Affichage des articles dont le libellé est CONSEIL DE L'ORDRE DES MEDECINS. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est CONSEIL DE L'ORDRE DES MEDECINS. Afficher tous les articles

dimanche 2 juillet 2023

Bilan médical du lundi 26 juin au dimanche 2 juillet 2023 : Paxlovid, opioïdes inefficaces, THS de la ménopause, faire des essais contrôlés, fluoroquinolones, Ordre des médecins, prix des médicaments, la minute ORL

 

231. Une étude alakhon montre que Paxlovid est "efficace" sur des sous-groupes de patients jeunes vaccinés.

Qu'est-ce qu'une étude alakhon ? :
  • non randomisée
  • non aveugle
  • rétrospective
  • cas-témoins sur dossiers électroniques
  • critère principal composite
  • analyse de sous-groupes.
  • réduction du risque relatif et non absolu
  • modélisation
C'est LA.

Ce qui est terrible c'est que Paxlovid par voie orale réduirait de 30 % le risque relatif du critère composite retenu (toute cause de passage aux urgences, hospitalisation et mortalité) chez des patients âgés de 18 à 50 ans) présentant des comorbidités (cancer -- NNT = 45, maladies cardiovasculaires -- NNT = 30) mais pas chez les patients présentant un asthme ou une BPCO !

Conclusion : 

Il est nécessaire de mener un essai randomisé en aveugle Paxlovid vs placebo.





232. Une étude randomisée en aveugle qui dérange : les opioïdes pas mieux qu'un placebo dans les lombalgies et cervicalgies aiguës.

Malheureusement je n'ai que l'abstract à vous présenter : LA


Le point de vue de l'autrice principale.



De nombreux commentaires.

ICI, et notamment les commentaires de Damien Barraud.



233.  Le traitement hormonal substitutif de la ménopause entraînerait-il un surrisque de démence ?

Une étude alakhon ou pas une étude alakhon ?



C'est ICI.

Les études danoises sur registre sont de meilleure qualité que les simples études sur dossiers électroniques (voir dépistage du cancer du sein par exemple) mais les auteurs précisent qu'il faudrait faire mieux...

Mais des résultats pareils méritent mieux ! Faut-il désormais appliquer le principe de prévention ? 





234. La meilleure façon de vaincre l'hésitation vaccinale : des essais randomisés et un nouveau système de surveillance (phase IV)

Vinay Prasad, dont nous avons déjà dénoncé les rapprochements suspects avec des antivaxx notoires, est constant avec lui-même (voir LA) : avant de mettre en oeuvre des prises en charge médicales (et pour ne pas revenir en arrière ou ne jamais revenir en arrière malgré l'accumulation de preuves contraires, exigez des essais cliniques de qualité, c'est à dire contrôlés, en double-aveugle, avec des comparateurs de qualité, des critères d'efficacité clairs, en éliminant les critères de substitution, et en présentant les résultats de façon non critiquable (risques totaux vs risques relatifs)...

Il est bien entendu évident qu'il arrive que dans l'urgence il faille prendre des décisions rapides, que des études cas-témoins de bonne qualité puissent donner des indications pertinentes, mais il faut être prudents.

Voici quelques idées (en sachant que le contexte est US) :

  1. Il ne faut donner une AMM que si la molécule montre dans des essais de qualité (voir plus haut) que les personnes vivent mieux et/ou plus longtemps et que ces personnes ressemblent à la population états-unienne. En d'autres termes : il n'est pas possible de prescrire Paxlovid à des adolescents vaccinés sur la base d'études menées chez des personnes plus âgées non vaccinées...
  2. Un nouveau système de surveillance, observationnel, doit être mis en place avec une possibilité de randomiser si c'est possible
  3. Les anciens produits doivent être soumis à réévaluation
  4. Les essais randomisés concernant les vaccins devraient comprendre 2 bras contrôles : l'un avec un "vrai" placebo et l'autre avec un adjuvant ou un conservateur ou un autre vaccin...
  5. Les experts de la FDA devraient être bannis de pantoufle (revolving doors) durant 5 ans.


Alfons Mucha (1860-1939)


245. Les fluoroquinolones augmenteraient-elles le risque d'anévrisme aortique et/ou de dissection ?


Encore une étude alakhon ?

Cette étude états-unienne (LA), comparant l'utilisation des fluoroquinolones et des macrolides, présente tous les risques de biais possible (rétrospective, cas-témoins, dossiers électroniques, présentation des résultats en augmentation du risque relatif) montre un surrisque d'anévrisme aortique/dissection (1,9 pour 1000 personnes-années vs 1,4).

Quoi qu'il en soit et nous en avons parlé souvent sur le blog : "Prescrivez sagement les fluoroquinolones en respectant les indications et jamais hors AMM."





246. L'ordre des médecins : constant dans son corporatisme alapapa éloigné de toute réflexion scientifique.






Et avec l'appui du gouvernement.





Et les réformes ?

via @VincentGranier : "Les mesures nominatives de radiation ou de suspension d'exercice prononcées par l'ordre ne sont toujours pas affichées sur son site internet alors qu'il en va de l'information et de la sécurité des patients".


247. Le prix des médicament aux US.






248. La minute ORL du docteur Abbas.




L'abstract est LA.

Et la manoeuvre : ICI.




dimanche 23 avril 2023

Bilan médical (abrégé pour cause de norovirus) du lundi 17 au dimanche 23 avril 2023 : ordonnance de merdre, espérance de vie en IdF, DREES, Raoult, soins primaires : on liquide, contraception.




152. Un nouveau Directeur Général de la Santé a été nommé.





153. Une ordonnance pour une personne de 81 ans !

J'ai listé par ordre alphabétique les problèmes que cela pose (mais je ne suis pas certain d'y être arrivé complètement).



