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dimanche 19 novembre 2023

Bilan médical du lundi 13 au dimanche 19 novembre 2023 : Eglise de dépistologie (col, sein, prostate), DMP, mépris des MG, biologie en médecine générale, Orbita 2 et Florian Zores, autocensure.

Médecin (homme) attendant que l'Eglise de Dépistologie soit identifiée comme une secte. 

303. Eglise de dépistologie.


Biche. 2019. In Charlie Hebdo.

Rappelons pour ceux qui pensent que les critiques contre le dépistage en général et contre certains dépistages en particulier sont le fait d'activistes qui souhaitent la mort de leurs patients, que Cancer Rose, l'association mal nommée (c'est mon avis et je le partage) a publié LA récemment un billet en français de Gilbert Welsh que tout professionnel de santé, tout patient, tout citoyen, devraient avoir lu pour se faire une idée des problèmes.



303.1 Dépistage du cancer du col : les femmes encore une fois méprisées et infantilisées


Les femmes méritent autonomie, dignité et choix informé. Margaret McCartney.

Un article du BMJ : Les convocations pour le dépistage du cancer du col devraient traiter les femmes comme des adultes... LA

303.2 Dépistage du cancer du sein : les femmes encore une fois méprisées et infantilisées




Les femmes méritent autonomie, dignité et choix informé. Margaret McCartney.


303.3 Dépistage du cancer de la prostate : les hommes encore une fois méprisés et infantilisés.




Le professeur Alexandre de la Taille (DPI = 435, soit 435 liens d'intérêts sur le site Transparence Santé) est interrogé par une certaine Marine Cygler (ICI) et il fait fort de chez fort. Il enfile tous les poncifs de la dépistologie avec une abnégation qui suscite l'enthousiasme. Il a fait une communication aux Journées Nationales de la Médecine Générale, un machin inventé par une revue médicale sponsorisée par l'industrie des médicaments et du matériel, La Revue du Praticien MG.

Le professeur est chef de service du service d'urologie de l'Hôpital Henri Mondor (AP-HP), le service public, le tarif de sa première consultation est de 115 euro et, selon Doctolib, il reçoit tous les quarts d'heure.

En bon Orwellien, la guerre c'est la paix, et cetera, il dit : "Le diagnostic précoce, ce n'est pas le dépistage organisé".

On finit par cela : 

C'est pourquoi il ne faut pas doser le PSA.

304. Allégorie : le dossier médical partagé (DMP)



305. Le mépris des MG, épisode trouzemille : les certificats médicaux jugés abusifs.

Le docteur Michaël Rochoy s'est attaqué depuis des lustres aux certificats inutiles demandés par nombre d'institutions, d'associations, de mairies, de je ne sais quoi (ICI) et aux certificats illégaux demandés par les assureurs (LA). Aller sur son site permet de s'informer sur ces deux questions, permet de se défendre et permet de s'améliorer.

Une thèse que nous n'avons pu encore lire (auteur : Idriss Modson) rapporte 203 demandes de certificats :


306. Et comme Outreau ne dort jamais, Michaël Rochoy et Solange Déplanque mettent en ligne : 

un site d'aide à la prescription d'examens biologiques à destination des médecins généralistes.


C'est LA.

On peut critiquer, on doit critiquer, mais, surtout, il est nécessaire, il faut, critiquer de façon constructive. Merci à tous.


(Je ne sais qui a fait ce dessin)

(les revenus des 5 éditeurs de science les plus importants : 1 milliard de dollars US entre 2015 et 2018)

307. A la suite de la publication d'Orbita 2, Florian Zores commente : angioplastie vs rien dans l'angor instable.

Je vous avais parlé d'Orbita 2 au numéro 299 du Bilan Médical de la semaine précédente (ICI). Florian Zores a commenté LA.

Comme d'habitude, billet complet.

A lire en détail.

Je vous offre la conclusion ou du moins ce que j'ai retenu de la conclusion : 

L’angioplastie dans la maladie coronaire chronique garde toute sa place, mais en deuxième ligne, après échec d’un traitement pharmacologique bien conduit. Pour savoir si l’angioplastie est un traitement de première ligne, il faudra attendre une hypothétique ORBITA-3 : traitement anti-angineux + procédure placébo vs traitement placébo + angioplastie.

