dimanche 17 juin 2018

La médecine m'inquiète : microf(r)ictions (91)

Monsieur Agnès Buzyn et Madame Yves Lévy.

Nos "amis" anglais, nous ne pouvons que nous en méfier.

L'éditorial du Lancet en anglais (ICI) et en français s'il vous plaît (LA), dénonce la propension de la haute administration française à gérer l'entre-soi dans l'opacité. 

La future nomination du successeur d'Yves Lévy à la direction de l'INSERM en est un exemple. Madame Buzyn, et pourquoi ne pas la croire, hein ?, ne sait pas si son mari se représentera car elle dit affirmer ne pas connaître la liste des candidats.

On rêve.

Voici le début du court éditorial.

Le mandat du président directeur général (PDG) de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) prend fin le 12 juin. La présidence de l’actuel PDG, Yves Lévy, a reçu de vives critiques après la nomination de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en mai 2017. Lévy est le conjoint de Buzyn, ce qui d’évidence constitue un potentiel conflit d’intérêts pour le directeur d’un institut placé sous la tutelle conjointe des Ministères de la Santé et de la Recherche. Cette situation a été apparemment rectifiée par un décret daté du 29 mai, 2017, déclarant que les actes relatifs à l’INSERM seraient gérés par le Premier ministre français, et non par Buzyn.

Le libéralisme à la française ne s'embarrasse pas de petits arrangements.
La France est de retour vers le futur : celui de la République bananière.


Un article du journal Le Monde : ICI.

Dernière nouvelle : le 31 juillet 2018. Yves Levy retire sa candidature à la tête de l'INSERM. Voir un article du journal Le Monde : LA.

La France ne serait plus une République bananière mais une République de peaux de bananes.

La suite, le 10 octobre 2018 :

Yves Lévy, l'ancien patron de l’ et mari d’Agnès , nommé conseiller d’Etat en service extraordinaire (Conseil des ministres)




Crédit photographique : La ministre de la santé, Agnès Buzyn et son mari, Yves Lévy, le 25 janvier 2018, au 16e dîner de la mode du Sidaction. / Frédéric Dugit/photoPQR/Le Parisien/MaxPPP

33 commentaires:


  1. Agnès Buzyn - quelle belle femme ! - est pénible à écouter , avec sa voie de crécelle, faudrait qu’elle consulte un orthophoniste.
    Ça devrait être possible, si elle a une bonne mutuelle.

    RépondreSupprimer

  2. Quand vous menez une belle carrière, vous faites des envieux. Quand vous réussissez en couple, c’est pire.
    Jules Renard disait : les gens vous pardonneraient d’être riche, ils ne vous pardonneraient jamais d’être heureux.

    RépondreSupprimer

  3. Comme un parfum des Années Trente.

    RépondreSupprimer
  4. On parle beaucoup de ce conflit d'intérêt... mais en imaginant que Buzyn ou Lévy quitte leur poste, en quoi ça changerait quoique ce soit à la médicalisation forcenée des individus ? Un tel événement pourrait tout à fait être utilisée comme un prétexte pour LÉGITIMER DAVANTAGE la politique vaccinale, la politique de prévention généralisée (mammographie, dépistage du cancer du col de l'utérus etc...) en même temps que ça décredibiliserait totalement ceux qui s'opposent à cette médicalisation dans le cas où ils applaudissent une telle décision.

    La politique vaccinale (et politique de santé tout court) actuelle est surtout de la responsabilité de Marisol Touraine. C'est elle qui a lancé la mission Hurel, la concertation "citoyenne" sur la vaccination etc. Buzyn n'a eu qu'à récolter les actions de celle qui lui a précédé au poste de ministre de la santé.

    RépondreSupprimer
  5. @Emilio.
    Vous confondez deux choses. 1) La morale individuelle et d'Etat qu'il faut faire respecter ; et le 2) le système santéo-industriel qu'il sera difficile de détruire.
    Selon vous il faut laisser tomber.
    C'est votre avis.