  • AINS chez la personne âgée
  • AINS : interactions pharmacologiques
  • Bénéfices/risques
  • Biais d'habitudes
  • Coordination des soins
  • Clientélisme
  • Délire thérapeutique
  • Evidence Based Medicine
  • Formation médicale continue
  • Gériatrie
  • Khonnerie pure et dure
  • Interactions médicamenteuses
  • Logiciel de prescription
  • Pharmacovigilance
  • Prévention quaternaire
  • Sur diagnostic
  • Sur traitement
  • Tramadol chez la personne âgée

Ah, j'ai oublié de vous dire :




154. La santé des Franciliens : 

La DREES est une source inépuisable de données. Voici, LA, sa dernière livraison sur l'état de santé des Franciliens.

  • Contre-intuitivement la régie Ile-de-France est celle de la meilleure espérance de vie
  • Le neuf trois a les moins bons résultats (vous avez 3 minutes pour nous dire pourquoi)
  • Remarquons en passant que les femmes du 93 ont une espérance de vie à la naissance plus élevée que les hommes de la région et dans n'importe quel département !
  • Le covid a eu un impact très fort sur l'espérance de vie (mais il me semble urgent d'attendre pour en tirer des conclusions définitives)
  • Le différentiel d'espérance de vie entre hommes et femmes se réduit mais pour une mauvaise raison : c'est leur espérance de vie qui baisse.

Je reprends une infographie parue dans le journal Le Parisien (ICI, sur abonnement) et qui nous est fournie par un de ses journalistes @nicolasberrod (LA) : 


155. Le non recours aux prestations sociales est lié à un manque d'informations. La DREES.

On le savait mais ça va mieux en le disant.


Vous pouvez lire le résumé et le rapport complet ICI


155 Bis : Iggy Pop avait des infos.


Iggy Pop né le 21 avril 1947
Encore un défi à la Santé publique

155 ter. Pas Notorious B.I.G (1972-1997)

ICI


156. La corruption à la Raoult : c'est la Provence qui en parle le mieux.


                                                                    Source : La Provence ICI

C'est ICI.

Articles passionnants et au scalpel par Sophie Manelli et Alexandra Ducamp.


157. Les futurs centres de santé alaRamsey, c'est la corruption qui en parle le mieux.

Il est désormais probable que la médecine libérale traditionnelle des soins primaires disparaisse sous les assauts répétés et non coordonnés, ne tombons pas dans le complotisme, invoquons simplement la bêtise pure et simple, de : 

  • L'Assurance-maladie elle-même qui impose des normes non applicables à des médecins généralistes libéraux débordés de travail et qui assujettissent d'éventuelles augmentations de chiffre d'affaire à des mesures qui n'ont fait nulle par la preuve de leur efficacité et qui dénotent une incapacité comprendre où sont les problèmes et comment les résoudre.
  • Les Agences Régionales de Santé qui ont décidé de ne faire que de la communication institutionnelle, en déprofessionnalisant le soin, c'est à dire en prenant sans médecins des décisions concernant les médecins, sans infirmières libérales des décisions concernant les infirmières libérales, sans kinésithérapeutes des décisions concernant les kinésithérapeutes, sans orthophonistes, bla-bla, sans orthoptistes, bla-bla, sans assistantes sociales, bla-bla, et en ne se donnant pas les moyens de contrôler lesdits établissements de soin, qu'il s'agisse des hôpitaux, des cliniques ou des EHPAD ou en y envoyant des anciens du rayon tomates de chez Auchan ou des nouveaux diplômés dont la formation est réduite à une carte du parti macronien... 
  • L'hôpital public (et je ne fais aucune différence entre les directeurs administratifs et les médecins, les autres membres de l'hôpital public, et le petit personnel commence rapidement pour les 2 groupes précédents, n'ayant strictement aucun pouvoir) qui déconne depuis des décennies pas seulement par manque d'argent (je répète inlassablement que la France est le deuxième pays de l'OCDE pour les dépenses hospitalières) qui ne pose jamais aucune question sur lui-même (donnez l'argent on va tout régler) et qui rend coupable ces médiocres de MG libéraux, ces coolies qui, en plus de travailler plus de 50 heures par semaine, ne font pas de gardes, ne viennent pas aider les hôpitaux, gagner aussi de l'argent : l'hospitalocentrisme est la maladie infantile la Santé publique.
  • Les associations de patients qui considèrent les MG libéraux comme des parasites et qui veulent tout, tout de suite, une angine, une fracture, ou un infarctus...
  • Je continue ?

Pour en revenir à notre propos initial, la corruption, il faut bien appeler les choses par leur nom, voici un article saisissant et éclairant sur le COSEM : LA.

Cette organisation des soins, c'est la santé de demain : 

  • Un symptôme = une urgence
  • Un symptôme = un examen complémentaire (deux ou trois, ce sera mieux)
  • Un symptôme = un traitement

Vous aurez des centres de santé avec : 

  • des MG salariés payés pour effectuer 35 heures
  • des examens complémentaires pratiqués dans les laboratoires du Centre, les Centres de radiologie du Centre
  • des adressages vers les spécialistes d'organes du Centre
  • des traitements effectués dans des cliniques du Centre
  • ad libitum. 




158. La médecine générale, c'est l'Académie de médecine qui en parle le mieux (?).

L'Académie de médecine, c'est à la fois le cimetière des éléphants, les boeufs-carottes, et l'auberge espagnole : on peut y faire du cherry-picking (la cueillette des cerises) quand une décision ou un avis qu'Elle a émis nous plaît ou nous plaît pas.

Voir LA pour la réforme de la médecine générale.

Aucun intérêt.

On peut y retrouver tous les poncifs sur la médecine générale émanant de personnes qui l'ont toujours méprisée ontologiquement et défendu pour faire bien.

Une lecture d'un derrière distrait n'est même pas recommandé.

A-t-on jamais vu une société savante de médecine générale parler de la réforme de l'hôpital ou de l'Académie de médecins ? 



