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dimanche 16 octobre 2022

Bilan médical du lundi 10 au dimanche 16 octobre 2022 : Dépistage du cancer colorectal, maladies chroniques, surdiagnostic (Australie), AC/FA, Ordres, Myocardites post ARNm, Pittet...


Via Rithy Panh

1. NordICC : Le dépistage du cancer colo-rectal par coloscopie unique ne sauve pas de vies.


L'étude NordICC est un essai pragmatique randomisé incluant des personnes asymptomatiques âgées de 55 à 64 ans entre 2009 et 2014 et issues de registres médicaux (en Pologne, Norvège, Suède et Pays-Bas). Il est publié LA dans le NEJM.

Le titre de l'essai est important : Effet du dépistage par coloscopie sur les risques de cancer colorectal et de la mortalité associée.

Les 84585 participants étaient randomisés en deux groupes (ratio de 1 pour 2), le premier recevait une invitation à une coloscopie de dépistage et le second n'en recevait pas. Un total de 11843 patients (42 %) ont accepté le dépistage. 

Après 10 de suivi : pour le groupe en intention de dépistage (que l'on appelle dans les essais thérapeutiques en intention de traiter) par rapport au groupe non invité : 
  1. Moins de cancers (0,98 vs 1,2 %) ont été détectés avec une différence relative significative de 18 % Ce qui signifie que le nombre nécessaire de personnes à inviter au dépistage pour éviter un cancer colorectal est de 455 (IC à 95% : 270-1429)
  2. Le risque de mortalité liée  au cancer colorectal n'était significativement pas différent (0,28 vs 0,31)
  3. Le risque de mortalité totale était identique : 11,03 vs 11,04 %. 

Conclusion : le dépistage du cancer colorectal par coloscopie sur invitation chez des personnes asymptomatiques ne sauve pas de vie.

Pourtant :

L'analyse per protocole (c'est à dire en ne retenant que les patients invités qui ont répondu favorablement au dépistage) indique pour la mortalité relative 0,15 vs 0,30 (diminution relative de 50 %) mais les auteurs ne précisent pas les chiffres pour la mortalité totale.

Les auteurs de l'essai sont donc favorables à ce dépistage.
 
On commence à comprendre pourquoi cet essai fait l'objet de conclusions différentes.

Rappelons qu'en France le dépistage organisé du cancer du colon invite les personnes âgées entre 50 et 74 ans (cette invitation est adressée par voie postale aux populations concernées et est relayée par les médecins traitants lors de consultations) à pratiquer eux-mêmes une recherche unique de sang dans les selles dont le résulta est transmis au médecin qui a prescrit le test. Cette façon de procéder ne diminue ni la mortalité relative, ni la mortalité totale.


Je vous propose donc, par souci d'objectivité, de vous présenter dans un premier temps différents points de vue, les uns considérant que cet essai enterre le dépistage du cancer colorectal par pratique de la coloscopie et d'autres qui y sont plutôt favorables.

Dans un deuxième temps je tenterais de faire la synthèse, une synthèse qui permettra en outre de faire le point sur les recherches cliniques en termes de dépistage en général.


Pro : 

Un commentaire en anglais de Vinay Prasad (ICI) explique les tenants et les aboutissants de cette affaire (30 minutes) et exprime son point de vue (négatif).

Mais il y a des critiques de Prasad favorables à l'essai :


et les commentaires : LA

Un échange entre Prasad, Cifu et Mandrola : ICI. Où Cifu est pour le dépistage.

Mais aussi un problème de méthodologie statistique selon certains : LA.

Per protocole vs intention to treat ? LA


Bishal Gyawali (BG) publie sur Mescape (ICI) un article (il faut s'enregistrer gratuitement pour le lire) qui résume les pros et les contres de l'essai randomisé concernant le dépistage du cancer du colon par coloscopie.

