Docteurdu16. Je vous propose donc une contribution du docteur Claudina Michal-Teitelbaum sur la vaccination contre la méningite C. Un état de l'art que vous ne trouverez pas ailleurs.
Une campagne agressive de Pfizer pour promouvoir le vaccin contre la méningite C. Pour qui sont les bénéfices ?
Claudina Michal-Teteilbaum
Certains ont pu être surpris voire choqués ou effrayés en allant au cinéma, par un petit film qui prend le spectateur non averti au dépourvu par sa brutalité. Il s’agit d’un film destiné à promouvoir la vaccination par le vaccin contre le méningocoque C chez les 15-24 ans que voicihttp://www.youtube.com/watch?v=0fhmnTAZsI8 .
Il est difficile de parler de « sensibilisation » au sujet de ce film car on est plutôt dans l’intimidation et la culpabilisation. Des jeunes adultes, qui viennent de faire la fête, subissent un interrogatoire serré de type policier. Les comportements naturels à cet âge, comme s’embrasser, s’amuser ensemble, sont présentés comme dangereux et culpabilisants. Il y a comme des relents de puritanisme dans ce film : la méningite est une sorte de châtiment divin frappant à l’improviste les débauchés insouciants. Et c’est bien ce à quoi on pouvait s’attendre de la part d’un laboratoire américain comme Pfizer.
Pfizer se substitue ainsi aux pouvoirs publics comme agent de prévention et, outre ce film plutôt effrayant, des dépliants de la même tonalité sont distribués aux médecins et des publicités se référant au film s’étalent sur les magazines pour adolescents.
La raison de cette campagne est que, malgré l’avis favorable du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) en juin 2009, à la généralisation du vaccin contre le méningocoque C chez tous les enfants et adolescent de 12 mois à 24 ans et le remboursement des vaccins par la Sécurité Sociale, la couverture vaccinale (proportion de la population visée qui est effectivement vaccinée) en France reste faible puisque seuls 35% des enfants de 2 à 4 ans seraient vaccinés et 12% des 11-16 ans d’après l’Association Française de Pédiatrie.
Cet avis venait contredire un précédent avis du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF) du 8 mars 2002http://www.sante.gouv.fr/dossiers/cshpf/a_mt_080302_meningo_conjugue.pdf qui refusait la généralisation du vaccin contre le méningocoque C compte tenu de la rareté des infections invasives dues au méningocoque C (faible incidence). Les autres raisons invoquées par le CSHPF pour ce refus étaient le taux d’incidence très variable d’un département à l’autre et l’incertitude sur le risque de substitution des souches de méningocoque C par d’autres souches de méningocoque après vaccination. Ce premier avis de 2002 a été complété par un autre, en date du 27 juin 2003,http://www.hcsp.fr/docspdf/cshpf/a_mt_270603_meningoc.pdf qui précisait les circonstances d’utilisation des différents types de vaccin chez les populations présentant des facteurs de risque de méningite http://www.med.univ-rennes1.fr/sisrai/dico/S736.html , à savoir lessujets ayant un déficit immunitaire comme ceux présentant un déficit en properdine, les sujets aspléniques (sans rate) et les sujets présentant un déficit de la fraction terminale du complément. La vaccination était aussi recommandée chez les sujets contactshttp://www.infectiologie.com/site/medias/_documents/officiels/2011-DGS-meningo.pdf ou habitant la même zone que les cas de méningite.
Quelques notions sur les méningocoques
Le méningocoque C est une bactérie dont le réservoir exclusif est l’homme. Le « portage » de la bactérie se fait au niveau de la muqueuse du nasopharynx.
On admet qu’il y a environ 10% de porteurs en moyenne dans la population. Il s’agit deporteurs sains car ils ne développent pas la maladie. La proportion de porteurs est moindre aux âges extrêmes et maximale entre 15 et 24 ans où elle dépasserait 30%. Le portage est aussi plus fréquent chez des personnes vivant en communauté comme les militaires.
La transmission de la bactérie peut avoir lieu lors de contacts rapprochés par le biais des gouttelettes de salive projetées lors de la toux, par le baiser, ou entre membres d’une même famille.
Dans un très petit nombre de cas, essentiellement pendant l’hiver, et probablement le plus souvent en raison de l’existence de certains facteurs de risque (tels la virulence propre à la souche, l’immunodépression, le tabagisme actif et passif, la promiscuité, l’âge, une infection récente des voies respiratoires supérieures) la transmission de la bactérie par contact rapproché peut déclencher une bactériémie (passage de la bactérie dans le sang) qui peut provoquer ou non une septicémie (réaction inflammatoire brutale de l’organisme à la dissémination d’un germe pathogène par voie sanguine) ou une méningite (inflammation des méninges). Dans ces deux cas on parle d’ d’infections invasives à méningocoque (IIM).Celles-ci font l’objet d’une déclaration obligatoire (DO) par les médecins et d’un suivi spécifique sur le plan épidémiologique par le réseau EPIBAC de l’INVS. Les prélèvements bactériens réalisés sur les malades sont adressés à un Centre National de Référence (CNR)situé au sein de l’Institut Pasteur.
En fonction de la bactérie détectée lors d’un épisode de méningite ou de septicémie et du nombre de cas déclarés, des mesures de préventionhttp://www.circulaires.gouv.fr/pdf/2011/02/cir_32603.pdf appelées prophylactiques,parfaitement codifiées, comme la distribution d’antibiotiques et la vaccination, sont mises en place afin de limiter le risque de survenue de nouveaux cas.
On distingue deux formes cliniques des infections invasives à méningocoque de gravité inégale. On considère que la forme classique, la méningite, représente environ 70% des cas et a une mortalité de 5 à 6%. La forme septicémique, qui se manifeste généralement par un purpura (tâches rougeâtres et disséminées sur la peau) qui peut prendre la forme d’unpurpura fulminans qui peut être mortel en 24h, représente environ 24% des cas et a une mortalité de 35% en moyenne (Van Deuren 2000).http://cmr.asm.org/cgi/content/abstract/13/1/144
Les cas secondaires, c'est-à-dire les personnes contaminées par un malade, restent rares, de l’ordre de 2%. A savoir que pour 50 malades on aura une seule personne contaminée par l’un d’entre eux, grâce aux mesures préventives prises lors de la détection d’un cas. L’élargissement progressif au cours du temps des campagnes de vaccination à des communautés de plus en plus grandes n’ont pas modifié cette proportion.
Le nombre de cas d’infections invasives à méningocoque C (IIM C) ne cesse de diminuer depuis 2002 et est passé de 250 à 135 cas estimés en 2009 soit une diminution de 46% en 7 ans. Cette diminution est en réalité plus importante si on considère que le nombre de cas aurait dû augmenter mécaniquement compte tenu de plusieurs facteurs tels que l’élargissement des critères de déclaration à deux reprises en 2002 et en 2006http://www.invs.sante.fr/surveillance/iim/enteteweb.htm , l’introduction de nouvelles techniques diagnostiques (PCR) et l’augmentation du nombre de naissances.
Les méningites à méningocoque C représentent en moyenne seulement 30% des méningites à méningocoque, le sérogroupe le plus fréquent en France étant le sérogroupe B qui représente environ 60% des cas de méningite à méningocoque.
L’ensemble des méningites à méningocoque représentent, pour leur part, environ 30% de toutes les méningites. Elles arrivent en deuxième position après les méningites à pneumocoque qui sont les plus nombreuses et représentent désormais, après l’introduction du vaccin Prevenar en France à partir de 2001, plus de la moitié des cas de méningite .
Ainsi, sur l’ensemble des méningites faisant l’objet d’un suivi épidémiologique par EPIBAC,moins de 10% sont des méningites à méningocoque C.
En 2009 il y avait 135 cas d’IIM C soit 2 cas par million d’habitants ou 0,215 pour 100 000. C'est-à-dire 8,2% des cas sur un total de 1648 cas de méningite, dont 831 cas de méningite à pneumocoque (EPIBAC)http://www.invs.sante.fr/surveillance/epibac/donnees.htm
D’après les données de l’INVS http://www.invs.sante.fr/surveillance/iim/default.htm le taux de guérison dans le cas des IIMC est en moyenne depuis 1995 de 74% (près des ¾ des cas), letaux de mortalité est de 16%, et il existe des séquelles dans 5% des cas. Dans 5% des cas l’issue n’est pas connue. Il est important de le préciser car les chiffres qui circulent, ceux mis en avant par les laboratoires pharmaceutiques en particulier, sont souvent fantaisistes.
Le vaccin contre le méningocoque C est l’un des quatre vaccins inclus dans le calendrier vaccinal avec une recommandation de vaccination systématique du nourrisson ou de l’ adolescent entre 2003 et 2009. Ces quatre vaccins sont le vaccin contre le pneumocoque et le vaccin contre l’hépatite B en 2003, le vaccin contre le papillomavirus humain en 2007, et le vaccin contre la méningite C en 2009.
Le nombre de vaccins obligatoires (diphtérie, tétanos, polio) ou recommandés à titre systématique chez l’enfant et l’adolescent est ainsi passé de huit à douze en quelques années entre 2003 et 2009 (1). Ces quatre vaccins ciblaient auparavant des populations présentant des facteurs de risque pour les maladies concernées. Il n’y avait aucune justification épidémiologique à la généralisation de ces vaccins puisqu’ il s’agissait de maladies rares, dont le nombre de cas était souvent en diminution, ou qui ne concernaient que très rarement les enfants, comme c’est le cas pour l’hépatite B en France, qui concerne rarement les enfants et pour laquelle plus de 80% des porteurs nouvellement dépistés de l’infection (présence de l’Ag HBs) sont nés en dehors de la France métropolitaine (http://www.invs.sante.fr/behweb/2011/01/pdf/BEHWeb1_2011.pdf )
Or, plus on vaccine largement une population, plus on lui fait courir les risques inhérents à tout vaccin comme à tout médicament, tandis que les bénéfices attendus sont d’autant plus faibles que la maladie est rare dans la population visée.
Pour comprendre les raisons de ce brusque engouement vaccinal, il faut les rechercher ailleurs que dans les bénéfices attendus pour la santé publique.
Petit panorama du marché des vaccins
Les années 1990 et 2000 ont été des années fastes pour les affaires au sein de l’industrie pharmaceutique. Ces années ont été marquées par une course au gigantisme par le biais d’une cascade de fusions-acquisitions.
L’industrie pharmaceutique est réputée pour sa solidité dans le milieu des affaires et a traversé la crise mondiale de 2008 sans encombre comme le montre un article de La Tribunehttp://www.latribune.fr/journal/archives/edition-du-2810/business-industrie/19705/la-crise-economique-epargne-la-pharmacie-.html
Suite au développement de firmes gigantesques, le marché des vaccins se trouve ainsi concetré à 80% entre les mains des cinq grandes firmes, que sont Pfizer, Novartis, Sanofi-Aventis, Merck, et GSK. Ces cinq firmes se situent aux six premiers rangs du classement des firmes pharmaceutiques selon le chiffre d’affaires.http://pharmactuposition.blogspot.com/2011/06/top-cinquante-mondial-2011-laboratoires.html
A elles seules, elles représentent le quart du chiffre d’affaires des ventes mondiales de médicaments soit 216 milliards sur 870 milliards de dollars en 2010. Leur chiffre d’affaires conjoint représente autant que le Produit Intérieur Brut de l’Egypte, qui se situe au quarantième rang mondial.
Pfizer est une société américaine et la première multinationale pharmaceutique au monde. Son chiffre d’affaires 2010, de 58,5 milliards, dépasse de près de 40% celui de Novartis , firme suisse, qui est deuxième avec 42 milliards de chiffres d’affaire. Tandis que Sanofi-Aventis est quasi ex aequo avec Novartis (cocorico … ?).
En 2009 Pfizer a racheté Wyeth, un autre laboratoire pharmaceutique, pour la modique somme de 68 milliards de dollars avec un prêt de 22 milliards accordé par les banques. C’était un achat stratégique car un des principaux attraits de Wyeth était de posséder les brevets de deux vaccins, et non des moindres, le Prevenar 7 contre le pneumocoque et le Meningitec, contre la méningite C.
Le Prevenar n’était rien moins que le premier vaccin blockbuster, à avoir dépassé en peu de temps le milliard de dollars de chiffres d’affaires. Il reste toujours en tête des ventes des vaccins, et son chiffre d’affaires mondial 2010 était de 3,7 milliards de dollars soit presque le quart du chiffre d’affaires de l’ensemble des ventes de vaccins dans le monde, qui était de 16 milliards de dollars cette année là. Le succès du Prevenar ne se dément pas malgré un bénéfice de plus en plus douteux pour la santé publique.http://sante.lefigaro.fr/actualite/2011/10/10/12851-meningite-pneumocoques-gagne-terrain-france
En raison du succès du Prevenar, et aussi du Gardasil, qui a lui aussi dépassé le milliard de chiffre d’affaires, les laboratoires et le marché se sont enthousiasmés pour ce nouvel Eldorado qu’est le marché des vaccins, possible source de profits mirobolants.
Les vaccins présentent en outre de très gros avantages du point de vue des firmes pharmaceutiques. http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/le-marche-du-siecle_482905.html?p=2
Ils ne peuvent pas être copiés
Ils nécessitent très peu d’investissements en marketing, dès lors qu’ils sont recommandés par les autorités sanitaires
Ils dégagent des fortes marges bénéficiaires
Ils peuvent faire l’objet de publicité directe au public en France, au nom de leur intérêt en termes de prévention
Les perspectives de croissance du marché des vaccins sont considérées comme très exaltantes par le milieu des affaires, de l’ordre de 10% par an. Les firmes pharmaceutiques ne misent pas que sur l’innovation, mais misent beaucoup aussi sur leur capacité à faire pression sur les autorités sanitaires pour étendre les indications des vaccins qui génèrent des bénéfices. Ce fut le cas pour le Gardasil aux Etats Unis, désormais aussi agréé par la FDA chez les garçons de 9 à 26 ans en prévention des verrues génitales et du cancer de l’anus. Et les négociations sont en cours pour le Prevenar dont l’AMM va être étendue aux adultes de plus de 50 ans par l’Agence Européenne du Médicament (EMA) après l’avis positif du CHMP (Comité pour les Produits Médicaux à usage Humain) en septembre 2011 (http://www.ema.europa.eu/ema/index.jsp?curl=pages/medicines/human/medicines/001104/smops/Positive/human_smop_000294.jsp&mid=WC0b01ac058001d127)
et par la Food and Drug Administration (FDA). Ceci pourrait générer un chiffre d’affaires supplémentaire de 1,5 milliards pour le Prevenar (http://www.pharmactua.com/2010/le-vaccin-prevenar-13-de-pfizer-pourrait-generer-15-milliards-de-ventes-supplementaire-en-sattaquant-au-marche-des-adultes/)
Certains prévisionnistes estimaient que le marché des vaccins pouvait se développer pour passer de 16 milliards en 2010 à 52 milliards de dollars de chiffres d’affaires en 2017.
Mais ces prévisions enthousiasmantes de croissance ne pourront se réaliser qu’à condition de vendre de grandes quantités de vaccins. Et de les faire payer très cher.
Cela semble d’autant plus aisé à réaliser que le marché des vaccins, détenu à 80% par cinq très grosses firmes, s’avère être de moins en moins concurrentiel et que les accords de coopération entre grandes firmes sont nombreux. Comme dans le cas de Sanofi-Pasteur MSD qui est une coentreprise (joint-venture) possédée à parts égales par MSD et Sanofi-Aventis, consacrée uniquement aux vaccins, et chargée de la production du Gardasil en Europe.
Cette absence de concurrence, plus que les coûts de production, explique l’augmentation déraisonnable des prix unitaires des vaccins.
De fait, l’expansionnisme vaccinaliste des firmes pharmaceutiques s’est fait uniquement « au profit » des pays développés, et, malgré, une progression de 70% du chiffre d’affaires mondial de la vente des vaccins en quatre ans entre 2006 et 2010, les vaccins pédiatriques de base sont de moins en moins accessibles aux pays pauvres. Les raisons de cela sont analysées par ce document édité par l’OMShttps://extranet.who.int/aim_elearning/fr/finance/market.pdf . Ces raisons sont claires : moins de concurrence, une plus grande taille des producteurs et une plus grande recherche de bénéfices ont abouti à une augmentation des prix des vaccins pour les pays pauvres et à un déséquilibre financier des organismes chargés de les acheter pour le compte de ces pays, comme le GAVI http://fr.gavialliance.org/apropos/index.php
Cette situation de pénurie et de dépendance des pays à faible revenu en matière de vaccins vis-à-vis des grands laboratoires n’est pas tout à fait due au hasard. Elle a été organisée au sein de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) à travers les accords ADPIC/TRIPS (Accord sur les aspects des Droits à la Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce)qui ont permis aux laboratoires pharmaceutiques de faire pression pour imposer aux pays pauvres des législations strictes sur la propriété intellectuelle limitant, pour ces pays, les possibilités d’importation de médicaments meilleur marché fabriqués par des pays émergents. Cela au nom de la préservation de la capacité d’innovation des firmes pharmaceutiques (publication PATH/OMS 2009,https://extranet.who.int/aim_elearning/fr/vaccines/mening/assessVaccine/vaccines.pdf ).
L’actuel procès de Novartis contre l’état indien est directement lié à ces accords. En prenant pour prétexte la protection du brevet d’une fausse innovation, une version du Glivec (un anticorps monoclonal), Novartis tente de remettre en cause la loi indienne face à la Cour Suprême indienne. Cette loi permet à l’Inde, grâce à une certaine souplesse sur le droit à la propriété intellectuelle, de fabriquer des médicaments à bas prix pour de nombreux pays pauvres que les laboratoires pharmaceutiques négligent car ces pays ne sont pas solvables.
Les firmes qui détiennent le marché des vaccins ne sont pas exactement des enfants de cœur et on peut s’alarmer du rôle croissant que leur accordent les pouvoirs publics et qu’elles s’octroient elles-mêmes dans l’ »éducation des patients » et dans les « campagnes de prévention » qui s’adressent au public et parfois même aux enfants et adolescents, comme c’est le cas pour la campagne orchestrée par Pfizer.
Toutes ces firmes ont été lourdement condamnées, notamment pour publicité mensongère ou illégale concernant leurs médicaments aux Etats Unis. Pfizer totalise quelques trois milliards de dollars d’amendes (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/ ) . Et une publicité mensongère de Baxter concernant le Neisvac a été interdite par la direction de l’AFSSAPS http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000642388&dateTexte
D’ailleurs, une part de plus en plus importante de l’activité du Haut Comité de Santé Publique est désormais consacrée à réglementer pour éviter les abus des laboratoires pharmaceutiques en matière de publicité et pas moins de quatre réunions de commissions sur 14 ont été consacrées à cela depuis début 2011. http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?ae=avisrapportsdomaine&clefdomaine=1&menu=09
Les vaccins contre le méningocoque C
Trois vaccins contre le méningocoque C sont actuellement commercialisés en France. LeMéningitec de Pfizer est le plus prescrit par les pédiatres, le Neisvac de Baxter est utilisé par les collectivités et dans les campagnes de vaccination autour des cas de méningite. Le troisième vaccin est le Menjugatekit de Novartis.
Ces vaccins sont appelés vaccins polyosidiques conjugués car ils contiennent des protéines adsorbées sur l’adjuvant à base d’aluminium afin de renforcer la réponse immunitaire. Les protéines sont des toxines diphtériques ou tétaniques (CRM 197 pour le Méningitec). Ils contiennent aussi des polysaccharides, c'est-à-dire des glucides complexes qui sont desfragments de la capsule de certaines souches de méningocoques de type C qui jouent le rôle d’antigène (voir la composition du Meningitec)http://www.informationhospitaliere.com/medicamentsDetails0.php?id=11406
Ces vaccins ont succédé aux vaccins polyosidiques non conjugués qui ne stimulaient l’immunité qu’à très court terme car celle-ci ne persistait qu’à peine pendant un à deux ans.
Les nouveaux vaccins conjugués, commercialisés à la fin des années 90, ont été utilisés pour des gigantesques campagnes de vaccination sans qu’il y ait d’évaluation de leur efficacité par des essais cliniques, cette évaluation étant impossible à faire en raison de la rareté même de la pathologie visée.
Pour évaluer leur efficacité on s’est donc uniquement fondé sur la mesure des variations des taux d’anticorps dirigés contre les fragments capsulaires du méningocoque C dans le sang après vaccination.
Efficacité constatée à court terme dans les pays à forte incidence de l’infection invasive à méningocoque C
La vaccination par les vaccins contre le méningocoque C a débuté en Europe entre la fin des années 1990 et le début des années 2000 dans les pays à forte incidence pour le méningocoque C.
Les cinq premiers pays à avoir instauré une vaccination généralisée des nourrissons et adolescents ont été la Grande Bretagne (novembre 1999), l’Irlande du Nord (octobre 2000), l’Espagne (octobre 2000), la Belgique (décembre 2001) et les Pays Bas (septembre 2003). Ces cinq pays avaient une incidence des infections invasives à méningocoque C (IIM C) allant de 1,9 (la Belgique) à 4 (Irlande) pour 100 000 et étaient classés parmi les pays à forte ou très forte incidence pour l’ensemble des cas de méningite à méningocoque tous sérogroupes confondus ainsi que pour l’incidence des IIM C. L’incidence actuelle en France de la méningite C est faible, de 0,215 pour 100 000, soit environ dix à vingt fois inférieure à celle de ces pays au moment du lancement des campagnes de vaccination.
Efficacité de la vaccination
La mesure de l’efficacité devrait prendre en compte le caractère variable et cyclique de l’épidémiologie du méningocoque C et la comparabilité des chiffres d’un pays à l’autre
Il est difficile d’évaluer l’efficacité du vaccin de manière précise à cause du caractère cycliquede l’évolution de l’incidence des IIM C dans le temps. Il existe périodiquement des pics d’incidence des infections invasives à méningocoque, et ceux-ci peuvent survenir tous les 20 à 30 ans.
Or, dans les pays où la vaccination généralisée a été mise en place au début des années 2000, une diminution de l’incidence pour le sérogroupe B a été constatée, moins importante que celle du sérogroupe C, mais signifiant probablement que l’on était à la phase descendante du cycle. Il est donc difficile d’évaluer la part de la diminution des cas d’IIM C qu’on peut attribuer au vaccin.
D’autant que dans certaines régions comme le pays de Galles, le nombre de cas à IIM C avait déjà été très bas dans le passé.
