L'éthique se résume au choix cornélien entre le sacrifice de soi et le sacrifice de l'autre.
René Girard (1923-2015)- Le flop absolu de Madame Marisol Touraine dont la Loi santé, imposture médiatique aux conséquences potentiellement catastrophiques, mais qui tombera sans nul doute dans les oubliettes ou dans les poubelles de l'histoire hollandaise, a été adoptée et en particulier grâce à l'appui des "gauchistes" du PS, des "frondeurs" et des "écolos" qui l'ont fait, prétendûment, pour des raisons idéologiques. Madame Touraine, dont on peut douter qu'elle ait la moindre stratégie politique à moins que l'on ne puisse la résumer à la formule "moi et ma pomme" et dont l'arrogance auto-suffisante résume la pensée profonde, a réussi, sans faire le moindre geste, sans prononcer une seule parole, sans écrire un traître mot, à faire passer un texte inconsistant, un texte qui aurait dû parler de Santé et qui se couche et qui n'aborde pas vraiment les causes françaises de mortalité prématurée évitables, à savoir le tabac, l'alcool, la malbouffe, et qui confie trois des bases de la santé individuelle, la vue, l'audition et les dents, au secteur assurantiel, a donc réussi l'exploit de gagner contre la profession médicale (pas toute) en appliquant le slogan de ses auto-proclamés opposants les plus farouches, No Nego.
- Le flop encore plus absolu de l'UFML, quatre initiales, deux mensonges, deux approximations, qui a vu son slogan idiot "No Nego" utilisé (voir plus haut) par Madame Touraine pour l'anéantir mais qui a "réussi" la gageure de réunir des ultra-libéraux, des libéraux, des réactionnaires, des conservateurs, des socialistes, des "gôches de la gôche" en traitant ceux qui ne les approuvaient pas de traîtres, de corrompus, d'agents des mutuelles, de salauds, voire pire... Au bout du compte les élections professionnelles n'ont pas apporté de changements majeurs... Finalement on retiendra de l'UFML que sa seule ambition était la dérégulation du marché, ce qui va se produire de toute façon avec une explosion des dépenses de santé au profit des plus riches.
- La victoire de big vaccine qui a réussi à faire croire que le gardasil était un vaccin efficace et que la vaccination contre l'hépatite B (par rupture d'approvisionnement interposée) une vaccination obligatoire. Cette victoire a été largement soutenue par Hollande et Touraine.
- La nouvelle victoire annuelle de big mammo (octobre rose) qui a conduit la puissance publique corrompue par le complexe santéo-industriel à étouffer toute velléité de contester l'utilité du dépistage organisé du cancer du sein en se servant de ses laquais épidémiologistes de l'INVS (dont les articles publiés sont des soutiens aux politiques pré emptées -- voire la "description" annuelle des morts dues à la grippe, et non des articles fondés sur les preuves).
- La victoire de big onco (la caricature absolue de big pharma) qui a réussi à faire nommer Agnès Buzyn à la tête de l'HAS (après des contorsions réglementaires dignes d'une république bananière) alors que l'on sait qu'en matière d'AMM, d'essais cliniques, d'établissement des prix, d'abstracts dans les congrès (voir ICI), le corps des oncologues (elle fut d'ailleurs directrice de l'INCa), je n'ai pas dit tous les oncologues, je ne voudrais pas un procès durant lequel je pourrais développer des idées perverses, est un des plus obtus, des plus corrompus et des moins à même de juger ses pairs en raison des liens consanguins (je ne dis pas cela parce que la professeure est hématologue) avec l'industrie. (1)
Les réussites de la blogosphère médicale.
- L'apparition d'un nouveau venu sur le web : JB Blanc : LA. Son histoire est exceptionnelle. Il explore avec un regard neuf ce que nous voyons tous les jours : il voit des choses que les "vieux" MG ne peuvent plus voir mais que les "vieux" citoyens comprennent immédiatement. Je retiendrai surtout (le meilleur article de 2015 de JB Blanc) : La prise de décision partagée en médecine générale : ICI. (Je reviendrai une autre fois sur les critiques que l'on peut faire sur cette PDPMG mais ne retiendrai que son côté positif : il permet enfin de "finir" l'Evidence Based Medicine en médecine générale au sens de la compléter et de l'enrichir).
- La confirmation d'un ancien venu sur le web : ASK. Le meilleur article 2015 de ASK : Déterminante santé ? : ICI. Cet article, ASK a déjà écrit sur le sujet, est fondamental pour qui veut comprendre l'imposture de la Santé publique vue par les médecins et sur le rôle qu'ils s'attribuent pour justifier des résultats obtenus sur les indicateurs de santé publique et imposer des financements. L'autre dada d'ASK est de dénoncer les excès des campagnes sauvages de dépistage du cancer du sein par mammographie et de nommer les responsables.
- Un blog (trop) riche (Médicalement Geek), dont il faut saluer la (presque) exhaustivité (et quel blogueur n'a pas rêvé de faire un tel recensement ?), le travail que cela suppose, mais qui, à mon avis, n'est pas assez incisif et conclusif (nous avons besoin de nous confronter aux certitudes) : à lire absolument. ICI. Un boulot monstrueux qui confirme que la médecine générale est un puits sans fond et que son exercice est une gageure de tous les jours. C'est pourquoi Dr Agibus devrait soigner la forme et prendre partie...
- Le meilleur article 2015 de Marc Girard : Quand les associations jouent à l'expertise, l'exemple du REVHAB : ICI. Marc Girard poursuit sur son site un travail de fond qui suscite souvent l'incompréhension en raison de la rigueur de sa démarche et de son souci de ne se plaire qu'à lui-même. Relire ses anciens textes rend idiot tant il a anticipé. L'énervement dont certains me font part parfois, parce qu'il semblerait pour d'autres que je ne fusse qu'un groupie, rend compte de la précision de ses analyses et du dérangement qu'elles suscitent.
- Le meilleur article 2015 de Dominique Dupagne : Les 231 morts fictifs de la domperidone expliqués à ma fille : LA. Cet article est un mix dupagnien avec, dans le fond du mixer, les statalacons, le libertarianisme, le ressentiment contre La Revue Prescrire, l'ego hypertrophié et le talent. Rajoutons que les deux préoccupations actuelles de Dupagne sont le baclofène et le vapotage, deux solutions "miracles" qui permettent de soigner la misère sociale avec une pilule et une procédure sans s'attaquer à ses causes (mais la sociologie moderne est sociétale et a abandonné le social, quant à la médecine elle se moque, voire supra ASK, des déterminants de la santé...).
- Le meilleur article 2015 de Bruit des sabots : Clinicat : LA. Qu'en est-il de l'indépendance de la Faculté de médecine par rapport à l'industrie pharmaceutique ? Le fait majeur pour l'auteur est la publication de sa thèse qui est une contribution majeure à la compréhension des mécanismes inconscients de la corruption dans la santé (la thèse tourne autour de la dissonance cognitive) : LA. Elle examine l'état de la presse médicale française et devrait inciter au boycott de tous ces titres sponsorisés par big pharma mais le souci de se faire voir est plus important que celui de ne pas se compromettre.
- Le meilleur article 2015 de Perruche en automne : Un kit de survie pour un avis néphrologique optimal : LA. Il s'agit d'une illustration tragique de la déresponsabilisation des médecins par rapport à leurs patients et, accessoirement, une critique de l'incompétence. La richesse de ce blog dans un domaine, la néphrologie, où il est facile d'être compétent et péremptoire tant l'enseignement de la néphrologie et la perception de ses enjeux sont si mal présentés (le serpent qui se mord la queue), mérite, une lecture et une relecture constante (je recommande plus particulièrement les articles sur les AINS et l'insuffisance rénale, la restriction hydrique, et cetera) en gardant à l'idée que la partie non scientifique du blog, beaucoup beaucoup plus discutable, ne devrait pas polluer l'image positive de sa partie médicale.
- Le meilleur article 2015 de Grange Blanche : On a retrouvé le genou de Pierre-Etienne : ICI. Notre cardiologue s'est déchaîné avec le talent qu'on lui connaît contre le site Deuxième avis. On aimerait pourtant qu'il se remette à reparler de cardiologie... car c'est là qu'il excelle. Ses contributions sur les NACO comme sur le cholestérol sont encore aujourd'hui déterminantes.
- Pour les anglophones, le blog de Richard Lehman est toujours une pure merveille : ICI. Le lire toutes les semaines procure une augmentation d'intelligence médicale hebdomadaire, un plaisir de lecture, un sourire étonné, une admiration raisonnable et, au bout du compte, comme d'habitude, on se demande comment des médecins aussi clever, peuvent faire du système de santé britannique un tel fiasco. Le jeune retraité tweete : @richardlehman1.
- Pour les anglophones, toujours, ma découverte de l'année : Margaret McCartney, généraliste écossaise, qui tient un blog (ICI), qui écrit des éditoriaux dans le British Medical Journal (LA), qui fait des émissions sur BBC4, qui publie des livres dont le dernier (ICI), est remarquable (pour les commentaires : LA) et qui tweete : @mgtmccartney.
David Sackett : 1934-2015. Le théoricien de l'Evidence Based Medicine |
Les réussites de la blogosphère médicale "grand public" : voici des blogs de qualité que je lis régulièrement (grâce au Club des Médecins Blogueurs).
- Doc Arnica : ICI. Dont la pratique, à ceci près que les clientèles sont sociologiquement différentes, se rapproche de la mienne et dont les billets me parlent.
- Jaddo : LA. La star absolue. Je la lis pour être à la page, me disant qu'un tel engouement doit être le symptôme d'un syndrome dont je n'ai pas encore fait le diagnostic.
- Fluorette : ICI. L'écriture la plus personnelle de cette catégorie de blog avec des accès de poésie pure qui ont du mal pourtant à cacher une tristesse sous-jacente.
