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lundi 16 octobre 2023

Bilan du lundi 9 octobre au dimanche 15 octobre 2023 : cancer du sein, Rousseau, Fatôme et Valletoux, hystérie.

 

La santé publique spectacle


275. Dépistage organisé du cancer du sein (suite et pas fin)


Voici ICI un billet remarquable.



Avant de le lire ou après l'avoir lu, rappelons-nous qu'une fois que des dépistages organisés ont été mis en route dans le cadre des cancers, il est impossible de revenir en arrière même si jamais il n'a été démontré (sein, colon, col) une diminution de la mortalité globale.

Je vous demande de le lire avec attention, sans préjugés, avec un esprit critique acéré, ce que les auteurs écrivent.

Nous qui avons toujours, presque toujours, mis en doute le rapport bénéfices/risques populationnel du dépistage organisé du cancer du sein chez les femme de 50 à 74 ans, depuis la publication des premiers travaux de Bernard Junod en 2002 (LA), nous sommes convenus que seule une information honnête, mais l'honnêteté en médecine est la chose la moins partagée de la terre (mensonges par omission, mensonges pour le bien du malade, revues de littérature incomplètes, méta-analyses fallacieuses, études observationnelles considérées comme des preuves valant celles des études contrôlées randomisées vs placebo, confusion entre la lecture critique d'articles et la veille bibliographique, liens et conflits d'intérêts,  et cetera) pouvait sauver les femmes de la campagne indécente de propagande fallacieuse qui s'abat sur elles tous les mois d'octobre et out au long de l'année dans les cabinets de médecine générale, de gynécologie obstétrique, de sages-femmes, de radiologie, de chirurgiens, et cetera.

Les femmes ont au moins ce droit. Non ?

Lisez l'article avec attention et critique et surtout de façon constructive pour que nous sortions de ce cycle mensonges/culpabilité qui a conduit à ce que le doute s'empare de tous les esprits.






276. Aurélien Rousseau, Thomas Fatome et Frédéric Valletoux agissent  pour le bien de la santé publique en affaiblissant le service public et les soins primaires ! 

Petit abécédaire (incomplet et à compléter) : 

Activité libérale l'hôpital  : le rapport de la Cour des comptes (dont il faut toujours se méfier en raison de ses motifs cachés) : LA

En 2019, les honoraires pris en charge par l’Assurance maladie des médecins exerçant sous forme libérale dans les établissements de santé (tous statuts confondus) se sont élevés à 6,7 milliards d'euros en 2019, toutes activités comprises. 

Seuls 10% des médecins sont concernés.

La Cour appelle par ailleurs à une réforme de la tarification de l’activité libérale dans les établissements publics de santé de manière à éviter que l’Assurance maladie ne paye deux fois le temps médical consacré aux prestations : une fois au titre du groupe homogène de séjour (GHS), et une deuxième fois au titre des honoraires des praticiens.

Agences Régionales de santé : le but est de vider de tout contenu les délégations départementales pour centraliser, pour éloigner encore plus la santé des citoyens en nommant des fonctionnaires croupions, capables de tout accepter du grand épidémiologiste en chef... La déprofessionnalisation de la santé publique est en marche au nom du managerat moderne. 

Aide Médicale d'Etat : sa suppression est une mesure anti santé publique, amorale, politicienne, populiste et, finalement, d'extrême-droite qui contrevient à la nécessaire prise en charge des populations, fussent-elles immigrées, quelques que soient leurs origines.

Selon @MSF_france huit étrangers sur dix n'y ont pas recours.

Arrêts de travail : la chasse aux arrêts de travail par le biais d'une dénonciation des arrêts de travail "de complaisance" par les médecins généralistes et d'une complicité entre eux et les tire-aux-flancs est une mesure démagogique, politicienne, populiste qui pénalise essentiellement les salariés qui exercent des métiers musculo-squelettiques.

Les habitués de ce blog savent que 80% des déterminants de santé ne sont pas médicaux et donc, la triplette aux ordres, fidèle compagne du MEDEF, s'attaque aux arrêts de travail "abusifs" et "injustifiés" en se fondant sur des chiffres faux et en instituant des lois d'exception au soin de la CNAM.

On apprend que les médecins convoqués par la CPAM seront seuls (non accompagnés par un confrère syndiqué ou non) en cas de convocation pour "délit statistique". Source : @VincentGranier



Franchises : le doublement des franchises n'est pas une mesure limitative des dépenses de santé mais une punition financière pour ceux qui s'auto-limitent l'accès aux soins pour des raisons pécuniaires et pour ceux dont la maladie, fut-elle reconnue en ALD, ont besoin de soins vitaux ou non.

Fraude : la dénonciation de la fraude des soignants et des assujettis à l'Assurance maladie n'est pas choquante en soit, elle est ridicule. Le fait qu'elle soit instrumentalisée comme une dénonciation sert de cache-pot à la gabegie financière des hôpitaux mal gérés.

Médecine générale libérale : le but de Valletoux et Fatome est d'augmenter le temps de travail, d'augmenter la liste active, de rendre les gardes obligatoires, sans augmentation des honoraires. Valletoux, le dépeceur du système hospitalier et Fatome son allié pour dépecer les soins primaires.

Recherche : est-il encore possible de mener des recherches biomédicales dans le cadre de la faculté de médecine sans co-construire des partenariats avec les industriels de la santé ? Est-il encore possible de montrer une quelconque indépendance vis-à-vis des thèmes de la recherche biomédicale, de l'élaboration des protocoles, du recueil des résultats, de l'écriture des articles (et non seulement sur la partie statistique mais aussi sur l'interprétation des résultats et sur la partie Discussion) ? La recherche a été confiée à l'industrie au niveau français, européen et mondial.

RSA : exploiter les titulaires du RSA fait partie des mesures sociales qui vont améliorer l'état de santé des précaires. Quinze heures d'activités hebdomadaires non payées pour des femmes seules élevant leurs enfants sans nourrices, en voilà du social.

Sanofi : l'affaire Beyfortus/nirsevimab montre encore une fois, dans l'ordre, le capitalisme d'Etat, la faillite scientifique des agences gouvernementales, le noyautage des agences, de la Direction générale de la santé, par des sociétés savantes infiltrées par l'argent des industriels, la couardise des experts exo-proclamés par l'industrie, et une politique souterraine de prix (on ne connaît toujours pas le prix négocié par l'Etat avec Sanofi)...

Soins dentaires : le passage à 60 % du remboursement des soins dentaires est une punition financière pour ceux qui s'autolimitent l'accès aux soins pour des raisons pécuniaires, un cadeau pour les mutuelles (complémentaires et supplémentaires) dont toutes les études économiques (venant de gauche ou de droite) ont montré qu'elles étaient inégalitaires et qu'elles favorisaient les plus hauts revenus (c'est à dire que le poids des cotisations est plus important pour les bas revenus).




