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dimanche 11 juin 2023

Bilan médical du lundi 5 au dimanche 11 juin 2023 : soins primaires, gabapentinoïdes, ASCO, Frédéric Valletoux, sur publications, dermatologie pratique, mortalité 2022, loi de Goodhart, zéro défaut, covid nosocomial.



202. Il est temps pour les soins primaires de cesser d'alimenter un système de soins dysfonctionnel (US)

LA

Cet article est un classique du genre pour rappeler l'intérêt de la médecine de famille, terme qui est désormais devenu obsolète tant les structures familiales ont éclaté sous nos climats et il existe une abondante littérature pour indiquer que le suivi longitudinal (dans la durée) des patients est une donnée forte en santé publique.

Cet article, écrit dans un anglais volontiers soutenu, énumère tous les poncifs (j'utilise explicitement ce terme pour indiquer combien ce que l'on raconte depuis des dizaines d'années est devenu un poncif qui n'a jamais intéressé et qui n'intéresse plus les décideurs de santé, les responsables de santé publique, la médecine non familiale en général, l'assurance maladie et ses dépendances, les politiciens, les assureurs et les banquiers, et, bien entendu, l'industrie des médicaments et des matériels) qui jalonnent l'histoire de la création, de la théorisation et de la connaissance  des soins primaires en tant que spécialité et... son abandon.

Chacun d'entre vous, praticiens des soins primaires, de la médecine familiale (recomposée ou non), du premier recours, connaît ces poncifs. Formation à la médecine de famille et pas seulement à la médecine, éducation des futurs soignants à la médecine du doute et de l'incertitude, disposer de temps, respecter chaque patient comme individu et pas seulement comme malade, cesser de remplir des objectifs, cesser de cocher des cases, cesser de devenir un agent administratif de l'Etat, cesser de faire de l'incentive pour répondre à des critères hors-sol et parfois sans conséquences démontrées sur la santé publique.

Savoir que le mauvais état de santé, que la maladie, la mort, sont plus fréquents chez les mal payés, les mal logés, les professionnels utilisant leurs muscles et leur squelette, chez les moins éduqués, et cetera.

Et ainsi le malaise des soignants en soins primaires à qui on oblige de pratiquer des prises en charge intenables, inégalitaires, moralement injustes, les conduit au burn-out, à la dépression ou au mal-être.

Cet article demande, entre autres, que les consultations, toutes les consultations durent plus de dix minutes et que la patientèle ne dépasse pas 500 patients.

On en est loin.

Et l'assurance maladie va à l'encontre de ces améliorations.


toutes les photos : docdu16


203. Rappel (2013). Les gabapentinoïdes ne "marchent" pas vs placebo dans les lombalgies et/ou les douleurs sciatiques

L'article de 2013 est LA.

Gabapentine (Neurontin)

Prégabaline (Lyrica) 

Si vous les utilisez, prévenez les patients que ce sont des placebos


Jean-Michel Basquiat, Francesco Clemente et Andy Warhol
In Bianco 1984



204. ASCO : le lieu de tous les espoirs (déçus ou non).

Tous les ans a lieu à Chicago le congrès de l'ASCO (Association états-unienne de cancérologie clinique en français) dont les objectifs avoués par les industriels (et non avoués) est de faire du hype, du spin, de la promotion, de la publicité, du marketing, à coups de résultats d'études non encore publiées, d'abstracts dont on ne verra jamais l'article final, de symposiums satellites organisées par les firmes...

Et tous les ans cela recommence. 

J'ai commencé un feuilleton à épisodes concernant l'ASCO : c'est ICI. Un chapitre tous les jours sauf le dimanche.

Pendant le congrès de l'ASCO et après, vous pouvez suivre sur twitter @oncology_bg ou Bishal Gyawali

Un exemple : il répond à Eric Topol (déjà abondamment cité sur ce blog) à propos d'un nouveau traitement du cancer du poumon.