Certains pays européens n’ayant pas mis en place la vaccination, tels que la Grèce, la Suisse, le Danemark, la Norvège ont connu une réduction de l’incidence globale des infections invasives à méningocoque de l’ordre de 50%, entre 1999 et 2006. C'est-à-dire une réduction aussi importante que les pays qui avaient mis en place une vaccination systématique contre le méningocoque C . D’autre part,l’incidence globale moyenne des infections à méningocoque dans les pays européens ayant mis en place la vaccination généralisée était de 2,5 à 3 pour 100 000 en 2006, tandis que l’incidence moyennedes pays n’ayant pas mis en place la vaccination était de 0,5 à 1 pour 100 000 (rapport EU-IBIS, système européen de surveillance des infections bactériennes invasives ) http://www.hpa-bioinformatics.org.uk/euibis/documents/2006_meningo.pdf.
De plus, les chiffres ne peuvent pas être comparés d’un pays à l’autre.
En 2002 par exemple, 2818 cas de méningite ont été déclarés en Angleterre et au Pays de Galles, mais seulement 923 ont été confirmés en laboratoire et présentés dans les statistiques officielles, soit 32% des cas déclarés. En France, sur 672 cas estimés, 610 ont été confirmés en laboratoire, soit 89% des cas estimés.
Une étude http://www.eurosurveillance.org/ViewArticle.aspx?ArticleId=586 publiée par Eurosurveillance (Trotter, 2005) montre qu’il existe une grande variabilité de la prise en compte des chiffres et du recueil des cas entre les pays européens et montre que l’Angleterre était, entre 1982 et 1995, le pays qui sous-estimait les le plus les chiffres de la méningite, tandis que la France progressait fortement dans la prise en compte des notifications entre 1996 et 2000. Le Royaume Uni est le pays qui a débuté la vaccination en premier et dont les chiffres officiels d’incidence de l’IIM C sont considérés comme les plus faibles d’Europe, d’après l’EU-IBIS. L’incidence de l’IIM C en 2006 pour les autres pays européens ayant débuté la vaccination à la même période était proche de 1 par million, tandis qu’elle était officiellement de 1 pour 2 millions au Royaume Uni.
L’efficacité du vaccin à court et moyen terme pour réduire le nombre de cas est donc probable mais elle a surtout été constatée dans des pays à forte ou très forte incidence pour la méningite C et a nécessité des campagnes de vaccination très massives. En Grande Bretagne, 33 millions de doses de vaccins ont été utilisées depuis 1999.
Donc, les recommandations officielles actuelles de vaccination systématique du nourrisson et de l’adolescent en France se basent sur une comparaison des chiffres d’incidence de la méningite C avec les pays ayant introduit cette vaccination alors même que ces chiffres ne peuvent pas être comparés. Néanmoins, si l’on prend malgré tout en considération les chiffres officiels de 2006, la différence du nombre de cas d’IIM C entre la France et ces pays est de l’ordre de 1 cas par million.
Pour qu’une campagne de vaccination ait un rapport bénéfice/risque favorable, il faudrait donc que les effets indésirables graves soient largement inférieurs à 1 pour 1 million.
Efficacité variable en fonction de l’âge et déclin de l’immunité vaccinale avec le temps
Le Royaume Uni a choisi et conservé un schéma à trois doses, plus coûteux et entraînant plus de risques d’effets secondaires chez de très jeunes nourrissons puisque la vaccination doit se faire à 4, 6 et 13 mois conjointement à d’autres vaccins. Un essai clinique de phase 4 publié en 2010 (Perrett 2010) http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20459323 a montré que la majorité des enfants de 6 à 12 ans vaccinés de cette manière n’étaient plus immunisés. Cela nécessite donc un rappel. Les enfants anglais devraient donc recevoir au moins 4 doses de vaccins contre la méningite C entre la naissance et six ans si l’on veut maintenir chez eux un taux d’anticorps protecteur.
La Belgique wallonne a choisi, en 2002, de vacciner les enfants entre un et cinq ans, dans un premier temps, puis ceux de 12 à 24 mois. Cela se rapproche davantage du schéma français qui propose de vacciner les enfants et adolescents entre 1 et 24 ans. Selon le rapport annuel 2010 du Centre National de Référence Belgehttp://bacterio.iph.fgov.be/reporting/reportspdf/RapportAnnuelMeningo2010.pdf le nombre de cas de méningite C est en augmentation et est passé de 7 cas en 2009 à 10 cas en 2010 . La population de la Belgique est de 11 millions d’habitants. Cela représente donc 0,09 cas pour 100 000 soit la moitié des cas français.
Sur les 10 cas de 2010, 7 se sont produits avant 19 ans. Globalement, en Belgique, le nombre de cas de méningite à méningocoque est revenu au niveau où il était au début des années 90.
Tout cela indique qu’une seule dose de vaccin ne serait pas suffisante pour maintenir une immunité durable. Comme on pouvait s’y attendre, il faudrait donc faire des rappels.
La pharmacovigilance et les effets secondaires connus
La tendance actuelle dans les milieux des autorités sanitaires est un peu schizophrénique. Elle consiste à déclarer que tout médicament ou vaccin peut comporter des effets secondaires tout en s’efforçant de les minimiser ou de les nier lorsqu’ils surviennent.
Les insuffisances du système de pharmacovigilance ont été dénoncées par un rapport de l’IGAS(Inspection Générale des Affaires sanitaires)http://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/Synthese_RM2011-103P_pharmacovigilance.pdf de juin 2011, où était cité le Pr Bégaud qui constatait que : « (...) au fil du temps, par méconnaissance des règles de base des probabilités et, sans doute, sous pression de la pharmacovigilance industrielle, les observations douteuses ont été peu à peu considérées comme des cas peu démonstratifs, voire dans lesquels la responsabilité du médicament ne pouvait pas décemment être retenue. Ceci a pu justifier de les retirer des séries d’observations présentées au Comité Technique ou à la Commission Nationale de Pharmacovigilance ou, en tout cas, des calculs de « risque », amputant ainsi le numérateur observé d’une bonne part de son effectif (rappelons que la cotation douteuse est de loin la plus fréquemment observée en routine avec la méthode française) »
Ainsi, non seulement la sous notification due au fait qu’il s’agit de déclarations spontanées n’est pas prise en compte, mais les effets secondaires sont niés puisqu’ il est désormais entendu que pour qu’un effet secondaire soit pris en considération il faut que le lien de causalitéavec le médicament ou le vaccin ait pu être établi de manière certaine.
Une logique éthique de protection de la santé publique voudrait qu’on retienne comme effets secondaires avérés tous ceux dont le lien avec le médicament n’a pas pu être formellement exclu, et qu’on s’efforce d’évaluer la sous-notification afin d’apporter les corrections nécessaires.
Malgré cela, et même en ne tenant compte que des effets secondaires notifiés, le très mauvais rapport bénéfice/risque du vaccin est manifeste, malgré les affirmations répétées et mécaniques des Agences nationales et européenne disant que les vaccins contre le méningocoque C sont « safe » (sûrs).
Les effets indésirables graves (2) déclarés pour le Meningitec au début de la campagne de vaccination étaient de 861 pour 19,2 millions de doses soit de quelques 4,5 pour 100 000 ou 45 par million (voir ici l’avis du CSHPF)http://www.sante.gouv.fr/dossiers/cshpf/a_mt_080302_meningo_conjugue.pdf . Cela fait beaucoup dès lors que la réduction du nombre de cas de méningite espérée est, au mieux, de l’ordre de 1 pour 1 million.
D’autres effets indésirables graves ont été signalés en Belgique au début de la campagne de vaccination en 2002 menée avec les vaccins Meningitec et Neisvac.
Entre le début de la campagne de vaccination, en décembre 2001 et février 2002 le centre de pharmacovigilance belge a reçu 21 notifications d’effets indésirables pour lesquels un lien avec la vaccination était suspecté. On peut supposer qu’en aussi peu de temps ces notifications ne portaient que sur quelques dizaines de milliers de vaccinations. Parmi ces 21 effets secondaires 10 notifications de pseudo-méningite (inflammation méningée sans infection) chez des sujets de 5 à 20 ans, dont une perte partielle bilatérale de l’auditionchez une petite fille de 7 ans, réversible en 8 mois. 7 patients sur 10 ont récupéré. On notait aussi un laryngospasme chez un garçon de 8 ans (spasme du larynx avec difficultés respiratoires), deux notifications de purpura thrombopénique chez des enfants de 3 et 11 ans et un cas de paralysie faciale chez un enfant de 11 ans.
Les convulsions sont parmi les effets secondaires graves constatés les plus fréquents avec ces vaccins et sont décrits dans le RCP http://afssaps-prd.afssaps.fr/php/ecodex/frames.php?specid=69391124&typedoc=R&ref=R0186004.htm (résumé des caractéristiques du produit) de la manière suivante : « De très rares cas de crises convulsives ont été rapportés suite à la vaccination par MENINGITEC; les patients ont généralement récupéré rapidement. Certaines des crises convulsives rapportées pouvaient être des syncopes. Le taux de crises convulsives rapportées se situait en dessous du taux de référence de l'épilepsie chez les enfants. Chez les nourrissons, les crises convulsives étaient généralement associées à de la fièvre et étaient vraisemblablement des convulsions fébriles ».
Un effet secondaire grave « très rare » est un effet dont la fréquence peut aller jusqu’à une fois pour 10 000 et donc qui peut-être quelques 100 fois plus fréquent que les bénéfices attendus de la vaccination.
Dans un rapport de la MHRA http://www.mhra.gov.uk/home/groups/pl-p/documents/websiteresources/con2022528.pdf, l’agence de pharmacovigilance britannique, les cas de convulsions déclarés présentent une fréquence de 1 pour 60 000. Ce même rapport mentionne 18 décès pour 18 millions de doses.
Parmi les effets considérés comme non graves mais très fréquents, c'est-à-dire rencontrés dans plus de 10% des cas, énumérés dans le RCP http://afssaps-prd.afssaps.fr/php/ecodex/frames.php?specid=69391124&typedoc=R&ref=R0186004.htm on trouve une fièvre supérieure à 38°C, l’anorexie, l’irritabilité, les vomissements et la diarrhée, la somnolence ou les troubles du sommeil. Et également des effets secondaires locaux : tuméfaction, douleurs.
Tout ceci semble bien indiquer que le rapport bénéfice/risque d’une vaccination généralisée est très défavorable.
LES RISQUES A MOYEN ET LONG TERME D’UNE VACCINATION GENERALISEE
Les risques toxicologiques
Même si on veut les considérer comme peu importants il est impossible de les négliger complètement. Ces risques sont aggravés par les choix technologiques des industriels.
Ainsi, les vaccins sont de plus en plus souvent composés de petites fractions du germe pathogène (polyosides du méningocoque, fractions antigéniques de virus) qui stimulent très peu par elles-mêmes le système immunitaire. C’est le cas pour la plupart des vaccins inactivés. C’est pourquoi, pour permettre une stimulation du système immunitaire, de nouveaux adjuvants sont introduits de plus en plus souvent dans les vaccins. Cela fut le cas pour le Pandemrix, vaccin anti-grippal utilisé en France pendant la grippe pandémique de 2009 et qui avait pour adjuvant le squalène. Cet vaccin a provoqué des cas de narcolepsie chez des enfants et adolescents http://docteurdu16.blogspot.com/2011/07/lagence-europeenne-protege-le-pandemrix.html
Jean-Louis Virelizier, virologue, l’avait prévu dans son cours sur les Stratégies de Survie des Virus et Défense de l’Hôte http://virologie.free.fr/documents/virologie/07-Strategie_survie_virus/Strategie_survie_virus.htm : « "Compte-tenu des progrès technologiques actuels, on pourrait être tenté d'utiliser comme préparation vaccinale de petites protéines recombinantes, ou de simples peptides synthétiques correspondant aux antigènes donnant lieu à des réponses humorales neutralisantes et protectrices. Cette attitude, toutefois, n'est que superficiellement logique, et peut aboutir à de graves déboires. L’immunogénicité des peptides est souvent médiocre, et impose l'utilisation d'adjuvants qui ne peuvent remplacer la dissection naturelle d'un virus par le système lymphocytaire T, et moins encore la reconnaissance intrastructurale différentielle d'une particule virale par les lymphocytes T et B, décrite plus haut. Dans ces conditions, la quantité d'anticorps produite sera médiocre malgré la répétition des injections, ce qui constitue un grave obstacle aux campagnes de vaccination, particulièrement dans le Tiers-Monde. "
L’utilisation d’adjuvants comme les composés à base d’aluminium (hydroxide, phosphate ou sulfate d’aluminium) ne peut pas être considérée comme totalement sans danger. La toxicité de l’aluminium, principalement neurologique, a été démontrée de manière expérimentale sur la souris et de manière accidentelle sur l’homme lorsque des produits contenant ces composés ont été administrés aux prématurés en néonatologie et à des jeunes dialysés provoquant une forme de démence chez ces derniers et un retard psychomoteur chez les nourrissons. Il s’agissait alors d’administrations répétées ou prolongées dans le temps.
La liaison de l’aluminium avec d’autres molécules comme les toxines incluses dans les vaccins méningococciques conjugués forme des complexes qui empêchent son élimination urinaire. La barrière hémato-méningée est aussi plus perméable aux molécules chez le nourrisson et l’enfant (Tomljenovic, 2011)http://vaccinexchange.files.wordpress.com/2011/05/tomljenovic_shaw-cmc-published2.pdf . On ignore, d’autre part, quels sont les seuils toxiques, par prise ou cumulatifs. Mais les doses tolérables sont forcément plus faibles chez l’enfant.
La toxine diphtérique CRM 197 utilisée dans le Méningitec a en elle-même un potentiel toxique (QIAO 2007) http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S004101010700356X
Le risque de réduction du portage et de remplacement des sérogroupes
La réduction du portage du méningocoque C, qui était redoutée par divers auteurs, s’est effectivement produite en Grande Bretagne. Mais pour l’instant on n’a pas mis en évidence de remplacement des sérogroupes.
Le risque de réduction de l’immunité naturelle, d’absence d’immunisation des nourrissons par les anticorps maternels, et d’augmentation de la fréquence et de la gravité des cas de méningite chez les nourrissons
Il ne s’agit pas de science fiction puisque cela a été observé pour la coqueluche et a rendu nécessaires des rappels itératifs et de plus en plus tardifs du vaccin anticoquelucheux. Cela a eu lieu également pour la rougeole, où l’interruption de la circulation du virus suite à la vaccination de masse des enfants, a provoqué un report des cas vers des nourrissons de moins de un an et vers des adultes qui présentent plus souvent des formes graves et doivent être hospitalisés.
L’immunité naturellement acquise contre le méningocoque se présente comme cela :
D’après Pollard & Frasch
On voit que la proportion de la population immunisée augmente rapidement avec l’âge pour atteindre des taux de l’ordre de 90%. Elle est ensuite probablement maintenue grâce aux contacts avec des porteurs sains, c'est-à-dire à la circulation naturelle du méningocoque.
En cas de diminution du portage et de moindre réactivation naturelle de l’immunité, les mères ne transmettraient pas d’anticorps à leurs enfants, et le moindre contact avec un porteur pourrait avoir des conséquences graves pour les nourrissons.
Le problème est donc complexe et une vaccination systématique ne devrait pas être entreprise au hasard mais tenir compte de l’évolution à long terme de l’immunité de l’ensemble de la population.
Le risque de la nécessité de rappels itératifs
L’immunité naturelle ou non spécifique du jeune enfant n’étant pas stimulée, ou partiellement, par ce vaccin fractionné, le risque existe de devenir totalement dépendants, pour se protéger, de rappels itératifs du vaccin, au risque de connaître des flambées épidémiques graves si ces rappels n’étaient pas pratiqués. Chaque rappel supplémentaire augmentant à la fois les coûts et les risques d’effets secondaires.
C’est ce type de considérations qui avait amené le CSHPF à refuser la généralisation du vaccin contre la varicelle en 2004.http://www.sante.gouv.fr/dossiers/cshpf/a_mt_190304_varicelle_def.pdf
Le risque d’augmenter indéfiniment les dépenses pour des vaccins qui n’offrent que peu ou pas de bénéfices pour la santé publique
Le rapport du groupe de travail du HCSPhttp://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspr20090424_meningC.pdf considérait déjà en 2009 que le rapport coût /bénéfice dépassait les normes acceptables pour la plupart des stratégies de vaccination envisagées. Ces coûts sont pourtant très généreusement calculées puisque le coût tolérable par convention dans les pays industrialisés est de 50 000 dollars par année de vie hypothétiquement gagnée en bonne santé, et donc supérieur au PIB par an et par habitant de la France.
Le remboursement des vaccins étant accordé de manière automatique dans les faits après avis favorarble du Comité technique de Vaccination et du HCSP, l’augmentation rapide des dépenses pour des vaccins apportant peu ou pas de bénéfices pour la santé publique pose la question du service réel rendu par une vaccination à titre systématique par ces vaccins et de la juste allocation des ressources dans un objectif d’amélioration de la santé publique.
En conclusion
Seule la faible « acceptabilité » par le public de certains vaccins a pu freiner un peu jusqu’ici le développement explosif du marché des vaccins. Les autorités sanitaires n’ont pas osé recommander la généralisation de vaccins dont elles avaient la certitude qu’ils ne seraient pas acceptés par le public. Il en a été ainsi de celui contre la varicelle.
L’industrie pharmaceutique a, dans ses pipelines, plus de 245 vaccins préventifs et 90 vaccins thérapeutiques. Il est donc important pour tout le monde, et, en particulier, pour les médecins et les parents, d’acquérir une culture en matière de vaccins face à une publicité et des pratiques de marketing et de lobbying de plus en plus agressives et de moins en moins contrôlées.
Un rapport de 2010 de la DREES (Direction de la Recherche des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques) http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/er729.pdf se félicitait du « dynamisme » du marché des médicaments et du fait que « En 2008, la classe thérapeutique« autres vaccins » a le plus contribué à la croissance du marché des médicaments remboursables (0,8 point) ».
Bravo, donc, aux vaccins et aux laboratoires pharmaceutiques.
Mais pour qui était vraiment le bénéfice ?
Références
(1) Par ordre chronologique d’introduction les vaccins recommandés à titre systématique chez l’enfant en l’adolescent dans le calendrier vaccinalhttp://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Tableau_des_vaccinations_recommandees_chez_les_enfants_et_adolescents.pdfsont le vaccin contre la diphtérie rendu obligatoire en 1938, le vaccin contre le tétanos, obligatoire depuis 1940, le vaccin contre la coqueluche, introduit en 1962, le vaccin contre la poliomyélite, obligatoire depuis 1964, le vaccin trivalent contre la rougeole les oreillons et la rubéole, généralisé en 1986, le vaccins contre l’Haemophilus Influenza de type b, commercialisé depuis 1992. Le BCG n’est plus obligatoire et est réservé aux groupes à risque depuis 2007.
(2) effet indésirable grave : un effet indésirable létal, ou susceptible de mettre la vie en danger, ou entraînant une invalidité ou une incapacité, ou provoquant ou prolongeant une hospitalisation http://ead.univ-angers.fr/~pharmaco/pharmacovigilance/definitions.htm
Je n’ai pas de conflits d’intérêts
Je remercie :
MG pour m’avoir permis de récupérer mes anciens articles ce qui m’a évité de tout reprendre depuis le début
Virginie Belle, pour la référence au sujet de l’aluminium
Et Jean-Claude Grange pour tout le reste
Une campagne agressive de Pfizer pour promouvoir le vaccin contre la méningite C. Pour qui sont les bénéfices ? de Claudina Michal-Teteilbaum est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage à l'Identique 3.0 non transposé.
Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à http://docteurdu16.blogspot.com/.
Super intéressant. Dommage que ce soit sur un blog et non dans les média afin d'informar largement le public qui porra prendre sa décision en toute connaissance.
RépondreSupprimeren tout cas, ma décision est dpeuis longtemps uniquement un rappel du tetanos et de la polio. J'espère seulement que cela sera possible: uniquement ces deux là. J'avais parlé une fois avec mon MG d'ici qui m'a répondu une vacination Tetaos -polio -diphterie (j'en veux pas) et coqueluche (je l'ai eu enfant et même si la souche change, je ne veux pas de vaccination).
Bon dimanche
"Although we have interpreted analgesia use to be an indicator of recent illness, we cannot exclude the possibility that acetaminophen use itself is a risk factor for meningococcal disease." in Pediatr Infect Dis J, 2000;19: 983-90 Vol 19 ,N°10 .Household Crowding a major risk factor for epidemic meningococcal disease in Auckland children ,Michael Baker & allii
RépondreSupprimer....????
Bravo pour cet énorme travail qui confirme une nouvelle fois la domination des "marchés" et la façon avec laquelle on traite la santé publique.
RépondreSupprimerJe pense que la démonstration doit être assez équivalente pour le Gardasil en Co ...
Très belle somme de travail qui me sera très utile. Dommage que ces couleurs criardes donnent une impression défavorable à un travail qui mériterait une large diffusion.
RépondreSupprimerMerci pour ces commentaires fort sympathiques.
RépondreSupprimerLes couleurs criardes sont dues à un léger malentendu entre moi et mon cher éditeur qui jouait aussi le rôle, à lui tout seul, de comité de lecture.
Nous allons voir s'il est possible d'arranger ça, pour avoir un résultat un peu moins flashy.
Et pour répondre à DD je crois: oui, c'est du travail, mais si les lecteurs trouvent ça informatif et propre à stimuler leur réflexion personnelle, ça en valait la peine.
A anonyme,
la promiscuité (et la pauvreté qui est en relation avec la promiscuité) sont souvent cités comme facteurs de risque. Le problème des antipyrétiques comme le paracétamol comme facteur aggravant des maladies infectieuses en général est une autre discussion. D'après ce que j'ai pu lire ce rôle aggravant aurait été démontré. Mais si cela est sans conséquence pour des maladies virales bénignes, il se peut que cela soit très grave, comme suggéré dans l'article, dans le cas des méningites à méningocoque, dans la mesure où on empêche l'organisme d'avoir recours à ce moyen de défense et de contrôle de l'infection non spécifique qu'est la fièvre.
Ah, c'est beaucoup mieux sans le surlignage, merci ! Et encore bravo pour cette synthèse
RépondreSupprimerCMT,
RépondreSupprimerje viens de trouver ceci : http://www.initiativecitoyenne.be/article-pub-trompeuse-de-pfizer-pour-le-meningitec-ic-a-introduit-une-plainte-transfrontaliere-aupres-de-l-88630583.html ...
C'est toujours la même redoutable stratégie qui est à l'oeuvre : faire peur et culpabiliser...
