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dimanche 4 décembre 2022

Bilan médical de la semaine du lundi 28 novembre au dimanche 4 décembre 2022 : morts du covid, paxlovid, grève des MG, Gustave Roussy, Pascal Praud, masques, F&D, Goetzsche, partage des compétences, hygiénisme, fentanyl.

 

1. Excès de mortalité et vaccination



Voir ICI l'article : 

Nous l'avons déjà vu dans un billet précédent le calcul des morts du Covid dans un seul pays et les comparaisons internationales sont périlleuses, notamment en raison du mode de recueil. 

Quant à la comparaison globale nombre de morts/taux de vaccination (qui dépend de l'âge et du risque encouru dans les différentes tranches d'âge c'est du n'importe quoi avec un très fort taux d'énergie.

Je conseille au gouvernement de publier ce genre de chiffres. 

Qui sont faux.




2. Epiphare, paxlovid et vaccination

Mahmoud Zureik et son équipe continuent inlassablement et avec brion de publier des données descriptives rétrospectives, parfois cas-témoins sur le Covid et sur bien d'autres sujets. 

Voir LA, un éditorial ou un résumé représentation où le mot vaccination n'est pas abordé..


On rappelle pour la énième fois qu'aucun essai paxlovid vs placebo n'a montré quelque chose chez les vaccinés. Une étude Pfizer vient d'être interrompue pour inefficacité. Mais le docteur Xavier Lescure n'en a cure (LA).


3. Les MG se lâchent.


La nouvelle médecine générale décoiffe.

  1. Consultation le jour même (1 seul motif). Le patient doit connaître son diagnostic avant de venir et savoir qu'une conjonctivite et une urétrite peuvent avoir une seule origine. Il doit donc choisir de quoi il va parler. Et en 20 minutes, voir plus loin, le temps va paraître long. On rappelle ici que TOUS les MG qui s'expriment sur tweeter pratiquent les consultations longues (une demi-heure) et remplissent un dossier complet lors d'une première fois (tiens, c'est le cas), y compris le poids de la grand-mère et le nombre de fois où ils baisent, s'il y a un amant, une maîtresse, si c'est multipartenarial transversal et non longitudinal, le nombre de cigarettes par jour, la consommation d'alcool, s'il existe des violences sexuelles et/ou conjugales, et j'en passe. Est-ce qu'une consultation normale selon les critères du Comité Exécutif de la Bonne Médecine Générale (margueritée au besoin) pourrait se faire en moins de 20 minutes, trod compris, j'en doute... Voir point 3
  2. Consultation normale secteur 1. On se résume : tous les MG de tweeter ne pratiquant jamais  de consultations de renouvellement (c'est une insulte que l'on réserve aux pharmaciens et aux IPA), c'est à dire qu'ils ne suivent que des malades chroniques, multi pathologiques avec 12 médicaments sur l'ordonnance ALD avec toutes les interactions possibles (n'oubliez pas le jus de pamplemousse) avec, à chaque consultation, reprise de l'interrogatoire comme dans les commissariats, "Racontez-moi encore votre version, vous avez besoin d'un verre d'eau...", voir le point suivant pour les consultations durant plus de 18 heures, non, j'ai mal compris, plus de 20 minutes, douche comprise, 18 heures, c'est une garde à vue, donc, une consultation normale de médecine générale qui dure moins de 20 minutes, c'est de l'abattage, c'est bon pour les médecins mauvais, nuls, les vieux, ceux qui ont fait médecine par vocation, donc, une consultation normale de secteur 1, cela n'existe pas...
  3. Exigence particulière (+25€ car >18h ou >20min). Il eût fallu préciser : Exigence particulière du médecin. D'ailleurs "+25€", ça veut dire 50 ? Je pense donc à ce patient bègue qui va dépasser les 20 minutes, à ce salarié qui va devoir prendre un RTT ou demander un arrêt de travail s'il ne veut pas payer 50 €... 

Avec des réactions gratinées.

Je prends celle-là car je ne la comprends pas : les consultations après 18 heures seront facturées 50 €, ce qui permettra de voir ses enfants avant 18 heures avec 25 € de plus dans les poches...



Le BNC (somme à déclarer aux impôts après déduction des charges des cabinets médicaux) des médecins libéraux.



4. La sémiologie et le FearMongering alakhon de Gustave Roussy

(Je n'avais pas fait de copie d'écran. Et après un commentaire sur twitter le compte @GustaveRoussy m'a bloqué. J'ai quand même retrouvé l'écran initial que voici : 




Avec, en sus, la photo alakhon


Donc, selon Gustave Roussy, écoutez tous, Mesdames et Messieurs, si votre mari, compagnon, si vous-mêmes, souffrez de douleur et de fatigue, vous avez peut-être un cancer de la prostate !