159. Comment changer de contraception.

Via @DocArnica

La technique du chevauchement


Il y avait matière à autant de numéros.
Je ne veux pas lasser.

samedi 18 janvier 2020

Trop, c'est trop. Le conseil National de l'Ordre des Médecins à vau-l'eau.


L'Ordre des Médecins devrait représenter tout ce que les médecins praticiens aimeraient que l'on pense d'eux : éthique solide de la profession et morale parfaite à l'égard des patients. Un juge de paix. Un repère. Un phare. 

Or, l'Ordre des médecins est corrompu (ce n'est pas nouveau) : il a été dénoncé récemment deux fois par des rapports de la Cour des Comptes. Entre le premier et le deuxième rapport (ICI) : l'Ordre des médecins n'a rien fait et il ne fera rien de plus. Il prendra des mesures homéopathiques, comme d'habitude. C'est à dire sans effets.

L’ordre n’a que marginalement tenu compte des recommandations formulées par la Cour en 2012 à l’issue de son précédent contrôle : il reste marqué par des problèmes de gouvernance, de sérieuses défaillances de gestion, des insuffisances persistantes dans l’exercice de ses missions et un manque de rigueur dans le traitement des plaintes des patients.

L'Ordre des médecins n'en a rien à cirer des deux rapports de la Cour des comptes.

L'Ordre des médecins n'est pas infiltré par les homéopathes, il est infiltré par des médecins qui ne pratiquent pas l'homéopathie. 

L'Ordre des médecins n'est pas infiltré par des médecins corrompus, il est infiltré par des médecins qui ont décidé de ne pas l'être.

L'Ordre des médecins n'est pas infiltré par des médecins qui n'ont pas le sens de l'éthique, il est infiltré par des médecins qui pensent que l'éthique et la morale sont au coeur de leurs métiers de soignants.

L'Ordre des médecins n'est pas infiltré par des médecins qui ne se soucient pas des patients, il est infiltré par des médecins qui pensent que les patients comptent et qu'il faut les entendre et les protéger.

L'Ordre des médecins est aux ordres. Aux ordres de quoi et de qui ? Aux ordres d'eux-mêmes, c'est à dire que non seulement il pratique le corporatisme, mais il faut bien que les médecins se défendent contre la méchanceté de la société, mais surtout le cléricalisme : l'institution est plus importante que ceux qu'elle défend.

Les dirigeants du Conseil de l'Ordre des médecins sont élus et ils se pensent intouchables. Mais la corruption des élus n'a même pas épargné un ancien président de la République comme Nicolas Sarkozy.

Reprenons.

Avantages exorbitants pour les dirigeants.

Comptabilité insincère.

Rémunérations déguisées.

Complicité avec le pouvoir en place.

Népotisme.

Frais de déplacement injustifiés.

Non sanctions des médecins ayant fait l'objet de condamnations au pénal pour des faits qui pouvaient interférer dans la relation médecin patient.

Membre influent de l'Eglise de Dépistologie.

Membre influent de l'Eglise de Préventologie.

Membre influent de l'Eglise du Paternalisme : ce qui est décidé par les médecins est bon pour les patients.

Membre (si j'ose dire) influent de l'Eglise de non dénonciation de la pédocriminalité.

Membre (si j'ose dire) influent de l'Eglise de non dénonciation de harcèlements, d'attouchements, de crimes sexuels à l'égard de femmes patientes.

Membre influent du syndicat de non prise en compte de l'absence de tact et de mesure dans les honoraires.

Et aujourd'hui on apprend, le docteur Jean-Marie Faroudja avait sans doute piscine, que lever le secret médical est désormais possible, souhaitable et autorisé par l'Ordre des médecins pour le business des assurances, des banques et des mutuelles.

L'Ordre des  médecins considère désormais que notre profession est une profession comme les autres : à quoi sert-il ? Nous en sommes rendus au niveau (et il ne s'agit pas dans mon esprit d'une dépréciation de ces professions respectables et respectées) des coiffeurs, des plombiers ou des marchands de vin : ces professions ont-elles un Ordre ? Non. Vous voyez ce que cela infère...

Mais il est possible que l'Ordre des médecins puisse avoir une utilité autre que cléricale si ses tâches, clairement définies, si ses rôles, expressément désignés, si ses objectifs, clairement appliqués, sont le centre de son activité.

L'Ordre des médecins a dit qu'il signalera les contenus outrageants lus sur le Divan des Médecins (ICI) qui mettent par ailleurs en cause le secret médical. On attend avec impatience.

Je suis désespéré de voir que mes représentants syndicaux (j'ai voté) ont l'air être allés prendre l'air. Parce que, sans doute, certains représentants syndicaux sont aussi des membres élus du Conseil de l'Ordre des médecins. Ces mêmes syndicats trouvent que le Divan des Médecins, c'est pas si terrible que cela (il y aurait 11 000 inscrits), parce qu'il y a des membres desdits syndicats qui y ont participé. Et de futurs électeurs aux élections syndicales.

Comme le monde est prévisible.

J'ajoute que, conformément à la loi, loi que les membres des différents conseils de l'ordre (nationaux et départementaux) n'appliquent généralement pas (#PasTous) dans les réunions publiques (il est vrai que pour certains ça les obligerait à se dévoiler), je déclare n'avoir aucun lien avec des entreprises de santé.

Je déclare aussi n'avoir jamais mangé en privé ou au restaurant avec un membre de l'Ordre des médecins es qualités ou m'ayant déclaré en faire partie mais avoir déjà visité les locaux du conseil départemental de l'Ordre des médecins et m'être entretenu avec un conseiller au moins une fois pour mon installation, pour la préparation de mon statut emploi-retraite, pour une plainte d'un patient pour défaut de diagnostic lors d'une garde, pour une plainte sociétale pour des propos sur twitter, et c'est à peu près tout depuis mon installation le 5 septembre 1979.

