lundi 11 décembre 2023

Bilan médical du lundi 4 au dimanche 10 décembre 2023 : corruption diabétique, antidépresseurs, eaux usées, Volet Médical de Synthèse, psychiatrie heureuse.

 

Quand le capitalisme croit au Père Noël.


321. Quand la société francophone du diabète prend position...

La société francophone du diabéte prend position (elle fait semblant de nous dire qu'il s'agit des recommandations d'une société savante, une de ces sociétés savantes à qui, un jour la HAS -la Haute Autorité de Santé- connue surtout pour son incompétence et sa corruption demandera son avis en toute indépendance) dans le document suivant : ICI


Rien ne va : les liens d'intérêts


Le groupe de travail est constitué de 13 membres dont 11 sont des Français et pour lesquels j'ai pu consulter, comme tout un chacun, leurs liens d'intérêts sur le site officiel Transparence Santé

La Déclaration Personnelle d'Intérêts ou DPI rapporte le nombre de prestations en numéraire touchées par les membres français du groupe de travail.

1 - Darmon Patrice DPI = 839/ 2 - Penfornis Alfred : 704/ 3 -Sultan Ariane : 700/
4 - Gourdy Pierre : 582/ 5 - Prévost Gaëtan : 441/ 6- Bordier Lyse : 250/ 7 - Gautier Jean-François : 234/ 8 - Bauduceau Bernard : 184/ 9 - Vidal Trecan Tiphaine : 152/ 10 - Lecornet-Sokol Emma : 118/ 11 - Detournay Bruno (économiste de la santé !) : 80 
Ce n'est pas rien !

Rien ne va : la rédaction de la prise de position 

Contrairement à toute recommandation scientifique il n'y a aucune référence mentionnée et aucun niveau de preuves rapporté pour les différentes prises de position. Pour les niveaux de preuve, voir LA.


Rien ne va : les critères retenus et les traitements proposés

  • Il devient clair que le dosage de l'HbA1C pour surveiller le diabète n'est rien moins qu'un critère de substitution
  • Les objectifs d'HbA1C sont exagérés
  • La metformine est toujours proposée en première intention alors qu'aucune étude digne de nom n'informe sur son efficacité et/ou son efficience à court, moyen et long terme sans oublier les risques d'acidocétose lactique en cas de morbidités chez des personnes âgées ou non
  • Je passe également sur le peu d'intérêt, étant données les critiques formulées, de la prise de position de ces experts indépendants sur les nouvelles molécules comme les incrétines, glifozines ou gliptines. Voir ce qu'en pense La Revue Prescrire ICI en 2023

Trop de corruption ne tue pas la corruption.

Ne lisez pas ce torchon.




322. Quand on prescrit trop d'antidépresseurs à des patients qui n'en ont pas besoin.

Les Britanniques que l'on aime ne pas aimer réfléchissent sur la médecine. Réfléchissent sur les antidépresseurs.

Des politiciens, des experts, des patients ont publié LA une lettre appelant le gouvernement britannique (?) à inverser la courbe de prescriptions des antidépresseurs.


Depuis dix ans la prescription d'antidépresseurs a doublé en Angleterre passant de 47,3 à 85,6 millions. Environ 8,6 millions d'adultes (20 %) sont touchés ! Et la durée de prescription a également augmenté tant et si bien que la moitié des prescrits est considérée comme des utilisateurs chroniques.

Un éditorial du British Medical Journal (ICI) commente et éclaire, notamment sur les effets indésirables (que la psychiatrie heureuse française minimise, voir 325.) et souligne que les prescriptions touchent de façon disproportionnée les femmes, les personnes âgées, et les personnes vivants dans des zones défavorisées.

Mais surtout : Ces prescriptions indiquent que l'on médicalise et que l'on traite les effets des mauvaises conditions sociales.

Un article récent développait l'idée que les troubles mentaux les plus diagnostiqués, anxiété et dépression, n'avaient pas des racines biologiques mais des racines sociales ! C'est LA. Ne me faites surtout pas dire ce que je n'ai pas dit.

