A la suite des commentaires que j'avais écrits lors de la publication du billet de Jean-Claude (ICI) voici un texte qui me permet d’expliquer de façon plus précise ma position au sujet du manifeste-pétition des 30
Je ne prendrai pas de précautions oratoires excessives mais j’espère montrer
que ma position n’est pas sous-tendue par un souci de me démarquer ou par une volonté de critiquer tous azimuts mais par un souci de cohérence à la fois
éthique et pratique.
Le fond de mon argumentaire tient en une phrase : quand
on se pose en moralisateur, la moindre des choses c’est de s’astreindre à
respecter les règles qu’on voudrait imposer aux autres.
Cela n’est pas uniquement une
critique à valeur « morale » car présenter des médecins
assumant leurs nombreux conflits d’intérêts comme des références
sur le plan moral aura nécessairement un impact en pratique sur la
banalisation des conflits d’intérêts parmi les médecins.
Puisque cela implique qu’on pourrait être d’une grande exigence
morale, tout à fait lucide sur les médicaments, tout un acceptant
un grand nombre de liens financiers avec les laboratoires
pharmaceutiques. Ce qui a toutes les chances d’être faux puisque
la raison pour laquelle les laboratoires entretiennent ces liens
financiers est qu’ils peuvent en mesurer l’impact sur les
prescriptions et le chiffre d’affaires, indépendamment de la
qualité propre des médicaments.
Etes
vous contre la faim dans le monde ?
C’est, à peu près, à cela que revient de s’élever contre le
fait que des médecins continuent à entretenir des relations financières ou
autres avec le laboratoire Servier. Mais la persistance de ces relations n’est
qu’un témoignage particulier d’un phénomène beaucoup plus large et aux
conséquences tout aussi délétères et plus étendues, c'est-à-dire la
banalisation des relations financières des médecins (des médecins prescripteurs
aussi bien que ceux des agences) avec les laboratoires pharmaceutiques générant
des conflits d’intérêts de nature à brouiller le jugement des dits
médecins.
Les pétitions et manifestes ne sont pas faits pour obtenir
des résultats, qu’ils obtiennent très rarement, mais plutôt pour mettre en
avant des idées, pour informer ou exercer une influence [1]. Une des caractéristiques des pétitions est
d’être peu impliquante, sauf, évidemment, quand on s’expose personnellement en
les signant. Mais le plus souvent, comme le disait Jean-Claude, être parmi les
primo-signataires ou promoteurs d’une pétition permet surtout de s’exposer à la
lumière des projecteurs.
Puisque les auteurs du manifeste ont choisi d’associer, en
tant que signataires vedettes, censés représenter l’esprit même du manifeste,
des médecins entretenant couramment des relations avec divers industriels et
qui en nient néanmoins l’influence, la question devient : y a-t-il une
différence fondamentale de nature entre Servier, ses méthodes, les
conséquences de ces méthodes, et celles d’autres laboratoires avec lesquels
certains des signataires vedettes entretiennent des relations assidues et lucratives quoique non déclarées
dans ce manifeste ? Ma réponse est : « non », et je vais
argumenter.
Tout le monde n’est pas pourri, mais tout le monde est influençable
Ca ne m’est pas agréable de prendre cette position à contre-pied de ce manifeste, d’autant qu’il y a parmi les signataires des personnes dont j’apprécie l’action et que je respecte, tels le sénateur Autain, dont le travail extraordinaire en a fait la bête noire des lobbyistes au Sénat, ou Irène Frachon qui a gardé une ligne de conduite exemplaire et a affiné son analyse au cours du temps.
Je pourrais aussi citer Dominique Dupagne, dont je ne partage pas la vision centrée sur le patient-roi de la médecine, patient à qui on devrait accorder tout ce qu’il demande, y compris des traitements qu’on sait inutiles ou dangereux, mais qui a fait un travail d’alerte et d’information souvent essentiel sur certaines pratiques telles que le dépistage du cancer de la prostate par le PSA, entre autres.
Contrairement à ce qu’on va certainement penser, je n’ai rien non plus contre le professeur Grimaldi qui a une réputation d’intégrité reconnue, mais je le pense sous influence. D’ailleurs, qu’il y a-t-il de plus dangereux pour la santé publique qu’un médecin malhonnête sous influence ? Un médecin honnête sous influence, bien sûr, parce qu’il saura effectuer comme nul autre ces opérations de « blanchiment de médicaments » que certaines grosses compagnies pharmaceutiques attendent des leaders d’opinion et des associations de patients sous influence.
Un
livre qui prétend détenir la « vérité » sur les médicaments écrit pas
des médecins hospitaliers sous influence
Jean-Claude avait déjà cité les écrits d’Hippocrate et
Pindare concernant une interview d’André Grimaldi à la sortie du livre La vérité sur vos médicaments co-écrit
par 32 médecins hospitaliers dont Jean-François Bergmann et Irène Frachon. Ce livre prétend révéler
LA vérité scientifique en riposte à ceux qu voudraient relativiser la valeur de
la science.