J'ajoute que je garderai le secret des conversations lors de ces quatre entretiens pour des raisons de sécurité personnelle, non pas que je craigne de nouvelles plaintes de patients mais parce que je crains des plaintes de mes confrères ordinaux.

Que faire ?

Moratoire pour le paiement de la cotisation 2020 jusqu'à ce que les critiques des deux rapports de la Cour des comptes soient prises en compte et que les plaintes au pénal soient déposées.
Démission de tous les membres des différents conseils.
Nouvelles élections et modifications des règles de ces élections.
Conférence nationale du Conseil de l'Ordre des médecins pour refondation.
Mais, peut-être : Suppression pure et simple du Conseil de l'ordre.

Et vous observerez avec intérêt que je n'ai pas parlé de la création de l'Ordre sous Vichy puis de sa reviviscence après -- avec quasiment les mêmes membres qui avaient cessé comme par magie d'être pétainistes, antisémites (la dénonciation des médecins juifs et leur déportation n'ayant pas beaucoup gêné leurs confrères : vous lirez avec intérêt le livre de Bruno Halioua, Blouses blanches, étoiles jaunes, aux éditions Liana Levy), et autres joyeusetés--, des positions de l'Ordre sur le planning familial (devinez : ils étaient pour ou contre ?), la contraception, l'interruption volontaire de grossesse et autres remises en cause de l'ordre sociétal.

PS rajoutés
1) Le scandale du don des corps à Descartes : LA Où est le conseil de l'Ordre ?





lundi 9 décembre 2019

Le rapport de la Cour des comptes sur l'Ordre National des médecins : In memoriam.

Calendrier de l'Avent médical 2019 : Jour 9.




Le rapport de la cour des comptes sur l'Ordre des médecins est comme tout rapport : il n'est pas neutre, il a des intentions, il porte un message, il dépend des rédacteurs et des conseilleurs. La Cour des comptes s'est parfois trompée.

Je vous laisse, très chers confrères, le lire : ICI.

Nous en reparlerons.

L'accumulation des faits rapportés pose des questions avec des réponses. Les médecins ordinaux sont donc des hommes et des femmes comme les autres (pourris ?).

Sauf que :



Je rappelle que je suis pour sa dissolution pure et simple. Et cela ne date pas d'hier. Ni de ce rapport.

Avec, peut-être, une phase de transition qui serait la pure administration de ses tâches régaliennes. L'éthique et la morale.

L'éthique et la morale.

L'éthique, c'est le coeur de notre métier, c'est ce qui fait notre spécificité de soignant. C'est ce qui doit nous guider. C'est ce qui doit nous protéger des ingérences extérieures, celles de la société civile qui comprend l'Etat, les pouvoirs régaliens (notamment la police et la justice) et les pouvoirs administratifs (l'Assurance maladie) et/ou privés (banques, assurances, et cetera), sans oublier les autres institutions comme l'Education nationale.


La morale, ce sont nos relations entre médecins (la confraternité au sens large, l'aide à nos confrères dans le souci) mais ce sont aussi nos relations avec les patients (nous devons être proches mais distants, proches pour défendre à tout crin le secret médical, distants pour ne pas nous substituer à eux dans leur vie, leurs valeurs et leurs préférences, ne pas médicaliser leur vie même s'ils le demandent).

mardi 15 janvier 2019

Le Conseil de l'Ordre des médecins. Bilan 2018.


C'est au moment où le Conseil National de l'Ordre des Médecins commence à changer avec un nouveau Président qui connaît non seulement la médecine générale mais aussi le neuf-trois, que rien ne va plus car ses défauts, que personne ne remarquait plus tant le CNOM nous était indifférent, nous sautent aux yeux maintenant que nous recommençons à nous intéresser à lui.

L'image, c'est le message. Eh bien, cette salle de réunion du CNOM que l'on découvre un jour de rencontre avec le patron de la CPAM, donne froid dans le dos. Cette médecine pixélisée et masculine a tout de l'illustration d'un mauvais roman d'anticipation. 

Je ne suis pas juriste, je ne suis pas éthicien, et encore moins moraliste, mais il me semble, au delà des vieille critiques classiques contre l'Ordre (j'en passe et des meilleures), qu'il serait temps que son périmètre soit redéfini.

Voici ce qu'il dit de lui :
La mission de l'Ordre des médecins est expressément définie par l'article L. 4121-2 du code de la santé publique :
L'ordre des médecins veille au maintien des principes de moralité, de probité, de compétence et de dévouement indispensables à l'exercice de la médecine, et à l'observation, par tous ses membres, des devoirs professionnels, ainsi que des règles édictées par le code de déontologie prévu à l'article L. 4127-1.
Il assure la défense de l'honneur et de l'indépendance de la profession médicale.
Il peut organiser toutes oeuvres d'entraide et de retraite au bénéfice de ses membres et de leurs ayants droit.
Il accomplit sa mission par l'intermédiaire des conseils départementaux, des conseils régionaux ou interrégionaux et du conseil national de l'ordre.

C'est exactement ce que je pense : le CNOM, dans ses déclinaisons nationale et départementales, ne doit s'occuper que de défendre l'éthique et la morale de la profession. Et c'est déjà pas mal.




L'éthique et la morale.

L'éthique, c'est le coeur de notre métier, c'est ce qui fait notre spécificité de soignant. C'est ce qui doit nous guider. C'est ce qui doit nous protéger des ingérences extérieures, celles de la société civile qui comprend l'Etat, les pouvoirs régaliens (notamment la police et la justice) et les pouvoirs administratifs (l'Assurance maladie) et/ou privés (banques, assurances, et cetera), sans oublier les autres institutions comme l'Education nationale.


La morale, ce sont nos relations entre médecins (la confraternité au sens large, l'aide à nos confrères dans le souci) mais ce sont aussi nos relations avec les patients (nous devons être proches mais distants, proches pour défendre à tout crin le secret médical, distants pour ne pas nous substituer à eux dans leur vie, leurs valeurs et leurs préférences, ne pas médicaliser leur vie même s'ils le demandent).