Patrick Macnee : 1922-2015 |
Les twitteurs qui apportent du sens à la réflexion médicale (et dont je n'ai pas cité l'éventuel blog) (et c'est là que je vais me faire des ennemis : ceux que je n'aurais pas cités).
- Michel Arnould : @michelarnould77 dont on ne connaît pas de limites à sa geekerie inlassable et à sa croyance bicéphale en la médecine générale et numérisée.
- Jean-Jacques Fraslin : @fraslin qui nous abreuve de statistiques médicales populationnelles et autres et, parfois, de photos de dermatologie.
- Vincent Granier : @VincentGranier, journaliste spécialisé dans le suivi des décrets et lois de santé et qui apporte un éclairage, pour moi nouveau, sur la cuisine parlementaire.
- Jacques Lucas : @Jcqslucas dont on ne soulignera jamais assez la patience, exposé qu'il est aux critiques systématiques de l'Ordre des médecins. Quant aux autres critiques, elles sont tout aussi recevables...
- Medicalskeptik : @medskep qui parcourt la littérature médicale anglo-saxonne indépendante dans tous les sens.
- Docteur Stéphane : @Dr_Stephane : il sait tout sur les impôts, l'Urssaf, la compta et connaît La Revue Prescrire par coeur.
Cabu : 1938-2015 |
Les regrets
- La disparition (momentanée) de Rachel Campergue de la blogospère en raison sans doute de son exil costaricien.
- La mise en sommeil du blog 2 Garçons, 1 Fille : 3 Sensibilités. LA.
- Le blog Rédaction Médicale d'Hervé Maisonneuve (ICI), très intéressant, très informé, mais qui n'a pas encore compris les enjeux de l'indépendance.
- CMT n'écrit pas assez.
Lisez Saul Bellow en 2016, c'est un génie. |
Pour finir.
Les tendances à la mode dont le signifiant est à l'égal du signifié (à moins que cela ne soit le contraire), c'est à dire flous ou alors trop évidents.
- Le patient expert
- L'entretien motivationnel
- La médecine de précision
- La médecine personnalisée.
- La consultation d'annonce.
- J'en passe et des meilleures.
Jackson Pollock : génie. |
Notes.
(1) Vous pourrez lire avec intérêt un article d'un certain Eric Favereau sur la question, un article si mal informé, si bourré d'erreurs factuelles et de jugement, que l'on se demande si le prix Nul de l'année ne pourrait pas lui être attribué (bien que la concurrence soit rude...) : ICI. Je vous recommande notamment l'avis très informé sur l'indépendance de Claude Evin.
Merci pour ce bilan, très stimulant et porteur d’optimisme, qui me paraît aussi assez exact, et m’ a permis de découvrir des articles que je n’avais pas vus ou survolés trop rapidement.
RépondreSupprimerC’est une impression où le niveau global des articles de blog se serait notablement élevé ces derniers temps ?
En tous cas ton post m’a permis des lectures en cascade, puisque j’ai lu aussi les articles référencés par les articles cités, qui donnent une idée très claire des enjeux de la médecine aujourd’hui.
Une première remarque pratique : les vaccins pentavalents sont désormais disponibles en pharmacie, même si les pharmaciens sont livrés au compte-gouttes.
Deux remarques, qui peuvent paraître de l’ordre du détail mais qui me semblent importantes.
Première remarque concernant le dépistage organisé du cancer du sein dont tu déclares qu’il aurait triomphé. Ce qui est vrai si on considère que ce sont les femmes les plus éduquées qui se font le plus dépister et le plus tôt, s’exposant à un risque important de surdiagnostic.
Mais tu as omis de citer le nouveau site qui tente d’apporter des informations plus objectives aux femmes au sujet du dépistage du cancer du sein, « le cancer rose » http://cancer-rose.fr/ et sa brochure téléchargeable, plutôt bien faite http://cancer-rose.fr/wp-content/uploads/2015/09/Cancer-Rose_16p.pdf . Et tu as aussi omis de citer un article, ou plutôt, une série d’articles de Thierry Gourgues, sur le site du Formindep, qui sont un véritable petit bijou, à la fois très didactiques et référencés, mais qui représentent, à mes yeux, le meilleur de la médecine générale et de l’evidence based medecine, car ils allient l’expérience clinique, la vision globale du patient, et l’utilisation judicieuse des données de la science pour faire ce qui est le plus difficile à faire en médecine, le lien entre les théories générales et le cas particulier du patient qui se trouve en face de nous http://www.formindep.org/La-martingale-du-depistage-tourne.html#nb1 . Cela peut s’adresser aussi bien aux médecins qu’aux candidates à la mammographie car cette série d’articles montre de manière très convaincante, et au-delà des chiffres, la distance infinie qui sépare les propos simplistes des partisans du dépistage systématique dans les brochures sur papier glacé et la réalité du vécu et des bénéfices pour les femmes qui se prêtent au jeu sans réfléchir .
La deuxième remarque,
sur la fin de ton post, concerne le fait que tu cites en points trois et quatre la médecine de prévention et la médecine personnalisée. Il s’agit, en fait, de la même chose et la médecine personnalisée, est aussi appelée, donc, médecine de précision, ou parfois médecine prédictive. Tous ces termes sont connotés très positivement.
On l’appelle aussi médecine 4P, à savoir de précision personnalisée , préventive et prédictive.
Le caractère à la fois vague et connoté positivement de tous ces termes, indique clairement qu’ils n’ont pas surgi par hasard mais qu’ils sont le fruit d’un travail invisible des services marketing de Big Pharma et de Big Gène.
Le caractère flou, est, à mon avis, totalement délibéré, parce que cela laisse toute la place à ce grand élan d’espoir qui, instillé judicieusement et à coups de subventions dans les associations de patients est le carburant indispensable de toute bonne opération marketing d’envergure de Big Pharma.
Dans le cas de la médecine supposée de précision les enjeux sont de taille car il s’agit de la prochaine pseudo-révolution médicale qui risque de creuser l’écart entre l’allocation des ressources et les besoins réels de santé, en proposant, notamment, de gérer les risques par la prédiction et les traitements génétiques.
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SUITE
RépondreSupprimerLe rapport du sénat de janvier 2014 http://www.senat.fr/rap/r13-306/r13-3060.html cerne bien le sujet en précisant que : « L'expression médecine personnalisée apparaît ainsi quelque peu singulière et donne légitimement à penser au malade qu'il s'agit d'une médecine sur mesure, s'adressant spécifiquement à lui, d'une prise en charge plus individuelle, plus proche, d'une plus grande empathie à son égard de la part du médecin. En réalité, dans l'acception médicale du concept, il s'agit plutôt de définir des sous-groupes étroits de patients grâce à des biomarqueurs (2(*)) permettant de trouver les molécules soignantes les plus appropriées et donc d'aboutir à une plus grande efficacité médicale avec un taux d'échec limité. Cependant, ces procédés relèvent plutôt d'une médecine stratifiée. »
Médecine stratifiée sonne nettement moins bien que médecine personnalisée, est peu susceptible de mobiliser les foules et ne remplit pas les objectifs marketing, il est donc normal que le terme n’ait pas été retenu.
Dans ce même rapport il est expliqué que ce concept, créé par Roche suite à la mise sur le marché de l’Herceptin et de son test compagnon visant à détecter les patientes porteuses d’un cancer du sein surexprimant le gène HER2, s’est développé en raison de la demande des patients pour une médecine plus personnalisée et plus « empathique ».
Une réponse technique, inadéquate et onéreuse à une question légitime, n’est-ce pas ce qui caractérise tout le développement de la médecine moderne ?
Pour ceux qui veulent comprendre le sujet ou, plus exactement, l’imposture qui veut que la médecine stratifiée soit destinée à devenir LA médecine, je conseille l’article de Perruche en automne, qui manque un peu à ton palmarès.
http://perruchenautomne.eu/wordpress/?p=4110
Je remarque que Perruche en automne fait de très bons articles quand il n’est pris, ni dans ses conflits d’intérêts, ni dans sa fascination de spécialiste pour la technologie.
Et comme une expérience de sept ans sur le net m’a appris que les gens ne lisent jamais ou très rarement, les références (j’insiste, ça en vaut la peine), je cite la phrase, à mon avis principale de l’article : « L’idée que la médecine personnalisée tient compte de l’individu dans toute sa complexité est un leurre. La médecine personnalisée ne tient compte que de la complexité biologique et encore dans une approche où malgré les promesses les différentes couches ont du mal à se rencontrer »
Ca ne veut pas dire qu’on ne peut pas utiliser la génétique pour mieux cibler des traitements, mais cela veut dire que l’ensemble des outils technologiques, englobés sous le terme de « omics » qui sont et vont être développés sont en train d’être travaillés par le marketing, artificiellement rassemblés sous des termes choisis comme s’ils constituaient un ensemble homogène et hautement performant et vont être utilisés, grâce aussi au militantisme des associations de patients à la fois bernées et gratifiées mais aussi de nombreux médecins, également arrosés, très très au-delà du périmètre où iles pourraient avoir une utilité réelle pour améliorer la santé des patients.
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RépondreSupprimerDECONSTRUCTION
Tous les articles que tu cites, et que je cite, ont en commun d’opérer une déconstruction de concepts, de procédés, de démarches que les gens, les médecins, tiennent pour acquis, implicitement, qui guident leurs choix, mais qui ont la caractéristique de plus en plus fréquente, de leur être « suggérés », imposés subrepticement, grâce au travail à la fois subtil, massif et divers des départements marketing de Big Pharma. L’influence de Big Pharma est omniprésente en médecine, et ne va faire que croître avec le choix d’Agnès Buzin en France à la tête de la HAS et de Robert Califf, à la tête de la FDA. Celui-ci est un cardiologue, très lié, surtout financièrement, à l’industrie pharmaceutique , qui en partage les intérêts et l’approche simpliste et dérégulatrice, . http://www.nytimes.com/2015/09/20/health/fda-nominee-califfs-ties-to-drug-industry-raise-questions.html?_r=0 .