RépondreSupprimerCe n'est pas facile d'être jeune parent de nos jours, merci pour cet article.
Vraiment très interessant, merci beaucoup !
RépondreSupprimerA anonyme,
RépondreSupprimerJe suis très étonnée de la rapidité de la réaction de cette association, Initiative citoyenne, que je connais mal.
Et je dois tout de suite préciser que JE NE SUIS PAS UNE MILITANTE ANTI-VACCINALISTE. Je ne suis pas militante tout court, d’ailleurs.
Ce qui me motive, c’est l’envie de comprendre, d’une part, et aussi le souci de pouvoir avoir une démarche scientifique quand je pratique des actes médicaux. Il est important de pouvoir expliquer aux patients pourquoi on pratique tel acte et de se fonder sur une démarche scientifique et rationnelle sans se contenter de répéter des slogans. Suivre le courant dominant ne me paraît pas très satisfaisant.
A la limite je pourrais garder ces réflexions pour moi. Mais il me semble que cela a du sens de les partager.
Pour être claire c’est bien la généralisation abusive de vaccins contre des maladies rares dans les pays riches qui me pose problème. Cela revient à faire courir plus de risques à une population sans pouvoir espérer lui garantir des bénéfices en contre-partie. En tous cas j’en suis là de ma réflexion pour l’instant.
Ne pas être une militante anti-vaccinaliste ne m’empêche pas de me sentir aussi concernée par la souffrance de ceux qui sont ou pensent être victimes d’effets indésirables dus à certains vaccins et de compatir. Mais je ne souhaite ni être assimilée, ni participer à des mouvements anti-vaccinalistes.
Pour autant que je puisse juger, la démarche qui consiste à remettre en cause la publicité de Pfizer de par son caractère partial me paraît justifiée.
Mais la réflexion au sujet des vaccins ne devrait pas appartenir à telle ou telle association ou mouvement mais devrait pouvoir être partagée par tous.
Je suis tout à fait d’accord avec anonyme qui me précède. Il n’est pas facile d’être jeune parent par les temps qui courent et de prendre les meilleures décisions pour son enfant. C’est aussi cet aspect là qui me motive pour mener cette réflexion.
Anonyme ( qui songe à ne plus le devenir....),
RépondreSupprimerCMT ,
Vous précisez votre position concernant les vaccins en général : je l'avais bien compris ( d'abord je la connaissais par vos différents commentaires sur Pharmacritique et ensuite cela ressort bien de la lecture du présent article où ,par exemple, vous regrettez la difficulté d'accès des pays pauvres à certains vaccins ). Mais vous avez raison , mieux vaut redoubler de précaution quand on émet des réserves concernant un vaccin : on est vite traité de tous les noms par des interlocuteurs dont la bonne foi est parfois sujette à questionnements (et puis encore :"il faut pas désespérer Billancourt" ! ).
@CMT
RépondreSupprimerBravo pour ce travail et cette présentation qui se veut pondérée et richement référencée.
Un point m'aurait cependant particulièrement intéressé dans votre article. En effet les "Autorités" de santé en France avaient, me semble-t-il, argumenté leur décision de généraliser la vaccination aux 1-24 ans contre le Méningo C par la constatation que, malgré la proportion minoritaire des IIM-C en France par rapport au sérotype B, on pouvait cependant attendre un bénéfice indirect sur les IIM-B par immunité croisée ( les pays du Nord ayant vu l'incidence des IIM-B chuter parallèlement à la vaccination contre le méningo C).
J'ai bien compris que les courbes d'incidence fluctuaient énormément dans le temps et rendaient les interprétations difficiles.
Mais que pensez-vous de cet argument : pari sur une immunité croisée B-C ? est-ce un concept opérant en vaccinologie ? est-ce quantifiable ? n'est-ce qu'une pure hypothèse fumeuse ?
voici les circonstances de découverte de ce blog: recrutant du PUPH pour le jury de ma thèse de médecine gé portant sur l'efficacité clinique des vaccins anti-méningoC, HInfluenzae et Pneumocoque, le Pr Floret m'est proposé. Aïe, me dis-je se nom me rappelle qqch. Je vais humer l'internet et voilà!
RépondreSupprimerMerci à Docbloggerperspicace et à Docbienrenseignée pour ce post.
A Pr Mangemanche
RépondreSupprimerJe ne retrouve pas d’allusion, dans l’avis du HCSP de juin 2009, à une protection croisée avec le méningocoque B http://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspa20090424_meningC.pdf .
Je ne doute pas une seconde que s’il y avait eu une protection croisée les laboratoires et les autorités sanitaires d’en prévaudraient. Ce type d’arguments, colportés peut-être par des voies officieuses par les laboratoires, repose peut-être sur l’épidémiologie, c'est-à-dire la constatation d’une baisse de l’incidence du sérogroupe B dans les pays où la vaccination a été débutée au début des années 2000. Mais j’évoque dans mon texte, le fait qu’une réduction du même ordre a été constatée (étude EU-IBIS) dans plusieurs pays européens où aucune vaccination n’avait été entreprise (diminution globale des méningites à méningocoque de l’ordre de 50% dans ces pays, du même ordre que celle où il y avait une vaccination).
Pour le vaccin contre le méningocoque B des vaccins existent depuis le début des années 90, mis au point par des organismes d’Etat, notamment cubain, mais aussi norvégien, néo-zélandais et chilien. Néanmoins il a été impossible de généraliser leur utilisation une des raisons étant que les organismes en question, c’était le cas à Cuba, ne pouvaient pas les conditionner et que les multinationales pharmaceutiques ont, semble-t-il refusé de passer des accords avec eux car les bénéfices escomptés auraient été insuffisants. C’est la version des cubains. D’autres raisons invoquées sont que les vaccins ne stimuleraient pas suffisamment l’immunité (néanmoins les vaccins cubains sont utilisés en Amérique du Sud après que Cuba ait passé un accord avec le Bresil), qu’il y aurait un risque de réaction croisée avec des antigènes humains, donc un risque de maladie auto-immune, et est aussi évoqué, argument peut-être le plus sérieux, la variabilité épidémiologique des souches de méningocoque B selon les régions du monde, un vaccin étant dirigé contre les antigènes de certaines souches seulement. Il y aurait 800 souches différentes de méningocoque B et des souches différentes sont présentes dans différents pays.
Cependant cette variabilité de l’épidémiologie avec des souches différentes selon les régions et les pays existe aussi pour le pneumocoque, pour le papillomavirus, et cela n’a jamais empêche les multinationales pharmaceutiques de vendre exactement le même vaccin partout sur la planète pour ces germes. Au risque d’avoir un résultat contraire à celui qu’on est censé poursuivre, à savoir une augmentation des méningites à pneumocoque, dans le cas du Prevenar.
En rersumé, je pense que cet argument n’est pas valable.
CMT,
RépondreSupprimerSur le blog d'Hilary Butler , qui a des opinions bien tranchées que vous ne partagerez sans doute pas , on trouve ,dans un billet sur le Gardasil , ceci, qui n'est pas sans rapport avec la question soulevée par mangemanche :
"And then there’s Lewis Thomas’s little gem in his book called "The Youngest Science: notes of a medicine-watcher" (1984) pages 75 – 78 where he found that vaccinating rabbits against a specific meningitis resulted in those rabbits becoming susceptible to all the other types not in the vaccine. Those rabbits lost broad spectrum natural immunity. Here’s the details for the naysayers:" cf http://www.beyondconformity.org.nz/BlogRetrieve.aspx?PostID=54272&A=SearchResult&SearchID=2502638&ObjectID=54272&ObjectType=55 Lewis Thomas concluait :"However, as it turned out, I never got to finish the problem or even answer the principal questions. Nor did I ever get back to the Neurological Institute. The Rockefeller Institute was put on notice in late 1941, then mobilized as a naval medical research unit; I was assigned to it as lieutenant, and received orders to turn up in New York, in uniform, by the end of March 1942. John Dingle and I reluctantly agreed to bring the still inconclusive problem of the in vivo prozone to a premature end and write the work up; to this day, I’ve never been able to return, full-time, to the problem. It still hangs there in my kind, and I don’t believe any other laboratory has ever settled it."
???????
PS : H.Butler vit en Nouvelle Zélande où la publicité pour les médicaments est libre , ce qui peut générer des vocations .
A agrinel
RépondreSupprimerJe me permets de vous donner deux thèses qui peuvent vous inspirer pour la vôtre:
- la première: http://docteurdu16.blogspot.com/2011/08/louis-adrien-delarue-denonce-les.html
- la deuxième en PDF sur le site esculape intitulée "le comportement des médecins généralistes vis à vis du Gardasil résulte-t-il d'un choix éclairé?" de Vanessa Roddier Herlant en 2009.
Mais si vous choisissez ce type de sujet je crois qu'il faudra renoncer définitivement à avoir Daniel Floret dans votre jury.
A anonyme:
Il est dit dans le texte que vous citez, que Lewis Thomas, qui était médecin,chercheur et essayiste américain né en 1913,et écrivait des articles dans le New England journal of medecine raconte avoir fait une expérience au début des années 1940, où ayant vacciné des lapins contre un type de méningite, il observa qu'ils devenaient susceptibles aux autres types non inclus dans le vaccin, car, dit-il, ils avaient PERDU LEUR IMMUNITE NATURELLE.
L'immunité naturelle est celle dont la maturation se fait pendant les deux premières années de vie au contact direct des germes concernés, qui est à médiation cellulaire, qui couvre l'ensemble des souches d'une espèce, par exemple l'ensemble des papillomavirus, et qui est une première ligne de défense de l'organisme contre les infections. Elle est différente de l'immunité spécifique directement stimulée par les vaccins qui est médiée par des anticorps.
Faute d'en savoir plus cela reste anecdotique et Lewis Thomas n'a pas pu terminer son expérience, car il a été mobilisé.
Mais cela aurait mérité des recherches complémentaires.
Merci à CMT pour les précisions sur le point que j'avais soulevé.
RépondreSupprimerMerci CMT pour cette utile distinction et le bref commentaire qui l'accompagne .
RépondreSupprimerMerci au docteur Claudina Michal Teteilbaum pour cette présentation extrêmement bien documentée. Cela donne espoir aux confrères sur le terrain, de voir des médecins généralistes étudiaient un sujet avec autant d'acuité et d'intelligence. Merci aussi pour toutes les références qui sont accessibles.
RépondreSupprimerDocteur Baltazart Florence
Merci à Florence Baltazart pour ce compliment.
RépondreSupprimerJ’ai eu accès, dans mon travail, à un grand nombre de formations institutionnelles ou par des formateurs indépendants sur des sujets aussi divers que la vision, le tabagisme, l’allaitement, le développement psychomoteur de l’enfant et j’en oublie beaucoup. Dans toutes ces formations je n’ai pas aperçu l’ombre d’un laboratoire. La qualité de ces formations allait de bonne à excellente. J’ai eu l’impression que toutes ces formations amélioraient mes compétences en tant que médecin (de médecin préventive certes, mais si j’avais été en cabinet j’aurais aussi mis en application ce que j’avais appris).
Les meilleures de ces formations ont quelque chose en commun. Les formateurs se sont employés à déconstruire un ensemble de croyances, de préjugés, d’à priori, d’habitudes très répandus, communément admis, et qui mènent pourtant à de mauvaise pratiques et à faire de la mauvaise médecine, car ils reposent sur une information ou une compréhension insuffisante des sujets.
Donc, les idées fausses ne sont pas l’apanage de la partie de la médecine qui touche aux médicaments et aux vaccins. Mais la grande différence est que dans le domaine des vaccins et des médicaments les croyances, et les opinions communément admises peuvent être fabriquées de toutes pièces, artificiellement, de manière très orientée par les firmes pharmaceutiques en fonction de leurs propres intérêts commerciaux, à coups de grandes campagnes de communication et de réseaux de conflits d’intérêts.
L’autre différence est l’impossibilité de remettre en cause ces « vérités officielles » au sein des institutions en raison des réseaux de conflits d’intérêts en leur sein, du poids pris par les intérêts des laboratoires pharmaceutiques au sein même des institutions, qui génère une censure envers les opinions contraires à ces vérités officielles.
Le résultat en matière de gestion des priorités de santé publique et d’allocation des ressources est que celles-ci sont davantage déterminées par la stratégie commerciale des laboratoires pharmaceutiques et autres lobbies à caractère commercial que par une analyse des besoins réels de la population.
Je sais qu’il existe encore des associations qui dispensent une formation indépendante pour les médecins libéraux, même si elles ont de moins en moins de moyens. La STFG en est une.
http://www.sftg.net/
Merci Claudina pour votre réponse et les références du site de la société de formation thérapeutique du généraliste que vous avez transmises ( que je ne connaissais pas).
RépondreSupprimerEffectivement, le caractère indépendant des formations est important mais cela n'est pas suffisant. C'est mû par un esprit curieux (avec envie de comprendre, d'apprendre, d'approfondir des sujets )que l'on peut accéder à une formation polyvalente complémentaire; celle qui au fil des années sur le terrain, permet un certain recul et une analyse critique de son propre travail ( sous tendue par une perpétuelle remise en question).
Je tombe par hazard sur votre texte et sur les commentaires.
RépondreSupprimerJe suis assez consterné en tant que médecin généraliste par le mélange de données factuelles sorties de leurs contextes et d'éléments faux ou inexactes à propos des vaccins (4 vaccins indiqués chez les jeunes entre 2003 et 2009 par exemple); et aussi par les erreurs grossières de raisonnement sur l'interprétation des chiffres (faites donc relire votre texte par un interne en santé publique !).
Votre texte donne l’impression que vous avez pris une position idéologique ("on veut imposer la vaccination contre le méningocoque C pour se faire le maximum de fric"), et qu'ensuite vous glaner toutes fractions d'arguments "à charge" pour étayer votre position idéologique. Le résultat est une soupe indigne d'un texte scientifique et serait d'ailleurs impossible à publier dans une revue, même aussi nulle que le revue Exercer. Au-delà votre texte fait du mal à la médecine générale car il nous fait encore passer pour des charlots. Je n'ai évidemment pas envie de passer deux heures à vous expliquer toutes les erreurs que vous faites, mais puisque vous le proposez vous même, je vous conseille d'aller vous former sur la vaccination dans des FMC de valeur comme celle de la SFTG, ou de la SFMG , voir de MG Form ou de l'UNAFORMEC, et de vous abonner d'urgence à la revue Prescrire.
Personnellement, je vaccine mes patients contre le méningocoque C sans aucun état d'âme. Je ne reçois pas les laboratoires et j'ai mis plusieurs années à me débarrasser de la presse médicale gratuite des labo que je n'avais pas demandé ...
Salutations de Toulouse
A anonyme,
RépondreSupprimerJe ne suis pas franchement d'humeur à me faire étriller par un anonyme qui fait des critiques vagues et non étayées alors que les autorités sanitaires émettent des énormités, ne tiennent pas compte des études qu'elles ont demandé elles-mêmes, se livrent à des interprétations tendancieuses des chiffres, mettent sur le marché et essaient de généraliser des vaccins dont l'efficacité n'est pas démontrée sans attendre l'avis des groupes de travail, et j'en passe.
J'ai apporté à ce texte toute la rigueur et la précision dont je suis capable.
Peut-être que votre consternation vous a empêché de le lire avec attention?
Pour commencer, il ne s'agit pas de vaccins"indiqués" chez les jeunes, mais recommandés à titre systématique (ou généralisés) chez les jeunes. Et si vous aviez lu avec tant soit peu d'attention vous auriez remarqué que c'est de cela qu'il s'agit tout le long du texte: pourquoi généraliser à la population entière et donc faire courir des risques à l'ensemble de la population, pour des vaccins qui concernent des maladies très rares (de plus en plus rares) et dont les facteurs de risque sont connus, qui devraient être réservés à des catégories ciblées pour s'assurer que les bénéfices pour ces populations, dépasse les risques, et qu'on évite les "inconvénients" de la vaccination généralisée: multiplication des effets secondaires et coûts exorbitants totalement disproportionnés par rapport aux bénéfices attendus.
De la précision SVP quand vous critiquez!Ce qui est votre droit le plus strict.
Quant à la revue Prescrire: peut-être que ses positions sur les vaccins évolueront quand elle n'aura plus de membre permanent au CTV ce qui ne peut que générer des conflits d'intérêts dès lors que le président du CTV en présente lui-même un certain nombre?
Et pour les formations que vous citez: je suppose qu'elles sont toutes exemptes de conflits d'intérêts?
Moi, toutes les formations qu'on m'a proposé sur la vaccination étaient sponsorisées par les laboratoires pharmaceutiques.
Une remarque en ce qui concerne les études en santé publique et les personnalités qui servent de référence en matière de vaccination: Antoine Flahault, directeur de l'école de hautes études en santé publique, a annoncé, jusqu'en novembre 2009, 30 000 morts dus à la fausse pandémie H1N1 et demandé une vaccination généralisée, Daniel Floret, président du CTV a aussi incité à la vaccination généralisée jusqu'à la fin de la fausse pandémie. Avez vous trouvé bon de les critiquer eux aussi? Ils ont gardé leur poste et n'ont pas été inquiétés.
@ Anonyme toulousain
RépondreSupprimerC'est le problème des commentaires anonymes non référencés. On peut dire ce qu'on veut on ne risque pas d'être contredit.
Vous faites preuve d'une arrogance rare, d'un manque de savoir vivre achevé et vous n'êtes certes pas habitué au débat argumenté.
C'est votre droit.
Cela dit, nous sommes ouverts à vos arguments et à vos références, et les organismes que vous citez ou, plutôt, que vous brandissez comme des étendards et comme devant constituer la preuve de votre science non infuse, ne sont pas aussi péremptoires.
Vous êtes médecin généraliste et vous n'avez pas d'état d'âme : tant mieux pour vous. Ne lisez que ce qui va dans votre sens, c'est plus confortable. On ne vous demande pas d'être convaincu, on vous demande de lire, de vous informer et de ne pas croire que le bulletin Infovac est l'émanation d'une science vaccinale pure.
Mais il est possible, je dis cela pour vous titiller, que vous ne soyez ni médecin généraliste à plein temps, ni même toulousain.
Cela me rappelle Louis de Funès dans La Folie des Grandeurs : Monseigneur, avez-vous reçu ma lette anonyme ? Il avait un certain panache.
A vous lire.
Merci pour ces informations construites et instructives. Je suis une maman de 3 enfants mais aussi naturopathe de formation. Je n'ai pas de dogme anti vaccination, mais j'avoue que lorsque mon pédiatre m'a parlé de ce vaccin en insistant comme si la vie de mon bb de 3 mois allaité et gardé à la maison en dépendait, je me suis demandée si le bonheur de la maternité ne m'avait pas fait manqué la dernière pandémie marketing ;) je plaisante, mais je suis d'accord avec un argument lu plus haut. Pas facile d'être parent aujourd'hui. Moi j'arrive à éclairer mes choix à peu près, mais sans formation médicale et un tant soit peu scientifique, comment faire ?
RépondreSupprimerPour Daniel Floret, président du Comité Technique de vaccination, "l'acceptabilité est bonne vis à vis des vaccins "contre la méningite"". Autrement dit ce qui fait mouche ce sont les arguments simplistes qui font peur.
RépondreSupprimerLes parents doivent apprendre à ne pas se laisser infantiliser et à poser des questions précises pour vérifier si celui qui leur propose un vaccin est en train de réciter une leçon apprise par coeur ou a vraiment réfléchi aux tenants et aboutissants du problème.
Bravo pour ce billet, fouillé (un peu trop?) et bien référencé, j'ai pris le temps de le relire à la faveur du commentaire très critique publié par anonyme toulousain un peu avant.
RépondreSupprimerVoici les éléments "objectifs" que je retiens pour prendre mes décisions:
incidence maximale des IIMC (pic de 2002): 0,5/100 000 dont 28% de formes graves (dècès et séquelles) soit une incidence maximale sur un an des formes graves de 0,14/100 000. Incidence en forte baisse par la suite (diminution conjointe de l'incidence globale et du pourcentage des formes graves)
la vaccination est efficace dans les pays où elle a était mise en oeuvre (diminution de l'incidence des IIMC dans tous ces pays) mais l'immunogénicité est peu durable chez les nourrissons vaccinés avant 12 mois (schéma à 3 doses et 1 rappel nécessaire)
L'incidence constatée dans le monde des effets indésirables graves dus à la vaccination 1,6/100 000 doses, selon le même rapport du HCSP en 2009 qui conduit pourtant à la recommandation d'introduire la vaccination de masse
rapport cout/efficacité peu favorable mais jugé "acceptable" par ce même rapport
quelques réserves sur la forme, le choix des couleurs des caractères me perturbe: le jaune est illisible, le rouge est connoté "danger".
L'utilisation de la couleur rouge à certains moments et le mélange d'éléments scientifiques "objectifs" et de considérations sur la politique marketing et commerciale de bigpharma, teinte vos propos d'une subjectivité qui les dessert sur le fond, sans vouloir vous offenser, c'est en tout cas le sentiment qui m'est venu à la première lecture (pourquoi ne pas utiliser le Gras plutot que le rouge pour mettre en valeur)
J'aurais trouvé plus utile de débuter par votre démonstration du rapport bénéfice/risque défavorable de la vaccination de masse avant de souligner l'intérêt de bigpharma (et les conflits qui vont de paire) dans la mise en place des recommandations vaccinales.
petite remarque sur le fond: vous émettez des doutes quant au fait que la diminution d'incidence des IIMC au Royaume Uni soit due à la vaccination de masse mise en oeuvre, mais pourrait être due à une décroissance naturelle après un pic et vous étayez votre propos en indiquant que l'incidence des IIMB (ou méningites seules? je ne sais plus) a diminué de manière parallèle sans politique vaccinale, cependant en voyant les courbes d'incidence des IIMC et d'IIMB en France après le pic de 2002 (IIMC) on ne peut pas dire que l'incidence des IIMB soit parallèle (et a même eu tendance à augmenter pendant que les IIMC baissaient). Il apparait que dans les pays ayant eu une politique de vaccination de masse, l'incidence a diminué en dessous de celle de la France alors qu'elle était plus élevée avant(même source HCSP 2009).
On peut donc dire que la vaccination de masse à défaut d'être utile en France, est efficace à court terme dans ces pays(et pas seulement "probablement" efficace).
NB: j'ai lu dans ce même rapport de l'HCSP 2009 (je ne me souviens pas l'avoir lu dans votre billet) que les "experts" envisageaient déjà la nécessité d'une deuxième dose après 5/6 ans chez les nourrissons ayant reçu une dose de vaccin avant 24 mois, comme recomandé et avant même la parution de ces recommandations qui ne font pas écho de cette dose rappel envisagée/incertaine/probable/utile/à coup sûr couteuse...