C'est-y pas beau tout cela ?

Il me semble donc que le CNOM :
  1. Ne devrait pas sauter comme un cabri à chaque déclaration d'Agnès Buzyn et poser sur les photos, notamment pour défendre la vaccination des professionnels de santé contre la grippe saisonnière dont aucune étude sérieuse n'a montré l'intérêt (cf. infra point suivant). 
  2. Ne devrait pas s'occuper de dire la médecine, et mal, il y a des sociétés savantes pour cela.
  3. Devrait aider efficacement les médecins quand le secret médical est menacé vis à vis des sociétés d'assurance (1), de l'Assurance maladie, de l'Education nationale, ou de l'administration (les motifs d'arrêt de travail par exemple).
  4. Devrait ainsi rendre des avis fermes sur les big data et ne pas faire confiance a priori aux dires des pouvoirs publics et des sociétés privées.
  5. Devrait prendre des avis fermes sur la télésurveillance, notamment dans le cas du traitement à domicile des patients atteints de syndromes d'apnée obstructive du sommeil traités par ventilation en pression positive continue où, à notre avis, deux principes moraux sont en cause :  l'espionnage de la vie privée des patients et le remboursement des soins en fonction de l'observance.
  6. Ne devrait s'occuper de certains sujets, la Télé médecine par exemple, qu'es qualités : quel doit être le cahier des charges de la Télé médecine par rapport à l'éthique et à la morale de la profession. De même que pour les Applis de santé.
  7. Devrait inscrire en priorité dans son agenda les relations médecins/patients et, notamment, la décision partagée. En conséquence le CNOM devrait envisager les modalités morales dans lesquelles sont pratiqués l'entretien motivationnel, l'éducation thérapeutique et/ou les séminaires thérapeutiques dans le respect des données de la science et des intérêts des patients. 
  8. Devrait, selon le triple point de vue de la confraternité, du respect des bonnes pratiques cliniques et de la sécurité du patient, autoriser qu'un médecin puisse divulguer des pratiques contraires aux données actuelles de la pratique médicale et qui nuisent aux patients (2).
  9. Devrait... Mais j'ai oublié plein de trucs : l'aide aux confrères burnoutés, agressés, et cetera, aux consoeurs victimes de leurs confrères pour des raisons sexuelles...
  10. Ad libitum.
Bon, je sens que j'ai fourni les arguments pour me faire battre. Le CNOM va dire qu'il fait tout cela depuis longtemps : ben, si c'est vrai, ça se voit pas !

Quant à l'argument à la gomme selon lequel je devrais me présenter aux élections ordinales si je voulais faire changer les choses, il se heurte d'une part à mon âge et d'autre part à la tonalité strictement politique du corps médical français.

Juste une chose : les bulletins du CNOM sont une dépense inutile et un motif de déforestation inacceptable.

Notes :

(1) Il existe effectivement des "instructions aux médecins" publiées par le CNOM concernant les demandes de renseignements médicaux émanant des banques et des compagnies d'assurance et/ou de prévoyance mais il serait utile qu'il tapât un bon coup sur la table, prévînt officiellement les dites compagnies et surtout informât sévèrement les médecins travaillant dans les dites compagnies que leurs pratiques sont contraires au Code de déontologie et qu'en conséquence il vaudrait mieux qu'ils cessassent...
(2) Ce qui se passe en ce moment avec les plaintes des homéopathes n'encourage pas vraiment à agir d'un point de vue strictement juridique : le manque de confraternité l'emporte pour le CNOM (et peut-être seulement pour les CDOM) sur les pratiques non conventionnelles des médecins (la liste hors homéopathie est infinie).

PS. Un de mes amis, qui se reconnaîtra, me suggère l'idée suivante : Pourquoi ne pas instaurer une QPC ou Question Prioritaire de Confraternité ?

jeudi 10 janvier 2019

Les 124 contre l'homéopathie. Bilan 2018.

Il s'agit de deuxième degré

Peu importe que je n'aie pas signé la pétition pour des raisons que j'ai énoncées ICI, peu importe que la suite des événements m'ait conforté dans l'idée que ne pas l'avoir fait était un bon choix et peu importe que l'homéopathie soit une branche marginale de l'activité des médecins, ce qui est important c'est de souligner combien cette pétition a été (un peu) un pavé dans la mare et commence à bouger le système (avec des conséquences sur ses propres signataires).

J'ai lu la prose homéopathique et j'ai été envahi par une stupeur paralysante : le discours des homéopathes était d'une bêtise et d'une ignorance insondables. Je n'imaginais pas que des médecins puissent sortir de pareilles énormités et être aussi peu au courant des dernières données scientifiques concernant la discipline qu'ils pratiquent.

Il n'est pas certain que les lecteurs médecins non homéopathes du Quotidien du Médecin en sachent beaucoup plus.

J'ai aussi lu les justifications des homéopathes par rapport aux pratiques des autres médecins (on passe plus de temps avec les malades, on les écoute plus, bla bla, on fait faire des économies à l'Assurance maladie), elles m'ont semblé farfelues et peu convaincantes.

L'homéopathie est une doctrine holistique qui prétend tout traiter (certains homéopathes, car il ne faut pas généraliser, proposent le traitement de l'homosexualité et/ou du cancer du pancréas) avec des granules magiques et sans effets indésirables. L'homéopathie ne remet pas en cause la geste médicale de la prescription, le consumérisme, le paternalisme... et elle participe aussi de l'Eglise de préventologie.

J'ai lu le discours de non homéopathes universitaires et académiques défendant l'homéopathie  comme pratique empathique mais il y a bien des coiffeurs, des ongologues ou des esthéticiennes dans les services de soins palliatifs, pourquoi pas des homéopathes, du moment que cela permet d'en virer les oncologues ? Les arguments des Kierzek/Khayat m'ont paru bien faibles.