En voici les points essentiels avec mes observations personnelles :
  1. La critique principale est que l'essai aurait dû s'intituler : Effet d'une invitation unique par coloscopie sur les risques de cancer colorectal et de la mortalité associée. Avec des résultats négatifs sur la mortalité relative et la mortalité totale.
  2. Le chiffre de 42 % d'acceptation de la coloscopie est inférieure à celui des Etats-unis (60 %) dans une population éligible. Que se serait-il passé si 60 % des personnes avaient accepté l'invitation ? Probablement peu de changement selon BG puisque le risque de mortalité liée au cancer colorectal est diminué de 0,15 % entre l'ensemble des patients invités et les patients ayant répondu à l'invitation.
  3. Pour mémoire, en France le taux de participation à la détection de sang dans les selles est environ, selon les années de 28-29 %
  4. L'analyse per protocole, c'est à dire en ne prenant en compte que les patients ayant accepté l'invitation, c'est tricher dans le cadre d'un essai randomisé. En effet cela n'analyse pas les résultats de la décision partagée mais seulement les résultats du protocole.
  5. Si cet essai a été mené, c'était pour savoir si les résultats de l'étude randomisée méritaient que le dépistage du cancer colorectal soit généralisé à la population entière d'un pays. La réponse est probablement non. D'une part il est rare que la validation externe d'un essai randomisé montre des chiffres plus importants que l'essai lui-même... D'autre part cet essai montre que l'invitation ne modifie pas ou très peu le risque de mourir d'un cancer colorectal ni d'autre chose. 
  6. Ainsi, il est important de dire que cet essai ajoute une pierre de plus à l'édifice du dépistage du cancer colorectal par coloscopie. Le citoyen non malade doit être informé avant toute décision de dépistage du résulta de cet essai. Idem pour le test de détection de sang dans les selles. On peut aussi se demander pourquoi la sigmoïdoscopie, peu pratiquée en France, n'est pas proposée (pas d'anesthésie) (LA), avec de meilleurs résultats que les deux procédures précédentes.
  7. Un citoyen informé asymptomatique a le droit à une coloscopie de dépistage.




2. DREES : Les maladies chroniques touchent plus souvent les personnes modestes et réduisent davantage leur espérance de vie

La DREES publie un rapport (ICI) complémentaire à celui que je vous avais résumé la semaine dernière (LA)

C'est terrifiant.

Un bref résumé : 
  1. Les personnes les plus modestes ont 2,8 fois plus de risques de développer u diabète que les plus aisés
  2. Le risque de développer une maladie respiratoire chronique est 1,4 fois plus élevé chez les ouvriers que chez les cadres
  3. Les plus modestes ont un risque 2,8 fois plus élevé de vivre avec une maladie psychiatrique que les plus aisés.
  4. Le risque de vivre avec un diabète est plus inégalitaire chez les femmes, celui de vivre avec une maladie psychiatrique l'est plus chez les hommes.
  5. Les maladies chroniques accroissent les inégalités en termes d'espérance de vie.

On comprend que les jeunes Français préfèrent devenir cols blancs que cols bleus : ce ne sont pas des feignants mais des pratiquants actifs de l'autoprévention... Ils ont empowerdé les rapports qui ne cessent de décrire ces situations d'inégalités dans tous les domaines de la santé.

Un commentaire de Georges Bernanos (Nouvelle histoire de Mouchette - 1937) : "Les misérables ne s'intéressent guère aux maladies chroniques dans lesquelles ils reconnaissent une misère de plus, aussi fatale que les autres, à quoi les médecins ne peuvent rien." 

"Est-ce que tout va bien ? Vous n'avez pas photographié votre nourriture."


3. Surdiagnostic : On n'en peut plus !

Les Australiens (les antipodistes pour les oncologues français qui ne savent pas ce qu'est un surdiagnostic ou qui parlent d'organogenèse aux ignorants quand on les interroge sur la question) publient sur le surdiagnostic.

En anglais : ICI.

In women. An estimated 22% of breast cancers (invasive cancers, 13%), 58% of renal cancers, 73% of thyroid cancers, and 54% of melanomas (invasive melanoma, 15%) were overdiagnosed, or 18% of all cancer diagnoses (8% of invasive cancer diagnoses).

In men. An estimated 42% of prostate cancers, 42% of renal cancers, 73% of thyroid cancers, and 58% of melanomas (invasive melanomas, 22%) were overdiagnosed, or 24% of all cancer diagnoses (16% of invasive cancer diagnoses).