La team psychiatre de X pense que le grand problème en France, ce ne sont ni les conditions de vie, ni les psychiatres mais les médecins généralistes.

Rappelons enfin un des grands invariants de la médecine : les patients les moins sévères sont les plus traités, les patients les plus sévères sont les plus mal traités et le reste : les deux. Quant aux facteurs psychosociaux, laissons-les aux assistantes sociales et concentrons-nous sur les taux de neuromédiateurs.





323. Quand un critère de substitution devient un critère principal





324. VSM, DMP, morale (éthique ?), 3600 €

Richard Talbot est un modèle. Il sait TOUT sur la cotation des actes médicaux. Il est d'ailleurs le seul (on me parle d'un certain Gilles Urbejtel à MG France) à la connaître tant elle est compliquée. On dirait qu'il l'a créée avec les bureaucrates de l'Assurance Maladie.

Il exhorte les médecins à remplir les VSM (Volet de Synthèse Médicale) afin de toucher les 3600 € de prime.

Richard Talbot sait que le ROSP est une merde sans nom (l'incentive appliquée aux libéraux sur des critères mal fichus, inintéressants et n'apportant rien à la santé publique), sait que le Dossier Médical partagé est une invention bureaucratique qui a coûté des centaines de millions d'€ pour un résultat imperceptible et dit que lui, entre ses mains, c'est bien. Connaissant la compétence, la droiture et l'investissement de notre Don Quichotte de la Manche, je ne peux que le croire. Mais pas pour les autres !

Pourtant, le problème éthique demeure : on peut tout mettre dans le VSM à condition que le patient ne s'y oppose pas. Mais comme on ne lui dit pas ce qu'on y met...






325. Quand un psychiatre te bloque (Le psychiatre de la semaine).

(Je ne donnerai pas son nom.)


  • Tu sais que le diagnostic de dépression n'est pas bien fait par les MG
  • Tu sais que le diagnostic de TDHA n'est pas bien fait par le MG
  • Tu sais que les psychiatres ne surtraitent jamais
  • Tu sais que les psychiatres ont toujours raison
  • Tu sais que seuls les psychiatres ont le droit d'utiliser l'adjectif schizophrène
  • Tu sais que ce sont les MG qui prescrivent des antidépresseurs à mauvais escient, pas les psychiatres



C'était bref.

dimanche 3 décembre 2023

Bilan médical du lundi 27 novembre au dimanche 3 décembre 2023 : MG sans masques, MG et Marguerite, Eglise de préventologie/Church of Screening, Booster, Comas toxiques, Ne pas fumer, Certificats absurdes

 

Médecin généraliste en voie d'extinction en train de franchir la marguerite des soins

314. Les MG donnent l'exemple : ils ne portent pas de masques en lieux clos.

Source photo : @mimiryudo


Nous émettons de nombreuses hypothèses concernant le non masquage des MG (on me dit qu'environ 200 ou 300 en portaient sur 3234 participants ; pendant combien de temps ? A quel moment ?)

  • L'épidémie de Covid est terminée 
  • Les MG ne consultent qu'en télémédecine
  • Ils ont tous fait un test covid avant d'entrer dans la salle
  • Il croient à l'immunité naturalo-vaccinale
  • Ils pensent que le covid long est psychosomatique
  • Ils n'ont pas de parents
  • Ils n'ont pas d'enfants
  • Ils viennent de lire un essai randomisé paxlovid vs placebo chez les vaccinés
  • Il pensent que les infusions de Marguerite protègent contre la transmission du virus
  • Ad libitum


315. Marguerite, donne-moi ton coeur.

Pendant que la médecine générale meurt, les médecins généralistes tentent (avec ou sans Doctolib) de trouver des zones de recouvrement.


316. L'Eglise de Préventologie et le Comité Central de la bureaucratie dépensent des fortunes (en GB)

Une opinion de Margaret McCartney dans le British Medical Journal : LA.

Notre MG écossaise s'insurge contre les programmes coûteux mis en place pour, à partir d'une goutte de sang, établir un score polygénique... 