    RépondreSupprimer
  6. @Docteurdu16.

    Je pense que vous vous méprenez sur Emilio. Globalement, il s'en fout un peu des épiphénomènes. Les conflits d'intérêts qui permettent de nommer untel ou unetelle à un poste, à favoriser un labo plutôt qu'un autre, sont effectivement au niveau moral que ce soit individuel ou collectif un mauvais signal. Par exemple insulter son voisin parce qu'il fait trop de bruit est du même tonneau. Mais si vous viviez dans une société ou la police peut débarquer chez vous sans mandat, vous frapper, vous enfermer sans jugement et sans rendre de compte à personne, le fait d'insulter son voisin, tout moralement répréhensible que ce soit, on s'en moque un peu, dans le grand tableau.

    Ce que Émilio veut dire c'est que pas besoin de conflits d'intérêts pour imposer des obligations immorales. Ce n'est pas parce que buzin est la femme de Levy qu'elle a rendu obligatoire les 11 vaccins. Même si levy était garagiste, elle aurait fait pareil. Et même si levy était un simple garagiste, il aurait été trouvé une horde de crétins pour affirmer que les vaccins sauvent des millions de vie et qu'il n'y a pas d'effets secondaires (ou alors si peu que pas).

    Émilio prend acte du discours de Girard qui dit, en dehors même de toutes considérations scientifiques que nous vivons dans une dictature médicale. la plupart des médecins ne comprennent rien à la vaccination et encore moins aux aspects technico-réglementaires des médicaments. ET sans même lire une seule étude affirment comme des perroquets ce que la propagande d'état affirme. Le conseil de l'ordre propose de faire un signalement pour informations préoccupante si un parent refuse de faire un vaccin. Je sais bien que le conseil à été créé sous le régime de pétain pour dénoncer les médecins juifs, mais je pensais que le niveau avait un peu évolué depuis 50 ans. Il faut croire que non.

    Ainsi oui on pourrait mettre charlot à la place de levy, je ne sais pas si cela changera quelque chose. On a bien vu comment le gouvernement s'est créé, comment l'assemblé nationale s'est remplie de godillots, alors le cas buzin-levy tout choquant qu'il est n'est que la continuité de tout le reste.

    Personne pour descendre les 124 crétins qui encensent les vaccins, par contre on trouve à la pelle des illuminés qui pense que joyeux (ou montagnier) sont des clowns. Si cela venait de prix nobel en biophysique à la limite je pourrais comprendre mais ce n'est pas le cas.

    Ainsi le conflit d'intérêt est comme l'écume des jours dans une temporalité autoritaire.

    RépondreSupprimer
  7. LA signature du commentaire précédent à disparu : herve_02

    RépondreSupprimer
  8. @docteurdu16 :

    Je n'ai pas dit, ni pensé qu'il fallait laisser tomber.

    Je me méfie simplement de la manière dont ce pouvoir instrumentalise la contestation. Mon propos est en l'occurrence une allusion assez directe aux propos de Marc Girard lorsqu'il évoque la médiatisation de l'affaire Médiator (ou de la myofasciite à macrophage) qui a servi à détourner l'attention des gens des vraies intentions de ce complexe santéo-industriel : élargir les obligations vaccinales.

    Je voudrais que les gens prennent conscience que ce système est tellement pervers qu'il utilise la contestation pour servir ses propres intérêts.

    Si les gens contestent un point précis de ce système (comme les conflits d'intérêt d'un acteur de ce système), la suppression de cet acteur peut participer au renforcement dudit système, comme ce fut le cas de l'affaire Médiator qui a permis de faire croire que "tout allait changer" après les interventions de Frachon, cette prétendue réhabilitation de la morale dans nos autorités sanitaires fut un prétexte pour aller encore plus loin dans la médicalisation la plus délirante (puisque le système était enfin devenu moral grâce aux actions de Irène Frachon).

    Mais je ne laisse pas tomber ... et je lis vos articles avec le plus grand intérêt, tout comme ceux de Marc Girard.

