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lundi 18 septembre 2023

BeyfortusⓇ/Nirsevimab : nouvel épisode de la toute-puissance du complexe santéo-industriel français.



L’affaire BeyfortusⓇ/nirsevimab est tellement lamentable que j’hésite à la recommenter (déjà fait ICI) car je me sens pousser des ailes de méchanceté qui ne vont pas accroître ma popularité déjà bien compromise sur les réseaux sociaux. 


Les mêmes causes produisant les mêmes effets car le système, quelle que soit la bonne volonté de tous les participants, ne change pas et n'est pas près de changer en raison des intérêts mêlés qui l'animent de façon de plus en plus chaotique, l'affaire BeyfortusⓇ/nirsevimab/Sanofi ressemble presque ou pas encore à l'affaire MediatorⓇ/benfluorex/Servier sur le plan de la corruption des esprits et sur celui de l'incompétence des agences gouvernementales.

 

Mais ne nous laissons pas distraire.

La veille de la publication de la recommandation de remboursement du BeyfortusⓇ, imaginons que nous ne nous trouvions pas sur le seuil du vaste appartement de fonction du PDG (on dit CEO en anglais) de Sanofi-Aventis au moment où se congratulent trois membres éminents de l’intelligentsia de la santé, du comité central du capitalisme d'Etat ou du QG du complexe santéo-industriel français dont la caractéristique majeure est la soumission au capitalisme d'Etat. 


Il y a là trois non médecins (il faut cependant reconnaître que le fait de nommer un médecin à la tête du Ministère de la Santé n'est pas une garantie de qualité : les médecins espèrent qu'il n'est pas aussi mauvais homme politique qu'il est médecin et les hommes politiques qu'il n'est pas aussi mauvais médecin qu'il est mauvais homme politique)


Aurélien Rousseau avec son accent du sud à éclipse, son ventre bedonnant, son art d’être toujours sur la photo dans des lieux de soin (et sans masque pour qu’on puisse mieux l’admirer et ne pas le confondre avec Agnès Buzyn) et son aura construite par des communiqués de presse sur son rôle éminent dans la gestion du Covid à la tête de l'ARS d'Île-de-France (sans masques toujours). 


Aurélien Rousseau ne masque pas son enthousiasme pour la transmission aéroportée des virus.


Thomas Fatôme et son air de faux jeton qui a toujours des bonnes notes parce qu’il copie sur sa voisine (je ne dis pas qu’il s’agit de Marguerite Cazeneuve) et ses déclarations toujours aussi aimables en tant que directeur général de la CNAM à l’égard des médecins généralistes libéraux, vous savez ces types qu’on invite dans des dîners et qui piquent du nez dès les premières olives avalées parce qu’ils sont en pleine forme, qu’ils ne font que de la bobologie et ne cessent de remplir des arrêts de travail de complaisance, après s’être fait payer leurs études par le contribuable, 


Thomas Fatôme en train de sourire à la destruction définitive des soins primaires.



Nicolas Revel, le directeur d’un Etat dans l’Etat, l’AP-HP, où il y a plus de PUPH que dans toute la France mais moins de publications internationales que partout ailleurs dans le monde, un haut fonctionnaire qui fait douter des lois de l’hérédité, mais il est vrai qu’il n’est pas un petit pois, quand on se rappelle le bon esprit de sa maman et l’intelligence hors norme de son papa. L'analyse de ses déclarations présentes et passée indique qu'il pourrait se reconvertir comme professeur de langue de bois.




Nicolas Revel s'interrogeant sur sa destinée grandiose.


Mais il n'y a pas lors de cette réunion de travail destinée à polir les éléments de langage et à distribuer les tâches dans les différents lieux de pouvoir, cette réunion ne comportait :


ni la directrice générale de l’HAS dont tout le monde a oublié le nom (même elle), mais, pour vous mettre sur la piste, ce n’est pas une ex-joueuse de tennis qui aurait trempé dans l’affaire Mediator, et, rassurez-vous, elle est désormais sèche et elle n’a pas révélé qui l’avait poussée dans la piscine, 


ni la directrice de l’Agence du médicament qui, pour le coup, n’est connue que de son employée de maison qui aurait au moins pu rédiger une (courte) note biographique sur Wikipedia puisqu’elle est non répertoriée au bataillon de cette institution respectable, 


ni Stéphanie Rist, à court d’acide hyaluronique, et qui réfléchit encore à l'admirable réforme qu'elle a portée pour redonner de la place aux soignants


ni Agnès Firmin-Le Bodo, à court de tenues différentes pour ne pas faire de doublon sur X (ex-twitter) tant le nombre de ses apparitions photographiques force le respect.


et j’en oublie certaines et certains qui ne protesteront pas pour éviter l’effet Streasand. 


Pardon donc pour les autres sous-fifres que j’ai oubliés, dont le professeur Christian Rabaud, directeur général de la santé, infectiologue de renom qui a réussi à décrocher un poste connu pour être la récompense suprême des has been ou de ceux qui ont quelque chose à se reprocher ou que l’on veut faire taire (il suffit de regarder les précédents DGS). 


