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jeudi 16 novembre 2017

Quand le Président du Conseil National de l'Ordre des Médecins menace.


Le docteur Patrick Bouet, Président du Conseil National de l'Ordre des Médecins (PCNOM), nouveau membre de l'Académie de médecine (on le félicite pour l'ensemble de ses titres et travaux), répond à un journaliste dans la revue médicale Le Généraliste, journal dont l'équilibre financier est assuré par la publicité pharmaceutique et je signale en passant aux commerciaux que j'en ai assez de le recevoir gratuitement dans ma boîte à lettres. 

Avant que de lire mes commentaires, lisez l'entretien, il est ICI.

Rappelons aussi qu'il est probable que cet entretien fait suite à la lettre ouverte que nous avons écrite et à la pétition qui a suivi :  voir LA

Le PNCOM nous dit d'abord qu'il faut que les médecins sachent que s'ils n'adoptent pas une attitude conforme aux données de la science ou s'ils mettent en danger les patients ils devront en assumer les responsabilités

Diable.
Nous sommes d'accord !

Mais.
J'ignorais que le PCNOM menât un combat sans relâche contre les médecins qui n'adoptaient pas une attitude conforme aux données de la science. Enfin, ça se saurait, on me l'aurait dit.
Ou alors.
J'avais certainement piscine quand le PCNOM a entamé des actions disciplinaires contre les gentils médecins qui ont prescrit Mediator pendant des années hors AMM et sans respecter les données de la science ; j'avais aussi piscine quand le PCNOM a poursuivi les gentils médecins qui prescrivaient le procubitus pour les nourrissons (600 morts par an), les gentils médecins qui pratiquent annuellement un frottis du col utérin chez des femmes sans facteurs de risque, les gentils médecins qui nient le sur diagnostic engendré par le dépistage organisé du cancer du sein (et les mutilations féminines qui s'en suivent), les gentils médecins qui accordent des AMM à des molécules anti cancéreuses qui n'ont aucune efficacité clinique significative selon le critère Amélioration de l'espérance de vie et qui mettent en jeu l'intégrité des patients, les gentils médecins qui ont conseillé (et qui continuent de conseiller) le dosage du PSA chez les hommes afin de dépister un cancer de la prostate sans aucun bénéfice sur la mortalité globale et au prix de mutilations masculines, les gentils médecins français qui, contre toute attente, prescrivent beaucoup (trop) d'antibiotiques...


sans oublier que notre PCNOM a dû, mais j'avais piscine, en se fondant sur les données de la science et sans céder à des considérations politiques et/ou commerciales, se prononcer pour le déremboursement des médicaments dits anti Alzheimer qui sont inutiles, nuisibles et dangereux (on me dit dans l'oreillette que ce n'est pas encore fait) et intenter une action contre la ministre de la Santé Madame Buzyn qui, contrairement aux données de la science et à l'intérêt des patients, a maintenu le remboursement.... Quant aux grands problèmes de santé publique, quelques pistes : LA.

Mais, Monsieur le PCNOM, j'assume mes responsabilités. J'attends sans peur que le PCNOM intente des actions de justice contre les signataires de la lettre ouverte adressée aux députés de la République. Je suis prêt à me défendre et à montrer que les arguments scientifiques sur lesquels repose cette  obligation vaccinale à 11 vaccins sont ténus et sans aucun rapport avec une menace sanitaire de grande ampleur, telle que vous semblez l'évoquer. Quant à restaurer la confiance, notre collègue Lehmann a montré combien le discours buzynien était avant tout un discours touchant à la novlang orwellienne : voir LA.
Vous avez également dit lors de cet entretien, je vous cite, "Créer l'obligation pour ces vaccins dont nous savons qu'ils protègent et sauvent des vies, c'est une action de santé publique."

Connaissez-vous ces données ?
Les décès des enfants  de moins de 1 an : Les chiffres de 2008 montrent que 53 (1,6 %) des 3095 décès chez des enfants de moins de 1 an sont liés à des causes infectieuses et parasitaires (dont une partie seulement sont vaccinopréventables). Voir LA.




1 : Certaines affections d'origine périnatales (1557) dont complications de la grossesse (408), affections respiratoires (287),  affections hémato et hémorragiques (181), infections (145),
2 : Malformations congénitales (640)
3 : Mort subite du nourrisson (261)
4 : Causes inconnues non précisées (151)
5 : Maladies endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques (69).

Heureusement que vous avez sous la main le bon professeur Joyeux qui vous permet d'amalgamer sa personne, farfelue, peu crédible, et peu informée et l'assimiler aux médecins qui s'interrogent. Le professeur Joyeux est l'idiot utile des vaccinolâtres et permet de cacher la forêt des légitimes interrogations.

Mais vous allez plus loin, cher PCNOM, pour faire peur en agitant devant l'opinion médusée le spectre d'une épidémie d'encéphalopathie rougeoleuse ! Comme l'a écrit un excellent confrère en son blog (ICI) il n'y a jamais eu en France d'épidémie d'encéphalopathie rougeoleuse !

Sont-ce les données de la science que de faire peur ?