C'est, selon elle, de l'argent jeté par les fenêtres. Après avoir dépensé 640 millions de livres en 3 ans pour un programme, depuis lors abandonné, de triage des patients par intelligence artificielle ou plusieurs milliards dans un système intégré de dossiers électroniques aujourd'hui abandonné, le NHS, en association avec des industriels et des associations charitables se lancent dans la prévention des cancers...

Il faut des médecins, des cliniciens, des praticiens, pas du vent.



En France, on a  le Synlab : ICI


Un programme alléchant : 


Du charlatanisme.

Le slogan est : de la prévention sans ordonnance.




317. Chez les angineux stables un coroscanner vaut mieux qu'une coronarographie. 


C'est LA



Rappelez-vous, ce qui est important, ce n'est ni le succès ni même le bien faire, mais c'est travailler ensemble dans la joie et la bonne humeur. 


318. Le dernier booster Pfizer n'est pas adapté au virus circulant (aux US)




C'est LA.

Cela nous rappelle l'année où, en France, le vaccin contre la grippe saisonnière ne contenait pas le virus majeur circulant et où les autorités n'en faisaient pas la publicité car il fallait bien écouler les stocks.



318. Ne pas intuber les comas toxiques.

Une équipe française a publié dans le JAMA.


On peut se dire que les médecins généralistes s'en battent les couilles.

Les habitués de ce blog peuvent se poser les questions suivantes (comme dans tous les domaines de la médecine) :

  • Combien de temps les équipes qui n'ont jamais publié un article de leur vie sauf dans des revues paroissiales de réanimation ou d'urgentologie vont-elles continuer à le faire ?
  • Combien de temps des équipes vont continuer de dire "On l'a toujours fait et ça marche, pourquoi changer ?"
  • Combien de temps les équipes françaises parce que c'est français vont être encore plus réticentes à abandonner leurs pratiques alakhon ?




319. Une étude montre que fumer 1 cigarette par jour n'est pas moins dangereux qu'en fumer 20 pour le risque cardiovasculaire : est-ce bien sérieux ?



Nous entrons de plain pied dans l'ère de l'hygiénisme.

Une étude faite à partir de la littérature montre qu'un seul verre de vin était mauvais pour la santé : c'est LA.

Je ne dis pas qu'il faut fumer ou qu'il faut boire (ce sont les propos que j'ai retenus contre moi), je dis qu'un monde sans tabac et sans alcool n'est pas possible.

Que la Santé publique, que les politiques de Santé publique doivent non pas tout faire mais faire de façon efficace pour que la consommation d'alcool et de tabac diminue, pour que l'on ne commence pas à boire et à fumer (les jeunes gens) : OUI.

Mais la méta-analyse parue dans le British Medical Journal n'est pas une bonne étude.

La prise en compte de 141 études de cohorte et de 55 rapports d'études montre qu'en fumant 1 cigarette par jour on réduit le risque de 50 % (Réduction du Risque Relatif) pour les événements cardiovasculaires et les accidents vasculaires cérébraux.

Je passe sur la méthodologie qui, à partir d'une extraction de données sur PubMed, modélise le risque.

Ainsi, rien n'est très certain.

Le tabac et l'alcool sont mauvais pour l'espérance de vie globale et pour l'espérance de vie en bonne santé.

DPI : Je ne fume pas. Je bois de l'alcool et j'ai un score FACE indiquant une absence de dépendance.


Jim Harrison : 1937 - 2016
Heureux ceux qui n'ont jamais lu Jim Harrison, ils découvriront un géant.
Heureux ceux qui vont relire Jim Harrison, ils redécouvriront un géant.