Eric Topol fait le buzz et Bishal Gyawali remet les choses en proportion : LA.



2013 !


Publicité dans les rues de Chicago

Devons-nous accepter des essais  qui s'empilent en faveur des nouvelles molécules et non en faveur des patients ?


Lire l'article ICI : il est gratuit après inscription facile sur Medscape.


205. Frédéric Valletoux, au service du néant et du mensonge.


Frédéric Valletoux est un des fossoyeurs du système hospitalier français.

Il est membre du parti (dont j'ai oublié le nom) d'Edouard Philippe, ex premier ministre d'Emmanuel Macron, qui a comme ambition de succéder à Macron.

L'ambition de Frédéric Valletoux dont le principal axe de communication politique est de cracher sur les soins primaires qui ne seraient pas assez ça ou trop ci, en mentant sur les déserts médicaux et sur les possibilités de les combler tout en affirmant que les médecins généralistes ne travaillaient pas assez et ne voulaient pas discuter... Bref, l'ambition de Valletoux, journaliste sans diplôme mais avec un bon carnet d'adresse, est d'être le futur Ministre de la Santé d'Edouard qui se droites chaque fois qu'il ouvre la bouche.

Les propos de Valletoux par exemple : LA

Il y a aussi C'est une proposition de loi (PPL pour les intimes) trans partisane sur les déserts médicaux qui n'est pas piquée des hannetons : ICI pour la PPL et LA pour le mur des khons.


Mais il n'est pas le seul coupable, ils ne sont pas les seuls coupables.



Robert Doisneau via @thierryLacombe5


206. Y a pas que Raoult qui publie beaucoup

Un article d'El Pais version anglaise, LA, nous raconte qu'un certain José Manuel Lorenzo a publié 176 articles l'année dernière, ce qui pose quand même un sacré problème de crédibilité scientifique.

Nous avons retrouvé un petit joueur français non raoultien a priori.

JM Molina, élu par le journal L'Express, une des plus prestigieuses revues scientifiques mondiales, comme l'infectiologue des infectiologues, a signé en 5 ans (2018-2023) 243 articles (source PubMed), soit 4 par mois ou 1 par semaine.

Un lecteur écrit ceci sur twitter en commentaires :


Cela fait beaucoup quand même... Non ?


207. Dermatologie pratique : un site

Recommandé par @phtiriasis, une dermatologue que nous aimons bien sur twitter : LA

Comment gagner du temps en consultation.


Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol
China Paramount 1984


208. Mortalité en France en 2022

Berrod : https://twitter.com/nicolasberrod/status/1666098565985488898

INSEE : https://www.insee.fr/fr/statistiques/7628176

Je vous conseille de lire Berrod pour aller à l'essentiel et l'INSEE pour pouvoir consulter tous les chiffres.

Je n'ai pas eu le temps de tout lire (INSEE) et je ne fais pas de commentairesprobablement inappropriés (et le sujet est d'importance).




209. Rappel de la loi de Goodhart (évaluation des hôpitaux, des médecins)

ICI.

La loi de Goodhart, du nom de l'économiste Charles Goodhart qui l'a formulée pour la première fois en 1975, indique que « lorsqu'une mesure devient un objectif, elle cesse d'être une bonne mesure »1, car elle devient sujette à des manipulations, directes (trucage des chiffres) ou indirectes (travailler uniquement à améliorer cette mesure)2,3.


Un article US dont je ne peux que vous transmettre l'abstract (LA) décrit le coût humain et financier du reporting dans les hôpitaux.


Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol
Heart Attack 1984


210. Zéro défaut en Santé publique.

Quelques propos décapants (la dermatologie mène à tout à condition d'en sortir) par @dermatopoulos sur twitter. Le fil complet est LA.

La crème solaire, n’est pas faite pour revenir bronzé sans avoir de coup de soleil. Bronzer, est un mécanisme de défense de la peau contre l’excès d’UV, une cicatrice transitoire. Si l’objectif c’est 0 risque de cancer cutané, alors, il faut revenir non bronzé de ses congés.



