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mercredi 31 juillet 2024

Histoire de santé publique sans consultation 21 : secret professionnel à la pharmacie.



Devant moi, je suis à distance réglementaire, un jeune homme dans les 20 ans.

La pharmacienne (très fort) : voici votre prozac, votre tercian et votre Xanax.

Le jeune homme s'est retourné, gêné, et j'ai fait semblant de ne pas avoir entendu.

C'est tout.

Le jeune homme sort de la pharmacie en rasant les rayons de la para-pharmacie.

dimanche 18 juin 2023

Bilan médical du lundi 12 au dimanche 18 juin 2023 : corruption à la DGS, bureaucratie d'Etat, projet régional de santé, normo vs hypercapnie, acide tranéxamique : non, exploitation des MG par les hospitaliers, secret professionnel, MSO

par Loïc Sécheresse @loicsecheresse

212. La corruption au plus haut sommet de la santé publique.

Pr Christian Rabaud, nouveau Directeur Général de la Santé



L'article du journal Libération en dit plus : ICI


213. La bureaucratie des libéraux àlavalletoux.





Valletoux est un génie bureaucrate :


214. Eléments de langage chez les Macroniens qui s'essaient à la Santé publique

  • Territoire
  • Territoires
  • L'Institut des territoires coopératifs
  • Les coopérations et dynamiques territoriales
  • Accès aux soins 
  • Service d'accès aux soins généralisé d'ici fin 2023
  • Vrais leviers d'accès aux soins
  • Des modèles inspirants pour faire le dernier km jusqu'au patient
  • Médicobus
  • 4000 maisons de santé pluri professionnelles d'ici 2027
  • Soignants ressources
  • Dynamique des acteurs locaux
  • Dynamiques territoriales
  • Co-construction
  • Co-construction des solutions locales
  • Aller vers
  • Gradation des soins
  • Offre de soins de proximité
  • Dispositif piloté
  • Renforcer la proximité, l'agilité et la co-construction avec les acteurs de terrain
  • CPTS
  • Assistants médicaux
  • Ecosystème santé
  • Support d'expériences matures et vertueuses
  • Optimiser le temps médical
  • Délégation de tâches
  • On va vous accompagner
  • Feuille de route
  • Ad libitum

Si vous voulez connaître de l'authentique bureaucratie alliée aux éléments de langage des sociétés de conseil. C'est ICI

C'est le projet régional de santé 2023-2028 concocté, élaboré, peaufiné par l'ARS Ile-de-France. C'est du lourd, lourd.





215. C'est de la réa mais aussi Medical Reversal


Article du NEJM : LA.
A 6 mois l'hypercapnie ne donne pas de meilleurs résultats neurologiques que la normocapnie chez des patients en réa post arrêt cardiaque.

216. Encore de la réa : l'acide tranéxamique ne marche pas

Une étude vs placebo ne montre pas de bénéfice à 6 mois.

C'est dans le NEJM : LA





217. Les hospitaliers délèguent aux MG de nombreuses tâches dont une proportion significative est inappropriée.

L'article (GB) est ICI (abstract).

Conclusion :

  • C'est pas en France
  • Mais en GB
  • Partout les MG sont mal considérés
  • Mépris ou exploitation ?



218. Le risque de mort par cancer du sein diminue : dépistage ou non.

Une étude observationnelle de cohorte entre 1993 et 2015 : LA.

Niveau de preuve : moyen.

Mais.

Commentaires en français sur le site Cancer Rose : ICI.

Commentaires en anglais sur le site de Cancer Rose : LA

219. Pour la 1000 ème fois : les assureurs et les banques font du chantage pour que les médecins enfreignent le secret professionnel.

Le Conseil de l'Ordre des médecins est aux ordres (des assureurs et des banquiers).

Nous en avons parlé presque 1000 fois mais celui qui en parle le mieux, le docteur Michael Rochoy, qui vous facilite le boulot : ICI Vous pouvez le suivre sur tweeter : @mimiryudo

219. L'assurance maladie veut vous mettre sous MSO (mise sous objectifs) pour les arrêts de travail: Non !

Sur le site du syndicat MG France : comment vous défendre : LA

Un document du syndicat FMF : ICI.




mardi 1 novembre 2022

Hypertension, confraternité, secret professionnel. Histoire de santé publique sans consultation. 10



Je rencontre une ex patiente dans les rues de Mantes.