277. Mots et lieux de l'hystérie par Luc Perino


Beau billet de Luc Perino : LA.

Pour vous faire saliver, je vous offre le dernier paragraphe.

Ne doutons pas que les mots et classements des symptômes hystériques vont encore changer pour notre bonheur littéraire, car la sémantique de l’ignorance est toujours plus poétique que celle de la connaissance. Tout particulièrement en médecine.

J'ai toujours été fasciné par les maladies qui apparaissent et qui disparaissent ou qui réapparaissent sous un autre nom comme la spasmophilie, la fibromyalgie ou l'algodystrophie (que de souvenirs émus quand les grands professeurs de l'AP-HP, puis les spécialistes, puis les généralistes, prescrivaient des traitements non éprouvés comme la calcitonine, les bêtabloquants et autres griséfulvine ou blocs au buflomédil, parce qu'il fallait faire quelque chose... On me dit dans l'oreillette que rien n'a changé, qu'on ne comprend toujours rien et qu'on continue de prescrire des traitements alakhon sans plus de preuves scientifiques dans les centres anti douleurs et tous autres endroits où prescrire prévaut sur comprendre et où mentir aux patients est l'idéologie dominante).


dimanche 1 octobre 2023

Le bilan médical de la semaine du lundi 25 septembre au premier octobre 2023 : Beyfortus, Coca-Cola, alcool, Cochrane, Jacques Lucas, arrêts de travail, ostéopathie, VRS, Liens d'intérêts, Octobre Rose.



264. Beyfortus/niservimab/Sanofi : mensonges d'Etat et ruptures de stock

Malgré les incertitudes sur l'efficacité de la molécule, l'Etat n'a pas assez commandé de doses (200 000) et nous sommes en rupture de stock tant les médecins qui n'ont jamais lu un essai clinique de leur vie, et encore moins deux, sont enthousiastes.

Le nouveau DGS (Directeur général de la santé) est dans sous ses états : LA.

Le marketing-mix de Sanofi Aventis a dépassé toutes les espérances du laboratoire parce que ses super visiteurs médicaux, pardon, ses délégués exceptionnels à l'information médicale et pharmaceutique, dont le chef de produit, Monsieur Aurélien Rousseau, ont fait un boulot formidable.

Il est probable que les fabricants d'aérateurs devraient en prendre de la graine.



Voir LA




Le communiqué du Collège National des Généralistes Enseignants confirme (LA) ce que les lecteurs du blog savaient déjà (ICI, entre autres) : 



Ainsi, le Ministre de la santé et de la prévention ont-ils, pour des raisons politiques, préconisé la molécule pour toutes et tous les nourrissons privant les nourrissons à risque d'une injection éventuellement bénéfique.

C'est une erreur de débutants.

On nous dit que le prix d'une injection serait compris entre 300 et 400 euros...


265. Coca-Cola et la Ministre des Sports et des jeux Olympiques et Paralympiques : la santé publique en vadrouille.


Aurélien Rousseau, Ministre de la Prévention, avait piscine chez Sanofi.


266. Le lobby de l'alcool en majesté.




267. La chute sans fin de la maison Cochrane.

Un article publié dans le British Medical Journal (LA et sur abonnement)


268. La chute (enfin) d'une partie de la maison Lucas.

Tirer sur une ambulance est sans doute contrevenir à la Convention de Genève.

Mais que de fois ai-je (et avons-nous) dénoncé les agissements de Jacques Lucas, de son indéfectible soutien au pouvoir politique en place (de droite) qui lui a valu un poste où il a illustré de façon éclatante le principe de Peter à ses rappels constants à l'éthique... en passant sur son soutien à Denise Silber de 2.0

C'était un profiteur, menteur qui plus est.

Point barre.




Quousque tandem abutere patientia nostra, jaqluca ?


269. La chasse aux arrêts de travail. Rousseau, Fatome, Cazeneuve.

Les habitués de ce blog savent que 80% des déterminants de santé ne sont pas médicaux et donc, la triplette aux ordres, fidèle compagne du MEDEF, s'attaque aux arrêts de travail "abusifs" et "injustifiés" en se fondant sur des chiffres faux et en instituant des lois d'exception au soin de la CNAM.



Il est fascinant de voir la mollesse des réactions et le fait qu'il ne sera pas difficile de trouver des mercenaires, un de mes confrère appelle cela en exagérant, des collabos,



pour faire le sale boulot au mépris de toute déontologie.

Marcel Garrigou-Grandchamp, dans un billet de 2021, rappelle les enjeux moraux de cette affaire : LA.



Article très complet sur les modalités de la contre-visite patronale(ICI) sur le site 


@VincentGranier nous signale même sur Twitter (X) que le médecin "coupable" ne pourra plus se faire accompagner pour se défendre devant la caisse.

LA Tout le fil est intéressant et diablement inquiétant.


270. Et toujours l'ostéopathie en maternité

Et pas seulement, comme le souligne @DocAmine_, dans une maternité à Marseille, mais aussi à l'AP-HP.



271. Une Tribune sinistrement inutile (pour les patients) et encore du VRS : un cas d'étude pour les liens d'intérêts.

Le journal @le_Parisien publie un tribune de 62 médecins pour demander le remboursement dès cette année d'un vaccin contre le VRS chez les personnes de plus de 65 ans et fragiles en reprochant à la HAS de ne pas agir assez rapidement.

La Tribune est inutile puisqu'il n'est pas possible de raccourcir le temps de validation.

Lisez la Tribune qui est un copier/coller de toutes les tribunes écrites par l'industrie pharmaceutique pour faire pression sur les autorités. 

Regardez bien la liste alphabétique de ces médecins (dont je connais certains personnellement et dont je ne doute pas un seul instant de la sincérité) et moi je vous propose la liste de ces médecins classée dans l'ordre de leur nombre de déclarations (entre parenthèses) de liens d'intérêts tels qu'ils apparaissent sur le site Transparence Santé.

C'est amusant.