En français : LA.


via @Bourrigaud


4. Un dépistage qui ne sert à rien et qui est "recommandé" par les médias GB : celui de la fibrillation auriculaire

Un article publié dans le BMJ (ICI) analyse les raisons pour lesquelles le dépistage de l'ACFA (arythmie cardiaque par fibrillation auriculaire), non recommandé par l'agence britannique de dépistage (UK National Screening Committee), est promu par les médias.

La plupart des commentateurs, des organisations appartenant au NHS (National Health Service) et des associations caritatives qui promeuvent le dépistage ont des conflits d'intérêts directs ou indirects. Une information indépendante est rare. Les raisons en sont inconnues. Les lecteurs doivent considérer le rôle jouée par les conflits d'intérêts financiers dans les recommandations à dépister.



5. Que l'Ordre des médecins se mêle des rapports de la Cour des comptes pas de l'organisation des soins.

Je reçois par mail le texte suivant : LA.

Dont le titre est : 

L'Ordre des médecins propose une nouvelle organisation 

du parcours de soins


Mais, cela n'a pas trainé, les Sept Ordres ont signé !





La dépendance des ordres à l'égard du pouvoir politique est à interpréter en fonction de considérations politiques, bien entendu, et de considérations financières (les subsides étatiques qui leur permettent pour certains de vivre).


5. Les survivantes et les survivants des cancers n'ont pas à être félicité.es pour leur courage. 


Cela signifierait que les autres sont mort.es parce qu'iels étaient lâches...

La guérison du cancer est le salaire du courage.


6. Loni Besancon et Eric Topol sont dans un bateau : myocardites/péricardites post vaccinales.

Une étude épidémiologique rétrospective vient d'être publiée sur l'incidence des myocardites/péricardites post vaccinales (Pfizer et Moderna). LA

Eric Topol ( le médecin qui fut à l'origine du dévoilement du scandale du Vioxx et qui est devenu un pur produit de la bigpharmalogie, comme quoi il est rare d'être deux fois un héros) tweete de façon triomphaliste.

Loni Besancon, le seul spécialiste mondial de la santé à la suédoise, recopie mot pour mot les propos de Topol.

La présentation initiale (et sa traduction) sont rassurantes, lénifiantes et se résument à quatre points majeurs :
  1. Y a plus de myocardites/péricardites post vaccinales dans certaines tranches d'âge
  2. Mais elles ne sont pas graves (les hospitalisations sont douces)
  3. Mais elles sont moins nombreuses que les m/p acquises post covid (qui sont plus graves)
  4. Circulez, y a rien à voir.
Quand on reprend les chiffres du tableau cité et surligné, on remarque que :
  1. Les chiffres les plus élevés ne sont pas pris en compte par Topol
  2. Si on fait une analyse comparative hommes/femmes, tranches d'âge par tranche d'âge de la façon dont Topol aime présenter les résultats de l'efficacité des vaccins (en chiffres relatifs et non absolus), cela donne ceci :
  3. Pour les 12-15, 16-17 et 18-29 ans : respectivement 6.2, 14.7 et 16.2 fois plus !
  4. Si on veut rester objectif, dans l'absolu, c'est peu, mais : quand même
En lisant l'article on se rend compte également du tempérament cueilleurs de cerises des auteurs pour ce qui est des comparaisons avec les autres études sur m/p.

Mais j'ai trouvé une perle : les chiffres de m/p retrouvés dans cette étude épidémiologique cas-témoins sur dossiers sont inférieurs aux chiffres recueillis par le système VAERS (Vaccine adverse effects reporting system) considéré par LB/ET et tous les vaccinolâtrescomme une merde utilisée par les antivaxx pour gonfler les chiffres des événements indésirables attribuables aux vaccins.


7. Les recommandations de l'Union européenne pour le dépistage des cancers : une abomination ascientifique




Remplacer Oz par Raoult !


8. Pittet et le HCSP : pas de masques et du gel hydroalcoolique





Pittet, le professeur helvète, va recevoir la Légion d'honneur.

On croit rêver.

Le propagandiste du lavage des mains et le négationniste de la transmission par aérosol (qui n'a presque pas changé d'avis). Le Haut Comité de la Santé Publique est toujours aussi cool et à côté de la plaque.


Enfin :



nn



dimanche 3 juillet 2022

Bilan médical du lundi 20 juin au dimanche 3 juillet. Paxlovid, invalidité et inaptitude, mortalité infantile Covid, myocardite et péricardite, Vitamine D, Pfizer et IVG, KOL, Hépatite C, Antoine et Laure.



