dimanche 27 février 2022

Bilan (partiel) de la semaine entre le lundi 21 février et le dimanche 27 février 2022.

 



Prise en charge d'une entorse de cheville : les situations les plus fréquentes en médecine ne sont pas documentées par des essais robustes.

Un twitto (@RoblesJuanfran) publie un modèle de prise en charge (Peace and Love) qui concerne, notamment, les entorses de cheville (cela provient du site La clinique du coureur : ICI.

Hadrien Thomas () lui répond : LA.

Rien ne va. 

Ni P, ni E, ni A, ni C, ni E. Ni L, ni O, ni V, ni E.

J'exagère un peu.

Mais : pour aucune de ces lettres il n'existe un essai contrôlé robuste qui pourrait appuyer ces affirmations.

Faites l'expérience autour de vous : prenez un thème, une maladie, quelque chose qui est arrivé dans votre famille, faites la littérature en étudiant les données robustes existantes de la littérature... Vous serez sidérés.

Selon les données existantes (LA) : L'entorse de la cheville est le traumatisme articulaire le plus fréquent : on en recense près de 6 500 chaque jour aux urgences en France. On peut ainsi évaluer qu'il y en a deux fois plus quotidiennement.


Vous vous rendez compte ! Pour une affection aussi fréquente : pas de recommandations fondées sur les preuves.

FearMongering (la fabrique de la peur).


On n'en sait rien.


Intervalle entre les vaccins anti Covid chez les enfants : à partir des même données il n'est pas le même selon les pays.

France : 21 jours (LA)
USA : 8 semaines (ICI)


Mille repetita placent depuis le début de la pandémie : les essais contrôlés sont terriblement absents. 

"On" prend des décisions impactant des millions de gens sans la moindre preuve d'une quelconque efficacité.

Où sont les essais randomisés sur l'efficacité des masques chirurgicaux en milieu scolaire (en segmentant en fonction des âges et des lieux d'enseignement) ? Où sont les essais contrôlés sur la distanciation sociale ? Où sont les essais contrôlés sur le port du masque chirurgical chez les enfants/ados vaccinés ? Où sont les essais contrôlés sur l'intérêt des plexiglass ?

"On" prend des décisions de "bon sens" qui sont fondées sur des croyances et on ne les teste pas scientifiquement en raison du fameux "effet parachute" (l'effet parachute est invoqué chaque fois que l'on assume une décision de soins comme évidente et qui ne souffre a priori d'aucune discussion) : il n'est pas possible de faire un essai contrôlé parachute vs pas de parachute pour une personne qui se lance d'un avion à 10 000 mètres d'altitude). Il arrive que ces croyances soient vérifiées par les faits. Parfois non.

Prenons l'exemple des auto-tests qui ont été largement utilisés en Grande-Bretagne : un article récent paru dans le British Medical Journal (ICI) s'interroge sur le coût-efficacité de ces tests pour enrayer la transmission de l'infection.


Le taux de vaccination en France est lié à des considérations socio-économiques : moins t'es riche, moins t'es éduqué, plus tu fais partie de catégories socio-professionnelles défavorisées, plus t'es immigré hors EU, plus t'es descendant d'immigrés hors EU et moins t'es vacciné. 


J'ai écrit un billet complet sur le sujet : ICI

Un commentaire : accuser les non-vaccinés d'être des sous-hommes ou des sous-femmes, c'est mal. Mais la façon dont les bas-de-plafond de la propagande délirante anti vaccinale ont agi est encore plus condamnable. Il ne faut pas oublier que les inégalités sociales sont une variable explicative très forte de la non vaccination : mais ce fait est le miroir de ce qui se passe en santé publique en France.


Quand Santé Publique France fait le boulot (?).

Pour lire l'étude complète sur l'efficacité en vie réelle de la vaccination sur la prévention des infections symptomatiques (à jour au 24 février 2022) : c'est LA.

Ces informations ne sont pas très rassurantes.
(lire le commentaire de Dr MG)


Une infographie Covid faite par FranceInfo est-elle robuste ?


Infographie que vous trouverez LA et que je vous invite à lire.

Les problèmes posées par ces données qui sont à priori sincères sont les suivants : 
  1. Peut-on encore communiquer en 2022 sans citer les risques absolus d'être infecté, asymptomatique, symptomatique, hospitalisé, non intubé, intubé, réanimé, mort ?
  2. Peut-on encore communiquer en 2022 sans parler de la sur mortalité liée au Covid et non seulement de la mortalité liée au Covid ?
Peut-on parler des EHPAD sans omettre que leur population ne représente que 10 % de la population des plus de 75 ans ?
Peut-on comparer avec la grippe sans donner les chiffres de la grippe pendant la même période ?
Peut-on parler des décès d'enfants sans parler de leur statut, sans comparer avec les années précédentes, sans donner les chiffres de décès liés aux bronchioles ou d'autres affections respiratoires ?

NON.


A la semaine prochaine.

5 commentaires:

  1. Assez déprimant ce que tu écris.

    Tu rapporte l'étude de Santé Publique France sur l’efficacité en vie réelle de la vaccination et tu sembles très satisfait par la lecture de cette étude.

    Est-ce que la méthodologie est solide?
    "L’analyse repose sur un appariement effectué fin janvier 2022 entre la base SI-DEP, contenant l’ensemble des tests PCR et antigéniques effectués en France, et la base VAC-SI, dans laquelle est enregistré le statut vaccinal de l’ensemble de la population éligible à la vaccination COVID-19."
    En d'autres termes, les chiffres qui sont utilisés dans cette étude sont ils fiables pour permettre les conclusions chiffrés avancés?
    Par exemple "l’ensemble des tests PCR et antigéniques effectués en France" représentent ils "la réalité" ou ne sont ils qu'une approximation?
    "la base VAC-SI, dans laquelle est enregistré le statut vaccinal de l’ensemble de la population éligible à la vaccination COVID-19." cette base représente-t-elle la réalité ou est elle, aussi une approximation?

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  2. @Dr MG
    C'était ironique. Mais il est vrai que ce n'était pas clair.
    Je vais modifier.
    La seule chose qui est certaine : les infos ne sont pas bonnes pour le vaccin. Ce qui ne peut réjouir personne.

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  3. Dans l'étude SPF, l'efficacité est mesurée deux semaines après la première dose puis dans la première semaine suivant la deuxième. Les primo-dose de moins de 15 jours entrent-ils dans la catégorie vaccinés ou non vaccinés ?

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  4. Un des soucis avec l'étude SPF "Les cas correspondaient à des personnes avec un test RT-PCR positif réalisé moins de 7 jours après la survenue de symptômes évocateurs de COVID-19 et les témoins à des personnes avec un test RT-PCR négatif réalisé moins de 7 jours après la survenue de symptômes évocateurs de COVID-19."

    L'étude porte donc sur la sous-population des personnes testées ayant une présence de symptômes évocateurs.

    On pourrait croire à un calcul honnête, mais on a une efficacité relative définie par le rapport entre "(vaccinés/non vaccinés) positifs symptomatiques" d'un côté et "(vaccinés/non infectés) négatifs symptomatiques" de l'autre.


    On retrouve simplement le sur-échantillonnage des non vaccinés dans les tests en cas de symptômes : vous n'êtes pas vacciné et symptomatique, vous avez X chances d'avoir le covid et allez quasi-systématiquement faire un test. Vous êtes vaccinés avec les mêmes symptômes, vous avez les mêmes chances (ou pas) d'avoir le covid mais moins de chances de vous faire tester.




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