De qui se moque-t-on ?

5. Pascal Praud au sommet de son art charlatanesque




6. Une étude randomisée alakhon sur le port du masque

Il y a une crise de la recherche clinique.

Voir LA.

Publication d'une étude internationale concernant la transmission du covid chez les soignants dans 4 pays.

Les pays : Canada, Israël, Pakistan et Egypte. On comprend d'emblée que les systèmes de santé sont identiques et qu'il est donc facile de faire des comparaisons.

Il s'agit d'un essai contrôlé de non infériorité sur la transmission du covid de patients infectés à personnel soignant non malade (n = 1009) pendant 10 semaines.

Cette étude montre qu'il n'y a pas de différences pour la transmission de soignés infectés à soignants non infectés entre FFP2 et masque chirurgical.



Ce qui est donc amusant dans cette affaire (amusant n'est pas le mot, il vaudrait mieux dire, inquiétant) c'est que les gens qui clamaient que faire un essai contrôlé FFP2 vs placebo n'était pas éthique (arguant de l'effet parachute, on ne peut faire un essai  comparant des personnes munies d'un parachute vs rien en les lâchant dans le vide, tant la preuve évidente est évidente que le parachute marche) affirment maintenant que l'essai FFP2 vs masque chirurgical n'incluait pas assez de personnes.

Les problème majeurs ce cet essai de non-infériorité : il est international, il compare des systèmes de santé différents, des environnements différents (les contaminations externes sont sans doute très comparables en Israël et en Egypte, il y a du delta et de l'omicron...).

C'est une perte d'argent et de temps considérables qui pose la question de l'allocation des ressources au niveau mondial, alors qu'il n'existe toujours pas un essai contrôlé en cluster réalisé dans un seul lieu, dans une seule institution de soins, dans une zone avec des données épidémiologiques précises, c'est un grand machin alakhon.  

Addendum du 5/12/22 : un commentaire de John Mandrola. Savoureux : ICI.



7. Vu de Suisse

Nos auteurs graphomanes Antoine Flahault et Laure Dasinières ne cessent de donner des leçons de pandémie : LA 

L'avantage vient de ce qu'ils ne se trompent jamais.

Lisez-les, lisez-les. Effet Streisand garanti.



8. Echec du contrôle des médicaments avant commercialisation, normes déclinantes et corruption institutionnelle


Peter Gotzsche ressasse et rien ne change : ICI


9. Le fait de partager les compétences avec des assistants non médecins ne diminue pas la charge de travail et n'augmente pas la satisfaction des MG



Des commentaires sur l'étude sont LA

L'étude est ICI.

Ce sont des MG britanniques, ce sont des salariés du NHS, ils ont l'habitude de travailler avec des IDE, des AS et des travailleurs sociaux, ils consultent en moyenne 60 à 70 patients par jour, ils travaillent groupe dans des maisons médicales.

Les résultats de l'étude : 

  • Outre le titre, très surprenant
  • Les patients préfèrent quand il y a plus deMG temps plein
  • Le NHS (l'équivalent de l'Assurance maladie) ne fait pas d'économies en favorisant le partage des compétences.

10. Le retour de l'hygiénisme


Il ne faut pas confondre hygiène et hygiénisme.

L'hygiène (le tout à l'égout, l'eau courante potable, la sécurité alimentaire, l'élimination des déchets, la qualité de l'air, la salubrité des logements, et cetera) a fait un bien considérable à l'humanité notamment en termes des mortalité infantile, de mortalité en couche et pour l'espérance de vie bien avant l'apparition des vaccins et des antibiotiques).

L'hygiénisme, historiquement, c'est faire porter aux individus, notamment les personnes à faible niveau socio-économique, les raisons pour lesquelles ils sont malades (alcoolisme, tabagisme, mauvaise alimentation, voire tares génétiques ou sociales), pour distraire de ce qui faisait à la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième un des point majeurs de la bonne santé des ouvriers, des agriculteurs et des employés : les conditions de travail imposées par le patronat. 

Loin de moi l'idée qu'il faille fumer, boire, et cetera, mais la culpabilisation des populations (la maladie est le salaire du péché) n'est pas une bonne méthode de santé publique.





11. Le championnat du monde du fear mongering (l'invention de la peur)

Le covid long pourrait être le prochain désastre de santé publique avec un impact économique de 3 milliards de dollars rivalisant avec celui de la Grande Récession de 2008...


12. Aux US les morts par overdose ont plus que doublé entre 2019 et 2021

Le fentanyl est impliqué dans les 3/4 des cas.


Voir ICI le fil complet des propos de Scott Hadland.





jeudi 17 novembre 2022

PSA et cancer de la prostate. Histoire de santé publique sans consultation. 12

L'homme à la prostate sur le front.


