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dimanche 18 février 2024

Bilan médical du lundi 12 au dimanche 18 février 2024 : charlatanisme remboursé, aspirine, paradoxe traitement/prévalence (dépression), INSERM, Corruption, free-lunch index, covid long/exercice physique.

1976 - 2024

La Santé publique en majesté (comment les assureurs déconnent).


L'Assurance Maladie valide le charlatanisme


Quand l'Assurance Maladie fait de la publicité pour des pratiques non validées qu'elle rembourse, on se demande pourquoi certains médecins se décarcassent.



Comment 29 millions d'Américains consomment de l'aspirine pour rien (préventions inefficaces des maladies cardiovasculaires et du cancer du colon)




Comment, malgré des antidépresseurs "efficaces", la prévalence de la dépression ne diminue pas.


L'article est ICI 

La traduction de l'abstract :  

Les traitements pour la dépression se sont améliorés et leur disponibilité a augmenté de façon marquée depuis les années quatre-vingt. Mystérieusement la prévalence de la dépression dans la population générale n’a pas diminué. Ce Paradoxe Traitement/Prévalence soulève des questions fondamentales sur le diagnostic et le traitement de la dépression. Nous proposons et évaluons sept explications pour le PTP. Premièrement, deux explications attestent que l’amélioration et la plus large disponibilité des traitements ont réduit la prévalence mais que cette réduction a été compensée par une augmentation du 1) diagnostic à tort de la détresse/ chagrin comme une dépression, entraînant plus de faux positifs ; ou 2) une réelle augmentation de l’incidence de la dépression, mais suggèrent que 3) les traitements sont moins efficaces et 4) leurs effets moins durables que la littérature ne le suggère ; 5) l’efficacité des essais ne peut être généralisé à la population générale ; 6) au niveau populationnel l’impact des traitements n’est pas le même sur les dépressions chroniques-récurrentes vs non récurrentes ; et 7) les traitements ont des effets iatrogènes. Chacune de ces sept explications pourrait amoindrir l’impact sur la prévalence et ainsi aider à expliquer le PTP. Notre analyse montre qu’il existe peu de preuves que l’incidence ou la prévalence aient augmenté en raison d’une erreur ou d’une raison objective (explication 1 et 2) mais rapporte une forte certitude (a) que la littérature publiée surestime l’efficacité des traitements à court et long terme, (b) que les traitements sont considérablement moins efficaces quand ils sont prescrits en population générale, et (c) que les traitements diffèrent de façon sensiblement différente pour les cas chroniques/récurrents que pour les cas non récurrents. En résumé, les explications a-b-c expliquent probablement la plupart du TPP. Enfin, peu d’études existent sur les effets iatrogènes des traitements habituels (explication 7) mais plus d’études serait crucial.


Les hypothèses expliquant ce paradoxe pourraient s'appliquer à de nombreuses autres maladies.


Prévalence : la prévalence est le rapport entre l'ensemble des cas présents ou passés d'un évènement ou d'une maladie et l'ensemble de la population exposée, à une date donnée.



Don McCullin

Commentaire personnel : la britishissime classe ouvrière.


Comment l'INSERM s'est roulé dans la boue avec Raoult.


C'est ICI



Lançons l'opération #FakeToo


Comment la corruption domine la médecine.


Quarante-huit pour cent des 408 cancérologues néerlandais ont reçu 899 863 euros de l'industrie entre 2019 et 2021.


Ce sont les Key Opinions Leaders qui ont tiré le plus la couverture à eux.


On rappelle qu'entre 2020 et 2021, le Covid a diminué le nombre de manifestations promotionnelles.


Les liens d'intérêts financiers


C'est LA.



Comment les pots-de-vin corrompent l'édition scientifique.

Je vous ai déjà parlé des nombreux scandales attachés à la publication des articles scientifiques. 

Ne parlons pas des revues prédatrices qui publient tout et n'importe quoi à condition que les auteurs payent (cher) cette publication.

Ne parlons pas des revues alaRaoult qui publient ce qu'elles veulent puisque les propriétaires des murs sont les auteurs.

Non, parlons des grandes revues qui sont soumises aux pots-de-vin de l'industrie pharmaceutique.