(747 liens d'intérêts) Pr Pascal Chanez, pneumologue, CHU de Marseille ; 

(629) Pr Alain Didier, pneumologue, CHU de Toulouse ; 

(618) Pr Arnaud Bourdin, pneumologue, CHU de Montpellier ;

(480) Pr Karine Lacombe, infectiologue, Hôpital Saint-Antoine, Paris ; 

(440) Pr Nicolas Roche, pneumologue, APHP Centre, Hôpital Cochin, Paris ; 

(359) Pr Bruno Crestani, pneumologue, AP-HP. Nord, Paris, Président de la Fondation du Souffle ; 

(355) Pr Francis Couturaud, pneumologue, CHU de Brest ; 

(349) Pr Bruno Degano, pneumologue, CHU Grenoble-Alpes ; 

(306) Pr Frédéric Gagnadoux, pneumologue, CHU d’Angers ; 

(305) Pr Emmanuel Bergot, pneumo-oncologue, CHU Caen ; 

(300) Pr Olivier Sanchez, pneumologue, Hôpital européen Georges Pompidou, Paris ; 

(299) Pr Arnaud Scherpereel, pneumo-oncologue, CHU de Lille ; 

(280) Pr Jacques Cadranel, pneumo-oncologue, APHP Hôpital Tenon, Paris ; 

(251) Pr Mathieu Salaun, pneumologue, CHU de Rouen ;

(250) Dr Rabia Boulahssass, gériatre, CHU de Nice ; 

(242) Pr Sylvain Marchand-Adam, pneumologue, CHU de Tours ; 

(238) Pr Pierre-Régis Burgel, pneumologue, Hôpital Cochin, APHP, Paris ;

(227) Dr Éric Denis, infectiologue, Centre Hospitalier d’Antibes ; 

(223) Pr Sébastien Couraud, pneumologue, Hospices civils de Lyon ; 

(200) Pr Antoine Magnan, pneumologue, Hôpital Foch, Suresnes ; 

(195) Dr Arnaud Boyer, pneumo-oncologue, Marseille ;

(189) Dr Cédric Etienne, infectiologue, Centre Hospitalier de Grasse ; 

(160) Dr Maeva Zysman, pneumologue, CHU de Bordeaux.

(143) Dr Éric Cua, infectiologue, CHU de Nice ;

(140) Pr Étienne Giroux Leprieur, pneumologue, APHP-Hôpital Ambroise Paré, Paris ; 

(139) Pr Gérard Zalcman, pneumologue-oncologue thoracique, CHU Bichat-Claude Bernard, Paris ; 

(119) Pr Bernard Maitre, pneumologue, Hôpital intercommunal de Créteil ; 

(117) Pr Antoine Cuvelier, pneumologue, CHU de Rouen ; 

(116) Dr Olivier Castelnau, pneumo-oncologue, Saint-Laurent du Var ; 

(113) Pr Claire Andrejak, pneumologue, CHU d’Amiens ; 

(106) Dr Jérôme Barrière, oncologue médical, Polyclinique Saint-Jean, Cagnes sur Mer ; 

(97) Dr Olivier Le Rouzic, pneumologue, CHU de Lille ; 

(83) Pr Thomas Similowski, pneumologue, Hôpital de la Pitié Salpêtrière, Paris ; 

(71) Dr Elisa Demonchy, infectiologue, CHU de Nice ;

(71) Pr Charles Marquette, pneumologue, Institut Hospitalo-Universitaire RespirERA, CHU de Nice ; 

(64) Dr Véronique Mondain, infectiologue, CHU de Nice ; 

(61) Dr Frédéric Schlemmer, pneumologue, Hôpital Henri Mondor, Créteil ; 

(51) Dr Sabine Marco, pneumo-oncologue, Polyclinique Saint-Jean, Cagnes-sur-Mer ; 

(35) Pr Michel Carles, infectiologue, CHU de Nice ; 

(34) Pr Olivier Guérin, gériatre, CHU de Nice ; 

(31) Pr Jacques Levraut, urgentiste, CHU de Nice ; 

(12) Dr Michaël Rochoy, médecin généraliste, Outreau ; 

(10) Dr Laurent Marcq, médecin interniste, Polyclinique Saint-Jean, Cagnes-sur-Mer ; 

(10) Dr Jérôme Marty, médecin généraliste, Fronton ;

(9) Dr Franck Wilmart, médecin généraliste, Ambleny ; 

(8) Dr Carl Moubarak, médecin généraliste, Roquefort-les-Pins ; 

(6) Dr Guillaume Coindard, médecin généraliste, Athis-Mons ; 

(6) Dr Jean-Jacques Fraslin, médecin généraliste, Bouguenais ; 

(6) Pr François Vincent, pneumologue, CHU de Limoges ; 

(5) Dr Franck Clarot, radiologue, médecin légiste, Rouen ; 

(5) Pr David Darmon, médecine générale, Vice-président santé, Université Côte d’Azur, Nice ; 

(4) Dr Olivier Do Castro, médecin généraliste, Saint Quentin ; 

(4) Pr Bruno Hoen, infectiologue, CHRU de Besançon. Haut Conseil de la Santé Publique. Président de la commission spécialisée Maladies Infectieuses/Maladies Emergentes ; 

(4) Dr Matthieu Piccoli, gériatre, Hôpital Broca, APHP, Paris ; 

(4) Dr Pierre-Marie Tardieux, urgentiste, CHU de Nice ; 

(3) Dr Jean-Paul Hamon, médecin généraliste, Clamart ; 

(3) Dr Rémi Malhomme, anesthésiste-réanimateur, CH d’Antibes ; 

(1) Dr Olivier Martin, anesthésiste-réanimateur, CH d’Antibes ; 

(0) Dr Martin Amboise, médecin généraliste (0), SOS21 Dijon ; 

(0) Pr Francis Chabot, pneumologue, CHU de Nancy ; 

(0) Dr Leslie Rogeau, médecin généraliste, Vence ; 

(0) Dr Richard Talbot, médecin généraliste, Saint-Hilaire du Harcouët ; 


272. Octobre Rose : c'est reparti.


Aurélien Rousseau n'en rate pas une (il faut qu'il change de ghost writer pour écrire ses tweets). 

J'ai trouvé la réponse de @DDupagne formidable de bon sens 






mardi 1 octobre 2019

Vaccination anti grippale et dépistage du cancer du sein : propagande.


Comme c'est lassant de devoir, tous les ans, se lamenter en voyant la propagande se développer sous nos yeux.

Non, le dépistage organisé du cancer du sein chez les femmes dont l'âge est compris entre 50 et 74 ans, ne sauve pas des vies. Aucune étude n'a montré que la mortalité globale baissait. Quant à le proposer avant et après ces âges, c'est tout simplement criminel.



Non, la vaccination des personnes âgées ne semble pas non plus très pertinente si l'on se fie aux données actuelles des rares essais contrôlés menés.


Voir la référence : ICI

Quant à la vaccination des personnels de santé pour prévenir la survenue de grippes ou de syndromes grippaux chez des personnes de plus de 59 ans vivant dans des institutions de soins chroniques, elle n'est pas, selon Cochrane (LA), concluante.

