistes), patients et associations... D'où vient cette aigreur incurable? Il y a des gens très bien qui ont raté l'internat et exercent une très belle médecine sans déverser un torrent de bile nauséabonde quotidien. Aucun mépris dans mes propos contre les généralistes, les libéraux ou qui que ce soit. Tu sais pas lire? Mais contre un crétin avéré bien précis oui! C'est pas fatiguant d'avoir toujours raison et de cracher son venin contre tout et tous sans rien faire de ses dix doigts? Ce blog devrait être déclaré d'inutilité publique. Adieu, là. Pour de bon.
RépondreSupprimerAu moins les insultes ne sont elles pas anonymes. D'où vient cette colère volcanique ?
RépondreSupprimerJ'espère un jour ne pas être sommé de choisir un camp, je risquerais d'être chez les cons occasionnels à la bêtise abyssale...
docdu16 a parlé de cadence
RépondreSupprimermanifestement avec francois Blot on n'assiste pas à une cadence parfaite, celle qui clot la phrase musicale mais à une cadence rompue, celle qui la relance, parfois pour un court instant avant de conclure par une cadence parfaite.
j'espere qu'on va y arriver, donc, il y a un espoir
Rappelons qu'on peut exercer une très belle médecine sans avoir raté ni même passé l'internat. Fin du message à visée informative
RépondreSupprimerDepuis que je fréquente ce blog, ce qui m'a le plus surpris c'est la violence verbale qui y règne. Je n'appartient pas du tout au monde médical que je souhaite fréquenter le moins possible pour des raisons faciles à comprendre !
RépondreSupprimerMais vraiment je ne pensais pas que des médecins pouvaient être habité par une telle violence ! Cela ne rassure pas le futur patient-client que je pourrai être après l'avoir été.
Mais cette violence a au moins un mérite : fortement motiver pour rester en bonne santé et tout faire pour éviter d'avoir a faire à de tels personnages !!! Alors on va ailleurs, vers ceux qui cherchent à faire une vraie prévention, qui ont une véritable écoute et une profonde compassion. Ainsi, il y a une semaine, je suis allé voir une jeune thérapeute pratiquant la médecine traditionnelle chinoise (MTC). Bien sûr elle ne prendra pas les accidentés de la route ni les grippes mais pour faire une prévention en profondeur c'est autre chose qu'un médecin, fut-il généraliste.
Quand on va sur un site voisin de celui-ci, tenu par un médecin, c'est encore pire. Les attaques sur un tel ou une telle fusent et se répètent en s'autorisant les procédés les plus médiocres et les plus honteux : citations délibérément tronquées permettant d'en inverser totalement le sens, propos d'un tel qui auraient été tenus au cours d'une communication téléphonique privée etc Un site où il est impossible de répondre (quel courage de la part de l'auteur !!!), contrairement à ce qui est possible ici.
La médecine générale serait menacée par le système en marche ? C'est possible, vous êtes mieux placés que moi pour le voir. Mais n'oubliez pas que la confiance du public reste votre meilleur atout. Si une telle violence se révèle ici au fil des articles et commentaires, c'est qu'elle est présente au quotidien, y compris dans votre pratique où elle s'insinue, même à votre insu.
Vous voulez sauver la médecine générale en péril et pour cela la transformer. Il faudrait d'abord vous transformer vous-même. Ne seriez vous pas en train de vous suicider ? Heureusement il y en a aussi qui ont de l'humour, ça rassure.
@ BG
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec vous : les billets et les commentaires sont souvent violents.
J'ai des explications qui tiennent d'abord à l'auteur du blog qui n'a pas pris le parti de défendre la politique de santé publique officielle, qui n'a pas pris le parti de faire le béni oui oui devant les experts et qui, surtout, a décidé comme nombre de médecins généralistes et de spécialistes, et en prenant exemple sur la Revue Prescrire, de ne pas croire sur parole les recommandations officielles.
Eh bien, le croiriez-vous ?, il y a de sacrées résistances de la part des tenants de la position officielle, de la part de ceux qui suivent comme des moutons les directives du lobby santé-industriel et de la part de ceux qui croient dur comme fer à la hiérarchie méritocratique.
Et je ne parle pas des combats syndicaux qui sont des combats de rue.
Mais, cher BG, cette violence est un exutoire car, au bout du compte, ce sont les patients qui sont en jeu et qui sont victimes : sur diagnostics, sur traitements, erreurs manifestes de politiques de santé publique (et sur les vaccins vous pourriez en faire des tonnes).
Et les violences faites aux patients méritent sans doute cette virulence symbolique même si elle peut choquer.
Bonne soirée.