211. Les hôpitaux anglo-écossais encore plus khons que les soins primaires (anglo-écossais).

Un article anglo-écossais indique que lorsque l'on a cessé de tester le covid avant hospitalisation le nombre de cas de Covid a augmenté !

Qui aurait pu le croire ?

Qui a eu cette idée de génie

Et les médecins hospitaliers n'auraient rien dit. 

L'article est LA.

En France on ne fait pas d'études sur des sujets aussi futiles...




dimanche 2 avril 2023

Bilan médical du Lundi 27 mars au dimanche 2 avril 2023 : réintégration des soignants non vaccinés, masques, abstracts, ozempic, obésité, covid long, dermatologie et autres.

 

Via @PiR2_BA
Vive l'intérim médical !

121. Réintégration des soignants non vaccinés : la HAS dit-elle la science ou dit-elle la politique gouvernementale ?

Deux avis de la HAS concernant la vaccination contre le Covid devenue non obligatoire pour les soignants (mais aussi la vaccination Diphtérie Tétanos Polio) (ICI et LA) font polémique.

Pour des raisons non fondées sur le droit, le prétendu Ministre de la santé et de la prévention, Francis Braun, a prétendu que l'avis de l'HAS faisait foi pour la réintégration des soignants. C'est faux. Comme nous l'a précisé @VincentGranier, journaliste à @APMinfos (pour voir le fil en entier, c'est ICI).



Nous ne parlerons que du Covid.

  • C'est une mauvaise nouvelle pour la vaccination contre le Covid que cette réintégration des soignants non vaccinés parce que la vaccination ne concerne pas que les soignants et que la vaccination contre le Covid "marche" contre l'apparition de formes sévères.
  • Mais
  • Parmi les soignants non vaccinés contre le Covid et suspendus (virés) du système de santé, il en existe au moins deux sortes :
    • Ceux qui ont refusé toute injection de vaccin ARNm pour des raisons abracadabrantesques 
    • Ceux qui ont reçu 2 injections de vaccin ARNm et ont refusé les boosters alors que l'on sait désormais que les boosters ont peu d'activité contre la transmission d'omicron
    • Est-il possible de faire une différence entre ces deux groupes de soignants ?
  • Cet avis de la HAS a le mérite scientifique de s'interroger sur l'efficacité des boosters pour la transmission (manque d'essais contrôlés et le fait qu'aucun taux d'anticorps n' est réputé protecteur)
  • Il souligne également, encore et encore, la faillite complète des autorités de veille sanitaire en France qui, contrairement à la Grande-Bretagne (voir LA dans un billet précédent, point numéro 121.), n'a publié aucun chiffre sur la nosocomialité covidienne à l'hôpital ! Ce qui est une donnée sanitaire majeure et manquante quand on veut vacciner en interrompant la transmission.


Image non créditée.

Mais ce n'est pas fini ! Il existe une grande hypocrisie de la part des médecins et autres qui poussent des cris d'orfraie contre la réintégration des soignants !

Avec, en introduction ce tweet de @drgomi


Et la suite de ses réflexions : LA

 En sachant qu'il y a des médecins vaccinés qui acceptent : 

122. Le port du masque à l'hôpital n'est plus obligatoire.


Via @winslow_la

Rien ne va dans cette affiche.

  • Mauvais signal à l'intention des profanes qui pensent que la pandémie de Covid est terminée
  • Pardon : mauvais signal à l'intention des soignants qui pensent que la pandémie de Covid est terminée
  • L'hôpital est un lieu de soins où séjournent, a priori, des patients fragiles qui seraient susceptibles d'attraper le Covid
  • L'hygiène des mains, hors Covid, est certes indispensable mais ne résume pas la lutte anti Covid.
  • Notion de retour à une situation antérieure qui serait sans masques alors que la pandémie de Covid a souligné au contraire que le principe de prévention, anti grippe saisonnière notamment, aurait mérité que des masques soient portés en période épidémique
  • Aucune leçon n'a été tirée de la pandémie.
Raisonnement par l'absurde : comment imposer le port du masque (et volontiers FFP2) dans les transports, dans les lieux clos, quand l'hôpital, zone à risque majeur, y renonce ?