(1. L'ignominie de l'IGR)

Au moment où l'Institut Gustave Roussy communique sur le cancer de la prostate avec un film d'une nullité, d'une vulgarité, d'une inconséquence remarquables où les principes les plus élémentaires des données des données scientifiques sont bafoués... ICI.

Où l'IGR ne sait pas faire la différence entre la prévention et le dépistage (il est vrai que le surdiagnostic fait partie de ses mots tabous) :



(2.)

Aucune agence gouvernementale dans l'univers ne propose le dépistage organisé et ciblé du cancer de la prostate par dosage du PSA chez des hommes ne présentant aucun facteur de risque.

3. Histoire de santé publique sans consultation. 12

Un de mes amis qui exerce toujours et pas à Mantes m'appelle pour me demander un conseil (médical).

Il est médecin généraliste installé dans une zone urbaine-rurale depuis plus de trente ans.

C'est un excellent médecin : les nombreuses conversations que nous avons eues ensemble, les mails que nous avons échangés en témoignent. Un seul souci (c'est une constante chez moi : je ne suis jamais venu dans son cabinet, je n'ai jamais entendu comment il parlait aux secrétaires -- il exerce dans une maison médicale-- et je n'ai jamais fait la petite souris pendant ses consultations et sans qu'il sache que je suis une petite souris...)

Il a soixante-trois ans.

Il est embêté. 

Voici : 

"Je ne sais pas quoi faire depuis deux jours.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Je suis gêné. Gêné parce que je t'en veux et gêné parce que je pense que tu avais raison.
- Diable !
- J'ai fait une prise de sang pour un prêt immobilier. Il y avait un dosage de PSA dedans...
- ... Et ?
- Il est à 6.
- Et le dernier était ?
- Un vieux vieux... il y a quinze ans...
- Quinze ans ?
- Oui, j'étais trouillard... Il était à 3... 
- Et ?
- Je me demande ce que je dois faire...
- Tu as des signes ?
- Je me lève deux fois par nuit depuis environ cinq ou six ans...
- Pas de brûlures en pissant ?
- Non.
- T'as un putain d'adénome.
- Heu...
- Refais un dosage. 
- Oui. Mais je vais quand même aller voir un urologue.
- Non. Attends le deuxième dosage.
- Cela va donner quoi ? S'il est à 6 je vais voir un urologue, s'il est à 7, idem et s'il est à 5, itou. 
- Et y va faire quoi l'urologue ?
- Je ne sais pas, c'est pour ça que j'y vais...
- Tu le connais ?
- Bien sûr.
- Il est comment ? Très acharné, moyennement acharné...
- ... Arrête...
- Il va te mettre un doigt dans le cul, demander une écho, une IRM, c'est leur nouvelle marotte, et il va te proposer des putains de biopsies...
- Je sais...
- Les putains de biopsies vont revenir négatives et tu vas refaire des putains de dosage et des putains de biopsies...
- Je me rappelle que tu m'avais dit que le dosage du PSA, c'était le doigt dans un engrenage sans fin...
- Oui. Et alors ?
- J'ai honte.
- Honte de quoi ? 
- Malgré tout ce que tu me disais sur le PSA, tout ce que tu m'as fait lire, et bien que persuadé j'ai continué, mais avec réticence, à le prescrire aux patients... Je n'ai jamais osé arrêter complètement... Je mourais de trouille. La trouille de passer à côté d'un cancer et d'avoir un procès au cul... Je préférais les surdiagnostics et les surtraitements à un procès. J'ai sacrifié à ma petite échelle mon confort personnel à celui de mes patients...
- Mais tes patients t'ont félicité.
- ?...
- Oui, ils ont été guéris, amputés et guéris pour une maladie qu'ils n'avaient pas ou qui ne les aurait jamais tués... et parfois pour un cancer qui les aurait tué de toute façon.
- Je fais quoi ?
- Tu fais ce que tu dois faire, poursuivre le processus... Puisqu'il est commencé... Ce n'est pas possible de faire autrement...
- Et toi, tu n'as jamais douté ?
- J'ai toujours douté parce que j'appliquais des données populationnelles à des individus, à des personnes uniques, les données globales sur le dépistage populationnel du cancer de la prostate par dosage du PSA, sont justes mais quid de MON patient assis en face de moi qui aurait pu être sauvé, tu entends les guillemets au téléphone, sauvé par un dosage... J'ai croisé mille fois les doigts et il ne m'est rien arrivé. Par chance... Et je n'ai jamais eu de procès ni pour ne pas avoir dosé le PSA, un procès où les professeurs d'urologie seraient venus déverser leur haine, et encore moins pour ces patients guéris d'on ne sait quoi et impuissants...
- Je te tiens au courant.
- Je ne te lâcherai pas...