J'ai lu que certains doyens d'université préféraient que l'homéopathie continue d'être enseignée dans les universités par des médecins plutôt qu'à l'extérieur par des charlatans : il y a bien quelque chose de pourri au Royaume du Danemark.

J'ai suivi distraitement les plaintes des homéopathes contre certains signataires de la pétition même si j'ai plaint avec attention mes naïfs confrères confrontés à la vraie vie mais j'ai  été ravi de voir que la vraie nature du Conseil de l'Ordre des médecins apparaissait dans toute sa splendeur procédurière, réactionnaire, conservatrice, libérale, néo-libérale, corporatiste, cléricale, droitière, institutionnelle, lèche-bottes, paternaliste, et j'en passe, et qu'il était temps soit de décider de sa dissolution, soit de recentrer ses actions vers la défense exclusive de l'éthique de la profession vis à vis des intolérables intrusions de la société dans son fonctionnement et de la morale de ses membres vis à vis des tâches ontologiques de la profession médicale, à savoir prendre soin et ne pas nuire aux patients qui la consultent.



J'ai lu les arguments post tribune des 124 contre l'homéopathie et j'ai été saisi d'un vertige absolu. Pourquoi fallait-il qu'ils montrent autant d'ignorance sur "notre" propre médecine ? Pourquoi fallait-il qu'ils confondent systématiquement placebo et effet placebo dans le genre "L'homéopathie est un placebo" ? Pourquoi certains voulaient-ils ignorer l'effet placebo dans leur pratique quotidienne, en prescrivant une molécule et/ou une procédure ?, pourquoi certains autres ne se posaient-ils pas la question éthique de l'utilisation d'un placebo pur ou impur sans informer les patients ?
Pourquoi fallait-il qu'ils considèrent la médecine comme une science ? 
Pourquoi fallait-il qu'ils persistent dans l'erreur en ne s'informant pas ? 

J'ai ressenti avec effroi que les 124 et leurs compagnons de route avaient réinventé la formule : Il vaut mieux avoir tort avec les 124 que raison avec le reste du monde. On me dit dans l'oreillette qu'il y a des exceptions (je les connais pour les avoir lus ou entendus publiquement ou de façon privée).



Et il ne vaut mieux pas aborder les sujets qui fâchent comme l'extension du domaine de la lutte à des sujets mineurs comme les liens d'intérêts, le dépistage organisé du cancer du sein, la vaccination obligatoire, les dérives de l'oncologie, la télésurveillance des patients, un des 124 a écrit : Il suffit que vous écriviez une tribune et nous vous soutiendrons. La science tribunicienne devenant l'alpha et l'omega de l'évaluation en médecine.



Quoi qu'il en soit, les derniers soubresauts de l'HAS à qui l'intègre Agnès Buzyn a demandé son avis, éclairent les 124 sur le pourrissement infini du lobby santéo-industriel... Quand le pouvoir politique organisait des réunions "citoyennes" sur la vaccination obligatoire des nourrissons ou le dépistage organisé du cancer du sein et en manipulait les conclusions, personne ne mouftait, ou presque, mais quand l'HAS "enquête" en posant des questions orientées pour obtenir les réponses voulues, les 124 se réveillent de leur léthargique sommeil protestataire.

Et voilà qu'on lit ici ou là, de la part des 124, que l'HAS ne serait pas intègre, que l'HAS serait livrée aux conflits d'intérêts, que l'HAS serait le bras armé ou la courroie de transmission du pouvoir politique... Mieux vaut tard que jamais.

Finalement, cette Tribune est un bienfait : elle permet une prise de conscience sur le pouvoir absolu du lobby santéo-industriel, elle éclaire sur le rôle du Conseil National de l'Ordre des Médecins, elle souligne à nouveau l'incompétence corrompue de l'HAS, et elle ravive notre admiration pour Agnès Buzyn...

Espérons encore que les pharmaciens cesseront de vendre des vaccins homéopathiques contre la grippe, que les masseurs-kinésithérapeutes cesseront de pratiquer l'ostéopathie ou la chiropraxie, que les obstétriciens et les sages-femmes cesseront de faire redresser les crânes des nouveaux-nés par des ostéopathes... On peut toujours espérer...

Les difficultés rencontrées par les 124 pour, simplement, exiger que l'homéopathie ne soit plus remboursée, alors que tous les éléments scientifiques sont présents, donnent le vertige : combien de temps faudra-t-il pour obtenir l'esquisse de l'esquisse d'un mouvement contre les pratiques académiques liées à l'Empire des industries du médicament et du matériel et ses suppôts médecins ?




jeudi 16 novembre 2017

Quand le Président du Conseil National de l'Ordre des Médecins menace.


Le docteur Patrick Bouet, Président du Conseil National de l'Ordre des Médecins (PCNOM), nouveau membre de l'Académie de médecine (on le félicite pour l'ensemble de ses titres et travaux), répond à un journaliste dans la revue médicale Le Généraliste, journal dont l'équilibre financier est assuré par la publicité pharmaceutique et je signale en passant aux commerciaux que j'en ai assez de le recevoir gratuitement dans ma boîte à lettres. 

Avant que de lire mes commentaires, lisez l'entretien, il est ICI.

Rappelons aussi qu'il est probable que cet entretien fait suite à la lettre ouverte que nous avons écrite et à la pétition qui a suivi :  voir LA

Le PNCOM nous dit d'abord qu'il faut que les médecins sachent que s'ils n'adoptent pas une attitude conforme aux données de la science ou s'ils mettent en danger les patients ils devront en assumer les responsabilités

Diable.
Nous sommes d'accord !

