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dimanche 25 février 2024

Bilan médical du lundi 19 au dimanche 25 février 2024 : la médecine à 4 vitesses, disparition des soins primaires (MG, IDE, MK), trop de médecine et sur diagnostics.

La médecine à quatre vitesses.

Cette conception purement économique de l'accès aux soins est une réalité quand on analyse le taux de consultations et de recours aux examens complémentaires des CSP+ par rapport aux CSP- et surtout quand  on constate les écarts d'espérance de vie à la naissance et à 40 ans entre les CSP+ et les CSP-, les écarts d'espérance de vie  en bonne santé entre les CSP+ et les CSP-, les écarts de mortalité infantile entre les CSP+ et les CSP-, les écarts de mortalité en couche entre les CSP+ et les CSP-, et cetera.

N'oublions pas non plus que nous vivons dans un pays de l'OCDE. Que les écarts constatés au paragraphe précédent ne sont rien par rapport aux écarts entre pays riches et pays pauvres. Je peux vous donner de multiples exemples. Elles sont là sur ce blog.

Mais cette médecine à 2 vitesses est en réalité une médecine à 4 vitesses. 

Car à chaque vitesse il existe des praticiens qui exercent une médecine selon les preuves et d'autres qui ne le font pas. Il existe des médecins qui lisent les recommandations (dont on connaît le niveau de corruption par l'industrie), des médecins qui tiennent compte des recommandations, des médecins qui tentent de les appliquer et des médecins qui le font une fois sur deux, une fois sur trois ou jamais. 

Sans oublier l'utilisation de la marche arrière.




La disparition des soins primaires libéraux : objectif conjoint de la gauche et de la droite.

Il est paradoxal de constater qu'un exécutif libéral étatique comme celui de Macron fait tout (mais comme dirait l'autre avant de penser au complot il faut se rappeler la bêtise) pour supprimer la médecine libérale, la kinésithérapie libérale, les soins infirmiers libéraux, et cetera. Dont la pharmacie libérale, les laboratoires d'analyse libéraux...

Les soins primaires libéraux sont une aubaine pour l'Etat français qui subventionne en partie (cotisations sociales) en favorisant l'abattage (la rentabilité) avec un prix faible des actes et qui récolte des impôts chez des CSP+.

Ainsi, cette destruction est actée dans le but de reconstruire la maison-mère, l'hôpital, dans la communauté. Cette vision hospitalo-centrée des soins primaires va conduire les libéraux à se salarier dans des structures hospitalolike (avec une inflation de personnels non médicaux, depuis les coordinateurs administratifs jusqu'aux laveurs de carreaux), à ne plus faire que de la télé consultation, à se déconventionner ou à faire autre chose.

L'Etat sait (mais la bêtise des hauts fonctionnaires est à prendre en considération car, comme l'échelle de Richter, elle n'a pas de limite) que les soins primaires hospitalolike ne sont pas vivables financièrement. L'Etat français va donc spolier la médecine libérale, les soins infirmiers libéraux, la kinésithérapie libérale et déléguer au privé financiarisé les soins primaires (aux mutuelles, aux assurances, aux fonds de pension, aux requins, et cetera) comme ils l'ont fait avec les hôpitaux privés, les EHPAD, l'analyse médicale et sont en train de le faire avec l'ophtalmologie et la dentisterie.

Ces structures privées, pour être rentables et profitables, devront faire de la médecine rapide, de la médecine compériste (beaucoup d'examens complémentaires inutiles effectués dans des structures administrées par des grands groupes), de la médecine prescriptive (des antibiotiques dans les rhino-pharyngites, ça permet de ne pas revoir les patients)...

La médecine libérale inégalitaire sera remplacé par des fast-foods où les CSP+ s'encanailleront, où les CSP- paieront le prix fort, et où les CSP- finiront par ne plus aller en raison du reste à charge qui deviendra trop important.

La disparition des soins primaires libéraux (et nous n'oublierons pas les critiques sur son fonctionnement, ses abus, et cetera...) profitera aux fonds de pension avec la bénédiction de l'extrême-gauche (la gauche n'existe plus depuis longtemps) et fera disparaître les soins primaires indispensables à la Santé publique.

En détruisant les soins primaires libéraux on plombera l'hôpital (pas encore assez plombé) pour des dizaines d'années encore.

Et ce sera un gouffre financier pour les patients.

A quand une action commune de tous les actrices/acteurs des soins primaires ?


Trop de médecine.

Magnifique article paru dans le British Medical Journal : c'est ICI.

Cela fait malheureusement des années que ce blog le répète à l'envie, crie dans le désert et influence des médecins. Mais pas assez.

Le surdiagnostic est un fléau.

Il faudrait retisser tous les arguments que les chercheurs développent depuis des années.

L'excès de pouvoir de la médecine associée paradoxalement à une déconsidération des médecins.

Le culte du diagnostic.

Les examens complémentaires comme premier élément des soins (et du traitement).

La croyance que faire plus de médecine améliorera l'état sanitaire des populations alors que 80 % des déterminants de santé sont non-médicaux (niveau de revenus, d'éducation, conditions de travail, conduites individuelles).

Les inégalités d'accès aux soins.

La capture des soins par les plus riches et les plus éduqués aux dépens des autres (la loi inverse des soins).

Le surdiagnostic qui conduit à des surtraitements qui sont inutiles, pourvoyeurs d'effets indésirables et souvent non validés. 

Le gâchis des ressources pour des procédures non validées et chères par rapport a des procédures validées et meilleur marché.

Je trouve pourtant que les auteurs sont modérés.

La vie d'une prolétaire racisée.



59 euro en France