Quand la société savante de médecine générale fait le point sur le paxlovid : ne pas en donner chez les vaccinés.

Le collège scientifique du Collège national des généralistes enseignants rappelle LA les conditions de prescription du paxlovid en se fondant sur les essais cliniques : elle contredit à juste titre la HAS (voir ICI  dans un billet précédent)  et rappelle que les vaccinés contre le covid n'ont pas été inclus dans l'essai pivot. 

En l’état actuel des connaissances et en l’absence d’alternative et de contre-indication, le conseil scientifique du CNGE considère que la balance bénéfice risque du Paxlovid® est favorable pour les patients à risque de forme grave, non-vaccinés et consultant dans les 5 jours après le début des symptômes.

Dans notre série bien connue (plusieurs saisons, plusieurs épisodes par saison) "Y a pas qu'en France", on rapporte qu'en Californie au Kayser Institute, paxlovid est prescrit chez 92 % de vaccinés (LA).

Quand un.e médecin.e du travail explique la différence entre invalidité et inaptitude.

Je vous laisse lire le texte paru sous forme de thread sur twitter : ICI

Les informations fournies sont très pertinentes.

Quelques commentaires personnels d'un médecin de terrain : 
  1. Toutes ces modalités administrativo-médicales sont à peu près équitables pour des travailleurs intellectuels mais sont franchement inégalitaires pour les travailleurs manuels. 
  2. Toutes ces modalités administrativo-médicales sont défavorables aux travailleurs immigrés manoeuvres et possédant mal la langue française.
  3. Je lis au hasard une phrase : "Un travailleur peut être inapte à un poste physique mais peut se reconvertir dans les bureaux..." ou "Un travailleur de 42 ans peut se reconvertir..."
  4. Donc, en gros, pour la réglementation française, les douleurs musculo-squelettiques dues à certains travaux pénibles sont médiocrement et injustement indemnisées.

Quand des chiffres contredisent les alarmistes sur la mortalité du Covid chez les enfants (GB).

Un papier d'Alasdair Munro (ICI) fondé sur un pré-print d'article (UK) (LA) rapporte qu'entre mars 2020 et novembre 2021 le risque de décès dû au covid  chez les personnes de moins de 20 ans est extrêmement rare, qu'il se produit dans les 30 premiers jours de l'infection et chez des enfants présentant des comorbidités. Le taux de mortalité est de 0,7 pour 100 000 infections.

Je n'aime pas utiliser ce genre de comparaison mais ce risque est le même que celui de courir un marathon, de skier pendant 10 jours ou d'un vol de retour entre Londres et New-York.

Quand une étude épidémiologique israélienne rétrospective (100 000 vaccinés Pfizer  vs 100 000 témoins) montre que :

- chez les enfants de 5 à 11 ans

- deux doses de Pfizer entraînent 50 % d'efficacité sur la contamination et sur les formes symptomatiques liées à omicron (c'est à dire moins que sur delta).

Voir LA.

- Et que le nombre absolu de réduction de cas de covid est de - 0,6 %


- Et qu'il n'y a eu qu'1 hospitalisation chez les vaccinés contre 2 chez les nonvaccinés

Il est difficile de dire qu'il s'agit, chez les enfants de 5 à 11 ans, d'un problème de santé publique...



Quand une étude française (re) parle de myocardite et de péricardite post-vaccinale : c'est du lourd. 

L'équipe de Le Vu et Coll (dont Zureik M dont j'ai souvent parlé sur ce blog) publie un article dans Nature (LA) qui montre l'excès de risque de myocardite post vaccinale. ces donnes sont déjà connues : elles ont déjà été publiées en novembre 2021 et avril 2022.

C'est une étude cas témoin dont on connaît les limites et dont on connaît la place dans le niveau de preuves des essais.

Les chiffres sont les suivants (mais lisez l'article en détail) : le risque de myocardite post vaccination est 30 fois supérieur pour moderna et 8 fois supérieur pour Pfizer (par rapport aux témoins). Notamment lors de la première semaine après la première vaccination. Mais aussi après la deuxième.