Un article de Richard Lehmann cité par JB Blanc fait un magnifique travail de déconstruction de ce qui se joue dans la décision médicale, souvent à l’insu des deux parties http://blogs.bmj.com/bmj/2015/10/23/richard-lehman-on-prescribing-spironolactone/ . Il évoque un cas clinique imaginaire où le médecin est soumis à des multiples biais dont il n’a pas conscience, tels que le biais d’obéissance (obéir aux injonctions des spécialistes de prescrire tel médicament, ou obéir à ce que dicte la rémunération à la performance ou les recommandations), le bais dû à sa prédisposition à répondre à ce qu’il imagine être les attentes du patient, ou encore le biais généré par la peur d’être accusé de défaillance ou de subir des poursuites s’il ne se plie pas aux injonctions des spécialistes, du patient ou des recommandations.
Finalement, ce médecin qui a voulu prendre le temps de la réflexion pour savoir s’il devait prescrire un diurétique, la spironolactone, à cette patiente insuffisante cardiaque, qui a aussi une arthrose du genou invalidante, ne trouve pas de quoi trancher dans la littérature scientifique, mais s’aperçoit que ce qui compte avant tout pour sa patiente, en dépit des conséquences possibles, c’est de recevoir un antalgique efficace pour pouvoir aller faire ses courses toute seule et ne pas devenir un poids à charge pour sa fille.
Il pourra ainsi changer sa perspective, se décentrer de ses propres craintes et resituer son raisonnement par rapport aux véritables préoccupations de la patiente.
DETERMINANTS DE SANTE : COMMENT GERER LES RISQUES ?
Les articles de Sylvain ASK http://sylvainfevre.blogspot.fr/2015/02/determinante-sante.html et de Perruche en automne http://perruchenautomne.eu/wordpress/?p=4110 , mais aussi l’excellent résumé que fait JB Blanc des théories de Mc Keown https://30ansplustard.wordpress.com/2014/11/22/a-quoi-sert-la-medecine/ font le même constat : l’amélioration de la santé globale des populations des pays riches s’explique d’abord par les conditions environnementales et par l’ amélioration de l’hygiène (accès à l’eau potable, habitat, tout à l’égout, hygiène, accès à la nourriture) , c'est-à-dire par l’élévation du niveau de vie.
Cette élévation du niveau de vie se traduit par ce qu’on appelle la « transition épidémiologique » https://www.ined.fr/fr/lexique/transition-epidemiologique/ , c'est-à-dire une baisse de la mortalité et une réduction de l’importance des maladies infectieuses parmi les causes de mortalité remplacées par les maladies dégénératives dont la fréquence augmente avec l’âge.
A l’échelle de la planète ces maladies non transmissibles sont devenues la principale cause de décès car 38 sur 59 millions des décès sont dus à ces maladies, avec, par ordre de fréquence, les maladies cardio-vasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques, et le diabète http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs355/en/ .
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RépondreSupprimerLa transition épidémiologique a aussi fait émerger la notion de risque et de facteur de risque, c'est-à-dire de facteurs dont on a établi que la présence est statistiquement liée à une plus grande fréquence de survenue de ces maladies dégénératives, qui sont donc susceptibles d’être prévenues en contrôlant et en limitant les facteurs de risque.
Ces facteurs de risque appartiennent aux différentes catégories de déterminants de santé . Il y en a quatre distinctes (cf article ASK pour les graphiques) : la biologie (incluant les facteurs génétiques), l’environnement, les comportements ou habitudes et, enfin, le système de soins.
Dans les pays riches, ayant atteint un niveau de vie enviable, si les chiffres diffèrent un peu selon les études, celles-ci s’accordent pour estimer que le système de soins, celui qui absorbe la quasi-totalité des moyens alloués à la santé, joue le rôle le plus faible parmi les déterminants de la mortalité expliquant de 11 à 17% des décès. L’environnement viendrait en deuxième position, avec 19 à 21%, la biologie expliquerait 27 à 28% des décès, mais les comportements ou habitudes individuels expliqueraient 34 à 43%. Or, les comportements ou habitudes peuvent être modifiés .
La logique et le bon sens voudraient donc que la plus grande partie des moyens alloués à la santé soient consacrés à modifier les comportements.
C’est là qu’interviennent les rapports de force, les conflits d’intérêt, le lobbying et toute la panoplie des moyens d’influence dont dispose Big Pharma, Big Matériel, et maintenant Big Gène, pour orienter les dépenses de santé en leur faveur, en contradiction avec les intérêts réels de la population.
Ceci signifie aussi que les patients, les citoyens, une fois correctement informés, sont les premiers dépositaires des clés de leur propre santé. Se fourvoyer dans des directions improbables dictées par le marketing ne peut que rendre les progrès plus longs et parsemés de beaucoup de sacrifices inutiles.
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RépondreSupprimerMc Keown, dont les théories sont résumées par JB Blanc, pense que les fondements conceptuels de la médecine sont faux : « L’approche de la médecine est essentiellement mécaniste : « Il est supposé que le corps peut être regardé comme une machine dont la protection contre les maladies et ses effets dépend avant tout d’une intervention interne. »
Cette approche de la médecine est dérivée de la vision cartésienne. Descartes qui était à la fois bigot et fasciné par la technique concevait le corps humain comme une machine sur le modèle des automates de l’époque. La conception dualiste de Descartes, qui fait du corps et de l’esprit deux choses à la fois distinctes et indépendantes , a permis le développement de la médecine moderne où le corps dysfonctionnant peut être réparé sans s’occuper des besoins de l’âme.
C’est de cette conception simpliste dont nous avons hérité et on retrouve dans le scientisme moderne ces deux composants : la foi, d’une part, et la fascination pour la technique, d’autre part. Je pense que la fascination pour la technique occulte le patient et fait obstacles au fameux colloque singulier médecin-patient, parce qu’elle accrédite l’idée de solutions qui auraient valeur universelle.
Mc Keown poursuit : « Il est supposé que nous sommes malades et remis en bonne santé alors qu’il est plus réaliste de dire que nous sommes en bonne santé et sommes rendus malades. Peu de personnes pensent qu’elles portent elles-mêmes une énorme responsabilité pour leur propre santé et les ressources considérables mises en œuvre par les pays développés pour la santé visent essentiellement à traiter les maladies et, dans une moindre mesure, à les prévenir individuellement par la vaccination. »
J’aurais encore des choses à dire mais je m’arrête là.
Il me semble qu’il se dégage de tout cela une cohérence où une réinvention de la médecine générale comme alternative aux tendances technicistes actuelles paraît possible. Sa crédibilité viendrait de sa capacité à apporter des réponses adaptées et réalistes aux besoins de santé, mais aussi d’empathie et de dialogue des patients, tout en respectant leur subjectivité.
Je termine en répondant à la question implicite sur pourquoi je n’écris pas plus. Il y a deux raisons : d’une part je me disperse assez facilement, et je ne fais bien, finalement que ce que j’ai vraiment envie de faire, mais la raison principale est que produire des posts où même des commentaires, au rythme où je l’ai fait pendant ces dernières années demande une ascèse stricte qui laisse très peu de temps pour toute autre occupation et j’ai juste besoin de prendre plus de temps pour ma famille et moi-même.
Et ça m’ennuie tout de même un peu d’être la seule à faire des commentaires.
Est-ce que tes idées seraient désormais si unanimement acceptées qu’elles ne susciteraient plus le débat ?
Chère CMT,
RépondreSupprimerJe te remercie de "compléter" mes billets ou plutôt de les rendre plus limpides. Nous ne ferions pas mieux si nous travailliions ensemble..
L'absence de commentaires ne me surprend pas.
Je crois que j'ai fait le tour de la question, non pas en raison de mon exhaustivité mais parce que les idées forces y sont et que je n'apporte plus rien de nouveau.
On m'a compris et on a compris qu'il ne restait plus que la résignation à voir les choses se passer et à accepter le système qui, contrairement à ce qu'en disent certains, font des médecins, et je ne parle pas de notre "métier de chien", des personnes privilégiées dans la société, moins privilégiées que les traders ou les traficants de drogues licites ou illicites ou les patrons du CAC 40, mais des privilégiés quand même, et que cette résignation ne pouvait mener qu'au burn out ou à la dissonance cognitive.
Business as usual.
Il n' y a donc rien à commenter. L'accumulation de preuves que le système est corrompu, mais pas moins que celui du foot ou des grandes surfaces, finit par paralyser les meilleures bonnes volontés, et il ne reste plus qu'à cultiver son jardin.
Ensuite, le manque d'organisation de la médecine générale, l'existence de chapelles, dont on ne soulignera jamais assez le caractère souvent novateur, chacune jalousant son pré carré, et n'admettant pas que des outsiders, qu'ils s'appellent Dupagne ou Blanc, marchent sur leurs plates-bandes en explorant des domaines qui ne s'inscrivent pas dans un plan de carrière universitaire et/ou syndical, fait que la réflexion sur notre métier devient du cléricalisme organisationnel.
Il faudrait des relais plus puissants et sans doute que je me plie à une discipline plus altruiste, plus empathique et que je pratiqu la politique des petits pas et/ou des compromis.
Mais je n'ai pas assez de volonté carrièriste pour m'y engager.
Merci encore pour ton travail.
Amitiés.
Un matin de juillet 2009 le téléphone sonne. C'est Pierre, le vice-président du Revahb. Je ne le connais pas, même de nom, mais il me dit que sa femme étant gravement malade il doit abandonner le travail d'analyse qu'il a entrepris sur les données de l'étude Tardieu 2007 sur la SEP chez les enfants après vaccination hépatite B. Il me demande si je peux prendre le relai. Justement, l'étude en question est à l'affichage sur mon ordinateur et j'ai déjà vu certaines anomalies dont il va me parler spontanément : il y a 62 cas apparues dans les 4 années qui suivent la vaccination contre 12 pour les années 5 et 6 cumulées. Il y a évidemment un signal très fort pour lequel il faudrait rechercher les interprétations possibles. Nous étions d'accord sur ce point et j'accepte bien sûr de poursuivre ces recherches et analyses puisque j'avais déjà commencé.