Mais.
J'ignorais que le PCNOM menât un combat sans relâche contre les médecins qui n'adoptaient pas une attitude conforme aux données de la science. Enfin, ça se saurait, on me l'aurait dit.
Ou alors.
J'avais certainement piscine quand le PCNOM a entamé des actions disciplinaires contre les gentils médecins qui ont prescrit Mediator pendant des années hors AMM et sans respecter les données de la science ; j'avais aussi piscine quand le PCNOM a poursuivi les gentils médecins qui prescrivaient le procubitus pour les nourrissons (600 morts par an), les gentils médecins qui pratiquent annuellement un frottis du col utérin chez des femmes sans facteurs de risque, les gentils médecins qui nient le sur diagnostic engendré par le dépistage organisé du cancer du sein (et les mutilations féminines qui s'en suivent), les gentils médecins qui accordent des AMM à des molécules anti cancéreuses qui n'ont aucune efficacité clinique significative selon le critère Amélioration de l'espérance de vie et qui mettent en jeu l'intégrité des patients, les gentils médecins qui ont conseillé (et qui continuent de conseiller) le dosage du PSA chez les hommes afin de dépister un cancer de la prostate sans aucun bénéfice sur la mortalité globale et au prix de mutilations masculines, les gentils médecins français qui, contre toute attente, prescrivent beaucoup (trop) d'antibiotiques...


sans oublier que notre PCNOM a dû, mais j'avais piscine, en se fondant sur les données de la science et sans céder à des considérations politiques et/ou commerciales, se prononcer pour le déremboursement des médicaments dits anti Alzheimer qui sont inutiles, nuisibles et dangereux (on me dit dans l'oreillette que ce n'est pas encore fait) et intenter une action contre la ministre de la Santé Madame Buzyn qui, contrairement aux données de la science et à l'intérêt des patients, a maintenu le remboursement.... Quant aux grands problèmes de santé publique, quelques pistes : LA.

Mais, Monsieur le PCNOM, j'assume mes responsabilités. J'attends sans peur que le PCNOM intente des actions de justice contre les signataires de la lettre ouverte adressée aux députés de la République. Je suis prêt à me défendre et à montrer que les arguments scientifiques sur lesquels repose cette  obligation vaccinale à 11 vaccins sont ténus et sans aucun rapport avec une menace sanitaire de grande ampleur, telle que vous semblez l'évoquer. Quant à restaurer la confiance, notre collègue Lehmann a montré combien le discours buzynien était avant tout un discours touchant à la novlang orwellienne : voir LA.
Vous avez également dit lors de cet entretien, je vous cite, "Créer l'obligation pour ces vaccins dont nous savons qu'ils protègent et sauvent des vies, c'est une action de santé publique."

Connaissez-vous ces données ?
Les décès des enfants  de moins de 1 an : Les chiffres de 2008 montrent que 53 (1,6 %) des 3095 décès chez des enfants de moins de 1 an sont liés à des causes infectieuses et parasitaires (dont une partie seulement sont vaccinopréventables). Voir LA.




1 : Certaines affections d'origine périnatales (1557) dont complications de la grossesse (408), affections respiratoires (287),  affections hémato et hémorragiques (181), infections (145),
2 : Malformations congénitales (640)
3 : Mort subite du nourrisson (261)
4 : Causes inconnues non précisées (151)
5 : Maladies endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques (69).

Heureusement que vous avez sous la main le bon professeur Joyeux qui vous permet d'amalgamer sa personne, farfelue, peu crédible, et peu informée et l'assimiler aux médecins qui s'interrogent. Le professeur Joyeux est l'idiot utile des vaccinolâtres et permet de cacher la forêt des légitimes interrogations.

Mais vous allez plus loin, cher PCNOM, pour faire peur en agitant devant l'opinion médusée le spectre d'une épidémie d'encéphalopathie rougeoleuse ! Comme l'a écrit un excellent confrère en son blog (ICI) il n'y a jamais eu en France d'épidémie d'encéphalopathie rougeoleuse !

Sont-ce les données de la science que de faire peur ?

Les données de la science vont sans doute venir, il suffit que la ministre de la Santé et/ou la DGS commande au Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, le phare des publications scientifiques mondiales, le journal paroissial des Eglises françaises de vaccinologie et de dépistologie réunies, un article ad hoc, une étude prospective dans le style stochastique --très à la mode--, annonçant des milliers de morts dues à une encéphalopathie rougeoleuse dramatique si le taux de couverture vaccinale descend au dessous de 74,197 %.

Mais j'imagine quand même qu'un praticien finlandais qui aurait accepté de vacciner des enfants avec Pandemrix, le vaccin anti grippal, et dont certains auraient développé une grave maladie auto-immune, la narcolepsie, n'aurait-il pas dû refuser de façon jusqu'au boutiste ? Je laisse cela à votre appréciation, Monsieur le PCNOM. Je suis certain par ailleurs que les poursuites sont engagées à l'égard des experts qui soutenaient en 2009 que Pandemrix était sûr : vous voulez des noms ?

Au delà de Pandemrix nous nous rappelons, lors de la grande pseudo pandémie grippale de 2009, les prévisions alarmistes des experts (une encéphalopathie rougeoleuse à la puissance mille) qui ont conduit au fiasco organisationnel, idéologique, commercial et scientifique que nous avons tous vécu, fiasco  qui a entraîné une défiance du public à l'égard de la vaccination en général. Eh bien, ces experts, apprenez, mon cher confrère membre de l'Académie de médecine, ils sont toujours là, en poste ou en d'autres endroits de la République vaccinale. Pour vous paraphraser : "Avez-vous eu le courage de ne pas assumer leurs déclarations ?"

Le problème du refus de vaccination par des praticiens ne me concerne pas, Monsieur le PCNOM, car, dans une démarche d'information claire et loyale, si des parents veulent ou exigent que leurs enfants soient vaccinés, je les vaccine. Apprenez, cher PCNOM, qu'il existe en France des praticiens qui 1) savent que la décision partagée est un objectif respectable, qui 2) tentent, malgré tous les obstacles, de l'appliquer et qui 3) ne pensent pas qu'il s'agit la fin de la médecine.