Merci encore pour ce travail
Dr AB médecin généraliste (62)
pas de conflit d'intérêt
A Goldoralex (goldorak et dura lex sed lex ?)
RépondreSupprimerMerci pour ce commentaire constructif.
Je vais répondre point par point dans l’ordre pour ne pas en oublier.
Billet « trop fouillé » ? Peut-être. Je ne sais pas. Le bon degré de fouille est celui qui permet d’évaluer au mieux les enjeux pour faire des choix en fonction de ses propres valeurs. C'est-à-dire apporter assez d’information non filtrée.
« une incidence maximale sur un an des formes graves de 0,14/100 000. »
Mettre en avant l’incidence des cas de IIMC compliqués au lieu de l’incidence globale ? C’est une bonne idée. L’incidence globale n’est pas très parlante dès lors que la définition des cas a beaucoup changé ces dernières années en France et change d’un pays à l’autre. Et, à ce niveau de rareté d’une pathologie un changement de quelques unités pour plusieurs dizaines de millions d’habitants peut faire toute la différence.
« l'immunogénicité est peu durable chez les nourrissons vaccinés avant 12 mois (schéma à 3 doses et 1 rappel nécessaire) ». Non. Elle est en fait peu durable ou, en tous cas, limitée dans tous les groupes d’âge et TRES peu durable chez les nourrissons vaccinée avant 1 an. Pour dire cela je m’appuie sur l’expérience belge (Belgique wallonne) que je cite. En 2010, 9 ans après le début de la vaccination généralisée des enfants de 1 à 5 ans dans un premier temps et des enfants de 12 à 24 mois ensuite, on assiste à une augmentation des cas d’IIMC qui concernent pour 7 cas sur 10, des enfants et ados de moins de 19 ans. Ce qui est en contradiction flagrante avec un des leitmotivs récurrents de la présente campagne de vaccination menée par Pfizer avec l’accord des autorités sanitaires qui est « UNE SEULE DOSE SUFFIT ». Non, une seule dose ne suffira en aucun cas. Si on entre dans cette logique il faudra se résoudre à faire des rappels. Annoncer une seule dose c’est induire délibérément en erreur (sur les risques et les coûts) et pratiquer la politique des petits pas.
« L'incidence constatée dans le monde des effets indésirables graves dus à la vaccination 1,6/100 000 doses, selon le même rapport du HCSP en 2009 » Par rapport aux chiffres 2010, que je n’avais pas encore, mais que j’ai maintenant grâce à JCG, qui montrent une incidence des IIMC en diminution de 39% entre 2009 et 2010 avec un nombre de cas passés de 135 à 82 sur l’ensemble des territoires français (cela correspond à 0,126 pour 100 000, très proche de la Belgique avec 0,09 pour 100 000 en 2010), cela représente une différence d’un facteur 13 (13 fois plus de complications graves attendues à cause du vaccin que de méningites supposément évitées si le vaccin est efficace à 100% et élimine la méningite à méningocoque C) ou d’un facteur 50 si on ne prend en compte que des formes graves de méningite.
RépondreSupprimerSur la subjectivité introduite par les allusions à Big Pharma. Je ne crois pas que cela introduit de la subjectivité. Il s’agit seulement de mettre les choses en contexte pour les rendre compréhensibles. C’est ne pas tenir compte de facteurs qui pèsent à ce point sur les choix en matière de politiques de santé qui introduit de la subjectivité. C’est un biais majeur qui ne peut être ignoré. Pour être compréhensibles les faits doivent être placés en contexte, en perspective, je pense. Une perspective temporo spatiale qui ne soit pas filtrante. Or les campagnes de communication sont construites autour de quelques faits sélectionnés et placés hors contexte sur lesquels on focalise toute l’attention en les faisant répéter et amplifier par de multiples médias. C’est là qu’entre en jeu la « puissance de feu » de l’industrie pharmaceutique. C’est la répétition des messages qui finit par leur donner l’apparence de la vérité.
Par ailleurs j’ai bien pris soin de séparer les paragraphe concernant cet aspect du raisonnement plus proprement scientifique.
Sur l’efficacité du vaccin dans les pays où une vaccination de masse a eu lieu. Elle est probable mais elle apparaît de moins en moins évidente au fur et à mesure où en France, sans vaccination de masse et avec une faible couverture vaccinale, une réduction de l’incidence des IIMC se produit aussi. Les incidences des pays où la vaccination de masse a eu lieu et celle de la France étant désormais très proches. Il se pourrait qu’ua moins une partie de la réduction de l’incidence dans les pays où la vaccination de masse a eu lieu soit due à une baisse naturelle dans le cadre d’un phénomène cyclique.
Pour le choix de différentes couleurs c’est à but didactique. Le rouge est une couleur parmi d’autres. C’était pour différencier les types d’information qui me semblaient intéressants.
Pour le parallélisme entre les évolutions des IIMC et IIMB regardez les graphique du pays de Galle sur une vingtaine d’années. Les courbes sont sensiblement parallèles, avec un peu de décalage dans le temps.
merci pour votre réponse
RépondreSupprimergràce à votre billet j'ai pu déterminé mon attitude pratique, je vous la décrit ici, elle évoluera peut être avec d'autres commentaires
-je ne propose à titre systématique cette vaccination, à l'échelle d'une population générale le rapport bénéfice risque est défavorable
-je ne m'oppose pas à la réalisation de la vaccination si le patient ou ses parents la souhaitent, les effets indésirables graves étant rares et je conseille l'administration d'un antipyrétique (paracétamol) à titre systématique (si les complications graves les plus fréquentes équivalent bien à des crises convulsives hyperthermiques)
-j'informe tous les patients/parents de l'existence de la vaccination et de sa recommandation officielle (essentiellement pour des raisons médico légales) mais j'apporte également les informations objectives que vous explicitez ici: rareté, gravité, effets indésirables graves, influence probable des fabricants de vaccins dans la production des recommandations, pour que le patient ou ses parents puissent prendre LEUR décision en connaissance de cause
-je continue de proposer systématiquement le vaccin aux patients qui font partie du groupe "étudiants Lillois" au sein duquel plusieurs cas d'IIMC (non groupés?)ont été déclarés depuis environ un an,et ce bien que cette population particulière n'est pas si homogène (dispersion géographique entre les universités et les écoles) moindre effets secondaires graves pour cette tranche d'âge?
j'avoue que je suis tiraillé entre ma conviction (basée sur votre démonstration) que la vaccination sytématique préconisée par les recommandations est inefficiente et le fait de me sentir obligé de parler à mes patients de l'existence du vaccin pour des raisons médicolégales personnelles (me prémunir contre une action en justice en cas d'un très éventuel décès par IIMC d'un patient à qui je n'aurais pas proposé le vaccin existant)
une question reste en suspens dans ma réflexion, si le taux d'incidence des effets indésirables graves dus à la vaccination est de 1,6/100 000 au niveau mondial et si ces EIG sont majoritairement des CCH du nourrisson, ne concernent ils pas préférentiellement la tranche d'âge des moins de 12 mois (schéma britannique à 3 injections avant 5 mois) qui n'est pas ciblée par les recommandations françaises et ne peut on pas les prévenir par l'administration en post vaccinal précoce (délai?) par l'administration systématique d'antipyrétique (que je préconise déjà pour les injections multiples ou les vaccins multivalents, mais de façon non étayée par des preuves scientifiques), ce qui pourrait induire une incidence plus faible des EIG en France?
Goldorak + Alex
par ailleurs je voudrais savoir s'il existe un travail équivalent à celui que vous avez produit concernant la vaccination contre la rougeole, j'ai lu l'argumentaire de Marc Girard sur son site mais il ne m'a pas convaincu, loin s'en faut et celui de Michel Georget avait au moins le mérite de proposer une attitude pragmatique, mais je ne le retrouve plus.
RépondreSupprimerSans vouloir entrer dans la polémique scientifique sur "faillait mettre en place une vaccination de masse contre la rougeole en 1980" je me pose plutot la question de savoir quelle attitude adopter en 2011 face à la situation actuelle.
Pour le moment je me tiens au recommandations du BEH mais je ne sais pas si c'est la meilleure attitude
mea culpa je me suis trompé dans les chiffres (ça ne fait pas très sérieux)mais ça ne change pas le rapport bénéfice risque défavorable, au contraire
RépondreSupprimerje corrige immédiatement
incidence des EIG 2,1/100 000 doses HCSP2009 p22 (et non 1,6 comme annoncé)
http://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspr20090424_meningC.pdf
incidence maximale des IIMC en 2002
0,5/100 000 (là pas d'erreur) même source
pourcentage maximal cette année là de formes graves (décès et séquelles) 17,6+7,2=24,8 et 4,4% de cas d'évolution inconnue soit par excès, un maximum de 29,2% de formes graves pour une incidence
des formes graves de 0,146/100 000
source invs http://www.invs.sante.fr/surveillance/iim/default.htm
i apologise
Dans le dernier bulletin d’information de l’ordre national des médecins, le N° 20 de novembre-décembre 2011, il y a un article intitulé « la vaccination, entre mythes et réalités ». Un titre assez neutre à vrai dire qui cache un certain parti pris et même un parti pris certain.
RépondreSupprimerAvec les témoignages de Danile Floret, président du Comité technique de vaccination depuis 2007, de Patrick Romestaing chargé de la section santé publique au Conseil national de l’ordre et Pierre Verger, médecin épidémiologiste à l’ORS PACA.
Le débat se résume à une question plutôt réductrice et guère scientifique: il s’agit de savoir si l’on est « pour » ou « contre » la vaccination. Et l’on commence par nous préciser que 96% des médecins se déclarent favorables à la vaccination. En fait, il s’agit bien d’oblitérer toute possibilité de débat sans le dire ouvertement. Car on ne peut être que « pour » la vaccination en général (comme 96% des médecins), ou alors contre, et on rejoint ainsi le camp marginal des anti-vaccinalistes primaires.
Le hic est qu’en termes scientifiques la question de savoir si on est « pour » ou « contre » la vaccination ’est une question qui n’a pas de sens.
Est-ce que je suis pour ou contre le chemin de fer ? Les chemins de fer ont représenté un progrès dans les moyens de transport. Mais s’il s’agit de poser des voies qui passent au milieu de nulle part et qui aboutissent à des gares qui se trouvent en plein désert je n’en vois pas tellement l’utilité.
Il en va ainsi des vaccins. On peut être tout à fait pour le principe de la vaccination. Dans son principe la vaccination pour prévenir des maladies semble plutôt positive.
Mais lorsqu’on commence à se pencher sur le cas de chaque vaccin en particulier, on peut trouver que les arguments en faveur de la vaccination selon certaines modalités, comme la vaccination généralisée contre des maladies très rares ou bénignes ne présente pas d’intérêt en termes de santé publique.
D’ailleurs c’est une autre question : qu’est-ce qu’une maladie bénigne ? La rougeole, par exemple, avant la généralisation de la vaccination, provoquait plusieurs centaines de milliers de cas chaque année, chez des enfants, mais seulement 30 décès (d’après le Pr Floret). Avec un nombre aussi réduit de décès par rapport au nombre de cas observés on peut suspecter que la gravité observée dans ce petit nombre de cas pourrait être en rapport avec le terrain et non avec la gravité intrinsèque de la maladie elle-même. Dès lors on peut dire que, en dehors de la vaccination la rougeole est une maladie fréquente. Mais peut-on dire qu’elle est intrinsèquement grave dans un pays riche comme la France avec un nombre aussi réduit de décès? Pour répondre à cette question il faudrait commencer par définir ce qu’on entend par maladie grave ou par maladie bénigne.
Sur la question des effets secondaires dus aux vaccins D. Floret dit » Les français entretiennent une certaine méfiance vis-à-vis de la politique de santé menée dans notre pays. Si l’on ne peut pas totalement exclure, dans certains cas, un lien de causalité entre un vaccin et des effets secondaires graves, aucune étude scientifique n’en a jamais apporté la preuve irréfutable ».
RépondreSupprimerJe dirais que ce discours est bien peu scientifique. M. Floret fait mine d’ignorer qu’en matière de science et de médecine « la preuve irréfutable » est une rareté, et que, dans la quasi-totalité des cas on est amené à raisonner en termes de probabilités. Il fait mine d’ignorer également que, de plus en plus souvent, la preuve du lien de causalité est exigée pour retenir la responsabilité d’un vaccin pour un effet ou évènement indésirable observé. OU MEME, TOUT SIMPLEMENT POUR REPERTORIER CET EFFET SECONDAIRE COMME ETANT POSSIBLEMENT EN RAPPORT AVEC UN VACCIN.
De cette manière on glisse lentement mais sûrement, sans que cela soit dit, vers l’idée que les vaccins N’ONT PAS D’EFFETS SECONDAIRES GRAVES, ce qui est la seule manière de considérer que le rapport bénéfice/risque de vaccins dirigés contre des pathologies très rares reste favorable. Mais qui ne résout pas la question du rapport coût/bénéfice qui est, de plus en plus souvent, tout simplement ignorée, ni la question de l’efficience de l’effort financier représenté par une vaccination généralisée, c'est-à-dire des gains de santé publique par rapport aux dépenses consenties. Ce qu’on peut aussi traduire en termes d’UTILITE de certaines vaccinations (les gares construites en plein désert).
Allant au bout de sa propre logique D. Floret poursuit : « Et quoiqu’il en soit, le risque de la maladie est bien supérieur au risque présupposé d’effets secondaires ». N’oublions pas qu’il parle là de la vaccination en général. Il ne s’agit plus d’une argumentation scientifique mais d’une PETITION DE PRINCIPE qui est : quelque soit le vaccin et la maladie le bénéfice du vaccin est toujours supérieur au risque. Et D. Floret de conclure : « La balance bénéfice/risque est largement positive ».
Un peu plus loin, D. Floret se propose d’aider le médecin à prescrire et faire des vaccins et « afin de lui simplifier la tâche, le Comité technique des vaccinations en partenariat avec l’INPES, envisage d’éditer des versions simplifiées de ses recommandations annuelles … ».
Avec une pétition de principe telle que « quoi qu’il en soit le risque de la maladie est bien supérieur au risque présupposé d’effets secondaires » je veux bien croire que les recommandations seront très »simplifiées ».
Avec le but louable si ce n’est héroïque de permettre aux médecins de ne pas trop se creuser la tête pour essayer de comprendre la complexité inhérente toute démarche scientifique.
Ne vous en faites plus ! ne pensez plus ! nous le faisons à votre place ! telle pourrait être la devise du président du CTV.
Quand on parle de balance bénéfice/risque , de quoi parle-t-on : uniquement du bénéfice/risque thérapeutique ( pour un individu - pour un groupe humain ) ou également du bénéfice /risque financier ? Ce n'est pas toujours très clair pour moi ...et je crains que cette confusion soit largement partagée .
RépondreSupprimerN'est-ce pas aussi sur cette incertitude que l'on peut se laisser conter florette ?
A anonyme,
RépondreSupprimerBonjour,
C’est une excellente question. Et je commence par dire que vous avez tout à fait raison sur un point, à mon avis. A savoir que le flou régnant dans la définition des termes utilisés, et dans les règles, autorise toutes les dérives et que la communication à visée publicitaires des firmes pharmaceutiques et affidés joue beaucoup sur ce flou et sur cette confusion.
Les concepts de rapport bénéfice/risque et rapport coût/bénéfice sont utilisés par convention mais ne sont pas forcément adaptés à l’évaluation de l’EFFICIENCE et de l’UTILITE d’un produit de santé ou d’une démarche de soins dans un système de santé.
Le rapport bénéfice/risque se rapporte uniquement à l’influence sur la santé, a un sens restreint et est une notion statistique. C'est-à-dire qu’à l’échelle d’une population on essaie d’évaluer le bénéfice attendu en termes de réduction du problème de santé que le produit est censé combattre et on essaie d’évaluer les risques en termes d’effets secondaires que le produit est susceptible de produire.
L’aspect financier n’est pris en compte que dans la notion de coût/bénéfice. Et ce concept est contestable en ce que, justement, il ne prend en compte que les bénéfices du produit et non les effets délétères sur la santé et les coûts induits par ces effets délétères.
Même avec cette vision restrictive, qui ne tient pas compte non plus de l’évolution dans le temps, ni de la nécessité de mettre en place des rappels itératifs, pour éviter des flambées épidémiques dans le cas de certains vaccins, les vaccins généralisés récemment présentent un rapport coût/bénéfice D’EMBLEE DEFAVORABLE. Les institutions sanitaires sont alors obligées de se livrer à des contorsions pour justifier les dépenses actuelles.
Par exemple, le Gardasil, typiquement, n’offre aucun bénéfice actuel et on est totalement certains qu’il n’offrira aucun bénéfice perceptible dans les 20 années qui viennent. Les modélisations pour mettre en évidence un bénéfice faible mais significatif se font alors à échéance de 70 ans et sont fondées sur des hypothèses irréalistes.
La notion de bénéfice/risque est une notion statistique fondée sur des MOYENNES à l’échelle d’une population. Mais dès qu’on est en mesure d’identifier des FACTEURS DE RISQUE, c'est-à-dire des facteurs propres à certains groupes d’individus qui augmentent significativement leur risque de contracter cette maladie, la notion de RISQUE MOYEN est INVALIDE pour le reste de la population.
RépondreSupprimerUn exemple rapide est l’hépatite B. D’après un article de l’INVS, entre 2004 et 2007, 158 cas d’hépatites B symptomatiques ont été répertoriés chaque année. On estime que le nombre TOTAL de nouveaux cas, en extrapolant les chiffres et selon certaines hypothèses serait d’environ 2500 (chiffres INVS 2009 http://www.invs.sante.fr/beh/2009/20_21/index.htm#2 ). Mais une étude récente (INVS également) montre que parmi les patients pris en charge par les pôles de référence en 2008, 83% étaient nés dans des pays autres que la France, où l’hépatite B est plus fréquente. On sera d’accord pour dire que les personnes nées à l’étranger sont moins nombreuses en France que celles nées en France. Le résultat est que le principal facteur de risque pour être dépisté nouvellement porteur de l’hépatite B en France est d’être né à l’étranger. Avec des chances non négligeables pour que l’hépatite B ait aussi été contractée à l’étranger. Dès lors, il n’est pas cohérent de calculer un risque moyen pour l’ensemble des français et de s’en servir pour justifier une vaccination généralisée des nourrissons contre l’hépatite B. Si on se fonde sur ce qui est connu, les bénéfices, pour un nourrisson né en France, seront proches de zéro. D’autant que les principales voies de contagion étant la voie sanguine et la voie sexuelle, les nourrissons nés en France ont très peu de chances de tirer un bénéfice quelconque de la vaccination. Le raisonnement ne serait pas le même dans les pays d’Afrique noire où la fréquence de l’infection est beaucoup plus grande et où les enfants sont exposés à un risque plus important d’être infectés.
Donc, la notion de bénéfice/risque est pour moi à prendre avec des pincettes.
CMT,
RépondreSupprimerMerci pour cette longue réponse .
Sur la confusion concernant le concept(?) de balance bénéfice/risque et le rapport coût/bénéfice il semblerait que la CPAM n'aide pas à clarifier le débat : "Dans le P4P : les objectifs de santé publique qui permettraient selon l'assurance maladie d'améliorer la qualité des soins et le coût sont mélangés." cf electron libre sur ce forum : http://www.atoute.org/n/forum/showthread.php?t=143599
RépondreSupprimerJe veux juste intervenir sur cette notion de bénéfice-risque qui ne peut être évaluée qu'une fois que l'on connait suffisamment les risques et les bénéfices. C'est, ou plutôt ce devrait être une lapalissade.
RépondreSupprimerMais le monde de la vaccination est ainsi fait qu'il n'est nullement nécessaire de connaitre l'un et l'autre ou même un seul des 2 pour affirmer qu'elle est positive.
Exemple : la vaccination pandémique 2009 :dès le premier bulletin de pharmacovigilance de l'Afssaps, début novembre 2009, il était affirmé que cette balance était positive !!!
Comment évaluer cela alors que personne ne savait combien de temps cette épidémie durerait en France. En fait, comme elle a tourné court, la vaccination, même efficace en soi, n'a pas eu le temps pour se montrer utile. Cela aurait pu être différent si l'épidémie s'était prolongée jusqu'en avril 2010 par exemple.
Au colloque organisé le 4 mai dernier sur les vaccinations par des parlementaires à la Maison de la Chimie à Paris, j'ai pu entendre Didier Houssin dire que cette vaccination n'avait pratiquement servi à rien pour cette raison et le fait que les vaccins étaient arrivés trop tard et en trop faible quantité.
Autrement dit, c'est clair, les bénéfices ont été nuls. Ils ne pouvaient pas être évalués début novembre.
Quant aux risques, à quoi bon faire de la pharmacovigilance si on les connait suffisamment pour savoir à l'avance ce qu'ils vont peser.
Merci professeur Guennebaud. Car vous êtes bien ancien professeur et chercheur en mathématiques au CNRS? même si vous ne passez pas votre temps à étaler vos mérites comme un certain nombre de nos "experts" attitrés. J'apprécie la qualité de votre blog et de vos raisonnements même si j'ai encore du chemin à faire pour comprendre les aspects purement mathématiques.
RépondreSupprimerJe pense qu'il serait naïf de croire que le fait qu'une société vive sur des croyances et des à priori est nouveau dans l'histoire. Ce qui est fondamentalement nouveau c'est la concentration des pouvoirs économique, politique, médiatique dans un petit nombre de mains. Et la capacité que cela donne à ceux qui détiennent ce pouvoir d'influencer, de manière pas forcément totalement planifiée mais par le simple jeu du rapport de forces et la poursuite de leurs propres intérêts, les politiques sanitaires à l'échelle mondiale de manière orientée. Ce qui a changé, logiquement, ce sont les conséquences de cette manipulation, qui se produisent également à l'échelle mondiale.
La seule arme contre cela est de s'autoriser et de se donner les moyens de penser par soi même, et de ne pas céder à la facilité et au confort de s'en remettre à d'autres.
Je n'oublie pas la question de Goldoralex mais il me faut du temps pour y répondre.