RépondreSupprimerLa '' pandémie" va alors me contraindre à détourner mon attention de ce problème de fond mais quand cette crise sera calmée je pourrais reprendre ce travail et publier sur mon blog en mar-avril 2011 plusieurs articles sur les publications Tardieu 2007 et 2008 avec en particulier un signal très significatif sur la conversion en SEP d'une atteinte démyélinisante : 52% de SEP chez les vaccinés contre 32% chez les non vaccinés hépatite B avec des nombres absolus 154 et 195 qui donnent une probabilité inférieure à 1 sur 10000 d'obtenir un écart au moins aussi important par le seul fait du hasard.
Aujourd'hui, pour le problème initial posé par Pierre je peux dire que le plus important n'était pas d'en rechercher l'interprétation la plus plausible mais de comprendre pourquoi un signal aussi fort et facile à constater disparait en cas-témoins puisque les auteurs ne trouvent aucun signal quand ils testent en cas-témoins avec ajustement par régression logistique conditionnelle (ça en jette) sur le délai de 4 années après la vaccination.
J'ai compris il y a seulement un peu plus d'un an et l'on se demande toujours, après coup, comment une telle évidence avait pu échapper si longtemps. Un grand classique ! La raison technique est simple : il y a 476 témoins vaccinés pour les 4 premières années contre 102 pour les 2 années suivantes. Or, pour pratiquer le test de manière mathématiquement valable il faudrait que le nombre de témoins vaccinés sur ces 2 années soit à peu près la moitié du nombre correspondant sur les 4 premières années, soit 238. On est très loin du compte ! En conséquence, le test pratiqué par les auteurs n'a absolument aucune valeur et ce pour des raisons purement mathématiques indépendamment de toutes autres considérations. Cette situation est générée par le calendrier vaccinal et mieux encore une campagne spécifique de vaccinations qui conduisirent à vacciner à peu près en même temps les enfants du même âge. Aussi, si le cas apparaît dans les 4 années qui suivent sa vaccination, ses témoins associés, qui sont justement du même âge, y seront aussi car la date retenue pour le début de la maladie pour les témoins (qui eux ne sont pas malades) est celle du cas associé.
Pour plus de précisions, mon article :
http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2015/10/31/32861683.html
A suivre ...
SUITE
RépondreSupprimerL'affaire est d'importance et je remercie sincèrement CMT d'avoir, ici-même sur ce blog, commenté longuement mon premier article sur cette question. En effet, non seulement la vingtaine de tests présentée par les auteurs est sans valeur pour la même raison mais d'autres publications testant sur des délais (et non sur ''être ou ne pas être vacciné'') sont aussi impactées par ce problème.
C'est le cas pour la publication américaine Langer-Gould d'octobre 2014 qui prétend conclure qu'il n'y a aucun problème sur un délai long de 3 ans et ce quelle que soit la vaccination pratiquée. Sauf que le nombre de témoins vaccinés pour la première année étant 804 il en faudrait à peu près 1608 au cours des 2 années suivantes. Il y en a … 508 !!! Difficile de soutenir que 508 serait une variation aléatoire de 1608. Le test pratiqué par les auteurs, avec bien sûr régression logistique conditionnelle pour impressionner les âmes sensibles, n'a aucune valeur pour cette seule raison, indépendamment des autres raisons possibles.
Si je voulais m'approprier la ''découverte'' de ce constat aux conséquences énormes pour la valeur de l'épidémiologie, tout particulièrement appliquée aux vaccinations, je la dédierai à Pierre et au Revahb. Ce qui m'importe n'est pas une question d'auteur, cette ''découverte'' est à tout le monde. Il faut aussi réaliser que les épidémiologistes n'ont visiblement pas du tout compris ce problème, il n'y a aucune dissimulation de leur part à ce sujet. Ce qui est important c'est de faire comprendre, y compris aux médecins et aux épidémiologistes, avec effet rétroactif pour reprendre les données des publications existantes en les traitant par des méthodes plus valables. Ce ne sera pas une tâche aisée mais il faut l'accomplir quoiqu'il en coute...
Quand je constate comment Pierre a été traité dans un article présenté ci-dessus comme le meilleur article de l'année pour l'auteur en question (que valent les autres alors?), qui plus est en rapportant des extraits supposés d'une communication téléphonique strictement privée, et alors qu'il n'a pu poursuivre ses investigations pourtant prometteuses car il était sur la bonne piste, pour s'occuper à plein temps de sa femme malade, non je n'accepte pas que de tels procédés puissent être ainsi promus.
Désolé docteurdu16 mais j'ai le droit d'avoir une conscience qui me pousse à de ne pas tout accepter quoi qu'il puisse en couter là aussi.
A BG,
RépondreSupprimerJe pense, en effet, que votre analyse est importante, concernant les raisons de l’absence de mise en évidence du signal concernant l’augmentation des cas de SEP après vaccination contre l’hépatite B. J’avais déjà dû citer cet article http://journal.frontiersin.org/article/10.3389/fpsyg.2012.00137/full montrant que les étudiants en jeunes chercheurs ne vérifiaient pas que les conditions de validité des tests statistiques qu’ils utilisaient étaient remplies. Vandeman et Morris ,dans une publication de 2003, donnaient l’avis suivant aux étudiants en biostatistiques : « n’utilisez jamais de modèle mathématique sans avoir conscience que vous êtes en train de faire implicitement des hypothèses, et que la validité de vos résultats ne sera jamais plus grande que la plus discutable d’entre elles « .
Cela s’applique au cas présent. Mais, hormis les querelles de personnes, je dois dire que je rejoins Marc Girard sur le fait que le compassionnel, quand il est couplé à un défaut de compétence, participe à augmenter la confusion et à nous plonger dans l’obscurité plutôt qu’à faire la lumière.
C’est pour cela que j’ai répondu avec réticence à la demande d’aide de l’association qui s’est formée suite à la suspicion d’effets indésirables provoquées par des lots défectueux de Meningitec. Le laboratoire français CSP, qui avait obtenu une licence du laboratoire Nuron, laboratoire néerlandais pour exploiter le vaccin en France, aurait, depuis fermé boutique. Le vaccin Méningitec avait été mis sur le marché par le laboratoire américain Wyeth, qui avait été racheté en 2009 par un autre très gros laboratoire américain, Pfizer.
Le vaccin a été introduit en Europe par des procédures de reconnaissance mutuelle.
Il a été introduit dans le calendrier vaccinal pour la vaccination systématique des nourrissons, enfants et adolescents par une dose unique en 2010.
Il faut savoir que la France fait partie des pays à faible incidence, et que les cas estimés d’infection invasive à méningocoque C (IIMC) ont été en France pendant ces dernières années , y compris avant l’introduction de la vaccination, approximativement de 0,1 à 0,2 pour 100 000, c'est-à-dire de un à deux cas par million, ou encore quelques 50 à 150 cas de IIMC, provoquant de 5 à 20 décès par an, c'est-à-dire autant de morts que ceux provoqués par la foudre http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/08/20/01016-20120820ARTFIG00487-comment-se-proteger-de-la-foudre.php . Dans les pays à forte incidence les cas de méningite à méningocoque C étaient approximativement dix fois plus fréquents.
En Grande Bretagne, après 15 ans de campagnes de vaccination très intensives des nourrissons avec 4 puis 3 doses de vaccin (cela était rendu nécessaire par la faible durée de la protection conférée) et des rattrapages et des rappels chez les enfants et adolescents, le nombre de cas de méningite à méningocoque C confirmés en laboratoire ont été ramenés à 6 cas représentant encore 20% des 28 cas confirmés de IIM https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/487559/hpr4515_imd.pdf ...
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RépondreSupprimerLes principales données fiables sur la vaccination contre la méningite à méningocoque C en France, sont celles d’ une étude de pharmacovigilance prospective réalisée en 2002 dans les hautes Pyrénées suite à la vaccination de quelques 41 300 élèves de primaire et secondaire par des vaccins contre le méningocoque C qui n’étaient pas le Meningitec . Cette étude a recensé les EI dans les 15 js suivant la vaccination a montré la survenue de quelques 700 EI immédiats chez 594 sujets jusqu’à 30 mn après la vaccination. C'est-à-dire que un sujet vacciné sur 70 environ présentait des EI immédiats. Et chez environ 1 vacciné sur 200 il s’agissait d’effets indésirables généraux : « [neurologiques (céphalées, sensations vertigineuses ou
plus rarement crises comitiales), atteintes de l’état général
(asthénie, malaise ou réaction fébrile) ou
cardiovasculaires (réactions syncopales)] ». Tous ces EI ont évolué favorablement.
immédiats ont été “ non graves ” et d’évolution favorable »
Il y a eu également « 3.934 EI retardés (c’est-à-dire survenant entre 30
minutes et 15 jours après l’injection) chez 3.054 sujets » , c'est-à-dire chez un enfant vacciné sur 15. Les effets indésirables ont concerné, au total 1 enfant sur 10.
Dans 41 cas ils ont mené à une consultation, et dans 13 cas les enfants ont dû être hospitalisés, c’est-à-dire environ dans un cas pour 3000 vaccinés.
C’est ce que les autorités et les associations de patients appellent un vaccin efficace et sans danger.
J’avais écrit quelque chose sur ce sujet http://docteurdu16.blogspot.fr/2011/11/meningite-c-des-elements-pour-decider.html .
Mais je ne pense pas que c’est en faisant du compassionnel, en regroupant 500 familles dont les enfants ont des symptômes non spécifiques, dont la majorité a de grandes chances d’être sans aucun rapport avec le vaccin, en faisant appel à un avocat amateur de coups médiatiques et en lançant des pétitions soutenues par les milieux anti-vaccinalistes qu’on va faire avancer le sujet.