Quant à la directrice de l’ARS Ile-de-France dont le titre de gloire majeur est d’être très proche du PR, elle n'a pas réussi à être de la compagnie.

 


 Éléments de langage

En sortant de chez le PDG dont le nom ressemble à celui d’un fleuve états-unien où Tom Hanks a réussi à poser son avion, les participants rendent leurs portables/armes comme dans toutes les bonnes séries policières états-uniennes au cas où un petit malin aurait voulu assurer ses arrières quand on lui reprochera d'avoir joué le rôle de délégué à l'information médicale et/ou pharmaceutique du premier laboratoire français… 


Le message pas du tout subliminal de Sanofi est clair : « Ce n’est pas un vaccin, ce n’est pas un vaccin, c’est un anticorps monoclonal (nos visiteurs médicaux ont été conviés à faire des exercices de prononciation - an ti corps mo no clo nal- pour ne pas s’emmêler les crayons devant les micros qui vont se tendre vers eux et éviter également de prononcer le nom imprononçable de la molécule -nirsevimab/nirvesimab), c'est un anticorps monoclonal, ça diminue les hospitalisations de 80 %, ça diminue les hospitalisations de 80 %, et y a pas d’effets indésirables, y a pas d’effets indésirables. » Il y a donc 4 trucs à répéter, c’est pas compliqué, les trois VM ne sont pas médecins et ont tous fait l’ENA (comme Ségolène Royal ou Valérie Pécresse pour donner du poids à la valeur de l’ENA), il suffit de répéter.

 

Une molécule pas terrible.

On rappelle la recommandation de la HAS qui est favorable au remboursement de cette molécule qui, pourtant, pardon de faire le malin et de rappeler des données de base sur les médicaments, est cataloguée IV ou V selon les indications et les nourrissons pour l’Amélioration du Service Médical Rendu (ASMR), c’est-à-dire une amélioration mineure ou absente et présente un SMR (Service Médical Rendu) modéré à faible selon les indications. Pour mémoire, le macrogol, un laxatif bien connu et qui, sans nul doute, utilisé à dose presque toxique empêche un passage aux urgences tous les deux malades, a un SMR modéré… 



J'en ai fait l'analyse ICI et je vous prie d'excuser mon outrecuidance à m'auto-citer.

 

La HAS recommande avec de puissants liens/conflits d'intérêts.

La recommandation de la HAS, rédigée par des experts auréolés de liens d’intérêts (l’auréole leur a été fournie par le Club des Plus T’es Sponsorisé Par l’Industrie et Plus T’es Bon – PTSPIPTB, club vanté par Agnès Buzyn, celle dont le mérite a été, outre le déremboursement de l’homéopathie qui continue d’être prescrite par de grands PU-PH et par leurs sbires dans de grandes maternités de France et de Navarre, de s’être dégagée de la responsabilité de la lutte contre le Covid grâce à une sextape), experts tellement sponsorisés que même la HAS a dû reconnaître que nombre d’entre eux n’avaient pas participé au vote final pour la recommandation, ce qui a réduit de façon drastique le corps électoral à deux personnes pour ce qui est de la Société Française de Néonatologie dont le président a 91 déclarations de liens d’intérêts avec l’industrie dont 12 avec Sanofi… Les évaluations de la HAS, ce n’est pas comme le disait Jean-Luc Godard à propos d’autre chose, 50 % pour les sanofiens et 50 % pour les non-sanofiens, mais tout pour Sanofi.


Cette recommandation a été faite essentiellement à partir d'un essai randomisé chez des nourrissons en bonne santé (ICI) qui comparait le nirsevimab à un placebo. Faisons remarquer que le critère hospitalisation n'était pas le critère principal mais un critère exploratoire (on sent combien les promoteurs de l'essai avaient confiance en leur produit).

 


Le malaise des PU-PH de qualité

L’enseignement de la médecine en France est assurée par les PU-PH, ces PU-PH qui affirment que la médecine est une science, ce qui est une vaste rigolade, et que tous les médecins, sauf eux, sont des nuls qui ne connaissent rien à la médecine, mais la majorité d’entre eux, c’est un sondage piloté par l’IHU de Marseille, ne connaissent pas la différence entre la réduction du risque relatif et celle du risque absolu, pas plus que la hiérarchie des types d’études ou la gradation des recommandations. Le pire vient de ce que certains enseignent ces notions basiques aux étudiants et ne les appliquent pas quand ils lisent des articles. Cela nous rappelle follement les cours que l'on peut voir en ligne du sinistre professeur Didier Raoult quand il parle de statistiques, d'études cliniques, voire de microbiologie. Quant aux non-PU-PH, cela ne les exonère pas de cette triple dissonance cognitive (une qualification moderne et sophistiquée de la bêtise et/ou de l’ignorance), surtout les médecins généralistes qui ont des positions universitaires et dont la seule ambition est d’atteindre en douceur cette triple dissonance pour en être.