Il reste qu’un jeune blogueur a fait la synthèse des
avantages financiers des auteurs de ce livre, telles qu’elles figuraient sur la
base des données transparence-santé : sur les 32 médecins co-auteurs du livre, 26 ont reçu des cadeaux de la part de
compagnies pharmaceutiques et certains ont multiplié les conventions avec elles
entre 2012 et 2014 [2]. Jean-françois Bergmann, par exemple, arrive en deuxième
position pour le nombre de conventions signées, avec 54 en plus de 5074 euros de cadeaux (repas, transport,
hébergement) que les laboratoires ont déclaré lui avoir versé. Pour André
Grimaldi 32 convention ont été signées et 1707 euros ont été versés.
Le collectif « regards citoyens », qui a fait un formidable travail de compilation des informations sur les liens financiers entre médecins et industrie pharmaceutique [3] explique que la publication des données précises sur les conventions ont été empêchées par une circulaire de Marisol Tourraine, la Ministre de la Santé, attaquée en justice par le Formindep devant le conseil d’Etat, qui leur a donné raison. La publication de la nature et de la valeur des conventions n’a pas été publiée néanmoins.
Il faut savoir que les laboratoires peuvent aussi classer certains cadeaux dans la rubrique conventions, et ainsi les occulter. Les contrats, quant à eux, classés dans les conventions, peuvent atteindre 10 000 à 40 000 euros. Leur valeur viendrait s’ajouter aux 244 millions de cadeaux donnés aux médecins entre janvier 2012 et juin 2014. Il est probable que la somme totale se compterait alors en milliards et permettrait de boucher en partie ou totalement le fameux « trou de la sécu ». Ou bien apporterait de quoi financer de une recherche publique indépendante.
Cet argent, qui fait partie du budget marketing des
laboratoires est le nôtre,
puisque, d’une manière ou d’une autre, collectivement ou individuellement, nous
payons les laboratoires. Le secteur pharmaceutique est un secteur
« ultra-protégé » comme le dit Bernard Dalbergue, ancien cadre de
l’industrie pharmaceutique, dans le livre co-écrit avec Anne Laure-Barret,
Omerta dans les labos pharmaceutiques, et il très subventionné. Il est protégé,
à la fois en raison de la porosité
entre personnalités politiques et dirigeants des laboratoires, parce qu’il
s’agit d’un secteur économique stratégique dans la compétition économique, et
parce que la santé est un bien essentiel et économiquement en perpétuelle
croissance.
On eût donc souhaité que les médecins signataires, se réclamant d’une haute valeur morale, déclarassent les sommes perçues.
Irène
Frachon comme fil conducteur
C’est Irène Frachon que je veux prendre comme fil conducteur. En effet, elle tient des propos tout à fait clairs et cohérents, y compris dans le livre co-signé avec A Grimaldi et JF Bergmann.
Dans une interview au journal Le Monde [4],
elle prétend ne pas avoir de mérite à avoir su « rester
propre » : « J’apparais
comme « très propre », mais je ne l’ai pas toujours été. Ma chance est d’avoir
été formée, dans les années 1990, à l’hôpital Foch [à Suresnes,
Hauts-de-Seine], par la professeure Isabelle Caubarrère. Dans son service,
il y avait cette règle absolue : les visiteurs médicaux n’avaient pas le droit
d’entrer en contact avec les étudiants ou les médecins. Il n’y avait ni
petits-déjeuners ni réunions d’équipe sponsorisées par les labos. C’est elle
qui les recevait le samedi, sur rendez-vous, point. »
La chef de service de cet hôpital faisait exactement ce
que tous les commerciaux des laboratoires pharmaceutiques détestent :
poser un cadre clair où chacun garde sa position professionnelle de chaque côté
du bureau, le médecin s’occupe d’évaluer le rapport bénéfice/risque et le commercial
reste à sa place de commercial qui essaye de vendre. Il n’y a aucune ambigüité. Cela ne convient, bien sûr, pas du
tout aux commerciaux, dont tout le travail consiste à brouiller les frontières,
les limites entre relation professionnelle et amicale, en établissant une
pseudo-intimité, les limites entre travail du médecin et travail du commercial,
les limites entre intégrité professionnelle et corruption.
En tout cas, internes et assistants travaillant dans
les services des professeurs Grimaldi et Bergmann n’ont pas eu cette chance.
Comme 99% des médecins hospitaliers, ils ont été soumis à la présence
« amicale » constante de représentants des laboratoires qui leur ont proposé toutes sortes de services et d’avantages, et qui se sont occupés aussi
de leur formation, bien entendu, comme l’expliquait un médecin souhaitant
garder l’anonymat en mai 2010 sur le site du Formindep [5].