CMT je vous remercie pour vos appréciations. Puisque vous m'en donnez l'occasion je vais faire ici une mise au point : je ne me suis jamais présenté comme professeur et ancien chercheur au CNRS mais seulement comme mathématicien. Une personne que je n'ai pas identifiée s'est présentée en mars 2008 aux responsables d'AgoraVox comme étant moi-même, en donnant une adresse mail comportant mon nom explicite mais que je n'avais pas ouverte. Il a ainsi fait publier sous mon nom en me présentant comme professeur des facultés et ancien chercheur au Cnrs un article sur la vaccination hépatite B que j'avais publié sur mon blog. Quand je m'en suis rendu compte grâce aux visiteurs qui venaient sur mon blog à partir d'AgoraVox j'ai pu éclaircir l'affaire avec les responsables, l'adresse mail avec laquelle ils croyaient communiquer avec moi étant alors fermée.
RépondreSupprimerJe leur ai demandé de modifier cette présentation de professeur des facultés, je n'aurai jamais eu une telle idée un peu ridicule. Je ne pense pas que la personne qui a fait cela était mal intentionnée à mon égard, au contraire, mais c'était sans doute maladroit mais surtout révélateur du fait que la culture du ''Vous devez croire ce que je dis parce que c'est moi'' est très dominante sur celle de l'argument et de la démonstration.
Cela s'est reproduit sur CareVox avec un article sur les vaccins rotavirus. Je fus alors présenté comme un médecin de Rouen !!! Et là aussi avec une adresse mail comportant mon nom explicite et qui fut rapidement fermée comme les responsables ont pu le vérifier. Les responsables sont maintenant prévenus pour que cela ne se reproduise plus et se sont eux qui ont, à plusieurs reprises, publié des articles de mon blog mais en m'en avertissant. Je ne les ai jamais sollicité pour cela.
Ceci dit, la pratique des mathématiques demande en fait de placer une autorité intrinsèque au dessus de soi et qui est la valeur de la démonstration. Il faut faire la chasse aux lacunes et aux contradictions et d'abord dans ses propres investigations.
Il faut reconnaître qu'en médecine et tout particulièrement sur le thème des vaccinations ce n'est pas l'attitude dominante. La valeur d'une affirmation est surtout liée au prestige de ceux qui la soutiennent. Le système doit donc créer des personnages de prestige afin de dispenser la vérité au peuple.
C'est ce que voulait faire le député Jean-Pierre Door au dernier colloque organisé par des parlementaires sur les vaccination le 4 mai 2011 à la Maison de la Chimie à Paris. Pour résoudre le problème des conflits d'intérêts il faudrait créer une sorte de supra commission d'experts déclarés indépendants et parfaitement compétents pour nous dire ce que nous devons croire, faire et penser.
Pour ajouter ensuite que les différents comités et commissions devront formuler des avis cohérents afin, sans doute, de ne pas troubler le public... C'est clair !!!
Dans les société primitives il y avait les 2 pouvoirs fondamentaux du Chef et du Sorcier. Le Chef craignait le Sorcier avec ses fioles mystérieuses et ses incantations magiques. De plus il savait qu'il pouvait en avoir personnellement besoin en cas de rage de dents. Il n'y a rien de changé aujourd'hui car cette dualité correspond à la dualité de l'être humain tourné vers l'extérieur dans ses activités et vers l'intérieur quand il a des problèmes de fonctionnement. Quand la voiture fonctionne on accumule les kilomètres. Quand elle n'avance plus ou ouvre le capot.
Il faut cependant reconnaître que les situations ne sont pas les mêmes en médecine et en mathématiques : si on a pu attendre 400 ans la démonstration du théorème de Fermat on ne peut attendre quand la maladie est là avec ses souffrances. Il faut alors donner des réponses dans l'urgence. Elles seront souvent fausses mais elles peuvent malgré tout s'imposer et devenir très difficiles à éradiquer par la suite.
Suite par un exemple avec la signification des tests tuberculiniques :
RépondreSupprimerPendant des décennies les familles françaises ont reçu des courriers du genre «l'immunité de votre enfant contre la tuberculose sera testée mardi prochain à l'école » alors qu'aucun laboratoire n'a jamais su le faire, ce qui est un obstacle majeure pour rechercher un vaccin plus efficace. Il a fallu attendre fin 2004 pour que la France renonce à cette utilisation du test tuberculinique. Du moins en principe car à l'audition BCG des 13-14 novembre 2006 Alain Grimfeld a voulu relancer cette utilisation pour le moins surannée. Bien qu'il se soit fait sèchement remonter les bretelles il a remis cela le 22 février 2007 à l'audition parlementaire sur le BCG.
Pourtant, dans un REH d'août 1995 l'OMS demandait aux États de renoncer à cette utilisation. Deux études de 20 ans chacune, publiées en 1970 (Medical Research Council) et 1972 (Institut Pasteur de Lille) avaient montré que « l'allergie tuberculinique et la protection contre la tuberculose n'évoluaient pas de la même façon ». Auparavant, début des années trente, l'anglais Watson avait montré par des expérimentations sur des bovins l'absence de lien entre le virage du test et la résistance à la tuberculose. Mais Calmette et Guérin avaient auparavant voulu fonder l'efficacité du BCG sur le virage du test et la persistance de la positivité, affirmant sans crainte que le retour au test positif après une revaccination attestait du retour de la résistance …
Un document OMS de 1999 soutient au contraire qu'un vaccin efficace devrait éviter de faire virer le test tuberculinique … Certains le disaient dès les années 50.
Voilà un exemple plutôt démonstratif des aberrations de notre système de santé qui ne tient aucun compte des résultats pourtant rigoureux qui avaient été obtenus depuis longtemps.
Suite : Il en existe d'autres comme la soi-disant efficacité de la vaccination antivariolique sur des vrais contacts dans les 3-4 jours qui suivent le contage. Il existe maintenant des modèles animaux.
RépondreSupprimerLe vaccin se montre efficace sur ces animaux contre une dose mortelle s'il est réalisé 14 jours avant l'épreuve. Par contre, si c'est 2 jours avant ou ensuite, il est sans aucun effet.
De plus, il existe beaucoup de faits épidémiologiques forts en défaveur de cette efficacité. J'ai fait un exposé sur ce thème au congrès de la SFSP le 4 novembre dernier (exposé en ligne sur mon blog) avec un article sur ce thème.
J'en prépare un autre intégrant les résultats de ces expérimentations animales. Or notre plan variole a rendu obligatoire cette vaccination pour les contacts sans tenir compte des contre-indications !
Les auteurs de ces études qualifient ''d'informations anecdotiques'' celles relatés par les responsables du programme d'éradication de la variole (OMS 1988 Fenner-Henderson …).
Elles ne valent effectivement rien du tout. Ils recommandent d'envisager d'utiliser les antiviraux et les injections d'anticorps aux contacts plutôt que de les vacciner. Cet échec de la vaccination antivariolique sur les contacts était sur la place publique au 19è siècle mais les experts de l'époque préféraient s'en moquer pour affirmer que la cause de ces échecs était ''le génie épidémique'' et là, défense de rire ...
Pour la rougeole je me permets de renvoyer aux articles de mon blog (catégorie Rougeole). Le plus récent récapitule les titres et liens des autres.
RépondreSupprimerPour résumer la problématique on a dans un premier temps ajouté à l'immunité acquise par la maladie (adultes- nourrissons par la mère) celle acquise par la vaccination pour les enfants. D'où une chute remarquable du nombre de cas. Mais il y a le retour de bâton, parfaitement prévu d'ailleurs par les épidémiologistes.
Qui est la réduction considérable des rappels naturels chez les adultes par la réduction de la circulation du virus chez les enfants.
Qui est aussi qu'il était affirmé que la maladie protégeait toute la vie. Mais cela n'avait été observé que dans des populations avec rappels naturels par les enfants malades. Si ces rappels n'existent plus on ne sait rien. Un certain nombre de cas donnent à penser que c'est faux en l'absence de ces rappels naturels.
Ainsi, le remplacement d'adultes immunisés par la maladie par des adultes anciennement vaccinés et moins durablement immunisés ou la perte de cette immunité par la maladie créent des populations d'adultes vulnérables. Cela s'applique aux mères et donc aussi à leurs nourrissons, d'où des cas à 3 mois et même le jour de la naissance. Or le vaccin ne peut pas être fait trop tôt.
Il était aussi affirmé qu'après séroconversion le vacciné était protégé toute la vie. C'est très vraisemblablement faux.
Pour avoir une chance d'éviter cette situation (la France n'est pas la première dans ce cas ; Suisse, Allemagne...) il aurait fallu avoir d'entrée un plan mondial de vaccination en commençant par les pays les plus difficiles comme l'Afrique et en terminant par les plus faciles afin d'éviter que l'Afrique par exemple soit une source de contamination pour une France à l'immunité dégarnie. On ne pourra pas éliminer la rougeole en France si elle n'a pas été suffisamment réduite en Afrique au préalable. De même pour la tuberculose. De ce point de vue c'est plus facile pour la Suède ou la Finlande.
Il est trop tard pour revenir en arrière. Alors ? Multiplier les rappels à 30 ans puis 45, puis 60 puis … Mais il sera sans doute impossible avec le vaccin actuel de protéger toute la population de 0 à 100 ans par le seul vaccin.
Trop cher, trop compliqué, en contradiction avec les affirmations précédentes, mal compris par la population.
Au CTV on sent une certaine panique dans l'air sur la rougeole puisque Daniel Floret en est arrivé à faire recommander par son comité 2 doses pour tous ceux nés depuis 1980 même s'ils ont fait la rougeole !
Il recommande aussi, je l'ai entendu de vive voix, de faire la seconde dose 1 mois après la première, donc à 12 et 13 mois alors que son rôle est de permettre la séroconversion quand elle ne s'est pas produite la première fois.
Comme elle peut être bloquée par les anticorps maternelles il faut attendre plusieurs mois, ce qui était la recommandation habituelle. Maintenant on oublie les fondamentaux pour recommander une attitude opposée, ce que ne font pas nos voisins. Oui ça sent la panique.
A Bernard Guennebaud,
RépondreSupprimerJe ne suis toujours pas très au clair avec vos titres puisque je trouve sur la toile cette interview de vous où vous déclarez avoir été chercheur au CNRS http://gestionsante.free.fr/guennebaud.htm et je trouve aussi , sur le blog d’Antoine Flahault, une très intéressante discussion à propos des vaccins en février 2010 où vous déclarez à Babaorom qui vous demande votre profession : » Ceci dit, puisque Babaorom m’avait demandé ma profession dont je ne m’étais jamais caché, je précise que j’ai été 6 ans chercheur au CNRS et qu’ensuite j’ai enseigné les mathématiques dont la statistique pendant 20ans ainsi que des modèles mathématiques pédagogiques pour la propagation de maladies contagieuses ».
Mais je ne suis pas de la police et j’arrête là mes questions. Je m’intéresse plus aux raisonnements qu’aux titres.
A Goldoralex,
Je voulais vous répondre sur la rougeole de manière un peu construite. Je serais assez d’accord avec ce que dit BG ci-dessus si ce n’est que mes interrogations ne se situent pas purement sur le plan intellectuel et mathématique car je suis médecin de terrain et aussi acteur de santé publique. Alors je me pose des questions qui portent, outre sur le plan intellectuel et scientifique, également sur le rapport bénéfice/risque individuel car je dois bien conseiller mes patients, et aussi sur l’équité de la répartition des ressources en fonction de l’importance des problèmes de santé publique et l’efficience des actions.
On pourrait dire à propos de la rougeole que c’est une maladie qui est, en dehors de la vaccination, fréquente mais bénigne dans les pays développés et qui devient grave dans les pays pauvres à cause, notamment, de la malnutrition des enfants et des carences en vitamines. Sa gravité varie aussi selon l’âge de survenue. La létalité avant les campagnes de vaccination, débutées en 1983, se situait à 3 à 5 pour 10 000 cas dans un pays comme la France et est de l’ordre de 1% dans les pays pauvres pouvant même atteindre 10% dans des populations en situation de très grande misère. Donc la rougeole est de 30 à 300 fois plus mortelle dans les pays pauvres. Avant vaccination il y avait en France quelques 200 000 à 500 000 cas annuels ESTIMES et quelques 15 à 30 décès. Outre les otites et les pneumonies, dont la fréquence est variable autour de 3 à 5%, les complications les plus graves comme l’encéphalite sont assez rares, de l’ordre de 1 pour 1000 en moyenne mais plus fréquentes chez l’adulte. Le taux d’hospitalisation pour complication avant les campagnes de vaccination était de l’ordre de 1%. La très grande majorité des cas, plus de 90%, survenaient entre 1 et 10 ans, des âges où la maladie est particulièrement bénigne. A peine 1% des cas survenaient après 20 ans.
Pourquoi il y a eu des campagnes de vaccination aussi offensives ? Pas tellement à cause de la sévérité intrinsèque de la rougeole dans les pays riches mais parce que l’OMS s’est fixé pour but l’éradication, c'est-à-dire à l’échelle mondiale, de la rougeole, ce qui signifierait aussi l’arrêt de la vaccination. Il me paraît incontestable, d’après les informations dont je dispose, que le vaccin est efficace. La séroconversion atteindrait jusqu’à 98% pour une première dose, à condition que celle-ci soit faite après 15 mois.
RépondreSupprimerMais les anticorps antirougeoleux maternels neutralisent le vaccin et les enfants de 9 mois, dont la mère aurait eu une rougeole, ne présenteraient une séroconversion que dans 70% des cas, plus souvent si la mère a été vaccinée, car les anticorps maternels vaccinaux persistent moins longtemps. D’autres facteurs pourraient interférer avec l’efficacité, comme une virose intercurrente, la conservation du vaccin, mais aussi le fait d’effectuer une deuxième injection trop rapprochée, comme l’indiquait Bernard Guennebaud. On estime qu’il y a de 5 à 10% d’échecs de la première dose vaccinale, et c’est pour cette raison qu’un deuxième dose de rattrapage, qui permettrait d’assurer la séroconversion de la majorité de ceux qui n’ont pas séroconverti lors de la première dose a été instaurée.
Le problème actuel est une recrudescence des cas de rougeole DECLARES, environ 22 000 depuis 2008, dont une minorité a été confirmée biologiquement. Le nombre de cas réels est probablement plus important car il est probable qu’il y ait à la fois des erreurs diagnostiques, mais aussi une sous-déclaration probablement très importante. Le taux très élevé d’hospitalisations, de 30% en 2010, est en faveur d’une sous-déclaration .
Ce qui caractérise cette résurgence de la rougeole c’est une modification des âges de survenue des cas, l’âge médian est supérieur à 10 ans, et une augmentation de la proportion des cas chez les moins de un an. C'est-à-dire un déplacement des cas, à cause de la vaccination, vers des âges où la rougeole ne survenait pas ou moins souvent naturellement et où elle est plus grave. Ce phénomène dit de la fin de la « lune de miel » était prévisible et s’était déjà produit aux Etats Unis qui ont commencé à vacciner plus tôt contre la rougeole à partir de 1963. Entre 1989 et 1991 une résurgence avait provoqué 55000 cas et 123 décès en 3 ans. L’épidémie a été ensuite maîtrisée par l’intensification de la vaccination. On a vu à cette occasion et on constate à nouveau en France que plus le nombre de malades augmente, plus les cas se concentrent aux âges extrêmes où la maladie est plus grave, et plus on trouve de vaccinés parmi les malades.
Il est un peu court de dire que la résurgence serait due uniquement à l’insuffisance de la couverture vaccinale, car elle se produit aussi dans des pays d’Europe qui présentent un haut taux de couverture vaccinale, supérieure à 90% selon l’OMS comme l’Espagne, l’ex Yougoslavie, la Belgique… Et en France elle est particulièrement forte en Rhône Alpes alors que les régions à plus faible couverture se situent plus au sud.
RépondreSupprimerLe problème est le suivant : l’OMS recule sans cesse ses objectifs d’éradication de la rougeole (2007, pui 2010 puis 2015…) et, bien que le nombre de cas estimés ait beaucoup diminué nous en sommes actuellement à 20 millions dans le monde (et 165 000 décès dans les pays pauvres pour la quasi-totalité). Donc nous sommes encore dépendants du vaccin pour longtemps avec le risque de devoir recourir à des vaccinations itératives avec les coûts et les risques inhérents à ces vaccinations. Car nous ne pourrons que contrôler les épidémies tant qu’il y aura autant de cas dans le monde.Il aurait été effectivement plus logique de concentrer la totalité des moyens, dans un premier temps, pour réduire le nombre de cas dans les pays pauvres et de ne s’occuper des pays riches qu’une fois que la rougeole aurait été maîtrisée dans ces pays.
Un autre sujet qui se discute est que toute analyse du rapport bénéfice/risque ou du rapport coût/bénéfice pour cette vaccination devrait intégrer les effets secondaires du vaccin, qui ne peuvent pas être qualifiés de rares. Tant que la pharmacovigilance aura comme seule philosophie la recherche du fameux « signal de pharmacovigilance » de plus en plus introuvable au fur et à mesure que les critères pour le trouver deviennent à la fois plus durs et arbitraires, on ne pourra pas avoir d’évaluation équitable de ce qu’apporte un vaccin à la communauté.
Oui CMT, pour que les choses soient claires je n'avais fait que répondre à des questions : j'ai bien été chercheur au CNRS pendant 6 ans et universitaire. Mais je ne m'étais jamais présenté ainsi jusqu'à ce que je sois l'objet d'une usurpation d'identité comme je l'ai raconté. Ensuite, j'étais un peu obligé de faire aussi état des fonctions (d'ailleurs plutôt modestes)que j'ai pu occuper alors que c'est surtout la formation, donc le fait d'avoir été formé par les mathématiques qui a de l'intérêt, ne serait-ce que pour comprendre ma propre démarche qui ne peut être celle d'un médecin-praticien comme vous le dites aussi.
RépondreSupprimerExtraits d'une thèse très sérieuse relatant de nombreuses études sur la vaccination contre la rougeole (Grenoble 2002) [1] :
"Une épidémie de rougeole s’est déclarée aux États Unis dans une population où 99% des enfants avaient été vaccinés (Gustafson; 1987). Ces échecs peuvent s'expliquer quand le vaccin est administré aux enfants de moins de 12 mois (Shaby, 1977) en présence des anticorps maternels contre la rougeole (Barrata, 1970). On estime que ces anticorps ont généralement disparu à 12 mois mais ils persistent encore plusieurs mois chez certains enfants et diminuent l’efficacité de la vaccination. Le taux de décroissance des anticorps maternels est inversement corrélé au niveau socioéconomique.
La rougeole qui sévit dans les populations vaccinées est différente de la rougeole classique. Elle présente parfois des formes asymtomatiques ou des signes cliniques atténués. Le diagnostic clinique s’avère très difficile, ce qui augmente considérablement le nombre de personnes malades qui échappent au diagnostic. Le virus de la rougeole peut alors circuler sans être détecté dans une population vaccinée, ce qui augmente faussement l’estimation de l’efficacité de la vaccination (Orenstein 1988)."
[1]Le lien vers cette thèse est très long et pourrait peut-être changé encore. Ayant observé qu'il y avait diane waku dans l'adresse j'ai obtenu le document en tapant sur google : Diane Waku thèse rougeole Grenoble 2002
"Plusieurs études mettent en évidence une diminution significative du taux d’anticorps avec le temps. Paradoxe entre la grande efficacité du vaccin contre la rougeole et l’apparition des épidémies soutenues au sein des populations vaccinées. Il existe une différence d’antigénicité significative entre certaines souches sauvages et les souches vaccinales, qui rend les premières plus résistantes aux anticorps induits par la vaccination. De telles souches seraient à l’origine de l’infection observée dans les populations vaccinées (page 130). Le passage du virus de la rougeole dans les populations vaccinées exposerait le virus à une immunosélection et à la production de variants qui seraient éventuellement moins efficacement neutralisés par l'immunité induite par le vaccin (page 76)."
RépondreSupprimer"Les mères immunisées par la vaccination ont peu d’anticorps et sont donc prédisposées à transmettre un faible taux d’anticorps à leurs enfants (Markowitz, 1996 ; Zanetta, 2002). Les enfants nés de mères vaccinées perdent plus tôt leurs anticorps maternels et sont donc susceptibles à un très jeune âge."
"La vaccination ROR induit des taux de séroconversion plus faible chez des enfants âgés de 15 à 18 mois, enrhumés, par rapport à des enfants non enrhumés (Pabst, 1992 ; Maldonado, 1995). En Chine, on a observé une diminution des anticorps pendant les quatre années suivant l’administration du vaccin. Huit ans après la vaccination, 12,9% des sujets n’avaient pas d’anticorps détectables (Xiang & Chen, 1983)."
"Le VIH augmente la transmission du virus de la rougeole et empiète sur les efforts d’éradication de cette maladie :
la prévention est entravée par l’immunogénicité réduite du vaccin contre la rougeole chez les personnes infectées par le VIH. (Oxtoby,1989). La période de contagion est rallongée chez les sujets immunodéprimés (plus de 45 jours)."
"Au regard de toutes ces études,nous pouvons dire que l’immunité acquise par le vaccin contre la rougeole semble être un continuum, allant d’une protection totale et durable à une protection minimale ou nulle, en passant par une protection partielle ou temporaire. Cette flexibilité de la réponse immunitaire est responsable de la circulation occulte du virus de la rougeole dans la population vaccinée."
Avec ça l'éradication ne sera pas facile, c'est le moins qu'on puisse dire.
A BG
RépondreSupprimerOk. Cela complète bien le petit panorama que j'avais essayé de faire pour Goldoralex au sujet de la rougeole et cela permet de mettre en avant une autre hypothèse permettant d’expliquer la résurgence de la rougeole même dans des pays à couverture vaccinale très élevée.
Je n'ai pas cité de références car il y en avait beaucoup mais je me suis fondée essentiellement sur des travaux de l'INVS, des points épidémiologiques, sur des informations sur le site de l'OMS et aussi sur cet intéressant article retraçant une épidémie de rougeole avant la vaccination dans les années 60 en grande Bretagne à partir de questionnaires envoyés aux médecins http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1815949/pdf/brmedj02558-0019.pdf.
La proportion d'enfants de moins de un an touchés par la rougeole était de 3,9%, elle est de 6,1% dans l'épidémie actuelle en Rhône Alpes parmi les cas déclarés dont l’âge est connu. La proportion d'adultes de plus de 19 ans était de 0,3%. C’est cette proportion qui a le plus augmenté dans l’épidémie actuelle.