La conclusion de la HAS est simple : le produit est nul, il ne diminue pas le nombre des hospitalisations des enfants en bonne santé nés à terme, mais il mérite quand même le remboursement (le prix qui va être accordé à cette molécule va sans doute donner le vague-à-l’âme à certains salariés des hôpitaux et pas seulement aux PU-PH).

 



Le complexe santéo-industriel est lancé et le marketing-mix est bien rôdé. 





Je vous ai déjà raconté l'histoire dans un billet précédent (toujours LA).

Tout le monde s'y met. Et notamment une pédiatre détestée par les covidistes (on y reviendra si on en a le temps) la professeure Christèle Gras Le Guen ...


 


Deus ex machina.

L’analyse de la HAS ne prenait pas en compte toutes les études publiées concernant le nirsevimab ! Et notamment celle concernant les enfants prématurés (LA)


On vous l'avait bien dit !


Le professeur Elisabeth Leca a fait une remarquable analyse de ce happy end sur le site du Vidal qui est sponsorisé à presque 100 % par l'industrie pharmaceutique (LA), ce qui montre quand même que l'affaire est grave, et son analyse confirme grosso modo ce que j'avais écrit sur le blog (pardon encore pour cette auto promotion, cela n'a pas bonne presse mais il fallait le redire) et elle précise la manipulation qui a été faite : il a fallu regrouper deux études distinctes, l'une chez des nourrissons en bonne santé, l'autre chez des nourrissons prématurés pour obtenir un résultat sur la prévention des hospitalisations qui n'était qu'un critère exploratoire ! 


On n'est pas très loin des études alaraoult sur le plan protocolaire, sur le plan méthodologique, sur le plan de la confusion des résultats.


Pour finir : confusion des esprits.

Le positionnement des intervenants sur l'affaire BeyfortusⓇ ne manque pas de sel.

Comme je l'ai rappelé plus haut, la différence entre la réduction du risque relatif et celle du risque absolu, pas plus que la hiérarchie des types d’études ou la gradation des recommandations, de nombreux médecins quand il s'agit de croire à leurs croyances s'en moquent comme de leur premier marteau réflexe...

Les études non randomisées et/ou non contrôlées qu'ils vénéraient dans le Covid leur paraissent suspectes pour le VRS.

Le vaccin contre la grippe saisonnière qu'ils critiquaient avant le Covid, qu'ils ont adoptés pendant le Covid et dont les forts critères d'inefficacité leur paraissaient acceptables, ils ne savent plus trop quoi en faire... 

Certains ont peur de critiquer le nirvesimab parce que certains l'assimilent à un vaccin et ils ne voudraient pas qu'on les assimile à des antivaxx.

C'est le bal des hypocrites.

Pourtant, c'est simple, l'appareil d'Etat impose, recommande, appuie fortement, un anticorps monoclonal sur la base d'études trafiquées par une multinationale française.

What else?



dimanche 8 janvier 2023

Bilan médical de la semaine du lundi 2 janvier au dimanche 8 janvier 2023 : Alzheimer, EMA, le salaire des libéraux, une chronique mal placée, non recours aux soins, check-up, un essai douteux, le temps non médical



1. FDA et Aduhelm (aducanumab-avwa) : un scandale majeur dans le "traitement" de la maladie d'Alzheimer


La FDA a aidé Biogen, la firme commercialisant Aduhelm, à obtenir son AMM alors que les essais cliniques n'étaient pas convaincants. Au prix pharamineux de 56 000 dollars par an.

En France, on retrouve un entretien dans Ouest France en juin 2021 (ICI) avec le professeur Bruno Dubois, directeur de l'Institut de la mémoire et de la maladie Alzheimer qui a participé aux essais en France.

Le professeur Dubois est plutôt mesuré dans ses propos. Il ne nous avait pas habitués à cela (il est connu de nos services car nous le citions déjà en 2011 pour le remboursement des médicaments dits anti-Alzheimer (LA))

  1. Le professeur Bruno Dubois fait feu de tout... bois dans les media. Il faut dire qu'il défend sa paroisse, étant Président de l'Institut Alzheimer de l'Hôpital de la Pitié Salpétrière, et il fait de l'annonce dans deux voies : une molécule, dont je ne vous dirai pas le nom, a montré, en double-aveugle contre placebo (nous attendons la publication), qu'elle diminuait la diminution de la taille de l'hippocampe qui serait une donnée anatomique chez les patients Alzheimer ; un vaccin aurait été mis au point et il agit, selon les dires Dubois, de façon spectaculaire chez les souris (il ne nous dit pas s'il s'agit de mâles ou de femelles). Voir ICI. Tout baignerait donc bien dans le monde merveilleux de l'Alzheimer s'il n'y avait pas, comme le dit si bien le docteur Trivalle, la revue Prescrire, les syndicats de médecin généraliste et des médecins médiatiques (ICI ENCORE)...