Un bon article sur la sujet : LA, par Derek Lowe.


Comment le Free-Lunch Index ne peut pas être considéré comme un facteur de substitution au h-Index


Une étude amusante : le Free-lunch Index (calculé en fonction des frais d'hospitalité offerts par l'industrie, repas et nuitées) ne peut être considéré comme un critère de substitution pour l'amélioration du h-Index (indice de notoriété scientifique, voir LA pour la notice wikipedia) chez les 3936 universitaires français étudiés.


En revanche, les corrélations sont plus fortes et les sommes plus élevées dans les spécialités cliniques. A titre d'exemple le fl-index est en moyenne de 37 euros (Santé publique, environnement et société) pour 30 404 euros dans les pathologies cardiovasculaires.


Les auteurs français (taquins et facétieux) suggèrent cependant aux futurs médecins de prendre en compte le fl-Index comme complément au h-Index pour choisir (ou éviter) certaines spécialités s'ils sont désireux de produire des articles scientifiques et/ou de profiter d'un style de vie plus luxueux, celui qu'ils méritent...




L'article est LA.


Comment les activistes du Covid Long ignorent une publication contrôlée sur les bienfaits de l'exercice physique.

Vous savez combien la prise en charge des patientes et patients atteints de Covid long est problématique. En raison du manque actuel de traitements curatifs.

Il existe des polémiques sur tout : les critères du Covid long, les hypothèses étio-pathogéniques, les traitements symptomatiques, les traitements curatifs, les traitements non médicamenteux, les prises en général (médicales, non médicales, sociales, sociétales).

L'opinion est tranchée sur la réadaptation à l'effort pour une majorité de patientes et de patients qui publient sur les réseaux sociaux : c'est défavorable.

Or, un essai (REGAIN) vient de paraître dans le BMJ (LA). Attention : il s'agit d'un essai randomisé contrôlé non aveugle effectué au domicile des patients : soins usuels vs prise en charge physique et psychologique, d'une durée de 8 semaines avec des aides online et des visites hebdomadaires à domicile.

Les patients avaient été hospitalisés pour Covid.

Le critère principal était la mesure de la Qualité de Vie. 

La Qualité de vie a été significativement améliorée à 3 et 12 mois dans le groupe intervention.

Je vous laisser lire les détails sur l'adhérence aux traitements sans le groupe intervention et au nombre d'événements indésirables dans chaque groupe.

Vous pouvez lire LA un éditorial du BMJ commentant cet essai qui envisage les conséquences que l'on peut tirer de ces résultats.

Et, comme d'habitude, un commentaire acide de Vinay Prasad sur le même sujet : ICI.


Je m'arrête là.

De nombreux lecteurs et lectrices me reprochent d'être trop long.



Ça existe pour les articles ?

Je ne vous ai pas parlé cette semaine de : 

1. Les assistants-médecins en GB ne sont pas une bonne idée : LA

2. Comment le marketing industriel endosse les discours féministes pour promouvoir des prises en charge de santé non sourcées : LA

Avec la traduction en français sur le site cancer-rose.fr : LA

3. Traitement du cancer du pancréas métastasé : 25 ans d'innovation et peu de progrès pour les patients (LA)


4. Un article passionnant que j'ai lu mais que je n'ai pas eu le temps d'analyser.


L'article est ICI


5. Le vapotage, c'est mieux que le tabac selon une étude contrôlée non aveugle.


LA


6. Et de plein d'autres trucs.





dimanche 22 mai 2022

Bilan médical du lundi 16 au dimanche 22 mai 2022: fentanyl, mammographie avant 50 ans, Covid et imagerie thoracique, erreurs, Bill Gates, aspirine en prévention primaire, OMS

Le nouveau Ministre de la Santé. 


Le fentanyl tue (aux US).

Aux États-Unis d'Amérique, et selon les sources du CDC reprises par RFI (ICI), 107 600 personnes sont mortes d'overdose en 2021. La molécule la plus impliquée est le fentanyl responsable de 70 000 décès. Puis viennent la méthamphétamine, la cocaïne et l'héroïne.