    RépondreSupprimer

  9. « ainsi le conflit d’ intérêt est comme l’ écume des jours dans une temporalité autoritaire «  à t’il écrit. Ça veut dire quelque chose?
    Ce blog est un pittoresque café du commerce où tous les bras cassés de la médecine viennent étaler leur haine de ceux qui ont mieux réussi.

    RépondreSupprimer
  10. @Anonyme

    L'avantage de ce blog, c'est qu'il permet de montrer par l'exemple que ceux 'qui ont mieux réussi' ne sont pas les plus intelligents (euphémisme).

    Ces propos méprisants sont l'exemple même que ce que dit wrinkler/zaffran. Vous êtes une personne naturellement maltraitante dont la médecine se passerait bien.

    Vous pourriez lire les derniers articles de marc Girard sur l'expertise médicale.

    herve_02

    RépondreSupprimer

  11. Une grande nouvelle, le Conseil National de l’Ordre vient ce jour nous faire don de ses pensées sur l’homeopathie.
    C’est très fort. La conclusion est ainsi formulée : l’homéopathie est une technique médicale non éprouvée.
    Si je peux ajouter un avis, elle n’est pas éprouvée et elle n’est pas non plus éprouvante.
    Vous déléguez à d’autres les tâches insignifiantes et banales: le nourrisson qui vomit, la dispense de piscine, les gens qui perdent leurs cheveux, ceux qui se plaignent des flatulences de leur collègue de bureau etc etc.
    Non, vous, vous vous consacrez aux vrais problèmes auquels un être humain est confronté : la fatigue de fin de journée par exemple, ou
    encore le besoin de renforcer les défenses immunitaires avant l’hiver.
    C’est alors que vos capacités vont pouvoir s’exprimer. Votre prescription pourrait être:
    Au petit déjeuner ,une gélule de jenairienacirercoccinum
    Au déjeuner, une gélule de cestpasmonproblemecoccinum.
    Au dîner,une gélule de jetaipristonoseillecoccinum.

    RépondreSupprimer


  12. Voicil la minute que vous attendez tous avec impatience : Celle de MAMIE BOIRON :

    Mon conseil du jour, jeunes gens, est culinaire : si il vous reste dans votre armoire à pharmacie des gélules de mon titi dont vous ne vous servez plus, surtout ne les jetez pas, ce serait gâcher. Vous savez que mon titi ne met que de la farine e d du sucre dans ses gélules.
    Conservez les . Au cas d’une arrivée imprévue d’amis, elles vous permettront, avec des œufs et du beurre, de faire un joli quatre- quarts breton. Tout le monde se régalera et vous serez, madame, la reine de la soirée.

    RépondreSupprimer


  13. Quel rebelle ce docteur du16 !
    Sûrement qu’il a fait tatouer sur sa poitrine « Ni Dieu ni Maître sauf Maman », en lettres gothiques.