Philippe Charles Jacquet (1957 - )


2. Et ça recommence avec lecanemab !

Le lecanemab vient d'obtenir son AMM états-unienne dans l'indication Alzheimer avec un très faible niveau de preuves.

Le problème vient de ce que l'hypothèse physiopathologique, le dépôt de substance amyloïde dans le cerveau, soit fausse : voir LA

Et voici une mise au point de la Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique : ICI

Cela ne marche pas !


Villa Savoye à Poissy 1927.
Le Corbusier (1887 - 1965) Peut-on séparer l'architecte du fasciste ?


3. L' EMA valide des procédures de soins d'une qualité médiocre avec des conséquences désastreuses.

Un article de Siebert et col paru dans BMC Medicine (LA) ré-analyse des essais approuvés par l'EMA et souligne le manque de transparence et le fait que ces essais ne sont pas reproductibles par des chercheurs indépendants.


Vous pourrez lire avec profit un fil twitter d'un des signataires de l'article Florian Naudet : ICI.

Sidney Poitier, Harry Belafonte et Charlton Heston, lors de la marche pour les droits civiques (Civil Rights March), au Lincoln Memorial, le 28 août 1963. via
@ClassicFilm2


4. On tombe des nues ! La crise covidienne n'aurait pas été bien gérée en 2020...


ICI


Félix Vallotton, Cagnes 1921


5. Un journaliste d'investigation : Julien Pain


Il s'agit d'un journaliste reconnu par tous, me dit-on, parce qu'il a combattu les FakeNews et qu'il s'est attaqué à Raoult et acolytes. Dont acte. 

C'est un fil à charge contre les médecins libéraux qui demandent des augmentations, à mes yeux exorbitantes, de leurs honoraires, en voulant un doublement du prix de la consultation.

Le journaliste fait un thread sur le sujet !

Et dans son chapeau il parle du salaire global des médecins libéraux !

Quel est son degré de pertinence sur une échelle entre 0- et 0 + ?


Virginia Woolf (1882 - 1941)


6. De quoi notre santé est-elle le nom : Philippe Moreau Chevrolet 

Merci de lire l'éditorial de notre conseiller en communication : ICI

Avant ou après avoir vu l'émission C ce soir (LA) qu'il commente (cela dure une heure).

On ne peut pas dire que je sois un fan d'Agnès Buzyn pour laquelle j'avais consacré un billet prophétique en mars 2016 (LA) où j'écrivais : "La nomination du professeur Agnès Buzyn à la tête de la HAS était ce qui pouvait arriver de pire à la Santé publique française.

Rien ne va dans ce billet de PMC. 

PMC a choisi son parti : Lehman, Chiche et Desbiolles vs Buzyn.

Facile : tirer sur une ambulance n'a rien de courageux, mais voyons les arguments. Pour les premiers la santé serait un droit et pour la seconde un objet de commerce. 

A propos des 3 premiers PMC écrit : "Dans un retour à une période où l’hygiène était l’exception et non la règle, à une époque où la santé de l’autre ne nous concernait littéralement pas." Mais où voit-il cela ? Il ne fait pas la différence entre hygiène publique (les progrès depuis le dix-neuvième siècle ont été considérables : tout à l'égout, eau courante, hygiène alimentaire, et cetera et il serait intéressant qu'il lise un peu les grands auteurs comme Thomas McKeown) et hygiène individuelle et il porte un jugement moral sur ceux qui ne se préoccuperaient pas des autres. 

PMC cite les propos d'Agnès Buzyn et les commente : "Elle condamne la “surconsommation”, non pas de médicaments, ce qui pourrait s’entendre s’agissant de produits, mais de soins." Et il ajoute : "Or, soigner ou se soigner ne constituent pas des choix de consommation. On ne peut pas se passer d’une radio, d’un scanner ou d’un traitement comme on se passe de Nutella. Soit l’on soigne un patient, soit un patient se soigne, soit on renonce au soin. 

Cela est faux. Toutes les études montrent qu'il existe non seulement une sur consommation de soins mais surtout une sur consommation de soins inutiles. On peut, contrairement à ce qu'affirme PMC, se passer d'un scanner quand son indication n'est pas justifiée. On peut même se passer d'un traitement quand il n'est pas validé par des essais de qualité. Or, des données états-uniennes, britanniques et australiennes concluent que de 35 à 54 % des pratiques académiques hospitalières (hors homéopathie) de soins ne sont pas validées (LA). On imagine ce que cela doit être en ville ! 

Opposer les médecins entre eux : le "vrai" médecin contre "la" politique. Facile. 

Il faudrait demander à PMC s'il se promène dans la vie courante avec un détecteur de CO2 dans la poche, s'il est masqué FFP2 dans tous les lieux clos qu'il fréquente, c'est à dire, non seulement dans les transports mais dans les bureaux qu'il fréquente et s'il ne va jamais manger au restaurant ou discuter à la machine à café.