Il est tellement facile de tomber
dans les filets des laboratoires ! C’est aussi ce qu’explique Irène
Frachon dans cette interview. Le dispositif « d’hameçonnage » est
conçu comme un engrenage qui vous avale dès que vous y mettez le doigt. Par la valorisation de votre personne
(« nous avons besoin de vous »), par l’argent facile et les divers
cadeaux et avantages qu’on finit par penser devoir recevoir de plein droit,
puisqu’on rend un service. Irène Frachon n’a échappé à cet engrenage que par le
regard extérieur de son époux, qui lui a fait prendre conscience de la situation.
Et également parce qu’elle n’avait pas été pré-conditionnée à la banalisation
des conflits d’intérêts en tant qu’interne.
Dans le livre co-écrit avec A.
Grimaldi elle exprime une position très claire et sans ambiguïté :
« Les médecins hospitaliers ne devraient pas avoir le
droit d’être consultants pour l’industrie pharmaceutique. On peut faire une
exception encadrée pour la recherche clinique afin que des patients soient
inclus dans des essais cliniques des industriels, mais que des médecins puissent
être les VRP, aller dans leur board de consultant pour monnayer ce qui est en
réalité du conseil marketing, et répandre ensuite la bonne parole en étant
« ventriloques » des laboratoires (pour reprendre l’expression du Dr
Bernard Dalbergue …Omerta dans les labos pharmaceutiques…) cela devrait être
tout simplement interdit. »
Elle souhaite aussi que les laboratoires ne puissent pas approcher les étudiants en médecine.
Mais Irène Frachon s’est fixée comme objectif prioritaire la
défense des victimes du Mediator et elle subordonne à cet objectif toute autre
considération.
André Grimaldi, un médecin ambigu et sous influence
André Grimaldi n’est pas d’accord avec Irène Frachon sur le
point de la nécessité de mettre fin aux conflits d’intérêts. Tout au plus
demande-t-il une « transparence totale » (qu’il ne s’applique
d’ailleurs pas à lui-même), et, si possible, la fin des conflits d’intérêts
dans les agences de régulation [6]. Lorsqu’il est interrogé là-dessus dans une
émission sur France Culture il n’est visiblement pas très à l’aise avec le
sujet, et s’empresse d’en changer.
De même, je n’ai pas notion qu’André Grimaldi se soit élevé contre le
financement des associations de
patients par l’industrie pharmaceutique. La Fédération des diabétiques français
est la plus arrosée de toutes les associations de patients de France avec
491 000 euros reçus des laboratoires pharmaceutiques dont 144 000 de
Sanofi en 2013 [6].
Pour lui l’affaire Mediator a été le coup de tonnerre dans
le ciel tranquille de sa routine faite de relations avec les laboratoires,
comme l’indique la liste des cadeaux et conventions dont il bénéficie sur la « base
de données transparence santé ». On y apprend que de début 2012 au premier
semestre 2015, il a bénéficié de 36 « cadeaux » (
repas, hébergements, invitations…) par divers laboratoires dont Sanofi, Merck,
Lilly, et que, par exemple, le 19 avril 2015, Merck lui a offert un repas pour
une somme de 49 euros. Il a aussi signé 51 conventions avec des laboratoires
dont nous n’avons pas le détail (pratiquement une vingtaine de plus que celles
relevées jusqu’au premier semestre 2014).
Compte tenu des nombreux avantages qu’il reçoit de divers
laboratoires, il a grand besoin de se persuader que le cas de Servier reste une
exception et que les méthodes de Servier et les dégâts provoqués sont uniques.
Sa vision peut se résumer ainsi. Les laboratoires pharmaceutiques sont source de progrès incessants et majeurs. Même si ces laboratoires sont des brillants petits polissons et peuvent parfois chercher à élargir les indications de certains médicaments, comme le Lantus, au-delà du raisonnable (utilisé à tort dans le diabète de type 2), générant des coûts supplémentaires, tout cela ne porte pas à conséquence compte-tenu des bénéfices immenses que les laboratoires apportent aux populations. Il faut donc lutter activement contre le scepticisme et le doute qui s’emparent de certains médecins et patients par le biais de la vérité scientifique dont il est détenteur. Tout ce débat est surfait puisque la sécurité des médicaments est en constant progrès et s’est beaucoup améliorée notamment depuis l’introduction des essais randomisés. Il préconise aussi le déremboursement des médicaments inutiles de ville et l’utilisation des économies ainsi réalisées pour financer les médicaments chers à l’hôpital. Il semble ainsi assimiler le prix élevé des médicaments à leur qualité [7].
Malheureusement toutes ces affirmations sont fausses. Cela a
été montré par diverses personnes et de divers points de vue.