Dans l'épidémie actuelle, un point fait en Rhône Alpes où se sont concentrés la majorité des cas déclarés depuis fin 2010 (soit 6531 cas déclarés en Rhône Alpes), a été publié http://www.ars.rhonealpes.sante.fr/fileadmin/RHONE-ALPES/RA/Direc_sante_publique/Veille_Gestion_Alertes_Sanitaires/CIRe/Acrobat/BVS_rougeole-15nov2011.pdf
Au fur et à mesure que l’épidémie se développe les cas se concentrent sur les âges extrêmes. Les cas étaient d’emblée très nombreux chez les jeunes nourrissons de moins de un an et augmentent chez les adultes. Il est dit : » Le taux d’incidence toutes tranches d’age
confondues a ete multiplie par 29 entre la periode
d’octobre 2009 a septembre 2010 et la periode
d’octobre 2010 a septembre 2011. Les tranches
d’age pour lesquelles cette augmentation a ete la
plus marquee etaient celles des adolescents et
jeunes adultes (50 fois superieure) et des plus de
30 ans (40 fois superieure). «
(suite) «Et pour les hospitalisations et complications :
RépondreSupprimer« Cette proportion variait selon les tranches d’age,
depassant 20% chez les moins de 1 an et les plus de 25
ans (figure 5).
Parmi les cas hospitalises, 292 presentaient des
rougeoles compliquees, dont 65 des complications
pulmonaires et 8 des complications neurologiques
(encephalite) .
Deux deces pour complications pulmonaires graves sont
survenus en 2011 chez des adultes de plus de 25 ans. »
Les criti2011.
Les critiques que je peux faire à l’égard de l’interprétation de l’INVS sont :
- D’attribuer les difficultés rencontrées, la résurgence épidémique et les complications etc UNIQUEMENTau défaut de couverture par le vaccin. Je pense que c’est un peu plus compliqué que ça. L’excès de complication est aussi dû au déplacement des âges de survenue de la rougeole en raison de la vaccination
- De présenter sans distinction dans l’ estimation de la couverture vaccinale parmi les cas de rougeole tous les cas de rougeole observés, confortant ainsi leur position selon laquelle tous les problèmes ne viennent que d’un défaut de couverture, alors que les enfants de moins de un an, particulièrement nombreux à être touchés, ne sont, pour la plupart, simplement pas censés être vaccinés à cet âge. Et donc devraient être considérés à part.
Pour répondre à Goldoralex plus précisément, je crois qu’on n’ a simplement plus trop le choix. On doit vacciner car la rougeole peut être très grave chez les adultes et qu’ils risquent de contaminer des jeunes nourrissons. Je crois qu’on s’est trop engagés dans la vaccination pour revenir en arrière. En tous cas si on devait revenir en arrière cela devrait être fait de manière réfléchie collégialement.
La difficulté est toujours la même : les maladies transmissibles sont un problème surtout dans les pays pauvres, alors que l’argent qui intéresse les fabricants de vaccins est surtout dans les pays riches.
C’est pourquoi on prend systématiquement le problème à l’envers en survaccinant les populations des pays riches qui n’en tirent que peu, voire aucun bénéfice, surtout pour les vaccins le plus récemment recommandés à titre systématique, alors que les vaccins manquent au Sud de la planète.
Par ailleurs, l’abandon sur le plan sanitaire dont souffrent les pays pauvres, pose un réel problème même pour la vaccination. Car vacciner un enfant porteur du SIDA contre la rougeole peut le tuer. Et le SIDA est très répandu en Afrique, souvent transmis de la mère à l’enfant, et constitue une cause majeure de mortalité.
L’idée de l’article était de faire réfléchir chacun à ces sujets pour que nous ne soyons pas placés en permanence devant des états de fait tels que celui-là, et incités à des campagnes vaccinales dont nous tirons collectivement de moins en moins de bénéfices dans nos pays, et pour lesquelles tout retour en arrière devient difficile ou n’est pas envisagé, même quand les effets des campagnes de vaccination sont visiblement délétères comme dans le cas du Prevenar.
@ CMT
RépondreSupprimerje suis entièrement d'accord avec vous que ce serait très difficile de revenir en arrière. Mais la décision n'appartient ni à la France ni au Français ni à ses médecins réunis en Collège : cela se décide au niveau de l'OMS-AMS (Assemblée mondiale de la santé).
Sur la plupart des ces questions de vaccinations l'expertise française est souvent purement bibliographique et la décision ne nous appartient plus.
L'OMS avait fixé 2010 comme date butoir pour l'élimination de la rougeole en Europe(elle aime bien les dates butoirs, comme pour l'éradication de la polio : 2000 puis 2002 puis 2005 puis 2008 pour finalement y renoncer, le virus et le défaut d'assainissement se moquant pas mal des dates butoirs de l'OMS, la carotte pour faire avancer l'âne....).
Alors bien sûr on va continuer à vacciner contre la rougeole. Par analogie comparative, même si l'épidémiologie est différente, pour la polio en Inde l'OMS a accusé pendant des années une couverture insuffisante, jusqu'à réaliser que 77% des cas avaient reçu plus de 7 doses, 18% entre 4 et 7 doses...Pour demander alors, au plus haut niveau, Margaret Chan, à une Commission indépendante d'enquêter sur place.
Verdict :
"l’attention portée à la salubrité de l’eau et à l’hygiène, en particulier pour les moins de 2 ans, est une intervention utile à examiner. Plus précisément, aucun puits tubulaire dans la zone de la Kosi n’était protégé par des socles ou des plates-formes et nombre d’entre eux étaient
entourés d’eau sale stagnante. On nous a dit qu’on avait mis en évidence E. coli, signe de
contamination fécale, dans 80% des puits de cette zone. D’autres études pourraient de fait
s’avérer utiles pour définir les indicateurs des puits les plus contaminés. Il faut étudier des
technologies simples et peu coûteuses pour protéger les puits en zone rurale. »
On vaccine d'abord, on réfléchit après ...
Là aussi, malgré la réduction très importante des formes graves, l'éradication a toute chance d'être dans une impasse pour la raison suivante :
les poliovirus vaccinaux peuvent redevenir virulent en se recombinant avec d'autres entérovirus. Cela a été observé après 10 ans de circulation à bas bruit. Aussi, alors que la définition initiale était l'éradication du virus sauvage, on sait aujourd'hui qu'il faudra aussi éradiquer les virus d'origine vaccinale. Sans un niveau suffisant d'assainissement se sera impossible.
Le virus sauvage de type 2 a disparu depuis octobre 1999 mais des virus de type 2 dérivés de souche vaccinale font toujours des paralysies. Donc ils circulent encore. Il en ira sans doute de même avec les 1 et 3.
En 1988 l'OMS avait affirmé qu'ils disparaitraient dans les 3 à 6 mois qui suivraient l'arrêt du vaccin oral ...
Avec des variantes liées au mode de propagation très différent et au virus il en ira sans doute de même avec les très nombreuses variantes du virus de la rougeole et que les vaccinations contribuent à différencier.
Mais je suis d'accord pour dire que tout ceci ne signifie pas qu'il faut arrêter de vacciner. Quoique pour la polio, si on avait mis la même énergie pour l'assainissement et la modification de certaines habitudes on aurait pu avancer, même si c'est une tâche colossale.
Mais qui assurerait une protection contre d'innombrables agents pathogênes.
Le 30 novembre 2007 j'avais assisté aux journées de veille sanitaire de l'InVS. Il y a eu en particulier une communication de Christian Perronne qui avait présidé le CTV-CSHPF de 2002 à mars 2007 avant son remplacement par le HCSP. Il est alors devenu président de la commission sécurité sanitaire du HCSP.
RépondreSupprimerSa communication portait sur les vaccins dotés d'une AMM mais non recommandés. Parmi eux les vaccins rotavirus et contre la méningite C.
Pour ce vaccin il a en particulier dit ceci que j'avais noté à la volée :
"Méningocoque type C
Avec cette vaccination on a observé en Grande Bretagne une augmentation de la mortalité chez les non vaccinés, ce qui obligea à élargir la campagne pour endiguer le phénomène.
En Belgique l’épidémie était sur le déclin plusieurs mois avant le début de la campagne."
Pour le vaccin contre la varicelle auquel vous faites allusion, j'avais entendu aux journées de veille sanitaire de 2005 qu'avec ce vaccin "on jouait avec le feu à cause du zona". Avec la vaccination on aurait le même phénomène épidémiologique qu'avec la rougeole avec l'apparition d'adultes de plus en plus nombreux perdant leur immunité. Mais là, la sanction est le zona.
Je vais raconter une anecdote à ces journées de 2005 : alors que j'attendais le début des exposés pour la session vaccination, un expert très connu de l'InVS et qui devait intervenir est venu s'asseoir à côté de moi.
Un chercheur du CNRS qui devait faire aussi un exposé, quand il l'aperçoit, se précipite vers lui pour lui décrire son exposé. L'expert de l'InVS approuve sans réserve. Quand ils arrivent à la rougeole ils se disent que les modélisations mathématiques montrent qu'il va se produire ... ce à quoi nous assistons aujourd'hui. Mais au cours de leurs exposés ils n'en diront pas autant. Juste ceci : nous n'atteindrons pas le niveau d'immunité nécessaire à l'éradication...
A BG,
RépondreSupprimerIl est dommage que vous ne référenciez pas vos affirmations concernant la polio.
Voici un lien qui confirme vos dires concernant la résurgence de la polio en Afrique.
http://www.revuemedecinetropicale.com/189-202_-_rg_-_blondel_co.pdf
Cependant je vois les choses différemment de vous sur plusieurs points.
En tant que médecin je suis dans une logique de soins. Dès lors je ne peux pas considérer que passer de 750 000 cas, même estimés, de polio dans le monde en 1988 à 1998 cas rapportés en 1998 est un échec. Même s’il fallait multiplier ce chiffre de cas rapportés par 10 cela resterait un succès.
De même passer de quelques 750 000 DECES par la rougeole dans ces pays à 165000 recensés ne peut pas être considéré comme un échec. A moins d’affirmer, et de démontrer, que ces chiffres sont tronqués et qu’ils comparent des choses non comparables.
Il existe une notion d’URGENCE SANITAIRE dans les pays pauvres, qui n’existe certainement pas dans les pays riches pour des maladies dont la fréquence se compte en x cas pour 100 000 ou en x cas par million. C'est-à-dire toutes celles pour lesquelles les autorités ont décidé de généraliser la vaccination chez les nourrissons ou les adolescents ces dernières années.
On ne peut pas raisonner de la même manière dans les pays dits industrialisés et dans les régions les plus pauvres du monde, celles de l’Afrique sub-saharienne car les causes de décès sont sensiblement inversées dans ces deux types de régions.
D’après l’ONU les MALADIES CONTAGIEUSES tout compris qu’on peut éventuellement prévenir par la vaccination représentent 6% des décès dans les pays riches et 66% en Afrique subsaharienne (les maladies non contagieuses représentant respectivement 86% des cause de décès dans les pays riches et 26% en Afrique sub saharienne en 2008).
On est donc, dans les pays riches, dans la configuration d’un acte de prévention qui ne présente aucun caractère d’urgence. Ce qu’il faudrait donc privilégier c’est la qualité de la réflexion, de la formation aux médecins et de l’information au public.
RépondreSupprimerOr, pour des raisons essentiellement IDEOLOGIQUES (pro-vaccinalisme) et de conflits d’intérêts on adopte une position PATERNALISTE vis-à-vis de la population mais aussi des médecins. Position paternaliste qui consiste à décréter que l’on ne va fournir aux médecins que des informations judicieusement choisies pour orienter leur attitude et les utiliser comme vecteur de propagande vis-à-vis des patients. Cela au prétexte que : « nous savons mieux que vous ce qui est bon pour vous ».
Or, dans cette situation d’absence d’urgence sanitaire et de prévention de maladies rares chez des individus sains, le rôle des institutions devrait se limiter à rendre disponibles des informations scientifiques de qualité, de manière non orientée pour les médecins. Et le rôle des médecins devrait se limiter à fournir aux patients des informations de qualité sous une forme compréhensible afin qu’ils puissent prendre des décisions conformes à leur intérêt.
Je ne suis pas d’accord avec vous non plus quand vous dites que tout se déciderait à l’OMS. Personne n’a mis un couteau sous la gorge du gouvernement français pour qu’ils commandent 10% des doses de vaccins contre la grippe commandés sur la planète au moment de la pandémie.
Cette commande a été signée en juillet 2009 alors que venait de se tenir un congrès d’infectiologie le 29 juiçn 2009 à Paris http://www.infectiologie.com/site/_actualite_detail.php?id_actualite=101
Sous les auspices du SPILF (Société de pathologie infectieuse de langue française), qui n’est tout de même pas une petite association marginale, où différents professeurs , membres du CNRS et de l’INVS, ont pris acte de la BENIGNITE DE L’EPIDEMIE DE GRIPPE. Et voici une interview dur France Info du 8 juillet du dr JP Stahl, chef de service au CHU de Grenoble qui avait participé à ce congrès, où il explique de manière on ne peut plus claire la bénignité de la grippe et les effets désastreux sur l’organisation des soins du caractère d’urgence décrété par le gouvernement au sujet de la fausse pandémie grippale http://seroposition.canalblog.com/archives/2009/07/08/14331100.html
Alors je crois qu’il faut arrêter de dire que tout se décide ailleurs et qu’on ne peut rien faire.
En tant que médecins nous sommes liés par le serment d’Hippocrate et le code de déontologie nous enjoint de prodiguer nos soins au mieux de l’intérêt des patients. La vaccination est une occasion parmi d’autres de mettre ces principes en œuvre.
Sur la problématique de l'éradication de la polio j'ai écrit de nombreux articles dans mon blog catégorie polio où je donne tous les liens. Il y a en particulier le site spécialisé de l'OMS en partage avec l'Unicef, les CDC américains et le Rotary international qui est à l'origine du projet et le finance largement :
RépondreSupprimerwww.polioeradication.org
En 1988 l'OMS avait dit aux Etats, pour faire accepter son projet, que l'éradication pourrait être proclamée en 2003, comme pour la variole et qu'ensuite on pourrait supprimer la vaccination contre la polio et que les économies ainsi réalisées deviendraient disponibles pour d'autres programmes de santé.
De ce point de vue c'est un échec indiscutable car le programme coûte beaucoup plus cher que prévu initialement, d'abord parce que beaucoup plus long, mais aussi par des actions nouvelles plus couteuses et aussi parce que, lorsque les virus sauvages ne circuleront plus il faudra alors abandonner le vaccin oral peu couteux pour le remplacer par le vaccin injectable beaucoup plus cher et non utilisable par les bénévoles.
Pour ma part j'avais lu que le nombre de cas estimés de polio en 1988 était 350000 et non 750000. En fait une commission avait été chargé d'estimer ce nombre et avait trouvé dans le monde 35000 cas. On avait alors multiplié par 10 pour tenir compte de la sous-notification. 10 est un chiffre un peu trop rond comme les 10 doigts de la main et n'inspire pas une total confiance. Si on en avait 12, comme certains enfants à la naissance, aurait-on multiplié par 12 ?
Mais vos propos sur le médecin qui doit d'abord soigner est intéressant car c'est justement très différent des objectifs d'éradication d'un ou de 3 virus comme le voudrait l'OMS. Si on veut juger le programme de l'OMS ce devrait d'abord être par rapport à l'objectif qu'elle s'était fixé.
Il y a quelques années il y a eu une bataille interne à l'OMS à ce sujet : certains experts avaient proposé l'abandon du programme d'éradication de la polio pour se contenter de contrôler la maladie. Cela a provoqué une très vive réaction de Margaret Chan qui a publié un communiqué vigoureux pour dire que le cap de l'éradication serait maintenu.
Mais les raisons qui motivaient le choix de ces experts n'ont pas disparu pour autant.
La lutte contre les maladies animales illustre bien le problème : on n'hésite pas à sacrifier des animaux pour non seulement arrêter le virus mais aussi savoir où il se trouve. Ce point a aussi été capital dans l'éradication de la variole.
Pourquoi la vaccination contre la fièvre aphteuse est-elle interdite ? Parce qu'en protégeant des animaux infectés elle empêche de savoir où est le virus alors que ceux-ci pourront quand même le transmettre. De même pour la vaccination des volailles contre le H5N1 : elle était interdite ou, si elle était autorisée, on devait laisser des animaux sentinelles non vaccinés pour SAVOIR si le virus était passé dans l'élevage ou pas.
Pour la polio, la paralysie est la forme la plus visible du passage du virus. Mais ce peut être une simple diarrhée ou rien. Les paralysies sont la forme émergée de l'iceberg. Le vaccin injectable pourrait éviter des paralysies mais pas la circulation du virus: dans l'intestin il prend les 2 mêmes voies que la nourriture et l'injectable n'a aucune action sur le gros intestin et les selles qui vont excréter le virus et donc le transmettre si l'assainissement n'est pas au rendez-vous.
SUITE
RépondreSupprimerJusqu'à il y a peu l'OMS ne voulait pas entendre parler du vaccin injectable dans les pays endémiques une fois le virus sauvage éliminé. Aujourd'hui elle s'y résout, ce qui signifie aussi qu'elle accepte de perdre un signal du passage du virus, ce qui est bénéfique au moins sur le moment, pour les populations concernées, mais repousse d'autant les chances d'éradication du virus.
Comprenez bien que pour ma part je ne prends pas parti pour l'un ou l'autre, j'essaie seulement de comprendre les enjeux et les logiques opposées, du moins sur le court ou moyen terme, entre soigner ou protéger des individus ou se débarrasser définitivement d'un fléau.
Le virus de la variole avait ceci de remarquable qu'il n'avait pas de formes atténuées permettant sa circulation à bas bruit comme pour la polio et peut-être aussi la rougeole dans des populations vaccinées comme le laissent supposer ce que rapporte la thèse de Diane Waku.
Lévy Bruhl a rapporté dans un colloque à Lyon qu'après une campagne de vaccination contre la rougeole dans une île isolée du Pacifique la maladie avait disparu pendant 27 ans pour ressurgir brutalement sous forme épidémique sans qu'il y ait eu d'importation.
En un mot, les logiques d'éradication et de protection au sens d'Hippocrate peuvent effectivement s'opposer dans les faits.
Sur l'indépendance entre nos institutions et l'OMS je pourrais vous démontrer et démonter par le détail comment l'expertise française a dû s'aligner, bon gré, mal gré (et pas toujours de bon gré, ce qui a laissé des traces visibles) sur la volonté de l'OMS en matière de vaccination hépatite B et de SEP.
La trace la plus visible étant celle qui concerne la dizaine d'anomalies concernant l'étude de pharmacovigilance Fourrier-Bégaud-Costagliola (an 2000) extrêmement significative et plongée soudain dans les oubliettes au point que l'étude d'Hernan fut présentée en septembre 2004 comme la première et la seule significative...La bonne blague !!!
Voir mon blog :
Récapitulatif des anomalies :
http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2009/05/21/13813413.html
aller au sommaire puis sur Étude de pharmacovigilance ....
Un article fouillé sur cette étude :
http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2008/09/26/10719582.html
@ CMT
RépondreSupprimerPour ce qui est de la décision française de commander 96 millions de doses de vaccin H1N1 ce n'est évidemment pas l'OMS qui a obligé directement la France à une telle commande.
MAIS c'est elle qui a proclamé la première pandémie du XXIè siècle. Vu la situation connue à ce moment-là ce n'était peut-être pas indispensable. Il a été beaucoup discuté en son temps sur le changement de définition d'une pandémie par l'OMS en gommant son caractère de gravité.
Or on a appris ensuite qu'il y avait des accords entre les labos et certains pays dont la France qui les contraignaient à commander suffisamment de doses de vaccins en cas de proclamation officielle de pandémie par l'OMS.
Comme l'OMS était vraisemblablement au courant de l'existence de ces accords, vous voyez que l'indépendance de la France par rapport aux décisions de l'OMS n'était pas totale loin de là même si Roselyne a aussi fait du zèle dans ce domaine.
Au colloque organisé par des parlementaires (JP Door par exemple) le 4 mars 2009, juste avant le début de la saga du H1N1, j'ai entendu dire que la mise au point d'un vaccin coutant 1 milliard d'euros, les labos demandaient aux États de leur assurer que leurs vaccins trouveraient un débouché conséquent avant même que ceux-ci existent et donc qu'on en connaisse les propriétés réelles...
@ CMT
RépondreSupprimerPour la diminution de la mortalité par rougeole en Afrique il faut savoir comment elle est évaluée : par un modèle dit mathématique où la mortalité est indexée sur le nombre de vaccinations pratiquée. Autrement dit, plus on vaccine et plus la mortalité diminue par construction même du modèle et non pas parce qu'on a comptabilisé les décès sur toute l'Afrique. Ce serait d'ailleurs une mission impossible. Tant mieux si la mortalité diminue, et sans doute a-t-elle diminué grâce à la vaccination mais on a vu ce que donnaient leurs modèles pour la grippe H1N1 : Flahault prévoyait 30000 décès et l'InVS, pour être sûr de ne pas se tromper, annonçait entre 3000 et 96000 !!!
Alors, un modèle valable pour toute l'Afrique...j'ai quand même des doutes.
Pour la polio votre lien décrit bien la problématique avec les virus dérivés de souches vaccinales et leur instabilité.
Pour la rougeole comme pour la polio rien n'est assuré pour l'avenir. Qu'en sera-t-il dans 30 ans ? Quand les immunisés par la maladie auront disparu peut-on raisonnablement croire qu'il sera possible d'immuniser de 0 à 80 ans toute l'Afrique par la seule vaccination alors qu'on n'y arrive pas en France ?
Il faut comprendre que la seule réduction même très importante, et surtout quand elle est très importante, du nombre de cas de rougeole SANS l'éradication du virus prépare des lendemains difficiles quand une large part de la population ne sera plus immunisée.
C'est la même chose avec la polio : quand un cas paralytique se produit dans un pays indemne l'OMS dit : CV insuffisante ! C'est la formule consacrée.
Mais cela signifie aussi qu'une personne qui pouvait être adulte et bien portante a transporté le virus dans ses intestins pour contaminer une eau qui aura ensuite été consommée par la population locale. Autrement dit : assainissement insuffisant !
Ce slogan est au moins aussi vrai que le premier et on l'oubli constamment.
Car ce même processus se produit aussi pour les virus vivants vaccinaux qui, ne produisant pas de paralysies le plus souvent, peuvent circuler de pays à pays sans attirer l'attention. Mais comme ils peuvent redevenir virulents même après 10 ans de circulation comme cela a déjà été observé, on voit mal comment il sera possible de maîtriser le problème sans une amélioration très significative de l'assainissement.