320. Les certificats absurdes : le point avec les fédérations sportives.

Le site Certificats absurdes (LA) qui est un endroit indispensable pour s'y retrouver en termes, par exemple, de tâches administratives inutiles, dévoreuses de temps et empêchant de faire du soin et de la "vraie" prévention, offre un panorama presque exhaustif ce que demandent les fédérations sportives.





lundi 27 novembre 2023

Bilan médical du lundi 20 au dimanche 26 novembre 2023 : Covid long, COVARS, cancer du sein, hype et protéine ATM, cannabidiol non efficace, corticoïdes et hypoxie du Covid

Restez chez vous et vous économiserez 100 %


309. Covid long : un rapport du COVARS qui ajoute du flou au flou. 

Le COVARS (Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires) a publié un rapport qui fait le point sur le Covid long et même un peu plus (LA)


Je vous rappelle, avant tout commentaire, quelle est ma DPI (Déclaration publique d'intérêts) sur le point du Covid et du Covid long en particulier. Vacciné 4 fois selon les règles de l'art (c'est à dire selon les recommandations pifométriques des agences gouvernementales et de comités, réunions de médecins, sociétés savantes autoproclamées, ayant pignon sur rue, non sur les réseaux sociaux, dont le leitmotiv est "Vaccinons, vaccinons, il en restera bien quelque chose), j'ai attrapé le Covid au moins 3 fois, dont la dernière fois début août 2023, vous allez me dire, les grands spécialistes auto-proclamés de l'affaire, si j'ai aussi attrapé un Covid long. Je signale à tout hasard que j'ai porté avec constance le masque FFP2 jusqu'au mois d'août dans les transports en commun et que, désormais, je ne le porte que lorsque je suis dans le métro dans une ambiance très confinée...

Quoi qu'il en soit, outre les syndromes pseudo grippaux qui ont accompagné les trois épisodes symptomatiques que j'ai subis, fièvre, céphalées, courbatures, j'ai identifié deux séquelles : une pseudo-engelure du quatrième orteil droit (dont les lésions cutanées et les symptômes ont complètement disparu) et un acrosyndrome volontiers déclenché par le froid et par les efforts (course à pied) des trois premiers orteils droits dont la fréquence de survenue et l'intensité ont diminué de façon considérable jusqu'à ne plus me gêner du tout.

Pas d'asthénie, pas de brouillard cérébral, à moins que les longcovidolâtres ne pensent que le fait de ne pas adhérer à 100 % au concept du Covid Long Maladie ne soit une façon d'être brouillardeux.

Une analyse de Stéphane Korsia-Meffre sur le rapport du COVARS dans le Vidal (ICI) est tout à fait pertinente car elle permet de soulever les problèmes que pose le Covid Long.

J'ai plusieurs fois sur ce blog (il suffit de taper covid long dans le moteur de recherche) fait preuve d'une prudence de sioux quant à la réalité du Covid long ou, plutôt, à sa spécificité, par rapport à d'autres séquelles post virales et bactériennes connues.

J'ajoute, car je suis mauvaise langue, que mes expériences passées de clinicien concernant l'hystérie, la tétanie (le nom a changé, pardon), la neuro-algo-dystrophie (le nom a changé, pardon), la fibromyalgie (le nom a changé, pardon), l'intolérance au gluten et le Lyme chronique m'ont, pardon encore , vacciné contre les associations de signes cliniques, les mécanismes physiopathologiques à la gomme et les médecins qui ont consacré leurs vies de charlatans à s'instaurer tsars des maladies précédentes.

Mes réticences n'ont donc pas changé.

Voici ce que j'écrivais le 25 septembre 2022 : 

  1. Des personnes estimables, et je pèse mes mots, ne cessent de citer des études observationnelles, pas toujours cas-témoin, pour pousser en même temps des cris d'orfraie sur le poids des covid longs, sur le "vrai" problème de santé publique que cela représente et sur, ouvrez grand les yeux, la nécessité d'une prise en charge et y compris médicamenteuse
  2. Ce n'est pas bien (voyez, je sais faire de la morale à bon marché) de citer de telles études a) sans les avoir lues, b ) en n'en ayant lu que l'abstract, c) uniquement parce qu'elles vont dans le sens de croyances end) pour ne pas avoir à se dédire
  3. Je répète : il est possible que le covid long existe et, quelle que soit l'intensité initiale des symptômes mais, pour l'instant, il n'existe aucun marqueur spécifique de cette atteinte prolongée.
  4.  Cela ne veut pas dire que les personnes malades qui se plaignent de symptômes prolongés attribués au Covid a) mentent, b) sont hypochondriaques, c) sont à adresser chez un psychiatre et/ou un psychologue... en l'état actuel de nos connaissances.
  5. Car l'absence de physiopathologie uniciste, l'absence de marqueurs tissulaires, l'absence de marqueurs biologiques,  et l'absence ne signifie pas que l'on ne passe pas à côté de quelque chose, l'absence de traitements non et médicamenteux, toutes ces absences conduisent les personnes malades vers les spécialistes autoproclamés du Lyme, de la fibromyalgie et de l'intolérance au gluten.

