jeudi 9 août 2007

Vaccination antituberculeuse par le BCG

Les nouvelles recommandations sont arrivées.
Vous pouvez les charger en ligne : http://www.invs.sante.fr/beh/2007/31_32/index.htm
Elles sont claires comme du jus de chique !
La règle : suspension de l'obligation vaccinale.
Mais il est quand même recommandé de vacciner les enfants à risque élevé (et vous allez avoir des surprises !) :

Sont considérés comme enfants à risque
élevé (avis du CSHPF du 9 mars 2007), relevant
donc de la recommandation forte de
vaccination, les enfants qui répondent au
moins à l’un des critères suivants :

- enfant né dans un pays de forte endémie tuberculeuse ;
- enfant dont au moins l’un des parents est originaire de l’un de ces pays ;
- enfant devant séjourner au moins un mois d’affilée dans l’un de ces pays ;
- enfant ayant des antécédents familiaux de tuberculose
(collatéraux ou ascendants directs) ;
- enfant résidant en Île-de-France ou en Guyane ;
- enfant dans toute situation jugée par le
médecin à risque d’exposition au bacille
tuberculeux notamment enfant vivant dans
des conditions de logement défavorables
(habitat précaire ou surpeuplé) ou socioéconomiques
défavorables ou précaires (en
particulier parmi les bénéficiaires de la CMU,
CMUc, AME,…) ou en contact régulier avec
des adultes originaires d’un
pays de forte
endémie.
Les zones géographiques à forte incidence
tuberculeuse, selon les estimations de l’OMS,
et en tenant compte de certaines imprécisions
liées aux difficultés du recueil fiable
des données épidémiologiques dans certains
pays, sont :
- le continent africain dans son ensemble ;
- le continent asiatique dans son ensemble, y
compris les pays du Proche et Moyen-Orient ;
- les pays d’Amérique Centrale et du Sud ;
- les pays d’Europe Centrale et de l’Est y
compris les pays de l’ex URSS ;
- dans l’Union européenne, Bulgarie, Estonie,
Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Portugal,
Roumanie ;
La suspension d'obligation vaccinale est donc levée en Ile de France et en Guyane mais il est fortement recommandé d'y surseoir !

La survenue, environ une fois sur mille vaccinations BCG intradermiques, de suppurations locales anormalement importantes ne remet pas en cause la balance bénéfice-risque du BCG. Ce risque peut être réduit par l’utilisation d’aiguilles ultrafines. Ces recommandations sur le BCG s’intègrent dans un Plan national de lutte contre le tuberculose.
Commentaire : 1) nous sommes le dernier pays européen à préconiser la vaccination 2) l'avis des experts a été suivi d'une certaine manière malgré les recommandations contraires du Comité National d'Ethique 3) On attend de voir le Plan national de lutte contre la tuberculose !

mardi 7 août 2007

Infection urinaire chez l'enfant


Des auteurs américains
Patrick H. Conway, MD, MSc; Avital Cnaan, PhD; Theoklis Zaoutis, MD, MSCE; Brandon V. Henry, BS; Robert W. Grundmeier, MD; Ron Keren, MD, MPH

affirment dans le JAMA. 2007;298:179-186.
à l’issue d’un essai de cohorte mené en soins primaires (27 cabinets de pédiatrie de ville) ayant enrollé 611 enfants âgés de six ans ou moins présentant une première infection urinaire,
que la prophylaxie antibiotique n’aide pas à la prévention des infections urinaires récidivantes chez l'enfant.
En outre, chez les 83 enfants qui ont développé au moins une infection récidivante l’antibioprophylaxie a été associée à une augmentation du nombre d’infections résistantes.
Dans cet essai il n’a pas été retrouvé de corrélation entre la possibilité de récurrence, le sexe (contrairement aux idées reçues) et le grade du reflux (1 à 3). Mais pour les grades supérieurs les auteurs ne concluent pas.
L'alternative à la non prescription d'une prophylaxie antibiotique est la surveillance rapprochée mais les auteurs ne précisent pas le rythme souhaité et / ou souhaitable des culots urinaires.
On rappelle ici que les Recommandations US préconisent la prophylaxie antibiotique pour les enfants dès la première infection urinaire lorsqu'existe un reflux vésico-urétéral en dépit des résultats d’essais antérieurs non conclusifs.
Les auteurs conseillent donc de mieux informer les familles sur les possibilités et les risques de l'antibioprophylaxie.
Avis personnel : nous sommes souvent devant le fait accompli quand les patients reviennent nous voir pour une nouvelle prescription de furadoïne ou de bactrim. Et nous ne savons pas ce qui a été dit dans le cabinet du spécialiste : faut-il informer la famille à ce moment au risque de rendre confusant le message médical ?