Pour conclure, ces problèmes ne peuvent se réduire à une simple comptabilité du nombre de cas graves observés à un moment donné pour se satisfaire de leur réduction importante en se disant qu'on a ainsi soulagé les populations d'une part de souffrance. Si des problèmes plus profonds ne sont pas résolus l'effet boomerang peut se manifester.
Pour la rougeole, la perte de l'immunité par les adultes supprime le tampon qui amortissait une épidémie.
Pour la polio, quand on dépose 2 gouttes de VPO dans la bouche d'un enfant, nul ne sait ou, quand et comment s'arrêtera la chaine virale qu'on engage ainsi.
En 2010 on a trouvé des virus polio dans l'environnement à Genève, à 2 pas du siège de l'OMS. Il n'y a pas eu de suites. Parce que les Suisses sont bien vaccinés ?
Ou plutôt parce que le système d'assainissement et de surveillance est tel que ces virus n'ayant rencontré aucun être humain à contaminer, condition indispensable pour se maintenir, ils se sont alors éteints ?
suite aux réponses de CMT et BG à mon interrogation initiale sur la vaccination anti rougeole, voilà ce que j'en retiens (principale source, déjà un peu ancienne, de 2004: http://www.who.int/immunization/wer7914measles_April2004_position_paper.pdf)
RépondreSupprimerpour notre pratique actuelle(ce qui m'intéresse concrètement), en l'absence d'épidémie intense (mais il existe des variations inter régionales)première injection entre 13 et 15 mois, le plus proche possible des 15 mois (meilleure immunogénicité,)9 mois en cas d'inscription en collectivité (crèche).
2ème injection à 15 mois en cas de 1ère injection avant 12 mois, vers 24 mois (1ère injection à 12-13 mois), vers 3-4 ans (1ère injection à 14-15 mois, moins d'effets secondaires graves, notamment de CCH à cet âge) intérêt de la repousser vers 11 ans? (voir mon interprétation plus loin des cas récents et nombreux de rougeole chez les jeunes adultes)
cette attitude pratique est personnelle et je suis ouvert à vos commentaires.
Commentaires annexes:
il manque beaucoup de données pour interpréter la cause des cas adultes graves: comorbidités, état de nutrition,immunodéficience nombre de doses vaccinales reçues. Ces données sont elles accessibles? ou s'agit il d'une rétention d'information de la part de l'INVS (manque de transparence?)
il me semble qu'on peut affirmer que l'immunité induite par la maladie rougeole est durable dans le temps pour la quasi totalité de la population, les cas déclarés chez les adultes de plus de 40 ans et même le cas chez la personne de 86 ans sont à mon avis des exceptions ou des conséquences d'une baisse d'immunité globale chez ses personnes plutot qu'une baisse de l'immunité spécifique anti rougeole en l'absence de "rappels naturels" depuis la mise en place de vaccination de masse. Dans l'hypothèse contraire (baisse de l'immunité naturelle dans le temps), nous aurions probablement beaucoup plus de cas chez les personnes fragiles et notamment des petites épidémies en maison de retraite, vu la contagiosité du virus (mais encore une fois les données détaillées des cas me manquent).
...suite
RépondreSupprimerdevant la recrudescence des cas chez les jeunes adultes on peut légitimement douter que l'immunogénicité de la vaccination soit durable, mais on ne peut pas exclure (toujours en l'absence de données détaillées) que cette recrudescence soit liée avant tout à une mauvaise couverture vaccinale (absence de 1 ou 2 doses de vaccin).
devant la recrudescence des cas chez les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés, on peut affirmer sans beaucoup de doute que ce phénomène est lié à la vaccination des parents durant leur enfance, le transfert d'immunité entre la mère et le foetus au cours de la grossesse est beaucoup moins efficace en cas d'immunité vaccinale qu'en cas d'immunité naturellement acquise. Il ne me parait pas démontré que vacciner plus tard les futures mères (vers 11 ans) assurerait une meilleure immunité chez le nourrisson.
devant la fréquence annoncée des complications graves de la rougeole maladie annoncée (1/1000 cas d'encéphalopathies) et le nombres d'hospitalisation en cas d'épidémie intense (même dans la catégorie d'age habituelle de la maladie en l'absence de vaccination de masse càd avant 1983) il me semble qu'une politique vaccinale de masse demeure probablement encore aujourd'hui cout-efficace en terme de santé publique.
concernant ce chiffre de 1/1000 cas d'encéphalopathie (dite auto immune) j'aurais voulu connaitre l'origine de ce chiffre, est ce une valeur universelle quelque soit l'époque, le degré de développement sanitaire des pays, l'age de survenue, l'état de nutrition de la population.
je suis d'accord pour dire que l'objectif d'éradication de la rougeole au niveau mondial ou régional est illusoire.
merci CMT d'avoir consacré du temps à me répondre de manière argumentée. M'étant intéressé au sujet auparavant je n'avais pas trouvé/suffisamment bien cherché les éléments de réflexion que vous et BG avez fournis.
J'aurais d'ailleurs vous "aider" dans cette recherche mais vous avez été trop rapide!
Je laisse mon adresse gmail en postant ce commentaire, dans l'hypothèse ou vous souhaiteriez me solliciter ultérieurement.
Bien respectueusement
Dr AB
Sur la rétention de l'information par l'InVS je peux vous apporter mon expérience :
RépondreSupprimerIl y a quelques années j'avais contacté (par mail) la responsable de la rougeole à l'InVS. Je posais 2 questions. Elle m'a répondu pour l'une mais pas pour l'autre.
Question 1 : dans les bilans InVS vous comparez les cas vaccinés et non vaccinés et non pas ceux qui sont en règle ou non avec le calendrier vaccinal.
C'est tout particulièrement important avec les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés et ceux nés avant 1980 que le calendrier ne prévoyait pas de vacciner.
Elle m'a répondu qu'avec les données publiées je pouvais trouver tout seul !!!
Ce n'était d'ailleurs pas tout à fait vrai même si à l'époque il y avait de l'ordre de 60 cas notifiés par an et qu'on avait plus de détails. Mais ce n'était évidemment pas le but de ma question : on pouvait ainsi avoir à bon compte une comparaison impressionnante entre les vaccinés et non vaccinés.
J'ai un article sur mon blog (2008) où j'avais mis en évidence que 60% des cas étaient en règle :
http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2008/05/12/9148248.html
Question 2 : Pour les cas adultes, tout particulièrement assez âgés, on aimerait savoir s'ils ont déjà eu la rougeole : oui, non, on n'a pas pu savoir.
Cette question est évidemment très importante car il n'existe aucune preuve que la rougeole protège à vie puisque cela n'a été observé que dans des populations où la propagation du virus chez les enfants créait des rappels naturels.
Il est affirmé que oui même en l'absence de ces rappels que la vaccination des enfants suppriment. C'est une des clés pour éradiquer la rougeole, sinon ...
Et si on découvrait aujourd'hui que c'est faux ? Ce serait un des principaux piliers de la maîtrise de la rougeole qui s'effondrerait en en entraînant un autre : la vaccination ne protégerait pas à vie contrairement à ce qui avait été affirmé (une fois qu'on a séroconverti, d'où la seconde dose qui n'est pas un rappel mais une seconde chance de séroconversion.
Je m'étonnais donc qu'on ne se demande jamais si les cas avaient déjà eu la rougeole. Je n'ai pas eu de réponse...
A Goldoralex
RépondreSupprimerIl me semble que votre raisonnement tient la route.
Par rapport à l’épidémie décrite en 1963 en Grande Bretagne avant vaccination on trouve différentes particularités dans la recrudescence actuelle de la rougeole.
Il faut garder à l’esprit qu’en 1963 en France, la mortalité infantile était environ SEPT fois supérieure à ce qu’elle est actuellement et le taux de mortalité global standardisé a été divisé par DEUX environ depuis cette époque c'est-à-dire il y a un demi siècle tout de même.
Autrement dit, toutes choses égales par ailleurs, on s’attendrait à une épidémie bien moins sévère actuellement avec seulement des variations de sévérité en fonction de l’âge de patients.
Concernant les données fournies par l’INVS, je les trouve très lacunaires et très marquées pas une idéologie pro-vaccinaliste. Je lis les rapports de l’INVS presque plus pour ce qu’ils ne disent pas que pour ce qu’ils disent.
L’interprétation, s’agissant de maladies à prévention vaccinale, est invariablement « insuffisance de la couverture vaccinale », quelques soient les faits.
Je crois qu’ils ne sont pas si bêtes qu’ils en ont l’air mais qu’ils suivent une logique de « démarche qualité », qu’on devrait plutôt appeler « démarche quantité ».
Fondé sur un principe de défiance, vis-à-vis de « ceux d’en bas », dont les médecins de base font partie, elle consiste à vouloir obtenir le contrôle des comportements pour atteindre des objectifs quantitatifs et chiffrés. Ceci s’obtient en manipulant l’information de manière orientée. Le P4P procède du même type de logique.
En l’occurrence cela s’appuie sur un vieux fond idéologique et sur l’antagonisme entretenu, pour le plus grand bénéfice des laboratoires entre, pro-et anti- vaccinalistes.
Comme en temps de guerre les réactions sont passionnelles plus que scientifiques et ceux qui refusent de choisir un camp - choisir un camp est simplement une absurdité d’un point de vue scientifique- seront qualifiés de traîtres par les uns et par les autres.
Concrètement, partant de la comparaison de cette épidémie anglaise de 1963 http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1815949/pdf/brmedj02558-0019.pdf
RépondreSupprimeron peut faire les remarques suivantes :
- L’âge médian des cas de rougeole se situait entre 3 et 4 ans à l’époque et a dépassé 15 ans dans l’épidémie actuelle. 2% des cas avaient moins de 6 mois et 2% plus de 19 ans en 1963
- Le taux d’hospitalisation était de 1% environ en 1963.Le taux global au point de septembre 2011 de l’INVS ( BEH n° 20 N° 33-34) était de 22%
- Le taux d’hospitalisations pour pneumopathie en 1963 était de 2 à 6 pour 1000 en 1963 . Il était de 45 pour 1000 au point de septembre 2011 soit approximativement 10 fois supérieur. Cela est curieux car les complications respiratoires varient peu avec l’âge.
- Les encéphalopathies ET les troubles de conscience étaient environ de 1 pour 1000. Ils sont environ de 1,4 pour 1000 pour l’INVS. Cela est un peu plus cohérent car le risque d’encéphalopathie est 4 à 5 fois plus élevé chez l’adulte pour répondre à votre question sur l’encéphalopathie.
- Il y a avait eu 12 décès lors de l’épidémie de 1963, la moitié d’entre eux souffrant de pathologies chroniques graves documentés ou de polyhandicaps. Cela représente un décès pour 4300, dont la moitié au moins survenu chez des enfants ayant des pathologies chroniques. Pour l’INVS, sur 18000 cas déclarés il y a eu 10 décès dont 9 entre 11 et 30 ans, 1 à 68 ans. Sept personnes sur 10 décédées présentaient un déficit immunitaire et, d’après l’INVS, NEPOUVAIENT PAS ETRE PROTEGES PAR LA VACCINATION. Cela représente globalement 1décès pour 1800 cas soit 2,4 fois plus qu’en 1963.
Les graphiques montrent d’autre part, que LA MAJORITE DES PERSONNES HOSPITALISEES EN France N’AVAIENT PAS DE COMPLICATION. Il s’agit très probablement de personnes hospitalisées par précaution en raison d’un état de santé dégradé.
D’autre part, il n’est pas précisé si les personnes hospitalisés pour complication avaient aussi un état de santé dégradé. C’est un point central car alors les moyennes ne veulent plus rien dire.
Tout cela est plutôt en faveur d’une sous-déclaration très importante. Combien de cas il y a-t-il eu en réalité entre 2008 et 2011, 40 000 ? 80 000 ? 100 000 ?
En tous cas le taux d’hospitalisations des adultes, d’après l’étude de 1963 était globalement 8 fois supérieur à celui des enfants mais le taux d’hospitalisation pour complication n’était que trois fois supérieur.
La stratégie de vaccination que vous évoquez me paraît logique. Laisser plus de temps entre les deux vaccins est légitime si l’on pense que, comme cela est indiqué dans le document de l’OMS « le vaccin antirougeoleux exerce un EFFET SUPPRESSEUR sur les réponses immunitaires à médiation cellulaire » (par le biais d’un interféron).
RépondreSupprimerC’est sans doute ce qui explique que l’OMS DECONSEILLE LES CAMPAGNES DE VACCINATION EN PERIODE EPIDEMIQUE car une partie des vaccins pratiqués risquent alors d’être neutralisés par la rougeole.
D’autre part, il existe des études montrant que la protection contre la rougeole conférée par le vaccin diminue dans le temps.
Une étude chinoise montrait une négativation de la sérologie au bout de 14 ans chez 12% des enfants vaccinés de 8 à 12 mois et 8% de ceux vaccinés entre 13 et 16 mois http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2393239/?page=3 Néanmoins il n’y a pas de rapport absolu entre la sérologie, le taux d’ anticorps neutralisants et la protection contre la maladie (certains enfants ayant des anticorps peuvent avoir la rougeole
Cette étude montre aussi que les RAPPELS SONT INEFFICACES et que la DUREE DE LA PROTECTION EST PLUS LONGUE AVEC LA MALADIE,qui peut aussi avoir un effet de rappel, là où le rappel par le vaccin est inefficace.
On ne peut donc pas dire 1- que le vaccin protège à vie ; 2- que la résurgence de la rougeole est uniquement due à un problème de couverture vaccinale car elle est aussi, probablement due à une perte de l’immunité vaccinale.
Faire la deuxième dose plus tard, peut ainsi permettre de l’utiliser comme rappel.
La couverture vaccinale pour la première dose est très proche de celle qu’on trouve aux Etats Unis (89% en France, 91% aux Etats Unis).
C’est donc aussi un problème de STRATEGIE VACCINALE plus qu’un problème purement quantitatif de couverture
Deux choses me gênent plus particulièrement :
- Le fait qu’on revaccine inutilement 90 à 95% des enfants déjà vaccinés et qui ont déjà été immunisés et qu’on les expose donc à des effets secondaires superflus. Le fait de les revacciner très rapidement, d’autre part, exclue tout effet de rappel.
- Le fait d’utiliser, pour la deuxième dose, un vaccin trivalent, ce que rien ne justifie, à ma connaissance. Alors que la composante rubéoleuse du vaccin provoquerait des arthralgies chez la femme adulte, et que la composante ourlienne du vaccin provoque des parotidites bénignes, des méningites à liquide clair et des orchites bénignes d’après l’OMS.
Personnellement, pour éviter les effets secondaires graves, j’évite, en général, d’associer le vaccin rougeoleux au Prevenar. Je l’ai fait une fois, sur prescription d’un confrère, et cet enfant a présenté une fièvre supérieure à 40°C 12 jours après vaccination bien que je ne puisse pas assurer que cela était en rapport avec le vaccin (angine concomitante).
Dans mon expérience personnelle les échecs de vaccination ne sont pas rares et les rougeoles post-vaccinales peuvent aussi se voir.
Compte tenu du taux élevé de complications dans la présente épidémie (qui peut aussi signifier que le nombre de cas est bien plus élevé que les cas déclarés) et de la diminution du pourcentage de sujets immunisés avec le temps, je ne suis pas convaincue de la pertinence de viser à tout prix le taux le plus élevé possible de couverture vaccinale. Cela risque de provoquer des résurgences à des âges de plus en plus élevés. Et on ne peut pas compter sur la possibilité de faire des rappels de vaccin car ceux-ci s’avèrent inefficaces.
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci pour les heures de travail et la mise à disposition de cette synthèse.
Mon sentiment de MG, après cette lecture, est l'inutilité de cette vaccination en stratégie de santé publique.
Je vous soumet une réflexion sur les atermoiements du MG vis à vis de cette vaccination :
En cas de méningite fatale ou avec séquelles, l'opinion ("la pensée magique"), sa propre culpabilité et le juge reprochera au médecin l'absence de vaccination : "Je", "Il" aurait pu le sauver ...
Par contre, en cas d'effet indésirables graves, l'opinion, la culpabilité et la justice verra là un "destin", une malchance, attribué personnellement au patient.
Pour le médecin dont l'éthique est de réfléchir en scientifique au sujet de ses réponses thérapeutiques (encore merci pour votre synthèse) , il devient impossible de se mentir à soi-même en cas de survenu d'EI graves ...
Ce qui nous ramène au choix personnel de "collaboration" ou de "résistance" tel que l'explique S. Hessel dans "Indignez-vous" puis "Engagez-vous"...
Alors "collabos" ou "résistants" face au dictat des Firmes ?
Pfizer a raison d'avoir fait de cette campagne une sorte de recommandation étant donnée lagravité de cette maladie.
RépondreSupprimerà CMT et à résiliation mutuelle :
RépondreSupprimerL'Afssaps ,par un courrier du 12 février 2012 à l'association qui avait engagé une action auprès du Jury de Déontologie Publicitaire , fait connaître son action dont le résultat semble être un arrêt de la campagne menée par Pfizer . Bon,une campagne doit de toute façon cesser un jour ou l'autre quand le message est passé,les budgets dépensés..!
cf http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/3/27/09/71/dec-2011/Reponse-Afssaps-recue-le-27-fevrier2012.pdf
Ce qui m'étonne le plus dans ces histoires de vaccination, c'est toutes ces dépenses et ces efforts pour un bénéfice absolu très faible et incertain.
RépondreSupprimerEn effet, étant donné la rareté de la mortalité liée à la méningite à méningocoque C (en terme de prévalence) , on ne peut faire d'essais cliniques randomisés (il faudrait prendre 10 millions de patient). Mais cela veut dire alors que ne nous ne sommes pas dans un problème de santé publique et que même si le vaccin a une efficacité de 100 % (ce qui reste à prouver et sera difficile !) on n'évitera en fait que peu de cas et peu de mortalité.
Autant consacrer des moyens à d'autres problèmes ...Non ?
Rémy Boussageon
@ Rémi Boussageon : votre définition de "problème de santé publique" est épatante : en fonction du nombre de malades (ou de bien portants) à entrer dans un essai clinique prospectif randomisé. Mais il est des cas où cette définition se retourne contre la santé publique : il n'était pas besoin, commele demandait l'industrie tabagière, de faire des essais randomisés pour montrer la toxicité du tabac...
RépondreSupprimerA anonyme,
RépondreSupprimerMerci pour cette intéressante étude.
Elle confirme qu’il existe une relation entre le Pandemrix et la narcolepsie. Le risque chez les enfants de moins de 17 ans a été multiplié DIX-SEPT par rapport à la période 2000-2009. Les formes sont des formes particulières à début brutal et sévères.
Le RISQUE ATTRIBUABLE, c'est-à-dire le risque de déclencher des symmptomes de narcolpesie dans la population d’enfants tout venant est de 1 pour 16000 pour une maladie qui touche en moyenne dans ces pays 0,31 pour 100 000 enfants (à peu près un pour 300 000). Cela pourrait être une accélération du processus de la maladie, disent les auteurs, chez des enfants génétiquement prédisposés. S’il s’agit d’une accélération il devrait y avoir moins de cas de narcolepsie dans les prochaines années en Finlande.
Les enseignements de cette étude sont très intéressants. Elle montre que :
• Quand on met les moyens techniques et qu’il existe une volonté politique de faire un suivi rigoureux des maladies rares en tenant des registres on peut relever des variations d’incidence dans des maladies même très rares
• Que avec des registres bien tenus et des études rigoureuses menées par des organismes et des experts sans conflits d’intérêts on peut établir une relation entre la survenue d’une maladie, même rare, et un facteur de risque tel un vaccin
• QUE LES COMPOSANTS DES VACCINS PEUVENT PROVOQUER DES EFFETS SECONDAIRES GRAVES DONT LA FREQUENCE PEUT EVENTUELLEMENT ETRE SUPERIEURE A CELLE DES EFFETS GRAVES DES MALADIES QUE CES VACCINS SONT SUPPOSES COMBATTRE. Contrairement à tout ce qui est dit par les experts officiels en France, par le président du comité technique de vaccination et qui a été répété récemment par Pierre Bégué de l’Académie de médecine dans sa conférence de presse.
Cela risque d’embarrasser beaucoup tous les tenants de la vaccination généralisée tous azimuths contre des maladies de plus en plus rares.
Quant à la relation entre maladies infectieuses et prédisposition génétique : il existe des prédispositions reconnues comme le déficit héréditaire en properdine lié à l’X qui est un facteur prédisposant aux méningites bactériennes. Ceci peut expliquer que, malgré la proportion importante de porteurs sains dans la population la méningite bactérienne soit très rare.
C’est aussi une raison supplémentaire pour remettre en cause la VACCINATION SYSTEMATIQUE GENERALISEE contre des maladies même très rares, qui, rappelons-le, constitue un CHANGEMENT D’ORIENTATION récent dans les politiques vaccinales, non lié à une augmentation du nombre de cas mais coïncidant avec un intérêt accru des très grosses firmes pharmaceutiques pour les vaccins comme source de bénéfices depuis le début des années 2000 et le premier blockbuster que fut le Prevenar.
CMT,
RépondreSupprimerVotre dernier commentaire se rapportait plus spécifiquement,je crois,à ce fil ci (?): http://docteurdu16.blogspot.fr/2011/07/lagence-europeenne-protege-le-pandemrix.html
Cordialement
Objet : notification d’un évènement indésirable grave post vaccinal sur un nourrisson de 7 mois,
RépondreSupprimerAyant entraîné une hospitalisation d’urgence et des complications de soins
Mesdames et Messieurs les responsables médicaux,
Nous sommes parents d’une petite fille qui a été vaccinée à l’âge de 5 mois, dans le respect du calendrier vaccinal (soit le 20 avril 2012 suivant son carnet de santé) par INFANRIX HEXA® (N° de lot A21CB214A) et par PREVENAR13® (N° de lot F72469), en sous-cutané dans les cuisses.
En tant que sa maman, je suis au regret de devoir porter à votre connaissance la survenue d’un incident consécutif à cette vaccination, sur la personne de ma fille de six mois, Syrielle (née le 02 décembre 2011).
Un abcès s’est développé sur la cuisse droite au site d’injection entre le 20 avril et le 20 juin (date à laquelle l’abcès s’est crevé).
Le 25 juin, Syrielle était admise pour la mise à plat de l’abcès, sous anesthésie générale, en chirurgie ambulatoire par le chirurgien pédiatrique, qui enlevait alors de la masse tissulaire nécrotique ainsi qu’une volumineuse collection, dont les analyses bactériologiques pré opératoires se sont avérées négatives.