Mais, last but not least, après nous avoir fait une leçon de morale sans déclarer ses liens d'intérêts, PMC se lance sur Semmelweis où là, non seulement les gants nous en tombent mais également les bras. Hormis une interprétation personnelle sur Semmelweis avec quelques approximations, il cite Céline (dont on sait qu'il a écrit sur le sujet, oui, mais qu'il a écrit d'autres choses et fait d'autres choses).

On pourrait même citer PMC ainsi : Vu de Sigmaringen : "En renonçant à la santé des autres, nous renonçons à notre civilisation. Petit à petit, sans même nous en rendre compte, nous renonçons à notre rêve. Nous abandonnons notre humanité. Nous renonçons à voir dans la nuit."

Le droit à la santé ne peut se concevoir sans une politique de santé publique qui privilégie, outre le soin raisonné (validé), le revenu, l'emploi, l'éducation et l'alphabétisme, les conditions de vie et la sécurité alimentaire. 

Voir point suivant : 

7. Le non-recours aux prestations sociales : la DREES communique





8. Un maire états-unien impose le masque aux enfants dès la maternelle et ne le porte pas en zone dense à l'intérieur.


9. Les horreurs du check-up.

Vous pouvez lire le fil twitter de @FantineetHippo : LA

Et mon fil de réponse ICI

Les "check-up" proposés par le premier fil est une aberration. On ne peut pas faire de la médecine générale comme cela. Ce n'est bon pour personne. Vous pourrez utilement allez au point 10.

Mon fil explique pourquoi.


Hertha Müller (1953 - )
Prix Nobel de littérature en 2009


10. Un article de Nature (LA) de qualité douteuse est porté au pinacle



Vous voulez quelques éléments de réponse ?

  • Cet essai est un essai épidémiologique cas témoin rétrospectif (niveau de preuve a priori : très faible)
  • Cet essai a été réalisé par des auteurs dont un a reçu des fonds de Pfizer, de MSD et de Vax-Cyte (bien entendu sans relations avec le sujet de l'article ! Dans ces cas-là l'expérience prouve que, caché au milieu des autres auteurs, c'est lui qui a rédigé l'article...)
  • La rédaction de l'article est surprenante : le chapitre Méthodes est mentionné en fin d'article et une partie des résultats renseigne sur les méthodes
  • Le risque de transmission de l'omicron en milieu carcéral est passé de 36 % chez les non vaccinés à 28 % chez les vaccinés !
  • Les analyses post hoc (les sous-groupes de sous-groupes) sont bien entendu plus favorables et l'agrégation des sous-groupes (dont l'immunité naturelle qui devrait faire sauter en l'air les puristes) est assez improbable et montre enfin des résultats mais la rédaction de la phrase de résultats est prodigieusement incompréhensible : "we estimated that any vaccination, prior infection alone and both vaccination and prior infection reduced an index case’s risk of transmitting infection by 22% (6–36%), 23% (3–39%) and 40% (20–55%), respectively. "
  • Il n'y a aucune indication sur les mesures barrières.

En résumé : vanter un essai peu robuste pour vanter la vaccination alimente les antivaxx.


11. Réduire le temps non médical en médecine générale

Une tribune dans l'Express  (ICI) reprend les arguments largement exposés depuis des lustres par Michael Rochoy sur son blog (LA)

Une mise au point très à propos :




dimanche 30 octobre 2022

Bilan médical du lundi 24 au dimanche 30 octobre 2022. Tout le monde déconnnne : Vinay Prasad, les antibiotiques, les négociations conventionnelles, l'Académie de médecine, Raoult, Buzyn, cancer du sein, exercice physique vigoureux, Perronne, Ameli.

Charles Bukowski (1920-1994)

La semaine de la grande déconne.

Charles Bukowski, l'ennemi intime de tous les hygiénistes.



Vinay Prasad déconne.


Dans un article récent (ICI) Vinay Prasad se réjouit de la prise de pouvoir de Elon Musk sur twitter !
  • Il admire Elon, écrit-il.
  • Il dit : twitter est un lieu d'accès facile pour faire connaître ses idées mais c'est aussi le pire réseau social.
  • Les seuls utilisateurs de twitter qui valent le coup sont ceux qui proposent un contenu intéressant et original mais leur part est microscopique sur le réseau
  • Ironiquement ce sont ceux qui en bénéficient le plus mais ceux qui veulent en partir le plus vite en raison des attaques dont ils sont l'objet.
  • Il poursuit en disant que twitter censure plus la droite que la gauche (NdA : aux US ?) et que la tonalité est volontiers pour le masquage des enfants, pour les confinements, pour les fermetures, pour les vaccins itératifs.
  • Prasad dit que les libéraux (NdA : à la mode états-unienne) était pour la libre parole et qu'ils sont maintenant contre.
  • Enfin il croit aux déclarations d'Elon sur la liberté totale d'expression sur twitter.
Il déconne.