En 2005 la revue Prescrire avait analysé 3096 médicaments introduits sur le marché français pendant 24 ans entre 1981 et 2005 : seulement 7 (0,23% ou un sur 529) avaient représenté un progrès majeur, 77 (un sur 40), un progrès substantiel, et environ 70% des médicaments n’apportaient rien voire étaient même dangereux pour certains. La revue constatait également une dégradation constante dans le temps de la qualité des nouveaux médicaments [8]. D’autres, comme Bernard Dalbergue, ont constaté cette même dégradation de l’intérieur : mise en coupe réglée des services « recherche » et « marketing » au bénéfice du service des ventes pour qui tous les coups tordus étaient bons pour dégager des marges. Cela s’est traduit, sur le terrain, par la conviction que la puissance de la stratégie marketing pouvait faire de n’importe quel médicament un blockbuster, ce qui a été démontré à plusieurs reprises avec une accélération au cours des dernières années, et par l’établissement du primat du marketing sur la recherche.
En 2005 la revue Prescrire avait analysé 3096 médicaments introduits sur le marché français pendant 24 ans entre 1981 et 2005 : seulement 7 (0,23% ou un sur 529) avaient représenté un progrès majeur, 77 (un sur 40), un progrès substantiel, et environ 70% des médicaments n’apportaient rien voire étaient même dangereux pour certains. La revue constatait également une dégradation constante dans le temps de la qualité des nouveaux médicaments [8]. D’autres, comme Bernard Dalbergue, ont constaté cette même dégradation de l’intérieur : mise en coupe réglée des services « recherche » et « marketing » au bénéfice du service des ventes pour qui tous les coups tordus étaient bons pour dégager des marges. Cela s’est traduit, sur le terrain, par la conviction que la puissance de la stratégie marketing pouvait faire de n’importe quel médicament un blockbuster, ce qui a été démontré à plusieurs reprises avec une accélération au cours des dernières années, et par l’établissement du primat du marketing sur la recherche.
Par ailleurs, les essais contrôlés randomisés ne résolvent
rien puisque les agences exigent au plus deux essais randomisés positifs pour
accorder une autorisation de mise sur le marché à un médicament et que les
laboratoires ont pris la liberté de ne pas publier les essais négatifs, tout en
considérant que les données des essais leur appartiennent et en refusant de les
communiquer aux chercheurs. Il est également très aisé de biaiser un essai. Il
existe quantité de méthodes comme de sélectionner des patients jeunes et résistants,
changer les critères de jugement en cours de route, faire des essais
suffisamment courts pour que le défaut d’efficacité n’apparaisse pas, occulter
les effets indésirables etc.
Etrangement, ou
logiquement, André Grimaldi, prend la défense de l’Avandia® ou rosiglitazone,
un antidiabétique de GSK qui a été retiré du marché en raison de ses effets
indésirables cardiaques en 2010 : « Ce qui est scandaleux, c’est
qu’on apprend la publication de cette étude par les banques, puis par médias,
pas par les agences ou les associations professionnelles. Ça me rappelle
l’affaire de l’Avandia de GSK : en 2006, cet autre médicament pour le
diabète, a été torpillé par un article l’accusant d’augmenter les risques
d’infarctus. L’affaire vient de se conclure par un non-lieu pour le labo, mais
les médias n’ont pas repris l’information et en attendant, le médicament a été
mis au tapis au profit de ses concurrents. » [9] . C’est étonnant comme point de vue pour un médecin.
En réalité GSK a plaidé coupable devant la justice
américaine, y compris pour des charges criminelles, c'est-à-dire pour avoir
provoqué le décès de patients en occultant ou falsifiant certaines informations
[10]. Au total GSK s’est engagé à
verser 3 Mds de dollars aux victimes et à la justice en 2012.La récente remise
en cause des problèmes de sécurité de ce médicament ne s’oppose pas à ce
jugement. La FDA a accepté de revoir le statut de l’Avandia sur la seule base
d’une étude menée par le laboratoire, pourtant accusé de falsifications de
données, alors que ces résultats s’opposent aux résultats de plusieurs dizaines
d’autres études. Il semble que l’étude prise en compte par la FDA soit l’étude
RECORD, c'est-à-dire la même étude, financée par le laboratoires, qui avait été
reconnue comme de mauvaise qualité et falsifiée [11]. Les conflits d’intérêts sont également omniprésents au sein
de la FDA.
John Buse, un professeur de médecine spécialisé dans le
diabète (Caroline du Nord), avait fait des études pour le compte du
laboratoire Smith Kline sur l’Avandia. En 1999 il avait exposé, lors d’un
congrès, son inquiétude au sujet des graves risques cardiaques que faisait
courir ce médicament. Il avait alors subi des pressions de la part de sa
hiérarchie, sur l’incitation de cadres de GSK, pour se taire. Steven Nissen, qui avait publié une
méta-analyse montrant les risques cardiaques de l’Avandia, reçut la visite de
plusieurs cadres de GSK, tentant de faire pression sur lui pour qu’il ne publie
pas son étude.
Très récemment, encore, GSK avait « oublié » de
signaler des dizaines d’effets indésirables graves et un décès de nourrisson
concernant son vaccin contre le rotavirus, le Rotarix°. Occulter des effets
indésirables c’est ce que les laboratoires appellent « aveugler » les
agences [12].
Les méthodes de GSK n’ont, en réalité, rien à envier à celles
de Servier.