L’anti-vaccinalisme, souvent associé au « naturalisme » et à la patamédecine, est juste le négatif du scientisme. Il est fondé sur l’idée que les vaccins sont le mal absolu de la même manière que le scientisme repose sur l’idée que la science et la technique sont le bien absolu. Les deux relèvent de la pensée magique et de l’irrationalité.
De manière générale, je ne pense pas que les politiques de santé devraient être orientées par les associations de patients, c'est-à-dire par des groupes d’intérêts, souvent téléguidés par Big Pharma ou autres, dont les revendications téléguidées sont souvent à très courte vue et en contradiction avec l’intérêt général si ce n’est avec l’intérêt de leurs propres adhérents.
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RépondreSupprimerCependant, c’est ce à quoi nous en sommes réduits, faute de vision globale et d’instance régulatrice et arbitrale fiable qui se montrerait capable de hiérarchiser les priorités et de privilégier l’intérêt général par rapport à celui de ces groupes d’intérêts.
Le rôle de ces associations de patients, est finalement, dans une sorte de ballet bien réglé, de permettre aux responsables politiques et aux décideurs des autorités régulatrices de lever les mains en l’air de dire : « Voyez, la pression était trop forte, nous avons été obligés de céder », tout en lâchant quelques centaines de millions de plus pour des médicaments aux bénéfices marginaux ou insuffisamment établis ou utilisés dans des indications où les risques dépassent les bénéfices.
Dernier cas en date, le Truvada . Luc Perino en avait fait une analyse rapide mais documentée et intéressante : http://lucperino.com/425/truvada-houlala.html . Pour satisfaire aux revendications des associations on a pris le risque de favoriser les résistances du VIH en diffusant le médicament à titre préventif et de compromettre son utilité future pour des vrais malades, et en même temps d’aggraver le déficit de la sécurité sociale, tout cela sur la foi d’un essai clinique tronqué mené par le laboratoire américain Gilead commercialisant le Truvada, le même laboratoire que pour le Sovaldi .
Rappelons que quand un médicament n’apporte pas de bénéfices ou des bénéfices marginaux, il reste encore son coût et ses effets indésirables. Payer très cher un médicament qui risque d’avoir plus d’effets indésirables que de bénéfices, c’est payer très cher pour dégrader notre santé.
Cher Jean-Claude,
Je n’ai pas dit que j’allais renoncer à écrire, j’ai des moments où je sature mais je récupère assez vite la motivation. Seulement pour écrire un commentaire un peu référencé, qui s’élève au dessus du niveau de la discussion de café du commerce, il faut plusieurs heures de travail. Je vais seulement m’autoriser plus de sport et de temps de loisirs.
Parmi les bonnes résolutions pour 2016 j’envisage de faire plus d’efforts pour résumer en français les articles en anglais, parce que je me suis aperçue que, contrairement à ce que je pensais, la plupart des médecins français, sans parler des non médecins, ne maîtrisent pas suffisamment l’anglais pour pouvoir lire un article.
Or, les problématiques concernant la santé et la médecine sont mondialisées, notamment en raison de l’élévation du niveau de vie dans les pays émergents, et aussi en raison de l’influence planétaire de Big Pharma, qui vend les mêmes médicaments er vaccins partout dans le monde. Et je me suis aperçue, lorsque j’ai fait la connaissance d’un professeur de pédiatrie indien, que les problématiques qui se posent en Inde sont finalement assez proches de celles qui existent sous nos latitudes. A la différence près que la mauvaise allocation des rares ressources sous l’influence du lobbying (les dépenses de santé per capita sont, en Inde, 80 fois inférieures aux dépenses en France) aura des conséquences 1000 fois plus dramatiques en contribuant à la mort de dizaines ou de centaines de milliers de personnes . Jacob Pulyiel pose des questions simples : vaut-il mieux investir des centaines de millions pour que les enfants aient accès à de l’eau non souillée et au tout à l’égout ou pour financer un vaccin contre le rotavirus ?
De la même manière, ce qui se passe aux Etats-Unis a une influence très directe sur les politiques européennes etfrançaises, en particulier concernant les mises sur le marché de médicaments et vaccins, les décisions de la FDA étant quasi automatiquement confirmées par l’Agence européenne du médicament. Et aussi en ce qui concerne les politiques de « prévention » médicalisée, notamment le traitement de plus en plus extensif des facteurs de risque, comme la TA, la glycémie, ou le cholestérol avec un abaissement continu des seuils de traitement en population générale et des valeurs cible du traitement. Regarder vers l’ouest c’est donc prévoir l’avenir.
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RépondreSupprimerQuelques informations à ce sujet, en cette fin d’année.
Extension des indications des hypocholestérolémiants aux Etats-Unis
Ils sont désormais recommandés en prévention primaire pour les personnes ayant 10% de risque d’évènements cardio-vasculaires dans les 10 ans au score de Framingham. Je rappelle que le score de Framingham ne s’applique pas à la population française où il surestime de 280% le risque de décès d’origine coronarienne chez les hommes et de 90% chez les femmes , et de 50% et de 30% le risque de décès d’origine cardio-vasculaire http://www.researchgate.net/publication/40870196_SCORE_should_be_preferred_to_Framingham_to_predict_cardiovascular_death_in_French_population .
Et je rappelle aussi que les médecins américains sont particulièrement corrompus, ont touche quelques 4 Mds de dollars des laboratoires en un peu plus d’un an, chiffre probablement très sous-estimé, et que les membres des commissions qui émettent les recommandations semblent entretenir des relations particulièrement enrichissantes avec les laboratoires, puisque Suzanne Oparil, qui était la vice-présidente du JCN 8, qui a émis les recommandations américaines concernant la tension artérielle en 2014, et aussi l’un des auteurs de l’étude SPRINT, a touché des rémunérations personnelles ou des financements pour des études d’une dizaine de laboratoires différents. Elle n’apparaît néanmoins pas dans les données officielles supposées recenser les rémunérations des laboratoires aux médecins.
Le rapport entre les études financées par l’industrie pharmaceutique au sein du NIH et les études financées par des instances publiques est désormais de 6 pour 1 http://www.reuters.com/article/us-health-research-funding-idUSKBN0TY28120151215 .
L’industrie pharmaceutique ne finance, bien entendu, que ce qui l’intéresse, à savoir ce qui peut lui rapporter : les essais cliniques pour des nouvelles molécules.
Rappelons que le NIH est une institution américaine gouvernementale et publique et qu’elle n’avait pas été conçue pour servir d’infrastructure commode à l’industrie pharmaceutique mais pour améliorer la santé des populations https://fr.wikipedia.org/wiki/National_Institutes_of_Health .
Une nouvelle loi en préparation aux Etats-Unis, concernant la FDA, la mise sur le marché des médicaments et les essais cliniques, qui va nous projeter 150 ans en arrière, au temps des charlatans, sauf que les charlatans s’appellent maintenant Pfizer, Sanofi, GSK etc et qu’ils ont des revenus de dizianes de milliards de dollars et plusieurs dizaines de milliers de salariés
Et ce n’est pas moi qui le dit mais Jerry Avorn, qui est le directeur du département de pharmacoépidémiologie de l’université de Harvard http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMp1506964 . Et aussi Jeanne Lenzer, journaliste d’investigation, dans le BMJ http://www.bmj.com/content/351/bmj.h6820 .
Une nouvelle loi, le 21st century cures act, est en préparation aux Etats-Unis. Au prétexte d’accélérer la mise sur le marché des nouveaux médicaments tant réclamés par les associations de patients, cette loi permettra que des médicaments soient mis sur le marché en ayant simplement satisfait aux premières phases (I et II) des essais cliniques, ou en n’ayant pas du tout été soumis au moindre essai clinique, dans certains cas, sous la pression insistante des associations de patients, bien entendu.
Alors que les deux tiers des nouvelles molécules approuvées par la FDA récemment l’ont été sur la base d’études de moins de 6 mois (rappelons que beaucoup de ces nouvelles molécules seront utilisées pour des traitements à vie), la future législation prévoir de raccourcir encore les études, ou de se contenter de petites études sur quelques patients. Les études d’observation, l’expérience clinique, et, en fait, à peu près n’importe quoi, pourra être considéré comme des éléments de preuve pour obtenir une AMM.
...
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RépondreSupprimerD’autre part, dans certains cas, les investigateurs faisant des essais cliniques ne seront plus tenus d’obtenir le consentement éclairé des patients. Les patients pourront donc être inclus dans des essais sans en être informés.
Les auteurs tant soit peu indépendants, soulignent qu’il y a beaucoup d’exemples de molécules dont les essais ont été arrêtés précocement, qui se sont avérés n’apporter aucun bénéfice, ou même avoir des effets néfastes pour la santé, en donnant, notamment des exemples de molécules contre la maladie d’Alzheimer http://www.bmj.com/content/351/bmj.h6122?ijkey=55022e0c1bb367e0ec875cc9d5a68a981c1a294b&keytype2=tf_ipsecsha .
Avant cette nouvelle dérégulation la situation était déjà catastrophique aux Etats-Unis concernant le rapport coût-bénéfice des nouveaux médicaments. Tito Fojo, un cancérologue américain, avait alerté déjà en 2009 sur la dissociations complète entre le coût exorbitant et les bénéfices marginaux, de ces nouvelles molécules introduites à la chaîne par Big Pharma grâce à la complicité des agences de régulation http://www.bmj.com/content/351/bmj.h6820 , http://archotol.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=1891387.
Concernant les dispositifs médicaux, leur contrôle pourrait être fait par des sociétés privées tierces choisies par les industriels fabricants.
Les associations de veille citoyenne reprochent aussi à la direction de la FDA d’avoir rencontré en catimini des représentants de l’industrie pharmaceutique, à l’exclusion des autres parties prenantes, pour définir les termes précis dans lequel le projet de loi devait être rédigé. http://www.bmj.com/content/351/bmj.h6820 .