La déconne sur les antibiotiques : la médecine n'est pas une science.

Notre ami Ali Abbas (@DocteurAbbas) rédige un fil sur la consommation des antibiotiques en ORL à partir d'une conférence où il s'est rendu (Congrès européen d'ORL et de chirurgie de la tête et du cou : LA).

Renversant (on le savait déjà) :


Si la médecine était une science ou si les médecins s'informaient et suivaient les recommandations sur la prescription de l'amoxicillin : indications, posologie, durée... Chaque pays ne ferait pas différemment et nul doute qu'à l'intérieur de chaque pays il n'y aurait pas autant de différences.

Vieil adage toujours répétable quelles que soient les circonstances : Les recommandations, c'est souvent de la merde, mais si les médecins les suivaient, ce serait un peu moins de la merde.




La déconne sur les négociations conventionnelles.

Richard Talbot, syndicaliste FMF bien connu sur les réseaux sociaux pour sa compétence législative et son inlassable persévérance à répondre à de sottes et intelligentes questions de ses confrères, donne son avis sur la lettre de cadrage que le Ministère de la santé a envoyé à l'UNCAM.

Le voici : ICI

Je n'ai pas eu les versions des autres syndicats.

Evaluation du nombre de MG en activité régulière entre 2010 et 2021
https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/external-package/analyse_etude/1riyb2q/atlas_demographie_medicale_-_cnom_-_2021.pdf
Attention à l'échelle qui ne part pas de zéro.


La déconne de l'Académie de médecine.




L'Académie de médecine générale réclame "un service citoyen médical d'un an pour tout nouvel académicien élu." 


2007 : réception des nouveaux membres de l'Académie de médecine


La déconne de Raoult et consorts (Macron, Delfraissy, chloroquine -sic).

Des bonnes feuilles du livre d'Ariane Chemin et Marie-France Etchegouin sont parues dans le journal Le Monde (LA, sur abonnement). Une ironie mordante sur l'ego démesuré de Raoult, sur la candeur de Macron et l'impuissance de Delfraissy.

Un twitto sous pseudomymat en raconte un peu plus sur le livre (LA) et la façon dont Agnès Buzyn a annulé un essai qui devait être mené par Raoult et comment le DGS aurait autorisé une 'exemption administrative ' sans base légale connue pour enfin cosigner (Jérôme Salomon) l'article.






Agnès Buzyn défouraille et déconne.

Agnès Buzyn prépare sa défense et, avec la bienveillance de tous les médias, elle fait l'objet d'articles et d'invitations à la radio et à la télévision pour vendre sa version de la pandémie. On résume  :

  • J'avais tout prévu
  • Avant les experts
  • Personne ne m'a écoutée
  • Edouard Philippe est un gros macho
  • J'avais demandé le report des élections
  • On ne m'a pas écoutée
  • J'ai été obligée de me présenter à Paris
  • J'ai perdu à cause des méchants.
  • Macron ? Aucun souvenir.


Créateur : Stephane Lemouton /Pool/SIPA Crédits : Stephane Lemouton /Pool/SIPA
Droits d'auteur : Stephane Lemouton / Bestimage


Est-ce déconner que de ne pas participer au dépistage organisé du cancer du sein ?

Une belle réponse de Cécile Bour pour le collectif Cancer Rose.

C'est ICI.

La réponse est NON.


Liberté d'information



Faut pas déconner : 15-20 minutes d'exercice physique vigoureux par semaine... 

diminuent la mortalité de 16 à 40 % chez 71893 personnes âgées (britanniques) en moyenne de 62,5 ans au bout de 6 ans. 


Dans le détail l'exercice physique vigoureux diminuerait la mortalité toute cause, la mortalité cardiovasculaire et la mortalité par cancer.

Et il y aurait un effet-dose. 

La dose optimale serait de 58 minutes par semaine. 

La dose minimale efficace erait de 15 minutes par semaine pour la mortalité toute cause et la mortalité par cancer et de 19 minutes pour la mortalité cardiovasculaire.

C'est LA.

La lecture détaillée de l'article montre que les chiffres ont été triturés dans tous les sens, segmentés, sous-groupés et il est assez difficile de savoir comment le protocole était dessiné à l'origine. 

A nous les exercices physiques vigoureux ! Quinze minute par semaine, c'est donc 2,14 minutes par jour. 

Comme dirait ce bon Winston Churchill "No 2,15 minutes de sport par jour !"


Perronne déconne.

Le site factandfurious.com nous présente un Perronne déconnant (attention, n'en parlez pas au Conseil de l'Ordre je pourrais être condamné).

C'est LA et c'est signé Antoine Daoust.

Et cela vaut son pesant de cacahouètes. 


Améli déconne en préconisant des techniques non validées dans la bronchiolite du nourrisson.