    RépondreSupprimer

  14. Après ces apartés sur l’homéopathie dont le niveau abaisse brutalement la haute tenue de ce site, je voulais revenir sur les commentaires bien plus intéressants lus plus haut . Nous nous attachons sans cesse à ne jamais être des lanceurs d'alerte à Cancer rose, pour éviter justement de tomber dans le piège. Force est de constater que, pour le moment, la réaction institutionnelle a été : 1/ le silence et l’inaction. 2/ refaire la cosmétique du site sur le dépistage de cancer rose dont on a gommé l'effroyable couleur genrée. 3/ pour le contenu, il reste toujours très incitant. Et on peut entendre des personnes comme Suzette Delaloge à la radio réaffirmer tous les bienfaits du dépistage "comme le prouvent toutes les études internationales ". Soit cette Dame est sincèrement atteinte d'un biais cognitif, soit elle ment effrontément. Pendant ce temps , la communauté médicale internationale intéressée par le sujet invite notre Présidente à un colloque médical à Copenhague pour tenter de comprendre l'étrange position de la France qui persiste dans le dépistage. Mais revenons au couple Buzyn-Levy. Daniel Corcos, chercheur à l'INSERM, a eu le malheur de publier une étude faite sur la base de donnée du NHS (puisqu'il n'y a pas de base de donnée française). Il attribue l'excès de cancers du sein diagnostiqués depuis 15 ans aux cancers radio-induits (https://www.biorxiv.org/content/early/2017/12/22/238527, Breast cancer incidence as a function of the number of previous mammograms: analysis of the NHS screening programme). Notre référent statisticien à Cancer Rose a porté des critiques sévères sur les statistiques utilisées pour cette étude . Mais çà s'arrête là, cette publication n'est ni plus ni moins mauvaise que la majorité des études qui paraissent dans les meilleurs revues où vous pouvez apparemment publier à peu près n'importe quoi sans avoir à vous justifier ni reproduire vos travaux . Or il a été décidé que Daniel Corcos devait passer devant le conseil de discipline et être mis à pied définitivement, éliminé totalement. Ce Monsieur est actuellement au plus bas, puisqu'on l'a tué socialement et profesionnellement. Il cherche à obtenir le statut de lanceur d'alerte (ce qui est un mauvaise idée et nous ne le soutiendrons pas en ce sens puisque nous refusons ce statut pour nous). Comment ne pas voir dans cette affaire une machination orwellienne? Il n'y a pas de débat puisqu’on a effacé l'objet du débat. Manque de chance, le débat va revenir sous une autre forme, même si on peut être certain que le risque radio induit ne va pas faire la Une des medias aux ordres. Pour moi, l'Etat est aujourd’hui coupable de mise en danger de la vie d'autrui en incitant – ou en ne faisant rien contre - aux surdépistages des cancers par des méthodes utilisant les rayonnement ionisants et en surtraitant les patients sans tenir compte de leur statut génétique radiosensible. Mon petit doigt me dit que Buzyn-Levy vont tirer parti de cela a leur avantage en ce posant en opportunistes. Le Chiffre d’affaire perdu en radio-imagerie et en radio-thérapie sera compensé par celui de tests prédictifs de proteomique et de génétique (la bataille va faire rage..). Et le couple s’attribuera le rôle de sauveurs.

    RépondreSupprimer

  15. C’est un couple diabolique, opposons-nous à leurs noirs desseins.

    RépondreSupprimer
  16. Merci a Annette Lexa. C'est intérssant en effet. Quel est l'état actuel du dépistage du sein organisé en Europe?

    RépondreSupprimer
  17. nous ferons un retour lorsque Cécile Bour sera revenue du Colloque de Copenhague cet été

    RépondreSupprimer
  18. Bonjour, mon article sur bioRxiv est accessible aux commentaires et si des critiques "sévères" concernant mon analyse sont déposées sur le site, j'y répondrais volontiers.
    https://www.biorxiv.org/content/early/2017/12/22/238527
    Par ailleurs, les tracas que me causent l'INSERM ne m'empêchent pas de travailler et j'ai pu généraliser les résultats du Royaume Uni à l'ensemble des pays étudiables (ceux dans lesquels le dépistage a été mis en place dans un temps court).
    Mes travaux en cours montrent également que le dépistage réduit fortement le taux de cancers avancés cliniques, et que l'absence d'effet observé sur la mortalité ne s'explique que par la présence d'un excès de cancer. Du fait que cette absence d'effet est toujours observé lors d'un suivi au long terme par mammographie, on peut conclure qu'il s'agit de cancers mammo-induits.

    RépondreSupprimer
  19. Bonjour Daniel Corcos

    et bravo pour votre travail.

    Si je résume, d'après vos travaux, dans le cas de la mammographie, la technique elle-même annule les progrès qu'elle engendre...

    RépondreSupprimer
  20. Oui, exactement. Le risque est très important chez les femmes porteuses de gènes de prédisposition, dans la mesure où elles bénéficient d'un suivi par IRM et le bénéfice lié au dépistage par mammographie est donc chez elles très réduit.