J’avais déjà dit que la même chose est en préparation en Europe, à l’agence européenne du médicament, avec le prétexte de la révolution qu’est supposée survenir avec la médecine personnalisée. Cela s’appelle l’adaptative pathway (encore une formule qui sonne bien) http://www.ema.europa.eu/ema/index.jsp?curl=pages/regulation/general/general_content_000601.jsp&mid=WC0b01ac05807d58ce .
La raison invoquée pour cette dérégulation sauvage étant toujours la même : accélérer la mise sur le marché de nouvelles molécules. Et les associations de patients applaudissent.
Trop de patients croient encore au Père Noël et trop de médecins trouvent que c’est vraiment trooop coool, de se faire inviter en congrès, au restaurant ou en formation par les labos pharmaceutiques (les petits fours sont vriament extra !).
Meilleurs vœux à tout le monde, et j’espère que 2016 sera l’année où chacun prendra ses responsabilités.
Un peu de musique pour adoucir ces mauvaise nouvelles ?
Avec ce cover par Kate Davis de la chanson de Meghan Trainor, all about the bass, suggéré par ma fille : https://www.youtube.com/watch?v=iyTTX6Wlf1Y.
Et Steve Kuhn aussi , que j’ai pu entendre en vrai : https://www.youtube.com/watch?v=iyTTX6Wlf1Y
Bonjour,
RépondreSupprimerLa première partie des commentaires de CMT m'est apparue lumineuse. Elle m'aide à percevoir le champ de la médecine générale (et par ailleurs me flatte en me reconnaissant un apport au sujet). Il est vrai que de nombreux écueils menacent la médecine générale et, pour en citer l’un d’eux, j'ai personnellement été choqué par la non ouverture à la discussion des instances du CNGE sur un sujet qui me semblait fondamental et évoqué par Jean-Claude dans son billet, celui de la prise de décision partagée.
Mais je n’ai pas observé la même chose au niveau de la fac, à Rennes, où j’ai pu apprécier un esprit d’ouverture assez grand, voire rebelle. J’en tiens pour preuve le cours que j’y ai animé sur les “Outils du médecin 2.0” qui contenait un chapitre “développer son esprit critique grâce aux réseaux sociaux”, présentant Twitter et les blogs médicaux (dont celui-ci bien sûr) et l’importance de s’y promener pour élargir sa vision des choses et développer sa curiosité. Et bien tout cela fut fait avec l’aval du DMG.
Je n’ai pas non plus rencontré la même chose au niveau des jeunes médecins participants à l’enseignement de la MG, les chefs de clinique, que ce soit à la fac ou sur Twitter et chez lesquels j’ai pu aussi observer cet esprit critique. C’est plus difficile chez les internes qui sortent des ECN et sont submergés par les connaissances scientifiques et les algorithmes à retenir. Le rôle des maîtres de stage est crucial pour les aider à prendre du recul et si l’on veut agir dans le sens qui nous semble le bon pour la médecine générale, devenir maître de stage est une excellente méthode.
Bien souvent on m’a parlé du blog de Docdu16, de la qualité de ses billets. Un médecin enseignant de Rennes m’a raconté que sa vision sur la vaccination par le Ménigitec avait été définitivement changée par la lecture de tes billets + CMT, qu’il était tombé de haut et ne pratiquerait plus cette vaccination.
Tout cela pour dire que tenir des blogs de qualité sur la médecine générale compte énormément, qu’il ne faut pas se décourager parce que cela a de l’influence et participe à l’effort. Pour ma part cela a été décisif pour m’aider à commencer à comprendre où est-ce que je remettais les pieds.
Entièrement d'accord avec Jean Baptiste Blanc que je découvre grâce à Jean Claude Grange. En 2010 j'ai traversé une remise en question profonde intellectuelle, éthique suite à la campagne vaccinale H1N1. Je me retrouvais Seule en dehors du groupe de pensée dominante. J'ai connu une véritable crise de confiance et j'ai pu trouver des personnes à la réflexion enrichissante à l'esprit critique constructif, à la curiosité aiguisée, à l'analyse non consensuelle, à l'indépendance intellectuelle qui m'ont insufflé beaucoup d'énergie et de courage pour tenter de pratiquer une médecine la plus humaine la moins désintéressée possible.Ce que j'apprécie énormément dans le blog de JC Grange c'est sa capacité à solliciter chez son interlocuteur l'interrogation et ainsi à la réflexion.Il amène avec beaucoup de subtilité le sujet après un travail de synthèse remarquable.Il fait partie de ces personnes lumineuses qui ouvrent les esprits à la quête de connaissance. Et à travers ses propres contradictions qu'il nous expose comme des interrogations, il nous fait réfléchir sur nos convictions, croyances et certitudes. Alors continuez à nous élever Docteur du 16!
RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerIl commence à avoir des commentaires !!!!
Pour ma part, j'ai hésité à commenter car globalement, que dire de plus devant ces réflexions documentées.
Cependant je vais aller de ma réflexion :
Le système est comme il est, il ne se réformera pas, seule une "révolution" le pourrait.
En effet, nous vivons dans une société libérale qui ne l'est pas encore assez pour beaucoup et qui donc font tout ce qui faut pour qu'elle le devienne encore plus.
En plus ces "ultralibéraux" ont le pouvoir.
Le pouvoir de l'argent et par voie de conséquence le pouvoir décisionnaire.
Dans notre société libérale, une seule chose compte : l'argent.
Personne ne conteste que le but d'une industrie, dut-elle être pharmaceutique, c'est de gagner de l'argent. Son but ce n'est donc pas la santé, contrairement à ce qu'elle veut nous faire croire.
Ce n'est ni bien ni mal ; c'est une réalité.
Donc tous les moyens sont mis en œuvre pour gagner toujours plus d'argent.
Pour cela le marketing s'y emploie, ce qui est son rôle.
Pour cela il transforme des patients en consommateurs.
Ces consommateurs veulent donc consommer.
Seulement la santé n'est pas un bien de consommation. Mais ce n'est pas ce que le marketing explique à tout un chacun.
Pour cela tous les moyens sont bons et dans le domaine de la santé , la peur de la maladie et de la mort est un levier très fort.
Il faut être sacrément "puissant" et bien informé pour pouvoir y résister.
Donc, très peu y résistent et même se font l'allier des services du marketing pour réclamer ce qu'ils croient le mieux pour eux. Vive le marketing et la publicité!
Voilà où nous sommes aujourd'hui.
Et face à ce "consensus", il y a quelques "vilains petits canards" qui loin d'adhérer au consensus, dénonce les "manœuvres".
Mais que représente ces "vilains petits canards" ? Combien de division aurait dit un stratège ?
0 rien, aucune.
En effet, ne nous leurrons pas , nous ne représentons rien et n'avons aucun pouvoir.
Notre ego en souffrira mais tant pis, d'autant que l'ego ne nous rend rarement service.
Qui se souvient de ces médecins blogueurs reçus par la ministre de la santé à qui ils avaient fait des propositions concrètes ? Quel résultat ont ils obtenu ? 0, aucun, rien
Il ne faut donc rien faire, car voué à l'échec ?
Je pense au contraire qu'il faut continuer mais en étant lucide.
Même si les résultats sont dérisoires, ils ne sont pas nuls.
Il y a des résultats de l'ordre de individuel mais pas du collectif.
Et ce n'est déjà pas si mal :
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2009/03/25/1470180_l-enfant-et-l-etoile-de-mer.html
L'étude de Dominique Le Houézec, médiocrement malmenée dans l'article médaillé du 16 est au contraire très intéressante pour plusieurs raisons dont la suivante : elle opère sur les délais entre la vaccination et l'apparition d'une SEP. Certes, malheureusement, ces délais ne sont pas individualisés mais associés aux nombres annuels de doses commercialisées du vaccin. Travaillant avec ce qui était disponible il a montré une corrélation très forte entre les variations annuelles des nombres de doses et la notification à l'ANSM des cas vaccinés.
RépondreSupprimerLe cas-témoins est impraticable de façon valable quand la durée d'incubation de la maladie est suffisamment longue par rapport aux variations des dates de vaccination des cas et de leurs témoins associés, ce que les épidémiologistes ignorent et pas qu'eux bien sûr. Il est donc essentiel d'essayer d'autres approches. Comme par hasard, quand on travaille directement sur les cas sans s'encombrer des témoins, on trouve des signaux ! J'en ai ainsi trouvé 3 très forts dans les seules publications Tardieu ...
Mais est-ce un hasard ? Car justement l'étude de Le Houézec n'est pas une étude cas-témoins. Mais quelles modélisations pourrait-on associer à sa démarche originale ? D'abord ceci :
Si la vaccination est sans action sur l'apparition de la maladie, pas même en précipitant son apparition, le nombre de cas apparaissant chez les vaccinés sera une fonction croissante de la prévalence du nombre de vaccinés (nombre de vaccinés vivants).
C'est assez facile à concevoir : quand le nombre de vaccinés augmente d'année en année, le nombre de SEP spontanées apparaissant dans cette population ne pourra que croître.
Il est parfaitement clair qu'au cours de la période considérée par l'auteur la prévalence vaccinale n'a pu que croître malgré la décroissance de l'incidence vaccinale. Donc l'incidence annuelle des cas devrait également croître. Or, après 1995 le nombre annuel de cas notifiés est en phase décalée d'environ 2 ans avec la décroissance de l'incidence vaccinale ( [1] version française fig 2 ).
Si les notifications à l'ANSM avaient été exhaustives l'affaire serait faite car l'opposition entre ce qui est attendu et la réalité serait parfaitement démonstrative d'une anomalie. Mais ce ne sont que les notifications à la pharmacovigilance. Cependant, toujours sous l'hypothèse de l'absence de toute action de la vaccination, cela implique aussitôt que le coefficient de sous-notification aurait du croître considérablement à partir de 1996-97 pour faire le lien entre des cas en constante augmentation et une notification en constante et forte diminution. On nous dit pourtant par ailleurs qu'au moins à partir de 1998 ce coefficient a diminué de façon importante en raison de la notoriété du problème :
« Quel que soit le modèle retenu, le facteur de sous-notification est compris entre 2 et 2,5. Ce facteur est faible par rapport à ce que l’on observe habituellement, ce qui s’explique sans doute par la notoriété du problème étudié. » ([2] page 4 site ANSM)
Dans ces conditions, la conclusion paraît devoir s'imposer.