Jean-François Bergmann a laissé passer le Vioxx et n’a pas vu les effets indésirables du Mediator
Jean-François Bergmann, d’abord, dont l’incompétence et les conflits d’intérêts ont motivé sa « démission » forcée de la vice-présidence de la commission d’AMM en décembre 2012 après dix ans à ce poste.
De fait on peut dire que JF Bergmann a eu beaucoup de
chance d’échapper à une mise en
examen. Il est probable qu’il doive cette chance à ses talents de comédien car
il a pris garde de faire profil bas et de dire combien il regrettait de n’avoir
rien vu (« je m’en veux »).
JF Bergmann et sa compétence
Sa cécité concernant le Mediator a persisté pendant les dix années passées en tant que vice-président de la commission
des autorisations de mise sur le marché de l’AFSSAPS, puis ANSM.
Tout en se présentant comme un éminent pharmacologue, ayant formé à lui tout seul la moitié du personnel de l’ANSM, il affirme que la raison principale de son absence de réaction, alors même qu’on lui signalait régulièrement des cas d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) en lien avec le Médiator était que « le laboratoire n'a jamais admis la similitude pharmacologique entre l'isoméride et le benfluorex. ».
Tout en se présentant comme un éminent pharmacologue, ayant formé à lui tout seul la moitié du personnel de l’ANSM, il affirme que la raison principale de son absence de réaction, alors même qu’on lui signalait régulièrement des cas d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) en lien avec le Médiator était que « le laboratoire n'a jamais admis la similitude pharmacologique entre l'isoméride et le benfluorex. ».
En tant que responsable et éminent
pharmacologue il disposait
pourtant de quelques petits indices qui auraient dû lui mettre la puce à
l’oreille :
- Le benfluorex avait pour suffixe « orex » qui est le suffixe des coupe-faims, même si le laboratoire Servier le présentait comme un antidiabétique afin d’obtenir son AMM
- Il était le troisième médicament de la même famille, celle des fenfluramines, à avoir été accusé de provoquer des effets indésirables cardiaques et le deuxième à avoir provoqué un effet indésirable bien spécifique et reconnaissable, difficile à « rater » l’hypertension artérielle pulmonaire ou HTAP. A propos de cet effet indésirable il dit, avec pas mal de cynisme dans l’article : « Je m'en veux de ne pas avoir senti tout ça, en 2007, et appelé à une grande étude prospective. Il fallait du nez : à ce compte, pourquoi ne pas croiser la consommation de Toblerone et les entorses de chevilles ? »
- Pourtant, la première fenfluramine à avoir été retirée du marché pour avoir provoqué des HTAP était l’aminorex, un anorexigène, retiré du marché américain en1968. La deuxième était l’Isoméride ou dexfenfluarmine, dont la licence a été retirée en septembre 1997 par la FDA aux Etats-UNis après qu’une troisième équipe de médecins, celle de la clinique Mayo, eut dénoncé publiquement des cas inquiétants de valvulopathies chez les patients prenant ce médicament.
- Le benfluorex, pour sa part, a un métabolite commun avec l’Isoméride, ce qu’un éminent pharmacologue ne pouvait ignorer {13]( Le métabolite actif principal du benfluorex, comme des autres fenfluramines, est la 3-trifluorométhyl amphétamine ou norfenfluramine, l’amine de base qui a servi au développement des autres composés. Le benfluorex lui-même est, par exemple, complètement métabolisé et n’est pas détectable dans le plasma)
- En 1996, alors que JF Bergmann siégeait à la commission de la transparence, Lucien Abenhaim et coll publiaient dans le New England journal of medecine un article qui a fait beacuoup de bruit, confirmant la relation entre dérivés de la fenfluramine et HTAP [14]
Ajoutons que l'isoméride était un produit Servier.
JF Bergmann côté conflits d’intérêts : cas personnel et positionnement
JF Bergmann côté conflits d’intérêts : cas personnel et positionnement
Une recherche sur la base de données transparence santé permet de constater que JF Bergmann totalise 70 conventions entre janvier 2012 et le premier semestre 2015.
D’autre part, dans un autre article on apprend que, tout en ayant des fonctions de régulation des médicaments au sein de cette commission qui avait des pouvoirs quasi discrétionnaires en matière de mise sur le marché de médicaments et de modification de mise sur le marché, JF Bergmann travaillait pour de nombreux laboratoires [15]. Qu’il a aussi fait placer son beau frère, Joseph Emmerich [16], à la tête d’un service très important de l’ANSM, ce qui a permis au dit Joseph, aussi blanc que son beau-frère Jean-François en matière de conflits d’intérêts, d’accéder aussi à la commission des médicaments à usage humain (CHMP) de l’agence européenne du médicament qui donne des avis sur la mise sur le marché des médicaments au niveau européen.