La tranche d'âge des 18-24 ans est la plus touchée mais ce que l'on apprend c'est que le sur risque concerne toutes les tranches d'âge et pas seulement les hommes. Pour les 18-24 ans avec Moderna : un cas pour 5900 doses. 

Les myocardites/péricardites induits ne sont pas plus graves que celles non induites.

Lisez bien la discussion qui est remarquablement menée par les auteurs.

Cela pose quand même un certain nombre de questions. Et notamment pourquoi, aux US, je ne sais pas pour d'autres pays, Moderna est toujours administré chez les jeunes.

Et le premier qui dit que les auteurs n'auraient pas dû publier parce que cela fait le miel des antivaxx, ils peuvent aller à confesse avec les progressistes scientistes vaccinolâtres.

Une étude canadienne (Ontario) de juin 2022 (ICI) rapporte un sur risque (toujours chez les 18-24 ans) de myocardite/péricardite après vaccination par Comirnaty puis Moderna (et surtout si le rappel est à 30 jours et moins) : 1 cas pour 1287 !

Quant à la vitamine D chez les enfants : les recommandations ne sont pas fondées sur les preuves.

Il peut paraître curieux, voire anticonformiste et provocateur, de remettre en question la prescription de vitamine D chez les enfants. Un billet de blog de Jean Doubovetski (ICI) raconte l'affaire.

Quand Pfizer est à la manoeuvre pour dégommer l'IVG aux US

Pfizer, le chantre de l'innovation, le chantre du scientifisme progressiste, mène double jeu. Non seulement le laboratoire ne veut pas lever l'exclusivité sur son brevet Covid mais il mène une politique entrepreneuriale très forte (selon ses dires) sur la parité dans l'entreprise.

Bravo.

Ne parlons pas de paxlovid, traitement du Covid qui n'a pas été testé chez lesvaccinés et qui est prescrit large manu chez les vaccinés...

Mais surtout : selon un article (ICI) Pfizer  fournit de l'argent aux politiciens qui vont, à la suite de l'avis de la Cour suprême sur l'IVG (ce n'est plus un droit fédéral), interdire l'IVG dans les 13 Etats US où ils sont élus ! 

Quand un oncologue est payé 110 000 dollars par an par l'industrie pharmaceutique...

Ce n'est pas un KOL (Key Opinion Leader), c'est un employé de l'industrie.

Une étude tout à fait intéressante, cela ne se passe pas en France, cela ne pourrait pas se passer en France,  est parue dans le JAMA (LA) qui montre à quel point, en 2017, parmi les oncologues du secteur public touchant un salaire de plus de 100 000 dollars par an, 66,2 % ont été payés par l'industrie. 

Voici les chiffres : When comparing general payments with base salary for the 417 faculty who received payments, 78 (18.7%) received payments of more than 10% of their annual salary, 45 (10.8%) received payments of more than 20%, 16 (3.8%) received payments of more than 50%, and 3 (0.7%) received payments of more than 100% (Figure). The general payments-to-salary ratio for the 3 physicians with the highest ratios were 124% ($185 316/$149 532), 124% ($132 696/$106 706), and 242% ($923 938/$380 768).


Si ce sujet vous intéresse, lire un article bien documenté paru dans Slate (LA) qui renseigne sur la corruption des médecins par Purdue Pharma lors du lancement et de la promotion de l'oxycontin. 

Un point de vue sociologique sur les conflits d'intérêts rapporté par Hervé Maisonneuve en son blog : LA. Il y a du boulot !

La publicité pharmaceutique Direct to consumer fait rage aux US : en 2020, et selon Aaron Kheriaty, 75 % des pubs TV sont promues par des firmes pharmaceutiques. Cette année-là les pubs numériques ont augmenté de 43 % et cela représente 6,6 milliards de dollars !

(à signaler qu'il n'y a que 2 pays au monde où c'est possible : les US et la Nouvelle-Zélande).