Authors' conclusions: 
Our review findings have not identified conclusive evidence of benefit of HCW vaccination programmes on specific outcomes of laboratory-proven influenza, its complications (lower respiratory tract infection, hospitalisation or death due to lower respiratory tract illness), or all cause mortality in people over the age of 60 who live in care institutions. This review did not find information on co-interventions with healthcare worker vaccination: hand-washing, face masks, early detection of laboratory-proven influenza, quarantine, avoiding admissions, antivirals and asking healthcare workers with influenza or influenza-like illness (ILI) not to work. This review does not provide reasonable evidence to support the vaccination of healthcare workers to prevent influenza in those aged 60 years or older resident in LTCIs. High quality RCTs are required to avoid the risks of bias in methodology and conduct identified by this review and to test further these interventions in combination.


CONCLUSION : 


Mentir n'est pas une bonne chose surtout quand on prétend agir pour la bonne cause. 

Le dépistage organisé du cancer du sein est à revoir. Il est surtout nécessaire d'informer sincèrement les femmes sur les enjeux et non pas de les filouter en leur racontant des craques.

Octobre Rose est l'entreprise la plus horrible que l'on puisse voir en santé publique : un mélange de propagande médicale insensée et de mercantilisme éhonté.

La vaccination contre la grippe pose des problèmes puisqu'elle n'a pas, contre toute logique et tout bon sens, fait la preuve de son efficacité dans des essais contrôlés.

Il ne s'agit pas de dire qu'il faut arrêter de vacciner, il faut laisser le choix aux citoyens et aux citoyennes et mieux informer les patients et les patientes, surtout sans doute en présence de patients malades dans l'entourage.

Enfin, des éléments tout à fait surprenants ont également montré que les mesures barrières dans le cas de la grippe sont peu efficaces (ICI) : faudrait-il pour cela dire aux citoyens et aux soignants de ne pas se laver les mains en entrant dans la chambre d'un patient ?


dimanche 30 septembre 2018

Octobre noir : c'est reparti.


Tous les ans cela recommence et tous les ans les ministres de la santé, qu'ils soient bachelotien, tourainiste ou buzynien, nous sortent la même soupe mensongère avec des arguments fallacieux, erronés, paternalistes, médisants, méprisants.

Et tous les ans nous remettrons l'ouvrage sur le métier. Les choses commencent à changer. L'indécence des campagnes de propagande commence à devenir flagrante. Quelle pourrait être la transition démocratique ? D'abord l'information des femmes.

Voici une video réalisée par Cancer Rose (cf. infra le point 11.) qui va en surprendre plus d'un.e.s et faire de poser beaucoup de questions à beaucoup.




  1. Le dépistage organisé du cancer du sein ne sauve pas de vies chez les femmes de 50 à 74 ans (1).
  2. Plus on pratique de mammographies et plus le nombre de diagnostics de cancers du sein augmente alors que la mortalité par cancer du sein est stable. 
  3. Le nombre de sur diagnostics et de sur traitements (et je rappelle que le sur traitement signifie parfois le combo complet chirurgie/radiothérapie/chimiothérapie) atteint selon les études 20 à 50 % des patientes (une étude néerlandaise rapporte récemment ce dernier chiffre : ICI).
  4. Avant 50 ans et en absence d'antécédents familiaux de cancer du sein, le sur diagnostic est encore plus important.
  5. En France plus de 2 millions de mammographies sont effectuées chaque année.
  6. En France il y a environ 54 000 nouveaux cas de cancers du sein diagnostiqués (LA) ce qui fait frémir en se rapportant au point 3. (2)
  7. Les plus grandes instances scientifiques françaises et Madame Buzyn trouvent que tout cela est très normal.
  8. Les femmes sont manipulées (voir ICI sur le blog de JB Blanc) mais puisque je suis un homme il vaut mieux que je me taise ; on leur ment, on leur fait peur, on leur fait des sur promesses.
  9. Les courses "roses" sont des opérations commerciales banales encouragées par les autorités : n'y allez pas. Cela ne fait aucun bien à la recherche et cela augmente le sur diagnostic.
  10. Les choses ne sont pas près de s'arrêter en raison des intérêts académiques, financiers et politiques en jeu.
  11. Pour plus d'informations allez lire le site Cancer Rose d'où le premier schéma est issu.
  12. Et lisez Rachel Campergue qui a tout dit : LA.

Notes : 

(1)


(2
Hypothèse 10 % : tous les ans 5 400 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.

Hypothèse 20 % : tous les ans 10 800 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.


Hypothèse 30 % : tous les ans 16 200 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.


Hypothèse 40 % : tous les ans 21 600 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.


Hypothèse 50 % : tous les ans 27 000 femmes assurées sociales de plus sont inquiétées à tort et/ou sont biopsiées à tort et/ou sont opérées à tort et/ou sont chimiothérapées à tort et/ou sont radiothérapées à tort... sans oublier les effets indésirables, les conséquences psychologiques, sociales, familiales, professionnelles et sociétales... et une vie bouleversée.


*****
Et ne dites pas qu'il n'est pas possible d'informer les femmes.
Voici une brochure par une association de patientes.

ICI

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UN PEU DE PROPAGANDE GOUVERNEMENTALE

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Scandaleuse campagne le 10 octobre 2018 : ICI.

Mais il y encore mieux :


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Et encore pire avec Agnès Buzyn à la manoeuvre.


ùùùùù

Du lourd :


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mardi 3 octobre 2017

Octobre noir.


Quelques faits (et personne ne pourra dire après : je ne savais pas ; mais comme toujours certains, qui garderont leurs postes, affirmeront : la vérité scientifique change ; les plus nombreux rétorqueront : nous nous fiions aux autorité) :


  1. Le dépistage organisé du cancer du sein ne sauve pas de vies chez les femmes de 50 à 74 ans.
  2. Plus on pratique de mammographies et plus le nombre de diagnostics de cancers du sein augmente mais la mortalité par cancer du sein est stable. 
  3. Le nombre de sur diagnostics et de sur traitements (et je rappelle que le sur traitement signifie parfois le combo complet chirurgie/radiothérapie/chimiothérapie) atteint selon les études 20 à 50 % des patientes.
  4. Avant 50 ans et en absence d'antécédents familiaux de cancer du sein, le sur diagnostic est encore plus important.
  5. En France plus de 2 millions de mammographies sont effectuées chaque année.
  6. En France il y a environ 50 000 nouveaux cas de cancers du sein diagnostiqués (allez faire un tour au point 3 pour imaginer ce que cela signifie).
  7. Madame Buzyn trouve que tout cela est très normal.
  8. Les femmes sont manipulées (voir ICI sur le blog de JB Blanc) mais puisque je suis un homme il vaut mieux que je me taise ; on leur ment, on leur fait peur, on leur fait des sur promesses.
  9. Les courses "roses" sont des opérations commerciales banales encouragées par les autorités.
  10. Les choses ne sont pas près de s'arrêter.
  11. Pour plus d'informations allez lire le site Cancer Rose.
  12. Et lisez Rachel Campergue qui a tout dit : LA.
Je me répète : le scandale du dépistage organisé du cancer du sein par mammographie gratuite est cent mille fois plus important que tout ce qui a pu être décrit auparavant en médecine.
C'est un charnier.


mercredi 30 septembre 2015

Octobre rose : le rouleau compresseur du dépistage organisé du cancer du sein.