 

Steve McQueen (1963)

308. Auto-censure

Je n'arrive pas à écrire que je n'arrive pas à "croire" au Covid long...





dimanche 10 juillet 2022

Bilan médical du lundi 4 juillet au dimanche 10 juillet 2022 : Variole du singe, Innovation, Médecine patient-centrée, complications du covid chez l'enfant, un influenceur qui dépiste mal, vaccins anti covid, Damien Barraud, Mépris des MG

 
Yves Hirschfeld (2022)

Un Pu-PH en forme olympique



"Variole du singe" : un cas d'école pour la Loi Inverse des Soins.

Un billet de @MartetChristoph dans Komitid (ICI) souligne l'urgence de s'intéresser à la très mal nommée "variole du singe". Plusieurs sujets sont traités : 1) le fait que cela touche surtout des hommes gays et bis, 2) l'absence de visibilité sur la disponibilité du vaccin, 3) la nécessité d'aller vite et de cibler les population pré citées et notamment les utilisateurs de la PrEP, 4) les mesures barrières (et y compris la diminution des partenaires sexuels).

Mais.

D'autres voix se font entendre pour ne pas stigmatiser les gays et bis et, je cite, "pour ne pas refaire les erreurs commises lors du sida". 

OK. 

Mais : 1) on ne connaît pas l'efficacité du vaccin antivariolique contre la variole du singe, 2) on ne connaît pas les quantités de stock de vaccin, 3) il vaudrait mieux, donc, au risque de stigmatiser, et tout en donnant des conseils barrières, commencer par administrer le vaccin aux groupes les plus à risque (et ne pas commettre les mêmes erreurs que pour la vaccination anti Covid où les populations les plus à risque n'ont pas été suffisamment ciblées) puis, en fonction de l'extension de l'épidémie et des stocks disponibles, étendre à la population générale...


Quand seulement 14 % des molécules (en oncologie et en onco-hématologie) approuvées par la FDA ont remplacé un traitement standard.

Un article de Benjamin DJ et al (LA) rapporte qu'entre 2016 et 2021 270 molécules ont été approuvées par la FDA. Les auteurs remarquent que 28 molécules (14 %) ont remplacé un traitement standard (innovation thérapeutique), que 32 molécules (15 %) sont devenues des équivalents du traitement standard (me-too), que 61 (29 %) étaient des adjuvants et 86 (42 %) des traitements de dernière ligne (niches ou en plus).

Cela signifie que l'innovation ne représente que 14 % de la production des laboratoires.


Remettre en cause la médecine patient-centrée qui serait la cause de (tous) les maux. Pour, sans rire, demander de revenir à une médecine médecin-centrée. Panique.

La "crise" de la santé publique, la "crise" de l'hôpital, la "crise" des urgences, serait liée, selon certains (je ne les cite pas pour ne pas leur donner une visibilité inappropriée) au fait que la médecine, science pure et dure (comme si la médecine était une science), serait trop tournée vers le patient !

Au nom de théories fumeuses dans le style s'occuper d'abord des patients, c'est, je cite, "un langage de bonne soeur", ou ce serait comme "le client a toujours raison"...

Les médecins cherchent toujours des boucs-émissaires pour excuser leurs erreurs : les médecins hospitaliers accusent les administratifs, ne cessent d'adresser des piques contre la ville (les libéraux) mais c'est donner trop d'importance à ces pelés et ces galeux, et, désormais, ils ont vraiment un cerveau rétréci, ils s'en prennent aux malades. 

Le rêve des hospitaliers : un hôpital sans malades.

Voir un article que ces médecins new scientists (l'EBM sans les patients) devraient lire : ICI.


En résumé : les médecins sont amenés à faire quotidiennement des choix entre leurs propres intérêts, les intérêts de leurs patients et les intérêts de la société qui doit préserver les ressources médicales. Pour surveiller ces choix, la société compte à la fois sur l'éthique professionnelle, la gestion bureaucratique et le contrôle. 

On peut exprimer cela autrement : l'éthique des praticiens, dans le cadre de préférences sociales qui les lient entre eux, voudrait qu'ils placent l'intérêt des patients avant leurs propres intérêts (altruisme) et qu'ils délivrent les ressources limitées dont ils disposent de façon efficiente (selon un principe d'égalité et d'efficience).

L'étude en question montre qu'ils sont deux fois plus altruistes qu'un groupe social équivalent mais que pour les critères égalité/efficience, il n'y a pas de différence. Les étudiants en médecine attachent plus d'importance que les médecins praticiens.