Quand les accusations de "viol" concernant Chrysoula Zacharopoulou posent des questions : 

  1. La définition du viol : Le viol est un acte de pénétration sexuelle commis sur la victime ou sur l'auteur de l'acte avec violence, contrainte, menace ou surprise (dans ce dernier cas, la victime est trompée par la ruse de l'agresseur).
  2. Est-ce qu'un examen gynécologique pratiqué par une gynécologue dans un cabinet de gynécologie peut être considéré comme un viol ?
  3. Est-ce que le fait de prendre rendez-vous chez une gynécologue signifie de facto que sera pratiqué un toucher vaginal et/ou la pose d'un spéculum ?
  4. Est-ce que la gynécologue a demandé clairement à la patiente : "Acceptez-vous que je pratique un toucher vaginal dans le but de..." ?
  5. Est-ce qu'un toucher vaginal est obligatoire lors d'un rendez-vous de gynécologie ?
  6. Est-ce que considérer que la pratique d'un toucher vaginal, accompagné éventuellement d'un toucher abdominal, par une gynécologue est un viol de la même nature qu'un viol pratiqué par un ou des hommes sur une femme dans une cave, une chambre à coucher ou un couloir ?

Quand le dépistage de l'hépatite C doit être ciblé...

Encore une fois, beau billet de blog de Jean Doubovetski, LA, qui illustre à merveille le conflit permanent qui existe entre les données de la science et les dogmes de l'Eglise de Dépistologie. Et comme vous l'imaginez les liens/conflits d'intérêts des spécialistes et des sociétés savantes sont à fond pour la dépistologie sauvage.

Quand la mission flash du docteur Braun sur les urgences propose 41 recommandations. 

Voir LA.

Un commentaire de Wargon : ICI.

Les commentaires de MGFrance : ICI

Les commentaires de la FMF : LA

Quand Antoine et Laure font de la sociologie.

Le camp du Bien est fier de ses meilleurs représentants. Dans un papier paru récemment dans Slate (ICI) nos deux héros Antoine et Laure recréent la sociologie en inventant deux termes qui vont marquer l'histoire des sciences humaines : les précautionneux et les rassuristes.

Cette classification binaire permet de rejeter dans les limbes toustes ceulles qui ne pensent pas comme iels.

Ainsi apprend-on que les rassuristes peuvent être rangés d'un seul coup d'un seul dans le camp des climatosceptiques. Ça rassure. Ce sont aussi des covid longs dénialistes et, pour le prouver, A&L citent un article de Santé Magazine (LA) ce qui en jette sur le sérieux de leurs publications de référence !

Mais A&L se mettent aussi dans le cerveau des rassuristes et expriment ce qu'ils doivent penser. 

Par ailleurs, tous les maux de la terre sont attribués aux dits rassuristes : ce sont des individualistes, des libéraux, des, je cite, "chacun pour sa gueule", et, pour faire bonne mesure, la nuance n'est pas la première vertu de nos duettistes, des eugénistes et des darwinistes sociaux...

Mais, rassurons-nous, si j'ose dire, les "précautionneux" sont des sociaux-démocrates (notion qui semblait avoir disparu du champ politique français), qui défendent "un idéal de justice sociale" et qui soutiennent une santé publique "où l'on ne transige pas avec les principes de solidarité et d'équité". Diable.

Le camp du Bien réinvente la sociologie et la lutte des classes. Une lutte des classes assez molle puisque rien n'est dit sur les inégalités de délivrance des vaccins, sur Pfizer, sûrement une société précautionneuse, sur les énormes profits des sociétés pharmaceutiques qui défendent sans doute un idéal de justice sociale. Par ailleurs, les précautionneux mènent souvent leur combat avec de francs néo-libéraux.

Rappelons qu'Antoine Flahault fut un alarmiste lors de la pseudo pandémie A1H1N2, annonçant des milliers de morts, qu'il s'en est excisé, fut le directeur fossoyeur (ou presque) de l'EHSP de Rennes (avec une très modeste qualité d'enseignement), qu'il pantoufla en Allemagne à la Virchow Foundation for Global Health (où il développa des MOOC...) puis à Genève...


Quand la détection et le traitement de plus en plus de cancers du sein in situ ne conduit pas à la diminution du nombre de cancers du sein invasifs...


Lire LA cet article en anglais qui reprend toutes ces données. 

Et cela n'a pas amélioré la survie globale.

Et : An observational study in JAMA Oncology with 20 years of follow-up found that while patients with DCIS who underwent more aggressive treatment generally had a lower risk of ipsilateral recurrence, their risk of dying from breast cancer was the same as those with less treatment.