et le 15 janvier 2023 :

  1. Un problème de définition : plus de 200 symptômes ont été identifiés avec des impacts multiples sur divers organes
  2. Un problème de causalité : on n'a pas encore retrouvé de lésions spécifiques liées au Covid
  3. Un problème de fréquence : dans le même article (ICI) les auteurs écrivent qu'il survient chez 10 % des patients ayant présenté une affection pulmonaire sévère due au Covid ; plus loin : l'incidence est estimée à 10-20 % des patients non hospitalisés ; plus loin : 50 à 70 % des patients hospitalisés et 10 à 12 % des vaccinés.
  4. Un problème d'essais cliniques de qualité et notamment des essais prospectifs.
  5. Un problème de prise en charge.

Es-ce que le rapport du COVARS a changé quelque chose ?

A voir.

Terminons par une provocation : il ne sera pas possible d'éradiquer le Covid sur la surface de la terre. Ceux qui écrivent maintenant, les nouveaux moralistes ou les nouveaux hygiénistes, qu'il aurait été possible de le faire dès janvier 2020 mentent.

310. Est-ce être criminel que de dire que le dépistage organisé du cancer du sein ne sauve pas de vies ?

Les faits sont là.

Mais il semble qu'informer les femmes soit une mauvaise façon de procéder pour les servants de l'Eglise de Dépistologie. J'ai tellement cité d'études sur le sujet que je commence à me lasser. Un article du 14 novembre 2023 dont vous ne verrez que l'abstract (LA) dit ceci : le dépistage organisé du cancer du sein diminue la mortalité relative (c'est à dire liée au cancer du sein mais sans diminuer la mortalité globale) dans le groupe de femmes d'âge compris entre 50 et 69 ans en suivant 10 000 femmes pendant 10 ans au prix de 15 % de sur diagnostics.

Ce n'est pas criminel, c'est dire la vérité.





311. La protéine ATM expliquerait tout le processus du vieillissement. Hype.

Un article paru dans une revue universitaro-journalistique (ICI) rapporte les travaux d'une équipe française, Berthel et al. dans Cells (LA) qui expliqueraient d'abord l'étiopathogénie de la maladie d'Alzheimer puis toutes les maladies du vieillissement. On a droit à tout, l'imagerie cellulaire comme la modélisation mathématique.

Rien n'est confirmé.

On nous promet déjà un traitement.

HARKING : voir LA
Proposer une hypothèse a posteriori en prétendant que c'était une hypothèse a priori


312. Encore un essai contrôlé où le cannabidiol ne montre rien contre la douleur (arthrose du genou).

Sans commentaire (ou voir sur ce blog) : ICI pour l'article.

Felix Vallotton. Trois baigneuses. 1894

313. De hautes doses de corticoïdes chez les patients Covid + hypoxiques ne requérant pas une ventilation augmentent la mortalité par rapport aux soins habituels.

C'est LA.



dimanche 19 novembre 2023

Bilan médical du lundi 13 au dimanche 19 novembre 2023 : Eglise de dépistologie (col, sein, prostate), DMP, mépris des MG, biologie en médecine générale, Orbita 2 et Florian Zores, autocensure.

Médecin (homme) attendant que l'Eglise de Dépistologie soit identifiée comme une secte. 

303. Eglise de dépistologie.


Biche. 2019. In Charlie Hebdo.

