La santé publique spectacle |
275. Dépistage organisé du cancer du sein (suite et pas fin)
Avant de le lire ou après l'avoir lu, rappelons-nous qu'une fois que des dépistages organisés ont été mis en route dans le cadre des cancers, il est impossible de revenir en arrière même si jamais il n'a été démontré (sein, colon, col) une diminution de la mortalité globale.
Je vous demande de le lire avec attention, sans préjugés, avec un esprit critique acéré, ce que les auteurs écrivent.
Nous qui avons toujours, presque toujours, mis en doute le rapport bénéfices/risques populationnel du dépistage organisé du cancer du sein chez les femme de 50 à 74 ans, depuis la publication des premiers travaux de Bernard Junod en 2002 (LA), nous sommes convenus que seule une information honnête, mais l'honnêteté en médecine est la chose la moins partagée de la terre (mensonges par omission, mensonges pour le bien du malade, revues de littérature incomplètes, méta-analyses fallacieuses, études observationnelles considérées comme des preuves valant celles des études contrôlées randomisées vs placebo, confusion entre la lecture critique d'articles et la veille bibliographique, liens et conflits d'intérêts, et cetera) pouvait sauver les femmes de la campagne indécente de propagande fallacieuse qui s'abat sur elles tous les mois d'octobre et out au long de l'année dans les cabinets de médecine générale, de gynécologie obstétrique, de sages-femmes, de radiologie, de chirurgiens, et cetera.
Les femmes ont au moins ce droit. Non ?
Lisez l'article avec attention et critique et surtout de façon constructive pour que nous sortions de ce cycle mensonges/culpabilité qui a conduit à ce que le doute s'empare de tous les esprits.
276. Aurélien Rousseau, Thomas Fatome et Frédéric Valletoux agissent pour le bien de la santé publique en affaiblissant le service public et les soins primaires !
Activité libérale l'hôpital : le rapport de la Cour des comptes (dont il faut toujours se méfier en raison de ses motifs cachés) : LA
En 2019, les honoraires pris en charge par l’Assurance maladie des médecins exerçant sous forme libérale dans les établissements de santé (tous statuts confondus) se sont élevés à 6,7 milliards d'euros en 2019, toutes activités comprises.
Seuls 10% des médecins sont concernés.
La Cour appelle par ailleurs à une réforme de la tarification de l’activité libérale dans les établissements publics de santé de manière à éviter que l’Assurance maladie ne paye deux fois le temps médical consacré aux prestations : une fois au titre du groupe homogène de séjour (GHS), et une deuxième fois au titre des honoraires des praticiens.
Agences Régionales de santé : le but est de vider de tout contenu les délégations départementales pour centraliser, pour éloigner encore plus la santé des citoyens en nommant des fonctionnaires croupions, capables de tout accepter du grand épidémiologiste en chef... La déprofessionnalisation de la santé publique est en marche au nom du managerat moderne.
Aide Médicale d'Etat : sa suppression est une mesure anti santé publique, amorale, politicienne, populiste et, finalement, d'extrême-droite qui contrevient à la nécessaire prise en charge des populations, fussent-elles immigrées, quelques que soient leurs origines.
Selon @MSF_france huit étrangers sur dix n'y ont pas recours.
Arrêts de travail : la chasse aux arrêts de travail par le biais d'une dénonciation des arrêts de travail "de complaisance" par les médecins généralistes et d'une complicité entre eux et les tire-aux-flancs est une mesure démagogique, politicienne, populiste qui pénalise essentiellement les salariés qui exercent des métiers musculo-squelettiques.
Les habitués de ce blog savent que 80% des déterminants de santé ne sont pas médicaux et donc, la triplette aux ordres, fidèle compagne du MEDEF, s'attaque aux arrêts de travail "abusifs" et "injustifiés" en se fondant sur des chiffres faux et en instituant des lois d'exception au soin de la CNAM.
On apprend que les médecins convoqués par la CPAM seront seuls (non accompagnés par un confrère syndiqué ou non) en cas de convocation pour "délit statistique". Source : @VincentGranier
Franchises : le doublement des franchises n'est pas une mesure limitative des dépenses de santé mais une punition financière pour ceux qui s'auto-limitent l'accès aux soins pour des raisons pécuniaires et pour ceux dont la maladie, fut-elle reconnue en ALD, ont besoin de soins vitaux ou non.
Fraude : la dénonciation de la fraude des soignants et des assujettis à l'Assurance maladie n'est pas choquante en soit, elle est ridicule. Le fait qu'elle soit instrumentalisée comme une dénonciation sert de cache-pot à la gabegie financière des hôpitaux mal gérés.
Médecine générale libérale : le but de Valletoux et Fatome est d'augmenter le temps de travail, d'augmenter la liste active, de rendre les gardes obligatoires, sans augmentation des honoraires. Valletoux, le dépeceur du système hospitalier et Fatome son allié pour dépecer les soins primaires.
Recherche : est-il encore possible de mener des recherches biomédicales dans le cadre de la faculté de médecine sans co-construire des partenariats avec les industriels de la santé ? Est-il encore possible de montrer une quelconque indépendance vis-à-vis des thèmes de la recherche biomédicale, de l'élaboration des protocoles, du recueil des résultats, de l'écriture des articles (et non seulement sur la partie statistique mais aussi sur l'interprétation des résultats et sur la partie Discussion) ? La recherche a été confiée à l'industrie au niveau français, européen et mondial.
RSA : exploiter les titulaires du RSA fait partie des mesures sociales qui vont améliorer l'état de santé des précaires. Quinze heures d'activités hebdomadaires non payées pour des femmes seules élevant leurs enfants sans nourrices, en voilà du social.
Sanofi : l'affaire Beyfortus/nirsevimab montre encore une fois, dans l'ordre, le capitalisme d'Etat, la faillite scientifique des agences gouvernementales, le noyautage des agences, de la Direction générale de la santé, par des sociétés savantes infiltrées par l'argent des industriels, la couardise des experts exo-proclamés par l'industrie, et une politique souterraine de prix (on ne connaît toujours pas le prix négocié par l'Etat avec Sanofi)...
Soins dentaires : le passage à 60 % du remboursement des soins dentaires est une punition financière pour ceux qui s'autolimitent l'accès aux soins pour des raisons pécuniaires, un cadeau pour les mutuelles (complémentaires et supplémentaires) dont toutes les études économiques (venant de gauche ou de droite) ont montré qu'elles étaient inégalitaires et qu'elles favorisaient les plus hauts revenus (c'est à dire que le poids des cotisations est plus important pour les bas revenus).
277. Mots et lieux de l'hystérie par Luc Perino
Ne doutons pas que les mots et classements des symptômes hystériques vont encore changer pour notre bonheur littéraire, car la sémantique de l’ignorance est toujours plus poétique que celle de la connaissance. Tout particulièrement en médecine.
J'ai toujours été fasciné par les maladies qui apparaissent et qui disparaissent ou qui réapparaissent sous un autre nom comme la spasmophilie, la fibromyalgie ou l'algodystrophie (que de souvenirs émus quand les grands professeurs de l'AP-HP, puis les spécialistes, puis les généralistes, prescrivaient des traitements non éprouvés comme la calcitonine, les bêtabloquants et autres griséfulvine ou blocs au buflomédil, parce qu'il fallait faire quelque chose... On me dit dans l'oreillette que rien n'a changé, qu'on ne comprend toujours rien et qu'on continue de prescrire des traitements alakhon sans plus de preuves scientifiques dans les centres anti douleurs et tous autres endroits où prescrire prévaut sur comprendre et où mentir aux patients est l'idéologie dominante).