Milan Kunera : 94 ans le premier avril 2023


123. (Hors sujet : Michel Goya parle de Taïwan. Et en parle bien.)


Voir ICI



124. Pourquoi ne lire que les abstracts peut conduire à des erreurs d'interprétation.

Les abstracts, ce sont comme les titres de Gala ou de Ohmymag, cela ne révèle rien du contenu de l'article. 

Dans un journal grand public, LA, l'auteur rapporte qu'en rhumatologie, c'est comme ailleurs : en 2019 une analyse (ICI) rapportait que dans le cas des lombalgies, sur 66 revues systématiques (dont 9 Cochrane), pour les 57 non Cochrane les abstracts rapportaient dans 80 % des cas des données inconsistantes avec le corps de l'essai.

 



125 (voir LA 102). Ozempic : non, la corruption n'existe pas en médecine. 

Via 

Novo Nordisk, une firme danoise qui commercialise l'ozempic (semaglutide) a versé 345 000 € pendant 3 ans à des professionnels de santé irlandais et à des associations.

Voir l'article de l'Iris Times : LA

 Et, pendant ce temps : 



126. L'obésité sera vaincue par la chirurgie et les analogues du GLP-1 !

Un article de la Revue médicale suisse, LA, dont le niveau général baisse à mon humble avis, donne des informations capitales sur le positionnement idéologique des obésologues : 

  • Les régimes ne "marchent" pas
  • Le combo régime/exercice physique est une fausse piste
  • La chirurgie bariatrique marche !
  • Les analogues du GLP-1 sont une piste innovante !
  • Les méchants industriels ne veulent pas diminuer la quantité de sucre dans les boissons et certains aliments
  • Ah, j'oubliais : les personnes obèses (le premier qui parle de "patients" se fait traiter d'obésophobe) n'ont aucune responsabilité personnelle dans le fait d'être obèses.


127. Covid long : une étude norvégienne chez les enfants et les adolescents innocente le Sars-CoV-2.

L'étude : ICI

Conclusion décoiffante des auteurs (PCC = Post Covid Condition) : 

The persistent symptoms and disability that characterize PCC are associated with factors other than SARS-CoV-2 infection, including psychosocial factors. This finding raises questions about the utility of the World Health Organization case definition and has implications for the planning of health care services as well as for further research on PCC.

Attention

  • C'est une étude prospective comparative (on en connaît les limitations)
  • L'effectif d'enfants et d'adolescents est maigre (300 covid vs 85 non covid) mais apparemment suffisant pour l'analyse statistique a priori
  • Le point majeur : à 6 mois 48,5 vs 47,1 % des covids et des non covids présentaient un syndrome post covid (Post Covid Condition) (non significatif)
  • Le point secondaire : à 6 mois 14 vs 8,2 % des covids et des non covids présentaient un syndrome de fatigue post infectieuse (non significatif)
  • Les enfants ne sont pas la meilleure cible à étudier.

Autres réflexions que j'adapte de Vinay Prasad  (LA): 

  • Les études sur le covid long sans groupe contrôle ne servent à rien
  • On ne pourra plus faire d'études avec des contrôles puisque tout le monde aura eu le covid
  • Il est impératif de mener des études contrôlées sur les patients souffrant de covid long (dont des méthodes non pharmacologiques).
  • Toute prise en charge non validée par des essais devrait être administrée avec précaution 





128. Dermatologie pratique.



Et pour la suite : LA

On se demande pourquoi on apprend tant de choses sur twitter en médecine et pourquoi on oublie autant de choses après avoir suivi des cours. 