Cependant, il ne faudrait pas que les décideurs en santé publique comptent trop sur le professionnalisme des médecins pour assurer l'efficience.

Quand il devient très difficile, chez l'enfant, de savoir si les inflammations post covid et/ou les décès dus au Covid sont un mythe ou un problème de santé publique.

Nos amis les ZéroCoviders, nos amis les Faiseurs de Peur (Fear Mongers), nos amis les "précautionneux" (la nouvelle catégorie sociologique découverte et/ou inventée par A&L --Antoine et Laure, éditions Slate), nos amis les Faiseurs de Maladie (les Disease Mongers)...

... Nos amis les rassuristes, les signataires de la déclaration de Barrington, les darwinistes sociaux, les eugénistes (et climatosceptiques)...

... ont l'art consommé du cherry-picking, c'est à dire de ne retenir, éventuellement de lire, et de ne citer que les articles (et quelle soit la qualité de la publication car la lecture critique se dissout dans l'idéologie) qui vont dans leur sens.



Une étude islandaise très inconfortable pour tout le monde sur les hospitalisations des enfants : 

Cette étude (ICI) a suivi tous les enfants islandais infectés par le covid (1749) pendant les 3 premières vagues du Covid (entre le 28/02/20 et le 31/08/22). Aucun enfant n'a eu des symptômes sévères, 81 (4,6 %), 1287 (73,9 %), et 374 (21,5 %) ont présenté respectivement  des symptômes modérés, légers et pas de symptômes.
Aucun enfant n'a été hospitalisé.
La source de l'infection a été le foyer familial dans 65 % des cas.

Des données françaises d'avril 2022 donnent des informations différentes :

ICI


Mais volontiers moins alarmistes que celles fournies par les sites Faiseurs de peur.


Covid-long

Ce commentaire (LA) d'un article danois (ICI) résume assez bien la situation sur le Covid long : l'article (épidémiologie rétrospective) est rassurant mais la méthodologie est loin d'être parfaite. Il rapporte également des faits contradictoires.

Mais, encore une fois, la "vraie" question est celle-ci : si le Covid long est un problème de santé publique, existe-t-il un essai contrôlé montrant que la vaccination sera la solution ?

Shamez Ladhani se pose des questions : ICI. Et Noah Louis-Ferdinand lui répond : LA.

La disparition mystérieuse des MIS-C

Alasdair Munro raconte comment le Multi-system Inflammatory Syndrome a quasiment disparu des radars : LA.


Pourquoi ? Et selon l'auteur : 
  1. Le virus a changé. On ne sait pas pourquoi les enfants attrapent le MIS-C mais il est possible que les nouveaux variants avec un changement de la protéine spike entraînent moins cette complication
  2. Les enfants ont changé : en GB tous les enfants ou presque ont attrapé le Covid ; une étude épidémiologique (peu robuste) montrerait que chez les enfants entre 12 et 18 ans la vaccination par 2 doses de Pfizer diminue le nombre de MIS-C (LA) ; il existerait une double immunité (naturelle et vaccinale et combinée) qui empêcherait la survenue de nouveaux MIS-C 

C'est également le cas pour la nécessité ou non, par exemple, de vacciner les enfants de moins de 5 ans.


Mais aussi pour les taux de myocardites/péricardites post Covid chez les adultes.

(Une étude israélienne rétrospective portant sur 196 992 adultes publiée en avril 2012 (entre 03/2020 et 01/2021) (ICI), avec un groupe contrôle apparié non covid de 590 976 sujets montre :
5 patients post-COVID-19 ont présenté une myocardite (0.0046%) et 11 patients une péricardite (0.0056%) et dans le groupe contrôle : respectivement 27 (0.0046%) et 52 (0.0088%), le sexe (masculin) et une pathologie vasculaire périphériques étaient plus souvent associés à la péricardite, Conclusion : cette étude n'a pas retrouvé d'augmentation de l'incidence de myocardite/péricardite chez les patients ayant contracté le covid.

Mais il y a aussi des articles (déjà plus anciens) qui disent le contraire : LA
Cet article compare les taux supplémentaires de myocardites/péricardites chez les patients ayant eu le covid vs les sujets ayant été vaccinés : 40 myocardite vs 10 respectivement pour 1 M de covidés vs 1M de vaccinés.

Il y a même un article Qatari (preprint) qui parle de l'efficacité de l'immunité naturelle.