Bla-bla-bla, la France n'est pas dans la même situation mais il est nécessaire d'en être conscient. Je regarde LA la fiche Vidal grand public du fentanyl : rien sur les risques.

Les addictologues français sont optimistes (cf. Nicolas Authier de l'OFMA) : la France est sous contrôle. On croise les doigts.


Recommandations US, mammographie et sur diagnostics de cancers du sein (femmes âgées de 40 à 49 ans) : c'est délétère.

Un article (LA pour l'abstract et ICI pour l'article complet) analyse les recommandations états-uniennes concernant l'usage de la mammographie dans le cadre du dépistage du cancer du sein chez les femmes âgées de 40 à 49 ans.

Les conclusions : 

  1. les femmes les plus susceptibles de pratiquer une mammographie dans cette tranche d'âge sont celles qui sont en meilleure santé et qui ont le statut socio-économique le plus élevé. 
  2. Sur une durée de 20 ans le risque de sur diagnostic est 3,5 fois plus élevé chez les femmes qui sont les plus susceptibles de pratiquer une mammographie
  3. Chez ces femmes 36 % des cancers diagnostiqués sont des sur diagnostics. 
  4. Les recommandations US favorisent le sur diagnostic, ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays.
L'accumulation des preuves ne rend pas les agences, les médecins, les prescripteurs plus prudents.


L'imagerie thoracique pour diagnostiquer le covid-19

Une revue Cochrane de 2021 (ICI) rapporte ceci : 

Chest CT and ultrasound of the lungs are sensitive and moderately specific in diagnosing COVID‐19. Chest X‐ray is moderately sensitive and moderately specific in diagnosing COVID‐19. Thus, chest CT and ultrasound may have more utility for ruling out COVID‐19 than for differentiating SARS‐CoV‐2 infection from other causes of respiratory illness. The uncertainty resulting from high or unclear risk of bias and the heterogeneity of included studies limit our ability to confidently draw conclusions based on our results.


Le NHS publie ses erreurs.

Il semble néanmoins peu crédible qu'il y en ait eu aussi peu.


Pourquoi pas un Covid Sunshine Act ?


Si les intervenants sur les réseaux sociaux ou à la télévision ou à la radio ou n'importe où révélait leurs liens avec les vendeurs de médicaments, de tests, d'examens complémentaires... nous comprendrions mieux leurs conflits d'intérêts.


Le philantropocapitalisme de Bill Gates (énième épisode)

Bill Gates, le héros (entre autres) des vaccinolâtres (et de GSK) a touché 3,5 millions de dollars de la part d'investisseurs pour développer une start-up fabriquant du lait pour bébé. Il a ensuite refilé l'argent au journal The Guardian et, dans la foulée, ledit journal a publié un article suggérant que l'allaitement maternel pouvait avoir des conséquences néfastes sur la santé mentale des mères (LA). Pour en savoir plus sur l'affaire : LA.


L'utilisation de l'aspirine en prévention primaire ne sert à rien (mille repetita placent)

En mai 2019, on pouvait lire ICI sur la non utilité de l'aspirine en prévention primaire.

Mais en mars 2015, le Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE), soulignait déjà (LA) que cette utilisation n'était pas fondée et qu'elle faisait partie, pour les diabétiques, des critères permettant aux médecins généralistes d'être rémunérés à la performance dans le cadre du ROSP.

Sur l'excellent blog tenu par Florian Zores, LA, cardiologue libéral, un billet "définitif" sur la question écrit en 2020 : LA.

Le problème en médecine : fonder des recommandations sur du vent (absence d'études de qualité), les appliquer rapidement à des millions de personnes et mettre un temps fou à rétropédaler quand de "vraies" études infirmant la décision initiale paraissent.

Le lobby industriel et l'OMS.

L'OMS a souvent été critiquée sur ce blog. N'y revenons pas.

Nous avons également souligné que son financement dépendait beaucoup de l'industrie.

Le Formindep nous signale l'article d'une revue (à la page 37) (LA) qui rapporte les agissements du lobbying industriel sur l'OMS : critiquer lorsque les décisions de l'OMS ne favorisent pas le business et contester son intégrité en général pour réduire son rayonnement.

Ce qui ne rend pas les critiques contre l'OMS caduques.

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