Clint Eastwood, Jayne Mansfield, 1962 via @Taniawlt

129. Miscellanées (trop de choses cette semaine)

Dossier électronique des patients : 

Même en Suisse (5 cantons romands),le dossier électronique des patients est un fiasco (LA)

Surdiagnostic encore et encore : 


On retient surtout que les essais randomisés concernant les dépistages de cancers sont rarement configurés pour détecter le surdiagnostic. Voir l'article ICI.

Violences sexistes et sexuelles pendant les études de médecine

C'est pas nouveau. C'est toujours aussi alarmant.

La @RevuePrescrire en parle LA.

À l'université, les agresseurs sont très majoritairement des étudiants. En stage, ces violences sont souvent le fait de supérieurs hiérarchiques.

Les fantômes de l'hystérie : un podcast sur France-Culture

ICI. Remarquable.

Faire du cherry-picking avec l'OMS, c'est possible. 

J'avais commencé avec la pseudo pandémie AH1N1

Maintenant l'OMS prône l'anthroposophie (ils avaient trop bu de vins anthroposophes) : LA.

Espérance de vie aux US  des personnes âgées par rapport à d'autres pays.



C'est fini pour cette semaine.


dimanche 20 novembre 2022

Bilan médical du lundi 14 au dimanche 20 novembre 2022 : hospitalo-centrisme, dermatologie, bronchiolite, Movember, Vinay Prasad, les morts du covid, Choisir avec soin, IGR, Revenus libéraux.

Je n'attendais rien et je suis quand même déçu.

1. L'hospitalo-centrisme, la maladie infantile de l'extrême-gauche hospitalière

Une partie de l'extrême-gauche hospitalière représentée notamment par @dessousdelasanté défend un programme révolutionnaire d'une grande simplicité : 
  • Si le service public hospitalier ne fonctionne pas, c'est uniquement par manque d'argent, ce qui signifie que les réformes médico-sociales internes ne sont pas nécessaires. Donnez-nous de l'argent, on fait le reste.
  • La suppression de la médecine générale libérale va régler l'accès et la qualité des soins primaires. Comme les médecins généralistes sont des khonnards par principe et par définition, cette nationalisation des soins primaires va être pilotée de l'hôpital.

Il s'agit d'un mépris de classe intellectuelle.




2. Un site de dermatologie utilisable en consultation.

Des dermatologues qui ont la gentillesse d'apparaître sur twitter et qui sont sommés de répondre à des questions diagnostiques à partir de photographies prises en consultation (et sans doute dans de nombreux cas sans l'accord des patients) conseillent un site de "débrouillage" animé par la Société française de dermatologie avant de poster sur twitter (ou avant de ne pas le faire).


Je l'ai testé : c'est intéressant et sans doute auto formateur.

Signalons toutefois que ce site est sponsorisé par des industriels de la dermatologie. Les liens d'intérêts sont donc déclarés, aux lecteurs d'en tenir compte.



3. Le jeu des 7 erreurs.

Le journal Le Parisien (ICI) sous la plume de Nicolas Berrod indique que la bronchiolite, c'est pas seulement chez les nourrissons (à noter que l'un des professeurs interrogés comme conseils est un dénommé Jean Pic de la Mirandole (1463 - 1494), alias le professeur Mathieu Molimard. 

Passons sur l'inintérêt de cette information en cette période d'épidémie où c'est la répétition incessante des conseils avisés qui doit être martelée aux parents des enfants susceptibles d'en être atteints : prévention, conseils hygiéno-diététiques, recherche des facteurs de risque, contacts avec les soignants) et la photographie publiée en accroche de l'article où l'on voit un kinésithérapeute et un bébé ne manque pas de sel.