    RépondreSupprimer
  21. les radiosensibles qui s'ignorent représenteraient 15 % de la population. C'est cela qui est discutable en ce qui concerne la conclusion de Mr CORCOS. Ne serait ce pas simplement un excès de cancers surdiagnostiqués?

    RépondreSupprimer
  22. Ce surdiagnostic surviendrait chez des femmes de 60 ans et plus et progressivement dix ans après la mise en place du dépistage?
    Quant aux radiosensibles qui s'ignorent, il faudrait définir ce que cela représente en terme de cancer du sein, mais si 15% de radiosensibles voient un triplement de l'incidence de base, on n'est pas loin de l'augmentation observée.

    RépondreSupprimer
  23. Je veux dire du même ordre de grandeur. Cela représenterait 30% de cancers en plus, contre 70% de cancers en plus observés liés aux radiations (après soustraction de l'augmentation sous-jacente dans le temps et du surdiagnostic). Il est vraisemblable que l'ensemble de la population est également affectée à un niveau moindre.

    RépondreSupprimer
  24. A Daniel Corcos et Annette Lexa


    Apparemment c'est une déduction sur la base d'hypothèses et d'une modélisation sujette à un certain nombre de biais et qui contredit d'autres études telles que celles qui ont montré l'absence de surmortalité chez les femmes présentant un cancer du sein in situ non traité, ou bien la découverte de nombreux cancers lorsqu'on autopsie des femmes décédées pour une autre cause. Il y a une double affirmation: l'excès de cancers est due aux mammographies chez des personnes radiosensibles et la deuxième affirmation est que ce n'est donc pas dû au surdiagnostic. Il me semble, comme ça, sans avoir lu le détail, que c'est une surinterprétation.

    La conclusion serait qu'il suffit d'améliorer la technique (utiliser l'IRM?) pour résoudre le problème. C'est peut-être un peu tiré par les cheveux.

    RépondreSupprimer
  25. @ CMT
    "modélisation sujette à un certain nombre de biais"
    Vous avez toute possibilité de signaler les biais que vous pensez déceler sur ce site :
    https://www.biorxiv.org/content/early/2017/12/22/238527
    "absence de surmortalité chez les femmes présentant un cancer du sein in situ non traité"
    Vous voulez dire des cancers in situ non opérés? Vous avez des références?
    "autopsie des femmes décédées pour une autre cause"
    Concernant, les cancers détectés à l'autopsie, les chiffres ne collent pas avec les cancers détectés par le dépistage.
    "Il me semble, comme ça, sans avoir lu le détail"
    Vous auriez pu au moins lire le résumé, qui fait une vingtaine de lignes. Mais ne pas le lire vous a certainement permis de relever des biais.
    Est-ce que vous avez-lu mon article? Il n'est pas basé sur une surinterprétation concernant les personnes radiosensibles. Que les personnes radiosensibles soient plus touchées paraît raisonnable, mais le fait que l'on n'a pas affaire à du surdiagnostic repose sur la cinétique d'apparition des cancers en excès.

    RépondreSupprimer
  26. A Corcos
    Effectivement je n’ai pas eu le temps de lire en entier votre article. Mon activité professionnelle n’est pas dans la recherche mais dans la clinique et dans la prévention et cela me prend déjà plus de 50 heures par semaine donc je ne peux pas lire tout ce qui m’intéresse.

    Mais j’ai lu l’abstract et je pense avoir compris le principe de votre étude et j’ai aussi imprimé l’article pour pouvoir le lire pendant les vacances…
    Sur le principe, une étude non randomisée ni contrôlée qui est fondée sur des hypothèses et des calculs mathématiques n’a pas plus de valeurs qu’une étude observationnelle et permet, au mieux, de formuler des hypothèses car elle ne permet pas d’exclure quantité de facteurs confondants.