Cela commence très fort avec Gerald Kierzek, urgentiste, La nuit aux urgences, le matin sur Europe 1. Il a fait une chronique ce matin 30 septembre 2015 qui pousse très loin l'information déséquilibrée (et je suis poli) : voir ICI.
Comme il n'avait pas le temps de parler des éventuels inconvénients du dépistage, il commence sa chronique par le cancer du sein chez l'homme, problème éminent de santé publique. Puis il y va de tous les poncifs de la propagande de l'Eglise de dépistologie : plus c'est tôt mieux c'est, plus c'est petit mieux c'est, plus ça va et plus les patientes guérissent et plus le bonheur règne.
Merci docteur Kierzek.

Je voulais ajouter ceci :  Il n'est pas simple de faire une chronique de deux minutes sur un sujet aussi complexe. Il n'est pas simple sur une radio généraliste d'aller à l'encontre des recommandations officielles, fussent-elles contestables et contestées. L'exercice est sans doute difficile, j'en conviens et je le dis honnêtement, je n'en suis pas capable. Mais ce n'est pas une raison pour 1) alerter sur un cancer très rare (celui de l'homme) et pour 2) dire béatement ce que racontent les officiels. Je comprends, vu le faible taux de mammographies effectuées en suivant le dépistage organisé qu'il ne faille pas désespérer Billancourt... mais quand même.

Voici le script de l'entretien entre Thomas Sotto (TS) le journaliste d'Europe 1 et le docteur Gerald Kierzek (GK) qui s'appelle "Octobre rose : le cancer du sein touche aussi les hommes", qui dure environ 2'11 et dont la première partie sur l'homme dure un peu plus d'une minute... 

TS : Demain ce sera le début du mois et le début du mois d’octobre rose, grande opération de dépistage du cancer du sein chez les femmes. Bonjour docteur Kierzek.
GK : Bonjour Thomas.

TS : Eh ben nousNous allons commencer par parler d’un cancer dont on n’entend jamais dire un mot, c’est celui du cancer qui touche les hommes, car oui ça existe.

TS : Eh ben nous allons commencer par parler d’un cancer dont on n’entend jamais dire un mot, c’est celui du cancer qui touche les hommes, car oui ça existe.
GK : eh oui ça existe, le cancer du sein chez l’homme,  certes c’est rares on en parle beaucoup chez la femme, cela représente 1 % des cancers, les procédures de dépistage sont très rodées maintenant et malheureusement  chez les hommes, eh bien on n’y pense pas, et pourtant ce cancer du sein peut exister avec les mêmes symptômes sauf quand on y pense pas y a un retard diagnostique…
 (...)
TS : Qu’est-ce que ça change chez une femme pour le coup de faire une mammographie régulièrement ?
GK : Alors ça permet de dépister beaucoup de cas de cancer, 16000 cas de cancer sont ainsi détectés par la mammographie, mammographie qui est  systématisée depuis le plan cancer 2004, c’est une mammographie tous les deux ans chez les femmes qui n’ont pas de facteurs de risque particuliers, et je pense aux femmes qui n’ont pas de facteurs de risque familiaux en particulier…
TS : Tous les deux ans à partir de quel âge ?
GK : A partir de 50 ans jusqu’à 74 ans… on fait une mammographie tous les deux ans, et donc vous recevez, les femmes vont recevoir, un petit papier de la sécurité sociale qui leur permet d’avoir ce dépistage une double mammographie, faite chez des radiologues qui sont agréés.
TS : On a appris hier que les femmes qui présentaient un risque élevé pourraient désormais se faire dépister gratuitement et ce quel que soit leur âge. En termes de traitement est-ce qu’on arrive aujourd’hui à guérir une majorité de cas ou pas ou ça reste un cancer très compliqué.
GK Non, c’est un cancer quand il est pris très tôt, et c’est tout l’intérêt du dépistage, plus de 90 % peuvent être soignés par des traitements qui sont de moins en moins agressifs, de moins en moins avec des séquelles, et ça c’est important et c’est grâce au dépistage précoce et notamment quand les tumeurs sont petites, à moins de deux centimètres, eh bien là il y a des espoirs thérapeutiques, extrêmement importants et là on rappelle que le cancer du sein, c’est une femme sur 8 qui est concernée.

lundi 20 octobre 2014

Bonnes feuilles du dernier livre de Rachel Campergue.


(Chargeable en kindle ICI)

Chapitre 5. "Parlez-en à votre médecin."



« J’attends beaucoup des professionnels qui sont les principaux acteurs de la sensibilisation », Marisol Touraine, Le Monde du 19 octobre 2012

« Le premier devoir du médecin est envers son patient », Margaret McCartney, The Patient Paradox: Why Sexed-Up Medicine is Bad for Your Health.


La confiance comme cheval de Troie

Nous avons là encore une expression récurrente aux Octobre roses : « Parlez-en à votre médecin ». Parlez-lui d’autant plus qu’on lui aura parlé avant, qu’on l’aura « briefé ». Ainsi il pourra à son tour nous parler du dépistage. Jamais en effet professionnels de santé ne furent davantage sollicités. Un parmi tous les autres est constamment poussé du coude : le généraliste. Pourquoi lui ? Tout simplement parce qu’il est le plus proche de la candidate au dépistage : c’est le médecin de famille, il a leur confiance. Pourquoi alors ne pas s’en servir pour la « guider » vers le dépistage ? Il est bien placé pour le faire. Il la connaît si bien, elle le connaît si bien. S’il lui conseille un examen, pourquoi ne l’écouterait-elle pas ? Cette confiance va être le cheval de Troie par lequel le dépistage va s’immiscer dans la consultation. Ce n’est ni très élégant, ni très éthique, mais ça marche. Et les partisans du dépistage vont encourager cet abus de confiance.