Trouvez les 7 erreurs : 


3. Opinions are my owns/Mes avis n'engagent que moi

Quand vous lisez cette mention sur un compte twitter médical, et le fait de l'écrire est une fausse barbe, le mieux et l'honnêteté seraient de citer la firme qui est en cuse, cela signifie que :

  1. La personne travaille et est payée par un  industriel des médicaments ou des matériels de santé
  2. La personne fait semblant de déclarer un lien d'intérêts car une vraie déclaration serait de préciser le nom de la ou des firmes pour que le lecteur juge s'il s'agit ou non d'un conflit d'intérêts (en fonction de l'avis formulé et du sujet qui est traité)
  3. La personne ne dira jamais de mal d'une étude publiée par la firme qu'elle ne nomme pas ou ne signalera jamais un fait de corruption ou de fraude émanant de cette firme
  4. La personne est même susceptible de promouvoir une étude émanant de cette firme ou d'une autre firme pour des raisons tenant à la main qui la paye


4. La santé publique faite par Unicancer et relayée par des CPTS


Quand le mouvement Movember popularise, par l'intermédiaire  de groupes hospitaliers privés à but non lucratif, Unicancer (ICI), des dépistages non recommandés et que des CPTS les relaient, on comprend qu'il y a encore du boulot... et que la santé publique pilotée par le privé, et sous le regard attendri de l'Etat, allant à l'encontre de toutes les recommandations françaises, européennes, de l'univers, c'est pitoyable.


5. Une critique violente contre Vinay Prasad

Vinay Prasad est désormais attaqué de toute part (tout comme John Ioannidis, par exemple) et les offensives contre lui sont multiples. Un de ses "grands" ennemis est un chirurgien, David Gorski, qui lui voue désormais une haine féroce.


 

Cet article en est un exemple violent : LA. Il est écrit par Orac qui justifie son pseudonymat par son manque d'ego !

Hormis Orac, il est reproché à Vinay Prasad de faire ce qu'il a toujours fait : demander des preuves d'efficacité des traitements qui sont prescrits et des mesures-barrières qui sont instaurées, exiger des essais contrôlés, ne pas se contenter d'études épidémiologiques cas-témoins, prendre en compte les événements indésirables des vaccins anti covid (se poser sérieusement la question des myocardites/péricardites chez les adolescents, et cetera...).

Le souci vient de ce que le Sars-CoV-19 est apparu de façon brutale, qu'il fallait faire quelque chose, la première chose, en l'absence de vaccins et de traitements curatifs, étant de se référer aux modèles anciens et donc de proposer des mesures-barrières, d'isolement, de cessation des contacts, de port de matériel de protection, puis de vacciner.

Il s'agissait donc, sans preuves cliniques robustes, d'appliquer le principe de précaution (pour les choses que l'on ignorait) et le principe de prévention (pour celles que l'on connaissait).

Et comme il n'y avait aucune preuve d'efficacité d'aucune mesure, avant les preuves d'efficacité de certains vaccins sur la prévention de la mortalité et des formes graves, et comme le moment (timing) de l'instauration démesures non éprouvées semblait avoir une certaine importance, chaque pays a agi de son côté, selon sa politique, selon ses moyens, selon ses possibilités, selon ses croyances, selon ses certitudes,  et il est possible, pour les tenants du zéroCovid, les ex-tenants du ZéroCovid, les centristes, les partisans de la déclaration de Harrington comme les covidonégationistes, de tirer victoire de résultats partiels dans différents pays.

Orac reproche surtout à Vinay Prasad :
  • De ne pas réaliser lui-même des essais cliniques et de seulement les critiquer (ce qui condamne a priori toute critique littéraire de la part de critiques qui n'ont pas publié de romans, toute critique artistique de la part de critiques qui n'ont ni peint, ni sculpté, ni chanté, ni écrit de la musique, et cetera.)
  • De donner des armes aux adversaires (vieux cliché et vieille rengaine de ceux qui répètent à l'envi "Qu'il vaut mieux avoir tort avec ses amis que raison avec ses ennemis)
  • De se ranger d'emblée dans le camp des covidonégationistes (cette technique est également très connue : prendre les arguments des extrémistes pour les attribuer aux modérés : ne proposer la vaccination ARNm anticovid qu'aux personnes les plus à risque équivalant à être un antivaxx)


6. Comment compter les morts du Covid. 

Ce billet de blog de l'INSEE (LA) est tout à fait passionnant car il explique pourquoi il est difficile de compter les morts attribués au Covid et que les différentes méthodes de comptage, ayant chacune leurs avantages et leurs inconvénients, aboutissent à des résultats très différents.