    Je trouve donc votre conclusion bien téméraire : « These results are evidence that X-ray-induced carcinogenesis, rather than
    overdiagnosis, is the cause of the increase in breast cancer incidence.”
    Non. On ne peut pas tirer rune telle conclusion de ce type d’étude.
    Le corollaire de cette interprétation c’est que le problème du surdiagnostic n’existe pas, ou du moins serait marginal, tout serait une question d’utilisation de la bonne technique.
    Donc vous ne discutez pas des questions de fond qui se posent dans le dépistage organisé, dépistage de masse.
    Voici deux études qui ne collent pas avec votre hypothèse selon laquelle le surdiagnostic n’existe pas dans le cancer du sein . Je me cite moi-même :
    « L’étude de Narod, publiée dans le JAMA en août 2015 http://oncology.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=2427491 , et suivant les registres américains pour quelques 100 000 femmes diagnostiquées avec un cancer in situ, montre que le risque de décès par cancer du sein à 20 ans pour ces femmes n’est guère différent du risque de décès par cancer du sein dans la population générale, de l’ordre de 3%. La radiothérapie ne semble pas présenter d’intérêt pour ces femmes. C’est important dès lors que l’utilisation du dépistage par mmamographie a fait passer la proportion de carncinomes in situ (non considérés comme des cancers aux Etats Unis) de 3% à 20-25%. 50 000 à 60 000 car cinomes in situ sont traités chirurgicalement chaque année aux Etats-Unis.
    Enfin, sur quoi est basé le diagnostic de cancer du sein ? Sur un examen dit « de référence » l’examen histologique fait après biopsie. Or, une autre étude, publiée dans le JAMA en mars 2015, a montré que les désaccords entre anatomopathologistes sont fréquents http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=2203798. Dans cette étude plusieurs milliers d’échantillons (quelques 2000 par catégorie diagnostique) qui avaient été d’abord classés par des anatomopathologistes en routine ont été soumis à un panel d’experts qui devaient tomber d’accord sur un diagnostic par consensus. Le panel d’experts était en désaccord avec les anatomopathologistes dans 25% des cas.Le plus remarquable étant tout de même que 13% des coupes bénignes étaient classées comme cancers par les anatomopathologistes . Le risque de mauvais classement augmentant avec la densité des seins (femmes plus jeunes) et avec la faible pratique des anatomopathologistes. »



    RépondreSupprimer
  27. @ CMT
    En ce qui concerne les cancers in situ, il s'agit de cancers qui ont été enlevés à leur début, et ils sont donc de très bon pronostic. Je ne conseillerais à personne de les laisser évoluer pour voir ce que ça fait.
    D'autre part les cancers invasifs augmentent en proportion voisine après la fin de la mise en p lace du dépistage.
    Enfin les erreurs diagnostic, pas plus que le surdiagnostic n'expliquent l'échec des programmes de dépistage dont un calcul très simple à partir de données d'une robustesse à toute épreuve montre qu'ils devraient diminuer de manière forte (60% dans le cas d'un dépistage tous les deux ans) l'incidence des cancers cliniques avancés.
    Je suis désolé de paraître si affirmatif dans ma conclusion, mais quand on prend le temps de se pencher sur tous les aspects de la question, c'est la seule possible.

    RépondreSupprimer
  28. A Corcos

    Quand vous dites que les programment de dépistage devraient diminuer d’une manière forte (de 60%) les cancers avancés vous postulez qu’il existe une évolution linéaire et irréversible à partir des cancers in situ et c’est , justement, l’un des sujets du débat actuel. D’autre part, vous ne pouvez pas exclure le rôle du surdiagnostic et des erreurs diagnostiques par une étude de ce type : une telle étude vous fournit des données, mais elle ne vous donne en aucun cas l’explication à coup sûr de la manière dont on est arrivé à ces données.
    Enfin, l’intérêt du dépistage de masse dépend, notamment, de la qualité du traitement qui comprend aussi les progrès techniques. Meilleur est le traitement pour les stades évolués moins le dépistage de masse a d’intérêt, quelle que soit la technique utilisée.