JF Bergmann a trouvé entretemps un
emploi qu’on peut penser très bien rémunéré chez Prioritis [17] où son profil d’ancien membre de la commission d’AMM est
bien mis en avant, ce qui est normal, puisque cette société a pour clients les
compagnies pharmaceutiques, et pour activité le conseil stratégique et la
constitution de dossiers pour les médicaments qui vont être évalués par les
autorités régulatrices. C'est-à-dire qu’elle contribue à
l’ « enfumage » dont JF Bergmann dit avoir été victime pendant qu’il
occupait le poste de vice-président de la commission d’AMM.
Sur son positionnement vis-à-vis des conflits d’intérêts.
JF Bergmann assure qu’ils n’ont
aucune influence sur les décisions prises dans les commissions. On ne peut pas
dire que ce fut le cas pour le Rédux, version américaine de l’Isoméride dont
Servier avait cédé la licence pour les Etats Unis à Wyeth. En effet, après un
premier refus par une commission de mettre ce médicament sur le marché en 1995,
un point de procédure fut invoqué par la hiérarchie de la FDA, au sein de
laquelle se trouvait un medecin ayant travaillé pour Wyeth sur un autre
anorexigène, Michael Weintraub, pour que se réunisse une deuxième commission
recomposée qui donne, cette fois le feu vert. J’ai déjà dit que cette AMM fut
retirée en 1997 en raison des effets indésirables du médicament.
JF Bergmann affirme aussi cumuler
les conflits d’intérêts et en être fier.
Je pense que, d’un point de vue
moral, qui est le cœur de la pétition, on a déjà connu des niveaux d’exigence
plus élevés.
En conclusion, pour moi ne pas signer ce Manifeste des 30 est une question de cohérence.
Je pense que les laboratoires Servier ne sont pas une exception. Il est
probable que le Vioxx ait provoqué autant de morts ou plus en quelques années
que le Mediator en 30 ans. Seulement, dans le cas du Mediator, la persévérance
d’Irène Frachon, des coups de chance et des coups de force, ont empêché les
autorités d’enterrer l’affaire comme elles tentaient de le faire.
Faire du Mediator et de Servier un cas à part et demander à des médecins perclus de conflits d’intérêts qu’ils ne renient pas de faire la morale à leurs confrères, revient à banaliser les conflits d’intérêts dans la communauté médicale. Cela comporte beaucoup plus de risques que d’avantages.
Notes
[7] Emission sur France Culture du 4 mai 2015 http://www.franceculture.fr/emission-les-matins-faisons-nous-bon-usage-de-nos-medicaments-2015-05-04#comments
1h57
[8] Innovation en panne et prises de risques (en PDF)
[12] http://docteurdu16.blogspot.fr/2015/03/marisol-touraine-en-chef-du-lobby.html
cf commentaire du premier avril « petit topo sur le vaccin contre le
Rotavirus.
[16] http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/contacts/emmerichj_DI.pdf http://hippocrate-et-pindare.fr/2013/01/11/preuve-que-lansm-garde-des-liens-avec-lindustrie-pharmaceutique/
"élargir les indications de certains médicaments, comme le Lantus, au-delà du raisonnable (utilisé à tort dans le diabète de type 2)"
RépondreSupprimerfaudrait argumenter la.
A hexdoc
RépondreSupprimerAaaah le sens pratique de mes confrères.
Merci de me faire revenir à des considérations plus terre à terre.
Quelle est la position de Prescrire ?
En fait, je reprends la position d’André Grimaldi, qui est une position générale sur les antidiabétiques et insulines : il dit, à juste titre, qu’il ne faut pas prescrire des antidiabétiques récents et chers quand ils n’ont pas d’efficacité supérieure démontrée par rapport à d’autres antidiabétiques plus anciens et moins onéreux. Le Lantus coûte 63,73 euros la boite.
Dans le livre co-écrit avec Irène Frachon et J-F Bergamnn il dit : « Notons que le bénéfice de la glargine (Lantus®) et de la détémie (Levemir®, autre analogue de l’insuline) est très important pour les patients diabétiques de type 1 mais très faible, voire nul, pour les diabétiques de type 2 (alors que le coût est 60% plus cher que celui de la vieille insuline NPH , tout aussi efficace pour le traitement du diabète de type 2). https://books.google.fr/books?id=lSCbBwAAQBAJ&pg=PT71&lpg=PT71&dq=grimaldi+avandia&source=bl&ots=ThRGOUHUGv&sig=AIMT2o2Ps7-3P59b9UHp5_NlQFs&hl=fr&sa=X&ved=0CDkQ6AEwBGoVChMIyYfrwPPXxwIVSjoUCh1p2QDb#v=onepage&q=grimaldi%20avandia&f=false
Comme les diabétiques de type 2 représentent 92% des diabétiques, étendre les indications du Lantus aux diabétiques de type 2 s’avère indispensable pour Sanofi, pour accroître le chiffre d’affaires.