Les données de la science vont sans doute venir, il suffit que la ministre de la Santé et/ou la DGS commande au Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, le phare des publications scientifiques mondiales, le journal paroissial des Eglises françaises de vaccinologie et de dépistologie réunies, un article ad hoc, une étude prospective dans le style stochastique --très à la mode--, annonçant des milliers de morts dues à une encéphalopathie rougeoleuse dramatique si le taux de couverture vaccinale descend au dessous de 74,197 %.

Mais j'imagine quand même qu'un praticien finlandais qui aurait accepté de vacciner des enfants avec Pandemrix, le vaccin anti grippal, et dont certains auraient développé une grave maladie auto-immune, la narcolepsie, n'aurait-il pas dû refuser de façon jusqu'au boutiste ? Je laisse cela à votre appréciation, Monsieur le PCNOM. Je suis certain par ailleurs que les poursuites sont engagées à l'égard des experts qui soutenaient en 2009 que Pandemrix était sûr : vous voulez des noms ?

Au delà de Pandemrix nous nous rappelons, lors de la grande pseudo pandémie grippale de 2009, les prévisions alarmistes des experts (une encéphalopathie rougeoleuse à la puissance mille) qui ont conduit au fiasco organisationnel, idéologique, commercial et scientifique que nous avons tous vécu, fiasco  qui a entraîné une défiance du public à l'égard de la vaccination en général. Eh bien, ces experts, apprenez, mon cher confrère membre de l'Académie de médecine, ils sont toujours là, en poste ou en d'autres endroits de la République vaccinale. Pour vous paraphraser : "Avez-vous eu le courage de ne pas assumer leurs déclarations ?"

Le problème du refus de vaccination par des praticiens ne me concerne pas, Monsieur le PCNOM, car, dans une démarche d'information claire et loyale, si des parents veulent ou exigent que leurs enfants soient vaccinés, je les vaccine. Apprenez, cher PCNOM, qu'il existe en France des praticiens qui 1) savent que la décision partagée est un objectif respectable, qui 2) tentent, malgré tous les obstacles, de l'appliquer et qui 3) ne pensent pas qu'il s'agit la fin de la médecine.

Le cas des parents qui refusaient jusqu'à présent les 3 vaccinations obligatoires, soit diphtérie, tétanos et polio, était simple pour moi, je ne concevais pas qu'il faille faire des faux, faux certificats de vaccination et/ou faux certificats de contre-indication à la vaccination. Mais, l'après-midi où j'étais à la piscine, j'ai dû manquer les actions du PCNOM pour exiger du Ministère de la Santé qu'il exige que les industriels fournissent un vaccin combiné Diphtérie/Tétanos/Polio, comme la loi l'imposait, et non des vaccins combinés imposant des vaccinations non obligatoires. C'était l'intérêt des enfants car, ne pas vacciner les enfants, c'est leur interdire l'école qui est un droit fondamental pour tous.

Quand vous dites "Il n'y a pas de débat" alors que vous n'apportez pas les preuves de vos assertions, que devons-nous en penser ? Pas de débat scientifique ? La science se fonde sur le débat, je parle aussi du débat socratique et pas des décisions autoritaires prises dans des antichambres ministérielles largement polluées par l'argent de l'industrie pharmaceutique.

L'histoire de la science et, accessoirement, de la médecine est celle de l'incertitude, du doute raisonnable, de la confrontation des arguments comme le montrent nombre de retours en arrières liés non pas à des avancées de la science mais à la prise de décisions précipitées et pas assez étayées. Lire CECI qui parle du pays de Pasteur.

Je me permets de citer intégralement la dernière réponse que vous faites dans cet entretien.

"Nous estimons qu'il faut donner un caractère obligatoire à la vaccination antigripale chez tous les personnels de santé. Nous continuons de penser que les professions de santé doivent être exemplaires. Se vacciner, c'est montrer que l'on est convaincu du bien-fondé de l'action que l'on mène. La vaccination antigrippale nous apparaît être une exigence déontologique. C'est la raison pour laquelle nous conseillons au ministère de la Santé et au gouvernement de mettre en place l'obligation vaccinale des personnels de santé exerçant dans des collectivités et l'exigibilité vaccinale pour les personnes hébergées en EHPAD."

Nous sommes en plein délire. Premièrement, Monsieur le docteur Brouet, la vaccination anti grippale n'est pas efficace (mais il est certain que vous avez des preuves scientifiques disant le contraire) et, plus précisément chez les patients de plus de 65 ans (vous devriez poursuivre les officiels américains : LA). Deuxièmement, il n'existe aucune donnée consistante sur le fait que la vaccination des personnels soignants soit efficace dans les établissements de soins. Troisièment, je crois que vous avez oublié les textes de loi fondamentaux sur les droits des malades.

Bon.
Vous avez donné un coup de menton pour faire cesser la récréation.
Cela vous a fait plaisir.
Cela a contenté ceux dont vous êtes l'obligé. Vous affirmez pourtant ne pas, j'utilise vos mots, vous être mis à genoux devant le gouvernement et ne pas être à la solde des laboratoires.

Belle novlang orwellienne.

Je ne cèderai pas à ce genre de menaces, Monsieur le PCNOM,  et je garderai ma faculté de critiquer, approuver, comprendre.