Belles discussions sur twitter après que j'ai écrit que la kinésithérapie respiratoire comme traitement de la bronchiolite de nourrissons suivis en ambulatoire n'avait pas fait la preuve de son efficacité.

Je résume :
  • L'absence de preuves (et j'ai tellement souligné depuis cent ans que les études contrôlées en ambulatoire sont d'une complexité inouïe et n'intéressent pas les financeurs) ne signifie pas preuve de l'absence
  • Qu'il s'agisse du drainage postural par vibration ou percussion ou de l'augmentation du flux respiratoire
  • Oui mais, m'ont dit les kinésithérapeutes on ne fait pas que cela, on rassure, on conseille, on revoit, ce que ne font pas toujours les MG débordés
  • Je ne disconviens pas que certains MG débordés ne prescrivent aucun conseil, aucune réassurance, et ne revoient pas les enfants... Ça existe.
  • Je ne disconviens pas non plus que certains MG prescrivent aussi des médicaments non adaptés (antibiothérapie, corticothérapie, que sais-je encore ?)
  • Le problème de la bronchiolite du nourrisson en ville est de séparer le bon grain de l'ivraie, c'est dire les enfants qu'il faut surveiller (et les conseils, les signes d'alarme, sont à bien préciser, à écrire même), qu'il faut revoir, qu'il est possible d'adresser à des kinésithérapeutes compétents quand cela peut rassurer les parents, et, surtout, ceux qu'il faut adresser aux urgences, soit d'emblée, soit après une période d'observation, en tenant compte de la surveillance des parents qui "connaissent" le comportement normal de leurs enfants.
  • Faut-il encore polémiquer ?

Jean-Marie Vailloud tire sa révérence mais ne déconne pas.

Bye.

Merci.

j'ai appris énormément de choses en te lisant, cardiologie, médecine, humanité, respect des patients, empathie.

Son blog est encore ICI.


mercredi 19 octobre 2022

Liens et conflits d'intérêts.

Les médecins ne devraient-ils pas porter des uniformeses qui identifient leurs sponsors et de qui ils reçoivent des pots-de-vin ?

Qu'est-ce qu'un lien d'intérêts ?

"Un concours de circonstances qui crée le risque qu'un jugement professionnel ou des actions relatifs à un intérêt primaire soient injustement influencés par un intérêt se condaire.

"Les intérêts primaires sont : promouvoir et protéger l'intégrité de la recherche, le bien-être des patients et la qualité de la formation médicale.

"Les intérêts secondaires peuvent inclure non seulement un gain financier mais aussi le désir d'avancement professionnel, la reconnaissance d'une réussite personnelle et des faveurs pour des amis et de la famille ou des étudiants et des collègues.

"L'IOM ajoute que les intérêts financiers sont souvent mis en avant notamment auprès de l'opinion publique mais qu'ils ne sont nécessairement pas plus graves que les autres intérêts secondaires ; ils sont en revanche plus objectivables, plus opposables, plus quantifiables et plus réglementés en pratique de façon équitable"

(Selon l'IOM (Institute Of Medicine), l'équivalent états-unien de l'Académie de médecine)).

Article L4113-13 du Code de la santé publique

Les membres des professions médicales qui ont des liens avec des entreprises et des établissements produisant ou exploitant des produits de santé ou avec des organismes de conseil intervenant sur ces produits sont tenus de faire connaître ces liens au public lorsqu'ils s'expriment sur lesdits produits lors d'une manifestation publique, d'un enseignement universitaire ou d'une action de formation continue ou d'éducation thérapeutique, dans la presse écrite ou audiovisuelle ou par toute publication écrite ou en ligne. Les conditions d'application du présent article sont fixées par décret en Conseil d'Etat.


Les manquements aux règles mentionnées à l'alinéa ci-dessus sont punis de sanctions prononcées par l'ordre professionnel compétent.


Les intervenants médecins ou autres doivent le ou les déclarer.

  1. Quand un médecin parle en public (en France) à l'attention de professionnels de santé en général et de médecins en particulier ou devant un public profane, il est tenu de déclarer ses liens d'intérêts. 
  2. Selon le Code de la santé publique, article L4113-13.
  3. Des liens d'intérêts signifient qu'il pourrait s'exprimer en tenant compte des relations qu'il entretient avec des personnes, des institutions, des industriels dont il dépend pour sa carrière (un employeur public ou privé) et/ou dont il profite d'un point de vue financier.
  4. Les liens financiers sont les plus faciles à déterminer, ils sont déclarés d'un point de vue fiscal par les firmes qui paient et ils sont consultables sur le site Transparence Santé et sur le site Eurosfordocs.
  5. Les liens non financiers sont parfois moins évidents à mettre en évidence : liens avec une institution, un supérieur hiérarchique, une agence gouvernementale, un groupe de travail, un parti politique, un syndicat, ou liens de camaraderie, d'amitié ou d'amour.
  6. L'orateur ne déclare parfois pas des liens d'intérêts car il argue que le sujet qu'il va traiter ou pour lequel il est interrogé n'a pas de rapport avec ces liens. Nous y reviendrons car c'est discutable.
  7. Ainsi, un intervenant ne déclare pas ses conflits d'intérêts car les conflits d'intérêts sont un jugement que porte l'auditeur à l'énoncé des liens d'intérêts déclarés.