Compte tenu des dépenses consenties pour les diabétiques en France, de l’ordre de 10,3 Mds d’euros, nous précise-t-il, en constante augmentation suite à « l’épidémie » récente de diabète la prévalence passant de 2,6% en 2006 à 4,4% en 2010 d’après la Fédération des diabétiques français http://www.afd.asso.fr/diabete/chiffres-france . L Il y aurait actuellement 2,9 millions de diabétiques et une réserve supplémentaire de 500 à 600 000 qui s’ignorent. Sans compter les prédiabétiques, une notion introduite . Peut-être qu’une partie de cette augmentation est purement est fictive et due simplement à l’abaissement des seuils et l’introduction de la notion de pré-diabète? http://dartmed.dartmouth.edu/winter10/html/changing_the_rules.php . Mais André Grimaldi ne le pense visiblement et ne s’en inquiète pas et pour lui, « the lower, the better « .
Gilbert Welch a aussi intitulé un article dans le New York Times avec pas mal d’humour, « Vous vous sentez bien ? Il est possible que ce soit parce que vous êtes réellement bien ? Clin d’œil vis-à-vis de toutes les campagnes nous expliquant que nous sommes tous des malades qui s’ingorent.
Lantus représentait en 2014 6,33 milliards du chiffre d’affaire de Sanofi c'est-à-dire 18% du chiffre d’affaires total. Ce chiffre d’affaires a été triplé entre 2009 et 2014.
Mais il y a d’autres aspects que le coût qui semblent largement échapper à André Grimaldi.
Dans le commentaire que je cite, il est plutôt affirmatif sur le fait que les deux médicaments, l’Avandia ou rosiglitazone , un antidaibétique par voie orale de GSK retiré du marché européen en 2010 mais pas du marché américain , et le Lantus insuline lente de Sanofi, auraient été victimes d’une même injustice et accusés à tort de provoquer des effets indésirables, des infarctus pour l’Avandia et des cancers pour le Lantus.
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SUITE
RépondreSupprimerPlusieurs études ont été réalisées et ont montré un surrisque de cancer, ce qui a fait pas mal de bruit en 2009. Une étude portant sur 130 000 patients âgés ne moyenne de 65 à 70 ans avait été réalisée en Allemagne et avait montré une augmentation du risque de cancer augmentant avec les doses et non retrouvée avec d’autres insulines. http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2009/06/29/lantus-glargine-et-risque-de-cancers-trois-etudes-confirment.html
« Le critère principal de jugement de l’étude est le diagnostic d’un cancer [3] survenu ou non chez ces patients. Les patients sont âgés en moyenne de 65 à 70 ans, et ils ont donc déjà un certain risque de cancer du fait de leur âge [7]. Par rapport aux patients sous insuline humaine, ce risque augmente sous Lantus en fonction de la dose : à 10 unités de glargine par jour, le hazard ratio (HR) est de 1,09 (intervalle de confiance (CI) 95%, 1,00-1,19). A 30 unités de glargine par jour, le HR est de 1,19 (95% CI 1,10-1,30). A 50 unités par jour, le HR est de 1,31 (95% CI 1,20-1,42) [3]. Alors que sur 1.000 patients traités par insuline humaine seuls 41 ont développé un cancer dans un intervalle moyen de 20 mois, il y avait 4 cancers supplémentaires chez les personnes prenant 10 unités de glargine par jour, et à peu près 13 de plus sous 50 unités de glargine par jour [7]. » http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2723679/
Pour André Grimaldi ( et pour l’ANSM http://ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Insuline-glargine-Lantus-et-risque-de-cancer-resultats-d-une-etude-realisee-par-la-CNAMTS-a-la-demande-de-l-ANSM-Point-d-information/%28language%29/fre-FR ) cette étude a été invalidée par une étude française de la CNAM sur 70 000 patients âgés de 40 à 79 ans, ce qui a motivé que le Lantus soit retiré de la liste des médicaments soumis à un plan de gestion des risques.
Il faudrait faire une analyse pointue de cette étude pour savoir si nous ne souffrons pas encore du syndrome Tchernobyl. Mais le suivi a été fait sur moins de 3 ans en moyenne sur des individus nouvellement traités. Trois ans paraît bien peu pour développer un cancer cliniquement décelable.
Il estime aussi que l’Avandia aurait été disculpée par la FDA et que GSK aurait bénéficié d’un non lieu. En réalité GSK a passé un marché, comme la justice américaine l’autorise, en plaidant coupable, y compris pour les charges criminelles, et en acceptant de payer des dédommagements et des amendes substantiels.
Grimaldi se montre aussi très « compréhensif » avec Sanofi qui aurait eu une attitude exemplaire dans l’affaire Acomplia ou rimonabant, un médicament anorexigène qui a été retiré du marché pour ses effets neurotoxiques. Selon lui, Sanofi n’aurait pas hésité à accepter la réalité des effets indésirables.
Ce n’est pas ce que montrait un document interne publié par le Canard enchaîné le 30 avril 2008 où Sanofi fixait comme priorités de « Neutraliser la presse grand public » à propos de cette affaire et de « mobiliser la communauté diabète autour d’une opération « prestige ». La communauté diabète étant les associations de patients.