Syrielle sortait le 26 juin 2012, avec des soins à domicile par IDE, pour mèchage quotidien et réfection des pansements jusqu’à complète cicatrisation, ainsi qu’une antibiothérapie de 5 jours par AUGMENTIN.
A ce jour, Syrielle subit encore les changements de mèches dans une plaie de 3 à 4 centimètres.
Elle a un traitement léger contre la douleur avant les soins infirmiers quotidiens : par DOLIPRANE et quelques comprimés d’arnica en homéothérapie.
Mais les suites du geste vaccinal demeurent à ce jour préoccupantes pour Syrielle.
En effet, tant que la plaie n’est pas cicatrisée, nous surveillons la température de la petite qui encourt un risque infectieux quotidien. Mais plus encore, nous redoutons qu’une aggravation de son état ne se produise actuellement, car l’abcès mis à plat continue de se creuser malgré les soins.
Syrielle revoit donc son chirurgien ce jour.
Nous sommes dans l’attente anxieuse de l'évolution des soins, et nous espérons qu’aucune complication ne survienne encore.
Au final, elle conservera par la suite une volumineuse cicatrice de plusieurs centimètres ainsi qu’une déclivité marquant l’emplacement de la masse tissulaire manquante, sur la cuisse droite.
Quant à la maman, en période d’essai pour un CDI à cette date, elle a renoncé à son contrat de travail pour garder Syrielle au domicile, afin d’assurer les bonnes pratique et observance des soins à domicile, ainsi que la convalescence du nourrisson dans les conditions les meilleures.
Aussi, nous vous contactons ce jour afin de savoir quelle est la procédure de déclaration de cet évènement indésirable grave.
Nous plaçons désormais notre confiance en votre expertise, et nous vous remercions d’ores-et-déjà pour l’attention que vous voudriez bien investir dans le suivi des cas pathologiques post-vaccinaux.
encore bravo pour vos articles.
Erika Alice HAVARD
PS :
Comment savoir si l’application stricte du calendrier vaccinal pour Syrielle ne comporte pas un bénéfice-risque mal appréciable, en défaveur de notre enfant, et si le prochain vaccin ne causera pas un choc anaphylactique et/ou d’autres réactions dangereuses ? Notre fille est-elle un cas isolé à votre connaissance ?
Madame,
RépondreSupprimerJe tenais d'abord à vous soutenir dans cette épreuve, à vous assurer de ma compassion et à vous souhaiter beaucoup de courage. Il est nécessaire que vous soyez aidée par vos proches ainsi que par les médecins qui s'occupent de votre petite fille.
Je n'ai pas bien compris à qui vous avez envoyé ce courrier...
Il est nécessaire que votre médecin déclare à son centre régional de pharmacovigilance l'effet indésirable grave que vous nous décrivez.
Il vous est également possible de téléphoner au centre régional de pharmacovigilance dont votre lieu de résidence dépend afin de signaler le cas.
Pour le reste, je n'ai pas beaucoup de réponses précises à vous donner sur les suites vaccinales. Il faudrait analyser la littérature médicale et recenser des cas précédents pour savoir ce qu'il en est advenu. Je vous engage à m'écrire personnellement afin que je puisse vous parler de façon moins ouverte.
Bien à vous.
docteurdu16
Une question : cet enfant a donc reçu le même jour l'Infanrix Hexa et le Prevenar 13 dans les cuisses. Donc, je présume, l'un dans une cuisse et l'autre dans l'autre. Lequel a été injecté dans la cuisse droite aujourd'hui blessée ?
RépondreSupprimerLe 21 septembre 1998 il y a eu dans les locaux de l'Afssaps (l'Agence du médicament à l'époque) une importante réunion internationale de 47 experts dont un représentant de l'OMS, pour s'interroger sur les études sur le lien entre VHB et SEP. Un compte-rendu de cette réunion avait été mis en ligne sur le site du ministère. Le lien a malheureusement été cassé avec la refonte du site du ministère début 2011 mais j'en avais gardé une copie écrite que je peux envoyer à docteurdu16 s'il le souhaite. On y lisait ceci :
RépondreSupprimer« Il faut cependant noter que d’autres vaccins (que le vaccin hépatite B) sont concernés par l’estimation d’odds-ratios élevés. C’est le cas du vaccin DTPC (OR = 1.6 (IC 95 % = [0,6 ; 4,0])), du vaccin grippal (OR = 1,5 (IC 95 % = [1,0 ; 2,3])), du vaccin contre le méningocoque (OR = 4.8 (IC 95 % = [1,2 ; 20])). Ce dernier exemple est un cas particulier car il est le seul pour lequel l’odds-ratio est statistiquement augmenté au seuil de 5 % (borne inférieure > 1)."
"Cette étude a également montré que l’exposition à une vaccination, quelle qu’elle soit, était associée à un odds-ratio de 1,7 (IC 95 % = [0,7 ; 3,1]), pour une fenêtre de temps de 2 mois précédant la survenue des troubles. Elle a également permis d’observer que le délai entre le premier symptôme ou signe de démyélinisation et le diagnostic de sclérose en plaques était plus court chez les personnes vaccinées que chez les non vaccinées. Ceci peut être le résultat d’un meilleur suivi des personnes vaccinées, ou la conséquence d’une forme accélérée de la maladie chez les personnes vaccinées. Ces deux hypothèses pourraient expliquer dans un cas comme dans l’autre les odds-ratios observés. »
Si ce médecin hospitalier qui a fait une SEP après la vaccination H1N1 avait su cela il aurait probablement évité de se faire vacciner.
A Erika Alice Havard
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire.
Je compatis pour ce qui arrive à votre enfant.
Signaler un effet indésirable est un acte civique car cela peut aider à évaluer les risques associés à la vaccination. Surtout lorsqu’il s’agit d’un effet indésirable grave comme celui-ci. Ce n’est pas évident pour les parents qui ont d’autres préoccupations à ce moment.
Mais cela contribue à faire reconnaître le fait, de plus en plus contesté par les experts vaccinologues que vacciner est, non pas forcément très dangereux, mais non dépourvu de risques.
Pour répondre plus concrètement à vos questions, à ma connaissance, pour les effets de type général comme la fièvre très élevée, les convulsions, les chocs allergiques, il est généralement reconnu qu’une dose supplémentaire de vaccin comporte un risque de récidive ou d’aggravation avec la plupart des vaccins. Sauf pour celui contre la rougeole pour lequel il est dit explicitement que les réactions fébriles ne sont pas forcément retrouvées lors de la deuxième dose.
Des tuméfactions au site d’injection accompagnées d’une fièvre supérieure à 39°c sont répertoriées dans le Vidal comme fréquentes, avec le Prevenar et avec l’Infanrix hexa c'est-à-dire qu’elles surviennent dans 1 à 10% des cas. Mais il n’est pas mentionné que des abcès puissent survenir.
J’ai le souvenir d’un nourrisson dans les 17 mois qui avait été vacciné par, si je me souviens bien, Meningitec et Infanrix hexa (un vaccin à chaque cuisse) et qui avait présenté dans les heures suivantes une fièvre à 40°C et une tuméfaction de la cuisse, mais sans collection d’un abcès.
Il faut savoir que, concrètement, même quand les médecins ou les patients prennent la peine de signaler des effets indésirables il est rare que ceux-ci soient reconnus comme étant en lien possible avec le vaccin et répertoriés comme effets secondaires possibles. De plus en plus souvent, ce lien est exclu par les commissions de pharmacovigilance dès lors qu’ on ne peut pas établir formellement un lien de causalité.
Les raisons de ne pas reconnaître un effet secondaire peuvent être aussi d’ordre pratique. Par exemple si le formulaire signalant l’effet secondaire est incomplet.
Dans le cas du nourrisson dont je vous parlais, il a été conclu qu’on ne pouvait pas rattacher l’effet indésirable à l’un ou l’autre vaccin puisqu’on ne savait pas quel vaccin avait été fait de chaque côté.
Pour ce qui concerne le respect strict du calendrier vaccinal, il est établi par les études avant commercialisation que le Prevenar et l’Infanrix hexa pratiqués en même temps provoquent fréquemment (0,6 à 2,8% des cas) une fièvre supérieure à 39,5°C.
D’autre part, pour obtenir une reconnaissance sous forme d’indemnisation il faut pouvoir établir qu’il existe un lien probable avec une vaccination à caractère obligatoire. Ce qui n’est pas possible lorsque les vaccins obligatoires et non obligatoires sont combinés.
Je vous conseille de demander le dossier hospitalier complet, comme la loi vous en donne le droit, afin de disposer de toutes les informations si vous voulez poursuivre des démarches ou bien si vous voulez simplement essayer de savoir comment cet effet indésirable a pu se produire et s’il risque de se produire à nouveau.
Et puis contactez Jean-Claude Grange (docteurdu16)qui vous propose de vous aider.
a CMT
RépondreSupprimerj'ai remis le lien de ce texte ( qui est parfait pour les médecins ) à des patients qui souhaitaient des infos sur le vaccin méningo suite à une incitation à vacciner de la part du médecin scolaire
mais serait il possible d'avoir un texte plus court et plus didactique que l'on pourrait faire lire aux parents pour éclairer leur décision
je ne retrouve pas non plus sur le site doc du 16 votre texte sur le prévenar
Merci encore pour la qualité de votre travail
A docpp
RépondreSupprimerJe n'avais pas vu votre commentaire. Je peux envisager de faire plus court. Quand j'écris un texte c'est que je suis plongée dans le sujet et donc j'ai du mal à tout faire en même temps (rechercher, comprendre, assimiler,ordonner, restituer et prendre du recul). Mais c'est vrai que maintenant je pourrais refaire des textes plus courts. Une série de textes.
Il faudrait que je mette ça sur le blog si JCG est OK.
Pour le texte sur le Prevenar je n'ai pas repris le texte que j'avais fait pour Pharmacritique parce que Elena Pasca estimait que je me serais acaparé son travail (de correction rédactionnelle). Mais il y a un très bon texte de Jean-Claude Grange (Prevenar de 7 à 13, le marketing vaccinal dans tous ses états), avec des commentaires où j'ai repris des éléments dont j'avais parlé dans l'article.
Pour info, j'ai aussi participé à l'écriture d'un livre "Faut-il faire vacciner nos enfants?", dont l'auteur est Virginie Belle, journaliste.
Là j'ai été contrainte à être plus rigoureuse sur la forme et les textes sont plus clairs je crois.
Le lycée de mes enfants m'a récemment transmis un courrier de l'ARS, qui m'informe d'une "augmentation progressive de la survenue des cas d'infection à méningocoque C dans notre département" (pour info: le Finistère). D'après l'ARS, "11 cas sont survenus depuis le début de l'année 2012, soit environ 7 fois plus que la moyenne nationale". Le courrier nous recommande donc de faire vacciner nos enfants.
RépondreSupprimerEn quête d'informations, je suis tombée sur votre post, état des lieux très complet sur le sujet (merci pour ce travail!). Si j'en ressors relativement convaincue de l'absence d'intérêt d'une vaccination généralisée, je reste perplexe par rapport à la situation particulière qui me préoccupe.
Le rapport bénéfice/risque local est-il en faveur de la vaccination contre le méningocoque C dans ce cas précis ?
Autre question plus large: les effets indésirables graves provoqués par les adjuvants des vaccins "modernes" surviennent-ils dès la première vaccination? Ou existe-t-il un effet cumulatif, avec augmentation des risques après chaque vaccin?
D'avance merci pour vos réponses.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerA Odile,
RépondreSupprimerBonjour,
Je ne peux pas évaluer de manière précise le rapport bénéfice/risque du vaccin dans le cas de votre enfant, mais seulement vous fournir quelques informations au sujet du risque encouru par votre enfant. Vous me parlez donc de méningite du groupe C. Mon article relevait les dernières données INVS pour ce type de pathologie : d’après la base de données de l’INVS on avait 126 cas de méningite à méningocoque C en 2009 pour l’ensemble de la population dont 12 mortels . Ces 126 cas représentaient 20% des 628 cas de méningite à méningocoque. http://www.invs.sante.fr/surveillance/iim/default.htm . Pour 2010, l’incidence de la méningite à méningocoque c a encore baissé, de même que l’incidence de la méningite en général avec 519 cas de méningite (contre 628 en 2009) et 82 cas de méningite à méningocoque C (c'est-à-dire 16% de l’ensemble des méningites à méningocoque) dont 6 décès http://www.invs.sante.fr/surveillance/iim/default.htm . Sur l’année 2010 UN jeune de 15 à 19 ans est décédé de la méningite à méningocoque C et un autre a gardé des séquelles de l’infection, tandis que, au total 11 jeunes dans cette tranche d’âge ont eu ce type de méningite. Dans ces tranches d’âge, 15 à 24 ans, sur l’ensemble des causes de décès, quelques 3000 dans ces tranches d’âge, les méningites à méningocoque représentent 8 décès par an d’après le Cepidc, c'est-à-dire 2,5 à 5 pour mille décès (si on tient compte des données INVS), soit environ un pour 1000 décès survenant dans cette tranche d’âge. Les principales cause de décès à cet âge étant les accidents de la route (environ 900 décès en 2010, trois fois plus de garçons que de filles) puis les suicides (environ 500 décès, trois fois plus de garçons que de filles), puis les causes inconnues (environ 330 décès) puis les tumeurs (environ 270 décès)
Il n’y a pas eu d’augmentation importante récente des cas de méningite à méningocoque d’après l’INVS. Ce que je veux dire, c’est que , même dans un département où le risque est plus élevé que la moyenne, même dans une tranche d’âge où le risque est considéré comme élevé, le risque reste faible, puisque le risque de méningite à méningocoque était inférieur à 1 pour 100 000 dans la tranche d’âge des 15 19 ans, aux âges où il est considéré comme étant le plus élevé (11 cas pour quelques 2 millions d’individus).
Concrètement, je notais dans mon article que l’extension des indications de vaccination a l’ensemble d’un département n’avais pas modifié la proportion des cas secondaires, c'est-à-dire des cas qu’on pouvait rattacher au premier cas observé (même souche).
Ce serait sans doute différent si un cas survenait dans la communauté même de votre enfant. Dans ce cas je pense que à votre place, je ferais vacciner mon enfant. D’ailleurs un cas de méningite à méningocoque C est survenu dans la ville où est scolarisée ma fille et je ne l’ai pas fait vacciner, parce que je considère que le risque est extrêmement faible. D’autres mesures de prévention sont prises dans ce cas, comme les antibiotiques administrés aux sujets contact.
Pour la question concernant les risques associés aux produits toxiques contenus dans les vaccins, je ne suis pas toxicologue mais je peux vous donner quelques éléments de réponse :
- Oui, les effets dus aux toxiques sont généralement cumulatifs, car l’organisme ne sait pas les éliminer
- Les effets d’un toxique sont complexes, ils ne sont pas forcément proportionnels à la dose (exemple des perturbateurs endocriniens)
- Les effets des toxiques sont à long terme, ils ne peuvent pas être évalués de manière simple et directe, car, par exemple, les produits toxiques ou leurs métabolites peuvent se fixer sur l’ADN (adduits) et modifier leur expression
- Les effets d’un toxique au sein de l’organisme ne peuvent pas être évalués de manière isolée, car ils agissent en synergie avec l’ensemble des polluants de notre environnement
Merci pour ces éléments, et pour votre réactivité. Je m'apprête à lire le livre de Virginie Belle pour compléter l'état des lieux...
RépondreSupprimerBonjour, le fils d'un ami est décédé l'an dernier d'une méningite C, par ailleurs mon médecin homéopathe a 3 patients ados qui sont affectés mentalement à vie par cette maladie qui a touché leur cerveau. Les 4, pas vaccinés. Mes enfants de 6 et 1 an ne sont pas vaccinés, mais je me pose des questions par rapport à MeningiteC, du fait que c'est une maladie fulgurante et présente dans notre pays. Au jour d'aujourd'hui, avec les nouvelles recherches sur ce vaccin, le recommandez-vous ou considérez-vous que ses effets secondaires graves sont plus courants que la maladie elle-même ? Merci beaucoup, Clara
RépondreSupprimer@ Anonyme du 10 mars 2015 (Clara).
RépondreSupprimerDésolé de ne pas vous avoir répondu plus vite. CMT, en raison de problèmes techniques, n'a pu publier cette réponse (en deux parties).
1 by CMT
A Clara,
J’avoue que vos affirmations m’interpellent. Je ne suis pas sûre que vous ayez bien compris. Le cas de figure que vous décrivez me paraît bien peu probable.
Dans mon commentaire précédent, du 22 novembre 2012, ci-dessus, j’avais répondu à Odile en donnant des chiffres précis sur la survenue de cas d’infection invasive à méningocoque C (IIMC) chez les adolescents de 15 à 24 ans.
Comme je l’expliquais dans l’article, que je vous conseille de relire, les cas de IIMC sont très inégalement repartis sur le territoire, comme vous pourrez le voir sur ce document http://www.invs.sante.fr/beh/2014/1-2/2014_1-2_4.html en particulier la troisième carte de France p 4, représentant le taux d’IIMC par département en 2012. C’était, d’ailleurs, comme je l’indique dans l’article, un argument important pour le Comité d’Hygiène et santé publique français, prédécesseur du HCSP, pour refuser la généralisation de la vaccination à l’ensemble des nourrissons et enfants français .
Dans le même document vous voyez (figure 1 p 3) que le taux d’incidence des IIMC est passé de 0,5 à moins de 0,2 pour 100 000 habitants , c'est-à-dire que le nombre de cas sur toute la France est passé de quelques 300 en 2002 à moins de 100 en 2012. Disons, qu’en moyenne, il y a eu 150 cas d’IIMC par an en France depuis une dizaine d’années, approximativement, la moitié environ d’entre eux avant l’âge de 20 ans soit 75 cas en moyenne chaque année chez les moins de 20 ans, ce qui ferait quelques 750 cas sur 10 ans. Sur ces 750 cas, 5% de séquelles en moyenne comme je l’indiquais dans l’article soit 37 cas de séquelles chez des moins de 20 ans sur 10 ans. Quelles sont les chances pour que sur ces 37 cas trois d’entre eux soient regroupés chez le même médecin sur 60 000 médecins généralistes libéraux en exercice ? Je dirais qu’elles sont pratiquement nulles.
La suite :
Suite d ela réponse de CMT à Clara
RépondreSupprimerEn Grande Bretagne, par exemple, les « foundations », qui sont en réalité des groupes de pression de patients financés, de manière plus ou moins importante, directe ou occulte, par des laboratoires pharmaceutiques et diverses multinationales ont droit de cité dans les sites officiels gouvernementaux d’information au public. Il en va ainsi de la Meningitis research foundation. Le discours tenu par ces associations ne se différencie en rien de la propagande des firmes pharmaceutiques.
Récemment, cette association a littéralement forcé la main du JCVI (Joint Committee for vaccine immunization) équivalent du CTV en France, et du NICE pour que soit généralisé et financé la vaccin Bexsero, vaccin contre les infections invasives à méningocoque du groupe B du laboratoire Novartis. Le JCVI avait donné, en 2013, un avis provisoire défavorable à la généralisation de ce vaccin chez les enfants et adolescents, en raison de la faible durée de sa protection, des risques d’effets indésirables importants, parce qu’elle disposait d’une étude indépendante contre-disant les éléments apportés par l’étude de Novartis basée sur des hypothèses fausses (c'est-à-dire que Novartis avait fraudé, pour le dire plus simplement, en gonflant le nombre d’infections invasives à méningocoque B, en supposant des bénéfices plus importants que ceux attendus, en supposant une durée d’immunisations plus longue que celle observée…etc, trucs et astuces habituels des Pharmas) et, globalement parce qu’elle considérait que le rapport coût-bénéfice et bénéfice-risque du vaccin n’était pas en faveur d’une généralisation de cette vaccination . https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/224896/JCVI_interim_statement_on_meningococcal_B_vaccination_for_web.pdf
Là-dessus est intervenue cette fondation, dont on peut apprécier le site ici http://www.meningitis.org/ et constater à quel point cette fondation ne fait pas de l’information mais de la publicité.
Suite et fin de la réponse de CMT
RépondreSupprimerLa contribution de cette fondation au débat pour faire pencher la balance du côté de la recommandation n’a été rien d’autre qu’une forme de chantage totalement assumé . Parce que la fondation a mis en avant le coût pour l’Etat que pourraient représenter des procédures judiciaires engagées par les patients pour négligence en cas de non recommandation du vaccin (qu’elle contribue fortement à encourager) pour chaque nouveau cas constaté d’infection invasive à méningocoque B . Les coûts d'indemnisation des plaignants pour l'Etat était comptabilisés comme les coûts propres de la maladie pour augmenter artificiellement les bénéfices du vaccin.. Dans un commentaire d’un article du BMJ où un médecin de santé publique canadienne s’inquiète du manque croissant d’éthique dans les décisions prises au sujet des recommandations vaccinales, un des employés de cette fondation explique : » As a stakeholder, Meningitis Research Foundation was pleased to have the opportunity to respond to this consultation[ consultation sur l’opportunité de recommander le vaccin contre l’IIMB] and submit new information not previously taken into account3. This included, inter alia, the high NHS costs of litigation as a result of medical negligence claims and new quantifiable data on the detrimental health effects to close family members of those who survived this disease.” http://www.bmj.com/content/350/bmj.h308/rapid-responses
Le reste de l’argumentation porte sur le fait que les décisions de santé publique ne doivent pas être prises sur la base d’arguments rationnels et scientifiques assurant que des risques inutiles ne sont pas pris et des dépenses inutiles ne sont pas engagés, mais sur la base de ce que désire le public, représenté et manipulé par la fondation, en l’occurrence.
Ainsi les associations de patients sont devenus, sont depuis longtemps en réalité, des alliés précieux et de plus en plus influents de la stratégie commerciale de Big Pharma.
J’attends un article de JCG sur ce sujet.
Bonjour,
RépondreSupprimerje me présente, je suis je suis la coprésidente de l'association "Agir tous ensemble" qui regroupe des familles en procédure concernant le vaccin Méningitec. Je suis également concerné par ce soucis car mon fils a été vacciné par un lot défectueux et a de nombreux effets indésirables.
Nous aimerions rentré en contact avec le Dr Claudina Michal-Teitelbaum et Mme Virginie Belle concernant notre dossier.
Si quelqu'un peu nous aider a rentré en contact avec ces deux personnes ou d'autres qui serait susceptible de nous apporter leur aide et leur soutien.
Merci par avance
Bonjour,
RépondreSupprimerVous pouvez passer par Jean-Claude Grange pour me joindre. Il transmettra.
Cordialement
Claudina MICHAL-TEITELBAUM