Trop beau pour être vrai ?
L'étude menée sur deux ans montre que les réinfections sont le plus souvent non sévères.

Eglise de Dépistologie : un influenceur raconte n'importe quoi sur le dépistage du cancer du sein.

Voici ce qu'il écrit : 

"Le cancer du sein est la principale cause de mortalité par cancer chez les femmes.
1 cancer du sein sur 5 touche les femmes de moins de 50 ans.
Plus tôt il est détecté tôt mieux il se soigne.
A partir de 25 ans un examen clinique de vos seins (palpation) par un professionnel de santé est recommandé tous les ans."
Bla-bla-bla.

Le procédé est toujours le même : mélanger des faits et des non faits.

Il a eu son diplôme de médecin dans une pochette surprise ou il a suivi les cours de l'Eglise de Dépistologie qui est à la médecine ce que la scientologie est à la religion : une entreprise de décérébration.

Pour avoir des informations non erronées sur le dépistage du cancer du sein par palpation ou par mammographie, voir le site Cancer Rose LA.

Ras-le-bol des courbes explicatives mono causales !


Désormais, quand vous croisez quelqu'un dans la vraie vie comme dans la fausse (Twitter), iel défend ses positions sur les "vraies" causes de l'échec/réussite de ses théories. 

Dans le débat d'idées et pour s'en tenir à masques/aération/vaccination/distanciation/lockdown/traçage (et n'oubliez pas que pour chaque item il existe des sous-sections) vous pouvez être certain (il faut bien être certain de quelque chose) que votre interlocuteur/trice va vous envoyer dans les tympans les mots Japon, Corée, Nouvelle-Zélande, Singapour, Islande, Italie, GB, US, Brésil, et cetera, avec une courbe expliquant tout et vous renvoyant dans les cordes.

Misère de l'infographie et infographie de la misère.

Rappel : le score calcique ne sert à rien.

Le CNGE nous l'avait dit. On le rappelle : voir LA. "Aucun élément de preuve ne suggère qu'il peut avoir un bénéfice clinique." Fermez le ban.

Rappel : la visco-supplémentation par acide hyaluronique pour les genoux arthrosiques ne fait pas mieux qu'un placebo.

L'accumulation de données n'y fait rien : les orthopédistes et les rhumatologues continueront de le faire.

Voir une revue récente dans le British Medical Journal : ICI.

Qui confirme les données de 2012 : LA.

Les vaccins anti Covid : efficacité, évanescence.

Une nouvelle publication EPIPHARE (ICI) (dont on connaît les limites méthodologiques, à savoir qu'il s'agit de comparaisons épidémiologiques rétrospectives entre groupe de sujets et de patients et non d'un essai prospectif comparatif contrôlé comparant l'efficacité d'une dose de rappel vs placebo entre deux ou plusieurs groupes de patients) montre une efficacité de 80 % (hospitalisation) (delta et omicron) et de 72 % pour omicron pour la première dose de rappel (booster 1) des vaccins ARNm.

Rappelons que ce papier ne parle pas de diminution du risque absolu mais que, surtout, le critère de substitution "hospitalisation" est une daube absolue. Sans compter la signification d l'hospitalisation : service covid, soins intensifs, réanimation.

OK.

Et voici les données (pré print) d'une étude italienne de la littérature (LA) (c'est son défaut) qui montre que vis à vis d'omicron la deuxième dose de vaccin n'est efficace qu'à 70 % après la deuxième dose, et qu'après la troisième dose de vaccin  moins de 20 % et 25 % d'efficacité sur, respectivement, l'infection et sur l'apparition de formes symptomatiques 9 mois après le booster.

Vous voulez des nouvelles de Damien Barraud ? Le voici qui parle de Raoult et ac (acolytes) sur Sud-Radio avec son franc-parler et son autorité habituelle.


C'est ICI, proposé par Alexandre Samuel @AlexSamTG

Il y a plusieurs enregistrements que l'on peut consulter les uns après les autres.
ccc

Voici comment le CHU de Montpellier voit la médecine générale (mépris) : 







Pause.

mardi 7 juin 2022

Le mépris systémique du médecin généraliste (deuxième partie).



Attention, ce billet risque de choquer !

Comme nous l'avons vu précédemment (ICI) la formation hospitalo-universitaire des médecin.e.s et l'organisation du système de santé français sont la fabrique d'un mépris systémique pour les médecins généralistes.