Rappelons pour ceux qui pensent que les critiques contre le dépistage en général et contre certains dépistages en particulier sont le fait d'activistes qui souhaitent la mort de leurs patients, que Cancer Rose, l'association mal nommée (c'est mon avis et je le partage) a publié LA récemment un billet en français de Gilbert Welsh que tout professionnel de santé, tout patient, tout citoyen, devraient avoir lu pour se faire une idée des problèmes.



303.1 Dépistage du cancer du col : les femmes encore une fois méprisées et infantilisées


Les femmes méritent autonomie, dignité et choix informé. Margaret McCartney.

Un article du BMJ : Les convocations pour le dépistage du cancer du col devraient traiter les femmes comme des adultes... LA

303.2 Dépistage du cancer du sein : les femmes encore une fois méprisées et infantilisées




Les femmes méritent autonomie, dignité et choix informé. Margaret McCartney.


303.3 Dépistage du cancer de la prostate : les hommes encore une fois méprisés et infantilisés.




Le professeur Alexandre de la Taille (DPI = 435, soit 435 liens d'intérêts sur le site Transparence Santé) est interrogé par une certaine Marine Cygler (ICI) et il fait fort de chez fort. Il enfile tous les poncifs de la dépistologie avec une abnégation qui suscite l'enthousiasme. Il a fait une communication aux Journées Nationales de la Médecine Générale, un machin inventé par une revue médicale sponsorisée par l'industrie des médicaments et du matériel, La Revue du Praticien MG.

Le professeur est chef de service du service d'urologie de l'Hôpital Henri Mondor (AP-HP), le service public, le tarif de sa première consultation est de 115 euro et, selon Doctolib, il reçoit tous les quarts d'heure.

En bon Orwellien, la guerre c'est la paix, et cetera, il dit : "Le diagnostic précoce, ce n'est pas le dépistage organisé".

On finit par cela : 

C'est pourquoi il ne faut pas doser le PSA.

304. Allégorie : le dossier médical partagé (DMP)



305. Le mépris des MG, épisode trouzemille : les certificats médicaux jugés abusifs.

Le docteur Michaël Rochoy s'est attaqué depuis des lustres aux certificats inutiles demandés par nombre d'institutions, d'associations, de mairies, de je ne sais quoi (ICI) et aux certificats illégaux demandés par les assureurs (LA). Aller sur son site permet de s'informer sur ces deux questions, permet de se défendre et permet de s'améliorer.

Une thèse que nous n'avons pu encore lire (auteur : Idriss Modson) rapporte 203 demandes de certificats :


306. Et comme Outreau ne dort jamais, Michaël Rochoy et Solange Déplanque mettent en ligne : 

un site d'aide à la prescription d'examens biologiques à destination des médecins généralistes.


C'est LA.

On peut critiquer, on doit critiquer, mais, surtout, il est nécessaire, il faut, critiquer de façon constructive. Merci à tous.


(Je ne sais qui a fait ce dessin)

(les revenus des 5 éditeurs de science les plus importants : 1 milliard de dollars US entre 2015 et 2018)

307. A la suite de la publication d'Orbita 2, Florian Zores commente : angioplastie vs rien dans l'angor instable.

Je vous avais parlé d'Orbita 2 au numéro 299 du Bilan Médical de la semaine précédente (ICI). Florian Zores a commenté LA.

Comme d'habitude, billet complet.

A lire en détail.

Je vous offre la conclusion ou du moins ce que j'ai retenu de la conclusion : 

L’angioplastie dans la maladie coronaire chronique garde toute sa place, mais en deuxième ligne, après échec d’un traitement pharmacologique bien conduit. Pour savoir si l’angioplastie est un traitement de première ligne, il faudra attendre une hypothétique ORBITA-3 : traitement anti-angineux + procédure placébo vs traitement placébo + angioplastie.

 

Steve McQueen (1963)

308. Auto-censure

Je n'arrive pas à écrire que je n'arrive pas à "croire" au Covid long...





dimanche 12 novembre 2023

Bilan médical du lundi 6 au dimanche 12 novembre 2023 : traiter médicalement l'obésité, dépistage cardiovasculaire inutile, stents, Vaccination anti grippale chez l'enfant : non, mortalité et brancards aux urgences.