« On ne saurait assez souligner l’influence de l’attitude du médecin ou du gynécologue, remarque Nicole Alby, présidente d’honneur d’Europa Donna Forum France. De leur incitation viendra la participation de leurs patientes. Si leur médecin leur conseille le dépistage organisé, la plupart des patientes suivront cet avis. La relation de confiance médecin-patiente est essentielle même et peut-être surtout s’agissant de consultantes qui ne se sentent pas malades et ne le seront pas pour la plupart[1]. » Le généraliste a donc l’oreille de sa patiente. Il va s’agir à présent de lui rappeler de l’utiliser. On ne lésinera alors ni sur les moyens, ni sur les intervenants. Toutes les structures publiques - donc financées par le contribuable - en rapport avec la santé vont mettre la main à la pâte pour convaincre les médecins de convaincre les femmes. « Les médecins doivent être convaincus de la qualité et de l’efficacité du dépistage organisé et transmettre leur conviction[2] », résume Monique de Saint-Jean, présidente de la Fédération nationale des comités féminins pour le dépistage des cancers.


« Comptant sur votre engagement… »


Ci dessous le courrier envoyé, au lancement d’Octobre rose 2012, par l’Agence Régionale de Santé (ARS) du Centre aux médecins généralistes de la région concernée :

« Objet : Amélioration de la participation au dépistage organisé du cancer du sein

Docteur,


Lors de la campagne de dépistage organisé du cancer du sein 2010 /2011, le taux de participation des femmes de 50 à 75 ans a été de 60 % dans notre région. Bien que très supérieur au taux national (52,3 %) il reste en deçà du taux cible d'efficacité décrit dans les études internationales. En France, plus de 3000 vies pourraient être sauvées chaque année si 70 % au moins des femmes de 50 à 74 ans réalisaient un dépistage tous les deux ans. Les effets collatéraux de ce dépistage sont aujourd’hui connus, évalués et ne compromettent pas la balance risques/efficacité de ce dépistage.

La seconde lecture est la spécificité du dépistage organisé. C’est un gage supplémentaire de qualité. Si le radiologue n’a décelé aucune anomalie, la mammographie est systématiquement relue par un second radiologue expert. Près de 6 % des cancers du sein sont ainsi détectés grâce à cette seconde lecture. Dans le cadre du dépistage organisé, il est imposé également aux radiologues une formation spécifique et une obligation de réaliser au moins 500 mammographies par an. De plus la qualité de le chaîne mammographique est contrôlée deux fois par an par des organismes agrées. L’amélioration de la participation aux dépistages organisés est un objectif majeur de l’ARS pour optimiser son efficacité collective et pour l’égalité d’accès à ce dépistage et vise à atteindre un objectif de 70 % pour 2013.

Ce bénéfice ne peut être atteint qu’en coordination avec les partenaires de terrain que sont les 6 structures de gestion départementales gérant le dépistage organisé, les radiologues, gynécologues et vous-mêmes. En effet, chez les femmes ne participant pas au dépistage organisé, quel qu’en soit le motif, il est démontré que le médecin traitant a un rôle déterminant dans sa décision ; le seul fait que vous évoquiez le dépistage influence positivement les femmes (alors que la consultation était justifiée par un autre motif).

Comptant sur votre engagement pour réussir cet enjeu de l’augmentation du taux de dépistage organisé, je vous prie d’agréer, Docteur, l’expression de ma considération distinguée.

Signé : le Directeur général de l’Agence régionale de santé du Centre. 



Les Caisses primaires d’assurance maladie ne sont pas en reste. « La CPAM à fond dans la Lutte », titre la Dépêche en décembre 2010. « Des délégués d’assurance maladie sont chargés de sensibiliser les médecins sur cette démarche volontariste préventive [3]», nous dit-on. Quant à l’INCa, il édite chaque année à leur intention une brochure spéciale : « Le médecin traitant, acteur du dépistage du cancer du sein[4] » qui leur rappelle leur devoir et à quel point leur « rôle d’information et d’orientation est essentiel pour favoriser la participation des femmes au dépistage en fonction de leur âge et de leur niveau de risque ». Quelle impartialité peut bien avoir une « information » ayant pour but d’« orienter » ?

Pour les oublieux, l’INCa a tout prévu. Le dossier de presse Octobre rose 2013 nous explique sous le titre « accompagnement des professionnels de santé » à la page 8 : « Afin de sensibiliser les médecins généralistes et les inciter à renforcer le dialogue avec leurs patientes dès 50 ans sur la question du dépistage, un dispositif interactif sera mis en place sur trois logiciels de gestion de dossiers patients. Il permettra de toucher plus de 40 000 médecins généralistes et 2 400 gynécologues. Une fenêtre (pop-up) ou une alerte se déclenchera à l’ouverture du dossier d’une patiente âgée de 50 et 74 ans. Elle invitera le médecin à vérifier de quand date la dernière mammographie de sa patiente et permettre d’engager un dialogue sur cet examen. »

« Les conférenciers d’Octobre rose »

Un autre moyen de rappeler aux médecins de profiter de la confiance de leurs patientes pour les inciter à se faire dépister est de les convier à des conférences à thème. En octobre dernier, les médecins de Perpignan ont tous reçu un étrange carton d’invitation : « Christian Bourquin, Président de la Région Languedoc-Roussillon, Sénateur, en présence des Conseillers Régionaux des Pyrénées-Orientales, a le plaisir de vous convier à une table ronde sur le dépistage du cancer du sein, animée par Dépistage 66 [la structure de gestion départementale], suivie du vernissage de l’exposition "Ce crabe qui nous pince les miches" réalisée par l’association "la Montpellier-Reine" et ADREA mutuelle. »

Le Dr Thierry Gourgues, membre du Formindep, s’est rendu à ce type de conférence chez lui, dans les Landes. Le Dr Gourgues est un médecin informé - au réel sens du terme - et ce qu’il a entendu lors de cette conférence l’a tant choqué qu’il a écrit une « Lettre aux conférenciers d’Octobre rose, de l’inconscience à l’indécence ». Il la présente en ces termes : « De la mauvaise foi au mensonge décomplexé, de l’omission des évidences à l’habillage scientifique de hors-sujet, de l’utilisation abusive des émotions aux mises en jeu d’intérêts très personnels, voici le décryptage d’un mode de communication archaïque mais efficace que les animateurs d’une conférence/débat d’Octobre rose typique ont utilisé en direction du public d’un cinéma provincial. »

Tous les acteurs étaient présents : le médecin coordonnateur du dépistage des cancers dans les Landes, le radiologue, la Ligue contre le cancer, le chirurgien, la psychologue, le professeur d’université et bien entendu, pour la note émouvante, la survivante héroïque. Ils sont interpellés un à un par Thierry Gourgues. L’intégralité de la Lettre est consultable sur le site du Formindep[5]. Le Dr Gourgues peut affuter sa plume pour une prochaine édition d’Octobre rose car, si l’on en croit les partisans du dépistage, on n’en fait pas encore assez.