 
On imagine donc ce qui peut se passer quand on fait des comparaisons internationales...

Compter les morts en excès ?




Voici une comparaison inter pays (et si on rajoute les considérations du point 6. avec celles des condition socio-politico-géographiques de ces différents pays on ne saurait manquer de s'interroger...)

7. Choisir avec soin/Choose wisely

Au Canada, non seulement on se préoccupe des surtraitements mais on surveille également leur évolution dans le temps : LA.

Notons qu'il ne s'agit pas d'un hype à la médecine canadienne dont de nombreuses sources nous ont indiqué qu'elle était très loin d'être parfaite...

Voici donc quels sont les choix de 

  • Pour les soins communautaires :
    • Imagerie diagnostique pour les douleurs du bas du dos
    • Dépistage du cancer du col de l'utérus
    • Antibiotiques délivrés dans la communauté
    • Utilisation chronique des benzodiazépines et d'autres sédatifs hypnotiques chez les personnes âgées
    • Contention physique et antipsychotiques en soins de longue durée
  • Pour les soins d'urgence
    • Radiographies thoraciques pour l'asthme étal bronchiolite en services d'urgence
    • Imagerie diagnostique pour un traumatisme crânien mineur au service d'urgences
  • Soins en milieu hospitalier
    • Arthroscopie du genou chez les adultes de 60 ans et plus
    • Césariennes dans les cas d'accouchements à faible risque
    • Transfusion de globules rouges chez des patients hospitalisés
    • Examens pré-opératoire chez des malades à faible risque
Il semblerait que celante soit pas fait en France. Pour quelles raisons ? Vous avez deux heures.


8. L'IGR en folie.



Rappelons que le directeur de l'Institut Gustave Roussy, Fabrice Barlesi, et en sachant que les années 2020 et 2021 n'ont pas été favorables raison du Covid, a signé 1069 déclarations avec l'industrie et a touché 520 468 euros.


Et dans le détail : 



9. Mes derniers mots sur twitter



10. Mélanomes, diagnostics et surdiagnostics

Une étude US sur l'incidence des mélanomes (voir LA) montre : 


En français "... L'incidence des mélanomes aux US n'est pas liée à l'exposition aux UV mais aux possibilités diagnostiques de mélanome..."

Fermez le banc

11. Sachez choisir avec soin votre spécialité médicale à partir des revenus que vous allez en tirer.




Bonne soirée.

dimanche 29 mai 2022

Bilan médical du lundi 23 au dimanche 29 mai 2022 : Randomisons !, diabète de type 2, Covid Long, surdiagnostic, dermatologie, urgences et autres

Ray Liotta (1954 - 2022)


Il n'est pas possible de randomiser est l'expression la plus abusive en biomédecine


On l'entend et on la lit ceci de façon trop fréquente en médecine. 
  1. Aération des lieux clos : ICI
  2. Port du masque en lieux clos en fonction du type de masque, du lieu, de l'âge, bla-bla...
  3. Fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées, universités
  4. Couvre-feu selon toutes ses modalités.

Les recommandations du NICE anglais pour l'évaluation et le traitement des patients présentant un diabète de type 2

Ces recommandations (LA) datent de mars 2022 et ont été commentées dans le BMJ (ICI)


Les coûts sont en train d'augmenter de façon vertigineuse.

Vous trouverez LA une infographie trop complète pour être applicable.

Bon courage pour les praticiens.