L'hospitalo-centrisme, la culture du diagnostic, la culture de la prescription, la culture des médecins seuls ordonnateurs de la santé publique ont été enseignés par l'institution académico-universitaire où règnent également la déresponsabilisation des individus, la fausse coordination des équipes, la dépersonnalisation des soins.

Puis le jeune docteur médecin généraliste est lâché dans l'inconnu et dans le rejet. 

On ne le dit pas assez : la façon dont le travail des médecins généralistes est considéré par l'ensemble des professionnels de santé est systématiquement méprisant.

Au delà des déclarations de principe.

Et cela ne s'arrange pas.

Il est même possible d'ajouter que le complexe santéo-industriel (comme on dit le complexe militaro-industriel) est une fabrique de mépris systémique pour les médecins généralistes : ce n'est plus une activité profitable : désinvestissement global de l'industrie en raison des génériques et de la non prescription initiale par les MG de molécules "innovantes" et hors de prix, par exemple. 

Suivez l'argent

Ce complexe "tient" le système depuis la première année de médecine jusqu'aux études cliniques financées par l'industrie en passant par les agences gouvernementales d'évaluation qui ne sont ni indépendantes du pouvoir politique ni indépendantes de l'argent des industriels, ce complexe tient le système et y compris le médico-social 

Dans un pays où la part des dépenses de santé pour l'hôpital nous classe en deuxième position des pays de l'OCDE avec des résultats catastrophiques, parlons comme les managers, en termes de retour sur investissements, sur les grands indicateurs macro-épidémiologiques comme la mortalité évitable, la mortalité infantile ou le nombre de personnes usagères de substances addictives, les hospitaliers demandent encore plus d'argent pour leur pomme (et quand je dis pour leur pomme, on l'a vu avec le Ségur de la santé, tout pour les docteurs, et encore les vrais docteurs, pas les étrangers, pas les doctorants, et des miettes pour les autres professionnels de santé qui travaillent avec eux, les infirmières, les aides-soignantes, les brancardiers, les agents hôteliers, ...), la disparition des administratifs, parasites selon eux de l'hôpital, et, surtout : pas de réformes. Tout baigne.

Dans ce pays donc où tout va vers l'hôpital, l'hôpital public et, désormais, l'hôpital privé, l'hôpital, ce paradis social, ce paradis des bonnes conditions de travail, ce paradis pour les étudiants médecins, ce paradis médical, ce paradis de la gabegie de l'argent public, ce paradis de l'organisation, ce paradis de la justice, ce paradis du harcèlement sexuel ou non, ce paradis de l'arrogance, ce paradis de la justice sociale et de la reconnaissance des travailleurs non médecins, pour les hospitaliers, donc, les médecins généralistes sont des parias encore plus méprisables. 

Le poids insupportable des dépenses et des honoraires des médecins généralistes pour la nation !





La couleur bleue, à droite, représente les dépenses hospitalières !

Un rapport sénatorial de 2019 donne des informations assez similaires (ICI) mais souligne les imperfections de l'ONDAM (dépenses et financements non pris en compte, notamment...)



Un rapport de 2019 écrit par la DREES (LA) souligne que les honoraires des MG représentent 4,7 % (9,7 milliards d'euros) du total de la consommation des biens médicaux et que la part des dépassements d'honoraires ne cesse de diminuer.

Les facultés de médecine sont la fabrique systémique du mépris pour les médecins généralistes.

Certains s'étonnent que les jeunes médecins non ou mal préparés pour la spécialité qu'ils vont exercer, ne veuillent pas s'installer dans le secteur libéral après toutes les insultes, les rebuffades, les invectives, les humiliations, les menaces qu'ils ont reçues pendant toutes leurs études. Vu de gauche ou d'extrême-gauche la médecine générale libérale est trop bien payée, pas assez contrôlée, méprisante, arrogante, et pourtant les jeunes médecins généralistes ne s'installent pas en libéral. Pourquoi ? 

Les sous-spécialités leur tendent les bras.

Les académico-universitaires sont chargés de l'enseignement de la médecine et ils ne cessent pourtant de déverser de la boue sur les médecins généralistes qu'ils considèrent, au delà de leurs déclarations d'intentions (les piliers, les pivots, les proxys), comme des débiles, des sous-hommes et des sous-femmes (rappelons encore que le monde hospitalo-universitaire considère que si la médecine générale va mal c'est parce que la profession s'est féminisée), que les MG sont mal formés (par eux), incapables de connaître la sémiologie, incapables de dépister les maladies orphelines, incapables de prendre en charge les patients hypertendus, les patients diabétiques, les femmes battues, les zonas ou les ongles incarnés.