    RépondreSupprimer
  29. J'aurais pu aussi bien dire, mais cela vous aurait paru trop affirmatif : ils diminuent de manière forte les cancers cliniques avancés. Pour le montrer, il n'y a pas besoin de se référer à ce qui est détecté, mais uniquement à l'incidence des cancers avancés survenant dans l'intervalle entre deux séances de dépistage. Leur incidence annuelle est 40% celle de l'incidence des cancers cliniques avancés juste avant dépistage. Autrement dit: 60% des cancers cliniques avancés manquent à l'appel, et 60% sont donc interceptés à un stade pré-clinique. Il n'y a pas besoin de savoir comment évoluent les cancers in situ pour faire ce calcul.
    Pour revenir sur votre affirmation "sur le principe, une étude non randomisée ni contrôlée qui est fondée sur des hypothèses et des calculs mathématiques n’a pas plus de valeurs qu’une étude observationnelle et permet, au mieux, de formuler des hypothèses car elle ne permet pas d’exclure quantité de facteurs confondants", je crois que vous n'avez pas bien compris de quoi il s'agit : bien entendu si l'étude observationnelle que j'ai effectuée était dans un contexte isolé, on pourrait considérer les facteurs confondants. Mais cette étude retrouve le même excès de cancers que dans toutes les études observationnelles montrant l'échec du dépistage, effectuées dans les autres pays, où l'on avait considéré que c'était du surdiagnostic, et elle montre que ce n'est pas le cas. Il est paradoxal que les partisans de l'hypothèse du surdiagnostic se rallient à la critique de l'augmentation d'incidence sous-jacente, avancée par le lobby de la mammographie, quand ça les arrange.

    RépondreSupprimer
  30. A Corcos
    "Il est paradoxal que les partisans de l'hypothèse du surdiagnostic se rallient à la critique de l'augmentation d'incidence sous-jacente, avancée par le lobby de la mammographie, quand ça les arrange."
    Je ne comprends pas cette prhase. L'argument avancé par les lobbies etc c'est qu'il existe une augmentation de l'incidence qui explique l'augmentation observée après la mise en place du dépistage et qui est indépendante de celui-ci. Donc, le contraire.

    Mon argument est de dire que vous ne pouvez pas écarter le surdiagnostic sur la base d'une étude observationnelle et faire de la question du dépistage un problème purement technique, ce qu'elle n'est pas à mon avis.
    Mais je pourrai mieux arguementer quand j'aurai le temps de lire l'étude en entier.

    RépondreSupprimer
  31. A nonyme
    Ce que je dis, c'est que d'une manière générale, les études observationnelles prêtent le flanc à la critique car elles ne maîtrisent pas les changements aléatoires de l'incidence du cancer du sein. La conclusion forte que cette augmentation est liée au dépistage réside dans le fait que cette augmentation d'incidence est toujours observée en parallèle avec le dépistage, quel que soit le pays et la date de mise en place du dépistage, ce que ne veut pas admettre le lobby. En montrant, dans un pays qui présente une augmentation d'incidence similaire (le Royaume Uni), que l'excès de cancer n'est pas du surdiagnostic, je remets en cause cette interprétation dans les autres pays et j'explique du même coup l'échec des programmes.

    RépondreSupprimer
  32. "Faire de la question du dépistage un problème purement technique, ce qu'elle n'est pas à mon avis." Excusez-moi, une méthode de dépistage qui déclenche à peu près autant de cancers qu'elle en détecte, c'est un sacré problème technique.

    RépondreSupprimer
  33. Alors, j'ai bien raison d'avoir toujours refusé d'effectuer cette foutue mammographie.
    Tant qu'à vouloir dépister, il existe bien d'autres moyens. En tout cas, merci à monsieur Corcos grâce à qui, je l'espère, de nombreuses femmes ne subiront pas de mammographies.

    Et courage à lui !

    RépondreSupprimer