 


dimanche 6 mars 2022

Bilan (partiel) de la semaine entre le lundi 28 février et le dimanche 6 mars 2022.



Troubles mentaux dus au Covid et Covid long : une étude britannique de novembre à décembre 2021


134 écoles et 4870 élèves. Enfants entre 4 et 11 ans et entre 11 et 18 ans.
Limitations : questionnaires remplis sur la base du volontariat.
Faibles effectifs ne permettant pas des analyses de sous-groupes..

Points principaux.

  • Since March 2020, 1.0% of primary school-aged pupils and 2.7% of secondary school-aged pupils met the Delphi criteria for having experienced long COVID lasting at least 12 weeks.

  • "Loss of taste or smell" was the only symptom group where the prevalence was significantly higher for those who had received a positive coronavirus (COVID-19) test since March 2020 than those who hadn't, for both primary and secondary school-aged pupils aged under 16 years.

  • Both primary and secondary school pupils who tested positive for COVID-19 showed no significant difference in the number presenting with a "probable mental disorder" compared with those without a positive test.

  • Primary school pupils with long COVID (under the Delphi criteria) were significantly more likely to have a probable mental disorder (30.0%) than those without long COVID (7.7%); the trend was similar for secondary school pupils (22.6% compared with 13.6%), but this is not statistically significant.


Une étude new-yorkaise sur la perte d'efficacité du Comirnaty chez les enfants.

Cet article est un pré-print.

Du 13/12/2021 au 30/01/2022
Parmi les 852,384 enfants  (12-17 ans) et les 365,502 enfants (5 à 11 ans) tous complètement vaccinés, l'efficacité contre l'infection a décliné de 66% (95% CI: 64%, 67%) à 51% (95% CI: 48%, 54%) dans le premier groupe et de 68% (95% CI: 63%, 72%) à 12% (95% CI: 6%, 16%) dans le second groupe.
L'efficacité contre l'hospitalisation a diminué de 85% (95% CI: 63%, 95%) à 73% (95% CI: 53%, 87%) dans le premier groupe, et de 100% (95% CI: -189%, 100%) à 48% (95% CI: -12%, 75%) dans le second. 

Mais les auteurs indiquent qu'en cette ère omicron le vaccin est toujours efficace contre ls formes sévères  et, malgré la diminution de l'efficacité sur la contagiosité notamment dans le groupe 5-11 ans, la vaccination est toujours recommandée.

Les auteurs indiquent qu'il faudrait sans doute revoir le dosage et l'espacement des doses et soulignent qu'il ne faut pas abandonner les gestes barrières.

Une étude de l'INSERM indique une augmentation significative de la mortalité infantile en France depuis 2012 (et avant Covid)

Nous avons souvent parlé sur ce blog (LA de cet indicateur de santé publique et de la place peu enviable de la France parmi les pays de l'OCDE (19ème sur 27).
C'est malheureusement officiel : LA

En comparant les données par rapport à d’autres pays européens à économie similaire tels que la Suède et la Finlande, on observe chaque année en France un excès d’environ 1200 décès d’enfants âgés de moins d’un an !

La disparition


Il n'est pas difficile de trouver l'arme du crime.


Une étude (pré print) qui analyse le risque de myocardite/péricardite chez les 12 - 17 ans après Comirnaty

Analyse faite pendant la période delta.
Sur le critère hospitalisation.
L'incidence de la myopie/péricardite chez les garçons âgés de 12 à 15 ans et de 16 à 17 ans était respectivement de 162,2 et 93 par million.

Les auteurs indiquent que la vaccination deux doses présente une balance bénéfices/risques favorable chez les filles de 12 à 17 ans, non immunisées et présentant des comorbidités.
Chez les garçons déjà immunisés et sans comorbidités la balance bénéfices/risques, même pour une dose est défavorable. En période omicron une dose chez les non immunisés procure une protection non améliorée par la deuxième dose.

A suivre.




La chirurgie arthroscopique pour genou dégénératif n'a pas plus d'efficacité qu'un placebo selon Cochrane.

Sur des critères de douleurs et de fonctionnalité.
Méta-analyse chirurgie vs fausse chirurgie ou pas de chirurgie.

L'actualité était trop importante cette semaine : j'ai zappé plein de trucs. A la prochaine.