Le mépris total.

Les hospitalo-universitaires et les hospitaliers en général (il faut bien qu'ils se vengent de ne pas appartenir au saint des saints) et toutes les femmes et les hommes occupant des emplois dérivés rattachés à l'hôpital (depuis le jardinier, la secrétaire administrative jusqu'au brancardier et à l'assistante sociale) méprisent les médecins généralistes qui sont considérés comme des ignorants, des tout juste bons à rédiger des prescriptions médicales de transport ou des renouvellements d'ordonnances, ne répondent pas à leurs appels téléphoniques, râlent parce qu'ils adressent des patients aux urgences et râlent parce qu'ils les adressent trop tard, des médecins généralistes que l'on pourrait très utilement remplacer par n'importe qui et par n'importe quoi.

Les hypocrites, politiciens ou non, les politiciens médecins qui sont d'abord des politiciens et les médecins politiciens qui sont sont d'abord des politiciens, les hypocrites qui parlent de la médecine générale comme le pilier, le pivot, la base, la proximité, le socle de toute politique de santé publique... et qui refusent de les reconnaître comme spécialistes à part entière, les méprisent.

Les hospitalo-universitaires qui demandent toujours plus d'argent pour l'hôpital mais qui refusent les réformes, les hospitalo-universitaires qui se plaignent de travailler dans la merde et qui refusent de nettoyer les écuries, les hospitalo-universitaires parisiens qui déversent leur morgue sur tout ce qui bouge et qui voudraient régenter le hors Paris et la médecine générale libérale, méprisent tout le monde et encore plus les médecins généralistes.

Les enseignants médecins qui produisent le système le plus coercitif, le moins ouvert, le plus stressant, le plus angoissant pour les étudiants dans le probable but de sélectionner le bon grain de l'ivraie, pour qu'ils ne deviennent pas des médecins généralistes ou pour que les plus mauvais selon leurs critères deviennent des médecins généralistes, méprisent les médecins généralistes.

Les partisans du service public intégral qui voudraient faire disparaître la médecine générale libérale pour lui imposer l'organisation débile des hôpitaux publics parce que les médecins généralistes, ces ignares acérébrés gagnent trop d'argent dans de petites structures où il y a moins d'administratifs que de médecins, méprisent les médecins généralistes.

Les spécialistes d'organes libéraux (pas tous) qui déversent des tombereaux d'injures sur les médecins généralistes et ne les considèrent que comme des rabatteurs pour leurs consultations et pour leurs cliniques où les examens complémentaires, l'imagerie et le reste sont le pain et le beurre du système, méprisent les médecins généralistes.

La CPAM méprise également les médecins généralistes, avec encore plus de cruauté, en lui imposant, avec l'aval des syndicats, de l'incentive issu des pires règles managériales du système libéral (et désormais public), la CPAM qui préfère l'abattage aux consultations de qualité, la CPAM qui contrôle, surveille, statistiquement bien entendu, les activités des médecins généralises, les considérant comme les assurés d'ailleurs comme des fraudeurs a priori, des prescripteurs fous d'arrêt de travail, et cetera.

Un exemple récent : les formulaires d'arrêt travail/maladie disponibles en ligne ont été modifiés et sont un bazar total. Sans concertation (à moins bien entendu que la CPAM ne nous sorte de son chapeau un MG croupion qui a fait du beta testing).

 



L'ARS, dont l'objectif principal est de technocratiser la santé publique et donc de se débarrasser des médecins, ce qu'elle fait avec beaucoup zèle... méprise les médecins généralistes.



La fonction publique n'est pas en reste... Puisque, désormais, selon des textes datant de l'an passé (article 13-1 du décret 87-602) les MG, lors d'une demande de temps partiel sont "invités" à faire le travail du médecin du travail (manquant) alors qu'ils ne connaissent pas les caractéristiques des postes concernés et ne peuvent, bien entendu, se rendre in situ...

Mais, ne croyez pas que la médecine générale est parfaite, que les médecins généralistes sont des saints, qu'il ne faille rien leur reprocher... La lecture de ce blog pourrait en être l'exemple contraire.