On parle une heure.

Elle a 56 ans et après qu'on a évoqué sa famille, ses amis, les gens qu'on connaît en commun, ce qu'elle devient, ce que deviennent son mari (dont elle a divorcé), ses enfants (que j'ai suivis), ma retraite, et cetera.

Elle finit par me me dire : "Je suis embêtée parce que j'ai une hypertension...

- Ah, moi aussi.

- Vous ? 

- Oui, pourquoi ?

- Vous n'êtes pas gros..."

("Mon" ex patiente ne me semble pas présenter un sur poids manifeste)

"Il n'y a pas que des gens gros qui sont hypertendus, il y a des maigres, des petits, des idiots, enfin, tout le monde...

- Mon médecin...

(Je ne lui demande pas qui est son nouveau médecin. Et comme cela vous ne le saurez pas.)

"... mon médecin m'a surtout dit que c'était un traitement à vie. C'est vrai ?"

Je lui raconte que le traitement de l'hypertension est souvent définitif à moins que l'on ne retrouve un facteur déclenchant traitable... Ce qui est rare.

Elle est déçue.

"C'est vrai que j'ai un cousin à qui on propose tout le temps de manger tant il est maigre et pourtant il a de la tension...

- Vous voyez...

- Et d'ailleurs, je vais vous dire ce qu'il m'a donné comme traitement..."

Elle a du mal à se rappeler (nous sommes dans la rue tout près de la Caisse d'Epargne, mais elle finit par retrouver, "... du propanolol pour les maux de tête et du lercan..."

Faut-il dire que mon non-verbal en a pris un certain coup ?

"Et vous prenez cela depuis combien de temps ?

- Un an.

- La tension ?

- Parfaite."

J'ai pensé à l'un de mes cardiologues favoris sur twitter sans compter à deux autres de mes cardiologues  IRL valeureux et je me suis posé la question suivante : est-il possible en 2022 d'instaurer (c'est bien une instauration, j'ai vérifié) une bithérapie antihypertensive à base de propranolol (aucun intérêt de prescrire un bêta bloquant en première intention -- et encore moins celui-là-- dans l'hypertension) et de lercan (inhibiteur calcique qui n'a jamais fait la preuve de son utilité sur des critères de morbimortalité et qui devrait être réservé à une deuxième intention en cas d'oedème des membres inférieurs survenus sous amlodipine... mais ça, c'est mon avis personnel)

L'affaire Perronne en cours pose le problème de la confraternité qui est, semble-t-il, la valeur essentielle du Conseil de l'ordre des médecins. Il m'étonnerait pourtant que le fait de suggérer que le traitement de mon ex-confrère n'est pas tout à fait approprié (qu'en de termes choisis ces choses-là sont dites) puisse faire l'objet d'une plainte pour non confraternité après que mon ex-patiente sera allé raconter à son nouveau médecin les propos que j'aurais pu tenir.

Il est vrai que si je racontais en privé à l'un de mes collègues comment le docteur X traite les hypertensions (pardon pour la généralisation) en première intention, je pourrais utiliser un vocabulaire plus fleuri.

Que devais-je faire (sans connaître le contexte, bien entendu) ? Dire à la personne de changer de médecin au risque de lui faire douter encore plus de notre beau métier et l'inquiéter encore plus ? Lui demander le nom de mon confrère pour que je l'appelle ?

Je n'ai rien fait.

J'ai renoncé.

S'agit-il de l'esquisse de l'esquisse d'un processus de non-assistance à personne en danger ?

Mais.

Mais, et comme il ne s'agit pas d'un roman où les personnages ne peuvent lire le livre après qu'il est paru, je vais devoir renoncer à publier ce billet car la personne pourrait se reconnaître, je ne lui ai pas demandé l'autorisation de publier, et pourrait comprendre que son médecin est bon à changer et que son ex-médecin a violé le secret professionnel.

Enfin.

Enfin : Les recommandations médicales sont souvent discutables (conflits d'intérêts, compétence), et c'est un euphémisme, le fait de les suivre ce serait mieux que le contraire pour la santé publique.