Un essai US récent (LA), de cohorte, comparant SGLT2 (canaglifozin, empaglifozin et Dapagliflozin) et metformine (!) ne montre pas de différences sur les critères cardiovasculaires (survenue d'événements, mortalité relative, mortalité globale) mais au prix de plus d'infections génitales ! 

Comme dirait La Revue Prescrire : restons-en à la metformine (dont on sait que les preuves de son efficacité sont très faibles).

Le Covid long suscite des recherches.

Des données non comparatives US : ICI

Une étude comparative de cohorte : LA. Les résultats sont assez étonnants. La lecture du papier est intéressante.

A high burden of persistent symptoms was observed in persons after COVID-19. Extensive diagnostic evaluation revealed no specific cause of reported symptoms in most cases. Antibody levels were highly variable after COVID-19.

... Et les faiseurs de peur font des déclarations fracassantes.


Un article non rassurant en pré print : ICI.

@kunstjonas


Le surdiagnostic : la pandémie silencieuse des pays riches.

Les lecteurs de ce blog sont habitués à cette notion de surdiagnostic qui ne concerne pas seulement le cancer (rappelons qu'un surdiagnostic de cancer est un authentique cancer qui ne gênera pas le ou la patiente tout au long de sa vie). Le surdiagnostic d'une hypertension artérielle est une authentique hypertension (selon les critères de normalité utilisées) qui ne gênera pas la patiente ou le patient tout au long de sa vie).

Cet article (LA) invite les médecins à prendre des précautions lors de l'établissement d'un diagnostic qui entraîne pour la personne une entrée dans une maladie (anxiété et/ou changement de son statut de personne en bonne santé en personne malade), des traitements non ou pharmacologiques et une chronicité. Les normes de diagnostic de l'hypertension artérielle et du diabète de type 2, par exemple, ont entraîné une augmentation considérable du nombre des hypertendus et des diabétiques (abaissement des seuils) et de personnes traitées (cela peut être assimilé au disease mongering ou fabrication des maladies).

En prenant l'exemple du cholestérol les auteurs signalent que le passage du seuil de 240 à 200 mg a permis de traiter 42 millions d'Etats-uniens de plus ! Et ils nous rappellent de parler en risque absolu et non en risque relatif.

Et Cancer Rose en a fait la traduction en français : ICI.

Des données concernant le Covid chez les moins de 5 ans aux US : rassurantes.

Comme d'habitude, il faut être prudent avec ces données (LA) qui sont US dans un pays où le système de santé est très différent du nôtre et où l'obésité chez les moins de 5 ans est fréquente. Mais il faut aussi souligner que le port du masque est conseillé, voire obligatoire chez les enfants de ce groupe d'âge dans nombre de villes et d'Etats US.


Les décès dans les transports aux US entre 2000 et 2009



La HAS prend les devants sur la "variole du singe": vaccinons.


Les urgences à la une.

La crise des urgences est mondiale.

Elle n'épargne pas la France.

Personne n'est content : les usagers ou plutôt les patients. Les urgentistes. Les médecins généralistes. Le pré-hospitalier. Le post-urgence. Les patrons d'hôpitaux.

J'avais analysé LA un article de Mathias Wargon.

Le poids du lobby académico-hospitalier a trouvé un bouc-émissaire facile : le médecin généraliste.

Tout ce qui va mal à l'hôpital est dû aux médecins généralistes libéraux "qui n'assurent pas la permanence des soins, qui terminent leurs activités à 18 heures" et on a de la chance on n'a pas encore entendu "c'est à cause de la féminisation de la profession".

Je ne reviendrai pas sur le mépris profond que tout ce qui n'est pas MG professe à l'égard des MG.

On va en reparler quand même.

Quand, un certain nombre de médecins, des MG notamment, posait le problème du "tout urgence", il y a 20 ans, personne ne les calculait.


Un peu de dermatologie "de terrain"


Hors sujet