[1] http://blog.myofasciite.fr/public/2014.11_Le_Houezec_-_SEP_post_Vacc_HB_-_V__Fr.pdf
[2] http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/b460abed4a9a61d8dad78d4364033354.pdf
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RépondreSupprimerC'est quand même beaucoup plus intéressant que de se gargariser avec un nombre de décimales excessif dans le coefficient de corrélation entre les doses et les cas. Je conviens que c'est un peu ridicule mais un vrai chercheur ne s'arrête pas à ce genre de détails, il ne cherche pas à amuser la galerie à bon compte au détriment de réflexions infiniment plus riches et prometteuses, même si ça permettrait d'avoir des médailles en chocolat …
Je vais essayer de préparer un article plus complet sur cette modélisation. En attendant voici le troisième signal fort dans les données Tardieu :
l'âge moyen des SEP est 11,5 ans contre 7,8 pour les ADC simples (atteintes démyélinisantes non SEP). Cet écart de 3,7 années est énorme comparé aux âges absolus. Ce signal est indépendant de celui déjà pointé ici : 52% de SEP parmi les ADC chez les vaccinés contre 32% chez les non vaccinés. Mais ils se relient dans l'interprétation [3]:
Des enfants vaccinés à 11 ans en sixième ont pu faire leur première ADC à 13, 14, 15 ou 16 ans.
1- Si des ADC étaient des coïncidences, c'est à dire seraient apparues en l'absence de la vaccination, mais seraient restées simples sans cette vaccination, ces enfants vont quitter le groupe ADC simples dans lequel ils se seraient trouvés sans cette vaccination. Ce groupe va donc perdre des effectifs d'âge élevé. L'âge moyen du groupe ADC simple ainsi que ses effectifs vont ainsi pouvoir décroitre au double profit du groupe SEP (effectifs et âge moyen).
2-Si ce n'était pas une coïncidence et que sous l'action de la vaccination elle avait évolué en SEP, ils viendront grossir le groupe SEP en apportant avec eux un âge élevé : l'âge moyen du groupe SEP va pouvoir croitre ainsi que son effectif.
L'écart important observé entre les âges moyens des 2 groupes pourrait permettre de valider au moins une de ces 2 hypothèses, sans qu'il soit possible, avec ces seules données, de pointer l'une plutôt que l'autre.
C'est très clair, il faut pratiquement renoncer au cas-témoins pour étudier les données et l'étude de Dominique Le Houézec va dans ce sens. Elle est donc en avance et féconde par les recherches qu'elle suscite comme je viens de l'esquisser. Même si sa publication date de novembre 2014, c'est elle qui aurait amplement mérité la médaille du Docteurdu16.
.
[3] http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2015/10/31/32861683.html
Une précision importante !
RépondreSupprimerJ'écrivais ci-dessus :
"l'âge moyen des SEP est 11,5 ans contre 7,8 pour les ADC simples (atteintes démyélinisantes non SEP). Cet écart de 3,7 années est énorme comparé aux âges absolus."
Il faut savoir que la date retenue pour la SEP n'est pas la date du début de la SEP proprement dite mais de la première atteinte. Les âges des 2 groupes peuvent donc être comparés.
Je voulais simplement réagir aux commentaires de CMT concernant sa participation si active à ce blog. Elle semble un peu épuisée mais c'est normal, je me demandais souvent comment on pouvait trouver l'énergie en dehors de son travail principal pour faire ce travail de fourmi! Je voulais lui dire que je la remercie beaucoup , je la lis et j'apprécie sa rigueur intellectuelle, ses commentaires passionnants, ses références biblio sont précieuses. Ce blog est très utile pour cela et j'espère que que son auteur va continuer. On se demande même si Docteurdu16 ou CMT ne devraient pas finir par publier un jour sous forme de livre... à 2 voix ! Encore merci à vous, longue vie à ce blog
RépondreSupprimerMerci pour tous ces feedback positifs. J’espère que ça va rebooster Jean-Claude.
RépondreSupprimerPour ce qui me concerne, j’ai déjà été bien plus épuisée que ça, notamment en écrivant des articles. Mais je cherche surtout actuellement à avoir un rythme moins infernal et plus régulier, à trouver un équilibre travail vie privée qui me permette de tenir la distance.
A JBB
Le compliment était sincère. Contrairement à ce qu’on pourrait penser je préfère largement complimenter que critiquer. Mais c’est juste rare que je sois assez convaincue pour complimenter, c’est pourquoi je critique plus que je ne complimente.
A Annette Lexa
Merci aussi pour ce feed back. L’idée du livre pourrait être bien. Mais personne ne nous l’a proposé. Je pense que Jean-Claude et moi nous ne sommes pas assez glamour. Et, tout bien pesé, je ne me vois pas trop faire des séances de dédicaces et faire de la promotion pour un bouquin. Ce n’est pas trop ma tasse de thé.
A MG
Les sociétés privées sont là pour faire de l’argent. Mais est-ce que pour autant cela doit exclure toute notion d’éthique ? Est-ce une fatalité d’exclure toute éthique lorsqu’on doit répondre aux exigences des actionnaires ? Si c’est le cas, ne faudrait-il pas en tirer toutes les conséquences au sujet du rôle des sociétés multinationales dans le champ de la santé ? Parce que, nous sommes bien d’accord, c’est un domaine dans lequel l’éthique est essentielle.
Ce sujet m’interpelle. Et, je l’avoue, j’ai un biais et un conflit d’intérêt en quelque sorte, puisque mon père est spécialisé dans le droit des sociétés multinationales.
Ce qui m’interpelle c’est aussi que ces sociétés ne sont pas des entités abstraites. Elles sont composées d’individus. Comment assument ils ce clivage entre une vie professionnelle où ils violent toutes les règles morales et éthiques et une vie privée où ils se transforment en parents et conjoints aimants et attentionnés une fois qu’ils ont enlevé leur manteau et posé leur attaché case ?
Une partie de la réponse nous vient des lanceurs d’alerte comme Bernard Dalbergue ou Christophe Brusset : pour arriver à tenir les deux bouts de leur individualité ces collaborateurs de sociétés peu scrupuleuses se disent que nous sommes des crétins de croire à des ficelles aussi grosses et que, finalement, si nous y croyons c’est parce que nous sommes trop c… ou que nous voulons bien y croire et que, donc, nous avons mérité ce qui nous arrive.
A Kapadi
L’avantage d’exposer ses contradictions et ses défauts, c’est que cela autorise aussi les autres à avoir des contradictions et à être imparfaits. Et c’est particulièrement important pour les médecins qui ne s’autorisent pas à ne pas paraître parfaits et qui sont toujours en représentation face aux patients.
A BG,
Votre raisonnement n’est pas conventionnel mais se tient, et mettrait en défaut les experts pour ne pas avoir pris en compte les règles élémentaires de validité d’une étude cas-témoin.
J’ai vu que les associations allaient probablement être déboutées et qu’un non lieu allait être prononcé dans l’enquête sur tromperie aggravée déclenchée en 1998 à propos du vaccin contre l’hépatite B (deux versions de l’affaire : http://www.jim.fr/medecin/actualites/pro_societe/e-docs/vaccin_hepatite_b_vers_un_non_lieu__156172/document_actu_pro.phtml et http://www.la-croix.com/Actualite/France/Vaccin-hepatite-B-un-non-lieu-requis-dans-le-dossier-penal-2016-01-04-1399691 ).
Bien entendu, il faut garder à l’esprit, que des jugements ne prouvent rien, ni dans un sens, ni dans l’autre. Parce que le droit n’obéit pas aux mêmes règles que la science ni que la morale : pour pouvoir condamner il faut qu’une infraction soit constituée, et les infractions ont des définitions précises, qui ne sont pas superposables à ce que dictent les exigences éthiques. Et aussi parce que dans une instruction comme dans un procès, d’autres considérations peuvent être prises en compte, de type compassionnel, politique ou autre.
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En tous les cas, la question de savoir s’il est possible qu’un vaccin contribue au déclenchement d’ affections auto-immunes et en augmente l’incidence dans une population ne se pose plus, parce que cela a été démontré à plusieurs reprises pour des vaccins différents.
RépondreSupprimerPour les chercheurs, les affections auto-immunes sont déterminées par une prédisposition génétique et des facteurs environnementaux, de manière variable selon les maladies. Certains vaccins font partie des facteurs environnementaux augmentant l’incidence de certaines maladies auto-immunes.
Cela fut établi pour le vaccin contre la grippe destiné à combattre l’éphémère pandémie américaine de 1976 http://www.cdc.gov/flu/protect/vaccine/guillainbarre.htm . Cela fut vrai aussi pour le vaccin Pandemrix et la narcolepsie . Cela est également vrai pour le vaccin Cervarix contre le papillomavirus et la thyroïdite auto-immune. Mais aussi pour le Gardasil et le syndrome de Guillain Barré (cf rapport pharmaco épidémiologique publié par l’ANSM). Le purpura thrombopénique idiopathique après le vaccin rougeole oreillons rubéole. Et j’en oublie peut-être.
A vrai dire, établir un lieu causal entre un supposé effet indésirable et un vaccin relève de la gageure. C’est comme si on demandait aux plaignants de décrocher la lune. Alors que les vaccins sont introduits dans le calendrier vaccinal et généralisés sur la foi de simples hypothèses d’efficacité, comme ce fut le cas pour les vaccins contre le papillomavirus.
C’est un peu deux poids deux mesures.
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A propos de la vaccination contre l'hépatite B
RépondreSupprimerMais il faut rappeler que ce n’est pas le principal argument qui doit faire se poser la question de l’intérêt de la vaccination contre l’hépatite B des nourrissons en France, collectivement et individuellement.