« Pas assez mobilisés »

« Le médecin n’est pas assez incité à se diriger plus particulièrement vers le programme[6] », regrette Brigitte Séradour lors du colloque 2013 des comités féminins. En 2012, elle employait un terme encore plus évocateur : « Ce système n'a pas été bien vendu aux médecins. Du coup, ils ne prennent pas le temps de bien expliquer aux femmes son intérêt[7]

Pour Agnès Buzyn, les médecins ne sont pas assez bien « pilotés » : « Nous pensons que ce programme doit faire l’objet d’un pilotage beaucoup plus resserré, beaucoup plus fréquent avec les acteurs de terrain[8] ». Pour Laurence Alidor, déléguée de l’ARS pour le Lot, ils ne sont pas assez « mobilisés » : « Des actions prioritaires devraient pouvoir être mises en œuvre pour augmenter encore la mobilisation des médecins traitants dans ces dispositifs, afin qu’ils incitent les personnes concernées à se faire dépister. Le travail de proximité de l’ARS, amplifié par la conférence de territoire, devrait permettre d’améliorer la collaboration des professionnels de santé sur ce sujet, et leur capacité à sensibiliser leur patientèle[9]. » Pour la Ligue contre le cancer, il serait grand temps de passer à la vitesse supérieure et, pourquoi pas, à l’obligation : « À l’instar du calendrier vaccinal, qui alerte les médecins généralistes de la date de rappel des vaccins en fonction de chaque patient et de son âge, la Ligue contre le cancer demande à la direction générale de la Santé la mise en place obligatoire d’un calendrier des "dépistages" dans le "Dossier patient informatisé".[10] » 


D’ailleurs, si les taux de participation n’augmentent pas, c’est de la faute des médecins : « L’une des raisons majeures de l’échec de la prévention est liée au manque d’implication des professionnels de terrain, accuse Frédéric Bizard, professeur d’économie à la santé, lors de son intervention au colloque 2013 des comités féminins, si les médecins généralistes étaient positionnés au centre du recrutement du dépistage organisé, les pratiques évolueraient[11]

Lors de ce même colloque, une intervenante va, sans complexe aucun, demander au médecin généraliste de contrer l’influence néfaste des études scientifiques. Il va être incité à aller « au-delà des chiffres », autrement dit à ne pas en tenir compte : « Les résultats de validité de méta-analyse ne sont pas une réponse appropriée. Au-delà des chiffres, nous devons expliquer qu’il est prouvé que le dépistage permet une diminution de la mortalité et de la lourdeur des traitements. Dans ce contexte, la remise en cause du dépistage est déstabilisante. L’information délivrée aux patientes est claire si elle provient d’un médecin généraliste[12]. » Dans quel sens cette information est-elle "claire" ? Plus précisément, quel est le sens de ce qualificatif tel qu’employé ici ? On peut supposer que dans la mesure où la patiente va faire confiance à son médecin l’"information" qu’il va lui apporter va lui paraître "claire", sans ambiguïté, par opposition au doute distillé par d’autres sources d’information propres à semer la confusion dans son esprit.

Le médecin est-il bien informé ?

 Mais cette information "claire" provenant du médecin est-elle pour autant vraie ? Dit autrement, le médecin est-il bien informé ? Car, tout étant basé ici sur la confiance et le présupposé que le médecin "sait", il serait grave, d’un point de vue éthique, que l’information "claire" ainsi délivrée via le capital de confiance, s’avère une information fausse. Qu’en est-il véritablement ?
Rappelons les conclusions de l’étude de Gerd Gigerenzer, du Harding Center for Risk Litterary à Berlin, « Public Knowledge of Benefits of Breast and Prostate Screening in Europe[13] » publiée dans le Journal of the National Cancer Institute en 2009 : « Considérant l’ignorance des médecins des bénéfices réels de la mammographie de dépistage et leurs conflits d’intérêts que cette étude a révélés, il est vraisemblable qu’ils contribuent à la surestimation des bénéfices. »


Qui le généraliste doit-il servir ?

Ainsi, nous pouvons réaffirmer ce constat d’abus de confiance. Car en fait : qui le médecin est-il censé servir en premier lieu ? Margaret McCartney nous disait en exergue de ce chapitre : « Le premier devoir du médecin est envers son patient». Elle ajoute : « Considérer les patients comme des individus capables fait partie de l’éthique professionnelle de base et les médecins devraient non seulement autoriser mais encourager leurs patients à prendre des décisions par eux-mêmes.[14] »

Martine Bronner s’interroge au sujet du rôle que l’on demande au médecin de jouer : « Il est fermement rappelé à ses devoirs de porte parole, de rabatteurs, mais les institutions qui n’hésitent pas à tancer vertement les généralistes qui ne jouent pas ce rôle de rabatteur n’ont-ils pas oublié que le rôle du médecin n’était pas là […] Le généraliste a déjà une place auprès de son patient que l’institution n’a jamais interrogé ou qu’elle ne veut pas connaître. Pour l’essentiel le médecin traitant n’est donc envisagé que comme un rabatteur car la population vient spontanément à sa rencontre. Il repère dans le cheptel les éléments susceptibles d’être vaccinés, dépistés, soignés […] Il transmet au cheptel la parole institutionnelle et, à cette fin, on lui créera les outils nécessaires. Information "objective" concernant les dépistages, information nécessaire à un bon adressage etc.[15] » 

Octobre, saison difficile…

On a donc prévu tous les « outils nécessaires » pour faciliter la tâche à ce généraliste, pierre angulaire du dépistage. Tout ira très bien dans le meilleur des mondes pour ceux qui jouent le jeu du rabattage, pour les autres, c’est une autre histoire. En octobre 2013, le doc du 16, alias Jean Claude Grange, poste un billet titré : « Octobre rose et la vaccination contre la grippe : la difficile saison des médecins qui se posent des questions[16] ». Il écrit :

« Pour les nombreux, les très nombreux médecins généralistes, qui suivent les politiques de Santé Publique décidées par les experts qui ne se trompent jamais et qui ne reviennent jamais sur les décisions calamiteuses qu'ils ont prises, la vie est belle, confirme le doc du 16, pendant Octobre Rose ces gentils médecins accueillent avec un grand sourire les femmes qui se présentent avec leur convocation pour se faire dépister gratuitement par mammographie tous les deux ans. Les médecins ad hoc disent : Oh que c'est bien madame la patiente que d'aller faire une mammographie où vous voulez, chez le radiologue de votre choix, et que vous ne paierez pas et que plus vous vous y prenez tôt et plus que le cancer y sera pris à temps et plus que vous aurez plus de chances de guérir et de pouvoir profiter de la vie avec vos enfants et vos petits-enfants.
Pendant Octobre Rose ces parfaits médecins grondent avec un grand sourire les femmes qui n'ont pas encore fait leur mammographie de dépistage car dans leur merveilleux logiciel une alarme s'est déclenchée et ils les encouragent à le faire avec leur air de ne pas toucher au paternalisme médical
[17]. »

Ainsi, lors des Octobres roses, de « traitant », le médecin devient « rabattant ». « Mais il n’est pas considéré comme partenaire, il est "aux ordres". Comment en tant que généraliste ne pas s’agacer de tant de méconnaissance de la réalité de sa tâche ? », s’interroge Martine Bronner. Et les principaux intéressés, qu’en pensent-ils ?