297. Traiter l'obésité de façon médicamenteuse : une impasse morale et budgétaire.

Nous vous avons déjà parlé du semaglutide (Ozempic ou Wegovy) comme traitement de l'obésité : point 126 : (LA) et comme le fait que toutes ces molécules (analogues du GLP-1) prenaient le chemin du Mediator, celui de l'indignité, de la corruption et des effets indésirables ( ICI : 171 et LA : 102 ).

Eh bien le Barnum continue avec une étude publiée dans le NEJM (ICI) qui est commentée de façon plutôt satisfaisante par Eric Topol (LA).

L'essai a montré que chez des patients en surpoids et obèses présentant des antécédents cardiovasculaires et n'étant pas diabétiques la prescription d'une injection par semaine de 2,4 mg de semaglutide entraînait une diminution significative par rapport au groupe placebo des décès par causes cardiovasculaires, du nombre des infarctus non fatals et des AVC non fatals sur une période de 38,9mois.

MAIS : 

Sur le critère principal composite il existe une réduction de 1,5 % du risque absolu obtenu au bout de 36 mois. Il faut traiter 67 malades pour obtenir un bénéfice ! A noter qu'en France le semaglutide est commercialisé à la dose maximum de 1 mg au prix de 76,58 € par semaine. Aux US le prix est de 337 $ par semaine !

On imagine si on s'était adressé à des patients obèses sans antécédents cardiovasculaires !

MAIS : il est probable qu'il est difficile, moralement, de proposer un traitement aussi coûteux si on ne fait rien en amont de façon préventive contre la malbouffe.

(J'apprends également que la moyenne de valeur de l'HbA1C était de 5,7, ce qui, pour Topol, peut être considéré comme du pré diabète !).


Sisyphe fait du télétravail

298. Le dépistage cardiovasculaire ne sert à rien.

Une étude danoise randomisée (LA) parue dans le NEJM :

  • Suivi pendant 5 ans d'une population d'hommes âgés de 65 à 74 ans. Ils sont assignés de façon randomisée à un groupe dépistage (n=16736) et à un groupe contrôle (n=29790)
  • Le groupe dépistage : score calcique, recherche d'anévrismes, de FA, mesures de la pression artérielle et de l'index de pression bras/cheville, recherche sanguine de diabète et d'hypercholestérolémie
  • Le groupe contrôle n'est pas informé sur l'attribution des groupes
  • Pas de différence sur le nombre de décès toutes causes.

Campagne de dépistage du cancer du testicule en GB : aucune preuve de son intérêt.



299. Orbita 2 montre que les stents marchent mieux que pas de traitement dans l'angor stable.

L'étude randomisée vs placebo est parue dans le NEJM (ICI)

Nul doute que nos amis cardiologues et le sous-groupe des cardiologues interventionnels vont s'en donner à coeur joie !

Voici le commentaire d'un de mes cardiologues favoris qu'il complètera sans doute en son blog où il a déjà beaucoup écrit sur le sujet de l'angor stable (LA) : 


40 % de sur traitements en France dans l'angor stable

C'est fait : il a publié ! C'est ICI

300. La Revue Prescrire se prononce contre la vaccination généralisée des enfants contre la grippe.

Vous pouvez lire ICI ses arguments.



 

88 ans (pas sur cette photo)

301. Les médecins sont de dangereux gauchistes.


302. Une nuit sur un brancard aux urgences majore de 40 % la mortalité hospitalière.

On se demande si on aurait cru à l'inverse...

C'est une étude française parue dans le JAMA (LA)

Bien entendu, pour ce qui est du niveau de preuves, il faut noter qu'il s'agit d'une étude multicentrique de cohorte rétrospective sur dossiers électroniques concernant des patients âgés de 75 ans et plus.

Cette étude serait importante si elle pouvait faire changer les choses.

Peut-on en espère plus qu'un rapport de la Cour des comptes ou qu'un un rapport d'une commission ad hoc ? Ou qu'un article du Canard Enchaîné ?