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vendredi 13 novembre 2020

Autocensure : pour ne pas passer pour un antivax primaire, je ne publierai pas ces informations sur le vaccin Pfizer

 J'ai compris depuis belle lurette que toute critique concernant les vaccins en général (méthodologie des essais, pharmacovigilance, efficacité, efficience, rapport bénéfices/risques) vous renvoyait directement dans le camp des : 

  1. Obscurantistes
  2. Charlatans
  3. Ennemis du progrès
  4. Sceptiques devant la Science
  5. Complotistes
En revanche, vous avez le droit de débiter n'importe quelle bêtise sur les antibiotiques, les anti hypertenseurs ou les statines, vous ne relevez pas des catégories précédentes.

Il est vrai que la bêtise crasse d'un certain nombre d'antivax, tels Michèle Rivasi et d'autres membres de la mouvance écologiste, ne rend pas la critique facile.

L'annonce par la grande presse et son relai sans nuances par la cohorte des progressistes scientistes et partisans du système de la mise au point par Pfizer et d'une start-up allemande BioNTech d'un vaccin anti Covid-19 efficace à 90 % a mis tout le monde en émoi.

Et la bourse.

Un billet récent sur l'excellent blog de François Maisonneuve rappelle quelques données financières qu'il n'est pas bon de rappeler car :

  1. Le capitalisme est le seul système économique qui permet de trouver et de commercialiser des molécules et des procédures qui témoignent du progrès ininterrompu et fantastique de la médecine
  2. L'industrie pharmaceutique et des matériels, pour les raisons précédentes, est seule capable d'assumer ce rôle magique (la recherche publique étant pauvre, elle ne peut travailler qu'avec l'aide de cette dite industrie)
  3. Il est normal de gagner de l'argent
  4. Les Etats-Unis d'Amérique, c'est pas la France
  5. Comment les universitaires français pourraient-ils être reconnus à leur véritable valeur s'ils n'étaient élus par les industriels comme les médecins les compétents ?

Donc : 



Ensuite, un article du British Medical Journal, publié le 21 octobre 2020 et écrit par Peter Doshi, soit avant le communiqué de presse de Pfizer, titrait : 


Will covid-19 vaccines save lives? Current trials aren’t designed to tell us

Sa lecture est en accès libre : ICI.

Il souligne les problèmes posés par l'efficacité/efficience des vaccins, c'est à dire ce que les essais cliniques ne passent pas à côté de, par exemple, ces 3 points importants : 
  1. Evaluer des malades non sévères ne suffit pas
  2. Empêcher la transmission est un objectif primordial
  3. Il faut inclure suffisamment de personnes âgées ou de personnes issues de minorités (et, dans le cas de la Covid, d'obèses).

Puis, un article de Hilda Bastian du 10 novembre 2020



fait le point sur les maigres données qui ont été distillées par les deux groupes et tente de déchiffrer ce que signifie 90 % d'efficacité. HB souligne notamment que l'efficacité du vaccin pour éviter la transmission du covid sera plus proche de celle des vaccins contre la grippe saisonnière que de celle du vaccin contre la rougeole.

On y apprend :
  1. Que le protocole comprenait quatre d'analyses intérimaires afin de pouvoir arrêter l'essai dès que les critères de la FDA (50 % de nouvelles infections prévenues) seraient atteints
  2. Que les vaccinés étaient des non covid stricts (quid des patients ex covids ou qui ne savent pas qu'ils ont été covids lorsqu'on vaccinera en population générale)
  3. Que les effets indésirables décrits proviennent d'études antérieures sur des candidats vaccins
  4. Que le vaccin devra être conservé à - 75 °

Un article paru le 9 novembre 2020 écrit par Matthew Herper est plus enthousiaste.


Voici sa conclusion qui est un communiqué de presse pour les marchés.




Le journal Le Monde s'en mêle (ICI) : 



En raison :
  1. De conditions de conservation contraignantes
  2. De son probable prix.
Encore une fois, si ce vaccin est si extraordinaire que cela, comment ne pas s'en réjouir ? Mais attention au hype, aux fausses promesses, aux coups de bourse, restons dans le concret pratique et "scientifique" de notre quotidien.

Donc : plus que jamais nécessité des mesures-barrières.


Rajout du 26 novembre : Un article de Peter Doshi publié le 26 novembre 2020 dans le BMJ : ICI.



Il complète ce qu'il disait précédemment à propos des candidats vaccins de chez Pfizer et Moderna.

Comment ont été obtenus les chiffres de 95 % d'efficacité.

Pfizer : Ils ont enregistré 170 cas de Covid-19 sur 44 000 volontaires avec la répartition suivante : 162 dans le groupe placebo et 8 dans le groupe vacciné.
Moderna : Ils ont enregistré 95 cas de Covid-19 sur 30 000 volontaires avec la répartition suivante : 90 dans le groupe placebo et 8 dans le groupe vacciné.

Mise en perspective.

  1. Si la baisse du risque relatif est de 95 %, la baisse du risque absolu est de 1 %
  2. Cela concerne le critère principal sans données de sévérité. Ce qui signifie que ces données ne renseignent pas sur la baisse de la mortalité ou sur la possibilité de prévenir une infection. Pas plus que dans la population des sous-groupes comme les personnes âgées vulnérables.
  3. Ces résultats sont analysés peu de temps après la vaccination, il n'y a donc pas de données à 3, 6 ou 12 mois
  4. Les jeunes, les adolescents, les immunodéprimés sont largement exclus de ces essais.
Peter Doshi avait déjà averti que les critères de jugement n'étaient pas les bons et qu'il était nécessaire qu'une évaluation indépendante soit menée. 

En effet : 
  1. Pfizer propose d'ores et déjà un cross-over, c'est à dire que les volontaires du groupe placebo seront vaccinés, ce qui n'autorise pas un suivi comparatif au long cours...
  2. Il faudrait obtenir des assurances sur le fait que les études ne sont pas désanonymisées (et ce d'autant que les réactions au point d'injection dans le groupe vaccin rendent l'anonymat difficile).
  3. Car, en présence d'un syndrome Covid-like, c'est l'investigateur qui décide de faire ou non des tests et il les fera plus volontiers dans le groupe non vacciné.
Bref, lisez l'article.

Et je rajoute un article du Guardian : ICI qui critique le vaccin d'Oxford/Astar/Zeneca