Mais quoi : pourquoi les MG français sont-ils, chez les enfants, les plus gros prescripteurs des pays développés d'antibiotiques et/ou de corticothérapie ? Par perversité intrinsèque ? Ou par un défaut originel de formation ? Qui forme ? Sont-ce les infectiologues académiques qui forment les MG ? Je vous demande... Voir l'article LA.

Je découvre les cours pour le nouvel Examen Classant National dont le classement va déterminer les possibles choix des futurs médecins et notamment les spécialités qu'il vont choisir. En urologie, rien n'a changé. Le toucher rectal et le dosage du PSA sont toujours les gestes obligés du dépistage du cancer de la prostate... Les urologues se moquent comme d'une guigne des recommandations internationales et d'autres spécialistes d'organe accuseront les médecins généralistes de prescrire trop de dosages de PSA...

Dépistage du cancer de la prostate selon l'ECN


Le mépris de soi.

Terminons par cette phrase d'Albert Memmi (In : Portrait du colonisé, précédé du Portrait du colonisateur, Buchet-Chastel, Paris, 1957, p 116) sur les classes dominées : " L'idéologie d'une classe dirigeante, on le sait, se fait adopter dans une large mesure par les classes dirigées... En consentant à cette idéologie, les classes dominées confirment d'une certaine manière le rôle qu'on leur a assigné."


(Photographie de Claude Truong-Ngoc)
Albert Memmi (1920 - 2020)



La médecine (libérale), c'est ingrat, quand on se fait honorer par les riches on a l'air d'un larbin ; par les pauvres, on a tout d'un voleur.

Louis-Ferdinand Céline (1894 - 1961).

Antisémite, nazi, médecin généraliste et écrivain génial.

La médecine générale, c'est ingrat, les universitaires prennent les médecins généralistes pour des nuls et les patients les prennent pour des larbins.


Conclusion :

Les médecins généralistes sont la cause de la crise de l'hôpital.

Les médecins généralistes ne sont pas formés.

Les médecins généralistes ne servent à rien sinon à prescrire des arrêts de travail et des bons de transport.


dimanche 24 avril 2022

Bilan médical de la semaine du lundi 18 au dimanche 24 avril 2022 : les MG méprisés, la fin du procubitus ?, valproate de sodium, Pfizer, la distribution des vaccins.

 

L'avenir de la santé publique en France (ici, à Versailles)

Un journal publicitaire destiné aux médecins généralistes où aucun article n'est écrit par un médecin généraliste

Je reçois gratuitement dans ma boîte à lettres la Revue du Praticien Médecine Générale et le classement vertical est souvent la réponse à mon ennui d'avance.

L'autre jour j'ouvre le numéro 1066 (Rev Prat MG 2022 ; 36 : 157-208) . Je parcours les titres des articles et je me rends compte, mais ce n'est pas nouveau, qu'il ne s'agit pas d'une revue destinée aux préoccupations des médecins généralistes

Imagine-ton des revues de cardiologie ou de pneumologie qui soient rédigées par des non-cardiologues et des non-pneumologues ?

Quand je répète que les MG sont les méprisés du système... 

Imagine-t-on un journal féminin rédigé par des hommes ? 


Un essai contrôlé non randomisé qui remet en cause le procubitus...

... chez les patients hypoxiques atteints de Covid nécessitant une supplémentation en oxygène et ne nécessitant pas une ventilation mécanique. En ne trouvant aucune différence à J 5 sur les critères de gravité entre le procubitus et le décubitus dorsal.

C'est ICI.


Le valproate de sodium frappe encore (GB)  : 20 000 bébés seraient nés avec des difformités 

pour cause de déficit d'informations délivrées auprès des femmes enceintes..


Et malgré tout le valproate de sodium continue d'être prescrit aux femmes enceintes en Grande-Bretagne sans aucune notice ou avertissement à l'intérieur des paquets des médicament commercialisées contenant du valproate de sodium. 


Pfizer "distribuant" ses vaccins aux pays pauvres.




Est-il encore possible de distribuer des vaccins de façon égalitaire à travers le monde ? 

Un article du BMJ analyse (LA) les raisons pour lesquelles les vaccins n'ont pas été équitablement distribués (vendus ?) dans le monde entier et imagine avec beaucoup d'idéalisme que c'est encore possible. A vous de juger.




Le capitalisme triomphant.


L'industrie pharmaceutique résumée en un dessin.