La HAS anachronique


Un élément de réponse peut-être apporté par la lecture des recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé) du 3 février 2012 sur « la participation du cancer du sein chez les femmes de 50 à 74 ans en France[18] ». Ces recommandations qui, de façon quelque peu anachronique, ne se penchaient nullement sur la question du bien fondé du dépistage mais uniquement sur celle de la participation des femmes, concluent sur la nécessité de les faire basculer du dépistage individuel (DI) vers le dépistage organisé (DO). « Pour y parvenir, elle compte bien sûr sur le premier rouage du dépistage, le médecin traitant[19] », nous dit le Quotidien du Médecin du 7 février 2012. Cela paraît mal engagé. En effet, sur les quatre participants au groupe de travail de la HAS à exprimer leur désaccord avec les recommandations, deux font partie de ces généralistes sur lesquels semble à présent reposer l’avenir du DO. Ces deux résistants sont les docteurs Philippe Nicot et Julien Gelly. Le premier déclare : « Il n’y a plus de donnée scientifique solide permettant de recommander le dépistage du cancer du sein de manière individuelle ou organisée. En effet le bénéfice en termes de mortalité est constamment revu à la baisse, et tant le surdiagnostic que le surtraitement ont des conséquences néfastes de mieux en mieux connues et importantes. » Quant au Dr Gelly, il fait remarquer qu’« avant d’entreprendre des recommandations visant à promouvoir le dépistage organisé du cancer du sein par mammographies, il aurait été plus pertinent de réévaluer sa balance bénéfices/risques au regard des données actuelles de la science ». Leur désaccord est d’autant plus significatif qu’ils étaient les uniques généralistes à participer au groupe de travail.

« Je passe pour une "criminelle" »


Résister à cette pression énorme n’est cependant pas toujours évident, comme l’illustre un commentaire suite au billet du doc du 16 cité plus haut. Un médecin généraliste (MG) constate : « Elle [la médecine générale] est un métier difficile, pas dans le sens que beaucoup pourrait imaginer : horaire, stress etc. ; mais dans le sens où pour bien l'exercer il faut aller à contre sens de l'exercice majoritaire. » Un autre médecin (Christiane) témoigne de la pression exercée par ses pairs : « Ça fait mal de douter, j'ai appris que parce que je tente de donner une information la plus objective possible à mes patientes sur le dépistage que je ne ferai pas pour moi, pour les autres médecins je passe pour une "criminelle". C'est aujourd’hui que je l'ai appris, je suis triste. Ce serait tellement plus facile de les prescrire sans discuter et à 40 ans, comme nos gynécologues chéris le préconisent; de plus je ne me ferais jamais attaquer pour surdiagnostic, c'est vraiment la solution de confort, je me demande si ça vaut la peine d'essayer, je suis fatiguée ce soir ... »

Il paraît évident que certains médecins, ceux qui sont informés, souffrent de cette pression à promouvoir le dépistage. Et de l’autre côté du bureau de consultation, du côté des patientes, que pense-t-on de l’attitude du médecin lorsqu’il joue complaisamment son rôle de rabattant ? Témoignage de Blandine suite à la Lettre ouverte de la Crabahuteuse à l’INCa au sujet des mammobiles[20] :

« Ahhhhhhhhhhhhhh ça fait du bien de vous lire ! Marre de claquer les portes des généralistes les uns après les autres, parce que marre de m’entendre proposer puis vouloir « imposer » cette foutue mammo que je ne ferais pas ! (et ce pour n’importe quelle consultation sans aucun rapport avec le cancer du sein …). Et certains médecins ont beaucoup de mal à entendre le NON, et quand vous voulez dégainer les études et infos que vous avez rassemblées, le dit médecin vous retoque d’un « mais c’est qui a fait dix ans d’études ? Vous ou moi ? Qui sait lire une étude médicale ? Vous ou moi ? » … OK tu veux jouer comme ça au revoir Dr …j’ai changé une fois, deux fois, trois fois de généraliste … ou plus. J’espace mes consultations et me débrouille sans consulter – pas bien je sais, mais ras le bol de lutter contre les moulins à vent …[21] »

La consultation de dépistage

Et pour les médecins qui se font tirer l’oreille à parler de la mammographie même hors sujet, on va les y forcer un peu en créant une consultation entièrement consacrée au dépistage. C’est ce que réclame, entre autres, la Ligue contre le cancer. « Pour l'intérêt des femmes, la Ligue contre le cancer demande une "consultation de dépistage" par le médecin traitant », nous annonce-t-elle le 1er octobre 2013[22], avant de nous expliquer pourquoi cette consultation s’impose : « Depuis de nombreuses années, Octobre rose a permis de briser les tabous autour du cancer du sein et de promouvoir le dépistage. Mais aujourd'hui, avec la profusion des messages, des pratiques, des émetteurs nous assistons à un essoufflement, une confusion voire une absence de résultats. Pour mieux accompagner les femmes… Pour leur apporter une information éclairée et exhaustive… Pour créer un parcours de dépistage performant avec un suivi personnalisé… La Ligue demande pour les femmes concernées la mise en place d'une "consultation de dépistage" avec leur médecin traitant au début du parcours de dépistage, véritable temps d'échanges et de dialogue. Ceci garantit une réduction des inégalités, une bonne information de la femme qui peut alors avoir un choix éclairé, élément clé partagé par et avec l'ensemble des acteurs de la lutte contre le cancer. »

Cette « consultation de dépistage » est-elle véritablement dans l’intérêt des femmes ? Affaire à suivre…







[7] « La mammographie reste un outil de dépistage efficace », Le Figaro, 3 février 2012 
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/02/03/17214-mammographie-reste-outil-depistage-efficace