Il faut surtout se rappeler que la France est un pays à faible incidence et à faible endémie pour l’hépatite B puisque le nombre des nouveaux cas d’hépatite B aigue symptomatique était de 1021 à 1622 http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/BEH-Bulletin-epidemiologique-hebdomadaire/Archives/2013/BEH-n-19-2013 soit une incidence de 1,6 à 2,5 pour 100 000 en 2010. Parmi les cas d’hépatite aigue seuls 2 à 5% passeront à la chronicité. Une minorité d’entre ces 2 à 5% décéderont des suites de leur portage chronique plusieurs décennies plus tard. Les hépatologues semblent d’accord pour dire que la consommation d’alcool est un facteur majeur de cette évolution fatale chez les porteurs chroniques.Ce n’est donc pas le virus qui tue ces personnes, mais l’association portage virale et intoxication alcoolique.
Ces nouveaux cas concernent quasi exclusivement des adultes, compte –tenu des principaux modes de transmission (voie sexuelle, voie sanguine) et exceptionnellement des nouveaux nés contaminés par leur mère. La majorité des nouveaux cas, plus de 80% sont des adultes nés à l’étranger, là où l’hépatite B est plus fréquente, et, donc, ne sont par définition pas nés en France http://www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Hepatites-virales/Hepatite-B/Surveillance-nationale-de-l-hepatite-B-chronique-a-partir-des-poles-de-reference-et-reseaux-hepatites-volontaires/Donnees-epidemiologiques-2008-2012 .
Les données de prévalence de l’hépatite B chronique en France, on estime à 280 000 cas les porteurs de l’hépatite B résidant en France, n’ont pas été actualisées depuis 2004.
Pour justifier la vaccination, on évoque 1500 décès par an en France dus à une hépatite B chronique. En réalité, ces 1500 décès correspondent à des personnes qui ont été contaminées il y a 30 ou 40 ans, pour la plupart d’entre elles, à l’étranger. Mais l’incidence de l’hépatite B avait commencé à diminuer en France, bien avant la vaccination. En fait, elle avait été divisé par quatre entre 1986 et 1991 dans le secteur de la Courly. Probablement en raison des mesures de protection individuelle prises après l’apparition du SIDA.
Et nous sommes d’accord pour dire que le vaccin ne prévient pas les cas passés.
L’autre argument utilisé pour justifier la vaccination sont les hépatites fulminantes. Mais il faut savoir que la première cause, de très loin d’hépatites fulminantes en France sont les intoxications médicamenteuses. La dernière étude précise qui semble exister permet d’évaluer à 7 cas par an les cas attribuables à l’hépatite B (336 cas d’hépatite fulminate entre 1998 et 2003 dont 13,8% (46 cas sur 6 ans) ont pu être reliés à l’hépatite B tandis que 33,9% (114 cas sur 6 ans) étaient des intoxications médicamenteuses http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=3713 ).
Enfin, il n’y a pas de protection démontrée sur le terrain au-delà de 15 ans d’âge pour les nourrissons vaccinés pendant les premiers mois de vie http://www.who.int/immunization/hepb_grad_duration.pdf . Et, comme je le disais, les hépatites B chez l’enfant sont exceptionnelles en France, mis à part les cas de contamination familiale.
L’équation est simple : pour un vaccin dont on n’attend pas de bénéfices, il ne reste que les risques. Quels que soient les effets indésirables, ils seront à coup sûr plus importants que les bénéfices
Concernant l'hépatiteB, je ne suis pas une adepte du raisonnement inductif (du cas particulier pour aller aux généralités) , mais il se trouve que ma mère, transfusée à 1981 à la suite d'une pancréatite nécrotique aigue, a été contaminée par le virus de l'hepatie B. Personne ne lui a jamais proposé de traitement, il est vrai qu'elle est sortie de là avec de grosses sequelles à vie comme le diabète et entre temps, elle a été traitée pour un cancer du sein à 70 ans, un infarctus négligé à 76 et j'en passe.. . mais en 2008 , quelques mois après la mort de mon père, après 60 ans de mariage, à 85ans, elle a flambé un cancer hépatique foudroyant. Les examens ont permis de prouver que le virus de l'hépatite B était la cause de ce cancer. Donc, 27ans après. Et il est évident que c'est l'impossibilité de faire le deuil de son mari qui est en cause. (elle n'en parlait pas, ne pleurait pas, était devenue anormalement "indifférente") . Il est remarquable qu'elle ait vécu 27 ans avec ce virus sans aucun problème.
RépondreSupprimerA BG : Vous dites que nous sommes dans une société libérale. Lorsque je vois le nombre de réglements, directives, lois, décrets qui entoure ce soit-disant libéralisme, j'ai des doute que ce soit un vrai libéralisme, à part pour les très très grandes entreprises qui fabriquent les lois avec l'Etat et l'Europe. Mais en tout cas, je préfère théoriquement ce libéralisme classique qui donne quand même au patient consommateur le choix, la possibilité de résister au marketing, de refuser, de dire non, plutôt qu'un système totalitaire de type soviétique où on m'imposerait des dépistages, des vaccins, l'hôpital où aller me faire soigner, le médecin à consulter, le traitement à prendre. Mais aujourd'hui , nous glissons ver un système libéral totalitaire de type très pervers, beaucoup plus complexe que nos vieux clivages d'antant, avec un parcours obligé et médiocre pour les plus pauvres et où seuls les très riches pourront (encore ) trouver une voie de sortie.. je ne sais pas si on peut encore parler de libéralisme, vu la tendance totalitaire de ceux qui dirigent la santé depuis quelque temps. Vouloir tuer la médecine libérale (en caressant le rêve de la fonctionnariser), rendre le tiers payant systématique n'est pas à proprement parler une idéologie libérale. ou alors, j'en perds mon latin. Nous entrons dans un monde complexe et nous devons penser cette complexité , autrement qu'avec les vieilles idéologies passées. Cessons de cliver le monde entre victimes et bourreaux, exploiteurs et exploités, sachants et ignares, toute le monde est trempé jusqu'au coup dans ce modèle voulu, et les patients consommateurs aussi, qui ne sont pas que des victimes passives.
@ Annette Lexa
RépondreSupprimerCe serait plutôt à MG que vous vouliez appliquer votre commentaire sur la société libérale. Pour ma part je n'entre pas dans ce genre de considérations surtout que je ne suis pas dans la médecine (mathématicien). C'est pas grave, on est là pour corriger les petites erreurs d'initiales bien compréhensibles.
@ CMT
RépondreSupprimerVous soulevez le problème de l'efficacité du vaccin hépatite B dans la durée après vaccination dans l'enfance. On nous a vendu le vaccin comme efficace toute la vie mais comme il date des années 80 il ne peut en exister aucune preuve de terrain. De plus les anticorps disparaissent assez rapidement alors on est allé chercher une mémoire immunitaire doter de la propriété suivante : si, anciennement vaccinée mais dépourvue d'anticorps, une personne est contaminée, cette mémoire va relancer la production d'une bouffée rapide d'anticorps. On est sauvé !
En 2007 il y a eu 2 publications d'ailleurs citées dans les références OMS de votre lien : Hammitt et Bialek. Je les ai regardé en 2009 pour en faire un article [1] avec les liens vers les résumés. Ils ont étudiés l'un en Alaska (pays froid) l'autre en Micronésie (pays chaud du Pacifique) des adolescents vaccinés 15 ans auparavant contre l'hépatite B. Ils ont testé la présence de cette mémoire en remplaçant le virus par le vaccin. 50% des ados n'ont pas manifesté de réaction à cette sollicitation. Certes on peut objecter que le virus y serait peut-être parvenu. Peut-être mais peut-on fonder une campagne vaccinale universelle sur des peut-être ? Le doute était permis.
J'apprends que maintenant, qu'au délai de 22 ans la protection est basse selon le document OMS. Faut-il s'en étonner ? J'avais soulevé le problème au congrès Sfsp de Bordeaux les 17-19 octobre 2013 avec 5 membres du CTV à la tribune. Ce sera le président du CTV qui répondra pour faire la réponse habituelle : on a constaté en Asie (Formose …) une diminution importante des formes graves de l'hépatite B. Sauf que c'est chez des adolescents ! Ces études ne répondent pas à la question posée : chez des adultes 25-30 ans après, l'âge dominant pour les contaminations dans notre pays.
[1] http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2009/02/08/12429955.html
Trois nouvelles sur les vaccinations :
RépondreSupprimer1- Les époux Larère d'Auxerre ont été condamnés à 2 mois de prison avec sursis pour refus de DTP. Ils ne comprennent toujours pas comment on a pu les condamner pour un refus de vaccin qui n'existe pas [1].
2- Sandrine Hurel présentera son rapport sur la vaccination ce mardi 12 janvier à 10h30 au ministère et en présence du directeur général de la santé, du directeur de l'InVS-InPES (c'est le même, les 2 agences devant fusionner) et du directeur de l'ANSM qui interviendront sans doute aussi [2]. Selon JY Nau le Grand-débat-où-l'on-ne-discute-pas n'aura pas lieu ...
Enfin, sur la justice et l'affaire de la vaccination hépatite B il y a aussi l'article du Parisien du 4 janvier [3]. Ce journal s'était beaucoup investi au moment où l'affaire avait éclaté, en particulier avec le journaliste Eric Giacometti. l'article parle, (entre-autres !) de fiasco judiciaire si, comme très probable, les juges se rangent sur l'avis du Parquet.
[1] http://www.lyonne.fr/yonne/actualite/pays/auxerrois/2016/01/07/vaccination-deux-mois-de-sursis-pour-les-epoux-larere_11729850.html
[2] http://jeanyvesnau.com/2016/01/07/deux-parents-condamnes-a-deux-mois-de-prison-avec-sursis-pour-ne-pas-avoir-fait-vacciner-leurs-enfants/
[3] http://www.leparisien.fr/faits-divers/affaire-de-l-hepatite-b-17-ans-d-enquete-pour-rien-04-01-2016-5419717.php