Hors sujet : l'exposition Eugène Leroy au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris


Auto-portrait

Un peintre majeur du vingtième siècle (1910 - 2000)

C'est tout pour ce soir où Marine Le Pen a perdu.




dimanche 3 avril 2022

Bilan médical de la semaine du lundi 28 mars au dimanche 3 avril 2022. Vaccin, EBM, mammographie, conflits d'intérêts, le mépris des MG.

 

96 % des habitants d'Ile-de-France sont en zones sous dotées en médecins

Efficacité de la troisième dose du vaccin Pfizer. Mais.

Une étude contrôlée menée par Pfizer (ICI) à partir du premier août 2021 sur plus de 10 000 patients (âge moyen 52 ans) ayant déjà reçu 2 doses de Comirnaty, le premier groupe recevant une troisième dose et le second un placebo, montre une "efficacité" à 2 mois sur la transmission de 95 % sans problèmes de tolérance MAIS aucun grave de maladie n'est retrouvé ni dans le groupe placebo ni dans le groupe actif.

Les illusions de l'Evidence Based Medicine. Mais.

Nul doute que cette article du BMJ (LA) pourra faire plaisir à ceux qui trouvent qu'on en fait trop avec les essais contrôlés (et notamment les industriels) qui limitent l'obtention rapide d'autorisations de mise sur le marché, à ceux qui trouvent l'EBM fatiguant, à ceux qui la détestent parce que cela les oblige de lire la littérature et de prendre en compte l'avis des patients. J'ai écrit un texte sur l'EBM : LA.

Mais les conclusions de l'article sont : 

liberation of regulators from drug company funding; taxation imposed on pharmaceutical companies to allow public funding of independent trials; and, perhaps most importantly, anonymised individual patient level trial data posted, along with study protocols, on suitably accessible websites so that third parties, self-nominated or commissioned by health technology agencies, could rigorously evaluate the methodology and trial results.

Vérité en deçà, erreur au delà. Mais.

Therapeutics initiative (University of British Columbia, Canada) (ICI) propose dans le traitement probabiliste des cystites non compliquées de la femme un traitement par nitrofurantoïne pendant 5 à 7 jours et la fosfomycine en deuxième intention si clairance de la créatinine < ou = à 30 ml/mn et/ou intolérance à la nitrofurantoïne. Pas de place pour les autres classes pharmacologiques. Pour plus de précisions en France consulter Antibioclic.

La mammographie 3 D déçoit dans le dépistage du cancer du sein

Cécile Bour (ICI sur le site Cancer Rose) analyse un article états-unien (LA) étudiant la probabilité cumulative de faux positifs après 10 ans de dépistage de la mammographie 3 D par rapport à la mammographie numérisée : la diminution des faux positifs est modeste (- 2,4 % avec un dépistage tous les 2 ans comme en France).

Les conflits d'intérêts des auteurs et des relecteurs des recommandations ne sont pas acceptables

Hervé Maisonneuve (ICI) commente les données d'un article paru récemment (LA) : Analyse des conflits d'intérêts des auteurs et chercheurs participant aux Guidelines européens en cardiologie.



A suivre.

Ne pas publier une étude négative est une fraude scientifique

Ne pas publier les essais négatifs signifie cacher des informations sur l'ineccicacité potentielle d'une molécule mais fausse les résultats des méta-analyses car les auteurs n'arrivent pas toujours à avoir accès aux données de ces essais. Un article états-unien (LA) sur les essais concernant les anti dépresseurs montre :
Among newer antidepressants, transparent publication occurred more with positive (15/15 = 100%) than negative (7/15 = 47%) trials (OR 35.1, CI95% 1.8 to 693)


Mais ça va mieux : Controlling for trial outcome, transparent publication occurred more with newer than older trials (OR 6.6, CI95% 1.6 to 26.4). Within negative trials, transparent reporting increased from 11% to 47%.

Un médecin états-unien qui pratique un humour dévastateur sur la médecine et les médecins.



C'est pas nouveau mais si vous ne connaissiez pas. Et il y a des sous-titres (anglais).  C'est LA.

Hors sujet

Stanley Kubrick : auto-portrait

Une attaque frontale contre la médecine libérale par le président de la CME de l'AP-HP.

Quand vous ne voulez pas parler de vos erreurs, accusez les autres.


Vous pouvez suivre sur twitter les réactions : ICI.

Un rappel sur le mépris à l'égard des MG : LA.