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mardi 25 janvier 2022

Le port des masques en tissu : les données de la science, le retour en arrière, le principe de précaution et la prévention.

Masque de pompier. New-York. 1896


Au début de la pandémie j'ai prôné le port des masques en tissu. 

Faute de mieux. 

Parce qu'il n'était pas possible de se procurer des masques chirurgicaux et a fortiori des masques FFP2 (mais j'avais des patients qui en disposaient en raison de leurs activités professionnelles : travailleurs du bâtiment, staffeurs, peintres, et cetera). 

J'en ai distribué à des patients, j'ai vanté leur utilisation parce que "c'est mieux que rien", et cetera. 

Tout en portant en mon cabinet, dans la rue, des masques chirurgicaux que j'avais stockés en prévision de rien (qui aurait pu imaginer ?...) et ensuite ceux qui m'étaient aimablement fournis par l'Assurance maladie. Charité bien ordonnée... Et des masques FFP2 en présence de malades suspects.

Il n'y avait pas de vaccins.

Que faisais-je à cet instant ?

J'ai identifié cinq réponses :

  1. Je me suis conformé aux données de la science 
  2. J'ai appliqué le principe de précaution 
  3. J'ai fait de la prévention 
  4. J'ai fait du bullshit 
  5. J'ai proposé des mesures qui se sont avérées fausses et qui vont à l'encontre de la vérité de la science.

Pour répondre à la question il faut d'une part se reporter à janvier 2020 et d'autre part rappeler la situation aujourd'hui.

En janvier 2020, il y avait pénurie de masques chirurgicaux et FFP2 (pour les responsabilités...), notamment à l'hôpital.

L'aérosolisation était une donnée nouvelle (dans le cas de la grippe saisonnière le virus, plus lourd, "vole" moins) et les autorités privilégiaient l'hypothèse projectionniste (les crachats), l'hypothèse de la transmission par contact (d'où l'obsession du SHA et du lavage des mains) ainsi que la présence du virus sur les surfaces (l'hystérie du lavage des sols).

Aujourd'hui, des études indiquent que la transmission par aérosol est prédominante et notamment dans les espaces clos. 

Aujourd'hui, une étude contrôlée indique, chez l'adulte, et notamment chez les patients d'âge supérieur à 59 ans, et dans des populations non vaccinées, que les masques en tissu sont peu efficaces et que la bonne utilisation (groupe actif avec recommandations vs groupe contrôle sans recommandations) ainsi que le port de masques chirurgicaux réduisent significativement la transmission du virus et la séroconversion (Etude Bangladesh : ICI).

Ainsi, quand, avec d'autres je préconisais le port de masques en tissu, 

1) Je ne me conformais pas aux données de la science (il n'y avait pas d'essai contrôlé)
2) Je n'appliquais pas le principe de précaution car on savait les dangers et les modes de transmission du virus
3) Je préconisais de la prévention sans preuves
4) Je faisais donc du bullshit
5) J'ai été imprudent et ma parole s'est trouvée invalidée, ce qui a nui aux conseils suivants.


Conclusion.

Pourquoi faut-il faire des études contrôlées sur le port des masques en milieu scolaire (et en fonction des tranches d'âge) avec comme critères la transmission symptomatique et la séroconversion ?

Parce qu'il faut recommander à des millions de personnes des données éprouvées.

Parce que, à l'instar de ce qui se passe chez l'adulte, il faut éliminer le biais de la mauvaises utilisation des masques, c'est à dire en conditions réelles, chez les enfants. Quitte à faire porter des masques, sont-ils efficaces ?

Mais, bien entendu, cela ne met pas à la trappe la ventilation de l'air dans les classes et le reste.


PS du 26/01/2022 :

Remarquable étude (Qualimask) sociologique (française) sur le port des masques chez les adultes : ICI qui justifie encore et encore plus de réaliser des études contrôlées sur le port du masque en situation réelle avec comme critères : transmission (symptômes et séroconversion), hospitalisation, décès. Je n'ose même pas imaginer ce genre d'étude sociologique chez les enfants et les adolescents...