Le cas des parents qui refusaient jusqu'à présent les 3 vaccinations obligatoires, soit diphtérie, tétanos et polio, était simple pour moi, je ne concevais pas qu'il faille faire des faux, faux certificats de vaccination et/ou faux certificats de contre-indication à la vaccination. Mais, l'après-midi où j'étais à la piscine, j'ai dû manquer les actions du PCNOM pour exiger du Ministère de la Santé qu'il exige que les industriels fournissent un vaccin combiné Diphtérie/Tétanos/Polio, comme la loi l'imposait, et non des vaccins combinés imposant des vaccinations non obligatoires. C'était l'intérêt des enfants car, ne pas vacciner les enfants, c'est leur interdire l'école qui est un droit fondamental pour tous.

Quand vous dites "Il n'y a pas de débat" alors que vous n'apportez pas les preuves de vos assertions, que devons-nous en penser ? Pas de débat scientifique ? La science se fonde sur le débat, je parle aussi du débat socratique et pas des décisions autoritaires prises dans des antichambres ministérielles largement polluées par l'argent de l'industrie pharmaceutique.

L'histoire de la science et, accessoirement, de la médecine est celle de l'incertitude, du doute raisonnable, de la confrontation des arguments comme le montrent nombre de retours en arrières liés non pas à des avancées de la science mais à la prise de décisions précipitées et pas assez étayées. Lire CECI qui parle du pays de Pasteur.

Je me permets de citer intégralement la dernière réponse que vous faites dans cet entretien.

"Nous estimons qu'il faut donner un caractère obligatoire à la vaccination antigripale chez tous les personnels de santé. Nous continuons de penser que les professions de santé doivent être exemplaires. Se vacciner, c'est montrer que l'on est convaincu du bien-fondé de l'action que l'on mène. La vaccination antigrippale nous apparaît être une exigence déontologique. C'est la raison pour laquelle nous conseillons au ministère de la Santé et au gouvernement de mettre en place l'obligation vaccinale des personnels de santé exerçant dans des collectivités et l'exigibilité vaccinale pour les personnes hébergées en EHPAD."

Nous sommes en plein délire. Premièrement, Monsieur le docteur Brouet, la vaccination anti grippale n'est pas efficace (mais il est certain que vous avez des preuves scientifiques disant le contraire) et, plus précisément chez les patients de plus de 65 ans (vous devriez poursuivre les officiels américains : LA). Deuxièmement, il n'existe aucune donnée consistante sur le fait que la vaccination des personnels soignants soit efficace dans les établissements de soins. Troisièment, je crois que vous avez oublié les textes de loi fondamentaux sur les droits des malades.

Bon.
Vous avez donné un coup de menton pour faire cesser la récréation.
Cela vous a fait plaisir.
Cela a contenté ceux dont vous êtes l'obligé. Vous affirmez pourtant ne pas, j'utilise vos mots, vous être mis à genoux devant le gouvernement et ne pas être à la solde des laboratoires.

Belle novlang orwellienne.

Je ne cèderai pas à ce genre de menaces, Monsieur le PCNOM,  et je garderai ma faculté de critiquer, approuver, comprendre.



vendredi 17 septembre 2010

LES PATRONS PRIVATISENT LES ARRETS DE TRAVAIL !

Docteur Laurence Parisot

Dans l'indifférence (presque) générale la loi de financement de la sécurité sociale du 26 août 2010 a modifié les conditions dans lesquelles les arrêts de travail seront contrôlés.

Selon le Conseil de l'ordre des médecins (CNOM) (ici) : "Désormais le service médical de l'assurance maladie peut demander la suspension du versement des indemnités journalières de l'assurance maladie sur la seule base d'un contrôle effectué par un médecin mandaté par l'employeur. L'examen de l'assuré par le médecin-conseil ne serait plus obligatoire, il se bornerait alors à valider l'avis du médecin contrôleur patronal. Une seule concession aurait été obtenue par le CNOM : La nécessité d'un nouvel examen de la situation de l'assuré lorsque le médecin contrôleur patronal a été dans l'impossibilité de procéder à l'examen de l'assuré (absence du domicile, par exemple).

On croit rêver.

Vous savez tout le bien que je pense des médecins contrôleurs patronaux, j'en ai déjà touché un mot ici dans ce blog.

Mais là n'est pas le problème !

Je n'ai pas lu de communiqués rageurs émanant du syndicat Unifié des médecins conseils dénonçant des mesures touchant à leur propre légitimité mais je ne dois pas être informé.

Je n'ai pas lu de protestations indignées des syndicats médicaux contre cette mesure qui remet en cause le rôle du médecin traitant mais je ne lis pas assez assidûment la prose de la CSMF, de UG ou de MG France, je ne suis pas assez informé.

Je n'ai pas lu de protestations indignées des syndicats ouvriers, de maîtrise ou d'encadrement s'insurgeant contre ces mesures "scélérates" (sic) permettant le contrôle indû des salariés par les patrons tout-puissants. Mais je ne dois pas lire assez la presse, le net et je dois être aveugle et sourd.

Je n'ai pas entendu les partis d'opposition sauter sur l'occasion pour dénoncer cette imposture et en dire le caractére dilatoire et franchement contraire à l'idée du Vivre Ensemble.

Je n'ai pas encore vu de pétitions circulant sur le net des médecins pétitionnaires habituels contre des mesures indignes et qui remettent en cause la démocratie et soulignent l'arbitraire de ce gouvernement.

Je dois être mal informé.
Mais je trouve cette Loi de financement nulle et anti déontologique.
Ne doutons pas que les pauvres médecins généralistes débordés par leur clientèle, la paperasse, l'informatique, les Caisses, les DAM et autres médecins-conseils et soucieux de ne pas être déportés dans des zones dites désertiques se feront un plaisir de prendre un abonnement au CNPF version Politique de Santé et distraire de leurs précieux temps des visites domiciliaires non pas à l'heure du laitier mais à l'heure du MG.