Personne ou presque ne les déclare.

  1. Lors d'interventions à la radio, à la télévision ou sur les réseaux sociaux, il est exceptionnel que l'intervenant, le commentateur, le blogueur se conforme au Code de la santé publique.
  2. Les médias concernés ne s'en préoccupent pratiquement jamais lorsqu'ils invitent une personne à parler.
  3. Il n'est pas d'exemples à ma connaissance où le défaut de déclaration ait conduit à des poursuites (mon oreillette me dit que oui, le Conseil de l'ordre est exceptionnellement intervenu).
  4. Lors de congrès ou de réunions de formation médicale continue les orateurs doivent préciser au début de leur intervention quels sont leurs liens d'intérêts. Ils le font de plus en plus (mais je n'ai pas de statistiques sur la question). Et je ne parle pas des orateurs qui ne déclarent pas de liens d'intérêts en utilisant des écrans où apparaissent en bas à droite le logo d'un laboratoire !
  5. Le livre "La santé en bande organisée" de Jouan et Riché a confirmé combien les liens non financiers et/ou affectifs (i.e. sexuels) sont importants dans les prises de décision : épouse de, mari de, maîtresse de, amant de. Il est clair qu'il est difficile, je veux dire impossible, que le directeur de l'agence du médicament, avant de parler sur CNews, commence son intervention par "Je déclare être l'amant de Madame X, directrice de la communication du laboratoire Y dont je vais parler de l'une des molécules"
  6. Le fait de ne pas déclarer un lien d'intérêts parce qu'il n'a pas de rapport avec le sujet abordé pose plusieurs questions : a) parce que si vous parlez de la molécule M1 commercialisé par le laboratoire L1 et que vous recevez de l'argent du laboratoire L1 pour la molécule M2 qui appartient à une autre classe thérapeutique, on peut imaginer quand même que vous allez préserver votre source de revenus ; b) parce que dire du bien de la molécule M3 du laboratoire L3 dans un domaine thérapeutique ou pour une classe pharmacologique, c'est signifier que vous êtes ouvert pour recevoir de l'argent du laboratoire L4 qui commercialise une molécule M4 dans le même périmètre (imaginez l'inverse) ; c) le milieu pharmaceutique étant étroit, il vaut mieux pour un laboratoire lambda embaucher un chercheur/orateur favorable a priori à l'industrie pharmaceutique et qui ne dérapera pas dans les congrès.

Peut-on échapper aux liens d'intérêts ?

  1. Monsieur Bruno Lina et Madame Agnès Buzyn ont indiqué que le fait d'avoir des liens financiers avec les industriels est un gage que les médecins font partie de l'excellence.
  2. C'est faux et c'est vrai.
  3. C'est faux dans de nombreux cas : l'industrie préfère compter sur des médecins compliants, qu'elle  a parfois fabriqués elle-même (expert mongering), qui sont aussi bons orateurs, bons rédacteurs, ou qui occupent des postes décisionnaires importants et qu'ils savent se coucher quand il faut rajouter une phrase dans un article ou changer de test statistique pour obtenir le graal, c'est à dire la significativité statistique, plutôt que des experts en recherche clinique qui pourraient être trop regardants ou qui ne renverraient pas l'ascenseur. Elle préfère des médecins à l'échine souple.
  4. C'est vrai aussi car pour faire de la recherche clinique en France, sauf exceptions, il est nécessaire de travailler avec les industriels du médicament. Des personnes intègres, si elles veulent travailler, si elles veulent publier, si elles veulent faire carrière, doivent accepter l'argent de l'industrie. Jusqu'à quel point ? Jusqu'à quel poste ?
  5. Enfin, dans les contributions financières des laboratoires il existe aussi un poste qui s'appelle "Frais de congrès", c'est à dire qu'un orateur est invité à Chicago (ASCO) pour faire une communication, participer à un board, et on lui paie les frais d'inscription, le gîte et le couvert. Convenons qu'il est assez difficile de faire autrement tant les prix sont exorbitants, même pour un PU-PH. En revanche, l'invitation du professeur lambda (qui vient avec son épouse, sa maîtresse...) à Chicago, et qui n'a rien à y faire de scientifique sinon s'informer (quand il parle anglais), c'est du pur marketing, c'est du relationnel dans le but d'obtenir un retour d'ascenseur... Accessoirement on peut s'interroger sur l'intérêt scientifique d'un congrès international en présentiel à l'heure des facilités du distanciel. L'intérêt est surtout promotionnel.

En conclusion :

  1. Faire appliquer la loi ne semble pas encore à l'ordre du jour.
  2. La corruption a encore de beaux jours devant elle.