L'aminorex est une fenfluramine ?
RépondreSupprimerA anonyme,
RépondreSupprimerNon, en réalité l’Aminorex est une amphétamine, c'est-à-dire une amine de synthèse dérivée du NH3 ayant des effets psychotropes et anorexigènes, mais où le fluor n’entre pas dans la composition contrairement aux fenfluramines.
Le méthylphénidate (Ritaline, Concerta) utilisé dans les troubles de l’attention (TDHA) appartiennent aussi au même groupe des amphétaminiques.
Les structures chimiques de toutes ces molécules sont assez similaires, si on les regarde (l’atome d’azote est lié à un cycle aromatique) .
Benfluorex et norfenfluaramine : http://www.google.fr/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Fwww.societechimiquedefrance.fr%2FIMG%2Fpng%2Fformule-2.png&imgrefurl=http%3A%2F%2Fwww.societechimiquedefrance.fr%2Fproduit-du-jour%2Fisomeride-et-mediator.html&h=262&w=1230&tbnid=j1xIJ3nM2NlnbM%3A&docid=XN2gwgduigVwdM&ei=CTLnVcCXJsHiU9KlraAG&tbm=isch&iact=rc&uact=3&page=1&start=0&ndsp=17&ved=0CCcQrQMwAmoVChMIgMCNmvDYxwIVQfEUCh3SUgtk
Aminorex : https://en.wikipedia.org/wiki/Aminorex .
Mais, déjà en 1999, certains auteurs les envisageaient conjointement pour leurs effets cardiaques. C’était le cas de Fishman dans un article intitulé De aminorex à Fen Phen : une épidémie annoncée http://circ.ahajournals.org/content/99/1/156.long .
Le Phen Fen étant le nom d’un coupe faim, qui était la combinaison de deux amphétaminiques, la fenfluramine et la phentermine. Le premier, la fenfluramine, avait un effet sédatif et était commercialisé seul sous le nom de Ponderal en France et de Pondimin aux Etats-Unis (par Wyeth, auquel Servier avait cédé sa licence), le deuxième, la phentermine étant stimulant. C’est Weintraub, le médecin qui se retrouva par la suite à un poste de responsabilité à la FDA et qu’on suspecte d’avoir indûment favorisé l’accord pour la mise sur le marché du Rédux (ou Isoméride en France ou dexfenfluramine) en 1995, qui a eu l’idée géniale de cette combinaison de molécules. Il a aussi fait l’étude (sur 121 obèses ) démontrant l’efficacité sur la perte de poids du Fen-Phen, dont le laboratoire Wyeth a fait des milliers de tirés à part qu’il a distribué aux médecins américains.
Il y a eu 3 médicaments retirés du marché américain en 1997 . Ils ontenaientt de la fenfluramine (le Pondimin et le Fen Phen) ou de la dexfenfluramine (le Rédux). Cela n’eut pas lieu sans beaucoup de mal et beacuoup de tentatives de pression de la part de Wyeth. Quand les médecins de la clinique Mayo alertèrent sur les valvulopathies cardiaques qui avait déjà été signalée par d’autres équipes, elle contourna les pressions en rendant d’emblée l’annonce publique dans les medias.
Tout cela est expliqué dans le livre « Big Pharma » édité sous la direction de Mikkel Borch Jacobsen.
RépondreSupprimerJe donne les liens pour explorer les liens d'intérets.
Pour les médecins et professionnels de santé:
https://www.transparence.sante.gouv.fr/flow/rechercheBeneficiaires?execution=e6s7
C'est ce que déclarent les laboratoires.
La recherche par bénéficiaire se fait par le nom de famille, qu'il faut choisir dans la liste déroulante, puis il faut cocher toutes les case qui correspondent à la personne qu'on recherche puis valider.
On a alors en haut les avantages (repas , transports etc) et les conventions pour lesquelles il faut cliquer sur l'onglet pour les voir.
On peut s'amuser, et j'ai ainsi appris que Dominique Dupagne n'avait pas reçu d'argent des labos, mais que, en revanche, Joseph Monsonego, promoteur actif du Gardasil, exerçait des activités de conseil pour Sanofi MSD, ou que Jerôme Marty avait l'air très en cheville avec GSK et est sur la bonne voie pour rattrapper Bergmann, alors que Jean-Paul Hamon attire moins les labos, mais un peu tout de même.
Il y a aussi la base de données pour voir ce que les labos donnent aux associations: http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1768212/fr/declarations-des-aides-versees-aux-associations-par-les-industriels-de-sante-la-has-publie-les-chiffres-2013
http://www.modalisa.com/has/2013.html#
les dernières données disponibles datent de 2013.
On peut aussi s'amuser et j'ai appris que Gilead avait été le plus généreux, semble-t-il, cette année là, avec diverses associations,avec un total de plus de 580 000 euros. Parmi les associations on trouve Act up, mais aussi SOS hépatites. On connaît la suite.